Google This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project to make the world's bocks discoverablc online. It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover. Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the publisher to a library and finally to you. Usage guidelines Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. 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Vous pouvez effectuer des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse fhttp: //book s .google . coïrïl HYPL RESUnCH LIBMRIES ,X' "X. DICTIONNAIRE HISTORIQUE L'ANCIEN LANGAGE FRANÇOIS NIORT. — TYPOGRAPHIE DE L. FAVRE. DICTIONNAIRE HISTORIQUE DE L ANCIEN LANGAGE FRANÇOIS OU GLOSSAIRE DE LA LANGUE FRANÇOISE DEPUlâ SON ORIGINE JUSQU'AU SIÈCLE DE LOUIS XIV Var LA CURNE DE SAINTE-TALAYE MEMBRE DE l' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET DE l' ACADÉMIE FRANÇOISE Publié par les soins de L. Favre, associé correspondant de la Société des Antiquaires de France» auteur du Glossaire du Poitou ^ de la SainUmge et de VAunis^ etc., etc., avec le concours de M. Pajot, Archiviste-paléographe. CONTENANT : SIGNIFICATION PRIMITIVE ET SECONDAIRE DES VIEUX MOTS. Vieux mots employés dans les chants des Trouvères. Acceptions métaphoriques ou figurées des vieux mots français. — Mots dont la signification est inconnuo. ETYMOLOGIE DES VIEUX MOTS. Orthographe des vieux mots. ~ Constructions Irrégulières de tours de phrases de l'ancienne langue. Abréviations ; études sur les équivoques qu'elles présentent dans les anciens auteurs. Ponctuation ; difficultés qu'elle présente. Proverbes qui se trouvent dans nos poètes des xn«, XIII« et XIV« siècles. Noms propres et noms de lieux corrompus et défigurés par les anciens auteurs. Mots empruntés aux langues étrangères Usages anciens. TOME SIXIÈME ESCI — GUY NI L. FAVRE, éditeur RUE SAINT-JEAN, 6. PARIS H. CHAMPION, libraire QUAI MALAQUAIS, 15. 1879 TOUS DROITS RÉSERVÉS Si tr- sC EXPLICATION DES ABRÉVIATIONS !;■:■ Ernployées dans le DICTIONNAIRE DE LA CURNE DE SAINTE-PAL AYE « . ' Â. L. B0CU8, pour Âdans Li Bocus. 4rtel. pour Ârteloque. A., p. Hérod. pour Apologie pour Hérodote. A. G. d'Orl. pour Anciennes Coutumes d*Orléans. A. P. pour Ancien Poëte. Beau. Goût, du B. pour Beaumanoir, Goutumes du Beauvoisis. B. N. pour Bibliotnèque Nationale. Blamch. pour Blancbardin, Blancardin. Bl. de Faul. am. pour Blason des Fauices amours. Bor. D. pour Borel, dictionnaire. Bout. Som. B. pour Bouteiller, Somme rurale. Brant. pour Brantôme. Brant. Dam. iU. pour Brantôme, Dames illustres. Britt. pour Britton. Gelthâ. de L. Trippault pour Gelt-héUenisme. G. de G. de T. M. pour Continuation de G. de Tyr, Martène. Ch. de S* D. pour Chronique de Saint-Denis. Ch. Fr. pour Chanson firançaise. Chasse et dép. d*am. pour Chasse et départie d'amour. Gom. pour Comines. Gonf. du Benart pour Confession du Benart. Contes de Chol. pour Contes de Cholières. Gont. d*Eutr. pour Contes d'Eutrapel. Coquill. pour Coquillart. Corn, pour Corneille. G. pour Corruption. Cor. pour Corruption. Gotg. pour Cotgrave, dictionnaire. 0. pour Dictionnaire. D. G. pour Du Gange. D. de Tahureau pour Dialogues de Tahureau. Des A. Big. pour Des Accords. Bigarures. INal. de S* G. pour Dialo|j;ues de Sidnt-Grégoire. Eas. de Mont, pour Essais de Montaigne. Est. pour Estrubert. Eust. Desch. pour Eustache Deschamps. F. pour fémimn. FaÛ. MS. de S> G. pour Fables, manuscrits de S* Germain. F. M. du R. pour Fables, manuscrits de la Bibliothèque du Roi. Falc. pour Falconnet. Farc. P. pour Farce de Pathelin. F. M. R. pour Fables, manuscrits du Roi. F. R. pour Fables, manuscrits du Roi. Frois. poês. pour Froissart poésies. G. de la Big. pour Gace de la Bigne. G. R. pour Gérard de RoussiUon. Gér. oe N. pour Gérard de Nevers. G. 1. de D. G. pour Glossaire latin de Du Gange. Gtoss. du R. de la R. pour Glossaire du Roman de la Rose. Gr. Goût, de Fr. pour Grand Coutumier de France. Hist. de Bret. pour Histoire de Bretagne. Hist. de Fr. en V. à la suite du R. de F. pour Histoire de France en yers A la suite du Roman de Fauvâ. H. M. de G. pour Histoire de la nudson de Guines. lUustr. des G. pour Illustration des Gaules. 1. de P. poiur Journal de Paris. 1. de P. sous Ch. VI et Ch. VII, pour Journal de Paris sous Chartes VI et Charles VII. loin, pour Joinville, Journal de P. pour Journal de Paris. 1. d'Aut. An. de L.XII pour Jean d'Auton, Annales de Louis XII. La Col. Th. d'hon. pour La Golombière, Théâtre d'honneur. Lanc. du Lac pour Lancelot du Lac. Laur. pour Laurière, Glossaire du Droit firançais. Le G. de D. pour Le Qerc de Douy, Gloss. du duché d'Orléans. L. Le Caron pour Loyse Le Caron. L. des Machabées pour Uvre des Machabées. L. des Rois pour Livre des Rois. HSS. de B. 'pour Manuscrit de Bouhier ou de Beauvais. MS. de Ber. pour Manuscrit de Berne. MS. des G. pour Manuscrit des Gordeliers. M S. de G. pour Manuscrit de Gagnet. M. de S< G. pour Mélin de Saint-Gelais. MS. du V. pour Manuscrit du Vatican. MaA. pour Marbodus. Marg. de la M. pour Marguerite de la Marguerite. Mon. pour Monet, dictionnaire. Mon. de Paris, pour Monios de Paris. Monst. pour Monstrelet. N. G. G. pour Nouveau coutumier général. 01. de la M. pour Olivier de la Marche. Ord. pour Ordonnance des Rois de France. Ord. des R. de F. pour Ordonnance des Rois de France. 0. S. pour Orthographe subsistante. Oud. pour Oudin, dictionnaire. Ort. Sub. pour Orthographe subsistante. Pasq. pour Pasquier. Path. pour Pathelin. P. pour pluriel. P. av. 1300 pour Poésies avant 1900. P. B. pour Partonopex de Blois. P. MSs. pour Poésies manuscrites. Per. Hist. de B. pour Perard, Histoire de Bourgogne. Percef. pour Perceforest. Poês. de R. Bell, pour Poésies de Rémi Belleau. P. du V. pour Poésies du Vatican. v Print. d'Yv. pour Printemps d'Yver. R. Alex, pour Boman d'Alexandre. B. pour Roman. R. Est. pour Robert Estienne. R. B. pour Roman de Brut. R. Bell, pour Rémi Belleau. Rab. pour Rabelais. Recl. de M. pour Reclus de Moliens. Reg. JJ. 115j p. S87, pour Archives nationales (section histori- que), registre du trésor des Chartes, coté JJ 115, pièce 28T. Le J simple est réservé aux cartons contenant des pièces séparées (Trésor des Chartes). 30VL pour Roman de Rou. S* B. s. L. pour Saint-Benoît-sur-Loire. S. B. pour Saint-Bernard. S. F. pour Sermons français. S. F. pour substantif féminin. S. G. pour Saint-Germain. S^ Léoc. pour Histoire de Sainte-Léocadie, manuscrit de Saint- Germain. Sag. de Ch. pour Sagesse de Charron. Tenur. de Littl. pour Tenures de Littleton. Test, de P. pour Testament de Patelin. Très, des Ch. pour Trésor des Chartes. Vat. pour Vatican. Viff. ae Ch. VI, pour Vigiles de C3iarles VI. Vil. Rep. fr. pour Villon, Repues franches. ViU U Vin. pour Vill U Viniers, poêt. MSS. avant 1300. Les passais^ qui sont entre deux crochets [ ] sont intercalés par l'éditeur. DICTIONNAIRE HISTORIQUE DE L'ANCIEN LANGAGE FRANÇOIS ESC JEscIement, adv. Sciemment. Avec connois- sahcë de cause. (Oudin, Cotgrave.) Escience, 8. f. Savoir. « Quanl aucun veull a monstrer, et que Ten sache son escience, il doit a entendre à mostrer son opinion es pledeurs, et « es sages. » (Ane. Coût, de Bret. fol. 3, ¥•.) Dans Bernardins U sauvaiges Qui connoissoit tos les langaiges, Des escienceSf et des ars. (Bat, des VII Ar$f ms,] Escient, s. m. Savoir^. Vouloir". Sens, rai- son*^. Avis**. Information *. ^ [« Maistres oi de grant escient. » (Parlonopex, V. 4577.)] Bernard fu prouz conte, et de grant escient, (RouJ *Qui moult voit, et n'aprant. N'a pas grant escient, Ainz contrefait le saige. (Prov, du C»« de Bret.) ^ « A tant qu'il soit en escient s'il y doit estre, et • s'il est hors ù'escient^ comme s'il estoit yvre, « foui, ou forcenné. » (Ane. Coût, de Bret. f. 132*».) ^r« Men escient (y. 524}, par le mien escient « (1936) ont ce sens dans Roland. »] Vos en dirai mon escient. Jehans (te RenU, Poët. MSS. Mon esciant qu'il fut deftait Plus par envie, que par faitz. Chron. fr. en ver», MS. do R. n* 3920, Col. 95. * Et sans mètre nul esciant, Ont lui eslit par jugement. Mien escient, c'est une fée, Que Dieu vous a ci amenée. On disoit aussi : 1* « A escient, à bon escient, • volontairement, à dessein. « La dame, et la nourrice les laisse crier « à escient par despit du bons homs. » (Les XY Joyes du Mariage, p. 61 .) « D'autres encores qui se « sont privés de veue, à escient^ pour mieux philo- « sopher. » fôagesse de Charron, p. 81.) « A son « escient. » (Beauman. p. 9 ; Lanc. du Lac, t. IIL fol. dO^; Arr. Amor. p. 127.) —A ^ssi^w^ (Percefor. t. V, fol. 51 \) Ele me fait, & escient, morir. SauvBlet, Choses d'Arrts, poêt. ar. 4300. « Dites vous à bon escient ou si vous vous mo- « quez. » (Nuits de Strapar. I, p. 49.) ▼I. (Part, de Bl.) (MS. 7Si8, f. 354 ^.) ESC 2' « A mon escient », selon moi. (Gérard de Nev. r* part, page 9.) — 3» « A lor essient », du mieux qu'ils savoient. (Ass. de Jerus. p. 15.) — 4* « Quit- « tance à non escient > , quittance faite sans réflexion, sans consentement volontaire. « Quit- « tance a mal engin, ne quittance à non escient, si « comme dict est, ne vaut, ne se faict à soutenir; « et par le contraire quittance faicte à bonne foy et « de propos appensé n'est à venir encontre. » (Bout. Som. rur. p. 348.) Variantes : ESCIENT. Cartul. de la Chambre des comptes de Nevers, IV, fol. 1 »>, an. 1251. - âciant (a). Loix Norm. art. 48. — Ascientrb (a nostre droit). Pérard, Hist. de Bour. p. 515, an. 1266. - Assientrb. S. B. Serm. fr. MSS. p. 251. - EsGiANZ. Pérard, Hist. de Bourg, page 413, an. 1229. - Essient. Ord. I. p. 512. - Essiens. Rog. de GoUerye, 202. - Ensiant. Poe't. av. 1300. - Ensient. Ord. 1. 1, p. 742. - Angient. Chr. S* Magl. impr. par Barbou^ p. 175. — Engiens. Mah. de Gant, poët. av. lâOO. - Entient. Thieb. de Blas. ëoët. av. 1300. - Entiant. Ghans. MSS. du C*« Thibaut. - TiANT. Chron. fr. MS. du R. n* 3320 », fol. 95. Esciente, s. f. Même sens que escient. « Adam, « dist Deus, Adam la figure de ton quoer ayme sens a esciente, et pur ceo ne sera homme osté de la « semence jesqe à la fyn du siècle. » (Hist. de la S'* Croix, MS. p. 5.) Escientement, adv. De propos délibéré. Cil ne meurt pas honnestement Qui se tue escientetnent, (MS. 68i2, f. 69 ^.) Escientieusement. [Intercalez Escientieuse- ment: « Lesquelxforetiersn'y prendront ne homes, < ne famés, ne bestes escientieusement sans cause « raisonnable. » (Cart. de Pontigny, 173, an. 1307.)] Escientous, adj. Savant, instruit. [• Oudin, dit « le Queux, povre enfant, non mie bien escientieux^ - deTaage de quinze ans ou environ. » (JJ. 167, p. 85, an. 1413.)] Evesques ert religieus. Des lettres moult escientous^ (Brut.) Escientre. [Men escientre (v. 539), par le men escientre (v. 1791), signifie à mon escient, dans Roland.] Variantes : ESCIENTRE. MS. 7218, f. 118 K - Essi antre. Ibid. no 7(H5, t. L fol. 119 «». - Ensiantre. Ph. Mouskes. - SiANTRE. s. B. S. fr. MSS. p. 228, où on Ui à non siantre, 1 5SG . Esclentreus, aâj. Savant, habile, adroit. Au Conte ocient son cheval, Aucuns, qui l'encloent entr'eua ; Mes, comme bien acienireus, L'eepée el poing, qu'en ns le blece. De là ou U chiet se redrece. (G. Guiarl, f. 98 '.} Esclmeté. [Intercalez Escimeté, écimés. • 11 y ■ a quarante-quatre chesnes escimetez. ■ (1619, Estimation des bois en Grurie ; Dict. des droits serg. du D. d'Orléans de L. C. de D.)] Esclnt, 3. m. Lisez escrin, écrin. Pour les diimes coCres. ou etcini. Pour leurs besongces herbergier ; Miroir, pigne à pigner leur cnn. {E. Detch.) Escirer. [Intercalez Escirer, déchirer, d'après la Chron. des ducs de Normandie.] Escipper. [Intercalez Escirper, extirper, au Roi Guillaume, p. 95.] Esclabocher, v. Eclabousser. (Nicot, Oudia et Golgr.) ■ Le cheval esclabouta un esuolier. ■ (Jaq. le &)uvier, Chron. an. iJôr).) ■ Floridas flert Nabur ■ à travers, et luy fait la leste voiler si près de ■ Bruyant qu'il fust esclaboté du sang. •• [Percefor. vol. 1, Toi. 89 ^) — [■ Uennerlcq d'un baslon qu'il « avoit frappa en ladite eau, tellement que la gri- «. gneur parlie des supplians furent esclabotez el < mouliez. • (JJ. 189, p. 513, an. 1461.)] Esclabousseure, s. f. Eclaboussure. (Percef. t. V, f. 10'.] [■ Ou contempt de la dite moulleure « eiesclaboleure. • (JJ. 189, p. 513, an. U61.}] Elsclaces. [Intercalez Esclaces, dans Roland, V. 1981 : > Encuntre 1ère en cheent les esclaces. > Comparez Esclices.] Esclaf. [Intercalez Esclaf, esclave, du nom de peuple Slavus, Slave, qui a cette signification au polyptyque d'Irminon [l, 283) : • L'on se peut clamer ■. par l'assise de esclaf ou de esclave qui est mesel a ou meselle, ou qui cheit dou mauvais mau. • (Assises de Jérusalem, 1, 129.)] Esclaffe, s. Tribu, classe ou race. S. Bernard (Serm. fr. usa. p. 54) dit des prophéties sur la tribu de Juda : ■ En Crisl les veons nous aemplies : car ■ il est li licons de Vesclaffè Juda. ■ Esclaffer, ti. Eclater. C'est un mot du Langue- doc (1) et du Dauphiné, selon Ducbat sur Rabelais (t. I, p. 67) : • S'esclaffoienl de rire. > Voyez Contes d'Eulrap. p. 139, et Colgrave. Esclaidage. [Intercalez Esclaidage, impôLsur les esciisses , sur les traîneaux : ■ Ordonnance • comment la ferme de Vesclaidaye se doit lever. > [Statuts de l'échevinage de Uézières.)] Esclair, s. m. Clarté, éclat. ■ Jà la nuyt estoit * si obscure qu'on ne voyoit combatre que à Ves- ■ clair du feade l'^rtiUerye qui liroit si très menu ■ que tonnwre n'eust là este ouy. * (J. d'Auton, Ann. de Louis XII.) ■ L'esbiouit de sa splendeur, et « de son esclair. • (Sag. de Charron, p. 331.) ESC Esclaircement, adv. Clairement. * Vous me ■ l'orrez dire plus esclaircement. • (Chronique de Nantis.) ■ Vous le m'orrez cy dessoubz plus esclU' ■ reement âii-e. » [Ibid.) Esclaircir, v. [On lit dans Boncisvals, p. 174 : ■ Amont au ciel où joie est esclarcie. ■] ■ Eclaircir • le cœur, • le réjouir, l'égayer. • Quant le cheva- • lier, qui portoit la fleur de lys d'or, vit que le • chevalier, qui près luy seoit, avoit si hauUement - voué, il fut moult joyeulx : car maintenant luy < estoit advis qu'il pourroit son cueur gjc/aimr ; • car il estoit désirant d'emprendre aucun faict • d'armes là où il peusl acquerre los, et pris. > (PerceL v. I, f, 126'.) ■ Dame, dictes moy pourquoy • vous plourez, s'il vous plaist, certes, sire cheva- « lier, se je y cuydoye avoir prouffit je le vous > diroye. Dommage, uisl il n'y avez vous ja, se • Dieu pluist: car se je vous puis ayder, je vous « ayderay à esclarcir vostre cueur, à mon pou- « voir. - (Lanc. du Lac, II, fol. 3i'.} — lEsclarcir signifle poindre, on parlant du jour: ■ Tout droit ■ à l'ajourner, quand devra esclarcir. > (Berle, couplet XIII.)] l.Esclalre, s.Eclair. [.Seurla terre aparurenl ■ li esclaire de tes tonnoires. • [Psautier, f. 92.)] .... Briiyoient, esclatloient, tempestoient Tonnerre, ot voix, et panuj aa mettoient Force flambeaux luyBans comme l'aclaire. Tant que la nue en raisoit le nuict claire. Lm Uve. it \a Uuf. I. 19». 2. Esclaire. [Intercalez Esclaire, soupirail de cave : • Les boiches ou entrées des celiers el les • esclaires d'iceus qui à présent sont faites es froz - de ladite ville de S. Bichier. ■ (JJ. 61, page 2, an. 1324.) Eclaire a encore ce sens en Normandie.] Esclaire, parf. [Clair: • En mer se mettent, ■ quant l'aube esl esclarée. • (Boncisvals, page 8.)] Dans Pérard, Hist. de Bourgogne, p. 434, an. 1231, il signifle décidé, déclaré. Esclairement, s. m. Eclair*. Eclaircissement'. [II signifie encore point du jour: ■ Se demain atlen- ■ dés jusqu'à re8i:jaire;/ien^ > (Chans. d'Anliocbes, VI, 457.)]^ * ■ Furent merveilleux tonnerres, corruscations, ■ et esclairemens. • (Juv. des Urs. Ilist. de Ch. VI, page 146.) ■ Il n'r faut autre etclairement. {MS. 6812, f. 53 KJ Esclairer, v. Reluire, briller*. Faire jour'. Eclaircir ". Embellir ". Réjouir '. * Dame en qui biautéa etelaire. (Jeh. Bretiau», Vat. i4Q0.} . Dame ou tous biens naîst, croist, et etctere. Ertac* dt Biint, pocl. ■(. 1300. ■ [. Par main en l'albe si cum li jurz esclairet. » (Roland, v. 667.)] <= • Très qu'il esclaira. * (Pauchet, Origine des dignités de Fr. liv. Il, p. 72.) L'offrant raison, à titre debonnaÎTe, Le refusant par oi^ueil périra : Par le champ faull que U cbose a'eselaire. '(DéKh.j 1 Eiclafaret ei talem iclum ESC ^ 3 — ESC ° Princes avers ne se doit avancier, Car bien donner toute valour esclaire, [Vat, n» 1490 J ■ L« De duel morrai et d'ire, se mon cuer n'en « esclaire. » (Saxons, str. 31.)] Quant je regart son cors, et j'oï ses dis, Et voi son vizf tôt li cuers m*en esclaire, Gaoes Braies, poèt. av. 1300. lÀ cuers m'esclaire D'un espoir joli, Qui me dit qu'aurai merci. fRob, dou Chast, id.J Joie qui cuer esclaire^ Ne puet celer leaus aoiis, ne taire. (Thieb, de Nav. id.) Dieus ! guant le puis à loisir esgarder. Tant sui joians, tous li vis m*en esclaire. [Vat, ti» 1490,) Bien doit poine plaire. Qui cuer obscur enlumine, et esclaire, (Gaces Brûlés,) Esclaireur, s. m. Espion. (Oudin.) Esclaireuse, adj. au f. Qui éclaire. Les traictz flembantz du Dieu cbevaleureux Qui, par le ciel, la charette esclaireuse Guide, sans fin, de lumière lustreuse. (L, Caron, f, 6 K) Esclairi, partie. Egayé, joyeux. On lit dans S* Bernard : « Bien aureit sunt assi cil ki or mismes « sunt liet eiesclairiet en lor conscience de justice. > Sauvette fu mult esclairie. Quant sa dame voit repairie. (Trois Maries, p, Si3,) Esclairiement, adv. Gaiement. Voy. S. Bern. p. 382, où il répond au latin hilarivultu. Esclairier, v. Soulager, adoucir. [Voir Esclai- RER.] Se dédommager, « se revencher », en parlant d'un vassal maltraité. Cil fist, par ses engignemenz, Por esclairier ses marremenz, Que.tuit li tenant son seignor Voisent vengier sa deshenor. (Parton.) Seignors, ce dit li rois, se me voulez aidier. Du père nos poon suz ses fiz esclarier : Mort est qui moût soioit moi et vous demangier ; Sor les fiz nos devons, por le père, vengier. (Rou.) .... Dès la première journée, Se Diex suefAre la retournée, Qu'en France pourai repairier, Pour mon mautalent esclairier; Sanz toi dire autres patenostres. Te defft de nous, et des nostres. (G, Guiart, f. Si »».; Esclamasse. [Intercalez Esclamasse, plainte publique, accusation : a Icelle Hurée dist à ladite « suppliante que elle avoit les choses dessus dites, « et que elle les lui rendroit, ou elle feroit telle « esclainassBy que elle en auroit honte et blasme. « (JJ. 97, p. 462, an. 1367.) — De même dans Froissart (XIV, 66) : « Le roy vous hait pour Yesclamasse du « poeuple, dont vous este fort accueillie. » (Id.)] 1. Esclame, s. Comme esclamasse^ accusation. [Comparez Exclame.] Chariot, foi que doi Sainte Jame, vous avez ouan famé prise : Est ce selon la loi, esclame Que Kaifas vous a aprlse 7 (MS, 7218, f, 323 ^,) 2. Esclame, adj. V Mince, délié. « Estans longs a et esclames, telle espèce de cerfs sont fort vigou- « reux. » (Fouill. Vén. f. 19 ^) 2- Brisé, éclamé : Gele citez, ce dist li vers Est fermée de quatre portes, Qui ne sont esclarnes, ne tortes. (MS, 1218, f, 314 *.) Esclanche, adj. au f. Gauche, au propre et au figuré. [« Icellui Manise feust navré ou costé de « Vesclanche bras. » (JJ. 167, p. 259, an. 1413.) — < Le suppliant frappa du raillon sur la hanche et • sur le neu de la cuisse esclanche. • (JJ. 189, p. il3.) On lit dans G. Guiart, an. 1297 : « A main, « ne sai droite ou esclenche, »] On a dit de la reine Blanche, mère de S. Louis : Ne sa mère madame Blanche Qui ne fu chiche, no esclanche. (MS, 6812, f, 85 K) Des siens aider n*est esclanchere, (S^ Léoc, ms. de S, G,) [On lit dans Renart, v. 23279 : « ... Si fiert le « hardel, De la hache h la mein esclanche. Si grant « cop que le hardel tronche. » — Au v. 14181 : « Renart se saigne à main esclenge. » — Dans TEvangile des Quenouilles, p. 147 : « Le bras * esclenc. » L'origine est l'allemand slinkén, s'af- faiblir.] Esclande , s. m. et f. Scandale ^. Rumeur, mauvais bruit". Malheur, désastre ^. OfTense ^. ^ [L'origine est le Xdiim scandalum : « Encuntre tun frère parlowes, e encuntre le fil ta mère posowes escandle. * (Lib. psalmorum, page 67.)] Pour tascher à retirer le dit comte d'icelle folie, et éviter la dite esclande^ il envoya plusieurs fois devers luv. » (Math, de Coucy, H. de Charles VII, page 730.) Il n'y a paiUart, ne gourmande. Qui ne viengne les gens sachier En l'Eglise ; c'est grand esclande. L'en ne si puet agenoiUier, Qu'il n'en ait devant, et derrier : L'un tent sa main, l'autre s'escuelle. (E, Desch,) [On lit dans Benoit de S- More (II, 13417) : « De « sa mortel ovre haïe E de sa laide félonie, Dunt a par le munt fu grant esclandres. » On trouve môme escanle, dans Thomas de Cantorbery, 89.] ■ On a dit de Pierre de Craon, qui avoit été favori du duc d'Anjou, roi de Sicile, en 4390 : a Si avoit « esclandre sur luy, et commune renommée, « parmy le royaume de France, et aussi en autres « terres, et pais, qu'il avoit dérobé le duc d'Anjou. » (Froiss. liv. IV, page 111.) • Entendant Y esclandre a que faisoit Panurge. » (Rab. t. IV, p. 234.) ^ « Plusieurs esclandres et grands inconvéniens a s'en sont et pourroient s'ensuivre. » (Ord. t. II, p. 532.) « Pour ce dit on ung proverbe, tost veons « nous orguilleux surmonter, et s'il advenoit par < adventure leurs besongnes viennent à bien, et « ilz soient eslevez, et exaulcez en grand estât, « neantmoins leur advient-il quelque esclande,k\B, « parfin. » (Le Jouv. fol. 37 ^?) ^ « Esclandre, offense. » (Gloss. lat. fr. de S. G., dans D. C. sous Scandalum magnatum.) Esclande, part. Renommé, célébrité. On a dit de Didon : Comment eUe fut deCFraundée, Et en son courage esclandée, (Borel) [a En manière que la chose ne fust esclandée. » (JJ. 188, p. 50, an. 1458.) Le mot se prenait aussi en mauvaise part : a Laquelle suppliant soy voyant ESC ■ ainsi esclandée el deshonnorée. • (JJ. 181, p. 229, an. 1452.)] Esclandeliser. [latercalez Esclanàeliser , faire une mauvaise réputation : • Lesquelx frères « distrent à Pierre Aodebert ; Beau sire, vous ■ escantlaiisez el donnez blasmeà nostreseur. >] Esclandir, v. Diffamer, déshonorer*. Faire éclat, divulguer ■. "On a dit : • Qui est la femme si déshonorée qui ■ voulust esclandir son honneur. > [La Colomb. Theat. d'honn. II, p. 68.) ■ « Si fu la dite prise sçeue, et esclandrée par • tout le pais. > (Histoire de B. du Guescl. par Hén. p. 193.) • La maladie du roy si fut celée, et tenue • secrelle, tant comme on peut : mais ce ne fut pas « longuement, car telles aventures sont tantosl ■ esclandrées et sçeues el s'espandent partout. • (Froiss. liv. IV, p. 185.) On a dit de Ferdinand, roi de Portugal, qui épousa une femme dont le mari étoit vivant : < llla lîtsa femme, et la maintint pour ■ royne de Portugal ; et de ce très deshonnesle • foinci, esclandril de plus en plus sa mauvaise • vie, el fortifia la haine que le peuple avoit contre • lui. • (Mém. d'Ol. de la Marche, p. 61.) Item vous avei à garder De ces deux yeux fretillans. Sur ces dames pour eiclandrer. Font estre toujours assaillans; Et dont les plus forte, et vaillaoB Si y perdent r entendement, (L'Am. Cordel. p. 578.f Voyez ESCLANDËE. Esclant. [Intercalez Esclant, gauche, comme eiclanche, au reg. JJ. 162, page 16, an. 1107 : > Le • suppliant frappa icelui Audinet le Noir en • \'eiclant braz, au dessus du coude un cop tant ■ seulement, dont mort s'ensuyt. ■] Esclange, s. f. Eclanche : • Les espaules, les ■ esclanges, les gigots, ■ (Rab. IV, p. 27,) Esclarchier. [Intercalez Esclarchier, expli- quer, dans une Charte de 1323, au Livre rouge delà Chambre des Comptes : • Nos gens du franc nous ■ ayent de rechief supplié... les troubles et obscur- • tez de leur dit loy et keurbrief esc/arcAier. •] Esclarcir, v. Eclaircir, expliquer*. Hention- ner". Illustrer*^. Distiller". [Voyez Esclaircir. Il signifie encore 1° Fourbir : • Commencierent à - fourbir leurs bachines et à esclarchir espées. ■ (Froissart, VIII, 183.) — 2° Devenir moins serré : • Lors hommes se esclarcissoient loutdis et les ■ Englès mouteplioient. . (Id. V, 245.)] *• Coustumes, usemens qui sont contre bonnes • meurs, ne doivent ettre esclardiz, ainczois les • doit justice retraindre, en quanque elle peut, • (Ane. Coul. de Bret. fol. 186*,) • Soit la vérité . esclarie. • [Beauman. p. 219.) [Voir Esclaibcih.] 'Les bostaiges ; c'est chose ttsib, Voutt avoir le roy d'Angleterre Qui s'eneoiveot, avec la terre, (E. Deêch.} - ESC " Du riche nom de gloire, et loi fulay, Par sa louenge a tousjoura esclarq/. Le bien naissant de subtiUe poésie. fCrelin, p. 58.} Vostre nom rendre esclarci. (MS. de S. Gelais, p. S03.J " ■ Une pucele vint si que nos quîdames que • ce fust une fée, qui los li boisen esclard. ■ (Fabl. USB. do B. n- 7989 % fol. 78 •.) Auilïtrircomjoureïclor^.--,. {MS.68i8,f.52^.} Esclardir. [Intercalez Esclardtr, comme esclar- cir, au Gloss. lat. 7684. Voyez aussi les exemples cités sous l'article précédent,] Esclardissemeat, 8. m. Eclaircissement. « Confermant, etapprouvant nos dites constitutions « aulreffois sur ce faicLes, et en donnant eaclardU- ■ sèment à icelles, avons ordonné, etordonnons. • (prd. des ducs de Bret. à la suite des CouL f. 234 ■■.) un trouve esclarissement aux Ord. V, 459, an. 1371, Esclarer, v. Eclairer*. Faire voir', *[■ Par main en l'albe, Si cum li jurz esclai' • ret. » (Roland, v. 667.) On trouve encore esclar- giez (v. 1807) : « Esclargiez est ii vespres e li • jurs. ■ Voir Esclairer.] "■ Oncques mais jeuneschevaliersàcueur garni, • et enrichy de valeur, et de prouesse ne peust si ■ bien son désir esclarer. ne en appert monstrersa ■ valeur qu'il a dedens la grandeur de son cueur « encloz, comme il a fait auiourdhuy. • (Percefor, vol. 1, fol. 131 '.) Esclaviz, part. Qui est clair; de là, poursitiJt qu'il fût jour, on disoit : Si toal com il fu esclai-it. ,'E$trub. nu. 7996, p. 36.) Esclars, adj. De l'onzime est tels ai eaclara, Li vent vendront de toutes pars, Et venteront moult durement, L'uns vers l'autre moult fièrement. /JfS. ISiS, f. iiS '.J Esclaru, part. Brillant. Voyez ci-dessus le verbe eaclairer et ses diverses acceptions. Lors à elle s'apparu, Ainaque solaux tuât esclant. (Hiat. des Trois Maries./ Esclarzlr (s'), v. S'éclipser. • Ausitost come ■ l'ame issi du corps, 11 solail s'esclarzi, e la lune, ■ e les esteilles perdirent lur clarté, porseptjors. • (Hist. de la S- Croix, ms. p. 10.) Esclas. [Intercalez Esclas, esclave, comme etclaf : < Et qui celé rançon ne porroit paer, si . seroit esclas. * (Histoire occid. des Croisades, I, p, 89.) — De même dans Martëne, Ampl. CoUectio, t. V, col. 646 : • il voidierent le chastel de famés et ■ d'enfans et de liebles gens el de tous les e&clas ■ qui dedens estoient... Quant le charpentier visl « que li Sarrazins furent luit fors du chastel, il vint > à deus esclas cresUens. • C'est â la suite des f:uerres d'Othon-le-Grand que les captifs Slaves urent partagés entre les soldais allemands et réduils en servitude.] Esclat, «. m. Morceau, lambeau*. Semence'. [Le sens de bruit soudain et violent est dans la Chron. scandaleuse de Louis XI, p. 150 : * Yssit du ESC - 5 - « Ciel plusieurs grans esclas de tonaoire, espartis- ■ semens et merveilleuse pluye. •] * Lors j'enpoQgne ung eiclat, Dessus le nez luy en Caiz ui^ esciipt. (VUhn, p. 76.) Encor ara nappe trop mal buée, Crûse, et orae, noire com cormllart ; Aucune loiz t la table clouée Sanz plus osier, tant qu'il en dure actat, (E. Detch.) 'Esclat S'est dit pour semence, daas le livre de Sidrac (Edit. de Galiot, fol. 157 ».) E^clate, 8. f. Eclats de boîs, pieux bordant un fossé. [■ De quodam baculo, vocato esciate, in • capite solo ictu percussit. • (JJ. 99, p. 5, an. 1367.)] Li chevaus contre l'areste D'un rossé Tint, de tele etclate, §ue 11 ribauB A terre flate, i qu'a poi qu'U ne m tua. {MS. 7SÏS, f. 336'.) lEsclate signifiait aussi race, extraction et venait du haut allemand slahta, race, aujourd'hui Ceschlecht.] Esclatemens, s. m. p. Cris, éclats. ■ Aus hauts ■ cris de leurs misérables veufves, aux esclate- ' ment de leurs petits enfaiis. ■ (Hém. Du Bellay, t. V. page 382.) E^clatis, s. m. Eclat, bruit. • Là peut on oyr ■ grand bruit, et grant esclatisde lances. ■ (Chron. des. Den. 1. 1, fol. 233-.} Esclatter, v. Se briser, crever. • D'autres se ■ sauvèrent en d'autres places, lesquels n'estoient • pas plus asseurez les uns que les autres : au • diable un qui en a esclatté de regret. > (Brant. Cap. fp. t, II, p. 223.) Esclatteure, s. f. Eclat, rupture. (Oud. Cotgr.) 1. Esclave. Voyez E5ct.AP, Esclas. [■ Qui estoit > franc est devenu es<;/at}£. ■ (Hachabees, 1, 2.]] 2. Enclave, s. Comme esclavine, habillement propre aux Slaves. ■ Par la coustume, les manans, ■ et habilans de la paroisse là ou une personne • entachée de lèpre, a esté née, et baptisée, sont ■ tenus, si ledit entaché le requiert, luy délivrer, ■ en la dite paroisse, maison pour sa demeure, un ■ châlit, lict, manteau, esclave, table, plateau, et ■ autres menues utensiles de bois . et terre. • (Coût, de la Salle et Baill.de Lille, C. G. II, 9:22.} Esclaver, v. Asservir. • Ne nous engageons ■ point en chose si émue, et violente qui nous ■ esclave à autruy. > (Ess. de Mont. III, p. 189.) En vos filets yeêctave ma jeunesse. Et TOUS connoia pour première maîtresse ; Sentant aucœurfetraitdeTosbeauxyeux./^./am. 76^./* ■ Elle MC/ave notre naturelle franchise. • (Ess. de Mont. 1. 1, p. 307.) Ars, et brulesc, etcIoMt, «t destntis. (E. Deteh.) Voyez Goujet, Bibl. t. XII, p. 115 ; Contes d'Eutr. p. 32, et Ess. de Mont. t. III, p. 532. Esclavine, s. f. Sorte de vêtement. ■ Cest une ■ façon de manteau long que les pèlerins portoient ■ anciennement, comme se void au Roman de ESC « Waruich, aucuns l'appellent csc/ume. • (Dict. de Nicol, au mot Esclame.) [On lit dans D. C. d'après le Gloss. lat. fc. 4120, an. 1318 : < Sarrabœ sunt • vestimenta Sarracenorum. Gall. Esclavie.^ ■ Le • prince Perse commande ii un sien serviteur de ■ leur faire tailler deux esclai Armez de diverses ■ armeures et garniz d'ars et saletés ferrées et • d'esclavines vinrent de nuit oudil prieuré ■ icellui varlet fery de sa dite esclavine Richart • père. ■] On trouve Salabarra sous Saraballa; esclavine pour étoffe grossière faite de poil d'élé- phant. (D.C.) On a dit de l'église S' Maurice d'Angers : • Il y a sous le principal autel de cette église une ■ cave fort antique.... et y a là une ancienne image ■ qui représente S' Jacques le grand avec son bour- ■ don, esclavine et chapeau. ■ (Antiq. d'Anjou, par Jean Stivet, p. 295.) Esclavltude, s. f. Esclavage. • Ils ne pensoient ■ qu'à fléchir sous Vesclavitude, ou à s'enfuir do • royaume. • (Mém. de Sully, I, p. 75.) On appeloit ■ droit d'esclavitude * le droit que le maître a sur son esclave ou sur son prisonnier. (Brant. Dam. Gai. I, p. 382.) Esclavonasse. Etoffe, comme esclavine. Voici le passage où se trouve ce mot : ■ Pelleterie de toute > bonne robe vaire, dont la peouc esl esclavonasge.* (Ane. Statuts du péage de Paris, cités par Du Cange, Glos. lat. au mot Vares.) Esclavonne, s. f. Epée slavonne. Esclavine a le même sens : BeUe paroUe su grand prince est tort bonne, Luy siet, et duict comme à, une esclavonne. Biche fourreau. fCrélin.p. U9.j Esclavoz. [Intercalez £sctotiO£,Esclavons, dans Roland, v. 3225 : ■ E la quarte est de Bruns e " A'Esclavo%. ■] Escleché, adj. Démembré. (Cotgrave.) Escledé. s. m. En mainte omelie, dit Bede, Que cbascun doit ester ses dois. Et ses oeutTt, du dolent etclede D'atoucliier l'or ; car c'est ud bois, Ou les diables tendent leurs rois, Pour les convoiteux, qui au cbien Sont comparez d'orgueil prochien. {Desch. f. 344 '.} Esclenche, adj. Gauche. (Voy. Esglahe, Esclan' CEE.) • A main ne sai droite, ou esclenche. ■ (G. Guiart, fol. 235".) Escler. Slaves , Esclavons. [ • Bien estoîent ■ quinze milîers Sarrazins. Persans et Esclers. ■• (Fabliaux, 1,101.)] (1) ( Qu'il viegneftmojansementcomeespie. S'oit e«eI(Hit>ie«tbordoD de Surie. ■ (Roman d'Aubery, D. C. VI,tl8^)(N.E.) ESC — 6 — ESC Je volroie que li Escler M'eussent en prison dix ans, Por si, sans menehongne, dix ans, Qu*al chief de .x. ans tout à moi Fust, par son gré, del tôt à moi ; Car aitlors ne pens ne ne bé. Vies des SS. MS. de Sorb. chif. Lvu, dern. col. Esclere, s. f. Esclaire, chélidoine. (Dict. de Cotg.) « La propriété de Therbe appellée chélidoine autre- « ment nommée esclere. » (Contes de Chol. f. 53.) « Les Paracelsites ont de nouveau ramené en « usage... au cheval d*eaue la saignée, à Tarondelle « Vesclere, pour le mal des yeux. » (Lett. de Pasq. I, p. 595.) — On supposait que celte plante éclair- cissait la vue : « Au joly mois que clers ont figure « jaulne. » (Perceforest, I, fol. 78.)] Esclès. Si le doi bien servir mieus que devant, Et se vers li aitrait sauve merele, Merci l'en pri, de cuer humeliant ; Ne m'irai mais si escles en chantant, Pieça que jou sui cuis de Vestincele. (Vat, n» 1490.) Esclesche, s. f. Démembrement d'un fief. Voy. Laur. Gloss. du Dr. fr., Cotgrave et le Coût. Gén. I, 769. On lit en ce sens : < Eclipse, et demembre- « ment de la dite terre. » (La Thaumass. Coût, de Berriy p. 174.) « Le bailliage de Sens, et domaine « du roy en iceluy, estoient anciennement de grande « estendue, duquel successivement auroient esté « éclipsés les bailliage de Melun, et Nemoux, pour « les ériger en tiltre de bailliages : en laquelle « éclipse n'auroient toutes fois esté comprises les « chastellenies, et sièges particuliers de chasteau « Landon, etc. » (Coût, de Helun, au Coût. Gén. t. I, p. 140.) — On lit escleche. (C. 6. 1. 1, p. 690.) — Esclische. (Cotgrave.). — Eclipse, (C. G. 1. 1, p. 140.) — [Voyez ESCUCHEMENT.] Esclice. [Intercalez Esclice, éclisse, éclats de bois: « Envers le cel en volent les esclices. » (Roland, v. 723.) Le manuscrit porte escicles. De même dans Partonopex, ms. fol. 151 : « lui ert li « rois de Galice, Qui fait de mainte lance esclice, » — On lit au Gloss. 7692: « Calamistrum, esclice à « crespir les cheveux. »] Esclicer v. Rompre en éclats. [« La hanste « briset e esclicet josqu'as poinz. » (Roland, v. 1359.)] On lit dans la description de la bataille de Ronce- vaux : obiers et Namles, et Rollans Cl ont les cuers las, et dolans De lor gent k'U voient périr : Ça .VII., ça .X., ça .xx. monr, Et non pour quant es Turs se ûcent : Faucent aubiers, lances esclicent. [Ph, Mouak. i96.) [« Requérant en grant instance que ledite vente « je comme sires voulsisse gréer , consentir et « accorder, et les onze muys de grain dessus dits « esclichier oster et séparer de son dit fief qu'il < tient demy. » (Cart. de Corbie, 21, folio 206 ^ an. 1371.)] Esclichement, s, m. Démembrement. « Si « c*estoit en païs ou la coustume souffre que le « fief esclische de autant que le quint peut valoir, « scachez que Vesclichement sera tenu aussi baul- « tement que le propre fief, car s'il a haute justice, « aussi l'aura celui qui en sera escliché. » (Bout. Som. rur. p. 446.) Esclicher , v. Démembrer. [ Le même que Esclicer.] • Tout estoit d'un fief, en un seul corps, d'un seul tenement, d'un seul relief, d'un seul hommage, et d'un seul seigneur tenu, car par ce ne si pouvoit diviser, ne départir, ne riens n'en pouvoit estre escliché, pourquoy le sergent exé- cuteur en peut riens vendre, n*esclicher quelque part separéement. » (Bout. Som. rur.) « Le vassal peut éclipser (1), vendre, donner, ou transporter partie de son fief^ sans le consentement de son seigneur. > (Coût, de Montdidier, Péronne et Roye, au Coût. Gén. t. II, p. 716.) « Le dit lieu de Beaugencv, du ressort d'Orléans, le dit chasteau Régnant, du ressort de Touraine, lesquelles avons éclipsées^ et éclipsons, par ces présentes, des dits ressorts. • (Godef. Rem. sur l'Hist. de Charles VII, p. 813.) « Un fief ne se peut esclicer, ou desmem- « brer, n'est par le consentement exprès du sei- « gneur duquel il est tenu. > (Coût, de la Salle et Baill, de Lille ;C. G. 11,904.) Esclifes, s, pi. Instrument de musique, sorte de sifflet. Pipes, canemeaus, et flagos Et musettes à bourdons gros, Tamburs, et esclifes trawes. (Frois, Poës. mss.) Escliffer, v. Siffler. On a dit de Telephus, dont les moutons furent changés en oiseaux : Meismes les oiseaux Tonnourent, Et au son de sa vois akeurent ; U les escliffe^ U les appelle. (Froiss, Poès.) Escligné, partie. Qui a les yeux à demi ouverts. Sa femme commence à choler, Qui un poi estoit esclignée / Dame, fait il, ne dormez mie, Dormir n'est pas or de saison [Fables mes. de S. G,) Escligner, v. Cligner. On a dit des hypocrites : Se sotilement les esclignons^ Moult trouverons, en for afaire, D'anglex de quoi Diex n'a que faire (S^ Léacadie,) Esclin, s, m, Escarlin, monnoie d'argent. Pour contenter le femenyn, Nous ferions plus d'un eaclin. Que ung aultre de quinze royaulx. Vni. Dial. de Malepiye, p. 55. Esclincer. [Intercalez Esclincer, au reg. JJ, 162, page 359, an. 1408 : « Icellui Henry sacha son « espée et fery ledit bastart un seul cop sur la teste « en esclinçant sur le costé destre. »] Esclipcte, part, au f. Eclipsée, perdue. De vivre toute pollicie .... Lors estoit trop escUpcie, S'Aristote n'y eust ouvré, Qui a, -par son sens, recouvré Le peuple de vivre a raison. (Deach,) Escliper, v. Mettre à la voile. « Entrèrent au (1) Les mots éclipser, éclipse, ont été écrits par un rédacteur ignorant que esclicîie, ecUsse, ont la même racine, (n. e.) ESC - 7 — ESC » dit vaissel : et singlerent, et escliperent eu mer. » (Froiss. liv. III, p. 89.) Eclipst, part. Eclipsé. Luoe, et soleil seront souvent esclipst, (Desch.) [On lit dans la Rose, v. 4800 : • C'est Tamop qui « vient de fortune, Qui s^esclipse comme la lune. >] Escliquet, s. m. Canonnière. Sorte de tuyau dont les enfants se servent pour jeter des balles ou boulettes. Le mot escliquet est languedocien. (Borel.) Esclisse. [Interdilez E$cli$9e, traîneaux faits A'éclisses : « Sont teftn tous fermiers dudit esclai- « dage de sougnier toutes fortes cordes, charries « eiclisses. > (Statuts de Mézières.)] Escltssée, adj. f. Faite en forme d'éclisse. « Cages d'ozier, et de ronces escarrées, et pertui- « sé^ avec une brochette rougie au feu, et esclissée • de petits barreaux de toinelle pelée. » (Berger, de Rem. Bell. fol. 74.) Escltsser, v. [Eclisser, jeter de Teau à un faucon avec le doigt (comparez Glissoire).] On a dit du faucon: « Quand tu le mettras coucher, lui « eclisse un peu d'eau au visage, afin qu'il frotte « ses yeux aux jointes de ses ailes. » (Fouilloux, Faucon, fol. 62 »».) Esclisster. [Intercalez Esclissier, charrier sur esclisses : « Se aucuns marchans ...vouloient faire « rouiller leurs vins, qui seroient près du rivage, « sans porter, eselissier ou charrier, ils doivent « pour chacune queue de vin .vit. den. comme s'ils « estoient eselissie:^. » (Stat. de Mézières.)] Esclissoire, s. f. Seringue. (Cotgrave, Oudin et Nicot.) On lit, au sujet de l'attaque d'un bastion qui se fit par manière de divertissement, et dans lequel les assiégés se défendoient « avec des bâtons «• embourrez, et l'espée tranchante, sans pointe.... « ils avoient la dedans des tonneaux pleins d'eau, • et grand nombre à'esclissoires^ et artillerie de « papier. > (La Colomb. Th. d'hon. 1. 1, page 179.) « Faire esclitoire > paroit avoir signifié se servir de la seringue : Il ne 11 coyient pas faire eêclitoirej Quar, en tontes saisons, avoit la foire. (Rom, d*Âudxq,) Esclistre. [Intercalez Esclistre, éclair: « Hain- « tenant fu granz croUes de terre, esclistre et « foudres vinrent et chaïrent en tant que pluisour «• des païens furent mort. > (us. de S* Victor, f. 34 ^) — « Ûngs tonnoires et ungs eselistres si merveil- « leux. » (Froiss. IV, 141.)] Esclistrer. [Intercalez Esclistrer , faire des éclairs : « Il commença à esclistrer et à tonner. » (Froiss. V, 51.) Escllte, s. f. Paille. .... Mieulx vault vie d'ermite, Mauvaise eaue ay, je couche sur VescHte. (E. Desch.) Esclole. [Intercalez Escloie^ urine : « La femme « d'icellui Geraumin entra en son hostel et y « print un pot de terre garni à'escloie et d'autre «-ordure, et icelle ordure getta à la teste dudit « Molin, et le gasta très deshonnestement. » (JJ. 110, p. 302, an. 1377.)] Esclolnne. [Intercalez Escloinne, scandale, au reg. JJ. 161, p. 176, an. 1406: « Guillaume Ghoudin, « qui estoit homme de moult dur langaige, dist par « maniiere d^escloinne^ qu'il ne s'en partiroit point. >} Esclop, s. m. Sabot ^. Traces, vestiges ■. ^ [En Dauphiné et en Provence, les esclots sont encore des sabots sans bride.] « Souliers de bûche, alias des sabots , qu'ils disent en ce païs là (à Toulouse) des esclops^ si bien m'en souvient, lesquels esclops ils font pointus par le bout pour la braveté. » (Contes de Des Periers, II, p. 188.) — [• Giraut Germer se party du village de Fagiole et s'en tira avec ses esclops ou souUiers de bois chaussés. » (JJ. 187, p. 291, an. 1457.) — « Jehan Chavet laissa... ses esclos qu'il avoit en ses piez. » (JJ. 201, p. 110, an. 1466.)] ' « En tel dueil chevaucha longuement monsei- gneur Gauvain, et veit tousjours devant luy les esclos du chevalier, et bien sceut que c'estoit il. » (Lanc. du Lac, t. II, fol. 50\) — « Tant chevaucie- rent cil coureur et si s'esploilterent par esclos et par froyais qu'il vinrent. » (Froissarl, III, 126.) — Si sievi li sires de Biaugeu les esclos des Englès moult radement. » (Id. V, 298.) — « Si entra li rois ou droit esclos des Englès. » (Id. V, 369.)] Esclopper, v. Estropier. (Oudin.) « [Il n'i a borgne xHesclopé. » (Renard, v. 4604.) — « Se vos Pinte vengier peinez Et sa seror dame Copée Que Renart a si esclopée. » (Id. 10076.)] Esclore, v. [1** Eclore: « L'œuf duquel esclo- rera l'aspic mortel. » (Yver, p. 640.) -- 2« Ouvrir: Trous esclous. » (Rabelais, Gargantua, I, 13.) — 3*" Manifester, dans Parlonopex, v. 8738], et au ms. 7218, fol. 218 •>): Si vous pri, dame que j*aiin tant, Que vous n^eêcloieZf tant, ne quant, A nul du monde nostre amor ; Ains la celés et nuit et jor, Et -je ausi la cèlerai. Esclosures. [Intercalez Esclosùres, écluses: « Item, garennes d'eau que il a dès le guet feu « monsieur le maire de Heun iusques es esclosures < du moulin de Rigonneau. » (l351. Aveu de Châ- teau-Vieux. Dict. des droits seig. du D. d'Orléacs de L. G. de D.) On lit esclousure au reg. JJ. 192, \). :25, an. 1461 : « Guillaume Largier vint à ladite « esclousure et s'efforça l'ouvrir oultre le çré et « volenté du suppliant, lequel déboutant icellui « Largier le flst tumber dans le besal, ou rase dudit « molin. »] , Esclotes, adj. pi. Ce mot semble signifier \escloses dans ce passage : « Queroit araign&s , et '< barbelotes eac/o^es. » (Vie dlsab. à la suite de 'Joinv. p. 177.) Esclotouere, s. m. Filet, traîneau. [« Un engin « nommé escloutoire duquel on prent les oiseaux « à la nuit. > (JJ. 128, p. 65, an. 1385.) — « Lesquâz « prinrent à un barnois appelle esclotoueres ^ à «prendre oiselles de nuit plusieurs poissons. » ESC -1 (JJ. 153, p. 140. an. 1397.) - - Plus bas & coslé les ■ tonneUes, esclotoueres, rets, flleU, pantieres , et ■ autres engins de chasse. ■ (Contes d^ulr. p. 316.) Esclotoure. [intercalez Esclotoure. On lit au Gioss. 7679 : > Anoglolilorium... gallice esclotoure • vel escluse. •] Esclouant, part. Qai éclot. (Rabelais , t. IV, p. Il ; Des Ace. Bigarr. fol. 106.) Escloure, v. 1* Eclore: • On dit qne les poules • e^ciouenMeur poussins. > (Boucliet, Serées, liv. II, p. 234.) — ■ Castor et Pollux (furent engendrez) ■ de la coque d'un œuf, pont et esclous par heda. ■ (Rab. I, p. 35.) -^ [2° Ouvrir la vanne d'un moulin à eau : ■ Le suppliant dist que le moulin ne moudroit ■ plus de tout le jour, ainsois Vesclourroit. > (JJ. 165, p. 268, an. 1411.)] Esclo]^, 8. m. Urine. (VoirEgaoiG.)Hotda palois picard. (Nicot). Esclugnler. [Intercalez Etclugnier, racher- cber, aux Miracles de Coincl (Du Cange, III, 87'): < Se soutieument les esctuignom. Moult trouverons < en ior affaire D'angles de coi Dex n'a que faire. ■] Esctulgnement. [Intercalez Escluignement , au cart. noir de Corbie (fol. 180', an. 1262) : ■ Avons ■ vendu... toute nosire mairie... en quelesconkes ■ cboses que ce fust,... en ajournemens, en cber* • quemanemens, en esclitignetnens. ■] Esclumez, adj. Estropié. [Voir Esclame.] On a dit d'un chien précipité du haut d'un rocher sur la grève: TrMtuit contras et eictuine:. Me fu puis d'iluec aportex, Puis fu mecinei, et gftriz. {Partnn. de Bloia.J Esclung. [Intercalez Eaclunff, perquisition, au reg. JJ. 156, p. 389, an. 1401 : • Jehan Capon se < plaigny de ce vol il justice et requist que esclung ■ fu fait, lequel esclung lui fu adjugié ; et par icel- ■ lui esclung fu trové en un fumier en la maison • de l'exposante grant planté des dites pommes. ■] Escluse. [Intercalez £sr/use(fe/'as!7»cs, diman- che de la Quasimodo: ■ Données l'an de grâce . Nosire Signor 1350, le jour de Yeseliise de Pas- • ques. • (Cartulaire d'Aspremont, fol. 4''.) On lit en effet au reg. JJ. 148, p. 324, an. 1395 : ■ Le jour • des closes Pasques, que l'en chante Quasimodo. ■] Escluser. [Intercalez Escluser, 1° barrer une rivière, au cart. de S< Jean de Laon (an. 1339): • Quant il veulent pescher leur estant d'Eacou^ant, • il peuent escluser la rivière dessus le pont et ■ faire rigollas pour ladite rivière escouler. ■ — 2" Fermer, obslruer : « En plus de quarante lieux ■ [le fossé] estoit escluse des mors qui là esloient • versés et couchiés. ■ (Froiss. \1, 315.) De là au nguré, dans la Chanté, par le Iteclus de Moliens : • Pour chou ma bouche n'esclusai. »] Escluster. [Intercalez Esclusier, éclabousser, au reg. JJ. 145, p. 269, an. 1393: • Icellui Sarquin ■ eust commencié à ferir en l'eaue d'un baston ESC ■ qu'il lenoit et eust moullié ledit Pierre ;... perse- ■ verant de mouillier et esclusier ledit Pierre. >] Escobat. [Intercalez Escobat, battu d'une es- cou.be, d'un balai de verges : ■ L'an 1364 le pilCHï • fust dressé,... et ung homme y fust foeté ou • escobat. ■ (Chr. de Montpellier, B. N. anc. 4656.)] Escocher, v. Froisser, écorcber. Baiibelemien, hâlu I Fu etcochiez. (Eiul. Deieh.J S'ftulcun estoit, par fortune. Noyé, ou ars ; ou en alcnne FOBse cheu, ou s'il a'eteochtt-. D'arbres, ou de pierre, ou diiroche. (Coût, d» Norm.J On lit dans le Gr. Coût, de Norman., au fol. 32 : • Se par avanture aulcun a esté- noyé ars, tué, • froissé, ou aggravante en une rive. ■ Escoerle. [Intercalez Escoerie, cuirs, au cart. 21 de Corbie, fol. 315'': < Ghascunsfardeaulx i'eS' ■ coerie ou de freperie doit .ii. den. • On lit encore aux Revenus du Comté de Hainant, an. 1265 (Cham- bre des Comptes de Lille) : . Se li avoirs est vendus, ■ u acatés en fleste, et on le porte à col , se c'est ■ escoherie, u cordouans, u crue oevre, 1i fardiaus • doit deux deniers. •] Escoenrcr, v. Faire mal an cœur, dégoûter. (Oudin, Dict., et Cur. fr.) Escoftler, s. }R. Cordonnier. Mot du patois savoyard. Voyez Co^rave et Du Cange, sous Eseof- ferius. EscoffioD, s. m. Habillement de tête de femme. (Cotgrave.) Brantôme dit de Marguerite de Valois, première femme de Henri IV : • Cette belle reyne, • en quelque fa^on qu'elle s'habiltaat, fust a la ■ francise, avec son chaperon , fust en simple ■ escof^on, fust avec son grand voile, fust avec un ■ bonnet, on ne pouvoitdirequeluyseoit le mieux, ■ ny quelle façon la rendoit plus belle, plus admi- • rable, et plus agréable. ■ (Brant. Dam. Gall. p. 213.) H.deBrissac, danslebutinfïità la prise ae Verceil, • eut pour sa belle part,... le beau et riche • esco/'^n de la duchesse, tout garny de grosses • perles, et pierreries ; mais aucuns msent que ce • fut M- de Salvoison. • (Id. Cap. fr. II, p. 334.) — > Elle porte en sa teste un bonnet sur un escof' . fion. ' (Id. Dam. 111. p. 373.) EscoHIe, s. f. Escoufle, milan. [D'où le Roman de l'Escoude. On lit dans le Roman de S" Leo'cadie (Du Cange, IV, 462"): ■ Et comportant desor Ior • moflles Lor coetes et Ior escoffles. »] Voy. Rom. d'Audig. Fabl. Mss. de S. G. et Poët. hss. av. 1300.) Escoltraie, s. Escofrai*. Terme de faucon- nerie ■. ' C'est une grosse table ou madrier qui sert à plusieurs artisans pour tailler et préparer leur be- sogne. (Cotgrave et Monet.) D'après Du Cange, sous Escojferius, Vescolfraye est la boutique daVescof/ier. ° > Se doit entresuir de plumes, de pied, et de • bec, il doit avoir l'ouvre grande, et ne doit point « avoir en l'ouvre un bout de ['escoffraye d'aguil- ESC - 9 — ESC « Ion ; c*est une poincte qui naist de Vescofraye. > (Modus et Racio, fol. 59 \) Escogriffe, «. f. Escroc, fripon. (Oud., Cotgr.) Escohier, s. m. Pelletier, fourreur. [• Le cam- « brelenc manda un escohier pour un sien pelichon « rapareiller- » (Bauduin d'Avesnes, livre iVll, ch. LXXVll.)] . . . Preudom (ù cil dos Robiers De Nonnendie, et si n*ot oir, Kl sa tiere devist a voir, Tant q*une puciele en ama K Kaam [Caenl, ù il soujourna ; Ki fiUe estoit d'un escohier : Par non Fapieloient Sohier. (Ph. Mottskeê.) Cette fille de Sohier fut mère de Guillaume le Bastard. Le passage suivant confirme Tacceplion Sue nous avons donnée à escoAt^r; il y est question e Guillaume assiégeant Alençon : S'asist le kastiei environ, Et cil dedans ki moult fort erent, Le laidengierent, et clamèrent Bastart ; et pour fui foire anui, Si bâtirent par devant lui. Pennes d'aignaus, aine Vanuitier, Et se r clamèrent peletier. Escoles (à). [Lisez escoire , pour rimer avec foire ; on lit au cart. de S* Vaast d'Ârras : « Stallus « escoirs in sabbato .i. obol. » Escoir parait être synonyme d*e8Coeries.'\ Draps de Flandres à escotes, Furent amenez à sa foire. (MS, 68i2, fol. 86 ^; Escotlllé. [Intercalez £8(?of//i^', eunuque, au Ms. de S' Victor, 28, fol. 245* : « Sainz Mathez Ta- « postres entrez en celé cité et herbergiez en l'hostel « de Vescoillié de Candace Roi. »] Escoinçon, s. m. Escoinson. Pierre qui fait l'encoignure de Tembrasure d'une porte ou d'une fenêtre. (N. G. G. II, p. ii37*.) Escottre, v. S'échapper. Sei^n^ieurs, lait il^ ge vous plevis Qu'il n'ont iK>voir &e8coUre vis François qui sont là estenduz : Hui seront les plus granz penouz, Ne croi que jà de cet jour issent. (G, Guiart^ f. ii5 ^.) Escolage, S. m. Instruction, appren lissage^. Payement du maître ". ^ [On peut continuer à tout temps Teslude , non « pas Vescholage. » (Montaigne, 111, 124.)] — « Le • bureau de l'aumosne est journellement chargé « de telles personnes qu'il convient assister pour « leur vivre, apprentissage demestier, ou escolage, • ou bien pour les secourir en leurs maladies. » (Ord. de Metz, C. G. \, p. 1148.) ■ [« Il envoya quérir Aristole, en lui payant un « très honorable salaire pour Vescholage de son « fils. » (Amyot, Alexandre, 10.)] Escolarez, s. m. Qui appartient aux écoles. « Maistre es arts crollé, ou autre bourgeon à'esco- « larez. » (Dial. deTahur. fol. 165*».) [En anglais, le mot seholar a ce sens dédaigneux et plaisant.] Escolastre, s. m. Chanoine chargé de la direc- tion des écoles. [Voyez la thèse de M. Bourbon , TI. élève de l'Ecole des Chartes, publiée dans la Revue des Questions Historiques.] En quelques cathédra- les, c*est un chanoine qui a une prét)ende qui l'oblige d'enseigner gratuitement la philosophie et les lettres humaines à ses confrères et aux pauvres écoliers du royaume, et d*en tenir école. « Il n'i « avoit église cathédrale en laquelle y eut prébende • affecta pour le salaire de celuy qui enseigneroit « les lettres ordinaires, et une autre pour celuy qui « vacqueroit à l'enseignement de la théologie ; le « pi^emier estoit appelle escolastre^ le second « théologal. > (Pasquier, Rech. liv. IX, p. 767.) Escole, 8. f, Ecole^. Science". Nouvelle, rap- port ^. ^ [* Puis ad escole li bons pedre le mist. » (Saint- Alexis, VII.) -— « Bêle, nous nous entraimions, « Quant à \ escole aprenions. » (Romancero, p. 62.)] — « Hangest (Hierosme de) natif de Compiegne en « Picardie, docteur en théologie à Paris, scholasti- « que, ou maistre d'escole^ et chanoine en l'église « S* Julien du Mans, issu de la noble maison de « Hangest en Picardie. > (La Croix du Maine, Bibl. page 169.) " C'ainc pour famé enpris à chanter, Car or me convenra pleurer, Par leur boidie. Escole, amis, et seigneurie Ai perdu par elle hanter. (Adans li Bocus, Poêt. av. iSOO.) ^Se vous de moi avez parole, Ne leur en dites nule escole^ Ne un, ne el, ne ee, ne qoi : Mos tenés pois, si soies qoi. (MS. 7Si8, f. 3 ^.) On lit esciiele, au ms. 7615, 1, f. 109 '. [11 signifie encore 1"* Remontrance : « Et le chàstie de parole ; « Mais il n*a cure de s'escole. » (Fabl. 1, 65.) — 2* Confrérie, aux Ord. VU, page 686, an. 1391. — 3*» Synagogue chez les juifs d'Avignon.] EscoIé, part. Ecoulé. [Dans la Chronique des ducs de Normandie, s'escoler, v. 21589, signifie se glisser.] • Escolées et anienties. » (Ord. h p. 770.) « Grasse, et couleur en trois jours escollée. > (Poës. d'Al. Chart. p. 570.) Escoleiter, t;. Découvrir le cou, décolleter : [« Pour ce que icelle Philippote estoit habillée en « autre façon que ne sont les filles des laboureurs, a fort escoletée et coulerette par dessus, cuidans « que cefust la chamberiere du curé de Borien ou « autre fille de joie. > (JJ. 195, page 247, an. 1468.) On disait aussi des chaussures : « Trois paires de « souliers de corduan escolletez. » (JJ. 130, p. 212, an. 1387.)] Se ele a biau col, et gorge blanche, (jart que cil qui sa robe tranche, Si très bien la 11 escoleiter Que la char père blanche, et neite. Demi pié derrière, et devant. Roman de la Rose, D. C. sous Scdatura, I. 1. Escoler, v. Accoler, embrasser. On dit en Bourgogne « écouler la vigne, » pour rattacher à des échalas ; en Touraine. on prononce accoler. Souvent à escoler, et baisicr. Et a acoler le doulx enfant. (Les 15 alleg. de la Vierge.) 2 ESC — io - ESC 2. Escoler, v. Ensei^er, instruire. Froissart, parlant de sa jeunesse, dit : Quand on me mist à Tescole, Où les ignorans on escole, [• Icelli Jehan prisl et e$cola Jehan de la Mote et « le mena à Hondidier espier Jehan de Lunlher,... « par Tespie duquel enfant icelui Jehan deLunlher « m murdris et trailtiés à mort. > (JJ. 66, p. 510, an. 1330.)] Escolter, s. m. L'acception de ce mot étoit autrefois plus étendue. Les chroniques de S. Denis, au folio 121 du 2* vol., appellent escolier un prêtre de Suède qui étudioit à Paris, en droit canon. Villon, âgé de trente ans, se donne cette épithëte. Casteil, religieux de S. Benoist, poète, prend la qualité « desco/ier au roy, » dans une réponse qu*il adresse à Georges Ghastellain» chroniqueur du duc de Bourgogne. Voyez la Chasse du cerf fragile, en vers fr. us. 8053, et dans les Poës. Gr. lat. et fr. de Jacques Thiboust, ms. n** 7655. On le trouve qualifié « d escolier du roy à pension, estudiant à Paris. > Isamberd de S. Leger« auteur du Myroerdes dames, traduct. du lat. en fr. ms. n** 7402, prend le titre, en parlant « à madame Marguerite de France, royne « de Navarre, duchesse aAlencon, » de son très humble orateur, « pauvre escolier, > et très humble sujet. François Goracelis Florentin , docteur en théologie est dit « escolier de la rovne mère du « roy. > Dans Du Verdier, Bibl. p. 400, il se trouve avec les mêmes qualifications sous le nom ile François Goraceus, dans la Croix du Maine, Bibl. page 97 ; il résulte de ces différents passages que c'étoit des étudians pensionnés du roi ou de la reine, que nous connoissons aujourd'hui sous le titre de boursiers. Le feu bon roy esmeu de bonne coUe, Tenoit des clercs, et boursiers à l'escolle, Et fU jadiz son escoUier premier Le bon evesque de Paris cbaretier, Qui en son temps fist grant fruit en Teslude. Vif. de CiurlM VU, t. Il, p. S7. Il semble même qu'on ait désigné Vécolâtre, par le terme d^écolier. Moru U vesques Gossuins De Tournai, et mestres Watiers Fu vesques fais, li etcoHers, De Tournai (ù a Aère eeUus, Coum preudom^ et clers soatius. [Mouskea, p. 6i4.) m Hessire Jehan bastard de Bourgongne, conseil- « 1er de M. le duc, prothonolaire du S. Siège apos- « tolique, et écolier demeurant en la ville de « Dole. » (Etat des Offic. des ducs de Bourgogne, p. 262.) On nommoit aussi e&colier celui qui appre- noit le métier des armes. « En tandis le roy Alexan- « dre, Floridas, Perdiras, Lionnel, Menelaus son « cousin, etDrogon d'Escosse se combatirent à ung « escollier du lignage de Darmant qui étoit nommé « Gray, et à Nabur, et à dix autres chevaliers. » (Percef. I, fol. 89 \) Sur ce mot, les façons de parler suivantes : 1** « Le maistre apprent en apprenant son escolier. > (Percef. II, fol. 36 %) — 2« « Cela sent son e$colier « latin, • un homme grossier. (Fauch. lang. et Poës. fr. p. 35.) — 3"* « De bon maistre se part vou- « lentiers bon escolier , et le bon fruict de bonne « ente. » (Perceforest, vol. l, fol. 111, R* coL 2.) — 40 « Scholasticus (disoit Blady) loquens cumpuella, « non solet dicere paler noster. » (Contes d*Eutrap. p. 337.) — 5" • Escolliers errans, » injure. « Belîs- « très que le commun peuple de ce pays là appelle • escoliers erram. » (Nuits de Strap. t. II, p. 391.) — 6* [« Pire ne trouverez que escouliers. » (Leroux de Lincy, 11, 128, Proverbe du xr siècle.)] — T Escohere (à /*), par ignorance. (Oudin.) Escollaterle. [Intercalez Escollaterie ^ éco- latrie, dans Varin, Archives administr. de la ville de Reims (III, 596, an. 1384) : « Vescollaterie, en « temporel, ne vault pas plus de .xx. livres ».] Escolorger, v. Couler, glisser.  un Normant en vint tout droit 8ui armé fu sour son destrier la hache qui fu d'acier El heaulme ferir le cuida Mais le coup entre eêcoulorjaf Par devant Vacier glacea ; Et la hache qui hien trencha Le col du cheval en travers Coupa. (RoUf ms.J [De là, on a dit au figuré : « Après iches choses « longtemps escoulourgié. » (Ch. de 1290, D. C. VI, 120 ^.) Voyez ESCOULERGEMENT.] Escoloriant, adj. Glissant. On a dit, au figuré, « mémoire escoloriant > pour mémoire infidèle, sur laquelle les objets ne font que glisser légère- ment, sans y faire aucune impression durable. « La mémoire des gens est escoloriant et chas- « cun n'est pas bien -membrant des loinglaines « choses. » (Assis, de Jérus. p. 137.) Escolter, v. Ecouter. [On lit déjà dans S^* Eul»- lie : « Elle n'out eskoltet les mais conseillers. »] Voy. Rom. de Rou, ms. Escolurjable. [Intercalez Escolurjable, trom- peur, dans la Chron. des ducs de Normandie, V. 8079 : « Mais li siècle vain et muable, Faus et à • toz escolurjable. »] Escombatre, v. Défendre, empêcher. Une masse éncontrai, si me fis ens embatre, Ou je TOUS isse^ ou non, ne m*en poi escombatre, FidU. IISS. du R. n* 7918, fol. 3i3. Un ancien poëte dit des vagues qui détruisent les falaises de Normandie : Sor les rivages, et les pors, Par où ly ullage s'embatent, Qui tant souvent vous escombatent, Maintenez bien vostre franchise : Se vous ostez d*autrui servise, Vous ferez moult bien vostre vueil. fR. du Brut, f, 48 ^.) Escombre, s. f. Ordure. (Dîct. de Borel au mot Descombrer.) Escombré, s. m. Tas de terre inutile. Ce mot est d*usage en Languedoc, selon Borel, au mot Encombré. Escomengement , Escommenie , etc. Excommunication. [L excommunication ne fut employée qu'en matière spirituelle jusqu'à la fin ESC — 11 - ESC du R* siècle. Mais, à cette époque, le clergé n'étant plus défendu par la royauté affaiblie, résista aux violences féodales par les censures et peines ecclé- siastiques qu'il étendit au temporel. L'excommuni- cation était une peine redoutame à «ause delà viva- cité de la foi, des cérémonies lugubres entourant la déclaration d'interdit, et de la rigueur avec laquelle étaient suivies les prescriptions canoniques. On fuyait l'excommunié comme un lépreux ; le curé de la paroisse rassemblait les fidèles, faisait jeler des Eierres aux fenêtres de sa maison et déposer une ière à la porte, comme si l'excommunié eut été retranché du nombre des vivants. Si les foudres saintes atteignjiient un puissant feudataire, le fief retournait aux mains du suzerain dans les quarante jours. S* Louis, par un édit de 1228, ordonna à ses baillis et sénéchaux de confisquer les biens de l'excommunié, de l'emprisonner, afin que l'Eglise eût satisfaction dans l'an et jour. Les évéques abu- sèrent de ces armes redoutables; on vit le duc de Bretagne, excommunié pendant sept ans par les évéques de sa province, gagner son procès en cour de Rome. S* Louis repondit même à Tévêque d'Âuxerre qu'il serait contre Dieu et raison de con- traindre à se faire absoudre ceux à qui les évéques faisaient tort. L'excommunication souleva entre le (^apitre de Chartres et les comtes de Blois un débat qui du un* siècle se prolongea jusque sous Louis XI. Le roi finit par nommer un tribunal d'ar- bitres, composé d'évéques, qui donna gain de cause aux chanoines et obligea les officiers du comte à faire amende honorable : on exhuma les morts pour célébrer l'office des trépassés et on renouvela les mariages contractés pendant Tinterdit. Les curés excommuniaient les animaux qui ravagent les champs, les taupes par exemple. On faisait excom- munier les parents de ceux qui mouraient sans payer leurs dettes ; on s'opposait à leur inhumation en terre sainte. (Arrêt du Parlement de 1364.) Un décret du concile de Bâie, confirmé par Martin V et admis dans la pragmatique sanction de Bourges, décida que l'excommunication mineure priverait des sacrements sans exclure de l'église. Le Concile de Trente atténua encore cette peine toute spiri- tuelle.] n me Beroit trop grant reproche De vous ferir escommenie Qui parole. [Eust, Desch.) Entredit, escommuniement Y sont faiz. fid. Ibid.) De cel escumeniement GrondiUierent Engleiz forment : De Tescumenge ont grant poour. (RoUf ms, p, S53.) Variantes : ESCOMENGEBfENT. Britton, Loix d*Angl. - ExcoHMENGEMBNT. Tenur. de Littl. fol. 44*. — Excommenie- MENT. Ord. 1, p. 540. - EsGOMMUNEMENT. Perard, Hist. de Bourg, p. 282, an. 1255. - Esgommuniment. Ord. III, p. 25. ExcoHMUNKMBNT. Persrd, Hist. de Bourg, p. 486, an. 1257. — ExcoMMUNiEMKNT. Gloss. sur les Coût, de Beauvoisis. — EscoMUNiEMENT. ViUebard. p. 103. — Esgumenement. Cotgr. — EscoiommB. Eust. Desch. Poês. — Excommunie. Joinv. page 13. - ExcoMMBNATiON. Contin. de G. de Tyr, Martène, t. V, col. 658. - ExcoMMANGB. Bouch. Serées, liv. 111, p. 190. Escommenier, v. Excommunier. Esçuminieie dans S. Bern. répond au latin exsecrabilis, exse- crandus et sacrilegus. [« L'apostolies les leis idunc « escumenia, E celui, qui qu'il seit, qui jamais les « tendra. > (Thomas de Cantorbery, 58.)] — « Ensi « fu faite la convenance, et asseurée, et escomme- « nié tuit cil qui ne le tendroient. » (Yillehardouin, p. 95.) On a dit du mariage de Guillaume-le-Bàtard avec le comte de Flandres : Maugier, qui tint Tarcheyesquié, Mist Normendie tout en mé, Sour Guillaume, sour sa moiUier, Au deuls lez ûst escumengier : Tant sont, ce dit, preuf de lignage. Ne doivent faire mariage. (Bou, ma,) r« On lit dans Beaumanoir, XXIV, 14 : « Et aussi « li moustiers est communs à toz por fere ses ori- « sons, en tans et en lieu convenable, exceptés les « esqueminciés. »] — Le duc de Roban se sert du mot excommunier pour dire séparer de la commu- nion des réformés ou protestants. (Mém. du duc de Rohan, 1, p. 179.) —« Excommunier n'assouldre, » ne faire ni bien ni mal. Eust. Descbamps apostropbe ainsi la Mort (fol. 106'): princesse, laide, et noire figure, Le monde fauU, lors faudra ta pressure. Et ne pourras n*excommunier, n'assouldre. (E, Desch.) lEscomingier signifie aussi recevoir la commu- nion : « Il fu confisse et escommingié, et après ala « de vie à trespassement. » (JJ. 150, page 351, an. 1396.) — « Icelle femme fu confessée et escom- « michée. » (JJ. 165, p. 279, an. 1411.) «- « Icellui « Jeban se fist confesser et escomincher, et dex « jours après... ala de vie à trespassement. » (JJ. 171, p. 359, an. 1421.) — • Le jour de Pasques « escommichans. > (JJ. 153, p. 183, an. 1398.)] Conjugaisons : Escomeni (ms. 7615, II, fol. 185*.) — Escommeni (ms. 6812, fol. 67 '.) Escommichement, a. m. Communion. «Pre- « noient les aucuns d*iceulx du pain, et le seignoient « au nom du saint sacrement, et après ce qu'ilz « estoient confessez Tun à lautre de leurs péchiez, « ]e usoient en lieu d' escommichement ; après • dirent mainte oraison. » (Histoire de Bertr. du Guescl. par Mén. p. 416.) Escom mouvoir, i;. Inciter, exciter. [« Justine « empereris escommovoit le pueple encontre « S. Ambroise par dons et par honors. » (ms. de S. Victor, 28, folio 92 '.)! « Les escommut et atisa, « et donna conseil a euis esmouvoir. > (Cbron. de Nangis, an. 1302.) Quel raige t'a eseonmue f- Es-tu si foie, et fi desvée. (Rom, de Narcisse,) Esconcerle. [Intercalez Esconcerie^ déloume- ment des preuves, dans une demande judiciaire formée contre le détournant : « De gaige restorée, « .III. solz, se li deble est cogneue, et d'esconcerie « provée, .lxv. solz. » (JJ. 93, p. 291, an. 1246.)] Escondir, v. Econduire, congédier*. Refuser, nier". Rétracter^. Se justifier"*. [Du bas-latin ex- condicere, s'excuser. Au xv siècle, il a été confondu avec esconduire.2 ESC - 12 - ESC * K'ele i poi de souvenance 1 Ait des dolors que, l'autre jour, sousfri, I Au point k'ele m'cacondi. (Vat. rf i490J De jour en jour, son amour multiplie, Elle ameroit une communauté : Tant a doulx cuer, qu'il n'est nul, si la prie, Qui n'ait s'amour, ne qu'elle en escondie. (Desch,) Si Tai sovent oï dire, Que c'est coinUse d'esconduire. fFabl. de S. Germain,) ' « Le roy luy esconduit ThosteU à luy, et à ses • compagnons. » (Apol. pour Hérod. p. 492.) — « Quant Lancelot eust cesle adventure ouye, si fut « tant esbahy qu'il ne scavoit que dire, car il ne « povoit point ceste chose celer à Booi-t, ne il ne « ios2i esconduyre. » (Lanc. duLac, III, fol. 37 v) — [« 11 n'estoit nuls qui li osast escandire à pres- « ter. » (Froissart, II, 418.) — « Vous me pryés « si acertes que je ne le vous ose escondire. » (Id. V, 205.)] ^ « Le dit evesque, considérant que bonnement « il ne se povoit esconduire, n*excuser qu'il ne feit « assistance, et ayde ù ceux de son pays. » (Honstr. II, fol. 60 ^) « Se uns lioms, ou ne femme, appelle un autre « larron, ou larrennesse, ou meurtrier, ou meur- « treresse, et ce ne soit devant justice, et il ne « pouvoit, ne specifloit de quoy, ne de qui, et cil à « qui en aura dit le lait s'en plaiçne à justice, et « cilz dieainsis: toutsoit cequeje aie dit à li tel « lait, laquelle chose je ne saye mie, si je suisprest « de rescondtr^ ; car ire , et mau talons le me fit « dire, ne je ne say en li chose de mauvaistié, il en « doit passer par Tescondit. » (Pith. Ck)ut. deTroyes, p. 457.) ° Me senc sauf, et sui tos fis, Ke bien m'en escondiroie, Conques riens ne ils, ne ue dis, Qi a mal me doie estre conté. [M^'* Rich, Poët. av. 1300, J Le comte de Flandres, accusé de la mort de son prédécesseur, mande au roi Louis : Blasme li est donnez du duc qui fu ocis. Près est qu'il s'escondie, (Roti.) Non que par une je le di De vantise, ains m'en escondi, [Froissart.) * Nul de ceste faulte se peust esconduyre. » (Per- cef. IV, fol. I36V) Voy. Lanc. du Lac, II, fol. 61 s — « Escondire la semonce, » c'est « s'excuser de « n'être point venu à la semonce du seigneur, en « jurant sur les évangiles qu'on en a point eu con- « noissance ; auquel cas le sujet sauvoit l'amende : « ce qui avoit lieu quand mesme les sergents du « seigneur auroient été presens et prests à affirmer « qu'ils auroient fait la semonce. » (Laur. Gloss. du Dr. fr.) Escondtst, Escondit, s. f. Refus, renvoi^. Rétractation, dédit, réparation '. Défense, excuse^. [On trouvera aussi Tinfinitif pris substantivement.] ^ [« Lidil fermetteurs ne puissent escondire de « faire leur chace, quant chacun d'eux venra à son « tour, de ce à faire sans mettre en ce escondit ne « empeschemenl. >'Ch. de 1403, au grand Recort de Liège, p. 25.)] Plus grieve uns escondires. Que lonc tans en boin espoir. (GonHers^ Poêt. av. iSOOJ Tant redot son escondire. (Guioa de Dijon.) Otroi d'amours ne puet tant faire rire, Goum escondi f puet Caire marvoiier. (Vat. n« 1490.) ' « Se uns homs , ou une femme appelle une « autre femme putein, par derrière justice, qui ne « soit pas mariée, et la femme s'en plaint, et il soit « conneu, et prouvé : ou elle dit mauvaise, et ne « distdeloy, elle devroil cinq soliz d'amende, et « Vescondit à la femme. » (Pithou, Coût, de Troyes, [lage 456.) On lit desdit dans un autre us. Voyez bid p. 604. ^ Mais quant jugemens est dis, Lors n'i vaut riens escondis: Si gehist toute sa vie. (M^^ Rickart, Vat. n« 1400.) Variantes : Escondissbment. Lanc. du Lac, II, fol. 63 «. - EscoNDiSEMBNT. Ghans. du O* Thib. Escondre, part. Retirer, sauver, cacher. [« Pierres qui ne sont pas legieres , grosses sont « celtes des perieres Qui se vont en le ville escondre « Et font les couvertures fondre. » (G. Guiart, 1, 30'.)] CeU ont sa gent respondu, Où il se sont tuit escondu^ Por le secours qui vous venoit, Eus sen sont tmt foui anet. (MS. 6812, fol. 71 \) Lonc tans me sui escondis. Conques par amours n*amai ; Mais or me sui enhardis, [Ricart, Poêt. Vat. n« 1490.) Esconduire. [Ce mot, au xv* siècle , a pris la place de escondire ; on en trouvera des exemples plus haut.] Esconfortcr, v. Réconforter. • Trop me puis « bien esconfortcr. » (Adans, Vat. n** 1490.) Esconnier, s. m. « Les grands fagots devront « avoir de loyure, huit paulmes de cloyure, et eu « chacun deux lanchars de sept pieds de long, et « esconnierSy ainsi qu'il appartient, et que les dits « fagots, l'on ne puist fourrer de Requière, ne « d'autre chose, que de la même laigne. » (Goût, de Hainaut, Coût. Gén. I, p. 814.) Esconsail. [Intercalez Esconsail, abri: « Fai « moi de toi un esconsail. Un abri et un repostail, « Ou je me puisse aler bouter. » (Pèlerinage de Gulleville, Du Gange, I, 30'.)] Esconse. [Intercalez Escome, lanterne sourde: « Item une esconse d'argent dorée hachiée. • (Inv. de la S'* Chapelle, an. 1376.) — « Lesquelz compai- « gnons alumerentlachandeiileetla mirent declens « une esconse ou lanterne. » (JJ. 182, p. 172, an. 1451.) Dans Couci (v.6332), « un lieu d^esconse » est un endroit caché.] Esconsement, s. m. L'action de se cacher. (Cotgr.) « Sur Vesconsement du soleil. » (E. Desch.) Esconser. [Intercalez Esconser, et voyez Escon- dre: 1" Cacher, dans Girard de Viane, p. 173' : « Ues qu'escoussée soit la lune. » (G. Guiart, v. 3395.) — . « Car de Toublyer ou esconser ce seroit « pechiés. » (Froiss. II, 7.) — 2* Diminuer : « tant « que ses rentes et revenues ou estoient esconsées « et canceloient tous les jours. » (Id. II , 313.) — 3* Effacer : « Pour escomer ce blasme et recouvrer ESC -* • ion honneur. . (Id. XVI, 47.) — V Se coucher. eo parlant du soleil : ■ Mes ainchois qa'ils euissent a pris pièctae de terre pour logier, solaux fu escori' • $és. ' (Td. H, 147.) — « Soleil levant ou soleil ■ etconsant. > (Cart. de Corbie, 2i , an. 1325.) On dit encore en rouchi : • Le soleil est éconcé. •] EscoDvenence. [Inlercalez Esconvenence , dans une ctiarte de Cambrai, de 1338: • Robiers ■ Rosiaus qui fu fiexJetian Rosielescuier, qui jadis •• futou traUiet et ensescdnvËnéiices dou mariage « de lui et de demoisielle Jehenne de Uerin. • (Du Gange, II, 580-.)] EscoDveDir, V. Etre convenable, nécessaire. ■ U conseillèrent en Cfiste manière, c'est assavoir • que il eêconviendroit. > [Chron. de Nangis, sous Tan. 1291.) On lit dans le latin consulentes scilicet guod oportet : Va besoiag li ai à monstrer. Si m'eiconvient àluy parler. jBou.) [On lit au cartulairc de Laç;ny. (ol. IGS^ an. 1501 : < Item sera tenu ledit prieur de faire à ses ■ dépens sans aucun proufHt tous les arrivaiges et • chariages qu'il e&conviendra faire pour les repa- • rations dudit hostel et ferme. >] EscoDvenae, s. f. Convention. • Lors com- ■ menca Laurencien h'ongasse à renouveler son ■ compte, et à parler de la besongne et esconvenue • de Juberoth. • (Froissi. liv. III, p. 102.) Escopasse. [Intercalez £;jcaiHi5S£, au r^. JJ. S07, p. 114, an. 1481: • Bernard Grant vesti une ■ escopasse de toiile. >] Escopel. [Intercalez Escopel, au reg. JJ. 195, p. 1212. an. 1474: • Icellui Andrieu lui rebouta le ■ cop d'un escopel ou baston qu'il avoit apporté en • menant ses beufz. >] Escopete, s. A Arme à feu. (Monet, Hicol et Colgr.) Voy. Ibid. — « Et en fuyant , luy donna !e ■ coup, parle plus grand hazard qui fut Jamais, en ■ tournant son poictrinal, ou escopette par der- • riere. • (Brant. Gap. fr. U, p. 169.) Escopeterle, s. f. Mousqueterie. < Suivis de •I troupe de cavalerie, et infanterie, les pistolets et • les epées à la main, les pi Icellui Lambin se prist h escrupir ou crachier . contre terre en injuriant ledit exposant de pa- ■ rôle. • (JJ. 155, p. 71, an. 1400.) De même dans une Vie Hs. de Jésus-Cbrist (Du Cange , 111, 88'): ■ Il le (J. C.) depinchent, rechinaent li , Enmis le ■ vis l'ont escopi Li fel Juis, li mal ouvert. ■] Escoplssement. [Intercalez Escopissement , crachement, en latin sputamen, aa G\oss. Iat.-fr. 7684.)] Escoplé, adj. Accouplé. • Tous les prisonniers ■ dessus dits furent bien tenuz, liez, enchesnez, et • escopiez jusaties k ce qu'ils eussent paiez leur • renions. » (tlist. deB. Du Guescl.parMén.p. 468.) Escorberge. [Intercalez Escorberge, aux Ord. T, p. 600, an. 1315: < La tes et escorberges. • Dans une pièce du Trésor des Chartes, an. 1470, on lit escoperche. L'écoperche. en maçonnerie, est une grande perche pour échafaudage. C'est aussi une pièce de la grue ou de la poulie de tête.] Escorce, «. f. Ecorce. [• Les escus froissa et ■ fent, com s'il fussent à'escorce. > (Audefr. le Basl. au Romancero, p. 19.)] On disoit proverbialement ■ fust ne etcorce >, pour rien du tout. Lirois Eudes France, et sa tierre Garda si, par sens, et par force. Qu'il n'i prisent fust, no escorce. [Hou*k.J S. Bernard, Serm. p. 232, dit que les œuvres de Dieu sont belles en dehors, mais encore plus en dedans, et que ceux là seront bien heureux qui ont le cœur pur, parce qu'ils verront Dieu, et ajoute : ■ Quant li apostles fut parvenuz al nouvillon (nu- « cleum) si ne pressai [reputabat) il mies Vescorce • (teslam) ancor fust ele molt bêle. ° — "Le noel « et Vescorce •, lé novau et l'écorce, le tout. . (G. Guiart. fol. 82''.) — - Ôessoubz sure escorche. gisl ■ le doulz miel, et la souffrance est bonne, qu:int ' . en la fin elle tourne en joye. • (Percef III, f. 39.) On nommoit • moulin à escorce ou fi escorche >, ce que nous nommons • moulin à tan •. Voy. dénom- brement de Monlmor en 1396. Il y a encore des cantons où l'on a conservé l'expression de • moulin à écorce. » Escorcehe. Lisez encorclie dans ce passage: . Ainsy à S" Eglise, quant l'ung luy toult, l'autre " Vescorcehe. ■ On lit dans le latin de Nangis : Ita dum miseram Ecclesiam unus lundet, aller excoriât. Escorcement, s. m. Action d'dler l'écorce. (Oud., Co^. et Bob. Est.) ESC - 1 Eseorcer, v. Dépouiller. .... L'cmperere d'Alemagne. Petit apriès à grant compagne. Vint aor Robiert Wiskari k Force, Ki la tiere reube, et eicorce. [Uouik. D. C. V, 78S'.J Escorchage , «. m. [Prestation payée pour prendre des ëcorces dans une Torét.] ■ Nous avons ■ franchi, el franchissons les devants dits, et leurs • hoirs c'est à sçavoir de toutes tailles, mor- ' tailles, ....fenestrage, chevage, eseorchage, ....et > de toutes autres servitudes, ■ dans des privi- lèges accordés par André de Chauvigny, seigneur de Châlenuroux, en 1313, et rapportées dans Beau- manoir, p. 429. Kscorche, s. f. Ecorcherie, action d'écorcher. Quant les Princea ne feront force Que du mestiers qu'on dit escorche. (III Marie*.} Au figuré, c'est l'action de ruiner par des impdis, de détlguier une langue; nous employons encore le verbe écorcher en ce sens. • L'Escossois voulant • représenter nostre langue, par un escorche, ou « pour mieux dire, par un Eacoce francoia, pour ( madame, dire moudam. ■ (Pasq. Recti. p. 65S.) Escorchement, s. m. Action d'écorcher. (Oud.) Escorcheor, g. m. Couteau de chasse. L'en lui amoine son roucin, Et Us, et maigre, et miserin, A sa sele la deeramèe, Sa chape a pluie i eet trossèâ, Et corn h aele a ctaaceor, Le hauaart, el Veacorrheoi; Le bernois que il «porta. (Parton. v. 5iSi.) E^corcher, v. Ecorcher '. Entamer ■. Examiner de près*^. *[• Faites le traïtor trestout vif escHroer. • (Roncisvals, p. 200.)— • Item en tout cas là où l'en « fait justice, li mounier de la ville (de Beaugency) ■ font l'exécution à leur cousl, soit pendre, ardoir, • boulir, enfouir, escorcher et fuster. • (Ch. des Comptes de Paris, f. 30 ■, an. 1328.) — . Et si dist ■ on un proverbe, que cil qui à une fois escorche, < deus ne trois ne tont. • (Beauman. XLV, 37.)] * ■ Nul ne peut faire latrines, et retraits, cloac- ■ ques, four, puits, et esgouts d'eau sur son ■ héritage, contre l'héritage aautrui, sinon que la ■ muraille moyenne demeure entière, et sans estre • e$corchée. • (Coût, de S' Mihiel, au Nouv. Coût. G"i. t. Il, p. 1057.1 <^ On a dit de la réforme du clergé par Louis le Débonnaire: • Riens ne laissa qu'il n'escorchasi, et • examinas!. • (Chron. S- Denis, t. I, fol. 103.) En latin, nihil intactum retiquit. Escorcherie, s. f. Filet de pëi^heur. (Voyez Du Cange sour Scorlicnrîa.) [Le sens de boucherie est dans Villon (Ballade sur l'appel) : • Se fusse des ■ hoirs Hue Capel Qui fut extraie! de boucherie On ■ ne m'eust parmy ce drapel Fait boyre à celle ' escorcherie. •] Escorcheurs, s. m. pi. [Gens de guerre qui ravagèrent la France sous Charles VII, comme Pavaient fait les Grandes Compactes sous Charles V: ESC ' Lesquels [François] on nommoit en commua > langage les escorcheurt. Et la cause pourquoy U4 ' avoteat ce nom, si estoit pour tant que toutes < gens qui estoient rencontrez d'eux, tant de leur ■ party comme d'autre, estoient devestuz de leurs • habillemens tout au net jusques k la chemise : ^ « pour ce quand iceux retournoient ainsi nudset > devestuz en leur lieux , on leur disolt qu'ils ■ avoient esté entre les mains des escorcheurt. • {Moostrelet, II, an. 1437, fol. 150V)] — Monstrelet, rapportant une Ordonn. de Ch. Vil. pour la paie et discipline de ses gens d'armes, dit: • Par avant > icelle ordonnance, ceux que l'on nommoit eseor- ■ cheurs (pour ce qu'ils desroboient tout le monde) ■ devindrent guideurs, et gouverneurs des mar- > ctians, el autres gens qui vouloient aller par les ■ champs. • (Monstrelet, III, f. 86*] Escorctité, partie. Gravé. ■ Estuiz de cuir <■ escorehiez aux armes de France. • (Invent, des Liv. de Ch. V, art. 262.) Escorçu, adj. Qui a une écorce. (Oud.)- 1. Escordement, adv. Cordialement, affec- tueusement. (Voyez Agolant, v. 543 ; Girard de Viane, V. 1295.) Quant li malades l'eagarda. Du cueur soupira tenremont, Et diat moult esf.ordéement. En cest est ma vie, ou ma nMrt, D'autre ne puis avoir confort. (Fabl. de S. G.} Pria ctcordèeyttettt Que paix, et trières lu; tenist. (Brvt.) Pnis proia Dieu e»cordémtnl. Qu'il luy fetst demonstrement, Se son repaire ly plaisoit. fibid.j 2. Escordement. [Intercalez Escordement, accord, dans Girard de Viane, v. 1028: • Que <àl • oisel firent escordement Et pais ensemble. •] Escordusentient. [Intercalez Eicordusement, du fond du cœur {Roland, v. 3099) : • RecleHnet . Deu mult escordusement. »] Escorée. [Intercalez E$corée: • Se'pl escorées . ou costes de pourceaulx. - (JJ. 171, 83, an. 1419.)] Escorfrole, s. f. Affront, dommage. Noua en sous bien entré en voie ; Ni a si fol qui ne le voie, Quant Conetantinoble est perdue, Et ta M orée se ravoie, A recevoir lele escorfroie. (MS. 7318, f. 3S6 \} Escorgie. [Intercalez Escorgie , escourçée , fouet fait de lanières: ■ Etsebatoient d'escorpies^ ■ bourdons et aguilions de fier. » (Frois. V, 974.) De même dans Baudoin de Sebourg (VI, 96) : . Et « s'avoit cascun jor batu d'une escorgie La blanche • char de lui que toute l'ot sillie. ■ 1. Escornc, s. f. Action d'écorner, atteinte, dommage (aujourd'hui écorne), soit dans les biens, soit dans l'honneur. (Ménage, Oudin et Cotgrave.) ■ Nonobstant toutes ses eseomes, il en demeura . plus de la moitié. • {Le Lab. Voyage de la Reine de Pologne, p. 193.) — « Ceux qui reçoivent escome ■ en leur mariage, sont appeliez cornards. » (Cont. deChoLfol. 182*.) ESC -» 2. Escorne. [Intercalez Escome, coin, partie d'DD domaine, daas Le Clerc de Douy : ■ Item pour * une escome de maison. ■ ()569-1581, Censier de Ghauteau.)] Escorné,;'art. Endommagé*. Hoqué, raillé °. Confus, booteux ". [Le sens propre est dans Aleschans, v. 6538 : ■ Et DOS fuions comme buef escomé, sans corne. >] * Triboulet lut nu fol, de U teete eaeome. (Varot, i4S.} * • Ce grand personnage, se votant ainsi escomé, ' par son client. > (Pasq. Rech. p. 749.) ' • Ung jour ^ trouvai Panurge quelcque peu • escorne, et taciturne. • (Rab. t. H, p. 166 ; voyez Nuits de Strapar. t. II, p. 236.) Ëscornement, a. m. Action d'endommager. (Oudin et Cotgrave.) Escoraer, v. Endommi^er*. Diffomer '. ' Amora m'a si eteorné mon afTaire, Qu'amer ne I'ob. (Chan». du O' Thibaut.] ' . , . . D'appeUer ses vcHsins.... Ses ancles pareos, et cou sis s, Pour sa povre femme ««corner, m aTOn qu'itz aoient plus encline De consentir la séparer. (Coquill, p. 64.) Gscornlcher, v. Ecorner. (Oud. Cot^r.) Escornlflé, aàj. Rabelais- s'en est servi pour épithèle de moines, principalement des cordeliers, à cause, dit Le Ductiat, qu'ils ont le capuchon écorné. [Rab. 1. 1, p. 315.) Escornlfler, v. > Escomi/ler la vache > dans Rabelais, t. Il, p. 132. Escorplon, s. m. Scorpion \ Fouet*. * On dit encore escorpion dans le Berry. Moult tait douce bleceura Boine amours, en son venir ; Mais nùex venroit la pointure D'an eacorpUm sentir. (Vat. n' 1490.) ' ' n vous batt des verges moles, Et vous, par la douces paroles. Tout autrement voua Qatera; ; Weicorpions vous batersy. (SU liojnei.) [Au XVI- siècle, c'était un cauoo. On lit dans Mar- tène, Anecdotes, III, col, 1525: • Le prince trouva ■ l'armée des Venissieos, qui estoient en nombre ■ de vingt gallëes, et des autres navires Biscains et ■ Espaigneulx, deux naves, deux gallions et deux « escorpions. •] Escorre, r. (I) Hora TB à Biaumes tôt corant, k l'evesque qui m'aime tant, Et qui tosjors m'a tenu cbere, Di II qu'il a ces contremant,.... Et désormais se vole en grant Deequi tôt & son buis hucber, For sa chière trébucher. Et por escorre son devant. (US. 1015, 1, f. iOS '.) ■ Si llst une corde si longe, comme ele put, si le « nna au piler de la lenestre, si s'avala contre val ■ le gardin, et prist sa vesture à l'une main devant, ■ et a l'autre derrière, si h'escorua par le rousée ESC ■ qu'ele vit grande sor l'erhe, si s'en ala a val lie . gardin. » (ss. 7989', fol. 71 ^.) 1. Escort, 8. Li rois en fu moult lie, si manda son effort ; A ses baTOoe parle, ai lor monstra Vescort, Les pertes, les damages, et lez msli grans plati Que cU, et ai ancestre 11 curent soveot faiz : Jamex Û tlli n'auront o lui trêves, ne paii : Si aura d'eula aes perles, et ses damages traiz. (Roa.) 2. Escort, adj. Prudent, discret, habile. [Cotgr., Oudin.) Voy. Rabelais, I, p. 44, prologue. Escorte, s. /". U est considéré comme un mot nouveau, dans les Dialogues de Tabur. fol. 34 '. On Ut • tenir escorte > pour • Taire escorte, ■ dans los Mém. de Montluc, I, page 157. — Escorte est pour escadron, dans J. de S. Gelais (page 2i2.) Louis XII étant à Cassan devant les Vénitiens, • fut des pre< ■ miers qui passa le passaige, et feit passer tou- ■ tes les compaignies en ordonnance, ainsi qu'il ■ appartenoit, et ordonnoit, par escortes, et batail- ■ les les gens d'armes, et les gens de pied. • Escortement, adti. Prudemment, habilement. (Brant. Dames galantes, 1. 1, p. 154.) Escorter, v. Ecourter la queue ou les crins d'un cheval '. Se trouver courl ". 'Ainsi U dame a etcarté Le cbeval. (FM. mt. de S. G.) Bien ai esté desvez, et yvree. Quant J'ai escorié mou cbeval. (Idem.) 'DestUblëe c'est la meschine ; Le mantel U teut la raine. Qui moult volantiers l'alubla : Li maolians plus escorta. Qu'a U roine n'avoit fait. (MS. 7615, 1, f. US '.} Escortters. (Voyez EscoL-TRiiie.) On lit au Testa- ment de Guy V]I, seigneur de Laval, qu'il laisse à Thomasse sa femme, pour raison de son douaire, un manoir, des métaires, un parc et des moulins ■ prochains de ces dons... Ce est à saver ceu que ■ nous y avons, son usage en la forest, o son chau- <■ faige, et a ses edilices de cil manaer, et à ses ■ bestes, hors nos escortters. si comme la forest a > esté accouslumée à deffendre. ■ (Voy. Duchesne, Gén. de Montmorency, pr. p. 388, an. 1265.) Escorus. [Intercalez Escorus , écoulé , dans Parlonopex, v. 695 : ■ Ains qu'à la mer soit parve- ■ nus Est li jors de! tôt escorus. >] 1. Escos. [Intercalez Escoa, secoué, dans la Chron. des ducs de Normandie, v. 9202 : • Cest mais ■ tôt escos et baié. > 2. Escos, s. m. Ecossois. < Le Dauphin s'alia aux > Espaignols et aux Escos. > (Mém. d'Ol. de la Marche, liv. I, p. 123.) Si coro Eacoi ki porte aa chavata De Palesceaua. (Kievi-e de lîaini, Poil. av. 1300.} • Les Escossois se font tous cousins du roy. > {Apol. pour Hérod. p. 17.) Par suite, on a dit • fler ■ comme un Escossois. • (Rabelais, V, p. 88.) Ils sont larrons comme Eacoiioii, Qui vont pUiotans les villaiges. (Rog. de Collerye.) (1) Secouer. On lit dans Froissart, V, tiO: c Et le apoigaa (l'espée)... et l'eictmi et laissa aler. * (n. e.) ESC — IG - ESC [• Colart de Benachin, escuier £sco/, familier de < iiostre chier et bien amé Stewart arcediacre de « S. Ândrieu, estudiant à Paris, fils de nostre très « cher et très amé fiere le roy d'Escoce. • (JJ. 141, p. 148, an. 1391.)] Escoseceste, s. f, Pierre précieuse, qui signifie que ramant doit être discret. (Notice des vœux du Paon, fol. 160.) Escosiere. [On lit au Glossaire lai. fr. 4120, an. 1348 : « Storiobella, gallice chevilles; et sunt quidam nodi incloti rotœ ; qui movent fusum molendini ant dentés auxiliares, qui alio modo dicunturgingivi-cinoglosium, gallice escosieres. Holares dicuntur magni lapides rolundi; et nodus est, quod est œquivocus aa magnos lapides et ad dentés maxillares , qui alio nomine dicuntur gingivi. »] Escosse, 8. f. Ecosse. [Escoce est dans Roland (v. 2331.)] « Li plus truant home sont en Escosse, » (Prov. Poet. av. 1300.) Escosse-francois, adj, • Languaige escosse- « français, » langage mêlé de françois et d*écos- sols. (Rab. t. IV, p. 171.) Escossement françois. On lit dans Brapt. au sujet d'une dame angloise qui parloit mal le françois: • Elle disoit en son escossement fran- « cois. » (Brant. Dames gai. t. II, p. 464.) Il ne faut [»as croire pour cela que ce soit de là qu*est venue 'expression « écorcher le françois ; » elle vient « d'écorcher » pris pour endommager , estropier. (Voy. ESCORCIIER.) Escossé, adj. [Ecosse dans Aleschans (v. 6549) : Des fèves ont plus d'un mui escossé. >] « Si une femme veuve, ou autre bourgeoise d'icelle ville, se marioit à un bourgeois, les biens meubles, et catheux, qu'elle avoit es metz du dit eschcvinage de Pernes, seroient pareillement escossez, et appartiennent au droit d'icelle ville, le quint denier, en la volonté des dits mayeur, et esche- vins. » (Coût, de Pernes, N. C. G. 1, p. 386 ^,) Mais, en lieu de monbailliaige, Me fist Yen trésorier sauvaige, Qui, fors .vin. jours, ne me dura : Révoquez fu ; avisez la, Comment, et à qui vous servez, Et ce moult valoir vous pourra : ■le suy des premiers escossez, (E, Desch.) 'i . Escot, S. m. Ecol, quote-part ^. ^ [• Canepins a esté fustés... pour conter esquos « et pour menées, et pour sacremens trespasses. » (Livre rouge d'Abbeville, fol. 95 •, an. 4288.) - Conter esquos, c'est faire payer un autre ù sa place. — « Je croi, se j'en buvoie et se vous me teniez, « Que mes escos seroit soufflsamment paiez. » (Cuvelier, v. 3076.) — « Lesquelz compaignons « dinerent en une taverne, et ainsi quils abutoient « leur escot, » (JJ. 182, p. 33, an. 1450.)] N'avoit pas escot de borgois ; Il n*estoit mie tavemerez : Ses hostex estoit beax, et liez, La huche au pain n*ert pas fermée, A tos estoit abandonnée. (Fahl. ms, dn S. GJ [«Me adville ge bien, quand je te doigne tenir ne « appeller à mon escot, » (JJ. 157, p. 250, an. 1402.)] 1* « Conter i' escot pour quelqu'un, > payer pour lui. (Brant. Cap. fr. 1. 1, p. 21.) — 2* « Aller à peril- « leus escot, » s'exposer. Cil aperilleus esquot Vait, qui oroit famé qui le cunchie. (Vat. iStS,) df^ Ge laissai prendre mon deel, Avec réguule, en ce sercot, Dont ge sui lasse à tel escot, [Fahl, S, G,) 4* « Parler par escot, » c*est-à-dire l'un après Tautre et fournir également à la conversation. (Rab. t. V, p. 64.) — 5' « A escot. ■ A escot vivoient andoi Li frère. (Fahl, ms. de S. G,) 6"* « D'escot, » sans balancer. Si doi la donner mon affaire, D'escot, à son commandement ; Car il ne doit estre autrement, S'a la soe volenté non. (Fabl. ms, de S, G,) T • Soubs Vescot, » en cachette (Cotgrave.) — 8" « Païer Vescot qu'on n'a pas acreu, » porter la f)eine qu'on n'a pas méritée. (Doctrin. de sapience, 61. 6 '.) — 9" « Escot donné vaut mieux que cil qui « coûte. » (Faifeu, p. 15.) 2. Escot. [Intercalez Escot, comme escout, écouter, dans Martène, V, 687 : « Il avenoit que « chascun haut home faisoit l'escharguaite une « nuit à son tor, tant que celé nuiteschai au cardi- « nal. Celé nuit donnèrent escot, si comme il « soloient faire, et se merveillerent que ce pooit « estre. »] Escote, s. Ecoutille. « Me fit gecter une corde « de leur gallée sur Vescot de mon vaissel. » (Joinv. p. 63.) Escuins ferment, et escotesy Et font tendre les cordes toutes. (Rotn, du Brut.) Escoté, adj, Ecorcé. « Arbres secs escotés » (Les Tri. de la Noble Dame, fol. 186.) Escotée, adj. Terme de blason. (La Colomb. Théat. d'honn. 1. 1, p. 139.) 1. Escoter, v. Ecouler*. Accrocher". *.... Qoent après eus la porte, Doutons qu'aucun d'entreus Vl escote. (G, Guiart^ 286 ^.) " Le prestre est il sentier saiUis, Mais ses soupiis il cscota A un pel. (Fahl, ms. de S. G.J 2. Escoter. [Intercalez Escoter, paver son écot, être victime, auxFabliaux, II, 24 (éd. Jubinal) : « Sire tant que g'i ai durement escoté Tel foiz « avez beu que ge n*en ai gousté. *] Escotier, t;. Pour son écot (aux lois d*01éron, art. 41.) Escotte, s. f. Ecoute, cordage attaché aux poin- tes basses des voiles pour les resserrer et prendre plus ou moins le vent. (Oudin.) Escotter, v. Lâcher l'écoute. (Oudin.) Escotu. [Intercalez Escotu : • Pierre de Bail- « leul... ayant ung baston de pommier escotu en « sa main. » (JJ. 195, p. 713, an. 1472.)] ESC — i7 - ESC Edcouade, s. f. Plushaul, esqnadre signifiait troupe ; ici, escouade signifie flotle : « Douze vais- « seaux espagnols. Ton ne me mande point si ce « sonllesDunkerquois, ou ceux de Y escouade de « Dom Frédéric de Tollede, sont venus descendre « aqx isles de Sillées. » (Ambass. de Bassompienre, 1. 1, page 302.) Escoube. [Intercalez Escoube, balai, au reg. JJ. 161, p. 130, an. 1406: « Une grant escoube ou « balay, dont l'en nettoyé le blé batu en Tarée. » Les marins disent encore écoupe.] Escoublettes enragées (aux). Jeu qui con- sistoit à se heurter de la léle run contre l'autre, comme font les béliers. (Rabel. I, p. 152, note 87.) Escoucorgeus. Amours coument escoucorgeus Ne suefre c*oa aime aatant cieus Qi sont entour les gens amiable, Que les estraigne dangereus, ^,^/v , Qi vont partout gérant lor preus. (MSS. Vat. n« 1490.] Escoudre, v. Battre, attaquer. [Voir Escourre.] Mes adonc assaUlir ne voudrent La mestre tour, qu'aucuns escoudreni, (Gutart, v, 1068.) De là , on disoit adverbialement : à V escoudre (Ibid. V. 19075) : Les gaUes leur Ueus guerpissent ; Jà feront maint Flament dolant : De tel Tandon s'en vont volant, Là où U passent, à Yescoudre, Que Tescrois d'eles semble foudre. Escoveptupe. [Intercalez Eseoverture. couver- ture, dans Partonopex, v. 10667.] Escoufle, 8. f. Milan. « Ceste rois est mie bonne pour prendre oyseaux qui menguent charognes, comme eggles, corbeaux, escoufflesj et tiex oyseaux , ou oyseaux de proye qui vendroient _ hurterau buet. » (Wodus, fol. 171»».) — [C'était aussi une monnaie de Flandre: • Icelui exposant s'en ala en la ville de Aillysur Noyé (près Amiens) et print en la bourse dudit Nicolas une pièce de monnoie d'argent, nommée escouffle du pois de xn deniers. » (JJ. 143, p. 174, an. 1392.) — « Le suppliant presta audit Alexandre jusques à la somme et valeur de .xlviu. solz parisis, un escouf- /e monnoie de Flandres pour .xn. deniers par. » 153, p. 483, an. 1398.)] Escoulable, adj. Fluide. (Nicot, Oudin, Cotgr.) Escoulant, adj. Glissant. « Feme est plus es- « coulant que n'est darset en Loire. » (Chastie Musart.) Escoulep, V. [S'en aller : • Plus attendoient et « plus amendrissoient et escouloient leurs gens. » (Froissart, XllI, 231.)] — « Escoulé de son sang , » qui a perdu son sang: • Celuy qui à Passelion se « comballoit fut tellement escoulé de son sang, « qu'il ne se peut plus tenir à cheval. » (Percef. V, fol. 26'.) Escoulepgemeiit.[Intercalez£s(;ou2er^^fnen<, écoulement, au cart. de Corbie, 21 : « Et pour ce « que on ne les oubliast pour escoulergemens de « jours et du temps passans. »] VI. Escoulier, t;. Châtrer. [« Laquelle Perrette < s*adreçoit tousjours à prandre le suppliant par « dessoubz, et disoit que par le sang Dieu elle « Y escoulier oit. » (JJ. 138, p. 48, an. 1389.)] Venez avant, et si m*aidiez, Que cis prestrea soit escoilliez ; Par les nons Dieu, 8*U nous eschape. (MS, 19i8j f. 147 ^,) Escoulourable. [Intercalez Escoulourable , méconnaissable : « En tai et en limon se moulle, « Et illuec se devoitre et soulle , Pour estre plus « escoulourable. » (Bestiaire , ms. dans Du Gange , 111,134'.)] Escoupace, s. f. Crachat. (Hodus et Racio, fol. 101 ».) Voyez Escopir. On dit encore ecopacher^ en ce sens, dans quelques cantons de la Normandie. Escoupeller, t;. Couper la cime. (Oud., Cotgr.) — [« Quand le suppliant eut amassé sa hachete, « remonta oudit arbre jusques au coupel d'icellui, « et lui estant audit arbre demanda à laditte Col- « lette s*el]e vouloit que ledit suppliant tranchast « les branches, ou qu'il le escoupelast et ladite « Collette lui dist fust escoupelé. » UL 181, p. 15i, an. 1452.)] Escouppiers, s. m. pi. Arbres marqués dans un bois pour être coupés. « Les bourgeois, et sub- « jects de Sedan... ne peuvent prendre bois, chesne « esdi tes forets, et aisances... s*il n'est marqué du • marteau de gruyer : les escouppiers desquels bois • seulement, ainsi marquez, ils peuvent, pour leur « comodité , convertir en nature d'eschames. > (Coût, de Sedan, C. G. II, p. 1029.) Escourable, adj. Qui échappe. « Estimant « greigneures estre les richesses d*amis^ que d'avoir « des riches choses de ce monde escourables^ ne « defluables copie, ne abondance. > (Chron. de Nangis.) On lit dans le latin quam rerum labentium habere copiam opulentam. Escourc, s. Bourse en Olet, comme le suivant. Des nouveaus aus, dou pain, et des herens Matons, et bure, oés, et bacon salé ;  en Vescourc de ma dame aporté. (Poésies de Froissart.) Escource, s. f. « Dieux, comme c'est beau « desduit de veoir prendre une alouete à Yescource^ « à ung espervier. • (Modus et Racio, fol. 76*».) On lit escourse dans Fouilloux, Faucon, (fol. 63^.) Escourchier, v. Retrousser avec la ceinture de cuir, dite escourgée. Escorce sa cotele Un petit, et ala avant. [J, Erars^ Poêt, av, 1300.) Et celé escorce ses trumeax. (Fabl. de S. G.J Nuz piez, desloiée, desçainte. S'en vait escorçant son bliaut. (Alex. etArist. ms. de S. G.) Ph. Mouskes dit du traitement que fit la comtesse de Flandres à rimposteur qui avoit voulu se faire passer pour son père : Si vot que sa fausetés père, Quant u s*oza nomer son père : S'el fist sour uns roncin troter, Haut eseourcié, pour le cr ner, Pour monstrer les pies s.i.js ortaus. (Mousk.) Un autre poète dit de S' Pierre, qui reconnut 3 ESC - i JéfluS'Christ sur la mer de Tbibériade el voulut sauter à lui : De u cotte sWi e$COureiia (Let Troia Mariée.) Et etJkourcter sa soiukwiie. (Poët. av. 1300.) • Siestoitceinied'uneceinlure.etescourct^ d'une « autre; et à toutes deux peudoienl bourses, et ■ sachets plains de diverses oesousnes.- (Al. Cbart. l'Eapér. p. 265.) Escourder. [Intercalez Escourder, accorder, au reg. Jl. 161, p. 69, an. 1348: « Se noslre bom- • mes habitans... appelloient li uns l'autre de gatge ■ de champ de bataille, il pourroient escourder li • uns à l'autre, se il leur plaisoit Voulons et ■ escourdotii. >] Escourgeon, s. m. Orge d'automne ou d'biver, orge à six rangs. [> Une pièce de terre semée de ■ douviau d'un grain appelé scorjon. • (U. 121 , p. 236, an. 1382.) — > Dix iourneaux cbargiés de • tcourjon. • (Corbie, n" 13, an. 1513.)] On dit scourgeons en Picardie. * Hessonner il la faucille les ■ bleds, et scorjant, et autres grains de terre de la « dite abbaye. • (N. U. G. I, p. 439''.) — - Froment. • seigle, tcourjon, et orge. - (Coût, de Tournehem, ilùd. p. 451 *.j On trouve tecourgon, dans Ou Cange, sous Trenutium.) Escourger, v. Donner des coups i'etcourgée. On a dit de Phaélon conduisant les chevaux du soleil: Or les cuide U eBmenestriier Par twtre, et par etcorjiar, ICes il n'eu poet k chlet Tenir. (Froûi. Poëi.) De là ^'etcùvrger, à propos des flagellations usitées en Pologne el introduites par Henri III en France : • Ils se couchoient après, le ventre contre • terre, et baissoient aussi leurs croix; puis se < relevans, ils se decouvroient les épaules nues, et ■ i'etcourgeoient rigoureusement, l'espace d'un ■ miserere. • (Le Labour, voyage de la reine de Pologne, p. 208.) 1. Escourre, v. Secouer, du laiin excutere. [■ Dugeron de son mantel Eaaitescu^Melumer. ■ (Cbron. Anglo-Normandes, I, 100.) — * Et espées • nues etcoun-e Sus garçons et sus sommetiers. ■> (C. Guiart. v. 15550.) — « El le apoigna l'espée)... < et Vescoui et laissa aler. • (Froissart, V, 450.)] Pucele est arches à vent Tôt a Daz eon baisier veot ; Bien l'ay provey, Car sovent m'a etcotté, (Rich. deFumiv. PoSt. av. 1300.) Oste la poudre b tes doii. Plue li sanblena ealre adroii ; Et ai n'a riens sor le mantel, Etcou noient, si l'en ert bel. (Ovide, «i<, de S. C.) C'est la traduction de ces vers d'Ovide: Utque fit, in ifremium, pulvis si forte puellse Deciderit, digitis etcutiendos erit; Et si nuUus erit polvis, tamen excute nullum. li cevaus entra ens d'un plé : L'eigue fu caude, s'a hauciè 1.0 pié, et la priai k encoure, Fors de rsieue. {Pk. UmuU.) Hoult TeisHiei en plusieurs sens Errer vallés, el cbambeUeDB ; ESC Manteaux prendre, manteaux ploler, Manteaux eacourre et atacher. (Brut, fol. IBK) [Il signifie encore battre le blé : > Icellui Jehan- • not gaignoit sa journée pour balre et escourre - blé. * {îi. 114, p. 349, an. 1379.) — . 11 seroit bon ■ qu'ilz alassent oatre ou escourre du blé. • (li. 186, p. 45, an. 1386.)] 2. Escoarre, v. Secourir, délivrer*. Recou- vrer ■. Relâcher ". [Dérivé de excurrere.^ * ■ Tellement fut en péril, que tantoust eust été ■ mort, si le connestabfe de France ne le fust allé ■ escourre, avecqucs plusieurs gens du roy. • (Joinville, p. 33.) Travers qui le voloit etcorre. S'en vit à lui, plus que le pas. (FiAl, de S. G.) ' [On lit escorte la preie, dans la Cbron. des ducs de Normandie (v. 32017.)] eue vous n'etcoei vas «veirs, rant reprouvier iert à Toa ers. (Rou.) ■ Se aucuns est pleiges à un autre, il puet bien ■ prendre du sien, se il cognoist que il soit ses ■ pleiges ; et se il les detfent, il ne doit pas prendre ■ au sien à force, mes il s'en doit plaindre à • justice, et doit dire en tête manière, sires, cil m'a ■ esqueus ses gages • (Ord. I, p. 206.) On lit dans les Loix Norm., aveir escut (art. 6), dans le latin averium recuperaverit, et avoil escuz (ibid), recu- peratum fuerit. ' ■ Nous eslaas bien avant en la mer, par grant • fortune de temps, nous convient escouire es dic- « tesisles. > [La Salade, fol. 30^) Escourseuil. [Intercalez EscouraeuU, au reg. JJ. 158, page 342, an. 1404 : • Un escourseuil, où ■ furent envelopez iceulx biens. >] Escourseuse. [Intercalez Escourseuse, dévi- doir; glose au Gloss. lat. flr. 4120, an. 1348, sous Gigilla.^ Esconru, part. Ecoulé. < Le temps escouru ■ depuis la prophétie d'isaie. > (Des Ace. Bigarr. folio 80 M Escourues, i. /. p. Courses. > Mesgresse fait ■ ainsi ses escourues. ■ (Faifeu, p. 4.) Escousiou. [Intercalez Escouslon, au registre JJ. 167, p. 179, an. 1413 : ■ Le suppliant rompit le ■ morraïUes de ladite claveure o 1 escouslon d'une » paire de fer. »] Escousse, s. f. Secousse, effort*. Bésistance, violence'. [Le mol subsiste comme nom propre. M"* de Sévigné (lettre 523) écrit encore : • Ne pre- • nez pas de si loin votre escousse pour être en « peine. •] * > J'ay veu en ma jeunesse, se aucunement • eusse belle escousse eue, j'en eusse fait de la « bonne chevalerie • (Percefor. IV, fol. 66*.) « Les • gens de monseigneur ïvain qui aimoient mieulx • mourir que retourner, les reçeurent, au mieulx ■ qu'ilz peurent, comme ceulx qui estoient lassez; ■ et en celle escousse , fut monseigneur Yvain « abbatu à terre. • (Lanc. du Lac, 1. 111, f. 156 ■.) '< Il fet escousse à son seingnieur. > [Ord. 1. 1, ESC — 19 — ESC p. 231.} « Escousse faicte à sergent » (D'Argenlré, Goût, de Bret. p. 814.) On lit dans le latin vis appor rttort, officium exercenti, facta. Escoussonr. [Intercalez Eseoussour, fléau à battre le blé : ■ Le suppliant estoit en sa grange « ou il escoudoit ou batoit des gerbes de seide... • ayant ung fléau ou escovMour, ainsi que I on a « accoustumé de faire au pays d'Auvergne. > (JJ. 188, p. 250, an. 1459.) Esconssure. [Intercalez Escoussure^ au reg. forestier du comté d'Alençon, folio 101 ' : • Item « Vescoussure de loups, c'est assavoir quand une » beste est estranglée de loups ; et il les trouvent, « dient qu'il la pevent prendre. »] Escout, 8. m. Action d'écouter, d'épier. • A tant « l'ouve à Vescout s'appareille. » (Crétin, p. 263.) — • Chose bien, ou tard, ou non oye, et digne « d^escout, • (J. d'Auton, Ann. de Louis XII.) — Escoutz (Hist. de la Toison d'Or, 11, fol. 152 \) — Delà, on disoit : 1* « En escout^ > pour aux écoutes. La gent d'Àrtus, de rautre part, Sont en encout, et en eagart. [Rom, du Brut.J 2o « Livrer escout, • prêter l'oreille. • Estant averti que ses ennemis machinoyent contre luy, et que le roy y livrait escout, et mcsmement avoit on fait une conspiration secrète contre le duc. » (Mém. d'Ol. de la Marche, liv. l, p. 290.) — 3o[« Li mandoit... que li crestiens s'en dévoient la nuit fuir, et s'il ne le voloit croire, feist faire escout qui orroit la noise au port. > (Hartène, . V, col. 622.) — 4* ■ Il avenoit que chascun haut home faisoit l'eschargaite une nuit à son tor, tant que celle nuit eschai au cardinal. Celé nuit donnèrent escot^ si comme ils soloient faire. > (Ibid. col. 687.)] Escoute, s. f. Guichet^. Guérite, cabinet^. [Dans Froissart, II, 124, X, 133, il signifie guet.] ^ • Le portier vint lors aux escoutes, et demanda « quels gens c'estoient qui demandoient l'entrée. > (Percef. III, fol. 149 '.) ■• Saillirent au jardin puis fermèrent l'huys « après eulx, affin que personne ne les suyvist, et « ilz s'arresterent en une escoute. > (L. du Lac, II.) Escontement, adv. Secrètement, à la manière des espions, des escoutes. « Les Flamans descendi- « rent escoutement, et cuiderent sousprendre le • roy. » (Chron. de S. Den. Il, f. 175.) [• Plusieurs « petis enfans environ ledit tumberel se jouoient « auxquels il dirent bien escoutement que il se par- « tissent et fouissent d'ilec. > (JJ. 105, page 416, an. 1374.)] 1 . Esconter, v. Attendre ^. Servir A*escoutes en champ clos *. . ^ « Ce fait il commença à esconter après Estonne « son cousin. » (Percef. IV, fol. 23 \) * « Puis furent ordonnez quatre gentilshomes, « armez de toutharnois, chascun sa hache ou poing, « pour escouter quant l'un, ou l'autre diroit mot, « et pour faire raison à chacun. > (Le Jouvencel, Ms. page 367.) 2. Escouter, v. Appuyer, dérivé de coude. « Se vous avez mestier de repos, aussi ay je, et me « plaist bien : adonc ilz se tirèrent arrière l'ung « l'autre, et escoutent sur leurs escus. » (Percefor. voLIII, fol. 17 ^) Escouterie (prinse d'). On lit dans une taxe d'amendes pour délits : « De gaige recours, trois « sols, se le debte est cogneue, d' escouterie prinse^ « soixente cinq sols. » (Perard, Histoire de Bourg, p. 461, an. 1246.) Escontes, s. m. p. Chevaliers ou écuyers d'hon- neur, au nombre de quatre, préposés pour écouter tout ce qui se disoit, et pour observer ce qui se fai- soit par les champions, dans les combats à outrance et en porter témoignage. Leurs fonctions sont détaillées dans la Jaille (du Champ de Bataille, fol. 43 *.) « Quatre sages chevaliers, ou escuyers « sont nommez escoutes, pour rapporter, et dire ce < que les combatans à outrance diront, et feront. » (La Colomb. Th. d'honn. II, p. 81.) « Le ducdeffea- « dit en son hourd ; et tenoient en sa main le bâton « comme juge : et tantost entrèrent dedans la lice « huict hommes d'armes moût bien armez, chacun « le blanc batton en la main : car ils estoyent « ordonnez pour escoutes, et pour départir les « champions. » (Hém. d*01. de la Marche, livre I, page 215.) [Le plus souvent escoute signifle espion; il a aussi le sens d'espionnage, le même mot ser- vant au moyen-âge pour la fonction et la personne qui s'en acquitte. « Aussi leur convenoit continuel- « lement guetter,... et envoyer escoutes,... parquoy « si ces escoutes oyoient gens émouvoir. » (Froiss. t. I, 17.)] « Ceulx qui avoient celle nuit fait les « escoutes, pour Tost des Romains, les perceurent • plainement. » (Percef. vol. III, fol. 47 ■.) « Le guet « et les escoutes. > (André de la Vigne, voyage de Charles VIII à Naples, p. 161 .) Face un seul chief, et à celluy rendre Droit d'obéir, sur mot d'occision ; Escoutes^ guet estre en bonne union : Bien obéir mainte victoire donne. (E. Desch.) « Avoit ses explorateurs, et ses escoutes si adres- « sez, qu'il fut adverty de Tost de ses ennemis. > (Histoire de la Toison d'Or, vol. I, fol. 51.) On disoit « asseoir les escoutes » pour poser les sentinelles. (Bout. Som. rur. p. 898.) Escoutet, s. m. [Prévôt, en Belgique et en Flandre.] « Les echevins connoissent, à la semonce « du prevost, ou escoutette, de toutes les exécutions « civiles. » (Coût, de Bailleul, au N. C. G. 1, p. 974 '.) « Dans la ville, le prevost, ou escoutette, a le droit « de visite. » (Ibid. p. 983'.) Voyez encore les Mém. d*01. de la Marche, liv. II, page 5:22; Ambassade de Bassompierre, t. II, p. 183.) Escouteterie. [Intercalez Escouteterie, offlce d'escoutet : « Renunchons... à nostre manoir de « Ardemborch..., à la escouteterie de la ville de « Ardembourch, et à toutes les droitures et choses « qui y appartiennent. » (Cartulaire II de Flandre, ch. 296, an. 1330 ; Chambre des Comptes de Lille.)] Escouteus. [Intercalez Escouteus, espion, au ESC . Châtelain de Coucy, v. 567 ; on dit eacore un cheval écûutevx, d'un cheval qui dresse l'oreille au moindre bruit.] Escouvë, adj. Pourvu (!). [On litau Chalelaia de Coucy, V. 41 : ■ S'il avient que faire savoir Le puist ■ 011 liom à peu d'avoir. Lors diront cil : a mal - trouvé Qui son hoslel fait escouvé. »] Por ce, s'en beau nis fus couvia, Et d« toi biens es e$eouvei, Cuidës, porce, gentil hom estre ; . Encor le fussent ti ancestre. Je ne dis pas que lu te soies. (MS. 7»t8, f. 844 '.} Escouvers. Criblures balayées par l'escouvete. < Hem les escouvers, et pailles des dîmes que ont ■ en la dite terre l'abbé, et convent de S. Oueu de • Rouen. • (Charte de 1408, citée par D. C. sous Scopaticum, d'après le us. Colbert, 2591 .) Escouvete, s. f. Petit balai. [Voir Escoube.] • Une escouvette, ou cscrotoire • est mis comme ustensile de ménage, dans la Coût, de Valencieanes (N. C. G. Il, p. 258.) De là on nommoit • chevau- ■ cheurs A'escouvetie, ■ les sorciers que l'on sup- posoil aller au sabbat à cheval sur un balai. (Merlin Cocaie, t. II, p. 4.) Non est, le deust on vif brusler, Comme un chaïaucheur tTetcouuetet. (ViUan.J [On lit au Gloss. 1. fr. 4120, an. 1352 : ■ Excudia, ■ gallice escotiveste. >] Escouvl. [Intercalez Escouvi, au reg. JJ. 120, page 243, an.l381 : • Icellui Raoul leva un grand > uaston cornu, el en cuida ferir ledit Robert sur la • teste; mais le coup descendi sur te bras si grant, • qu'il en fut tout escouvi, et qu'il ne s'eu povoit ■ aidier. >] Escouvlllon, s. m. Balai dout se servent les boulangers pour nettoyer le four : • Cou li escoveil- • lOH à un fornier. • (Rom. d'Audig.) — [• Sec el ■ noir comme escouvillon. ■ (Villon, petit Testa- ment.) — ■ Torsofium, escuvillon de four. » (B. S. Gloss. lat. fr. 4120, an. 1352,)] — Dans la Coutume deTournehem (N. C. G.I, p. 457), le sens est plutôt bouleau pour les balais : • Que nul ne couppe les ■ dits escouvi/^ioru, sur trois sols pariais. ■ lEscou- viUon était synonyme de brandon (voir dimanclte dea brandons) à Tournay : « Comme l'exposant feust ■ alez par esbalement avec plusieurs autres veoir ■ une assemblée d'enfans, qui faisoient certains ■ gieux, appeliez les escouvUloris, qui se font chas- ■ cun an te dimenche des brandons après vespres . en notre dite ville de Tournay. ■ (JJ. 99, p. 334, an. 1308 )] 1. Escoux, part. Agité, secoué, irrité contre. (Voir EscouRRE.) Rolwrt le roux, Qui au Hedroys tu moult etcoux : Griefs tourmens leur Qt endurer. IBat. de Liège, p. 37S.J En sont Blet à lor ostex LAUces levées, les Gatoi, Heaumes èa chiés, haubera etcoœ. (Partonopex.) [< Cest mais lot e&cos et balé. » (Chron. des ducs de Normandie, 1, v. i(202.)] De la l'expression & etcox, avec secousse : . ESC (FiM. de S. G.) 2. Escoux. [Intercalez Escoux, au Terrier du domaine de Nerenx, au ms. anc. 9899, f. 40* : • Item ■ plus quatre deniers et malbe tournois de cens ■ pour une escoux et peasonsatouchans situez aux ■ aysesdudil Gensac... item plus demie geline de > cens pour une peason et escoux. * Ce doit être une aire, une cour, un terrain vague.] Escl'ubouller. [Intercalez Eserahouller, au- jourd'hui écrabouiller, écraser, au registre JJ. 206, p. 189, an. 1478.] Escragne, s. f. Petite maison *. Chose de peu de valeur'. * En Bourgogne, on appelle escraiçne le lieu où les villageoises s'assemblent pour faire la veillée, et c'e^t ce qui a donné le nom aux escrargnes dijon- noises (Voyez Des Accords, prol. folio 2 **.) Ce mot, avec l'usage qu'il exprime, s'étoit conservé à Bruxelles jusqu'en 1754; mais la reine de Hongrie défendit, par une ordonnance de la même année, les assemblées dans les cabarets et les escreignes. (Voyez Journ. de Verdun, septembre 1754, p. 234.) [Les paysans de la Champagne, dit Du Cange sous Screo, appellent escrenHes des caves creusées dans le sol, couvertes de fumier, où pendant l'hiver les jeunes filles font la veillée : • Comme les exposans • environ deux heures de nuit feussent alez en la ■ ville de Combertrix de costé Chaalons pour eulx ■ esbalre avec les jeunes (llles à marier et femmes ■ qui flloient es escregnes, comme il est accoustumé ■ à faire en temps d'iver, en laditte ville et pays « d'environ. . (JJ. 138, p. 130, an. 1389.) - . Wil- ■ lemetHaillart, sachant que le suppliant esloit de • nuit aux escriennes. * (JJ. 206, p. 189, an. 1478.)] • La mors qui nule rien n'espargiie, Ne me cnent vallant une eacragne, Li vient, et il s'est conflessâs. (Ph. Moiuk.J Escrnlllé, adj. Eraillé. Dessous un front ridé tt monstrolt l'ouverture Dun grand oeil eicraillè. {Htm. Bell. 1, p. iSS.} Escrain. a. m. Petit coffret*. Cercueil'. [Du latin scrinium.^ * • Rompre huches, et escrains, et occire hom- « mes. ■ (t-roiss. liv. III. p.256.) — « Ladamoyselle ■ print ung«âci'infort beau, et fort riche, et le • mist devant elle, sur son pallefroy. • (Lanc. du Lac. III, fol. 101'.) Je lesse aux ordres mandians Hon grant eicrin, où il n'a riens. (E. Deteh.) * Enl'fsmnde sou coffre. • (Contes d'Eutrap. p. 81 Voy. Grelin, p. 222 ; Ord. III. p. 437. ■ « Clotilde femme d'Amaury roy d'Espagne étant . morte, le roy Childebert, (son frère) qui moult en ■ fut dolant le corps Ht alourner, et mettre en ung « escrin. > [Chron. de S. Den. I, fol. 20*.) — - Les ■ ossemeiis(du roy Louis) furentmisen ung exmn, ■ moult bien embasmé. > (Ibid. II, fol. 94.) Escran, s. Ecran : ■ Faire escran contre le ■ vent. • [Rob. Eslieone.} On lit au Gloss. lat. 521 : « Antypira, escren. - ESC - 21 - ESC Escrasement, s, m. Action d'écraser. (Oudin.) Escraseur, s. m. Qui écrase. (Oudin.) Escreipe, s. Etendard. [Lisez escerppe et voyez ce moU] « Le roi de France li otroia, et atirent lor « muete, en tele manière que le roy de Fr. pren- « doit à la S' Johan Vescreipe^ et le bordon, à « S' Denis, et s*en iroit droit à Gennes sur mer; « d'iluecpasseroit, à l'aide de Dieu, en la S*« Terre. » (Cent, de G. de Tyr, Martène, V, col. 629.) Escremie» s. f. Escrime, combat. Amours, tu m'a fais, de nouvel, D*un tel regart, une enyaie, Qi le cuer me blece en la piel : Contre si rusté mangounef. Fait boin savoir de lescremie. {Val. n* i490y f. i28,) « Par belles parolles départit Vescarmie, par « grand vaillance. • (Monstr. vol. IL) Tant a duré leur escremie. Par orgueil, et par aatie. (Brut.J Maistres, vous estes trop soutil. Et sçavez trop de Vescremie. (E. Desch.) Çà, et là, es nés ennemies, Lourdement, et à escremies Diverses, et fors, et legieres, S'entr'envaîssent es frontières. (G. Guiart, f. 3i5 ^,) [• Lambelin qui lenoil une grosse, et ledit sup- « pliant un badelaire, commencierent à eulz esbatre « et jouer du jeu de Vescremie^ et en getter Tun à « l'autre. » (JJ. 149, p. 100, an. 1395.)] Escremir, v. Défendre*. Combattre". . . . . Li autres prant grant délit, Qu'il puist la porte escremier. Par bien s>spée mannier. (E. Desch.) ^[« Oudinet Le Fevre, pauvre varlel fevre tira « un badelaire qu*il avoit, et en reculantcommença « à ^«cr^mfr contre eux qui le suivoient en • escretnissant. • (JJ. 138, p. 150, an. 1390.) De même aux Miracles de Coinci (Du Gange , II, 52*) : « Ele (la Vierge) set tant de Tescremie Que de tous « cex m'escremira Et par toute me garandira. »] " Tant ont féru, et escremis Cil qui se combatent ensemble. (MS. 7Si8,f. 50 \) [On lit déjà au Roman de Roncevaux (p. 6) : « Et « escremissent cil bacheler legier, Lancent et gie- « lent por lor cor essaier. • De même dans Froissart (V, 244): • Et escremirent Ae lorsespées. •] Escremisseur, s. m. Qui escrime. « Vous « oocistes les escremisseurs, • (Lanc. du Lac, I, fol. 147 ^) Escressement. [Intercalez Escressement , ac- croissement, dans une charte française dePhilippe- le-Bel, pour Tapauage de son frère Louis, comte dTvreux: « SicominelachastelleniedudilMeullent « se deparse dudit escressement. » (An. 1298.)] Escrenes y par^ fém. pi. Accru, augmenté. (Blanch. us. de S. G.) Escreux, part. Accru, augmenté. (Villon.) Escreventér. [Intercalez Escreventer, renver- ser, dans Girard de Viane(v. 1752): « Par coi seront « li mur escreventé. »] Escrever, t;. Crever, s'ouvrir. [« Avant ce con- ■ vient mainte lance Et maint escu faire escrever. > (Couci, V. 752.)] — « Luy escreva sa playe. » (Lanc. du Lac, III, fol. 122 ^ — • Sa playe se escreve à « saigner. • (ïd. II, fol. 7l*.)— « Quand la créature « humaine est escrevée (!) de sang, et le jette par « divers conduits. » (Duclos, Preuves de THist. de Louis XI, p. 286.) On lit au sujet de l'assassinat du duc d*Orléans dans la rue Barbette, en 1407 : « Le • sang du corps se escreva. • (Juv. des Urs. Hist. de Charles VI, p. 190.) — « Escrever de ris. » Cre- ver de rire. (Poët. mss. av. 1300.) Escrevette, s. /*. Crevette. (Oudin.) Escrevlce, s. ^. Ecrevisse, poisson^. Cuirasse formée d'écai Iles, en usage au XV* siècle, en alle- mand hallecret *. ^ Les « escrevisses de Bar > étoienl passées en proverbe avant 1300. Voy. lesprov. à la suite des Poët. Nss. av. 1300. Vi reculer, et tenir les sentiers D*e8Ci*evi88ej qui en aUant recule. (E. Desch.) * [« Le suppliant frappa icellui Tarraise d'une petite fourchete ferrée deux ou trois coups : mais il ne lui fit quelque playe, ne ouverture, à Tocca- sioii qua ledit Tarraise estoit armé soubz son vestement d'une armeure nommée escrevisse. » (JJ. 195, p. 461, an. 1470.)] — « FiCS hommes guer- riers premièrement se couvrirent de cuir, puisde pièces de fer clouées Tune sus Vautre , appellées escrevisses, pour ce qu'elles imitoientlesescailles de ces poissons. » (Fauch. des Orig. liv. Il, p. 11.) 1** Nous lisons: < Beaulx escarpins deschicquetez à barbe cTescrevisse. » (Rab. II, p. 123.) -- « Pan- toufles de velours cramoisi , rouge , ou violet , desch icquetées à barbe (ï escrevisse. • (Ibid. I, p. 323.) — « Découpés en barde (V escrevisse . • (BranL Dam. Gai. I, p. 348.) 2^ « Escrevisse de muraille. • (Oudin.) Escrevisser, v. Aller à reculons. (Oudin.) De là on nommoit « vers escrevissez, » des vers rétro- grades que Ton pouvoit retourner sans blesser le sens. (Def. pour EsL Pasq. p. 591 bis.) Esri, s. m. Cri. « Paisibles enfans sans escry. » (Villon, p. 7.) Escrier, V. Appeler à grands cris^. Publier*. Proclamer^. Célébrer^. Avertir, prévenir^. Décrier''. ^ [• Franceis escriet^ Oliver apelat. » (Roland, v. 1112.) Par suite, 1* défier: • Si tost que les Alle- « mans les virent, ils les esci*yerent fièrement et « se boutèrent de grant randon en yaus. » (Froiss. III, 251.) — 2* Attaquer avec cris : « De tous lez à « mort les escrient. • (G. Guiart, v. 9506.) — « Si (1) On lit au reg. JJ. 119, p. 359, an. 1381 : « Icellui pescheur se fist saingnier d'un bras, après laqueUe saingnie, icellui pescheur s'en ala, la propre nuit du jour qu'il fu ainsi saingnié, pescher en la rivière... pour laqueUe saingnie et mesaise que iceUui pescheur ot sur ladite rivière, il se escreva moult fort a saingner do son dit bras. » (N. e.) ESC < leaeierie, et Oere d'une hache qu'il tenoU. > your. de Paris, sous ChDrles VI et Tll, p. 131.) Il eicrierottt Waîlli. (Poël. av. 1300.J Noo puet DUS, qui aïnl par amors Entendre aillora que vers s'amie : si a'est merveille ne nt'etcrie, MoroleeatUcorademoncuer. (Parton.f. 167'.} Le lou Tirent, ai Vetcriereni. (Fabl. de S. G.} *• Que ces gens lii fussent enrtés par infamies, • recherches, et peines {^rosses s'ensuivre. • (Honl- bourcher, des Gages de Bat. fol 23*.) ^ < Henry fu escrié de toutes parts. ■ (llist. de Du Guescl. par Hén. p. 199.) ° J'en sul tûen tenus de priier. Et ses lergbeceB eieriier. (Froutart.) * • On ne les avoit point advisés , n'écriés de ■ nulle guerre. » (Froiss. I, p. 55.) ' • Fut la dite ville si escnée, que tous ceux du ■ pays faisoieni grande difdcullé de s'y trouver. • (Math, de Coucy, Hist. de Charles VII, p. 731.) Escrtez. Gens décries: • Les félons, et escriez, ■ et qui sont de maie famé. • (Carlamagna, f. 28*.) Escriller, v. Glisser". S'échapper', * [> Ainsi que ledit Aubery,.. s'en ala boire avec > yceulx, feusl 0sct')/£% assez près d'une femme... > llquiestoit courroucié de ce qu'il estoil ainsi ■ escrilez. > (JJ. 128, p. iril, an. 1385.) — ■ Jehan < Boïer monta dessus ladite pièce de l)ois, et lors > il escrilta de dessus pour ce qu'elle estoit moil- • lâe. • (JJ. 185, p. 271, an. 1451.)] On lit d'un sa- cristain qui se noya en allant la nuit à un rendez- vous: A 1a pLuiche vint, si moot» : Ne s ai dire, s'il a'abuissa. Ou etcrilla, ou mesmarcha : Mai* il chai, et se nea. (Rou, p. i5i.} * La gent qui de leur mains eterille. S'en va toute U cours fuiant. (Citiart, fol. 'ili.) Escrime. Ce mot, qui subsiste, a fourni les expressions suivantes : 1' ■ A la vieille escrime •, brusquement. (Le Duchat, surRab. 1. 1, p. 193.] 2° ■ Perdre Vescntne, ses escrimes », perdre son temps, ses peines. > A ce siège, H' de Guise fit > perdre Vescrime à ce grand capitaine le duc ■ d'Albe, et au dit marquis, voire à l'empereur leur ■ maistre. ■ (Brant. Cap, Estr. 1. 1, p. 249.) > Voit « on plus de gens sortir des boutiques avec armes • «rasl. pour les séparer, qui bien souvent y per- ■ doient leurs escrimes; voire la justice. • (Brant. sur les Duels, p. 193.) 3° > Un tour de son escrime >, un lourde son métier. • S'il n'eust joué un tour de son escrime, •t aomme j'ay dit en son lieu, il esloit perdu. ■ (Brant. Cap. Estr. t. II, p. 11.) Escrimer, v. Lutter avec. > Commencèrent à ■ escrimer de la philosophie, et argumentoient. ■ (Nuits de Strapar. t. Il, p. 238.) • En nous voulant ■ escrimer, ou disputer contre elle, nous ne faisons ■ qu'aigrir, et irriter le mal. • (Sag. de Char. 570.) Escrimeur, s. • J'ayme à dire gladiateur; i- ESC ■ j'arme à dire escrimeur k outrance, ...cependant • qui m'astrei adroit ù quitter l'un des deux, je ■ retiendrais gladiateur. • (^sais de Montaigne, 1. 1. préf. p. 7.) Escrin, s. Histoire. ■ 11 furent bien trois mil, • ce tfismoiene Vescrtn. • (Poët. nss. av. 1300.) — > Ainssontdebon3e3cuire3,sicondist les es(»4n<. > (Ibid.) Escrinée, Eserinet. [Intercalez Escrinée, au r^. JJ. 152, p. M, an. 1391 : - Il fut ordené que « par manière d'esbatemenl seroit donné un joyel • ou presant au jeu de barres avec Yescrijiée, ■ ainsi qu'il est accoustu mé à faire au jeu de pris. ■ — ■ La suppliante print un petit eserinet ou forcier ■ fermant îi clef,... ouquel eserinet ou forcier avoit ■ un escu en or. > (JJ. 158, p. 425, an. 1404.)] Escrlnerle, s. /. Menuiserie. • Pour faire l'es- > timation prédite, les emborneurs prendront par • écrit tous les matériaux trouvez sur le fond, et • biens ; à sçavoir la massonerie, et toits par ver- ■ ges ; le bois par cents, les pierres de taille, et ■ vitres par pieds, le fer et plomb, par livres, l'es- • crinerie, et serrures par Uiux. • (C. de Bruxelles, N.C. G. l, p. 1273'.) Escrlnler , s. m. Layelier , constructeur d'écrins, de cofTres- (Sicol, Oud. et Cotgr. ; voyez aussi la Table des Métiers de Paris, us. de Mainiere, page 23.) Escrlpre, v. Ecrire*. Graver'. Peindre, repré- senter *=. * [■ Il est etcrit en la geste Francor — Que « vassalsad H nostre empereur. . (Roi. V, 1143.)] « h'escrepre à moy prenez vostre loisir. ■ (Desch.) ' .... La plaie n'est pas petite, Qui m'est dedens le coer etcripte. {FroUi. poiê.J Ou coer m'est cils fus etcriv Qui me remort. {Ibid.} ' Or vous ert do Tortune ci la veritei dite ; Prenez garde entor li comment ele est escrite : Formes d'omme a bus U, li uns en haut abite, L'una monte, l'autre avale. (US. 7318, f. 347 \) [Fscrire signifie encore : 1* Mander: • Chil qui ■i furent escript et mandé dou roi. * (Froissart, II, 74.) — 2° Recommander par écrit : • Je Froissars • fui en Escoce en l'an de grâce 1365, car la bonne > roïne, madame Philippe de Hainnau, m'escripsi < deviens le roi David d'Escoce et au comte de • Douglas. (Id. II, 37.) — 3" Inscrire : > Leurs biens > fais est escrips et registres en livres et en • croiiikes (Id. 9). •] On disoit : 1' « S'escrire ; s'intituler, se qualifier. . Le duc • d'Anjou qui s'escrivoit roy de Cécile, et de Hieru- ■ salem. • (Froiss. liv. 11, p. ItjO.) 2" • Se faire escrire », se faire ébrouer, se rendre en prison. ■ Boucicaut qui s'en fut allé s'il eust • voulu, ne le voulut laisser là estre prisonnier > sans luy, ains pour luy faire compaignée, se fist > escrire, et se meil en la prison. » (Ilist. de J. Boucic, in-1% Paris, 1620, ç. 57.) 3° . Estre escrit » se disoit pour désigner celui à ESC -3 qui on a écrit. > Sachez ([ue tous ceux qui furent ■ mandés, n'escrils, ne vindrent pas. > (Froissarl, liv. m, p. 103.) CoMUGAisoH : Ecrecitsent. (Ord. t. 1, p. 741.) — Ecriuiotu. [Ibid. p. 655.) — Escrijtrent. (Petit J. de Saiolré, p. 669.) — Eicriproye. (Faifeu, p. 9.) — Eseriptent. (Ord. l. i, p. 102.) — Eicripsiez. (Al. Chart. p. 683.) — Escripiiit. (Cnron. S' Denis, t. Il, f. 33.) - EscHpst. (Tri. des IX Preux, p. 138*.) - Eseripti. (Percef. I, f. 100-.) ~ Escripvai. (Etat des Offic. du duc de Bourg, p. 22J — Escripvra. (Petit J. de Saintré, p. 134.) — Escrip%i. (Hiât. de B. Duguescl. par Mén. p. 486.) — Escrirent. (Froiss. liv. IV, p. 184.) — Escrisant. (Ord. 1. 1, p. 741.) - Escrise. (Regl. de S. Ben. lat. fr.) — Escrisoient. (Chr. de Nangis.) — Escrissoit. (Ph. Mouskes.) — Escrist. (Marb. col. 1638.) — Escristrent. [Villehard. p. il9.) — Escrit. (Vie d'Isabelle à la suite de Joinv. p. 170.} ~ Escritrent. [us. 7218, t. 242'.) — Escri- vames. (Lett. de Ch. D. de Bourg, au a' Dufay, p. 366.) — Escrivet. (S. Bern. p. 350.) — Escriut. (Pb. Nousk. p. 85.) — Escroye. (Bataille de Liège, p. 376.) — EiCrtito. (Ph. Moiisk.) £scrips, s. m. Ecrit'. Ecriture sainte". Tablet- tes*^. Testament". Peinturé'. * [• El les e«cril% que je ayaporlez.>(RoncisvaIs, p. 22.)] > II avoit d'eulx son eacript, et son bon. • (East Desch.) ■ . . . . Oient clerc impérial. Que li empire est ludis, El qu'on applique lee eicript. Au rebours de l'entendement. {E. Dttch.) ' Aroore le m'a fait savoir, Qui m'a mla en son etcnt. (Th. de Bloê.) ** Un fils, se plaignant d'avoir dépensé tout l'ar- gent que son père ne lui avoit donné qu'à la condition de renoncer & son patrimoine, dit : Fors de Veterit mon père Sui à tozjorz getez. (Cort. tCÂrt.j ' > En après esloit un escbaufTauIt, sur lequel • Tut en eêcrit le personnage de l'empereur Gayus. • ou meillieu de douze sénateurs. > (Honstr. t. III, f. 76 *.) [On a dit tour Smcript, ponr virement de tonds, aux Ord. IX, p. 285, an. 1407. Voy. Tolrker, TODELIEMBIIT.] Escrlptel, s. m. Ecriteau. > L'autre escriptel ■ ou son nom sera mis, ou tons de la main, qui ■ sera fait pour elle. • (Uodus et Racio, f. 226 ''.) Escrlptlons, s. f. pi. [Lettres. (Kroissart, éd. Kervyn, II, 359 ; III, 56 ; X, 101.)] Escrlptolre, s. f. Écritoire*. Cabinet, greffe, étude de notaire '. * [• Or me convient. Entrées que j'ai sens et ■ mémoire, Encre et papier et escriptoire Canivet ■ et penne tailliée. ■ (Froissart ; Buisson de Jonece.)] Voyez Faifeu, p.5; Path. Test. p. 111 ; Vili. p. 86; Coquil. p. 154. Ondisoit ■ gens à'écritoire, • pour gens de plume. (Voy. Hém. de Sully, t..lll, p. 137.) * [> Li frères lendemain al saint humme en ala, ' E en Bun escrilorie, là u il le trova. Pur la pité • de Ûeu tant li dist e preia. * (Thomas de Canior- ESC béry, 95.) — « Aujourd'huy environ sept heures au • matin, en Vescripiouere de moy Pierre Bataille, • tabellion de Lagny. ■ (Cartulaire de Lagny, folio 212 '', an. 1444.) — ■ Un de nos sergens vint adjour- • ner Le Boucher à comparoir par devant nostre ■ viconte de Moustiervillier ou son lieutenant à ' son eKriptoire. • (JJ. 158, p. 327, an. 1403.) — • Le supphant ala dessus le plancher de l'escrip' • toireauiH de Lainqucs, en laquelle il avoit accoua- ■ tumé de mettre sa finance. > [iî. 141, page 139, an. 1391.)] — • La court deffend aux baillifz , < vicomtes, et autres juges du pays, que au jour ■ de dimanche, ne autres fêtes commandées par ■ l'Eglise , ilz ne tiennent jurisdiction en leurs « escriploiTCS, ne ailleurs. » (Ord. Royaulx à la suite de l'anc. Coût, de Norm. (. 33 '.) Escriptnre, s. f. Office de notaire, greffe *. Livres '. [Il signifie aussi caractère d'imprimerie: • Michiel Friburgier , Uldaric Quering et Martin < Granetz natifz dupai3d'Allema)gne,...sontvenus . demourer en nostre royaume puis aucun lemps • en çi\, pour l'exercice de leurs ars et mesliers de « faire livres de ptuseurs manières d'esciiptures « en mosie et autrement. > (JJ. 195, pièce 132i, an. 1474.)] * [■ llem Vescripture et li seaulx de la prevosté ■ de Haalay le roy, sont prisiés par an soixante et ■ quinze sots tournois. • (JJ. 112, p. 6, an. 1318.)] ' > Les roya de France ne voulurent jamais sous- « tenir aucun chisme en l'église, mats trouve l'on • es esa-iture qu'ils ont lousjours aydé à remettre . sus l'église. • (Berry, Chr. aepuisl402, p. 432.) MercuriuB, ce di li eicriplure, Trouv» premier La beUe flour que j'aim oultre mesure. {Fi-oiss. poî-).} Escripvain, s. m. Ecrivain, secrétaire. [• La • meie lungue chalemeals d'escrivang, ignelment • escrivant. ■ [Liber psalmorum, 59.) — • Aprenlif • jugleor et escrivain marri. • [Berte, I.)] « Escripvain de la nave • est le commis chargé des écritures sur un vaisseau. (La Salade, f. 31 ''.] L'un est clerc, l'autre etcripvain. (E. Desch./ « E&cnvains du roy de Jérusalem. ■ (Ass. de Jerus. p. 192.) — [• EL s'il y avoit b amender par le > vice de l'eêcrivain, il seroii esgardé et amendé ■ par les auditeurs. ■ (Beaumanoir, XL, 38.)] Escripvelnie. [Intercalez Escri/weitiie, greffe, au reg. JJ. 156, p. 302, an. 1401 : • Plusieurs termes • de Villeroyal, comme la baillie, l'exécutoire et • Yeseripveinie. >] Escrlt. [Intercalez Escrit, peint, dans Agolant, v. 815 : • Met ù son col un fort escu pendant ; Trois ■ lipars ot escrit por devant. • De même dans Flore et Blanchedeur, v. 557 : « S'a sous ciel bestc « ne oisel Ne soit escrit en cel tombel. •] Escrtvailler, v. Ecrire mal, barbouiller du papier. (Dict. d'Oudin el de Cotgrave.) Escrivalllerle, î. f. Action d'écrire avec négli- gence. • h'etcrivaillerie semble esire quelque ESC - 24 — ESC « sympthome cI*uq siècle débordé. » (Essais de i Montaigne, t. III, p. 288.) Escrivailleur, s. m. Méchant écrivain. [« Jean « Bodin est un bon aucteur de notre temps, et « accompaigné de beaucoup plus de jugement que « la tourbe des escrivailleurs de son siècle. > (Montaigne, III, 149.)] Escrivalnerle, s. f. Il y avait h Orléans la rue des Ecrivains, que Ton nommoit la rue de VEscri- vainerie. (Pièces just. Mém. de Du Bell. VI, p. 389.) Escrivenage, s. m. Greffe. [Voyez Assises de Jérusalem, ch. 8, du sénéchal.] Voyez aussi le gloss. sur les coutumes de Beauvoisis. 1. Escroe, «. f. Ecrou de vis. La cloche qui point ne se muet, Corn les contrepois, et les roes, Qui toudis vont par leurs escroeSy En tournant jusqu'à certaine heure. (DeBch.) 2. Escpoe, S. Rôle, registre d'écrou ^. Déchets d'or et d'argent". ^ C'est le brevet, acte et registre de la délivrance et décharge d*un prisonnier ;Ta déclaration, dénom- brement et aveu d'héritages cottiers que le sujet donne à son seigneur; Tétat de l'argent dépensé pour l'entretien de la maison du roi , signé et arrêté chaque jour de bureau, par le maître d'hôtel et par le contrôleur de la maison ; les écritures qui contiennent les faits et raison? des parties; les rôles que les receveurs des tailles ou amendes donnent aux sergents, pour en faire le recouvre- ment, fl^a racine doit être le latin 8crti/um, haillons, dans Ilorace : « Vilia vendentem lunicalo scruta « popello. » Le sens de haillon, lambeau, chiffon est au Livre des Métiers (270) : « Mettre escroe de tele. • De même dans Berle (XXXIII) : « En fuiant li ont fait les ronces mainte escroe. • De là le sens de : !• Bande d'étoffe : « Ne doit aucun drapier porter... ses draps ou escrocs tistre, fouler ne laver hors de la ville de Rouen. » (Ordonn. VI, p. 365, an. 1378.) -- 2' Bande de terrain : • Et si - n'avoit riens fait que travilliet son corps et ses gens et courut une petite escroe dou roiaume de France. » (Froissart, III, 380.) — 3« Bande de parchemin : ■ Iceluy bailli avoit juré grand serment que ledit procès seroit scellé et Tavoit reprins en 6^ main renlourteillié, et le lie d'une escroe de Sarchemin en plaçant et mettant de la cire sur la ite escroe pour icellui procès sceller. » (Cart. de Corbie, 23, an. 1399.) — 4* Cédule écrite sur bande de parchemin , quittance échue et envoyée aux archives de la Chambre des Comptes: « Plusieurs « biens, comme blez, vins et autres choses pris de • plusieurs bonnes gens, auxquelz pour ce que ■ paiez n'estoient, eussent esté faites et baillées « plusieurs cédulles ou escrocs. » (JJ. 97, p. 406, an. 1367.)] * Orfèvres sont avers, et chiches, Quar quant U fet ne crois, ne chasse, Les cacroes toutes amasse, Au chief de Tueure les refont : Ce sont les biens c'orfevres font. [MS. liiS^ f. il 5 ^,) Escroele, s. f. Lanière. Ele ne pot tenir as mains Escroele^ drapele, ne pieche Qu'ele n*i a keuse, et asieche : En cinq cens dés n'ot tant de poins. Come avoit en ses dras pourpoms. [iiSS, 19B9^ f. 939.J Escroelles, s. f. pi. Ecrouelles. [« En col nuées « glandres out K'hom escrouele numer sont. > (Ed. l6 Confesseur, v. 2608.) — « Quand alasmes en « nostre villes et cité de Langres, pour ce que le « suppliant avoit une seur que l'en disoit estre « malade des escroelles^ il la mena devers nous, et « trouva par aucuns de nos gens qu^elle n*en estoit « aucunement malade. • (JJ. 187, p. 213, an. 1454.)] Au figuré, les « escrouelles guorgerines • sont le gibet, la hart. (Rab. t. V, pronos. p. 20.) Escrols, s. m. Bruit, fracas. Tel escrois fist, au chaiement. Gomme chesnes qui chiet par vent. [Brut.) On lit escroeiSn dans le us. de M' de Bombarde. — < En ce temps fut veuela fouldrequi couroitparmy « Tair, et grands escrois furent oys parmi le pays, « aussi comme se ce fussent grands arbres qui « tresbuchassent par force de vent. » (Chr. S' Den. 1. 1, fol. 47*».) « Escrois de tonnerre » est mis pro- verbialement dans des proverbes poët. mss. av. 1300. Fait tel escroix au cheoir qu'il sembla que toute la roche fust fendue. » (Lanc. du Lac, I, f. 116 '.) Cecte son bras en hault par dessus Fespée, ei celluy qui le mail tenoit... flert si durement qu'il le faict voiler en pièces, et au ferir est bien entrée dedans le mur demy pied, et fait un moult grand escrois. • (Lanc. du Lac, 1. 1, f. 99^.) 1. Escrolssement, s. m. Accroissement, aug- mentation. (Coût. Gén., 1. 1, p. 310.) 2. Escrolssement. s. m. [Intercalez Escrols- sement, dans un ms. de S* Victor (Sermon 29, xnr siècle) : « Li rois dist à ses sergenz : liez li les piez • et les mains, et si le gitez an ténèbres forenes, où • il aura plors et escroissement de dens. »] Escroltre, v. Accroître, augmenter, s'élever. « La Sayne se escrut. » (Chron. fr. us. de Nangis.) • Ceulx se escroissent qui cuydoient estre tous « forclos. » (Lanc. du Lac, I, f. 107*».) « D'une aussi « grande victoire ^scru/ il son nom, et sa louenge. » (Chron. de S* Den. 1. 1, fol. 242.) On lit dans Suger, famam nobilitavit. Froissart a appliqué singuliè- rement ce mot aux rossignols : .... Rosegnol s^escroissoient, Au chanter d'un assentement. [< Esgardans que iceulx religieux estoient moult « estreins et moult enserrés dedens les fermetés de « nostre chastel de Bruroles, et ne se povoieat pas • bien largir ne esci^oistre sans nostre assente- « ment. » ^Cart. de S* Père de Chartres, an. 1322.)] Escroquonnerle, s. f. Escroqueiie. (Poës. de Perrin, p. 207.) Escrotolp, s. m. Décrottoir, synonvme i'escou- vête, balai, dans le Coût. Gén. t. Il, p. 258. Escrouet. Diminutif d'escroue, escroe. « Soit ESC -3 - solement escripl en un felMetcrouet. ■ (Tenur. deUttl.ro). 54 M Escrouplonné, adj. Qui a le croupion rompu. (Oudin, Colgravo.) Escrouser. [Inlercalez Escrotiêer, creuser, dans un registre de Château du Loir, f. 55 : « Se les ées • sont en crous de diesoe ou d'autre arbre, l'au- - reileor poent escrouser l'arbre où elles seront. »] Escroustement, i. m. Action d'ôter la croûte. (Oudin, Cotgrave.) Escrouster, v. Oter la croûte. (Oud. Cotgr.) Escru. [Intercalez Esoii, écru, dans le Livre des Métiers ]89): • Et qui voudra faire oevre de fil « eseru, si face raie de fli teint. ■ De même dans Proissart (XIV, 17) : « Une salle toute couverte de . draps escrus de Normandie. >] Escrue, s. {. Crue, excédent. (La Tbaumass. Coût, de Berry, p. 453.) Escruplr. [Intercalez Bscruptr, cracher, au reg. ]J. 155, p. 7], an. 1400 : ■ Icellui Lambin se prist ■ à esiTuptr ou crachier contre terre en injuriant ■ ledit exposant de parole. >] Escrusserie. [Intercalez Escrusterie , action d'éplucher le lin ; • Lesquelz frères alerenl au soir ■ à la série pour veoir les jeunes filles à Yescrusse- . rie de liu. . (JJ. 189. p. 485, an. 1460.)] Escrutener. [Intercalez Escrutener, examiner avec soin, de scrulinare (dans S' Jérôme): • Les • seigneurs escrutenoient sur cest estât et ces Irai- . Ués. . (Froissart,XII, 347.}] Escu. s. m. Bouclier*. Homme armé d'un bou- clier •. Epaule d'un animal '. Monnaie ". * [Vécu est le bouclier chevaleresque ; il se corn- pose d'une plaque de bois mince ou de planches assemblée, cambrées {vouties) au feu. que relient des bandes de métal, de cuivre, de bronze, de fer ; on recouvre le tout d'une forte (oilè, puis d'un cuir que décorent des peintures à la gouache; à l'inté- neur, on retient Vécu par des poignées dites enar- mes; au dehors, saillit une bosse, umbo, que l'on appelait boucle, de l'allemand bukkel, d'où le nom iescu boucler. A partir du xv siècle, celle arme défensive est peu employée el ne fait partie que de l'équipement du tournoi ; il devient alors le tableau consacré de ces représentations emblématiques dont le système constitue le blason : ■ Tans cops a • pris sur son escvt bucler. • (Chanson de Roland, str. 39.) On a dit au figuré, pour défense, rempart: • Sire, tesveies suot nettes, e les paroles sunl ■ cume esmerées par fu, et tu es eseuz  tus ces • ki espeirenlen tei. * (Rois, p. 208,)] On a dit de Ph. Auguste : > Tant comme il vesqui, en lui avoient ■ bon escu, et avoit moult essaucie, et accru son • royaulme de France. • (Chr. fr. us. de Nangjs.) .... Soiez donc mes e»cui. (Eust, Detch.j Que leriié Boit ses eactw. (Ibid.) Contre s'onaaur, ae soit etcu, ne Jars. {Ibid./ IIonneoT est «es dzoix esciu. (Ibid. fol. 45.) " On nommoit escus les gens d'armes qui por- ËSC loient des escus, comme on nommoit • lances, ■ les soldats armés de lances : Ses aiTÎerebana estrenus Esroei k deux cent mil etcta. (Parion. de Bloi» ) 8UMit li boins rois, et ses eie»t, t les anemis Uieu vencus. (Ph. Mouthei.) <^ > A ce premier coup, le cuidoitdesadentdevo- > rer, et le bachelier qui ne le doubtoit en riens, > luy addressa son espieu au dessus de l'escu: bien < l'attainct le chevalier. • (Percef. VI, fol. 116'.) .... Quaot le sengler l'a choisi.... A deux mains tient ung Tort espie, Dont il le Sert eromy l'eicu. (G. de la Bigrte, fol. H8^.} " • Il est bon de remarquer que partout où il est • parlé à'esctts avant ]641, il faut toujours l'enten- . dredel'escM d'or. • (Le Blanc, sur les Monn. S. 376.) — [S' Louis le premier mit au droit d'une eses monnaies d'or IVcu de France semé de fleurs de lis.] Cette espèce de monnoie a eu différentes dénominations qui lui venoient des représentations gravées. Il va eu des > escu sol > ou • au soleil • sous Louis XI, et on les nommoit ainsi, à cause du soleil qui étoit au-dessus de la couronne. Voyez Du Cange, sous MonetœAureœ Beg. franc; on y.trouve la valeur, les dénominations particulières que cette monnoie a eues, comme* tes escus à la couronne • que Charles VI fit frapper en 1384, > deniers d'or ■ fin à Vescu, deniers d'or à Vescu, escus à la petite > croix. > Voyez encore ce qu'éloient les escns de Bretagne, Guienne, Savoie, Avignon, Toulouse, Forez, dans ia Coût, de Norm. en vers, us. fol. 17-. Polisson, dans son Hist. de Louis XIV (t. III, liv. IX, p. 195V mentionne les • écus de Brabant, • qui valoient en 16G9 2'8', el des écus des Provinces Unis, fixés à 2' 10*. • Leurdoaa l'en 6. mille fï-ancs ■ à Vescu. • (Chron. S' Den. Il, fol. 234.) — . Weacu • nevaloit autrefois que trente sols > (Pasq. Rech. p. 750.) — ■ L'eseu de Philippe, si comme il cher- • ront, pour 15. sols. • jDu Cange, sous Moneta.) — • Escu de Jean au coing du roy à 13 ■ 4 '. » (Ibid.) — • Escu d'or il 22. sols six deniers tournois la • pièce. • (Godef. Charles VI, p. 733, an. 1402.) — — • Escus d'or, en 4421, valoient vingt francs • royaux, quoiqu'ils n'eussentd'abord valu qu'un. » (Chron. de 1400 à 1421.) — « Escu d'or, qui avoit ■ couru à neuf francs, fui mis à dix huict sols pari- ■ sis. » (J. Le Fev. de S' Rémi, p. 157.) Expressions remarquables: 1° « Escus du palais, • jetons. (Oudin.) Voy. Des Ace. Bigar. fol. 4^. 2° < Escu de heaume, • l'un des angles du beaume. ■ l>e frappe amont, sur lecomble de l'escM, > si grunl coup que le bras au chevalier n'eiist ■ povoir de le soustenir, ainçois convint l'escu ■ f\ec\i\r SUT Vescu de son heaulme si royde qu'il • en fui tout eslonné. • (Percef. Il, fol. 127'.) 3* .... Un bon hauberc vos presterai. Et un bon vert heaume d'acier ; Elapée, el escu de quartier, Chaucea, el Rsperons doret : Vos seroiz monlt bien riiiimez. (Blaneh.) Le Dict. de Trévoux le met comme terme de bla- 4 ESC — 26 — ESC son» el dil que c'éloit le même que ■ Vécu en chan- « lel, » cesl-à-direécucouchésurlecôté, tel qu'on le porloit sous le bras gauche. 40 *« Jouer aux escus. « Les chevaliers tous desar- • mez jouoyent aux e$cu%^ les uns aux autres, pour « eslre plus duitz, et pour aucun tour nouvel ap- « prendre. » (Percef. V, fol. 6".) 5* « Rendre son escu, • s'avouer vaincu. (Chron. fr. du XIII' siècle, us. Bouh. fol. 251 ^.) 6* • Escu Dieu, • Taide de Dieu: « Quant les Latins « orent prise Contanlinople, ils orent Yescu Dieu, • et tantosl com il furent ens, il le jetèrent jus, et « embracierent Tescu au déable. » (Contin. de G. de Tyr, Martène, V, col. 666.) 7*" « Escu ne lance. » On confond escu , arme , avec escu, monnoye : Aine n'i porta escu, ne lance ; Ne d'autre avoir une denrée. (MS, 7218, fol. 2i5 ^.) S** « Estre escu%, » servir de défenseur : Diex qui adonc la delivrastes, Et sainte Suzanne sauvastes, Qui ert Uvrée à fauz tesmoing, Soiez escuz à mon besoing. (Ibid, fol, i05 ^.) On disoit proverbialement: « Saquerons joye, et \ paix, il n'est si biaux écus. » (Eust. Desch.) Escuage, s. m. Service d'host et chevauchée dû par un fief noble. • Service que Técuier doit à « son seigneur, qui concistoit à le suivre ù cheval, « à la guerre. » (Dict. de Monet, d'Oudin et de Cotgr.] — « Escuage est appelé en latin scutagium , seu « servitium scuti, et tiel tenant que tient sa terre « per escuage, tient per service de chivaier. • (Tenur. deLittl. fol. 19**) — • Et après tiel voiage « royal en Escosse il est communément dit que par « autoritie de pariiament Yescuage sera assise et « mis en certaine somme d*argent, quant chescun, « que tient par en lier fée de service de chivaier, « qu'il ne fuit ni per lui-mesme, œ per un autre « pur lui ove le roy, paiera à son signior de que il « tient la terre par escuage. • (Ibid. id. p. 878.)] Escucel, s. m. Escabeau pour monter à cheval^. Terme de blason '. * Diex con li destrier en sele, Que U garçon en destrent mainent, Orgueilleusement se demainent ; Et con li escucel des seUes, Frains seurorez, et compeneUes, Et eschelettes, et lorains, Sur ceux dont je parlai orains. G. Guiart, dant Da Gange, sous Scala, iO. * Mainte movese opinion I orent erecre portrete, D*une senenance trete D'un argument d'iniquité, A un faus escucel, listé .^D'avarisce, et d'ipocresie, "^ un ioier de simonie, Guerre doné de dampnement. (MS. 7615, II, f. 191 ^.) Ot une targe de defois, Que je tiog a merveiUe bêle, Car trois fromeges en feisele I ot assis sur riceté, A un faus escucel Usté, Qui ert portret de resverie^ A un lambel de Irenesie. (Ibid, f, 193 K) Escucheué. [Intercalez Escucliené, écussonné, dans un Inv. ms. des joyaux dTdouard I (an. 1297) : « Une coupe esmaillie et escuclienée desus et desous « de France, de Navarre, de Flandre, de Braybant « et de Pontiu. •] Escuchiers, s. m. p. Fabricans d*écus, de boucliers. • Se li rois mandoit son arrtere ban en « ost, le dit evesque seroit tenus d*y aler, ou « envoyer pour luy : et lors la communalté des « paintres, et des escuchiers d'Amiens seront tenus « de trouver au dit evesque bon, et suffisant escu. • (Registre de la Chambre des Comptes de Paris, dans D. C. sous Hostis.) Escuchon, s. m. Ecusson. (Preuv. sur le meur- tre du duc de Bourg, p. 312.) Escuciau, s. m. Dans une énumération de monnoies, les escuciau désignent les écus ; on y mêle les monnoies les pi us usitées à cette époque : celles du Mans, d'Angers» de Poitiers. L'an mil deus cens soixante trois, Furent abatus li MansoiSi Li escuciau, li Angevin ; Ainsi furent li Poitevin. Chron. ik S. Matfloire. an. 1963. Le Beuf, DisMrUtioos, I. p. 148. Escude, s. f. Escuelle d'eau, en latin umbilicus Veneris. (Cotgr. et Oudin.) Escueil. [Intercalez Escueil, 1* Accueil^ dans une Chanson du roi de Navarre, Wackernagel, page 43 : • Sovigne vos, dame, d'un douls escuel « Ke jai fut fais par si grant desirier. > — 2** Insti- gation : • Par le promotion et esquoel de lor « doyen. » (Froiss. IV, 321.)] Escueillir. [Intercalez Eskueillir, 1° Recueillir : « Un lai en escuel C'est dou chievrefuel. • (Lai de Tristan, p. 19.) — 2* Lancer: « Si s'en encontrerent « de grant randon les dejis nefs, car elles estoient « grandes et bien esquellies [en plein élan]. » (Id. t. V, 2G8.) — De là le participe signiHe être en train de : « La nefqùi de Namur première s*en va le cours « aus escueillies. » (G. Guiart, v. 19204.) — De même dans Froissart (XVI, 91) : • Et dist que ce « conte d'Erby estoit bien escueillie de bouter ung • grant lourble en Angleterre. » — 3® Exciter : • Ensi fu il plorés des Mamens qui, devant ce, li « avoient esqueilli à faire ceste emprise. • (Id. Il, 225.) — Au réfléchi, ^'escueillir signifie se lancer : • Si s'eiïréa et prist lemorsasdens par tel manière « que il s'esqueilla et se démena tant que il fust • maistre dou seigneur et remporta. » (Id. III, 39.)] Escuelle, s. f. Retirez vous, vieille dague à rouelle, Retirez vous, car vous n'estes plus celle Qui jadis sceut aux hommes tant complaire : Au coing de Tastre il vous convient retraire, Chercher mol lict, et la profonde escuelle. [J. Marot, 236.) « La charretée de peelles, de minos, de cerches, « ù'aceuelles, de auges, de godez, doit un denier. » (Ane. Coût. d'Orl. p. 473.) 1* « Manger à ïescuelle » de quelqu'un, manger à sa table. « Si me Pist, des lors jusques icy, man- « ger avec les varlelz de la maison, et pour ce, • commencay ores à pleurer quant je vous vy maii- ESC -s € ger avecques moy : car grant temps a que le ■ chevalier ne mangea en mon escuelle. • (Lanc. du Lac, II, folio 60 '.) • 11 y eut jusques h huyt cent • chevaliers seans à table, et si n'y eut celuy qui ■ n'eusl une dame, ou une pucelle a son coslé, ou •  son escuelle. ■ (Percef. I, fol. 21 '.) • Ainsi aura • chascun une mienne nîepce à son escuelle. • llbid. fol. 12.1 *.) 2* « Escuelle du premier metz, » premier service. - Vint Lizane sa damoiselle qui apportoit Yescuelle « du premier metz, et Lyriope en prit en la main ■ de la damoyselle, et rassist par devant le roy - Alexandre, et ainsy en snyvant, par devant la ■ compaignie, servoit Lyriope de l'escuelle tout le • souper, entre elle et Lizane, et deux autres « damoiselles. ■ (Percef. 1, fol. 9! ■■.) 3° • A chacune escuelle, • à chaque plat. • Lors ■ vindrentlesservsns, et servirentdu dernier metz, « qui estoitde chevrotz de presse confitz en espi- • ces, et c'estoit le souverain metz que on servist ■ adonc, et le plus noble, et en avoit à cliascune ■ escuelle le quartier d'ung. > (Perc. I, f. 130 '.) 4° > Escuelles de bois. > On a dit des funérailles du duc de Bourgogne : ■ Onze cent vingt cini] > escuelles de bois employez tout autour du dit • chœur. cODime des chapelles, estansillec il mettre ■ chandelles de cire. > (Preuv. sur le meurtre du duc de Bourgogne, p. 311.) 5* • Une escuelle plaine de feu. > (Joinv. p. 85.) &> Escuelle signiQait aussi mesure : ■ Le muy de ■ grain contient douze setiers, le setier quatre - bichots, le bictiotdeux moitons, le moiton deux • boisseaux, et est pareille à celle d'Avalon, quant ■ à l'aveyne : et du froment, et seigle, le moyton ■ d'Avalon, avec le quatriesme d'une escuelle, de « l'esminage du dit Avalon (dont les six font un • moiton, et les trois escuelles un boisseau du dit m Avalon) fait le muiton de Montbart. > (Coût, de Bourg. C. G. 1. 1, p. 858.) — [On lit dans un «s. de Commerci (D. C. III. 90 ') : • Les héritages qui ■ appartiennent à la Holiere, seans ou ban et flnage - de Leronville... doivent chascun an six escuelles • assis sur plusieurs héritages. >] 7° 11 y avoit un jeu des escuelles qa'i étoit défendu en 1369. (Voyez Choisi, Vie de Charles V, page 222.; [• Lesquelx jouèrent ensemble toute nuit... fi croi^ ■ et à pille et entre deux escuelles et ù autre jeu. ■ (JJ. 105, p. 508, an. 1374.)] Escnellée. [Intercalez Escue/te'f. contenu d'une écuelle : ■ Tandis que ils altoient de leur hostel à • l'osiel du soudanc, frère Vves vit une femme ■ vieille qui traversoit parmi larue, et portoilune ■ eseuellée pleine de feu. ■ (Joinville, 258.)] Escuellette, s. (. Petite écuelle. (Oudin, Colgr.) On lit escuelele, au us. 7615, 1, 1. 119 *. Escuelller, s. m. Fabricant d'écuelles. (Table des métiers de Paris, us. Meinière, p. 17.) [. Quicon- • que veultestre «scuel/ter ù Pans, c'est assavoir ■ vendierres à'escuelles, de hanaps de fust et de ■ madré, des auges, fourches, pelles, besches. ■ pesteux, et toute autre fustaille, estre le pueL ■ ESC [Livre des Métiers, folio 188 * du us. de la Chambre des Comptes.)] Escuerssé. [Intercalez Escuerssé, au registre IJ. 160, page 96, an. 1405 : - La suppliante en soy • esbatant, elle qui estoitgrossed'enfant,...3efeus't ■ bleciéeet escuerssé tellement qu'il convintqu'elle • partîsl dudit hostel. >] 1. Esculer, s. m. Ecuyer, du latin scutarius. Titre inférieur à celui de chevalier et par lequel il fallait passer pour arriver à celui-ci, fut-on de haute naissance. [La femme d'un écuyer ne pouvait être appelée que demoiselle. Simon, vicomte de Thouars et comte de Dreux, ayant été tué dans un tournoi le jour de ses noces, en 1365, sa veuve, Jeanne d'Artois, quoique princesse du sang, prît dans tous les actes qu'elle signa le titre de demoi- selle, son mari étant écuyer quand il mourut.] La fonction ordinaire des écuyers. que l'on appeloit aussi • damoisels, • était de porter l'écu et la lance du chevalier auquel il étoit attaché. (Pauch. des Orig. I, p. 83.) • Nul ne souloit estre dit escuyer se • il ne s'esloit trouvé en fait de souveraine • prouesse. • (Al. Chart. Quadril. invect. page i46.) — Les écuyers n'étoient armés ù la guerre, quand ils n'avoienl pas fiefdehauber, que» d'ungambiex, • ou gambisson, d'un chapeau de fer, et d'un plas- . tron d'acier. » [Dan. Mil. Fr. t. I, p. 394.) On distinguoit bien des sortes à'écuyers : i° » Escuyer banneret, • fils d'un cheva'ier bane- ret ou l'héritier d'une terre à bannière. • Mais ces " écuyers banerets, avant que d'avoir été fuils che- ■ valiers, cédoient le pas aux chevaliers bacheliers; • n'avoient point le litre de messine, ou de monsei- ■ gneur, qu'on ne donnoit qu'aux chevaliers, et • étoient aux gages, et au service des chevaliers ■ dans les armées. • [Dislrib. des gages donnez aux chevaliers et aux écuyers.) Il est dit dans un compte de 1421, que le chevalier banneret avoit 60 1. ; le chevalier bachelier et Vescuyer banneret, 30 I. et chacun autre écuyer 15 1. (Daniel, Mil. Fr. I. p. 116.) 2° « Escuyer à cheval. » • Regardé fu par juge- ■ ment que li hons de poosle auroil huit deniers • par jour, et li esCMîer à cheval deux sois, et li • chevalier de un escu, cinq sols par jour ; et si te ■ chevaliers estoit banneres, selonc son estât, les - journées seroient creues. • (Beaum. p. 237.) 3* " Escuyer d'honneur. » Titre qui, parmi les officiers de la maison du roi, répondait à celui de dame d'honneur parmi les femmes attachées à la reine ou aux princesses du sang. (Laur. Glossaire du Dr. fr.) • Mais leur fut, â ce parlement, ordonné ■ que jusques ù vingt chevaliers, et quarante • escuyers d^honneurs iront en France deversle » roy. • (Froiss. liv. IV, p. 93.) Les seigneurs parti- culiers avoienl aussi des écuyers d'honneur: un écuyer d'honneur nommé Jean Du Bois portoil la bannière du connétable Du Guesclin. (Histoire de Du Guesclin, par Mén. p. 443.) Vescider d'honneur, d'après D. C. sous armigeri ?jonomr/i,dépeudde la reine. La Boque (surla Ni^i'ilesse, p. 425) dit qu'ils étoient destinés a porter a l'armée l'écu du roi ; ESC — 28 — ESC dans le passage suivant, il signifie un écuyer de mérite et de bonne mine : < Si aucun demandoit • s*il convient que les quatre soient chevaliers, je « dis que ouy, si trouver se peut; et en leurdeffaut « escuyers ^honneur , de bonne monstre , non « apprentifs d*armes porter. » (La Jaille, du Champ de Bat. folio 43 •.) 4** « Escuyer du corps. • Ils composoient la garde du roi sous Charles VI. (Daniel, Mil. Fr. II, p. 96 ; Froiss. I, p. 161.) « Robert de Glunes étoit escuyer « de corps de M'* J. de Hainaull en 1345. > (Ibid. page 134.) 5** « Escuyer (Tescurie, • commandant à Técurie. « Les escuyers d'escurie de la maison du roy ont « autrefois prétendu jurisdictîon sur les officiers « de Tescurie, ce qui leur fust osté, et renvoyé à la « justice ordinaire des maîtres des requestes de « i'hostel par édit du 19 septembre 1406. * (Mirau- monl. Traité de la chancel. folio 72 '; Froissart, livre III, p. 122.) 6" « Escuyer tranchant, • officier découpant les viandes. Voy. PetitJ.deSaintré, page 131, et Hist. de Louis 111, duc de Bourbon, p. 18, où ce prince, au retour de sa prison d'Angleterre, en 1364, « créa Bar- « berie pour son escuyer trenchant qui portoit son « peu non. • (Du Cange,s. Scutiferi ad scindendum.) T • Escuyer servans, • [Valets de chambre : « Thomas Damport escuier de chambre du duc de « Bedford. » (JJ. 175, p. 178, an. 1432.)] Huissiers d'armes, et escuiers servans, Sergens d'armes, ne soiez plus si nices^ Départez vous, quant le roy disnera. [E, Desch.) %"" Palefrenier. [« Ne n*i adeist esquier ne garçon. • (Roland, v. 2437.)] Moult veissiez escuiers Palefrois mener, et destriers,... Chevaulx mener, chevaulx lier... Avainne, fuerre, herbe porter. [E, Desch.) 9* « Escuyer de tref/le, » valet de trèfle d*un jeu de cartes. (Ess. de Mont. III, p. 506.) 10" « Escuier dun cerf, • cerf compagnon d'un plus grand. • Aucune foys un grant cerf a bien un « autre compagnon avecque luy que l'en appelle « son escuier, car il est à luy et fait ce qu'il veut. > (Chasse de Gast. Phéb. p. 14.) Il*" [•• Sera tenus ledit fournier de prendre cascun « samedi le blé des mouteares pour faire blanc « pain de couvent... et pour faire pain d* escuier on « lui délivrera blé des greniers. » (Cart. de Corbie, folio 88% an. 1420.)J Remarquons aussi les proverbes suivans : 1* « Escuier de Bourgoigne. • (Poët. av. 1300.) 3 ' VieU chambeUain, viel chevalier Viel echanson, viel pannetier, Viel secrétaire, et si dit on D*escurie viel escuyer^ Âlez vous en en vo maison. (E. Desch,) 2. Escuier. [Intercalez Escuier, mettre à Técu- rie, au reg. JJ. 115, page 307, an. 1379 : « La mère « dudit Begnaut dit a son filz quil se demourast à « Tostel... pour escuier et mettre en toit leurs « vaches. •] Escuierie, s. f. Grade ou fonction d'écuyer. Escuirie de beau gouvernement. fE. Desch,) « De la noble chevalerie , et escuirie qui là « estoit. » (H. de Louis III, duc de Bourbon, p. 13.) « Yrayment là avoil fleur de chevalerie, et (ïescuye' « rie : et bien le monstrerent. » (Froiss. III, p. 105.) — [Il signifie aussi écurie : « Escuierie. Item valiez « (festablesetchevaucheurs .vm. qui mangeront à « Qpurt,... et les quatre seront touzjours à court « pour faire l'office de Yescuierie, et les autres « quatre seront pour aler hors, porter lettres et « leurs chevaus à y escuierie. > (Beg. de la Ch. des Comptes, an. 1317, fol. 78 ^) Escuins, s. m. p. Peut-être écubiers. Escuins ferment, et escotes. Et font tendre les cordes toutes. (Brut, f, 85 «./ Escuisser, v. [Bompre les cuisses: « Laidement « t'a ton chapel trait ; Par poi qu'il ne Vaescuissié. > (Benard, V. 10431.)] — En termes des eaux et forêts, raire éclaler le tronc d'un arbre en l'abattant. (Oudin et le N. C. G. II, p. 886 •.) Esculée, s. /*. Une pleine écuelle. (Oudin.) « Mangeant une esculée de laict. > (Bab. IV, p. 77.) Lors ai tantost une esculée De margherites, sans mentir. (Froiss, Pcês,) Esculle, 8. f. Elan. (Voir Escueil, Escueillir.) Du Gange, sous Esculeum, cite la Ghron. ms. de B. Du Guesclin : « Pour monter au destrier, prenoit « son esculie. • Les Picards appellent escuins l'es- pace que parcourt un homme en sautant. On dit en Normandie escuitte, dans le sens « d'élan. » [La racine est le latin colligere.'] Esculle. [Intercalez Esculle, au reg. JJ. 195, p. 586, an. 1471 : « Des touUons ou essuyons à es- « culles. •] Esculter. [Intercalez Esculter, écouter, dans Boland, v. 164 : « Messe e matines ad li reis escul- « tel. •] Escuiurez. [Intercalez Esculure%, pâli, dans Boland, v. 485 : « Marsilies fut escuiurez de l'ire. »] Escumer, v. Exhaler^. Effleurer*. [Le sens qu'on rencontre le premier est celui d'écuraer les pots : « Et or m*estuet la cuisine garder Et le feu « fere et la char escumer. • (Bataille d^Aleschans, V. 3561.)] * Les flots en escumant leur rage. Malherbe, dié par Ménsfe, dans set obaorv. sur cet auteur, p. 305. Le Po, quand hors de ses bornes Il escume sa fureur. (Ibid.) ^ « Quand le duc d'Albe passa vers Flandres, tout « le bruit commun esloit qu*en faisant semblant « d'escumer Genève, que tout a plat il Talloit assie- « ger. • (Brant. Cap. fr. IV, p. 190.) Au figuré, on a dit : 1" « Escumer le latin, » affecter la science: Sans trop escumer le latin. Je d'y qu'on peult bien défricher Ung terrouer, sans dénicher Le trou, où estoient les oiseaulx. (R. de Collerye, p. 83.) 2"* < Escumans latin, » pédants de collège: ESC — 29 — ESC « Maistre Jehan compaing, un aultre licencié escu- « mans latin et maistre Ythier marchant. > (Chron. scand. de Louis XI, p. 77.) Escamerie. [Intercalez Escumerie , piraterie, au reg. JJ. 162, p. ai, an. 1407 : « Robin Fosse dist « au suppliant que, se il le vouloit croire, ilz seroient « riches et auroient la finance des compaignonsdu « pays de Bretaigne, qui estoient venuz d'escume- • rie et arrivez avec eulx audit lieu de Hareffleu. « A quoy le suppliant se consenti, et la nuit en- « suiant ainsi que ils estoient couchiez près de la « chambre ou estoient couchiez lesdiz escumetirs. » J Escumeur« s. [1* Pirate : « Lesquelles denrées « et marchandises... furent prises etrobéesen mer « par certains escumeurs de mer de la coste de « Normandie. » (Arrêts du Parlement, t. V[, an. 1371.) Voyez aussi Froissart (éd. Buchon, II, îll, 112): « Etavoienten leur armée vaisseaux qu'on • dit balleniers, q\x*escumeur$ de mer par coutume « ont volontiers. •] — 2" Escumeur de latin. Pédant qui mêle le latin au français. (Epithète de Técolier Limousin dans Rabelais, I, 26.) Escumtegé. [Intercalez Escumiegé, excom- munié, dans le Roman de Rou : « Qui autri battoit « entretant Ou mai eust apparessant, Et qui riens « de Taulrui prendroit Escumiegé estre devroit. »] Escamiere, adj. Epithète de Vénus. (Cotgr., Oudin.) < La déesse ecumiere. » (Am. Jamin, f. 126 *".) Escupir. [Intercalez Escupir, cracher, comme escopir: « Li un le batoient de verges, li autre li « escupissoient en la face. » (ms. de S' Victor, 28 , fol. 10^)] Escurage, s. m. Action d*écurer. (Oudin.) EIscure, adj. au f. Obscure : « Les choses qui « sont escures à entendre trouverez bien , et les « apoticaires les entendront bien. » (Cbasse de Gast. Pheb. p. 110.) Escuré. [Intercalez Esci^re, sans défiance: «Les « Alains trouvèrent escurés, qui d*euls ne se pre- « noient garde. » (Dom Bouquet, III, p. 156.)] Escnrel. [Intercalez Escurel^ écureuil, dans Renard, v. 23333: < Atant es vos Rossel venu, Ves- « eurel au peliçon rox. » Au Gloss. lat. 7679 , on lit: « Espiriolus, escureuL »] Escurer, v. Nettoyer, dégraisser^. Purifier". Débrouiller^. * « On ne peut, sur icelle peine, escurer aus « foulons aucuns draps à soin, i» (Ord. III, p. 515.) ^ « En leurs jardins ne sèment que les trois espe- « ces de anémone ; la rue, et aultres herbes carmi- « natives ; ils en escurent soingneusement. » (Rab. IV, p. 180.) — « Que aucuns ne puisse ou doiesoubz « icelle paine escurer aus foulons aucuns draps à « sains. » (Ord. III, p. 416, an. 1359.)] ' K'amours netie, et escut'e Le cuer k*ele a bien saisi. Perrin d*Aucioourt. Poét. Vit n* 1490. ^ Dont je puis bien conclure, sanz pectiier, Par les signes que Teuvangeliste escure. Que le monde veuit sa fin adrescier. (E, Desch.) On lit escurissie% dans les Instructions du Chev. de la Tour à ses filles (fol. 5'). Escurete, s, {. Cure-oreille, dans une énumé- ration de marchandises : Rosoers, forces, et guignoeres« Escuretesy et furgoeres. (Fabl, de S, G.) Escurez. Un vaUet vint ci, avant ier, Por recodre, et por afaitier ; Si me bailla un sien sercot, Que rompu ot à un escot : Ne sai trois escurez, o quatre : Ge le pris, si m'alai esbatre, A tôt le sercot recousant. (Fabl. mss, de S. G.f Escurieu, s. m. Ecureuil. [Voyez Escurel. Du bas-latin scuriolus^ diminutif de sciurus , en grec axiovçoÇy de (Txià, ombrc, et ovçà, queue; ranimai qui se fait de l'ombre avec sa queue.] Je passe mon exil parmy de tristes lieux, Ou rien de plus courtois qu'un coup ne m*avoisine ; Ou des arbres puants formillent d^ecurieux. Ou tout le revenu n*est qu'un peu de résine. ŒuTr. de Théoph. I" Ptrt. p. 2:23. Variantes : EscuiREUS. MS. 7218, fol. 240*. - Escuriaulx, Jean d'Aut. Ann. de Louis XII , p. 173. — Escurieaulx. Modus, fol. 55*. — EscuRiEUX. Uab. I, p. 165. — Escujuex. Ghastie Musart. — Esquirex. Ord. I, p. 600. — Escurues. Gaut. d'Espinais. Escurieres, adj. Qui éclaircit. Àins est dedens le cuer obscuir. Qui estoit clers, et curiex De servir Dieu le gloriex : Gurer la puisse li curieres. Qui des obscurs est escurieres. [MS. 7 2 18 y fol. 205 V Escurs, s. m. pi. Ciboulette. (Oudin, Cotgr.) Escurzir. [Intercalez ^scwrstr (s'), s'obscurcir^ dans la Chron. des ducs de Normandie, v. 31096.] Escus. [Intercalez Escus, excuse, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Escusance. [Intercalez Escu^ancCf 1" Prétexte : « Et avoient pris ombre et escusance de venir à « Saint Mor. » (Froissart, II, 336.) — 2- JustiHca- tion : « Li jones contes, par semblant, se tint de ces « escusances assés à contens. » (Id. V, 158.)] Escusatlon. [Intercalez Escusation^ excuse, dans Job, p. 462 : < Quand Deus par celé demandise « lo rapeloit à pénitence, si ajoinst-il parole dVscu- « sation^ et si aist. » — « Ou autrement vous ares « assez belle escusation. » (Froissart, 111, 350.)] Escuseir, v. Excuser. (S. Bern. Serm.fr. p. 25.) [« Pour ce, dame, vous loe à escuser Que cil ne « soient atteint de l'heresie Qui désormais ne vous « vorront amer. • (Quesnes de Béthune, p. 108, au Romancero de M. P. Paris.)— « S'il [reniant] fesoit « larrechin, il ne seroit pas jugiés, car ses âges « YescHseroit. • (Beaumanoir, XVI, 10.) Il signifie encore : 1° Rendre sans effet : « Li mandement dou < roy son père escusoient et dispensoient son sie- « rement. • (Froiss. V, 91.) — 2" Garantir: « Jà « haubergons ne armeures que il portent ne les « poront escuser que nous ne passons toutoullre. » I Au réfléchi, se tirer d'embarras : « Par autre voye ESD -£ < ne vous povés vous excuser ne passer. • (Id. XVI, 185.)] Escusement, s. m. Excuse: > Lors dist as ■ messages l'empereor ciue li excitsemem qu'il ■ avoit dit, n'esloit passufilsant. • (Contin. de G. de Tyr, Martène , V, col. 727.) On lit escusement dans Partonopex de Dlois. Escusseau, s. Petit écusson. (Duchesne, Gén. de Montmorency, p. 386, an. 1265.) — [On lit dans Joinville, 215: « Galée peinte dedans mer et dehors, • à escussiaus de ses armes. • De même au reg. JJ. 135, p. 180, an. 1389: . Icellui Jehannin prist • en l'esglise caLhedral d'Auceurre un cncencier... ■ et en vendi deux chesnez el un escussiau qui • estoit audit encencier. •] Escusson, s. m. Ecusson. Le seigneur châte- lain peut porter les armes seulement en escusson, à la oifTérence du comte, vicomte ou baron qui, soit en guerre, soit en armoiries, poplenl leurs armes en carré. (Coul. Gén. II, p. 570, el Laur. Gioss. du Dr. Tr.) — ■ L'escusson de trois fleurs de " lys ■ est celui • que les sergens royaux doivent « porter, pour être connus, et obéis en l'exercice ■ de leurs états, et charges, selon l'ordonnance du - roy Charles IX de l'an 1560. • (Laurière, Gloss. du Dr. fr.) — [« Ouquel osteau [portail latéral] • seront faiz les quatre evangelislres en quatrerons ■ qui seront ou dit osteau, avec huit escuçons qui ■ seront en huit autres rons. > (Bibl. de l'Ec. des Charles, 5* série, 111, 237.)] Escuvlllon. [Intercalez Escuvillon, écouvillon, au Gloss. lal.-fr. 4120, an. 1352 : > Torsorium, escu- « Villon de four. »] Escnyere, s. f. Femme noble. (Oudin.) Escuyrie, s. /. Nom collectif de chevaux. [Voir ESCUIREE.J Hais desBus (oub qu'ils flst beau veoir. Le roy armé, acompaigné des princes. Faire Dondir en l'air leur escuyrie. (J. Marot, p. 25.} Esdement, adv. Aisément, facilement. Nos garron esdemcnl, se vos bien le fesOD, Terre volons coaquerre, et bataille querron ; Quant DOS l'alon qnerrant, encontrer la devon. fRou.} Esdemetre. [Intercalez Esdemetre, lancer, dans Roland, v. 1567 : ■ Sun bon ceval i ad fait « esdemetre. >] I ^sdenté, part. Ebréché : < Une espée , A un « i;rès, l'a toute esdenlée. » (Estrub. ms. 7996, p. 66.) Esdevenir. [Intercalez Esdevenir. survenir, dans la Chron. des ducs de Normandie, v. 26618: • Ne cura ce peut esdevenir. »] Esdire, v. Egarer. Esprovez sui, tant que eedit^ Ne me puis en nul endroit. /Gaul. d'Eipin. av. 1300.} Ans meDsongiera on devroit interdire De plus parler : mais chaaouns si esdire : Le peuple toi de menBonge hérité, (La Noble Dame, f. 90.} On trouve • lettres esdirées. • (Laur. Gloss. du Dr. fr., et CouL du Labourt, C. G. II, p. 732.) Esdordtsons. [Intercalez Esdordtsom, élour- >- ESF dissement, dans Partonopex, v. 3049: ■ Li rois « revint d'Mrforrfiâofw; Bien s'est radis en ses ar- « cons. ■] Es dos (à), express, adv. Sur le dos, à poil. Or quiert Juno son pastourel, Tout à es dos, aana gehorel, Sans «elle, sans train, et sans bride, Par le monda cbevauce, et ride, Et TelephuB partout demande. (FroUt. Poca.} Esdpecer, v. Dresser, élever. « A lole ire esdrc' ' cie en contre nous. » (Hist. de la S" Croix, p. 8.) — S'psf/recfir contre Dieu. • (Vies des S. S. ms, de Sorb. chif. xïvh, col. 2.) Esdulrc, V. Sortir. Si a mandé par te pais Geni d'armes, A grant compaïgnie. Qu'à lui Tenisscot en aie, Por lui dedenz Rome conduire ; Car delà ne s'osoit esduire. Que il ne Tu de François pris. fUS. 6813, foi. 71 >.} Esduite. [Intercalez Esduite, tuile, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Ese, s. f. Aise. Dedens sa chambre tôt à ese L'enmaine, si racole, et baise. {Fabl. de S. G.) . . . . U sont bras à bras, tôt a ete. (Ibid.) Esé, adj. Aisé, facile. (Brilt. Lois d'Angl. f. 141.) Esement, s. m. Aisance. On a dit d'une armée qui campe: • ....Cil de France.... A Hortemer.... > Pour Yesement des hostez, Sont une nuit illeuc « remez. • (Rou.) Eseuqiteur. [Intercalez Eseuqiteur, exécuteur testamentaire, au Carlulaire du Val Notre-Dame, an. 1274 : « Je vel que il soit rendu par mes eseit- . gt££«rs, lesquieusjeestabliset doins plain pooir € de mes detes paier et de mes forfais amender. >] Esevé , adj. Epuisé de sève. Ou a dit de la manière de cultiver les arbres : Ny le soulfrant languir, ny de soif esevé Ny ëtoulTé dans terre, ains ou d'eaux abreuvé Par canaux te restaure, ou cerne d'un toaaé. (Baif, 338 ".} PovreB d'esprit ont leur cueur eaevei. (CoUerye, p. 81.} Esfoiré, partie. Languissant, traînant : ■ Le • patois perigourdin est brode, traisnantetes/'otVe. • {Ess. de Mont. t. Il, p. 564.} Esfondu. [Intercalez Esfondu, amaigri : • Les « chevaux estoient si esfondut de froit et de . pleuve. » (Froissant, H, 178.)] EsforbL [Intercalez Esforbi, fourbi, dans Girard de Viane, v. 2774 : . Tint Hauteeleire tranchant et . esforbie. •] Esforcement. [Intercalez Esforcement, effort, dans la Ctiron. des ducs de Horm.] Esforcer. [Intercalez Esforcer : 1° Faire effort : » Tant s'esforça que il fu en estant (debout). . (Roncisv. p. 100.) — 2° Renforcer : ■ Ensi estoient ■ les guerres efforchiés de tous costés ens ou « royaume de Franche. - (Froissarl, VU, 331.) — S- User de violence : « Cbils dus de Bretagne avoit • toujours fait double que li contes de Montfort ne > vosist, après son dechiés, elforchier sa cousine ESG — 31 - ESG « et bouter hors de son héritage. • (Id. III, 332.) — A^ Prendre de force : « Quand la vile fu prise et « esforcie des Hainnuiers. » (Id. III, 281.) — 5" Ac- cabler : « Efforciet et oppresset. » (Id. III, 337.) — 6' Violer : « El efforçaient loules dames et pucelles. » — 7" Se renforcer : « Dont s'efforclia renommée à « courir. » (Id. XV, 66.)] Esforcet. [Intercalez Esforcet, plus considéra- ble : « J'o t'en durrai mult esforcet eschange. > (Roland, v. 3714.)] Esforciement. [Intercalez Esforciement, avec effort, vigueur, abondance. Voyez Froissart, éd. Kervyn, II, 18 ; V, 49 ; II, 35.] Esfors. [Intercalez Esfors, V armée : « N'asem- « blereit jamais Caries si grant esfor%, » (Roland, V. 599.) De même dans Froissart (II, 266) : « Armés « vous, car li Escot chevauchent atout leur effort. » — 2» Effort: • Sun cheval brochet, laiset curre à « esforz. • (Roland, v. 1197.) — De même dans Froissart, « à grand effort. » (Froiss. II, 111.)] Esfoudré, partie. Fu la guerre fort esfoudrée Entre le conte et le dauHn. (MS, 68i2, f, 75 «.; Esfous, adj. pL Fous. Famé si fet simples, et dous, Gels qui moult sont fel, et esfous, Gels qui sont fel, et desdaigneus. (MS. 7218, f. 193 «.; Esfranger, t;. EfTiIer. (Oudin.) Esfreed. [Intercalez Esfreed , effrayé , dans Roland, V. 438 : « Li reis Marsilies en fut mult « esfreed. « Renart, v. 631, donne esfraé.'] Esfreedement. [Intercalez Esfreedement.iïiins Roland, v. 2767 : • A Tamirail en vunt esfreede- « ment. »] Esfrei. [Intercalez EsfreU effroi : « Dune sunt « venu à lui ; tuit erent en esfrei. • (Thomas de Canlorbery, 42.) — « Si me puisl Diex aidier, j'en « sui en grant esfroy. » (Berte, c. 116.)] Esfreissement. [Intercalez Esfreissement ^ effroi, dans la Chron. des ducs de Nom. v. 5870.] Esfns, adj. Répandu. « Ne vueillez permettre « que aujourd'hui le sang des Chrestiens soit • cruellement esfm. > (J. d'Aut. An. de Louis XII.) Elsgaheler (s*), v. Se réjouir. Tantost can la poêle bout, Li vilains moult s*en esgahele^ Dist c'en U dreci s'escueUe, En la parfonde ù seut mangier. (MS. 7939 ', f. 45 <.; Esgalter. [Intercalez Esgaiter, guetter, au reg. JJ. 165, p. 175, an. 14il : « Icellui Guichart s'en ala « à tout un baston en les esgaitant et espiant. > Esgaldrine, s. f. Fille de mauvaise vie. Lors me voyant par Rome assez cogneue. Pour n'estre au ranc (ïesgaldrine tenue ; De deux ou trois à poste je me mis, Lesquels estoient les plus fermes amis. (J. du Bell. 488 ^.) Esgard. [Intercalez £s^ard, jugement, sentence, arbitrage : « A Vesgart des barons du règne Fu « penduz Gautierz et sa femme. » (Benoit de S* More, V. 29423.) — « Allons jà au conte Richarl, si nous < meton en son esgart. » (Rou, ms. p. 153.) — « Li « rois et tiex i a s'acordent Au jugementet à Vesgart « Qu'Ysengrin a fait sor Renart (v. 17977). » — On lit aux Assises de Jérusalem, ch. 23 : « Or dit es^ar^ « ou connoissance u est mie une mesme chose : « car Ton fait d'une parolle connoissance de court, « ne esgart peut hom faire d'une parolle, pourquoy « il est clere chose que esgart et connoissance ne • est mie une mesme chose. » [C'est donc un jugement en connaissance de cause.] Esgardement. [Intercalez Esgardement, avis, jugement, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Esgardeure. [Intercalez Esgardeure, manière de regarder, dans le poëme d'Alexis (D. C. III, 92^ : « Joennes et avennans et vermeus et rouvens, De « simple esgardeure^ de biau contenemens. »] Esgardour. [Intercalez Esgardour , arbitre , juge inspecteur, maître juré de différents corps de métiers, des drapiers : Esgardours se disait à Metz.] Esgaré, part. Egaré ^. Dépourvu ^. Troublé ^. * .... Uns hom eswarés Est trop plus lies, s*on U preste .i. manoir Qe ne soit cil qi bien set u manoir. (Vat. n« 1490.) ^ • Personne ne s'en doit àépnriir esgaré d'ayde. » (Percef. III, f. 65 \) — « Esgarée de mary », pour qui a perdu son mari. « Se recommandoit bien à « elle, comme femme esgarée de mary, et de pays, « par les Romains qui sa terre ont destruicte. > (Percef. IV, f. 2! \) ^ « Dame Blanche ot deux fils de son baron, si fu < moult esgarrée après sa mort. » (Contin. de 6. de Tyr, Martène, t. V, col. 750.) [Par suite, désespéré : « Si demoura moult esgarée sans nul confort comme « celle qui ne savoit que elle peuist faire ne que « devenir. » (Froissart, II, 38.) On lit déjà dans Roland (v. 1036) : « En lui meïsme en est mult « esguaret. »] 1" « Ablatif égaré. » (Bourgoing de Orig. voc. vulg.) — 2* « Esgaré de bouche. • (Cotgrave.) — 3* «. Li esgaré de Teroanne. » (Poët. mss. av. 1300.) Esgareter, i;. Couper les jarrets. « Il fist « esgareter tous les chevaux qui menoient leurs « charries. » (Tri. des IX Preux, p. 54 •*) [« Icellui « prieur accorda à iceulxsupplians certaine somme « d'argent pour batre et esjarreter lesdiz Andreaz. » (JJ. 146, p. 338, an. 1394.) — « Lequel valelon dist « que s'il trouvoit le suppliant, il le esgerreteroit « lui et ses bestes. » (JJ. 170, p. 16, an. 1417.) — « Lesquelz compaignons alerent en la maison de « Tassart Dupuys pour les esgarter et affouler. » (JJ. 195, p. 1379, an. 1474.) — « Lesquelz dirent « qu'ilz seroient bien contons qu'icellui Fabre « donnast à Pasquier ung cop sur la jambe, et qu'il « feust esyam dune jambe seulement. » (JJ. 176, p. 182, an. 1442.)] Esgargater (s'), v. S'égosiller. La mauvis, et l'alouete Chante si gay, et s'esgarguete. (Hist. des 111 Mariea.J Esgarrade. [Intercalez Esgarrade, estafilade, en Auvergne, d'après le reg. JJ. 165, page 267, ESG — 32 - ESG an. 1411 : « Une grani esgarrade par le visage, qui « vault autant à dire comme une très grant plaie. »] Esgander, partie. Embucher la bête, la faire rentrer au gîte, au bois. La venaison qui en est esgaudée N'en set esir, quant eUe y est entrée. Garin, dans Du Canfe. sous Gualdui. [Les Picards disent encore s'esgaudir, chasser dans les bois; Torigine est le mot gaut, fait sur rallemand tvaldy forêt.] Esgeler, v. Geler. « Cil Michel tenoyt une verge « en sa main, de qui il touchoit les eauves enlour « paradis ; eles esgelerent ausitost , lors passai « desur les eauves. » (Hist. de la S** Croix, p. 5.) Esgelonner. [Intercalez Esgelonner, au reg. JJ. 128, p. 206, an. 1385 : • Le suppliant veant ainsi « estre aestruit et exillié de son estât et chevance, « comme tout désespéré et courciez se esgelonna « en la rue. •] Esgener, v. Dépouiller, priver^. Léser, frau- der". ^ [« Et nous reguardens en pitié et meus de bone « volenté, ne voulons pasque Teglise fut esgenée des « dons que Ton leur avoit fais. » (Cartulaire de S* Père de Chartres, an. 1322.)] Fils de sang dampné procréez Ne peuvent tenir, ce créez, Par droit, Teritage qui vienne D'aucun ancesseur, qui le tiengne ; Mais de ce qu'avoient tenu, Ains que le fait fut avenu, Dont est le damp, et crime né, N'en doivent pas estre egené, (Coût, de Norm. f, 35 ^.) On lit dans Tanc. Coût, de Normandie : « Ne les < perdront ils pas. > ■ [• Plusieurs gens apportoient du sel en petiz « vaisselez et le mussoient pour nous esgener et « tolir nostre droit. • (JJ. 146, p. 215, air. 1394.) — < En quoy le commun de la dicte ville et du païs « d'environ, qui achate sel en ladicte ville a esté « moult fraudé et egené par lesdiz vendeurs. • (Ord. VI, p. 148, an. 1375.)] Complainte, ou clamour à devise Est monstrance faille à justice En complai^nant de faille injure. Que Vesgene soit fait droiture. (Ibid, f, 54,) On lit dans Tanc. Coût, de Norm. : « Clameur est « quand aulcun montre i\ la justice, en soy com- « plaignant, le tort qui luy a été fait. » Esgoeler. [Intercalez Esgoeler, aux Fabliaux ^I, 240) : « Et voit une vieille truande Qui s'assoreillo « à un buisson... Là s'assoreilie et esgoele. >] Esgommer, v. Oter la gomme. (Oudin.) Esgorgement, s. m. Action d'égorger. (Nicot.) Esgopgeter, v. Egorger. (Nicot, Cotgr., Merlin, Cocaïe, I, 21.) Esgosiller, v. Couper le gosier. [« Fort et « puissant comme ung Herode, Pour esgossiller « grosses oyes. » (Coquillart, Enquête de la Simple et de la Rusée.)] On a dit de révoque de Beauvais, qui combatloit avec Ph.-Auguste, à Bouvines : < Il « amena de sa main plusieurs des ennemis à raison, « ce jour-là, et les donnoit au premier gentilhomme • qu'il trou voit à égosiller, ou prendre prisonnier, « luy en resignant toute Texecution. » (Essais de Mont. 1. 1, p. 441.) Esgosser, v. Sainne passent, la ville assieent, Qui lors estoil bel atermée. De deus paire de murs fermée ; Tout soient il ore esgossez^ El de deux paire de fossez Soufisanment parfonz, et lez. (G. Guiart, f, 85 *.) Esgot. [Intercalez Esgot, au reg. JJ. 124, p. 357, an. 1361 : « Oudit usaige peuent prendre la « fouchiere et les racines d'icelies erachier et fau- « chier à quelconques ferremens qu'il leur plaira, « hors Yesgot des chesnes. »] Esgouer (s'), v. Se dégoûter de nourriture. (Oudin, Cotgrave.) Esgousser, v. Ecosser. (Oud.) Esgoute, s. m. Goutte. Sa char est maint leu desroule ; Si sans en chiet, par maint esgoute. [MS. T2i8f f. 3 ^.) Esgoutement, s. m. Action d'égoutter. (Cotgr.) Esgouter (s'), v. [Dans Rutebeuf (132), le sens est cesser de couler : • J'aing mieux fontaine qui • soronde. Que celé qu'en estei %'esgoute. » Au Ménagier (II, 5), c'est faire écouler goutte à goutte : « Vuidiez i'eaue et après les mettez esgouter, »] Ces soudoiers ramenleuz Sont o les autres esmeuz, Qui o monseur Thybaul ^'esgoutent ; Serrez vers le moulin s'aroutent. (G. Guiart, f, 206 ^.} Calaisiens, Normanz, HoUandois, Dont les .ii. nés es fronz e>*e8goutent. En rorgueiUeuse nef se boulent. [Ibid, f. 3iO K) Esgouteur, s. m. Qui égoutte. (Cotgr. Oud.) Esgoutille, s. f. Petite gouttière. (Oud. Cotgr.) Esgoutterie, s. f, « Droit i'esgouttene » sur un héritage, dans Bout. Som. Rur. notes, p. 118. Esgraffer. [Intercalez Esgraffer, égratiener : « Le suppliant mist icellui Quenivet soubzTui, et « lors ledit Quenivet Vesgraffa au visage. > (JJ. 189, p. 41, an. 1455.) Esgramier, t;. Lamenter. Or est malade, or est saine. Or se siet, or ne veut seoir, Or no veut nul home veoir, Or Tuet, or ne le veut mie. Or se loe, or s*esgramie, (MS. 7615, 1, f, 107 K) Esgrapillié, part. Egratigné. On a dit de Pyrame apercevant les traces du lion qui avoit déchiré le voile de Thisbé : Esgrapilliée voit Tareine. Pinme et Tblsbë. MS. de S. G. fol. 100, R* coL S. Esgrener. [Intercalez Esgrener , ébrécher : « Es deux barons nen ot que corecier; Bien se « requièrent li hardi chevalier ; De lor espées font ■ esgrener Tacier, Et les vers elmes embarer et « trenchier. » (Raoul de Cambrai, 176.) Au figuré, dans Deschamps : < Envie le ronge et esgraine. »] ESH -; Esgreaolre , i. f. Cage pour instruire les oiseaux. (Oudin.) Esgrette. [Intercalez Etgrette, héron blanc à aigrette, au reg. iJ. 191, p. 171, an. 1455.] Esgrever, v. Grever, léser. • Renoocens ■ que nous ne puissions dire, nous, ne la dite ■ église eslre pour (» esgrevée > dans un titre de la terre de S" Palaye en 1338, vidimé en 1493. Esgrifter. [intercalez Esgriffer, égraligner, au reg. JJ. 97, p. 396, an. 1367 : > Lequel Rifart bâti, • feri et esgriffa ledit Colin de mains et de poirisen • la teste et par le visage. >] Esgrifure, t. f. Egratignure. [• Lui fist une • esgrifure ou esgratigaeore sur le nez. ■ (JJ. 199, p. 1, an. 1463.)} Ans dens le depederent, ausl comnio un navel ; Hea ainsois de la teste me Ireaent maint chevel ; Et Qrent, de lor graue, mainte eigrifure laide. Fib). USS. da B. D- 7118, fol. 343, R* eoL 1. Esgrin. [Intercalez Esgrin , comme egrun , légume aigre : ■ Nulz ne peut eslre regratiers à ■ Paris de Truitou d'esprln, c'est assavoir d'aulx ou ■ d'ongnons, d'eschaillongnes et de toute manière ■ de tel esgrin, s'il n'acheté le mestier du roy. > (Statut de 1412, au liv. I des Statuts, fol. 38 ■.)] Esgrounlr. [Intepcalez Esgrounir, murmurer, dans Froissart, X, 258 : > Allés tout secrélemenl, • sans sonner mot, ne tousser, ne etgrougnir. ■ — De même dans Renart le Nouvel, v. 7474 : ■ Renardiaus atant s'esgrouni Tous se teurent et il • parla. ■] Esgrunier, [Intercalez Esgrunier, ébrécher, réduire en grains : • Cruist li acers, oe brii^et ne « s'esgrunie. » (Roland, v. 2303.) — Il est dit de l'aimant, dans un bestiaire us. (D. C. VI, 526 *) : • yais ctiil qui depechier la veulent, maus de fer ■ brisîer la seulent. Quant en sancde bouc est lem- • pr^. En itelleguisseest eiffruTte£. ■] Esguet. [Intercalez Esguet, embuscade, au reg. JJ. 189, page 322, an. 1459 : ■ El eulx six armez se • misrent en esguet en ung lien, ou ilz savoient • que le suppliant devoit retourner. ■] Esgulere, s. f. Aiguière. (Villon, Repues fran- ches, p. 20.) Esguilhade, EsgnilHer. [Intercalez Esguil- hade, Esguiliier, aiguillon : ■ Donna ung grand > coup sur l'espaule de Vesguilhade qu'il tenoit. • (JJ. 187, p. 332, an. 1457.) — . Une place.... conle- • nantsix toises de long en manière A'esguillier ■ (c'est'à-dire en forme de pointe)... > (1468, Compte du Domaine, DicL des droits seig. du duc. d'OrféansdeL. C. deD.)] Eshals. On a dit de la S" Vierge : Douce con mils. Plus blanche que gresiu*. Vos cuers gentix Fins, et dous, et vrais, Est li «ntraie, "il garist clers et lais, (WiU. lÀ Vin.} •- ESJ Eshanché, part. Déhanché. (Nicot et Oudin.) PJn cheval éhanché a une hanche plus haute que autre : > Entre les autres avoit ungescuier dou ■ duch de Boui^ongne, desous qui ses cbevaulz < estoit eshanches. • (Froissart, IX, 362.}] Eshancher, v. Déhancher. (Honet, Oud. Cotgr.) Eshancheure , s. f. Action de déhancher. (Oudin, Cotgrave.) Eshardir, v. Enhardir. Je ne m'os tant eahcwdir. Certes, douce dame chiere. Que TOUS voiBe descouvrir Hon cuer, en nule manière. {Val. n< 1490.1 Eshaucler. [Intercalez £s/iaucier, dans Thomas le Martyr, 33 : • Quand vit que il n'aura l'amur al • rei Henri, Az piez lui est chait ; si lui cria merci ; ■ Fait l'a e ethaucié, ço conut e gehi. ■] Eshendlr , Eshendlssement. [Intercalez Eshendir, Eshendissement, au reg. JJ. 126, p. ^, an. 138'i : ■ Lui (suppliant] maintenu desordeiiée- • ment oudit lieu, ainsi que pour vouloir faire • eshendissement oadil taH. *] Eslierber, v. Empoisonner. (Co^ave, Oudin.) [Voir ENHERBEn.] Eshichié, adj. Déchiqueté, découpé. On lit aux statuts de l'ordre de la Couronne d'Epines (D. C. sous Poulainia) : ■ Ils auront chausses noires, et « pourront eslre semeiées, ou à soulerstrenchiés, ■ ou esfitc/ites, mais qu'ils soient de noir cuir. ■ Eshider. [Intercalez Eshidei-, épouvanter, comme enhider : ■ Tout ce veirent li compagnon > qui là esloient, dont il furent durement eshidé. • (Froissart, VI, 179.) — . Et sali hors tous eshidé», ■ sans ordenance et sans avis. • (Id. IX, 28.)] Esliontément, adv. Effrontément. (Oud. Cotgr.) • La puissance, dîsoil Cœsar, grand docteur en • ceste matière, médiocrement exercée, conserve • tout; mais qui commande indifféremment, et • eshontement, n'est ny aymé, ni asseuré. • (Sag. de Charron, p. 423.) • Vit on jamais tant d'incestes ■ éhontement Aeboriiez. • (Pasq. Rech. p. 398.) Es)ainber. [Intercalez Esjamber, enjamber : ■ Comme le supplianl voutoit esjamber la forme . pour y aller. . (JJ. 148, p. 170, an. 1393.)] Esiauger, Esjaugeuiv [Intercalez Esjavger, Esjaugeur, au reg. JJ. 209, p. 9, an. 1484 : . Mor- • nain revisileur et esjaugeur des mesures et poix ■ es baillaiges de Caen et Constantin;... que c'es- ■ toit son office de revisiter et esjauger poix el > mesures es marchez. ■] Esll. [Intercalez Esil. vinaigre, dans Garin le Loherain (D. C. t. III, 758') - Mes le sablons, et li « vins et Vesil L'eost esteint, si s'en feust entre- . mis. "] Es|oulr, V. Réjouir*, r.-liciter, qu'on a dit con- jouir ■. Secourir ■=. Ce mol, dans S. Bern., répond à exsultare, gratulari, gaudere, tœlificare. ESK — 34 — ESL ^ « Plus m'esjouitf plus me plaist la lecture. > (Apol. pour Hérod. p. 452.) . . . Quant tel cose dire oï, MerveiUa sent, et esgot. (Ph, Mouskes,] Ce m*a le cuer eagaui de chanter. (Adans H Boçus,) Et de cestuy, pas ne s^esjoye. (Villon, p. 44.) Du maintien de la nourrice, Qu'eUe ne soit sotte, ne nice, Mais ait bon pis, soit lie, et gaie, Jeune jolie, et se retgaie : Que son lait sur Tongle se tiengne. (E. Desch.) Car fins amans fait vivre, et resjoir. [Ch. du D* Thibaut,) ^ On lit dans S. Bern. Serm. fr. p. 109, esjoions {gratulemur.) *^0n a dit de Tarrière-garde de Charlemagne trahie et accablée par les ennemis : Ha Dieux ! qu'or n*es pooit oïr ; Li rois, pour aus à reêgoir, 1 fut revenus, tout le cors. Si leur euist fait gent secors. (Ph. Mouskes.) Cowt'GAisoN : Esjoiat (S. Bern. Serm. fr. p. 8.) — Esjoions (Ibid. p. 109.) — Esjoist (Ibid. p. 274.) — Esjoil is') (Ibid. p. 169.) — fisjote- vos (Ibid. p. 85.) — Esjorat (s') (Ibid page 269.) — Esjossissons pour réjouissons- nous (Ibid. p. 61.) Esjouissancey s. f. Réjouissance, joie. (Nicot, Monet, Rob. Est. et Cotgrave.) Un grand devin, tost après la naissance Du nouveau duc^ à roraclo s'enquit, Pourc^uoy le jour qu'entre nous il nasquit, De neige il cheust, en tous Ueux, abondance : Pour vous donner, dit le Dieu, cognoissance, Qu*oncques nul jour estre tant ne rec^uit Marqué de blanc, pour devoir et acquit D'éterniser si grande eyouissance, MeUia de S. Gelais, p. 16, •ur ta natsance du duc de Bretapie. Esjouissement, s. m. Divertissement, plaisir. « Grand bien me iii, elresjouissement. » (E. Desch.) Variantes : EsJOissEMENT. S. Bern. Serm. fr. MSS. p. 46. — EsjOYESSEMENT. Ibid. page 200. — Esjouissement. L'Âniant rendu Cordel. p. 577. Eskapeler, v. Broyer, hacher^ cbapeler. Cil est assés mains qu'aisies Qi englot chou c'en li maske ; U premiers n'a fait fors eskapeler, (Jeiiparti, Vat. i490.) Eskardé, part. Regardé. En regardant vos beautés, Dont naissent mi desirier, K'ainc ne vinc mes iex proier, Vos gens cors, d*estre eskardés. (Adans li Gievenci.) Eskekler. [Intercalez Eskekier, marqueterie en échiquier, dans Floire et Blancheflor (v. 1179) : « La sous-sele est d*un paile cier, Très bien ovre à « eskekier, »] Et^kené. [Intercalez Eskené , vulgairement échinéy excédé de fatigue : « Aval la vile vil un « home... Maigre, remis et eskené. » (Mir. de Coinci, D. G. lll, 85 «.)] Elskerisseeur. [Intercalez Eskerisseeur^ au Livre Rouge d'Abbeville (f. 29 *) : « Chil qui claime « doit premiers venir ad sains devant le visconte « et devant le maieur et les eskevins^ et en leur « présence doit baillie^ sa vouerie et sen droit de « chele querele à sen campion, et li autres au suen. « et doit jurer li campions par le dit de Veskeris- • seeur, que li vescuens et li maires i mêleront au « jour. »] Esklec. [Intercalez EskieCy butin, profit, comme eschec : « Son eskiec lor départ li rois. > (Floire et Blancheflor, v. 131.)] Eskleker. [Intercalez Eskieker, enlever, au roi Guillaume, page 152 : « De Taumosniere et des • besans Que li gela li marceans Et li aigles li « eskieka, »] Esklelleur. [Intercalez Eskielleur^ comme eschelleur, habile à Tescalade, dans Froissart, t. VII, p. 411.] Eskiermie. [Intercalez Eskiermie, comme escremie, escrime, dans Flore et Jeanne (page 51) : « Or sont li doi chevalier venu ù Y eskiermie^... et « s*entresacent le sa ne de lor cors as espées « Irençans. »] Eskignier, t;. Remuer Téchine. Et si ne fine d^eskignier, Car li roigne le fait mangier. (Poët. mss. av, iSOO.) Eskipeson, s. f. Vivres : « Et aura aussi ledit « duc pour luy et toutes lesdites gens convenable « eskipeson pur leur passage en mer. » (Preuves de THist. de Bretagne, II, col. 220, an. 1379.)] Eslacer, v. [Lire esfacer, effacer.] Quant verdure passe, Et nature faut, Et colors eslace^ Et vieUece essaut, Li donoiemcns pou vaut, Do char froide, et de cuer chaut. (Gaces Brûlés.) Eslaguoir, s. m. Instrument propre à élaguer. (Oudin, Gotgrave.) Eslainde, s. f. Machine à jeler des pierres. (Oudin, Gotgrave.) « J'ay vu en l'église de Goustance « une pièce de bois industrieusement assemblée, « ce que Ton dit avoir servi en bâtissant Teglise, « laquelle pièce ou instrument ils appellent encores « eslainde, qui semble avoir servi à porter des « pierres, de bas en haut, d'autant que la queue de « cet instrument est plus large que le bout, où Ton « attachoit le couillart, vuidant les pierres'^qui se « dévoient jetter dans les forteresses assiégées. » (Fauch. desOrig. liv. II, p. 118.) Eslais, s. [L'écuyer armé chevalier faisait « sun « eslais, > en lançant au galop son cheval devant les spectateurs de son adoubement. Dans Roland, le sens est plus général : « Laschet la resne, mult « suvent Tesperonet, Fait sun eslais veant cent « milie humes » ('2996.) Eslais est la forme verbale de eslaisser. Par suite, il signifie élan.] « Adonc « esperonnerent leurs chevaux de grand randon ; « et s'en vindrent Tun surTautre, de plein eslais. » (Froiss. III, p. 159.) • Se ferirent, de plains eslais, « dedans iceux Anglois, et d'un hardy courage, et « grand voulenté. » (Monstr. II, fol. 46 '.) Aucunes amcs, à estais. Qui orent fet lor penitance. En Paradis vont, sans doutance. (MS. 1218, f. 60 ^.) Eslaisser (s'), v. S'élancer. [« Lesquels deux ESL - S5 — ESL « mastins se eslaissierent et coururent à iceulx « moutons, et les foudroierent et séparèrent. > (JJ. 174, p. 293, an. 1429.)] Si s'eslaiase à la porte droit. (Parton. de Bl.) Vira le chief de son cheral, Contre un cheralier s^ealaissa, (Brttt.) .... Chascun son cheval eslaiMe, (Blanc h.) Au seneschal B*est eslaUsié, Ferir le quide de Tespié. f Flaire et Blanchef.) Vers le valet s^est eslaissié. (Ihid,) Willaume vers lui s'eslessa. (Rou.) Eslan (en), express, adv. Dans Tannée. [L*éty- molo^e donne in intus illum annum ; il v a deux mots de même sens, comme dans aiijourd hui.'] On a dit de Louis VI, roi de France : FeUpres U Qus premerains, Fu al vivant son père à Rains Enoins, et couronne porta : .XL. rois cis fera, Mais en eslan li meskai, Quar jus de son ceval kei. (Ph, Mousk.) Mais eji eslan s'entr'acorderent, Par les haus clers qui s'en roeslerent. (Ibid.) Eslancer, v. Lancer^. Elever^. ^ « Eslancer un cerf, un cheval. » (Cotgrave.) " Ki s*umelie^ moult s'eslance. (Ph, MouskJ Eslangoury, pari. Languissant, langoureux. (Oudin, Cotgrave.) Eslangnetté, adj. terme de blason. « Les • autres avoient une faisse eslanguettée de blanc, « el de noir. » (Froiss. liv. IL p. 219.) Eslansansion, s. f. « Eslansansion de lems, » laps de temps, prescription. (Mod. et Racio, f. 235'.) Eslarde. [Intercalez fs/ard^ , au reg. JJ. 205, p. 163, an. 1478: « Dng gros baston en façon d'un « levier ou eslarde d'une charrette. »] Eslargessement. [Intercalez EslargessemenU délai: « Icellui Guerart et ses diz complices se « estoient meffaiz... de mil livres à apliquier à nous « pour cause d*un eslargessement à lui fait par « noslre bailli d*Amiens, pour ce qu'il se deusteslre « présentez en l'habit lays, et il se présenta en habit « de clerc en déclinant nostre juridiction. > (JJ. 75, p. 530, an. 1346.)] Eslarair, v. Donner, faire des largesses^. Croî- tre, étendre ■. * Pourquoy demeures à saisir Ce que IMeu te veult eslargirf fBrtit.) On lit au sujet des libéralités de François I" pour ses maîtresses : « Bien leur donnoit, et elargissoit • ses liberalitez; car toute femme d'amour, soit « petite, soit grande, aime qu'on luy donne. » (Brant. Cap. fr. II, p. 7.) — [« Et à le pryere le signeur « de Labreth et des Gascons, li avoit li rois eslargi « celle grasce. » (Froissart, VII, 5.)] De là, s'eslar- gir s'employoit pour • faire le libéral » ou le deve- nir. [« Si se Usent grans recognissances et s'eslargi « li rois de quanqu'il peut faire pour l'amour de « ses frères. » (Froiss. VIII, 240.)] — « Un homme « bien riche, et avaricieux fut contraint, bon gré, « malgré qu'il en eul de s*eslargir. » (Des Ace. LU.) ^ S. Bern. Serm. fr. M3S. p. iSO, a dît: « Estre « alaise, » dilatatur. « Quand le jour fut eslargy « environ soleil levant. » (Monstr. I, fol. 148'.) — « Offre à presler aux Veniciens cinquante mil du- « cats ; en oullre, les faire se eslargir jusques à « trois cent mil florins. » (Lett. de LouisXII, vol. ÏU, p. 3.) — [Et vos devez de la terre eslargir. » (Garin, l, 90.)] De là, s'eslargir signifie se donner carrière, s'émanciper, prendre la liberté. L'auteur recom- mande aux femmes de ne point hésiter, devant le monde, à faire ce que leurs maris commandent : « Mais je ne dy mie que, quant vous serez privée- « ment seul à seul, vous vous pouvez bien eslargir « de dire, ou faire plus vostre volonté, selon ce que « vous saurez sa manière. » (Le Chev. de la Tour, Inslr. à ses filles, fol. 35*.)— • Le dit ambassadeur « s^sgm^^s/ar(/i jusques à dire. » (Mém. de Du Bell. liv. V, fol. 150'.) — [Par extension, il signifie encore : l** Se mettre à 1 aise , élre suffisamment approvisionné: « Leurs deux osts conjoints ne se « pourroient pourveoir de vivres ne euls eslargir. » (Froiss. Xlï, 125.) — 2* Se donner pleine liberté: « Avint que li chevaliers ala s'eslargir de parler « audit bourgois. » (Id. VI, 27.)] On a dit aussi « s'eslargir de paroles, » se répandre en discours. « Adonc rire extrême, et le despit que le dict Tho- « maseust, le feist eslargir de paroles^ selon la « vanité de son couraige. » (Hist. de J. Boucic. liv. III, p. 353.) Le sens de eslargir, mettre hors de prison, est dans Froissart, VI, 67 : « Il leur eslargi « leurs prisons et les flst délivrer. » On lit aussi dans la Bibl. de l'Ec. des Chartes (4- série , Il , 69) : < Le dit Jehan en donnant la caution quand il fut « eslargi. »] Eslargissement , s. m. [Mise en liberté: « Après ledit eslargissement et la dite caution ainsi « donnée. » (Bibl. des Chartes, 4* série, II, 69.)] — « Briser le eslargissement de sa prison , » c'est-à- dire manquer aux conditions imposées quand on obtient son élargissement. (Voy. Chron. fr. de Nan- gis, sous Tan 1344.) Eslasement. [Intercalez Eslasement , faute pour esbasement ^ dans une charte de Metz, an. 1243, Du Cange, III, p. 18* : « Nous avons fait paix • dou bestenz, qui estoit entre nous de r^s/asem^n^ « des fossez dou chastel de Gonflans. »] Eslatement, s. m. Lisez esbatetnent^ joie. .... Je dois présentement Veoir le contencment, De la très douce contrée De France la renomée, Dont mieulx vauldray grandement D*onnour et d*eslalement. (Eust, Dcsch.J Eslavasse. [Intercalez Eslavasse, lavasse: « Se « il avenoit que li yauue dudit biés s*encreussent « par cslavasses , ou en autre manière par quoy • fi habitant y fuessent damagiet, lidis religieux... « seront tenus de rompre Tescluse. » (JJ. 53, p. 50, an. 1313.)] Eslavement. [Intert?nlez Eslavement , lotion , dans la Chron. des ducs ue Normandie.] ESL Eslaver. [Intercalez Ës/av^r : 1* Purifier, dans Butebeuf ; 2° défricher, au reg. JJ- 173, p. 335, an. 1425 : • Icellui Perrin dist it 1 exposant que c'estoit • grant honte à lui de se venter qu'il avoit eslavé ■ le jour plus de demi arpent de bois,... que il en ■ copperoit plus en un jour que l'exposant n'en ■ estaveroit en deux. ■] 1. Esle. [Intercalez Este, aïeule, dans un céré- monial français, cité par Du Cange, sous Heriotum : • Le premier doit avoir les armes de l'esU, le trois ■ de lui et le quart les armes de la suzesle. >} 2. Esle. [Intercalez fs/e, aile de logis, au cart. deLagny, fol. 237, an. 1394: • Quatre pintes de ■ vin sur un chacun lavernier vendant vin àdestail ■ en ladite foire et es esles et appartenances d'i- « celle. •] Eslectemeiit, s. m. Choix, élection. Des prodommea anciens, n'a duIe cure : ReboutQzsi Eslecture, 8. Choix, élection, dans Pasquier, Lett. 111, p. 667. On lit eslieture (Ëust. Desch.) Esleechler. [Intercalez Esleechier, se réjouir, dans le Pèlerinage de Gulleville(DuCange, IV.ll'l: ■ El de quanques sans vous fait ai. Vous deuschies ■ plus esleechier, Che me samble, que courouchier. * De même dans Froissart (V, 461] : • Vous avés grant « cose et bien raison de vous esleechier. »] Esleger. [Intercalez Esleger, paier, dans Ro- land, v. 1151 : ■ Mais asespéesTcstuverales/epej-. • — ■ Que as espées ne seit einz eslegiet. * (Id. 759.) De même dans Flore et Blancheflor {v. 1293) : < Cou ■ que ces pris de cesL mangier seroil legier à este- . gier. -] Eslepas. [Intercalez Eslepas, en eslepas, sur le champ, dans Partonopex, v. 9217, 9805, etc.] Eslese. [Intercalez Ëslese, aleze, drap plié en double pour garnir un lit de malade : • Deux draps ■ à lit et une estese de drap linge. * (JJ. 175, p. 346, an. 1485.}] Eslete. [Intercalez Eslete, choix , aux Preuves de l'Hist. de Bretagne, I, col. 1181, an. 1303 : . Cinc ■ censlivrées de rente ù Veslete de ladite Katerjne. ■] Esleu. [Intercalez Esleu: i° Choisi; [<■ Les mes- ■ sagers] qui bon chevalier sont, prudhome et . esleu. • (Saxons, c. XXVIII.) - 2* Evêqueélu : . Et ■ ot lie/feus de Biauvais la disme des clers de par - i'apostole. - (Chr. de Bains, p. 90.) — 3* Elus: [Assistants élvs des commissaires royaux pour la levée des aides. Ils répartissaient les tailles et avaient la garde des deniers qui en provenaient. Ils avaient été institués, lors des états généraux de 135G, par une ordonnance du mois de mars. En 1372, Charles V les transforme en fonctionnaires royaux, tout en leur conservant leur nom. Us for- mèrent alors dans des circonscriptions déterminées un tribunal chaîné de répartir certains impôts et déjuger les procès afférents i\ cette répartition. En décembre 1625, leurs ofllces furent supprimés et remplacés par un office de conseiller du roi élu.] i- ESL Eslevable, adj. Qui se peut lever. (Oudin.) Eslevace, s. f. Lavasse. [Voir Esutasse.] .... Puis celle eslevace 5e départait aoudainemeot. Faisant l'eaue des flums plus basse : Poil dure chose violent. (Éuxl. Deich.) Eslevé, adj. Fier. Mais avoir vueil femme benigoe, Hiuable, simple, po oopariée. Bien besongnaDt, pou ealeuée ; Juene, et cEaste de bouche et maios. (E. Desch.) Eslevéeutent, adv. Hautement: • Afin que « ceux qui surmontoient les autres se eslevéement < que nul autre mondain ne les peust humilier, < fussent par eux mesmes réprimés en humilité < sous Dieu, et ramenez à coguoissance de leur « fraelle puissance. • (Al. Chart. l'Espér. p. 323.) Eslevement, s. m. Elëvement, élévation. (Bob. Estienne.) — [Merveillus li eslevement de la mer. ■] (Lib. psalmorum, fol. 136.) Eslever, V. Enlever, retirer*. Soulever'. Ac- croître *=. * Tu ea la Toataine, et la S>* piscine Qui toE pochiez eaieve, par la vertu divine- us. ms. lai. m. Prie à ton âl qu'il nous entende. Et nous ealeve De l'ordure qu'aporta Eve. Quant de la pomme osla la sere. (US. 7S18, f. 338 ".} fPar suite, se délivrer, accoucher: ■ Aprèsceque ■ ladite Guillemette fu cheue la seconde fois, s'en • ala... et trois jours après ladite Guillemette se • eslevaé'aa enfant, laquelle estoit tout nouvel- • lement grosse. • (JJ- L'>7, p. 151, an. lîOl.) — • IceDe femme enfouit son enfant en l'un des bouts • de la granche où elle s'en estoit eslevée et accou- . chée. • (JJ. 197, p. 229, an. 1472.)] ■ Ce fist les Flamena enlever. [MS. 68iS, fol. 66 ".) [Par suite, provoquer: • Robers d'Artois qui tou- < tes ces coses avoit attisées et ^/ev^£s. • (Froiss. Il, 444.)] ■ Cil etlieve son hontage, Qui par force, et par outrage, Vuet d'amora joir. (GMeberl de Bei-Ttevillc.) [Ce mot signifie encore : 1° Lever un cerf (Froiss. XI, 105) ; 2° Eloigner : . C'estoit grant chose à esle- • wer leconted'Erby horsduroyaulmedeFrance. - (Id. XVI, 162.) - 3- S'élever : . Li cris et li haros • comment à monter et à eslever moult grans. ■ (III, 140.) — 4° Se soulever de joie : ■ Quand le conta ■ d'Erby veï l'archevesque de Cantorbie venir de- « vers luy, tout le cœur lui esleva. • (Id-, XVI, 163.)] Eslevure. [Intercalez Eslevure, relief, dans rinv. des Joyaux d'Edouard I" (an. 1297) : - Item < un autre petit dorei ouvred d'ymages pourlraites ■ sans eslevure. ■] Esllcon. [Intercalez Esliçon : 1* Elite, dans Ph. Mouskes, V, 25615: • La revinrent cil d'Avignon, • Tout li plus sa^o à esliçon. • De même dans Froissart{Vlll, 204) : • Mes y envoyoit tous les jours • li rois de France, gens, tousàesiifondesmilleurs • de son royaume. ■ — 2" Election : ■ Et pour ijou ESL — 37 - ESL « faire sans tençon I mistli rois à esliçon De ses « conte et de ses dus. • (Pb. Mouskes, v. 3572.)] Esllder. [Intercalez Eslider, glisser, au reg. JJ. 127, p. 26, an. 1385: « Lequel exposant marcha « ouUresoubz le cop, et ne fut point atlaint du fer, « mais tant seulement du manche par la teste en « eslidant. »] Eslienné, adj. Lié, attaché. • En toy se asseu- « rent ceux que les ceps et les manicles tiennent « esliennez es ténèbres des prisons. > (Âl. Chart. l'Esp. p. 331.) Esliesser, v. Se réjouir, s'égayer^. Féliciter". S'exalter, se glorifier*^. ^ « Quant vit les François regarder Engloiz , et « bessier les testes, il leur dit haultement, pensez « de vous eslecieTj et vous souvegne de Dieu. • (Hist. de B. Du Guesclin, par Ménard , p. 527.) — « H*est advis que vous avez grand raison de vous « eliesser, combien que la journée ne soit tournée « à vostre gré : car vous avez aujourdhuy conquis « le haut nom de prouesse. » (Froiss. liv. I, p. 197.) .... Nostre Dame présenta Son fU à offrande par non, Es mains del vieUart Simeon, Ki forment 8*en eslaiça, [Ph. Mousk.) .... Petis biens diseteux esléecc, (VilL cT Amiens.) ' On lit dans S. Bern. p. 23 : « A la mémoire de « ton habondant suatisme {suavitatis)^ reuperont « (eructabunt) et de ta justice s'esleceront. » ^ S. Bern. p. 24, reproche à Thomme qui s'^s- « lient désormais sor terre pues k'il volt ko Deus « est devenuiz petiz. » Esllgance, $. f. Allégeance, soulagement. Fine amors en espérance M*a mis, et donc voloir De chanter par esliqance Des maus que me fait avoir Celé qui bien à pooir D'-amenuisier ma grevance. (Gilléb, de Bern,) Esligement, s. m. Allégement. Vo granz beautez me guerroie Si griefment. Se je n^i esligement, Por vous morrai. (Perrin (TAngecourt,) Esliglble, adj. Qui peut être élu. (Cotgr. Oud.) Esllnder, v. Lancer. Parquoi aus chaiUoz eslinder Qu'il font souvent entr*eus cheoir Et à leur quarriaus asseoir, Sus visages nuz, et sus cos, Seuent trop miex biser leur cos. (G. (xuiart, f. 3i6 ^,) Eslingoeres, s. f. Longes, courroies : « Aura « cheval ensellé d*une selle souiTesante à doux « estriers, et sera garnie de borrelez, couverz de « mailles de hauberl, et de cendal, et eslingoeres « de cuer, et de mailles de haubert, garnies souffe- • samment. » (Preuv. de THist. de Bret. p. 1639, an. 1309.) Eslingour. [Intercalez Eslingour^ frondeur, au gloss. 7692.] Esllngue , [Intercalez Eslingue , fronde , au gloss. 7692.] Eslipper. [Intercalez Eslipper, glisser, dans Froissart (IX, 339) : « Li flers de glave coula oultre « à l'autre lés et ne se prist point à la plate d*achier « mais eslippa amont en coulant tout oultre le « camail et l'y entra ou col et l'y coppa la vainne « orginal. > Comparez l'anglais slip."] Esllre, V. Elire, choisir. En cel fruit a tant de valeur Ke nus rien n*en porroit esHgier: Car de tous maus puet alegier. [Ùhans, du O* Thib.) On disoit : « A tout eslire », comme nous disons « à tout prendre. » Or i a moult rice abeie, Ki de tous les biens est garnie, Et est en grant autorité, Et la gUse en grant dignité Et de canter, et de bien lire, I siert on bien, à tout eslire, La mère Dieu, et son cier fil. (Ph, Mousk,) [On lit dans Roland (v. 275) : « Car m'eslise% un « oaron de ma marche. » Il signifie aussi entendre^ concevoir : « Or si me proie que je le mete de latin « en romans sans rime; par ço que teus set de « lettre qui de latin ne le seust eslire, » (Livre de Turpin, P. Paris, Catalogue des nss. de la Bibl. du Roi, î, 214.)] Eslis, part, et adj. Choisi, exquis. Plus chier aroie a mengier fres fromage, Qu'estre afamez en coste mes eslis. (Vat. n^ 1522.) Amours est de tel pris, Nulz n'en doit estre saisis, S'il n'est courtois, et gentiex, Et de hardement esliex. (Jeu parti.) On lit eslieus, dans une autre copie qui est au r 1490. En la terre fist amener, Trestous esliez à labourer, .C. mU vilains, et chevaliers En fist mener .xxx. milUers. (Brut.) On lil esliz au ms. Bombarde. — Les eslis étaient les élus, les saints : Douz Diex, qui jugier nous vendras, Et à chascun son droit rendras, Fais nous, par ta pitié, toz estre Avoec les eslis, à U destre. (MS, 72i8, f, 222 K) Esliseur, s, m. Electeur. [Froissart, II, 345.] « En cetui an mourut le roy d'Almaigne ; si s'assem- « hleretii les eliseurs k Couloigne. > (Chr. S* Den. t. Il, f. 121 *».) « Les esliseurs de Tempire, et autres « princes. » (Math, de Coucy, Hist. de Ch. VII, 714.) Eslisieres, s. m. Celui qui choisit. [Cas sujet du précédent.] Li menestreus ki est disieres, II doit, par droit, estre eslisieres De cascun, selon cou k'il vault. (Poët, av. i300.) Esllt Dieu, s, m. Elu de Dieu, saint. Tuit Eslit'Dieu, toutes eslites, Qui coroues avez ataintes, En gloire tuit saint, toutes saintes. (MS, 7218, f, i42 K) Esli te, S. 1* Volonté: « Un mois je vous doins « Tostel Irestout à voslre ^sZt^^. » (Berte, coupl. 54.) A eslite signifie au choix, dans Eust. Deschamps et dans le Testament de Jean de Meung (210) : « De ces « deux choses sunt homme et femme à eslite. > — ESL — 38 — ESL « Comédien de eslite royale » est un comédien de la troupe choisie du roi ; Henrv le grand farceur et comédien, en 1629, « prenoit la qualité de come- « dien de Yeslite royale, et fut un de ceux dont le « nom parut dans les requestes, et autres pièces « du procès intenté par les comédiens de l eslite « royale contre les maîtres de la confrairie de la « Passion, au sujet de Tbostel de Bourgogne. » (Beauch. Rech. des Th. III, p. 342.) Eslitément, adv. Distinctement. Si Fesgarde ententivement Gongnut le bien eslitément, (Fabl. de S, G,) Esllz (arbres). Peut-être « arbres d'élève, » arbres montans. « Quiconque picque,feue,etbauve « sur flegardy il fourfait amende de cinq sols, et si « couppe, ou abbat branches d'arbres esliz^ sur « iceluy flegard, il eschiet en amende de soixante « sols. » (Coût, de Bailleux-ou-Mont, N. C. G. 1. 1, page 449 ^.) Eslize, adj\ au f. Aplatie, maigre. Vous nous y oyez nuds, sans chemise, Et nostre face si eslize, Et tous languis de povreté. (Monst, J, f, 32B K) Comparez elisety aplanir, en termes de monnoie. Eslochement, s. m. Secousse, ébranlement^. Dislocation ■. ^ Sur le premier sens, voyez Colgr. Oud. " Pour la seconde signification, voyez les Essais de Mont. t. II, p. 691. Eslocher , v. Secouer , ébranler ^. Branler, remuer*. Déboîter, disloquer ^. ^ Sur le premier sens, voyez Borel, Nicot, Cotgr. et Rob. Est. — [« Pour ce que le suppliant vit que « le petit Jehan s*efforçoit de courir sus à icellui « Nicolin, il eslocha ledit espieu et en frapa ledit « petit Jehan. » (JJ. 179, p. 60, an. 1447.)] Neptune s'en venoit, d'un soufle véhément, De la terre elocher le massif fondement. (Baïf, f. Si \) Quand la fierté de sa rigueur mignarde. Elouche un traict de mépris offencé. (L. Caron, f. 8,J ° [« Les clous de quoy les planches de la nef « estoient attachiez estoient tous eslochez. » (Join.)] Sur ces piUiera fut ceste tour estable, Par très longtemps ; or la voy eslochter; Pourquoy. pour ce que j'ay Teu dochier Le cnastelam. (Ettst. DeschJ ^ La jambe tant ly eslocha, Que désormais touz temps clocha. fH. des III Maries.) fc Icellui Colin feri d'une massue que il tenoit « ledit Jehan si grand coj^ sur l'un de ses bras que « il en ot ledit bras froissié et eslossié. > (JJ. 150, p. 277, an. 13%.)] Esloignance^ s. f. Eloignement, fuite, délaL Partir voel de vostre gent, Par Tostre esloignance. [Ch, du C^ Thib,) « Soit enquis de alloignaunte de jours, en « arrerissement de droiture. » (Brit. L. d'Angl. 38'.) Esloing, Esloage, Eslongement , etc. Délai, retard*. Distance^. Eloignement *^. Prolon- gement '^. *" [N'y querés nulles eslonges. (Froiss. IX, 329.)] .... Auprès d*eulx, comme en travers, Venoient à petittes allongnes. (Vig. de Ch, VII, II, iSS) Au bourgois a dit^ sans aloigne, [Fabl, de S, G.) Mené son ost, sans point ^'aloine. (Borel,) « Cecy disoient les chevaliers au roy pour donner « alonge. » (Hist. de Loys III, d. de Bourbon, 183.) « Toutes ces dissimulations, et esloing de parler « aux ambassadeurs. » (J. d'Aut. An. Louis XII, 9.) " « Voyant Yesloing de son chemin, et la haste « de son message. » (J. d'Aut. An. de Louis XII, 8.) ^ Vostre prochain, et triste eslongnement Ont de nos pleurs versé si largement, Qu'eUes en sont légères et tanes. (M. de S. Gl. SO.) ** « Prouesses qui seroient longues à raconter, et « si sevoii eslongement de nostre hystoire. » (Tri. des IX Preux, p. 73, col. 2.) Esloingner, v. Eloigner, écarter ^. Quitter ■. Prolonger, allonger*^. Terme de monnoie"*. ^ [« Près est de Deu des règnes del ciel ; Par nule « guise ne s'en volt esluiner. » (S* Alexis, 36.) — « Quant li rois de France et se grosse route furent « eslongiet le ville d'Abbeville. » (Froiss. v. 40.) — De môme aux Miracles de Coinci (D. C. III, 30*) : « Moine devint, chen est la sou me Par le conseil « du bon preudoume; Pour le siècle plus eslongier, « Bertauder flst et rouoignier Son chief qu'avoit « blont et poli. »] .... Pour d*enfer Tesperit esloingner. Avoir au coeur ferme contrition. (Ùl. Marot, p, 380,) " [On disait aussi eslongier une personne, s'en éloigner, rabandonner. (Froissart, II, 43.)] Cette contrainte d'esloigner votre cour. (EaY. de Théoph. III* part. p. t08. C*est en ce sens qu*on disoit : « Monnoyes por* « tées, en eslongnant la plus prochaine monnoye^ • (Ord. y, p. 251.) Le passage suivant assure le sens : « Quiconques est trouvé portant telle monnoie dé- « fendue^ ou autre métail d*or, ou doré, scachez « que, s'il est trouvé ce portant, le dos tourné en « allant contre la prochaine monnoye du seigneur « dessous qui il est trouvé, il chet en la peine, et « amende. » (Bout. Som. rur. p. 281.) Cordes desmeUent, veUes tendent, A la terre eslingnier étendent. (Rou,) Certes amors 1 pour fol se doit tenir, Ki de vous se part, et est estongans : Jà faites vous le dolerex joians. (Gaut. d'Arg,) « ^*orent mie eslongié la ville une lieue et demie, « quant ilencontrerentlachevauchie des François. • (Viilehard. page 168.) « Mettre hors, et eslonger de « luy. » (J. Le Fev. de S. Remy, Hist. de CharlesVI, page 68.) ^ [« Que vous eslongeroie la matere. » (Froissart, t. II, 60.)] « Se dire et raconter vous voulloye, par « noms, et surnoms, les barons, chevaliers, « escuyers, et nobles qui, a ceste journée, mouru- « rent, trop poulroye eslongier la matière. » (J. Le Fevre de S. Remy, Hist. de Charles VI, p. 97.) « Le « chevalier qui désirant estoit d'accomplir son veu, « le va si fort estraindre qu'il luy flst le col eslon- « gner deux pousses. » (Percef. I, fol. 153 '.) ESM -3 Ezechias lors Tivoit, Qui de Judée rois estoit, Qni (le .xv. ans vie aloigna, Fourca qa'Mueraiient plouro. (Bniî.) [11 signifie aossi priver de : - Elle se veoit esloti- • gié de consel et ae conrors. • (Froissart, V, 176.)J 1' « Od alonge le fief » lorsqu'un seigneur, qui a un vassal direct ou immédiat, reçoit un autre Tassai duquel relève le vassal direct. ■ Cornent fief • peveut alûngier, et raprocbîer les seigneurs, • selonclacoustumedeBiauvoisins. -(Beaumanoir, ch. 47, p. 262.) 2* Le glaive est eslotigné lorsque dans les jo&les le chevalier retire sa lance en arrière, pour porter un coup à son adversaire. (Lanc. du Lac, III, i. S '*.) Esloardlr, v. Etourdir. [• Lequel suppliant • cuidaat que il ne feust que eslourdé du clieoir. > (fi. 132, page 37, an. 1387.) — « Le suppliant avoit • esté très-bien balu de tant de cops orbes qu'il en . esloil tout eslûurdii. . (JJ. 163. p. 100, an. 1408.)] La maladie lie toiimaDt, me preaaant, reod ma teste étourdie. Port. ikaaUt Jamln, roi. 13. 499.; EsloQrdlssement, s. m. Etourdissement. (Oudiu, Colgrave.) Esloyauter, v. Prouver sa loyauté par le com- bat singulier ; « Si vous prie que vous me donnez • jour, eu vostre court, de le contredire, pour moy • ealoyauter contre celluy qui si osera monstrer, • soit sergent, ou chevalier. • (Laucelot du Lac, 1. 1, folio 9 •-) Eslniser, v. Perdre. ■ Esluiser le lems. * («s. 6812, foL 80 ^) Esmage, s. m. Droit seigneurial, usité en Bre- tagne. (Uorice, Hist. de Bret. préf. p. 15.) Esmagre. • Ce c'est beuf ou lièvre soit estnagre < on poucher dedans l'eaue, et garde que, à celle > heure, tu ayesprins tou fauleon, et mis sceure- • ment sur le poing, et soit trempé la chair en la • tierce eaue. ■ (Hodus et Racio, fol. 68, R°.) Esmai. [Intercalez Esmai, émoi, dans Couci, l XIV : •■ Car trop m'aura grevé Ire et eamai qui • m'est au cuer prochaine. > — De même dans Berte (7* couplet) ; • Forment lui duell li cuers, • moût fut en grant esmai. > C'est le substantif verbal de eimaier.'] E^smatance, 5. f. Trouble, agitation. Voyez Symonsd'Âutieet M^^' Andrieus contredis, dans le Kec. des Poët. mss. av. 1300 ; Partonopex de Bloiset la Chron. des ducs de Normandie. [On trouve encore dans les anciens textes l'adjectif esmaiable et le substantif £smaiem£ns.] Esmaier. [Intercalez Esmaier, effrayer : < Pur • orgoillus veintre et esmaier. ■ (Roland, v. 2211.) — ■ Et cbe esmaia durement chiaux de la ville. ■ froissart, III, 366.)] Esmall, 8. nt. Email *. Sorte d'écusson '. ESM * [• Et cil vert haume à or et à esmai. • (Roncis- vals, p. 79.)] Tout plein de pierreB à eimat. (Ph. Moutkes./ Epinglei tailliez & esmaulx. (E. Deaeh.) ■Espèce d'écusson, avec une devise ou autre mar- que, qui pendoit à quelque ordre de chevalerie. « Les chevaliers de l'ordre de l'EIoille devoien l por- ■ ter continuellement un annel entoar la verge, ■ auquel sera escrit leur nom, et surnom : ouquel ■ annel aura un esm4iil plat vermeil, en Yetmail, - une esloile blanche. . (Ord. II, p. 465.) Voy. Petit J. de Saintré, p. 625. Les hérauts d'armes porloieni aussi un e&mail, comme une marque distinctive. ■ Alla ledit grand ecuyer quérir un esmail d'un • petit héraut qui estoit à monseigneur l'admirai. > {Mem. de Comines, p. 279.) Les officiers de l'écurie du roi avoient la même marque distinctive et on l'appeloit • Vesmail royal. > < Un chevaucheur < d'escurie feut déposé de son office, et sur un ' echafaull, par un des autres chevaucheurs, luy > fut arrache l'esmail royal. ■ (J. d'Auton, Ann. de Louis XII, [iagel47.) Esmalllë, adj. Emaillé. [> Un anoel d'or dont ■ la verge est esmaillée et y a escript en la vei^e : ■ c'est mou désir. • (Laborde, Emaux, p. 345.]] Freete à donner l'eBchantitlon, À quelque grobisannQiJfé, CoDlreraisant l'eBmerillon. {Coqttill. p. i05.,' ■ S'il flert de baston ferré comme bourdon, dix ■ livres : d'un baston non ferré, trente sols ; et d'un < coup de poing, garni d'un anneau, ou autrement, • sans armures esmaiUez, dix livres. • (Coût, de Tûurnehem, N. C. G. 1. 1, p. 454, col. 2.) EsmalIIerte. [Intercalez £'5mai//me, ouvrages d'émaux, au reg. Jï. 169, p. 526, an. 1417:* Lequel ■ de Gennes ne Tu oncques de mestier ; mais estoit ■ tant subtif et Imaginatif que il faisoit... orfavre- • ries d'or et argent, esmat//Ëri£5 et autres choses « comme se il eust esté maistre. •] Esmance. [intercalez Esmatice, 1* Opinion : ■ Et bien le cuident par esmance. Qu'il ne fu pas ( d'itel semblanceLi blans chevaliersque il virent. ■ — 2° Simulacre : < Le suppliant voulant obvier au ■ péril... flstesmanCË d'un espieu qu'il lenoit, saus ■ navrer aucunement icellui Jaquel. > (JJ. 284, p. 248, an. 1452.)] Esmancher, v. Estropier. (Brvt, f. m '.} Oi se tient Berengiers por fol. Quant il i vient sans te craisset ; Au retorner arrier se met. Au feu en va toz esmoiicAiei. (MS. 73i8, f. Ï47 '.} Esmanchon. [Intercalez Esmanchon, manche- ron de la charrue : • Icellui Jehannin avoit par plu- ■ sieurs foîz la charrue du suppliant levée en hault ■ sur les esmanckons. • (JJ. 130, p. 17, an. 1388.)] Esmande. [Intercalez Esmande, amende, au Cartulaire de S. Michel du Désert, an. 1270 : < Et ■ en ouslre en aient pris, heu ou recehu esmande < de sept solz et sex deniers. •] ESM Esmaner, v. Tirer, ôler. [Voir Emaner.] Nus, de son boa seignor. S'il l'aime pu unor, N'e doit pranre, ne traire SQanque il li dorrait, e qnsnque li ponoit Etmaner. ne Ton traire N'est anua qui riena ne lait. (P. du Vil. mt.dei Esmanklés, s. m. p. Hanclio(s. Esmaragde, s. Emeraude. (Harbod. col. 1646.) Esmarbré, adj. PéinM. « De paor, a le cuer . esmarbré. • (ms. 72i8, fol. 79 ".) Esmarmeler, v. Mettre en pièces, comme en marmelade. (Oudio, Cotgrave.) Esmarri, a^. Uarri, arfligé*. Elonné, émer- veillé». *Si m'ait Diex, Robera Atiria, Je croie k'il soit moût etman*. (Poit. av. ISÛO.J On a dit de la S" Viei^ assistant à la passion de J. Cb. : Peame, dolente, et etmarrie. (Nançii.) N'eu sont mie liei, Kiaz gont si eamarriez. {GuU. H Vignere».} Sus Âlcotene mal roua prouvez, One TOB mari ne nB*ez ; L^ide chose eat de son roarr Laissier à l'uia tout esmar]/. (E. Desch.) * ■ El cil le regardent, se le virent si bêle qui en . furent tôt esman. * (ws. 7989 ', fol. 77 ■.) Esmayetnent. [Intercalez Esmayement, action de planter le mai : < Lorsque l'une des filles dudit ■ exposant nommée Johannelte vit ledit Caronche), ■ elle li dit que la nuit S. Nicolay, il l'avoit esmayée c et mis sur leur maison une branche de seur, en ■ disant qu'il n'avoit mie bien fait de ce faire, et ■ qu'elle n'estoit mie femme à qui l'on deust faire ■ telz esmayemens ne tels dérisions, et que elle • n'estoit mie puante, ainsin que ledit seur le signi- - fioit. • {iî. 99, p. 17. an. 13117.)] Esmayer, v. Donner le mai. [11 se plantait un autre jour que la premier de ce mois. Voir l'article précédent.] On a dit du -si^ de Compiégne : ■ Entretemps se firent plusieurs escarmouches ■ le premier jour de may approchant. H" Hector « liaslard de Bourbon mande aux assiégez que, le ■ jiiur de may, les iroit esmayer ; et pourtant, le • dit jour de may monta achevai. ■ (Honstr. v. I, folio 204 ''.) Un poëte dit à une dame qu'il lui veut donner le rameau d'or d'Enée : Car ODC nul ne vous emaya. [M. de S. Gelai», p. 140.) Voyez ËMMATOLER cï-dessus. Esme, s. f. Désir, intention *. Estimation, juge- ment". Sentimenf^. [Il signifie aussi poids : • Lesquelz marchans tiennent secrètement en ■*lenrs hoslelz pluseurs autres granz et greignieurs • poisqu'ilz appellent esmes... pour esmer leurs ■ :aenrée3. > (JJ. 169, p. 150, an. 1415.)] ■n ue leur chault de FaiUir àleursomM. [Us Uarg.SSS.) A son etme a anquea [allli. (Part, de Bloit.) ESM 'En revenant, firent leuremw. Où Jbeau Cnst recbut bapteame : Ce tut au fleuve de Jourdain, (ff. de* Troie Marie*.} Tontes mentez, et faillei A voa etmet. [Ui Uarg. f. 9i.) «J'en diray ma hetmèe. [E. Deach.} 1° * En tous eitnes, > à tout prendre, à tout estimer. Cea trois estolent veslua de mesmes. De jacquettes_, et parement Comme Dunois, en tous etmet. Sans diflérence aucunement. (V. de CharUt VII, II, 76./ 2° ■ A belle esme de pals, • c'est-à-dire à vue de pays, à estimation de lieu. • La neige se congela ■ de sorte que les chevaux avoient une peine infinie ■ à en tirer leurs jambes, et il nous fallut tra- ■ cer le chemin, et aller à belle esme depaU. ■ (Lett. de Pasq. t. III, p. 291.) On dit en Languedoc a bel eyme, dans le mftme sens. (Voy. Borel.) 3* ■ Mettre esme, > estimer le nombre, évaluer. En ï aaaembla tant qvareeme, Que nus homa n'i aeust mètre etme. (Bal. de Quaréme.) Esmecher, v. Enlever la mèche. (Oud. Cotgr.) Esmée, s. f. Mouvement, tentation. n eatoit présent A l'armée. Et a veoir faire les aprouches, Ou en la première etmie T (ut de vaillaos escarmouches. (Vig. de Ch. VII, H.} Esmer, Estimer, évaluer*. Viser". Estimer, faire cas "=. * Or voua diray du aaint bapteame De Jbeau Criât, ai comme Je l'e«*ne ; L'euvangille, qui est bien voire. Nous en fait une granl mémoire. {H. de* IIl Marie».) ■ Entrèrent en mer, à tout très grand navire et ■ estolent bien esme% k 24 mille hommes, que de ■ pié, que de cheval. • (Chron. îr. us. deNangJs, sous l'an 1340.) .... Dex mist tant de biens en li. Que nus n'en porrolt aatmer. (Poêt. av. iSOO.) .XX. en i eut si com iaetme. fPh. Mouik.) ' ■ Elle qui tend à ferir son coup qu'elle a eimé. ■ (Les XV Joyes du Mariages, p. 23J [• Le suppliant • qui estoit couroucié et eschauffe, tira son coustel, ■ ...duquel il esma et cuida ferir sa ditte femme. • (JJ. 162, p. 191, an. 1408.)] B Pour son bien un chacun l'etmoU. (E. Deseh.) Esmeraude, s. m. Emeraude. [■ Faire pure ■ esmeralde en plomb encassuner. ■ (Thomas de Cantorbery, 138.)] Variante* .- ESMERAUDE. Clém. Marot, p. 548. - ESUA- RAODl. HarboduB, art 7, col. 1646. — &MBRAUODE. Rab. 1. 1, p. 42. - EsHBRAUX. Chron. S. Den. II, r. 19*. Esmerandln, adj. Qui est d'émeraude, qui appartient à l'émeraude. (Colgr. Oud.) On trouve • gemme esmeraudine, > dans les Epith. de Hart. de la Porte. Esmeré, adj. Pur, précieux, excellent. > Che- - valier esmeré. • (Chron. fr. ms. de Nangis.) - A ■ louenge, et à gloire de Robert noble comte « d'Artois de chevalerie exmer^Ë. • (Ibid.) S'il voit le roge or, et l'araent eimeré. Pvin b ItadiMN, MM Ssmerart, D. C ESM ^41 — ESM L'aive U doneat li bactn, Qui sont d'or esmeréf et fin. [Parton. de BU) Bone amor fine, esmesrée. (Rch, de le Piei-e, f. 19 ^.) Esmereanlx, s. m. pi. Pièce d*artil1erie. De canons, de pierres, et carreaulx, D'espingales, du feu second, D'engins, de traye, d*eêmereaulx, Ou*ilz départent, quant ilz s'en y ont. (E. Desch,] Esmeréement, adv. Parfaitement. Onques beautez ne flst si son pooir D'estre en ne lui très etméréement Corn ele a fait, en son trôs bêle cors gens. [Li ChastelJ Esmerellon , s. m. Eroerillon , femelle do faucon sesalon. [* Comme Taloe qui ne puet Devant • Yesmerillon durer. » (La Charrette, v. 2744.)] Plus doit redouder félon, Que Taloe VesmerelUm, (Roufins de CorbieJ • L'espervier, ou esmerlion, » (Assis, de Jerus. p. 2)2.) N Plus désire bataille que or (In nemangon, • Ne déduit de pucele ne vol d*esmerillon. » (Chans. d'Antioche, Vllî, 272.)] Esmerillonné, adi. Vif, perçant. « Comble « tant hautement élevé qu'il sembloit excéder les • cieux, auquel nul œil humain, tant fut esmeril- « lonné, ne sçeut jamais atteindre. > (Alect. Rom. folio 20 •.) Doulx yeulx, indes, eimeriUonSf Doulx yeulx empanez de sagettes. L'Amant rendu Cordel. p. 582. Esmerillonner, v. Rendre vif, éveillé. (Colgr.) Esmerveillable, adj. Merveilleux, admirable. (Rob. Est., Cotgr.) « En iceux, nous trouvons des • actes de prouesses plus esmerveillables , sans « comparaison. » (Apol. pour Hérod. préf. p. 22; voy. Percef. vol. IV, fol. iOv) [On lit dans Jean de Heung, Testament, v. 1921 : • Toutes les euvres « Dieu sont trop esmerveillables. »] Esmerveillementy s. m. Surprise, élonne- ment. (Rob. Est.) « De ce fut moult esmerveillé le « chevalier ; mais son esmerveillement luy doubla « en peu d'heures. » (Percef. VI, f. 50**.) [Un lit au Testament de J. de Meung, v. 1240 : • Voiz comme « elles se chaucent bien et faitiscement ; voiz du « col en amont grant esmerveillement. »] Esmervelllcp (s'), v. S'étonner. [« E chascuns • d'els aveit l'un Taltre reguardé; Dune s^esmer- « veilla mult li bers qu'il n'unt parlé. » (Thomas de Cantorbery, 138.)] « En émerveillant », par élonne- ment, par méprise, (ms. 7218, f. 3**.) Esmestrier. [îulercalez Esmestrier, se rendre maître : « Pour esmestrier la mer, les alans et « venans entrant ou havene de TEscluse. » (Froiss. X, 364.) De même à la page 400 : « Pour plus afoi- • blir et esmestrier le demorant des sigueurs de « France. »] Esmen, partie. Mis en mouvement, en marche, acheminé. [Ce participe est déjà dans la Chanson des Saxons (XX): « Qui plus ont esmeû h\ tanson et « l'envie. »] • Cil qui enlendoit à aler à Paris : « après che gue il est esmeus, oit nouveles par « lesquelles il li conviengne hastivement passer VI. « Paris, ou tourner autre chemin. » (Beaumanoir, page 200.) « Nuls bouchers, ni autres personnes, « puisque le bestail sera esmeu, amener au marché, « ne pourront aller au devant des denrées meues à « venir au marché vendre. » (Ord. t. II, p. 362.) Esmeudre. [Intercalez fsmetidr^, émoudre, au reg. JJ. 190, p. 139, an. 1460 : « Le suppliant se « party de sa borde ou habitation pour aller esmeu- « dre sa coignée à la foi^ge de Pey. » De même au reg. JJ. 167, p. 402, an. 1414 : « Le suppliant faisoit « esmoldre une forces. » On lit déjà dans Roncis- vals, p. 80: « Franzois destreignirent à leur brans « esmovluz. »] Esmeut s. m. Excrémens des oiseaux de proie. [« Comme une arondelle eust jeté de son esmeut « sur luy. » (Amyot, Plut. Œuvres mêlées, I, 405.)] Variantee : Esmeult. Modus, f. 69*». — Esmut. Rab. t. IV, Ê. 282. — EsMOUT. Clotgrave. — Esmutissement. Oudin. — SMEUTissEMENT. Fouill. Fauc. f. 24 *>. - EsMUiB. Id. r. 81 ^ ESMEUTE. Id. f. 33 ». Esmeute. [Intercalez Esmeute, émeute, dans Froissart, III, 81: « Li noise et li esmeute de le ville • s*esleva. » De même dans Varin, arch. de Reims (III, 216» an. 1362): « En li promettant que jamais « telle esmuete ne seroit faite contre li. > Esmeutin. [Intercalez Esmeutin, émeute, dans Froissart, Vil, 345 : « Si tost qu'il entendi le huée < et V esmeutin, il desploya sa bannière et dist. »] Esmeutir, v. Fieuter, en parlant des oiseaux de vol ^. Cracher ■. ^ L'escoufle prie sa mère d'aller trouver le geai ; elle s'en excuse : Ne sai comment U proierai, Maintes foiz a saUi son ni. Et sor ses oiseax esmelti. (FabL ms. de S, G.) • Se levé, crache, esmetitit, et se mouche. (C.Maroty379.) Esmler, v. Mettre en pièces, proprement en mies. De la maçue, qui pesa, Le fiert tel cop en la caboce ; Ce ne fu pas por lever boce, Ains esmie quant qu'il ataint : Cil fu mors, la face li taint, Quar la mort Tangoisse, et sousprent. [MS. 12i8, iS.J Esmiettement, s, m. Action d'émietter. (Cotg.) Esmieure, s, f. Action d'émietter. (Cotgr. Oud.) Esmle\Tre, adj. Mièvre. Trop me grieve Que ma meschiene est si esniievre De mon argent issi gaster ; Mais clc me puet si naster, Qu'ele n'aura, de tout cest mois, Au feu cun petitet de pois. (MS. 12i8, f. Si9 «.; Esminage, s. m. Droit sur les grains mesurés h Tesmine. (Chorier, Hist. de Dauphiné, page 214.) [Voyez aussi les Ord. IX, p. 100, an. 1348.] Esmlne, s. f. Sorte de mesure. Esminotte est le diminutif. (Cotg. ; Coût. Gén. I, 857.) Voir Emne. Esmiolre. [Intercalez Esmtotr^, au Gloss. 4120, an. VMS: « Micalorium, esmioire vel frazeure, et « derivalur a mica. »] Esmocheor. [Intercalez Esmocheor, émou- ) ESM — 42 — ESM cboir, dans Renart, v. 13520 : « Biau sire , ce ni*a « fet Renart, Et encore m*a il pis fet. Mon esmocheor « m*a toloit, Dont m'a malement tempesté. »] fismochier. [latercalez Esmochier, émoucher, dans Renart, V. 14924: < Ne li laira pas aprochier, « Au bastoQ se 6el €WiO€liief\ »] Esmoier. [Intercalez Esmoierj être en peine, oomme esmaier: « Le jpavageur ou coustumler qui « est commis à recevoir la coustume ou acquit de « ta ville de Tremblay dist à icellui Adam que point « ne se esmoiast de ses vaches. » (JJ« 145, p. 156, an. 1393.)] Esmoignier, v. Couper, mutiler. (Gotgr.) On deveroit Tome esmoignier^ Ki 6û langue torne à isesdire. (PoëU av. 1300,) Esmollumens, s. m. pi. Emolumens. Voyez Ord. t. V, p. 676. [Froissart, Vllï, 266.] Esmolu, part. Usé, épuisé. Prince, bon fait veoir la contenance De ces joueurs, et comme cbascun tance, <}uaiit son argent est un peu esmolu ; Èi maugriant, dit chascun sa sentence. fEu9t. Desch.J Esmondement , s. m. Action d*émonder. (Ctolgrave.) Esmoûder, t. Briser, arracher. [« Quar la % 4Rort, qui les bons ^smonefe , A or pris Fun des ^ bons du monde. » (Rutebeuf, 88.)] Maisons ardent, riles crabacent Très et chevrons parmi eamondent. Festes, et couvertures fondent, (ù. Guiart, fol, 40 ^.J Haubers faussent, bacinez fondent, Escuz luisans à or esmotident. (Id. fol. S3i ^./ Esmondeur, s. m. (Colgrave.) Esmorceler, v. Morceler. (Oud., Cotgr.) — < Furent les pièces ei^morcillées ik divers princes. » (Leu. de Pasq. p. 557.) Esmorche, s. f. Amorce, app&t^. Action vive^. ^ Voyez Oudin et Cotgrave. Amour prend là ses feux^ et trouve de Vesmorchôf Voulant brûler les dieux, pour allumer sa torche. Poës. irAnuMl. kaolin, p. 138. " Mais je veux bien congnoistre les paillards. Qui, avec toy, feirent si chaude esmorche. [Marot, p. 39,) Puis un serpent me vient au corps saisir. Dont bien souvent oontraint suis de choisir Chemin plus long, pour éviter Xesmarche. Gouset, Bill. t. XI. p. Ï12. Esmorchement, s. m. Amorce. (Honet.) Esmorcher, v. Amorcer. (Contes d'Eutrapel , p. 175.) Esmorre, v. Emoudre, aiguiser. Mes couteax est bien esmolus, Ge r fis bien esmorre à la forge. (FabL ms. de S. G.) •Esmotaeur. [Intercalez Esmotaeur, au reg. JJ. 80, p. 444, an. 1351 : « Cum uno magno baculo, « vocato âd partes esmotaeur^ ...nisus fuit eundem ' « percutere. »] Esmoteler, t;. Emotter. Casser les mottes d'un cbamp. (Oud. et Cotgr.) Esmotouer. [Intercniezfsmotou^r: « Tribula, • esmotouer^ vel nerse. » (Gloss. 7692.)] Esmouchall, s. m. Emoucboir. (Oud., Cotgr.) Voy. Rab. Ilï, p. 98. Esmonché, adj. Vif, alerte. « Gay, alésée, « bien e$mouché. » (Comiillart.) — « Jeunes haires « esmouchetez. » (Rab. V, p. 90.) EsmouchemeuSf s. m. pi. Embûches, endroit où on est musses caché : « Pour oe, firent repostail- « les, et esmouchemens ; » eo latin : in prœdictis latebant insidiis. (Du Cange, sous Reposilus.) Esmoucher, v. Chasser les mouches^. Se- couer, remuer". Elaguer^. Tuer**. A Trahis estes, cbascun le pense ; Car vers vous cbascun se devine, Par vos chevaliers de cuy»ne, Qui sont delez vous au coucher : Se bien seussiez eâmoucher. Hors d'avec vous les getissiez. (MS, 08 i 2, fol. 69 ^,) * Es tu féru de Taguillon et mouche, Dont Gapido vrnys amoureux ewmmcAe./Cj'e/iji, p. ^i,) Ainsi, s'esmoucher signifloit se remuer^ s*émou- voir: Puis tout soubdain, sans gramnent ^''esmoucherf Il a diné, et payé sa deapence. //dL p, 57.) La nuict n*ont faict que penser, et veiUer, Par quoy se sont si matin esmouchées, (Id, p. 79.J ^ Près de lui se treuve une route^... Qui est bien lar^e, et alignée, Et par dessus bien esmouchêe. (G. de la Bigne, f. i03 *.) ^ Nous disons encore : être mouché d*un coup de fusil : Li versé maugré eus s*acouchent, François, Memanz i esmouchent, (G. Guiart, fol. 241 ^^ Esmouchete, s. f. Ombelle des herbes. (Monet, Oudin et Cotgrave.) Esmoucheter, v. Jtfoueheter. « Faisoit des Ioib « bien valloir sa braguette, et la feist au dessus « esmoucheter de broderie, à la romaoicque. j» (Rab. II, p. 192.) Esmouchettes, s. f. pi. Mouchettes. (Oudin.) Voy. aussi la Coût, de Valenciennes, C. G. II, p. 257. Esmouchler, v. Moucher^. Excroquer*. ^ « Il e (Coquillart, p. 119.) -*- « Sire, il me « feri de ses armes esmoulues, et me donna coups, « et colées dont cuir creva. » (Ord. I , p. 257.) — « Bien entendu que, soubs le nom de tels bâtons « d'armes émoulues^ sont compris arcq arbaleste , « arcq ù la main, blomet, maillez de plomb. > (CouL de Haynaut, CL G. II, p. 60\) — « Sangd'ar- « mes esmoUie$ ^ > pour blessure faite avec des nrmes tranchantes. (Pérard, Hisl. de Bourg, p. 460, an. 1246.) Esmonter. [Intercalez Esmouter, lever le droit de mouture y au reg. Jl. 165, p. 268, an. 1411: « Lequel prestre dist au meunier qu*il esmoutast « ou prist moulture de Guillaume de Banquemare « qui lors mouloit ; auquel il respondi qu*i1 estoit -« bien tost de Tesmouter ou moulturer, et qu'il « n*aToit à peine moulu. »] Esmouvement, «. m. Mouvement, agitation, secousse^. Emeute, soulèvement". Excitation^. ^ « Si grands croUemens , et si grans esmouve- ■ mens de terre furent que a peu que le palais , et « le trésor ne churent. » (Chr. de S. Den. 1, f. 167 *».) ■ [« Jugiés à mort pour esmouvement de com- • mun. » (FroisMrt, X, 198.)] — « Pour ce gue « plusieurs riotes sont meues en la marchandise, « pour Vesmouvement d'aucuns vendeurs. » (Ord. V, p. 358, an. 1370.) ^ [« Par Vesmouvement et faux enort de ce Huon t le Espensier. » (Proissart, II, 30.)] — • Che estoit « droictement esmouvement de guerre. > (Beauma- noir, p. 171.) — [Il signifie aussi expédition mili- taire : « A ceste guerre et esmouvement rend! grant « peine li rois Phelippes. » (Froiss. V, 119.)] Esmouvens. [Intercalez esmouvefiSj querel- leur, au reç. JJ. 100, p. 914, an. 1370: « Icellui « Bisot, qui estoit homs de grant langage eiesmou- • vens^ parlast au dit marchant plusieurs fois de « grosses paroles. »] Esmouvep, v. Emouvoir, ébranler. Enmuev- vre, dans S. Bernard, répond à excitare : Par escouter, Et disputer, Ce qu'il peut dire ; Je fis dever, De Vesmouver, Par contredire : Mais j*eu du pire. (Bloi. des Faulces Amow*8, p. 902.) Esmonvenr, s. m. Celui qui excite, qui sou- lève, en bonne et en mauvaise part. « Pour aug- « menter le service de Dieu, et pour maintenir la « foy, desquelles choses mon dit seigneur fut « tousiours principal esmouveur. » (Math. deCoucy, Hist. de Ch. VII, p. 677.) — « Les principaulx es- « mouveux d'icelles communes. » (Le Fev. S* Remy, Hist. de Charles VI, p. 31.) Esmonvoir, v. Provoquer, exiler^. Acheminer, mettre en mouvement*. Détourner^. S'échauffer, s'émouvoir **. ^ [On disait aussi : • Il eust esmeu la mains pour « le frapper. » {Cart. de Lagny, fol. 40, an. 1433,)] — « Si commença sa lance a nocher celéement, et « les deux chevaliers gui avoient tournez leurs « visaiges celle part, prîndrent à cryer, sire cheva- « lier, prenez vostre lance, qui me a esmeu ^ et « vous appareillez de la jouste. » (Percef. VI, fol. 106 •.) — « Esmeut grande guerre contre le roy. » (Chron. S. Den. ï, fol. 241 \) ■ [< Li amîrals qui trestouz les esmut. » (Roland, str. 197.)] — « Esmouvoir sa gent, une armée, » et simplement esmouvoir, pour entrer en guerre , se mettre en campagne ou en marche. < Esmouvoir \di « venaison, » faire lever, faire partir le gibier. (Voy. Percef. vol. VI, fol. 46-.) ^ Enfin, s'émouvoir a quelquefois signifia « se « détourner » : Chier fils, vueiUes toy esmouvoir, A courre avec les jouvencelles. (Eust. Desch.J [Il signifie encore : 1* Engager : « El disent que « il conseil d*Engleterre esmeuissenl leur roi k che « que il passastla mer. » (Froissant, II, 384.) — 2^* Soulever : « Comment il peuist esmouvoir les « Londriens contre le roy. » (Id. t. XVI, 8.) — 3» Irriter: • Ainsli disent pour lui esmouvoir et « escauffer. • (Froiss. II, 250.) — Au moyen : !• Se mettre en mouvement: « Et vit la bataille le roy « d'Espaigne un petit esmovoir, » (Id. 206.) — 2* Partir: « Adont % esmut li rois de France. » (V, 369.) — 3* S'élever : * Par quelle manière les guerres « s^esmurent. » (II, 3 ) — 4* S'ouvrir : « Ses pJaies « s'^smwrenf tellement .et si le ragraverent que il « ne vesqui point depuis longuement. » (ïd. IV, 162.) — 5* S'inquiéter: « Pour quoi ils s'esmou- « voient et s'en mérencolioient. » (Id. II, 414.)] Esmoy, s. m. Trouble, émotion, agitation., cha- grin. (Voyez EsM Al.) « Socratte ....eust trente jours « à ruminer, et digérer le décret de sa mort^ ce « qu'il fit sans esmoy, altération, voirre sans aucun « effort. » (Sag. de Charron, p. 377.) Helast flUe de Tair, qui sens, ainsy que moy, Dans les prisons d'amour ton ame détenue, Compagne de mon mal, assiste mon etnoy. Et reponds à mes cris, qu*est elle devenue. Regnkr, Plainte à la suito daa Satinas. [« Et estoient en grant esmoi des paroles que le m cardinal lor avoit dit. » {Chr. de Rains, p. 117.)] Esmoyep, v. Troubler*. Affliger". Effrayer^. Informer"*. (Voir Esmaier.) * Amant trop ont enmais, Pour ce doivent estre esmaié, Qu*il n*ait en lor faiz, n*en lor diz, Rien dont puisse estre repris. (Monios, Vat. i490.) Plus esmoyer ne me peult nul esmoy. Los Mari;, de la Uarg, 1. 160. « L'epbore qui coupa si rudement les deux cordes « que Phrinys avoit adjoutées à la musique, ne « s'esmoye pas, si elle en vaut mieux, ou si les « accords en sont mieux remplis. > (Eas. de Mont. 1. 1, p. 162.) * Ainsy disoit Phœbus, en s'esmaycmtf Et d'aise grand, hautement s*esgayant. fMarg. de la M,) ESN — 44 — ESP Ce me fait trop esmaier^ Quant nous morrons, k'amors sera ûnée. {Ch. du C^ Th.J ^ De dix me fait seul le nombre esmayer. (Melin, iOi.) ^ ^ \{ n'y a aucune chose approchante des dites « calomnies ; je m'esmayerai diligemment d*où « elles sont sorties. » (Uénu de Sully, t. VIll, p. 51.) « Encores que j*eusse bon droit, et fusse deman- « deur» si ne laissois-je pas avoir besoin de conseil, « et de m'esinayer qui esloit Tavocat de Poictiers « qui avoit le plus grant bruit. » (Bouchet, Serées, liv. ï, p. 319.) Esmucete. [Intercalez Esmticete, mouchettes, au glossaire latin fr. 7679 : « Mucatorium, gallice « esmucete. »] Esmudle, adj. Mondes ! plain de corruption, Te voi, d'abomination ; Trop est faus qui en toi se fie : Les liens jues de trahison. Par ta vaine parmecion, Dont ame n'est fors esmudie. (MS, 79i8, f. 209 Kj Esmuevre, i;. Cheminer. [Voir EsMouvom.] Oicz de haute estoire Fuevre, Si comme ele se doit esmuevre En droit romans, de vray latin : lÀ rois de Gambray le descuevr^ Por le siècle qui toz se cuevre De mal, au soir, et au matin. (MS. 72i8, f. 03 ^.) Esmiilr (s'). [Intercalez s*£smuir, s'épouvanter (litt. devenu mu, muet) : • Les bestes sauvaiges « s'esmuioient et fuioient devant ces bannières et « ces gens à cheval. » (Froissart, 11, 144.)] Esmurer. [Intercalez Esmurer, emmurer, met- Ire en charte privée. (Froissart, XVI, 7.)] Esmutation, s. f. Emeute, sédition. « Ceux « qui faisoient les dites esmutations, estoient gens « de petit estât, contondant à piller les riches. » (Monstr. I, f. 270 '.) Esmutiler. [Intercalez E$mutiler, dans une charte de 1293 (Ësllennot, Ântiq. du Poitou, IH, 946) : « Quant au depiés de membre, esmutiler^ • especlier, essoreiller, segner, estorpacier. »] Esmuys. [Intercalez fsmuys, qui a perdu la pa- role : « Il estoit esmuys et ne povoit parler. » (Joinv.)] Esuaser. [Intercalez Esnaser. priver du nez, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Esne, s. f. Borel cite ces vers du R. de la Rose : Sans mettre, n*en pressouer, n'en esnes^ Et le miel decouroit des chesnes.... Ne on n'a point le vin de Vesne Tant qu'il soit estreint, et pressez. Esné, adj. Né. Furent de gent hardie eêjié, (Ph. Mousk.J Esneche, s. Vaisseau de mer. Prirent galies, et esnekes Bien bataiUées à breteskes. Galies, et barffes, et nés, EsnequeSf et aromoqs fiers. (Ph. Mousk,) (Ihid,) Esnetoier, v. Nettoyer. Bien sez qu'il convendroit morir Home et famé, se je n'estoie ; Je les esvuide, et esnetoi,:. [àfS, 75i5, f. i84 *,) Esnuer , t;. [Dépouiller (Chron. des ducs de Normandie, 26995.)] L'acception de ce mol n*est pas bien déterminée dans 6. Guiart (f. 221 *) : Les rues d'ommes morz enpUssent, De dars, de pierres esnuéeê, Esor, adv. A Theure qu*il est. Certes très bienneureux seroie, S'Amphitrion eaor venoie. [Eii$t. Dcsch.) Espaaler. [Intercalez Espaaler, étaler poids et mesures, au Cartulaire de Royal Lieu (part. I, ch. 70, an. 1314) : « Et mesmement [auront droit] de penre « les mesures dudit molin, ou faire penre par leurs « gens, à'espaaler et de juste fier lesdites mesures « toutes fois et quantes li cas s*i oflerront. » On trouve encore espaeler au Cart. Noir de Corbie, fol. 180', an. 1262: « Avons vendu ....toute nostre « mainé ....en desgren au moelin, du boistel faire « et espaeler au moelin. • Espaler est au Cart. 23, an. 1448: « Pourveu toutes voyes que lesdites « aunes, pois et mesures eussent préalablement « esté espalées à Tespal des mesures desdits reli- « gieux. »] Espace, s. f. Terme. [« Jamais de. mey se j'ai espace. N'auras baille, en nule place. » (Grégoire e Grand, p. 81.)] « Leur doit donner quarante jours d'espace de vendre. » (Beauman. p. 97.) « Peu de temps d'espace. > (Giles Dur. à la suite de Bonnef. p. 207.) — [« Quant li rois de Navarre eust esté une espasse à Paris. » (Froiss. VI, 43.) — « Li Englois n'eurent autre espace de loisir que ce que li François misent à venir de Gisement à la Blanque Taque. » (Id. V, 20.) Le mot est tantôt éminin, tantôt masculin.] — Remarquons celte açon de parler : « Mettre en espace • : Il estoit une grant marée De fleurons qui firent maint pié ; Mes trestout vainqui l'aingneLet, Et les a mis touz en espace : Et pot bien corner prise chace. (MS. 6812, f. 82 »».; Onques Apostoile ne fust A Romme, ne qui tant eust Com lors en avoit, Boniface : Mes il en tu mis en espace. En grant temps avoit assemblé ; Ce qui fu pris, non pas emblé. (Ibid. f. li^.) Li povre amis est en espace S'il vient à cort, chascuns Tan chace. Par gros mos. (MS. 76i5, /, f. 102 bis. »; Espade, s. f. Epée. (Oudin, Cotgr. ; voyez Rab. t. m, p. 227.) Espae. [Dans Roland , espaent signifie qu'il s'épouvante : « Nepoet muer qu'il ne s'en espaent. » (R. V. 1599.)] Toy requier-je, dame très chère, 8ue ton doulx fils vers moy espae, ui me garisse de ma plaie. (XV Alleg. de la Vierge.) Espafu. [Intercalez Espafu, au reg. JJ. 100, p. 89'2, an. 1370 : « Les aucuns armez de costes de « fer, les autres portans et aians hachettes, espafus^ « espées, boucliers et autres manières d'armeures. » De même dans Froissart (11,221) : « Il avoient haces « et espaffus et gros bastons fierés à picket. » On I dit en liégeois spaffiis.'] ESP ^45 — ESP Espagneol, $. et adj. Epagneul. [Ces chiens venaient d'Espagne : « Que Tespreveteur se garnisse « d*espaignols. • (Ménage, III, 2.) — « Le suppliant « menant un chien ou espeignolle. » (JJ. 198, p. 439, an. 1462.]] ~ « Retrouvèrent tous leurs chiens, fors « ung espaignol que Norhot avoit nourry. > (Percer. VI, fol. 107*.) Espagnol, s. Ce mot a donné Heu à différents proverbes : 1* « Couleur d'espagnol malade. » (Mé- nage, Dîct.) — 2* « Un Espagnol sans Jésuite, est « une perdrix sans orange. » (Cotgr.) — 3"* « Blanc « Espagnol. » (Sermons de Barlette, part. r% 142.) — 4* « Aimer à Vespagnole. » (Brant. Dames Gai. II, p. 354.) — 5' « Payer à Vespagnole. » (Cotgrave.) — 6* « Partage à Vespagnole. • (Fav. Offic. de la Cour de France, p. 30.) Espagnole, adj. « Corps bien espagnole », pour taille menue et élégante. (Cotgr.) « Pour faire « un corps bien ^spa^iio//^, quelle géhenne se souf- « frent elles? guindées, et sanglées avec de grosses « loches sur les coslez, jusques a la chair vive. » (Mont. I, p. 421.) Espagnolette, s. f. Sorte de danse. (Oudin.) Espagnolisé, ad/. Naturalisé espagnol. (Oudin, Cotgrave.) « Allemand espagnoUsé. » (Mém. du card. de Retz, p 334.) Elspaié. [Intercalez Espaié , complètement quitte : < Lequel fouagc li princes n*avoit mies « intention de tenir longement, fors tant seuele- « ment cinq ans, tant qu*il fust espaiés dou grand • argent qu'il devoit. • (Froiss. Vil, 258.)] Espalésié, part. Expatrié, dépaysé. Li escondis lait guerre aillours marchié ; Tousjours sera li asetez mendis ; Mes on voit bien cevir Vespaiesié. (Vat. »« i522.) « Lesquelles, au moyen de la ditte chasse, s*es- « toientetse seroient espavisées, et allées esdits « bois voisins. • (Coût, de Uesdiu, C. G. 11, p. 888.\ Espalgne, Espaignerle, s. f. Espagne. Tote la miex entechie Ki soit, de si en Espaigne. (Thum. Heriers.) PeUis, un clerc d^Espaigjierie, Qui moult estoit de grant clergte, Et moult scavoit d'astronomie. (Brul.) Espaigniere. [Intercalez Èspaigniere, au reg. JJ. 154, p. 458, an. 1399 : « Icelliii Doué... prist le « fromage qui estoit appointié pour faire ladite « tartre, et le getta sur YespaignierCy la ou icelles « femmes faisoient les couvrechiasd'icelle. »] Espailles. [Intei^calez Empailles, dans un Cart. deCorbie, fol. 23", an. 1457 : « Lesquelles terres > par longue continuation de temps et au moyen « de nos diz bos se soient abocquiés et peuplés en « partie d'aucuns menus bos, que on dit esboutures « ou espailles. »] Espairé, part. L? airs aussi fu espaUrez, Et clers, et nés, et escurez ; N*7 ost nuée qui Fempesche, Pourtant ly soulaux s'esvelesche. (Trois Maries.) Espale, s. Epaule. [La forme est espalles, dans Roland, v. 1344, 3160, 3727.] Voyez S. Bern. p. 68. Espaler, v. Jeter avec une pelle. (Nicot, Oudin.) Espalieres. [Intercalez Espalieres, épaulière d'armure, aux Assises de Jérusalem (ms. ch. 95] : « Et doivent avoir lor chances de fer chaucées, et « lor espalieres vestues. • On lit espauliere, dans Blanche et Jehan (v. 2979) : le sens est bande d'étoffe passant sur l'épaule.] Espalment, adv. Spécialement. .... Est le jour de toute Tannée, Que dames ont plus espalment. Que chascun doit mieulx estre atournêe, Soy affubler, et vestir richement. (E. Desch.J Espaluerades, adj. au f. p. Espalmé. « L'on « trouva nos galères francoises très belles, et les- « tes, et bien espaluerades, et surtout la reale, à « laquelle il n'y avoit rien à redire. • (Brant. D" Gai. t. II, p. 297.) Espame. [Intercalez Espame, pâmoison : « Le « suppliant... dudit besoy cuida donner sur la teste « d'iceliui Fortamer ;... lequel huit jours après « tumba en espame. • (JJ. 195, p. 1244, an. 1474.)] Espamprement, s. m. L'action d'épamprer, d'effeuiller la vigne. (Cotgrave, Oudin.) Espan, s. f. Empan, mesure de longueur, qui se fait par l'extension de la main, depuis le pouce d'un côté jusqu'à l'extrémité du petit doigt opposé. [« En laquelle maison... il feroit voulentiers faire « ou second estaige d'icelle ung pourget de laditte « longueur et d'un grant espan de saillie sur laditte « rue. » (1452, Permission de construire. Le Clerc de Douy.)] Charlemagne, « de tous membres estoit « bien taillé; six espans avoit de scint [ceinture] « sans ce qui pendoit dehors de la boucle de la « scinture. • (Chron, S. Denis, t. I.) Monslrelet, parlant d*une bombarde dont les Turcs faisoient usage au siège de Constantinople, « tirant pierre • de douze espans, et quatre doigts de tour, et « pesant mille huit cens livres. » (Monstr. vol. III, fol. 59 V) Espan désignoit aussi la mesure que dé- voient avoir, en large, les écritures des notaires qui contenoient 70 lettres, pour le moins, suivant l'or- donnance de 1302, rapportée au Gr. Coût, de Fr. p. 38. (Voy. Bout. Som. rur. p. 770.) [« Les roolles de a copie auront trois espans de long, et un esp.in « d'escripture en lé. » (Ord. VIII, p. 304, an. 1377 ) — On trouve aussi espane aux revenus du comte de Hainaut (an. 1565) : « Et si a li quens comme « avouweis... en fenail mois de chandeille déchire, « quan qu'il en puet espaner entre ses deux mains, « et de le longheche i*espane et demie. »] Espanade, s. f. Action de se panader, de faire l'agréable. [Faussse acception ; lisez esplanade.^ Adieu galans, qui souUez faire fringues Parmy les rues, voustes, et espanades, Saillans en Tair pour prendre les esplingues Au seing des dames regardans les estrades. Vijsiles de Charles VU, t. II. p. 3f . ESP - 46 ~ ESP 8uand à un^ soir, bien sur le tard, Q faisoit Visitation, En allant, fut pris à Tescart, Au pré de recréation. Si faisoit bien les espanades, (Am. rendu Cord, p. 555,) Espancher (s'), v, S*étendre. • Je ne m'espan- « cheray pas d'avantage a poursuivre ces allusions « et élymoîogies. » (Des Ace. Bigarr. fol. 92.) Ëspandable, adj, Qu*on peut verser. (Oudin, €otgrave.) « Ce carnage dura jusqu'à la dernière « goûte de son sang épandable. • (Ess. de Montai- gne, 1. 1, p. 8.) Espandement, s. m. Effusion. Ce mot, dans S. Bern. (page 179), répond au latin effusio. « Par « force de coups, de grans playes, et espandement « de son sang, s'estoitdesdit. » (LaJaille,duCbamp de Bat. p. 66.) Espandre, v. Répandre, disperser^. Divulgue^^. rce verbe est souvent confondu avec espardre; l'un aérive de pandere^ l'autre de spargere!] ^ [« Trenchet la teste pur la cervele espandre. » (Roland, v. 3617.) — « Adonc s'espandirent nouvel- « les par le pays. » (Froiss. 11, 73.) — « A Ventrée k de janvier les matinées sont tantost espandues, » (Id. Vn,453.)] Après se rent à eus Baionne : Li bdurjoîs leans les espandent ; Mes François le chastel delTendent, Qui ne le lairent mie atelés. (G, Guiart^ f. 2i8^.J * Nus hom sa feme die, Qu'elle Vespantf et lime, ant que chascun le set : Mal se cueuvre qui le cul pert. Ce dit li vilains. (Prov, du VilJ [Remarquons Texpression à espandanU en abon- dance : « Vin aportent à espandant. » (Floire et Blancbeflor, v. 1266.)] Espandres. Tnflnitif pris substantivement au sens de rumeur publique. Icelle meismes année, Ce dit du certain li espandres^ Fu 11 rois Phclippes en Flandres, Et prist la, parles seigneurages, Des gentis nommes les hommages. (G. Guiart, f. S48 ^.) Espanda, part. Etendu, vaste ^. Perdu, dis- sipé ^. [Cette forme extensive est dans Roland, v. 3928 : « Dercbef li ad le cervel espandut. »] ^ « Mes terres sont ^andes, et espàhdueSf ne je « n'y pourroye estre si souvent comme j'ay esté. » (Lanc. du Lac, I^ fol. 125 ^.) En exU met son corps, et sa vie, Et devient serfs, lasches, et eapandus. Et d*une erreur fait seconde folie, Quand deux fois et par femme confondus. fE, Desch.) Espaneir. [Intercalez Espaneir^ expier, dans un Ms. de S* Victor : « Que Tan esgardast par quel « poene il devroit espaneir lo peichié que il auroit « fait. » On lit « pecbié espenné » aux Enfants Haymon (v. 597.) — « Par quoy je ne peus mon veu « acomplir, ne aler au Saint Senulcre, ne espanir « mes pechiés sus les ennemis ae Dieu. » (Froiss. t. Il, 203.) La racine est le latin expœnitere. (Voyez Jahrbucb fiir rom. und engl. Literatur, VIII, 345.)] Espanier, v. Se promener. Vait espanier sor Loire. (Part, de Btoit.j 1. Espanir, v. Epanouir, ouvrir, dévelo découvrir. [Espanir est pour espandir, autre 1 de espandre : « Que j à estoit passez y vers. Et 1 « espine florissoit. Et que la rose espanisi (Renarl, v. 9662.)] La rose rouge est espanie, [E. Desch,) .... Est boutons, et naist on temps d*esté, En mi le jour s'espaint ; lors desclose Odoure un pou, et plaist, mais la nuK dose Flour, et bouton, et rose est amatie. (E, Dems « Par grands coups recevoir s'endurcira le « et s'espanira la fleur de jeunesse. » (Peroef< vol. Il, fol. 151 d.) Tousjours sa face languissante, Aux raiz de son oeil, s'épanist. (Gile$ Dur, p. i', « Si advint ceste chose entour la S' Jehai « les blés sont espanoys et floris. » (Chron. S. t. II, fol. 7'.) Morte est, et ensepvelie La bonne dame. Qui en toute honneur, sans blasme, Usa sa vie : For li doit estre espanie Ta mainte larme. (Froiss, Pois,} Le long de la rue sainct Denis, Y aroit des jeux, et esbas. Sur escharfauLx lec espaniz. Et devant chastellet plus bas. Viff. de CharlM VII. 1. 1. p. 100. Conjugaison : « Vit la rose espanie. » (ms. "à fol. 73 *».) — « Flor qui s'espant, et feuille qu « doie. » (Oud. de Launi, Poët. av. 1300.) — • « doinst que s'uevre s^espeneisse. » (us. folio 294 •».) 2. Espanir. Sevrer, priver, chasser : « toutes doulceurs propices à leurs compte « les Franchois estoient espanis. » (Froissarl 239.)] « De rostel Ta espaint. » (ms. 7989 \ t. « Ne nous attendons plus a doulceur de « espanys sommes. » (Percef. IV, fol. 152 «.) S'il est vieulx et espanis, Ancor vault mieux tart que jamais Soy marier, pour avoir boirs. (E, Desch,) L*on n*eut leans souffert boutter, Sinon les loyaux doloreux, Les despourveus adventureux Les désolez, les espanis, Mesmement povres amoureux, Qui de leurs dames sont bannis. (Am, rendu Cord Il Y en avoit ving;t espaniz, Telz qu'il luy plairoit de nommer, Qui seroient du pays bannis Tant qu*il les vouldroit reclamer. Viff. â» Charles VII, t. II. p. 151 . Espanniere» s. f. [Voyez Espaigniehe.] De la vesse qu*il prènt première Fait on majeur allée chiere : Celluy qui la portoit enfin Est levez sur une espannicre. (E. Desch,) Espaorir, v. Epouvanter, (ms. 7218, f. 335 La grant douleur qui or me chace. Me fait le cuer espaourir. (G. Guiart, f, 3Si ESP -< - Espapbns, $. m. [Vair Espafdt.] D'arcbegaie qa'om fetto et tence, De fauSBan, etpofhua, guisarmes, Fidflt a SToir pkuie aa paoce. (E. Dttch.) Espapllloter, v. Mettre en petits morceaux. (Ondin.) Espar, adv. A travers. • Si vit la lune luire ■ e^ar une teneslre. ■ (us. 7989 s f. 71 '.) siisparcete, s. f^ Non vulgaire du sainloin. (Oudin, Colgrave.) Espardement, s. m. Action de répandre, dp dissiper. (Colgr. Bob. EsLienne.) Espardre, v. Bépandre. [Le participe passé est apan (iparsus), aujourd'hui expan.'] -^ ■ Si que ■ par le monde ii s'etparâe. » (Percer. II, fol. 66'.) — [• Et dist, or iert Renart gaitiez Sovent ainz que ■* la guerre esparde. • (Renart, v. 532.1 De même dans Froissart, II, 403 : « Ces nouvellea s'espar- > direHt parmy le ville de Gand. • De même au L IV, p. 271 : ■ Vous veoés tout à point pour espar- • dre de la t)enite iaue sur les raors. ■ Il signifie aussi: rDi^rser: < Uns gians tourmens se miat .• sus mer qui.Mpardt tous les vaissiaus. ■ (Froiss. IV, 143.1 >- 2* Finir,' en parlant d'une assemblée, d'une fêle : ■ Avant que la Teste fu esparse. • (Id. m, 334.]] Esparé (à I*), exprei. adv. A découvert. [Voyez s'EsPAnEB.] Qui TouB maltroit le md à fttpari, four Wen waTOir en quel poiat eal la tune, L'on Bcauroit bien, aaaa bire Iodk narra, Si BouDz les drapa voua eates blanche, ou bruae. CliHH M dir- d'Amoan, p. 183. Esparer , v. Eclaircir *. Sécher ■. Terme de man^e '. *■ Jevoyleciel du couslé de la Iransmoatane • qui commence s'aparer. • (Rab. IV, p. 98.) 'Les oiseaux mouillés doivent être mis • en lieu ' sec, et cbaud, ou l'humidité par eux accueillie se < puisse esparer, et assécher. » (Kouil. Fauc, 30 ''.] ^ ( Aux véritables caprioies le cheval estant en • l'air à la lin de sa hauteur, avant que tomber à ' terre, etpare entièrement du derrière faisanl • résonner la jointure du jarret. C'est à dire qu'il ••rue loiit d'un coup, eu eslendant les jambes en -• Arrière avec violence : quaad il n'espare qu'è - demy.OD donne le nom debalotadeàlacapriole.' [U F. Ueneslr. des Tournois, p. 174.) Esparge, s. f. Asperge, selon Oudin et Cotgr. • Prenez cinq grains, ou sept d'une herbe qui est ■• appellée esparge, et les mouilliez, et destrempez ■• de mesque de cbievre, et donnez au chien à la • quaotiu de plain un grant verre si garira. ' (Hod. et Racio, fol. 61.) Espargnal>le, adj. Econome, sobre. De* venue qull «voit te père, £t à leatiaiôdre te compère A ceux qui furent etpargnable. {E. Detch.) Renart (v. 13327) donne etpamable, et la Chron. deNangis espemai/le. EsparsDttblement, adv. Avec économie, avec ESP réserve. ■ 11 vit espargnablement. • (Eust. Desch.t • espargnablement Vivre du sien, et non fole- ■ ablemeat. ■ (Ibid.) Espargne, s. f. Chose qu'on épargne '. Ména- gement ". Trésor royal *=. * [• Hainl ribaus.... despendent en la taverne o Tout lorgaainget lor esparyne Puis revout porter ■ les fardiaus. > (Rose, v. 5072.)] Le cueur, et l'œil de chascune ae baigne Ed eave de pleurs ; lannea de longue espargne, Fault qu'on disliUe. (Crétin, p. 55.^ ' ■ Sans nulle espargne. • (Ordon. 1. 1, p. C07 ''.) « Senz espargne, et senz faveur. > (Ib. lll.j— « Pu- « nition sans espargne. » (Ibid. p. 197.) — f. Duquel • pasté ayant mangé deux ou trois lèches à Vespar- ' gne , » parcimonieusement, dans Despériers, Contes, XII.] ' • Quand le Borgne de Foucal escuyer du roy, ■ et garde de sa ilnance, nommée communément « Vespargne, ouytdire. . (Monstr, I, f, 92'.) Espargne mailles, s. m. Tronc k mettre de l'aident. « Firent boetes, ou espargne mailles, où • ils coutraingnoienl les passaus de mettre argent. ■ pour les cierges, et luminaires. > (Etat de la Fr. sous François 11, par La Planche, p. 124.) Espargnement, s. m. Economie, ménagement. Varianlea: Espabnehent. Beatiman. p. 13. — Espernb- MENT. Foâl. av. 1300. Espargner, v. Epargner. [• Turpins i flert, ki • nient ne l'esparignet. - (Roland, v. 1665.) — « La ■ terriene leis ne deit nul espamier. ■ (Thomas de Cantorbery, 32.)] — On le construisoil avec le datif; • Espargner aux neveux. » (Chron. S. Den.I, f. 17.) • 11 e&pergna aux femmes, el aux simples gens. > (Ibid. t. II, fol. 33.) — ■ Deussent avoir bien gardé ■ leur bien, et l'avoir espergtié pour s'en secourir « «n lieu, et en temps. ■ (Joinv. p. 32.) Voy. Villon, p. 52, et Crétin, p. 195. Espargoier, s. m. Aspersoir. (Du Caoge, sous Sparsorium.) [Le gloss. 7684 donne Espargouer.} Espar] ur, s. m. Parjure. (Ass. de Jerus., p. 56.) Esparjurer (s'), v. Se parjurer. (Id. p. 113.) Espai'meDter, v. Elssayer. On a dit du <^ien de chasse: Puia fu il bien e»parme»let. Et ù grana bestea esproves. jPturttn.} Quant il lea ot espaniienlet De lor malvaises TOlentez. {Fabl. de S. G.} Esparn. [Intercalez Espam, espeme, espairne, espaimance, action d'épargner, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Esparnoniste, s. m. Partisan du duc d'Eper- non. * Commença de marmonner entre ses dents • que j'estois fs/fanionts/Ë ; mais si bas qu'il fut • entendu de tous qui etoil pour exciter la haine • publique contre moy ; car pour vous bien dire, ■ le seigneur d'Esparnoo est aujourd'huy si peu • aimé dedans nostre ville, que l'on impute ù grand > crime de s'estre meslé de ses affaires. > (Lett.de Fasq. t. I, p. 825.) ESP - 48 - ESP Esparpeil, s. m. Action d'éparpiller. (Monet, Oud. et Colgr.) « Là feirent grand effroy, et espar- • peiU pourquoy tout Tosl du dit duc fut esmeu. » (Monstr. 1, f. 258 »».) Esparpeillier, v. Eparpiller. [« Si cum eve « espandut sut, ei esparpeilet sunt tuit li mien os. » [Lib. psalmor. page 26.) Edouard le Confesseur [v. 4601) donne Asparpilliez.] — « Les François • furent esparpeillie% , et reculez jusques à un « aunoy. » (Hist. de Bertr. Duguescl, par Mén. 335.) • Les deux chevaliers se flerent entre eulx, et en « vont ferir les deux, au premier poindre, de leurs • glaives, parmy le corps, et les portent à terre « navrez à mort; lors les vont esparpiller; mais « non pourtant ne vont pas fuïant, ains se vont « deffendant vigoureusement aux deux chevaliers. » (Percef. I, f. 86** ; voyez Rom. du Brut, ms., et Britt. Lois d'Anglet. fol. 272'.) Esparre, s. m. Espar, de l'allemand sparreriy chevron. Un esparre longe, et pesant  trovée lès lui, en presant : S'an vait. si ferut un gloton Que ne li valu un boton. (R. cTAlex. D, C, sous Sparro.^ [« Le suppliant s'en retourna cuidant entrer oudit hostel, et trouva ledit huis fermé et barré par dedens à une grant esparre de bois. » JJ. 129, p. 140, an. 1386.) C'est aussi une pièce de la char- rue: « Guillaume Vernis prist oudit lieu où estoit ledit tumbereau, le fer et le coultre de une char- rue, le vennelier, la maistre, le lirot et Vesparre qui se tient au vennelier, à quoy on attelle trois chevaulx. » (JJ. 111, p. 35, an. 1377.)] Esparse (en 1'), exprès, adv. Çà et là. « Geste nuict les dits Anglois furent logez bien en sept, ou huict villages en V esparse. * (Monstr. l, 227'.) Esparsément, adv, Çà et là. (Oud. Gotg.) « Les seigneurs se logèrent espartement aux champs, au mieux qu'ils peurent. » (Froiss. Il, p. 252.) Esparsln. [Intercalez Esparsin , proprement dispersion, par suite carnage : • Si en ruèrent par terre pluiseurs et occirent et decoperent et lisent un grant esparsin. » (Froiss. V, 94.)] Espart, s. m. Regard ^. Eclair ". * Si estoient 11 mien espart^ Toudis, tirant de ceUe part Vers ma dame, ensi que soloie. (Froiss. poës.) ^ [« En celle partie ou Tosl le roi Glothaires estoit « logiés, ne venta point, ne ni chaï yaue, ne nuz « signes d'espart, ne de tonnoire. » (Dom Bouquet, m, 193.)] Car j'ay espoir, et main, et tart, Que mal temps, tonnoinre, n'espart Ne puent longuement durer. (E. Desch.J Qui velt en la marine faire tabor soner. Vaut ja, et plouvoir, et sanz espart toner. (Ch, Musart,J On lit : !• « Espars de feu, » dans Percef. vol. I, fol. 73 *». — 2" « Espars pleins de souffre. » Machine de guerre employée par des assiégés pour leur défense. (Ibid. I, f. 5*.) — [« Par tonnoires et par « espars. » (Rose, v. 18088.) Uespars est la lumière qui s' espart^ se disperse dans le ciel.] Espart, adj. Ecarté, séparé ^. Vaste, étendu ^. * Un les regardoit^ qui là fut, Qui loin du gieu estoit espart, (E, Desch.) Le chief ne doit des membres estre espars. Mais le doivent nourrir, et gouverner., (Id, ibid.J ■ « Puis vînt le comte devant la cité de Poictiers « qui estoit grande et esparse. » (Froiss. I, p. 158.) Esparti, partie. Semé çà et là. « Est à noter « que la narration de l'accusateur doit estre inter- « jectée de suspitions, et espartie de obscures de « deffcnces. » (Fabri. Art. de Rhétor. I, f. 47*».) Esparlignes, s. pi. Espadrilles. « Les Romains « usoient de souliers.... tirants la façon des espar- « tignes^ et souliers de cordes dont Ton use en « Espagne. » (Fav. Th. d*Honn. I, p. 371.) Espartir, v. Répandre^. Disperser, répartir, distribuer". Partir*^. Faire des éclairs"*. [Cest là un composé départir.^] ^ « Le ciel s'espartit en tonnerres, foudres, tem- « pestes, et grosses pluyes. » (Alect. Rom. fol. 2'.) — « Cependant que il regardoientle temple, et haut, « et bas, et que ilz s*esmerveiiloient dont telle « clarté venoit, et qui s'espartoit partout si uny- « menl, et si n*y avoit au temple feneslre de nuiz « costez. » (Percef. I, fol. 36, R» col. 2.) Princes d'amours, vueiUez nous délivrer De ce serpent qui son venin espart. [Eust. Desch.) ■ [« Ainsi s'esparty ceste dessus ditte chevau- • chie. » (Froiss. XII, 330.)] S'y vont, par aultres régions, Querre terres, et mansions, Poar la multitude espartir. Que la terre ne peut souflrir. (Bi*ut.) On lit départir dans le ms. Bombarde. *^ « Le prince préside en la chose publique, et de « luy procède et espart le pouvoir, et autorité que « ont les autres membres du corps politicque. » (Hist. de la Tois. d'Or. Il, fol. 110 ^) Car de leo estes espart Le plus prochain, pour ce, le part. Estes vous de par de appeliez. (Eust. Desch,) [« Par nos espies que nous espartirons sur les « champs en plusieurs lieux. » (Froiss. XI, 168.J De même au reg. JJ. 147, p: 17, an. 1394 : « Lequel « de Blainville haroit son chien aus pourceaus... « pour les efi'reer et es})artir, afln que le suppliant « ne les peust avoir ne appréhender. »] '^ « S*eleva ung estourbillon, et commença à « espartir, et à tonner si durement, et à venter que • son pavillon fut du tout derompu. • (Chron. de S. Den. I, fol.209'.) Quant il espart, ou tonne, ou crie en la. (Eust. Desch.) « Ce jour de S* Laurent, tonna et esparty le plus « terriblement, et le plus longuement que on eust « vu d*aage d'homme. » (Journal de Paris, sous « Ch. VI, p. 56, an. 1419.) — [« Le suppliant veant « grant et horrible horage de temps,... en pleuvant; « greslant, tonnant, ventant et espartissant , tele- ESP - 49 — ESP « ment que à peine ne povoit homme cognoistre « rautre. » (JJ. 146, p. 202, an. 1394.)] Esparvage. [Intercalez Esparvage, au reg. JJ. 173, p. .569, an. 1426 (Libertés de Caen): « Item • praedicli burgenses poterant conferre... quatuor « personis ofHcium deonerandi sal existensinvasis « m riparia, et offlcium de Vesparvage in riparia « d*Ouine. •] Esparvier, s. m. Epervier. « Vespervier à « dames • étoit distingué des éperviers ordinaires : « Doit avoir la dame aucun qui paiz son espervier. « Quant il aura prinse Talouette, qu'il la raporte « sur le poing à son maistre, ou à sa dame , ou à « sa maîtresse, et quant il faut, il revient de non- • vel, et teiz esperviers sont appeliez eàperviers à « dames. » (Modus, fol. 76^> — [< Plus est isnels « qn'esprever ne arunde. • (Roland, v. 1492.)] Espas, adj. Epais, dans S. Bern. (Serm. fr. p. 110): « El mont ombrious et espos, in monte um- • llroso et condenw. • On lit encore, p. 98: « Espas- « si^lenebres, • dans le latin densissimœ tenebrœ. • [Dans Roland, V. 3529, on lit: « El plus espès se « 8'rump«nt. • L'origine est le latin spissum.'] Espasler. [Intercalez Espasier^ fontainier, au reg.JJ. 167, p. 384, an. 1414: « Icellui Talhade « envoya un espasier dudit Montpellier. •] * Espasse. [Intercalez Espasse , travée , espace entre deux entraits : « Une maison contenant deux « corps d'hostel, chacun de deux espasses. » (Ter- « rier de Montlbéry, an. 1548.)] Espatement, s. m. Action d'épater, d'élargir. (Cotgrave, Oudin.) Espater (s*)» v. S'étendre. (Oudin.) [En Hainaut, la tôle est dite fer espaté.'] Espatins, s. m. pL Patins, souliers. La boe y est tOQz lâs matins. Usé y ay mes espatins. (EtuL Desch,) Espauchez, adj. au pi. Vagabonds. « Avantu- « riers plus espauehez ...on ne voit. » (Rog. de Collerye, p. 110.) Espaud*. [Intercalez £$pat/d , dérens dans une forél : « Concessit in eadem foresta ubique, excepto « in defensis, quse dicuntur espaud , pascua equis • fralrum. » (JJ. 104, p. 49.)] Espaude. [Intercalez £«pafi(/^, cbâiit, au reg. JJ. 138, p. 163, an. 1390 : • Le suppliant lia sa femme « à Vespaude de son lit et la feri d*une congnée. »] Espanlart, s. m. Nom vulgaire de la phocène orque de Cuvier« (Oudin et Cotgrave.) Espaule, s. f. Ligne de parenté^. Sorte de droit*. Epaulement^ [£8pa/Ie (Roland, v. 1344) a le sens actuel.] * . . . Pour TOUS court la renommée • Comme d'estre plus proucbain, Comme vray nepven certain Du lion monseijKneur de Gaule, Que le lion, qui de Yeapaule Maisnée et senestre est venu. (Eust. Desch J * Droit accordé au prêtre après la célébration du mariage et qu'il pouvoit exiger sous peine d'excom- munication : « Burgenses de Castellione remane- « buntet erunt quitti et immunes... de omnibus « redibentiis de omni bospitagio, de fercnlis « nuptiarum vocatis espaules. • (Charte de Guil* laume, abbé de Fleur}% an. 1296.) ^ « Nous tirâmes une autre ligne, et flsmes deux < barricades sur les deux avenues, et une épaule à « une traverse.* » (Mém. de Bassomp. II, p. 805.) Remarquons ces expressions : 1* « Faire » ou « prester espaule^ » favoriser, aider: « Pourvu que fortune ne se lasse trop delny « faire épaule. • (Montaigne, II, p. 684.) Perfides, vous prestet l'épaule à leur retraite, Et c*est ce qui vous fait me la tenir secrète. La Wmm, coin. de P. Cora. IV. m. 9. 2* « Awoir espaule ^ » être soutenu. (Mém. Du Bell.liv. X,fol. 345'.) 3* [« Leur ayant toutes fois fait tourner les es^ « paules^ » c'est-à-dire prendre la fuite. » (Lanoue, page 429.)] 1. Espaulé (mal), adj. Mal conformé des épaules. Mon menton, mes joes aombre, Car moult me pendent à toux lez ; Long col ay, mal suy espaulez. (Eu»i. Deêch,) 2. Espaulé. [Intercalez Espaulé, aux Ord. IX, p. 171, an. 1403: « Nul ne pourra avoir drap « espaulé^ c'est assavoir drap auquel la cbaenne « ne soit aussi bonne ou meilleur comme les Usie- « res. »] Espaulée. [Intercalez E9paulée^ charge sur l'épaule, dans Cuvelier : « Bertran devant portoit « une grande espaulée; Bien sambla bosquillon qui « le vil la journée. »] Espauler, t;. Froisser Tépaule. On a dit d'un paillasson qui se mettoit au devant du cheval : < Est bon pour garentir le cheval ou destrier, d'es- « pauler contre le hourt. » (La Colomb. Th. d'Honn. I, p. 59.) — [< Mais le cheval qu'il ot s'espaula^ ce « dist-on. » (Guesclin, 17607.)] Espanletée, s. f. Epaulée. « Par espauletées^ « ou par espaulette^ » à difTérenles reprises. {Par espaulée se dit d'un mur bâti par redents, à diffé* rentes reprises.) « Cette exclamation est seure: < voila qui est beau , ayant ouy une entière page de < Virgile ; par là se sauvent les fins : mais a*entre- « prendre a le suivre par espaulettes, et de juge- « ment exprès, et trie, poisant les mots, les « phrases, les inventions, et ses diverses vertus « l'une après Tautre, ostez vous de là. » (Mont. Ilï, p. 274.) Espauliere, s. f. Partie de l'armure qui défen- doit répaule^. Amict". Chausse de docteur^. Tapis- serie*^. Encolure*. ^ [Voyez EsPALiERE. « En celui tens nen i avoit « bacinet ne espaulieres. » (Hist. occid*' des Croi- sades, 1, 197.] " Amict dont les prêtres se couvrent les épaules pour célébrer la messe. Du Cange, sous Spatula- ria, cite le Monasticon Anglicanum. 7 ESP " [VoyM Chapebok.J ■ 11 le donnera, poor te Eaire < liocteur, une epopme, ou epauliere d'un coup de " barre de fer sur le collet , eo guise de chausse -■ d'hypocras, ou de hallebarde de drap. ■ O'^t'y^n de Parvenir, p. 44.) " Tapisserie mise sur les mura ft la hauteur des épaules, d'après Nicot el Honct. ' On a dil du crocodile: > Il a la leste tellement ■ ointe aux eapauliere»^ et de si droit Ul , qu'on ' ■ n'ycognoistaucunedifférence, àcausequenature ■ tioDl son col couvert, et caché. ■ (Du Verd. Bibl. p. 8.) Espaulloler. [On lit dans une paraphrase du Miserere (Du Cange, I, 757 ■') : ■ Orgeus va des bras ■ brachoiant. Des espanlles esjiau^toiant. ■] Espaultre, $. m. Epeautre. espèce de froment. [On lit dans Alebrant (fol. 42) : > Avoine et etpiaU' ■ tre sont froit et sec. •] Ë^aulu, adj. Qui a de larges épaules. (Oudin.) Espaulure, s. f. Epaulement. (Cotgr., Oudin.) Espanlx, s. m. pL Peut-être empan. ■ Ou dit • siège [de Constanlinople, en 1453], sy avoit plu- ■ sieurs bombardes, et autres instromens, pour « abatre le mnr, et entre les autres une grande • bombarde de meUil, tirant pierre de oeutu;)autr, ■ et quatre dois d'eutour. > (Uart. Anecd. I, c- 1820.) Espanter. [Intercalez Èspauler, au reg. JJ. 127, p. 91, an. 1385: ■ L'eipossot frappa et obassa à fort < ses diz chevaulx lesquelx se espauierent et ■ commencèrent k aler fort et le bon trot. ■] Espautrer, v. Mutiler. ■ Noyez, pendez, empa> ■ lez,espaultrez, démembrez, exenterez, deoou- ■ pez ces meschans hérétiques. • (Rabelais, IV, p. 224.)— [■ El eut ta teste toute ôspaulrée. > (Froiss. XVI, 114.) Le roucbi a conservé le mot au sens d'écraser, fracasser.] Espanvyers, s. m. pi. Colleolif d'épaves. Du Cange cite aous spairœ un dénombrement de l'ab- baye de Baigne : < Tous espauvyers sont k la dame . « abbesse, et doivent être révélez h la dite abbesse, « en toute la terre, dans .xxiv. heares, et tous '■ bournhons, et eyssan, dans huit jours. • Espave, s. m. Terme de coutume*. Terme de vénerie '. ' ' Comme terme de coutume, ce mot a signifié : 1* < Un droit seigneurial > par lequel les choses égarées et non réclamées appartiennent à un sei- gneur haut justicier. 2° Il signifie encore la chose perdue et non récla- mée, les bétes égarées. [Les épaves étaient tous les animaux échappés des mains de leurs maîtres; la loi les attribuait à l'inventeur, à cause de l'incerti- tude où reslait enveloppé le droit du propriétaire primitif. La Coutume de Laon lesdéfloissait : < Bétes « égarées 4ui ne sont avouées d'aucun seigneur. ■ On appliquait le même principe et la môme dési- gnation aux aninanx sauvages <)ui se laissaient prendre hors de la pi'ésence des chasseurs dont ils avaient fui les coups. Le terme épave a été ensuite ■ 50 - E^ Irans^rlé à tous les biens meubles dont le maître restait inconnu (Voj^ezBms): < Les cozes trouvées ■ et les espaves, qui n'ont point de suite... doivent « estre au se^neur qui a la haute justice. ■ {Beaum. liv. Vin.S.)] 8° [Etranger, dans un reg. de 1378 (B. N. anc. 5991 ■] : ■ Espaves sont hommet et femmes nez ■ dehors le royaume de si loingtains lieux, que ■ l'en ne peut ou royaume avoir congnoissance de > leur nalivitez : et quant ils sont demourans au • royaume se pevent estre dits espaves. • De même au reg. JJ. 68, p. 2G9, an. 1347: • Comme Jebau de • Saint Pol se fustalezesbaireavecques une femme • espave venue à S. Riquier en Pontieu. >] De là. on a dit: > TAo\s espaves, mots auxquelson a donné < la chasse comme à ces bétes sauvages, ou à ces ■ animaux domestiques, qui deviennent e*paves, ■ dès le moment que l'épouvante leur a fait aban- ■ donner leurs forets, ou les quartiers où Oo pour- ■ roit les veclamer. > (Le Dudhat, sur Rab. II, p. 47.) • Comme terme de vénerie, c'est la frayeur que les chiens causent au cerf, et c'est la forme verbale du verbe espaver, sous espoanter. ■ Aucunes foiz, • un cerf voudra bien passer par devant cellay qui ■ tient les relaiz, el lors ne doit il bouger ne fcK'nBer, • pour quant qu'il ait veii, car moult de foiz, un > cerf qui sera au meismes pays s'en pourra bien • allerderâj/javeeteffreinledecliiens. > (Cbasse deCast. Pbeb. ms. p. 218) Espavlgoeus, adj- Qui a les éparvins. Gosses de monei ert cevaui, EiUMtre soit il etpavigneut. [Poél. av. iSOO.J EspavUé, s. f. Droit d'aubaine. (Oudin, Colj^., Laur. Gloss. du Dr. fr.) Voy. Coût. Gén. I, p. 457, et H. C. G. Il, p. 871 •. Espec. [Intercalez Espec, en latin apiaster, d'après le gloss. lat. fr. 7684. C'est un petit oiseau qui mange les abeilles, peut-être Vepeiche, le pivert bigarré.] 1. Espèce. [Intercalez £<;)ece, épice, du latin species, aromates : ■ Qui mist en reube odour am- • brine, Ni autre espèce alexandrine. ■ (Reclus de Uoliens, D. C. VI, 320'.) On lit espesce, dans Parto- liopex,v. 4585.] 2. Espèce. [Intercalez Espèce. 1* Collection d'individus, dans la Rose (v. 7003) : « Force de gene- ■ ration, Por Vespece avoir tous jours viv — 2* Prétexte, motif: • Sur espèce el convoitise de fort gaignier. ■ (Frois. XIV. 198.)] Especilté, SpëciSé. (Ordon. desR. de France, t. Il, p. 161.) 1. Especlal, Mêlé d'épices: ■ Boire espécial, • bruvage espécial. ■ (Voy. Percef. vol. V, fol. 38*; Tiran le Blanc ^ h P- '^^■) 2. Especlal. [V Particulier , exprès (forme savante spécial) : 'Par espécial messagier. > (Frois. Il, 40.) — 2- Pressant : - Un très espécial mande- > ment. ■ (Id. I. III, p. 247.) — 3* Remarquable: < Jeuiauxrichesetei^iauj;. >(II,39.) — 4°lntitne: ESP -'• • Ses espeeiaJ* anùe. > (ill, 463.) On disoit adver- bialement : Et crol bien que Diex, et natum Lu fioent pv atpeeiat. (Froiu. poët.} Espéclallté, s. /. Espèce*. Cas parUculier*. DistinclioD ^. * ■ De toutes semblables choses, de çuelqueconque - nature, ou espécialité qu'elles soient. > (Ordon. t. n, p. 545.) ■ Amitié est l'espèce, ou espéeiatitê • d'amour. • (Hist. de la Tois. d'or, I.f. 16.) ' * hisoienlV espécialité devoir desroguier & la - irtnéralité. • (Monstr., in. t. 27".) ^ ■ Dieu scait si les belles femmes manquent en • celte ville, et en abondance, sans especiauté. ■ (Brant. Dames Gai. L U, p. 363.) > Par espécialité, > ou en grand especiaute, d'une manière spéciale, comme par etpedat. > Il luy fut dit, et remonslré, ■ par grand spécialité de conseil. • (Froissart, 1 1, p. 355.) < En grand ^eciauté. > (Ibid. IV, p. 329.) EïspectBunient. Spécialement, aux Preuves de l'Hisl. d'Auxcrre, p, 65, an. J276: • Otroions au a devant dites nonnains que ciles paisiblement se - puissent acroistre ....«n tôle noslre sontise, ou - que celle soit, et «s;iectoumenl en ladite sontise ■ de S. Gervais. ■] Espectacle, t. m. Spectacle. (Henry Est. con- form. du fr. avec le grec.) Espécnleraelon, s. f. Spéculation. ■ Si devez ■ savoir qu'en ce petit livre a moult belle especulé- • raeion, et moult sobtieve, car par li congnoist on - les meurs , et tes inclinations naturelles des < hommes, et des femmes. ■ [Liv. de Phtsion. par Arist., Bibl. du R. ms. 7649.) Espée, 8. f. Epée. [On lit déjà dans S" Eutalîe : ■ Ad unespede li roveret tolir lo chief. • Le mol est aussi dans Roland, t. 3340, 465, 1527.] 1* ■ Bspée à une main >, ou ■ à main. - — • Put ■ commencée. ..la tierce empriseàcoups de lance, « et à coups à'espée à une main. • (La Colomb. Tb. d'Honn. 1. 1, p. 186.) ■ La combaltoient, les uns • contre les autres, de lances, haches, et espées à « main. > [Monstr. I, f. 305v) 9* ■ Espée ï deux main». > — f* Le suppliant se • feust transporté à ung lien prèsde Baveux, onquet > avoil grana nombre de gens assemblez pour ung ■ jeu publique qui f estoil, c'est asaavoir de Vespée • a deux mains. > (JJ. 173, p. 477, an. 1426.) De même au reg. JJ. 176, p. 775, an. 1450 : > Le sup- ■ pliant et plusieurs antres estant assemblez en « nostre ville de Paris en l'ostel de la Pie près a S. Gervais, pour aprendre à jouer et eulx ebatre ■ du jeu de Vespée à deux mains. ■] — ■ Monsieur ■ a son pavillon sortit, et ses tenans, et force ■ tabourins devant, et mon dit seigneur en robe, »■ une grande esp^e à deux mains sur son espaule. > (La Colomb. Th. d'honn. t. T, p. 186.) * Sacquer de • Vepée à deux mains •. Faire le moulinet â droite et à gauche. (Duch. sur Rab. 1. 1, p. 163.) 3* > Espée bastarde ■ ou ■ espee de passot. * Le Dnehat, sur Rab. 1. 1, p. 337, appelle epée bAiarde ESP celle qui n'avoit point de nom certain, c'est-à-dire qui n'etoit ni frantwise, ni espagnole, ni proprement lansquenetle, mais plus grande que pas une de cet trois aortes d'épées : • Les archiers auront les salar • des sans visières, arcs, et trousses et etpées de ■ passol, assez longuettes, roides, et tranchans, qui ■ s'appellent eapées haatardes. ■ (Le P. Daniel, MiL fr. 1 1, p. 343.) > Armes offensives..... qui estoieat < deux espées bastardes, pouvans servir à une ■ main et à deux. ■ (La Colomb. Th. d'honn. t H, page 461.) 3" bit. [« Perrin Bonnot, qui avoit une espée • balue en sa main, de laquelle il avoit jouée le ■ jour dessusdit au jeu du bouclier. - [JJ. 126, page 188. an. 1385.) C'est une épée émoussée dont on « abattu le tranchant.] 9> ter. [■ Dictus Bosodictum Ademamm percnssit ■ cnm enss à estoc. > [Olim, f. 56, an. 1268.)} 4* • Eipées gracieuses. > C'étoient des épées dont le tranchant et la pointe étoient rabattue», et dont on se servoit dans les tournois. (P. Daniel, Mil. fr. t. ï. p. 385.1 S- « Espée d'armes. • — « 11 prinl sa grant espée ■ d'armes, qui a son costé' dextre pundoit à ung ■ crochet. > (Petit J. de Saintré, p. 397.) 6* ' Espée de Boordeaux. > — «S'y combatirent • monlt vaillamment, de ce qu'ils avoyent, comme ■ haches, et espées de Bordeaux. • (Frois, I, p. 435 ; voy. Hist. de B. Duguescl. par Hén., p. 143.} 7° > Espée de corps ■. ~ • Qui de lances de gect, ■ de haches d'armes, ii espées de corps, et de > dagues, nous ayent comhatues. > (Petit Jean de Saintré, p. 523.) S* > Espée de gect. - (Petit Jean de Saintré, p. 63;) Voyez le suivant. 9*" • Espée à getter. • — • Tu peusbien descendre de ton cheval loing du cerf, et lui getter des pierres pour le faire partir, et aler de place en place tant qu'il soit au lieu si couvert que tu puisses tant aproucier que tu lui couppes les gérés de ton espée, ou lui donner de ton espée à getter, et ainsi le pourras desconflre et tuer. ■ (Mod. etRacio, roi. 27*.) 9* « Espée de guerre. - — • Le coup fljl grand, ....si va descendre sur le senestre, bras si engois- seusement que si Yespée eust été de guerre, il luy eust le bras coupé. ■ [Percef., 1, 139'.) 9° bis. [• Pierre Regnault bourreau de la ville de S' Orner s'en ala vestir et quérir en la ville une grant espée que les bourreaux dudit S' Orner ont accoostumé de porter, que on appelle communé- ment l'^sp^c de justice. • [JJ.182,p.316,an.l453.)] 10* « Espée de passol. • Voyez • espée bastarde. » 1 1* . Espée de parement du roy. • — • Le sire de S. Treille grand escuyer d'escuyerie du roy, et haillifde Berry ....portoiten escnarpe la grande espée de parement du roy, dont le pommeau, la croix, la olouque, le morgant, et la bouterolle de la eaine estoienl couvertes de veloux azuré, semé de fleurs de lis d'or de brodure." [Monstr. 111,22*.] 13* • Espée de provision ou:de reserve. • C'éioient ESP -! les deux espées qui, dans un combat Jt outrance, ëtoient remises entre tes maias des juges, alla que si celles des combattans venoienl à se rompre, on pHt leur en Tournir d'autres. > Ces deux secondes ■ eapéet données, ou une seule, à qui en avoit ■ faute, si elles se venoient à rompre, ne falloit • plus parler d'avoir recours k d'autres troisiesmes, • et failoit mourir, ou vaincre en quelque façon ■* que ce fust, ou se rendre ; et telles espées les ■ appelloitOQ les espéesde provision : aujourd'buy, ■ en nostre nouveau el friand françois, on les ■ appelleroit les esfées, ou secours de reserve. • (Brant. sur les duels, p. 155.) 13* ■Esp^ed'bonneur sépee du connétable. (Hist. de Loys 111, D. de Bourbon, p. 136.) 14* < Eipée de rencontre. • Le P. Daniel, Mil. fr. S, p. 415) renvoie au S' Uallel qui, dans ses travaux e Mars, a donné la représentation de cette épée. 15* ■ Espée romaine. ■ Un de nos poêles a dit d'un cheval : Poil cbutaîn : aatre m front, aux jambes denx baluuu, Romaine etpie au col, do l'asge de sept ans. D« Ace Blt*n. (eL IW. 16* • Qui dou Vis ressemble e»pée. ■ Qui a l'air redoutable. Sordoa Pieroa m'en met à son vololr. Qui don vis resemble eipét, Qui no« btM remenolr. Et voir die à ton pooir. {Ch. du C" Thibaut.) 17* ■ Dessous vostre etpée. • En votre puissance. Vos bons sui, et vos jurés. Vos sers desous vostre apée. (Gilbert de Bemeo.) 18° ■ Payer son heaume à Vespée, > payer sa bienvenue aux rois d'armes. ■ La première fois ■ qu'on paroissoil dans un tournoy, tous les che- ■ valiera, et escuyer tovrnoyeurs, qui jamais n'au- ■ ront tournoyé que celle fois là, seront tenus • payer pour leurs heaulmes, et bien venue en > armes, au royd'arines, heraulz, et poursuivans, • à leur plaisir, ou ordonnance des juges ; et, • néanmoins que autrefois ils l'ayent payé à la ■ jousie, si ne s'ensuit il pas qu'ils ne doivent payer ■ une autre fois pour l'espée, car la lance ne peut ■ affranchir l'espée : mais qui auroit payé son ■ taeaulme k\'espée,c'esl à dire au tournoy, il seroit • afTranchy de la lance ; c'est à dire de là jouste. ■ (La Colomb. Th. d'honn.I,p.80.) On lit à la marge: ■ La lance ne peut aftrancnir l'espée. > 19° ■ Mettre a Vespée, ■ passer au fil de l'épée. [• C'estoit leur entente que d'yaux tous mettre à • Vespée. • (Froiss. II. 119.)] • Quanqu'ils rencon- ■ trereut de leurs ennemis misrent à Vespée. * (Chron. S' Denis, 11, fol. 83 ^) 30° • Jouer de Vespée à deux pieds, à deux jam- ■ bes, ■ s'enfuir. (Oudin, Dict. et Cur. fr.) 21° • Espée Charlemaine. > 2*2° ■ Chevalier sans espée. ■ Comme nous disons, ■ avocat sans sac. » — «Il ouyt une voix qui luy ■ dist, chevalier sans e$pée,où vas-tu si vistementT ESP ■ car chevalier sans espée, n'est que femme sans • quenouille. » [Percef. IV, f, 157'.) S3« Char A eipée ne vaut rlea. (E. Deseh.J Ne prenex pas cbar S e$pie. (Ibid.) 24' ■ Espée de Vienne, • faites k Vienne, dans le bas Dauphiné. (Le Duchat, sur Bab. 1, p. 286.) 25° •> Espée de Cologne. ■ Ces ^ées étoient passées en proverbes av. 1300. 26* ■ Lui qui est aussi vaillant que son espée. > (Caquets de I Accouchée, p. 137.) Espéecer, v. Dépecer, mettre en pièces. On a dit des révoltés de Normandie punis par le duc Richard : A plusours fist traire les deni, LÀ autres flst ttpéecer. Traire lex ex, lei poini couper, A. Uex y a. Les earâi cuire. (Rou.} Espeer. [Intercalez Espeer, au Glossaire 7684 : > Espeer, qui vent les espées, spatariua. >] Espéeschement, s. m. Empêchement. Isaïe, dans ses prophéties, Dit que mODlaigae en valèe Vendre il, et en abaissement. Si que l'eu jrolt plainement Partout, sani eipèe*chi!ment. (US. G81S, f. 53 1.} Espeier. [Intercalez Espeiêr, dans la Cbron. des ducs de Normandie, v. 28767 : ■ Par les gros des ■ cors les espeietit Des glaives d'acer reluisanz. ■] Espelan, s. m. Eperlan. (Col^r. et Rab. t. IV, p. 254.J Le peuple dit eplan à Paris et ce poisson se pèche a l'embouchure de la Seine. [■ Espellens, au ■ poivre aigu fet de gingembre et de canele. ■ (Bibl. de l'Ec. des Chartes, 5* sér. 1, p. 223, XllI* s.) En allemand Spierling.^ Espelement, s. m. L'action d'épeler. (Cotgr., Rob. Estienne.) Espeier, v. Epeler. (Oudin, Nicot et Honet.) [Il signilie encore : 1° Expliquer, dans Rou : < Cil espe- • loit le songe, si com il le dtsoit. • — ■ Adont • s'esveîlia Pieres , et Diex s'est esconsés ; Au > patriarche en vint; quand il fu apensés; Dist )i ■ qu'il a songié : sire, or le m'espeles. > (Chanson d'Anlioche, I, 216.11 — 2» Désigner ; « Poile vake « ensi Vespela. - (Ph. Mouskes) — 3° Dépeindre : Précieuse dame très beUe, Talent al que vos tùen» «tpsie. {Will. U Vin.J Espelaclier, V. Eplucher, examiner. (Colgrave, Monstr. vol. I, fol. 274.) On dit encore epluquer m Normandie. Balzac (Socrate chrétien, t, li. p. 234) condamne le mot espelucher comme étant du jargon à la mode : il s'en sert pourtant lui-même, k la page 245 et 265. [On lit dans la Fable 111 de Marie de France : • Un jur s'asit desor le sueil, ses ■ grenonez apareilla [la souris] E de ses piez s'es- < pelucha. • — Dans G. Guiart, v. 11367, 14616, il signifie houspiller.] On disoit : ■ Espluclier ses ■ doigts au soleil, > pour niaiser, perdreson temps. (Nuits de Strapar. t. II, p. 169.) Espelue, s. f. Etincelle. Certain joue une eipelue JailUt près de sa chair noe. (Det Accord», f. 4» Kf KSP -5 - Espenalllé, adj. En désordre, déchiré. (Oudin.) Espendouere. [Intercalez Espendouere , au reg. ii. 160, page 91, an. 1405 : > Le suppUaat la < frappa par le costé au travers des flans d'une • espendouere de bois dont il cbargeoit le fumier. • (JJ. 160, p. 91, an. 1405.)] ' Espendre, v. Répandre. (Ord. t. III, p. 243.) Espeneir, v. Expier. [Voir Espanir.] Le> pechiex, que lez ai, voudroie apeneir. {Rou.) Convient etpeneir Aa Ans amani. IS\/monê aAutie, Poit. mêê. av. 1300.J Pour etpaneir leurs peciéi. (Ph. Uouikea.J Espener, [Intercalez Eipener, blesser, au reg. JJ. 171, p. 513, an. 1421 : ■ Le suppliant trait d'une • flèche à icellui Fouquet et le espena en • l'espanle. ■] E^speDOis, adj. D'Espagne. Plus son que on Etpenoi*. (Ch. mt*. du C* TMb.J Plus doré que l'or d'Espagne. Espens, s. m. Si convient cbascun endeter. Et an cuer av(Ât pant espens Quel part il prandront leurs despens ; Car parens croissent cbascun an, llea trop peu d'amia trouve l'an. (ItS. €8iS, f. 75 •.; Espensement. [Intercalez Eapensement, çA et li, dans un bestiaire (D. C. Ul, 95 <>) : ■ Taut fait ■ qu'en la vigne est montes Ou plus a de roisins • plentés; Si le croUe si durement Que il cbieut ■ espensement. ■] Elspenuier. [Intercalez Espenuier, au registre JJ. 189, page 361, an. 1459 : > Jehan Le Cat povre • homme espenuier en nostre ville de Tournay. ■] Esperable, adj. Qu'on peut espérer. [. !1 n'est ■ rien moins esperable du peuple ainsin agité que ■ l'humanité et la douceur. - (Essais de Mont. 1. 1, page 185.) Espérance, s. f. Atlenle. [• Qui demoru n'en ■ orent espérance. • (Roland, v. 1411.]] • Je ne « vous cuydoye jamais veoir, aini;oys avoie grei- ■ gneur espérance de vostre mort que de vostre • vie. • (Lanc. du Lac, II, fol. 120*.) [Dans Froiss. t. III, 418, il signifie confiance : > Et ay si grant « espermice el roy nostre seigneur que vous en ■ ares joie. ■ — Dans G. Guiart, v. 1C412, le sens est crainte.] On disoit : 1° > Espérance mauvaise, ■ crainte. ■ Ainsi te • pourroient ilz bien faire, sans espérance mau- . * vaise de nul homme. • [L. du Lac, 1. 111, L 56 '.) a- . Pignes dorés à espérance, • qui donnent es(»éraoce de réussir, de paroltre agréable. Nous dirions â prétention. Le prieur défend à l'amant qnisefaitcordelier [p. 577): Moucbouers deliei, Oiesnettes k fleurs d'oubliance, Gorgiaslrop menus ploïez, Pigne» doret à etpetanee. ESP ^sperdre (s*), v. S'égarer, perdre la tête. 1 Sou argent lout perdit. Dont son esprit quasi s'en etperdit. (Faifeu, p. 7i,J Lors Salraatâ B'eperd, et brusle le désir De celle beauté auë, espérant la saisir. (Baif, f. iiS *.} Tant s'esbahi que tôt s'esperi, [Part, de Blo'u.) Esperdulle, s. f. Outil de forgeron. Preudom tient loz jors \'e»perdv,ite, Et si cbauTëe, et si conduite, Îue honte art, et honoralurae, Di ceU qui sont près de s'euclume. (MS. 7ft8, f. 197 '.} Que le les n'oublient mis De sens qui la gent lace, et lie. Ne le martel de la proesce, Ne Veaperduiie de larguece. fibid. f. i97 *.} Espère, s. f. Sphère. [• Parmi l'air obscurci ■ raiant Qui tournoient en leurs espères Si com ■ l'esiabli Dea le Père. > (Rose, dans D. C. sous Spera, 1.)] ■ Couppe d'or très finement esmaillée < de Vespere du ciel, ou estoit figuré le zodiaque. ■ (Gbron. fr. us. de Nangis, sous l'an 1377.) Espérée, adj. au f. • Ha jeune espérée, • terme d'amitié el de tendresse, pour ma jeune amie. (Voy. Clém. Marot, p. 353.) Esperer.ti. Craindre*. Présumer', Conserver'. {TUsips l'ancienne langue, il signifiait attendre une cbose bonne ou mauvaise ; dans l'Ouest, on dit encore espérer une personne pour l'attendre.] * « J'espère avoir grant douleur. • (Fabri, Art. de Rhétor. 11, fol. 57 '>.] > Nous espérions tous qu'on • nous deost faire mourir. » (Id. p. 75.] Voyez Oni. 1. 111, p. 056; Froiss. liv. II, p. 253; Coul, Gén. 1. 1, p. 417 ; Monstrelet, vol. I, fol. 1 ''. ' ■ Si l'en espérait que il se fusl tués par aucune > maludie, par laquelle il ne fusl pas bien à soi, Ii • hoir n'en doivent pas perdre che qui de lui < vient. • (Beauman.p. 318.) 'Norrice Dieu le père. Qui toi biens ranature. Ne Buelire pas que compère Ce que m'aprist nature ; Ne qu'en moi se repère Mauve se norreture, Ains me garde, et espère. Très rtouce créature, (US. 72*8, f. iH '.; Esperge, s. f. Sorte de mesure. • Mesure la <■ place où il perche, de deux esperges de long. > (Modus el Racio, fol. 80 '.) Esperger, v. Asperger. Esperguedelle. ■ Si vous dirons comment le i grant sanglier doil marcher : grant sanglier doit i avoir les trassçs longues presq'autant qu'ung : cerf bien marchant, et n'a mie si gros talon, ne < si rond, ne si long ; mais il a solle du pied près I aussi large ; il fait la pigace devant et derrière, il > a l'espinche du pied large, et ronde, les ostrâ du ' pied a pesans partout où il marche ; il sont lai^e, 1 et loing l'ung de l'autre, de plain esperguedelle : I ilz sont longs, trenchans, et aguz, et si tu les > trouve ainsi marchant, tu peulx bien dire qu'il ESP • Moult s'ala par la ville la novelle espestant. '■ (Rou.) Espessement, adv. Grossièrement, lourde- ment. [Rob. Eslienrie.) On lit espessement, dans la Chr. S. Den. 1. 1, T. 263 ■>. [Il signifie aussi en abon- dance (Saxon», couplet VIII): ■ Espessement leur > jettent maint fust et maint baston. > De mâuie dans Froissarl (11, lit): ■ Chil archier (rayèrent « espessement. »] Espesserle. [Intercalez Espesserie, épicerie, dans Froissart, X, 265.] Espestre, s. que seront beureuz, et beuoIslE les humains. Qui pourront éviter travaulx, et dangierB malnti, En passant par Veiipeitre, et cette mer profonde. En chemin dangereux de ceatuy mortel monde. Lm Td. d* PÀnni. irad. da Bv. d'Opp. 1. 101. Espeter, v. Empiéter sur le chemin, en tour- nant 11) charrue au bout du sillon. (Laur. Glos^. du Dr. fr. ; voy. Pilh. Coût, de Troj-es, p. 271, et Coul. Gén.t. 1, p. 421.] Espetrer. [ Intercalez Espetrer , enlever lés pierres d'une démolition : • Item, qiie ledit prévost ■ a esté et vacqué par plusieurs journées à démolir • et e8pf7r£rlcs'diles masures.... • (1J09, Ceasive dcJanville, L. C. de D.) Espeurer, v. Effrayer, faire peur : • Visions • fantosmesqui espeurent de nuict. • (Contes de Ctiol. f. 17 ".) — [• Hz tirèrent leurs espées,... criant ■ ù mort, à mort pour les esperir. • (JJ. 185, p. 153, an. 1451.)} Espeus, s. m. Espeuse, s. f. Epoux, épouse. E La forme est «spotM^, aux lois de Guillaume, 14. lans Froissart (XV, 218) : « Et avoit pour moaillier • et espeut£ lii nUe au duc Âuberl. ■] On a dit de Philippe- Au truste : . . . . Cis rois n'ama tant milui Ne nus espeun, itant a'ttpeute. Tant tu blele, et delileuse. Corn clB rois «ma sainte glise. fPh. Koutk. tm.p. 630.) .... N'iert et monde vrala apeus Ki mious amaat onqes B'upetue. (Ibid.J Espeux. [Intercalez Espeux, échalas, pieux. ■ Ce sont les coustumes de sur sepmaioe. Item, ■ celle (la charrette) (]ui porte espeux.... > (1577, Aveu de Jouy-le-Pothier ; L. C. de D.)] Ëspever , v. Débarrasser , nettoyer. ■ Tous • laboureurs ayantchamps, et pièces ae terre con- ■ tigues, et joignantes l'une l'autre, a chaîne de • bleds, et autres ablaids, sont tenus, en la saison • d'aoust, de les aller espever, et desranger contre ■ leurs voisins, avant qui des dépouiller. ■ (Coût. dePéronne, N. C. G. t. II, p. 601.) i. Espl (l'ordre de V), fondé vers 1441 par François I, duc de Bretagne. (Voy. dom Lobinean, Hist. de Dret. II, p. 630.) [L'insigne était un collier d'or formé d'épis entrelacés et auquel pendait une hermine avec la devise :  ma vie.] 2. Espi, s. m. Epi. [> Ausi cum cil, ceo m'est • avis. Qui vont coillant les bons espis E ce laissent . qui n'a valor. • (Benoit, 11, 12667.)] — Ce mot '- ESP désignait aussi une chose sans valeur : > Jou ne ■ donroie un espi. > (Gilb. de B. Vat. 1490.) — ■ Je ne • vos pri un espi..- (Id. ibid.} — [• Il ne vous prise « tous la monte d'un espl. • [Guesclin, v. 15740.)] Esptanate , s. f. Esplanade. « Disent qu'ilz > veulent attendre la bataille, au dit castel Sainct • Pierre et en font semblant, car ils ont fait les « espianates tout à l'enlour. ■ (Utt. de Louis XII, t. m, p. 211.) Esplc, s. m. pointe, éperon. ■ Le vendredi dix • .eeptiesmcu je fis commencer un espic à l'embou- ■ chure du Port neuf qui estoit ouvert, pour em- ■ pescher que la dite embouchure ne fut remplie • de sable, au reflus de la mer. > (Hém. de Bassomp. t. III, p. 38i.) Esplce, 8. f. Confitures, dragées*. Parfums, beau me ou autres plantes médicinales'. Sorte de droits*^. Sorte d'impil". [Voir Espèce 1.] * ■ Le mot d'espices par nos anciens étoit pris > pour confitures etdragées.>(Pasq.Rech. 560 Elles se servoient communément après le dîner, ■ Quand ■ on eut diné, on leva les tables, et après grâces < rendues, on prit autres ébaltemens: et furent le ■ roj', et les seigneurs en estant sur leurs pies, en ■ chambre de parement, prfes de deux heures; » après tout ce, on apporta vin, et espices. • (Frois. IV, p. 27.) — [Us épiccs «e servaient au dessert : • Après laver isnellemenl La dame fltdoaner le vin > Et les espices en le tin. >] ' U i aToit roaea, et Boura, Et etpice» de tez odoura. (US. 7615, II, f. i69 KJ Il est employé pour heaume, dans S. Bern. 148. " Nous lisons au contrat de mariage entre René II de Lorraine et madame Phlip. de Gueldre: ■ Don- • Dons, octroyons, hypotequons... à la dite dame... • nostremarquisat, cité, et ville de Pont à Mousson, • et le chasleau du dit Mousson, avec toutes leurs M appartenances, et dépendances, en toutes juris- ■ dictions, et seigneuries..., cens, rentes, revenus... • cire, poivre, porcs, et espices. • (Godefr. Observ. sur Ch. VIII, 490.) - De là, on disoit : 1* - EspicM > de juges, * parce qu'anciennement celui qui avoit gagné son procès faisoit présent au juee ou au rapporteur de quelques dragées ou conlftures qui depuis ont été converties en argent, (Voy. Laur. Gloss. du Dr. fr.) — 2° ■ Payer les epices », c'est-à- dire gagner son procès, suivant H' de Fontenelle- (Hist. du Théût. fr.) " Dans le procès de Jacques Cuer, on lui repro- cbe, entre autres concussions, des « exactions que ■ l'on nomme vulgairement epices , montana à ■ grandes , et excessives sommes de deniers. ■ (Proc. de Jacq. Cuer, hs. p. 15.) [Le code Juslinien permettait aux magistrats intérieurs de recevoir de légères gratifications sous le nom de sportulœ; la loi des Visigoths prélevait f tour les frais de justice le vingtième de 1 objet en itife, que S' Louis, en 1254, éleva jusqu'au dixième. En 1302, Philippe-le-Be) interdit aux juges d'aocep- ESP — 58 — ESP « de France, après leur sacre, garissent comme « miraculeusement des escrouelles, maladie incu- « rable ; les roys d*Engleterre de Vepillencie ; les « roys d*Espaigne, comme l'en dit, nareillement « garissent des démoniaques. » (Hist. ae la Toison d'Or, II, fol. H ^.) Je vouldroye Qu*ilz fussent mors de mal d'espilencie. (E. Desch.) Esplller, V. Dépouiller. [On lit espillier dans G. Guiart, f. 96\] Je laisse au pUlart espillé, La pillade qui va pillant. [Molinet^ p. i92.) • Si quelqu'un cueilloit, ou epilloit les feuillages « d*autruy, ou rompoitdes branches,... il tomberoit « en Tamende de .xxx. sols parisis. » (Coût, de Bailleul, N. G. G. 1. 1, p. 985'.) Espin, s. m. Vous n'estes pas de membres frais, Comme est Jacques TbommeUn, Qui porte si merveilleux fais. Que vous n*y pouvez mettre fin : Ce sont deubc tonneauU d*e«ptrt, Cest voir, et la queue deicz. (E, Desch.) Espinace , s. f. Pinasse. « Iceux Biscains , < jusques au nombre de six cent combatans, arri- « verent en douze vaisseaux nommez espinaces, « avec une grande nave. » (Berry, Cbron. p. 465 ; voyez J. Chart. Hist. de Ch. Vil, p. 255, et Monstr. vol. III, fol. 39% 145.) Espinal, adj. Qui appartient à Tépine. (Oud.) Espinarde, s. f. Epinoche, poisson. (Oudin.) Espinars. [Intercalez Espinars^ épinards: « Es- « pinars sont en février et croissent par touffes « comme porées. » (Ménagier, II, 2.)] Espinay, 8. m. Sorte de jeu. « Là jouoit au « cent, à Vespinay^ à la malheureuse. > (Rab. 1. 1, page 136.) Espinaz. [Intercalez Espinaz^ épines. (Renart, V. 1298.)] Espince, 8. Pince. Ont tant griffé de leurs mordans espince», (J» Marot, 63 J mer amere, aux mordantes espinces. (C, Mw*ot, 44.) En termes de vénerie, Vespinche est la partie antérieure du pied du sanglier: « Grant sanglier « doit avoir les traches longues, presque autant « comme un cerf bien marchant, et n'a mie si gros « talon, ne si reont, ne si long, mais il a la solle « du pié près d*aussi large : il fait la pigace devant, « et derrière, il a Vespinche du pié large, et reonde. » (Hodus et Racio, f. 43 ^) Esplnceaulx, s. m. pL Boucles, agrafes : .... Quant on me mit à rescole,... Il Y, avoit des pucelettes, Qui de mon temps erent jonettes, Et le qui estoie puceaus, Je les servoie d'espinceaus. Ou d*une pomme ou d'une poire. [Froiss. poês.) Espincer, v. Arracher avec des pinces ^. Cou- per, tailler *. * [« Icellui Evrart pour ce qu*il fut trouvé coul- « pable d'avoir dit les diiiés paroles toucdians < nostre personne, eust la langue coppée et espin- « c/ite par jugement en la ville de Liste. » (JJ. 149, p. 320, an. 1396.)] Net chief, cheveus bien pigniez, Doit U fins amant vouloir.... Riens ne U puet tant valoir : Les ungles nez, et dénigrez, U nés souvent espinciez. Lors aura de sa mie joye. (Moniot de Paris,) * [C'est supprimer entre deux sèves les bourgeons qui, au printemps, ont poussé sur le tronc] « Les « fagots marchans qui devont estre espincez de « trois pieds et demy de long. » (Coût, de Hainaut, N. C. G. t. II, p. 149 •.) — « Abatre, ou espincherles • dits arbres. » (Coût, de Douay, ibid. p. 372.) De là, en fauconnerie, « espincer les serres d*ua « oiseau •, étoit les lui rogner. (Artel, Faucon. 91 ^.) Esplnché, partie. Pincé, ajusté. « Plus nobles « et plus espinchées que ung esmerillon. » (Percef. 1. 1, fol. 134'.) Espinchure, s. f. Abatis de bois ébranché. • Laquelle censé sont tenus entretenir, sans I < pouvoir... toucher au bois montans, meubles, et « calheux estans sur iceux héritages, sauf es espirir « chures, et coppes ordinaires. • (Coût, de Lille, C. G. t. Il, p. 902.) Espinçon, 8. m. Diminutif d*épine. ^ Certes aUoient flours coeilUer,... Et dessus nos draps les jettoient : Madame si les recoeiUoit, Qui bellement les enûiloit, En espinçons de ^jouseUer ; Et puis le mes (aisoit baisier, Dont en baisant m*avint deux fois Que li espinçon de ce bois. Me poindirent moult aigrement. (Froiss. poêsj Espine, s. f. [Le sens propre est dans Roncis- vals, p. 155 : « Car Dex les fist espines. » De même dans Rutebeuf,II, 115 : « Virge, pucele nete et pure, « Si com la rose ist de Vespine^ Issis glorieuse » roine. De juierie qui est poignans. •] < U n*y « avoit en Picardie autre espine que celle là qui « peut picquer , pour les huguenots contre les «. catholiques. » (Brant. Cap. fr. t. II, p. 313.) — « Oster les espinesie sa teste », revient a dire oter une épine du pied. (Voy. Rech. Pasq. p. 435, 440 et 494.) — [a £t qui avoit bouté Yespine au pied de « son enfant, maintenant ne l'en sçavoit tirer de- « hors, ne lui procurer garison. » (Chastelain . Chron. III, 18.)] JAaie espine Nourrist, et trait nulle fordine. (Ph, MousK) Espiné, adj. Qui a une épine. (Oud.) Espinée, s. f. Echinée, pièce de chair qui se coupe sur le dos du porc. (Nicot, Oud.) Espiner, v. Piquer ^. Attacher, empêtrer ■. ^ « A peine y toucheriez vous sans vous espiner. • (Rab. t. IV, p. 48.) ' Ton vain souhait, qui de douleur s*envie, S'espine aux retz de flateuse poison. (L, Caron^ f. 23 Kj Espinerech. [Intercalez Espinerech^ épineux. (Froissart, t. VI, 414) : « Et misent le pignon dou « captai en ung fortbuisson^^piner^cA. »] ESP - 69 — ESP 1. Esplnete, s. f. V Diminutif d*épine. (Col^r.) Voy. Coquill. p. 156; N. C. G. 1 1, p. 536 •; Clém. Marol, p. 442 ; le Loyer des Folles amours, p. 322 ; rAm. rendu Cordelier, p. 582. — 2* [Association célèbre par ses joutes, à Lille, dont le cner se nom- maitRoi de Tesmii^^^^. (Voiries Statuts, en 1489, dans D. C. Il, 328*.)] « Leur appartient aller à la proces- sion portant blanche verge par son dict bailly, ou lieutenant, en signe de seigneurie, de faire main- tenir la dédicasse d^icelle Eglise, et paroisse, y faire danser, et menestrauder, donner espinette^ rose, ou joyaux, et à toutes autres auctoritez, et prééminences temporelles en icelle Eglise. » (Coût, de Lille, G. G. II, 900.) — • Ceux de Valen- ciennes allèrent à la feste de Yespinette à L*Isle, au milieu.de cette troupe, quatre hommes vêtus de rouge* portoient trois cygnes vifs, ...ces cygnes soutenoient une ville flanquée de tours, avec des banderoUes aux armes de Valenciennes, qu'ils présentèrent au roy de Yespinette. » (Le P. Henestr. de la Cbev. p. 242 et 243.) 2. Esplnette. [Intercalez Espinette, cage dans laquelle on place une volaille pour Tengraisser : « Et quant il plaira à ma dame Que j'aie aussi • grant qu'une dragme De confort, adont resjoïs « Serai de ce dont ne joïs, Ains languis en vie « eureuse Dedens Yespinette amoureuse. » (Frois- sart, l'Espinette amoureuse.)] 3. Esplnette. [Intercalez Espinette, au registre JJ. 148, p. ii, an. Î395 : « Le suppliant print sept • francs et six ou sept mailles d'argent de quinze « deniers tournois la pièce , nommée au pays • [d'Aunis] espinettes. » (JJ. 148, p. il, an. 1395.)] Espingale, s. Espèce de baliste ^. Pièce d'ar- tillerie ■. ^ « Les seigneurs de l'ost firent là charier les en^ns d'Amiens,, et d'Abbeville, et asseoir devant Sainct Valéry : qui geltoyent grosses pierres, qui moult travailloient ceux de dedans , lesquels avoyent des canons, et espingalles dont ils tra- vailloient aussi ceux de dehors. » (Proissart, livre h p. 217.) « Vindrent à celle saison, au mois de may, mettre le siège les Brabançons devant la ville de Grane, et y firent amener, et charier engins, espringalles et tels aornemens d'assaux. » (Ibid. III, p. 298.) « Si fit le Roy traire toute sa nave par devers les dunes, et bien garnir de bombar- des, d'arbalestes, d'arcbers, A*espringales, et de teles choses par quoy l'ost des François ne peust passer par là. » (Ibia. livre I, page 166.) [« Ainsi 3ue là Bertran recordoit son voloir. Un carrel '^s/>rm^a//e vint lez lui asseoir; Mais à lui ne mesflt ne à son cheval noir. » (Cuvelier, v. 3971.)] °Dans le Dictionn. de Trévoux^ espingart est une Eetite pièce d'artillerie portant une demi-livre de aile, suivant une relation de la prise du fort S** Marguerite, tirée de la lettre d'un officier employé sur la galère commandante et rapportée dans le Journal de Verdun du mois de juillet 1747, page 47. Espingarderle, s. f. Collectif d'espingarde^. Gens armés d'espingardes *. ^ « Trois mille six cents doubles canons, et d'^- « pingarderie sans nombre. » (Rab. II, p. 220.) * Voyez Oudin.et Colgrave. Espinger. [Intercalez Espinger. ssuiev, au reg. JJ. 144, p. 77, an. 1392 : « Jehan Pierart dansa et < espinga à la fesle dudit Montfalcon et gaigna le < mouton, comme le mieulx dansant. » L'étymolo- gie étant l'allemand springen, sauter; il vaut mieux lire comme dans le Pèlerinage de Gulleville : • Je « espringue et si carole, Je treppe, et queur, et • danse et baie En alant à la witefale. »] • Esjmn- « galler, c'est sauter. » (Fauch. des Orig. livre II» page 120.) De pastouriaus vi un tropel, Chacun lès sa touses, notant à la musette, S'en vont espringanty en housiaus. fVat, n» i490,) Danser et espringhier, (Poët, av, iSOO.) On lit espringier, dans J. Erars, Poët. av. 1300. Espingle, s. /. Epingles de parures, argent pour les acheter donné aux femmes^. Ardillon ^ ^ « Vin donné pour les épingles de la reine. » (Voy. Le Bœuf, Hist. civile d'Auxerre, p. 303.) Humbles furent, coies, et simples, Ne scurent que ce fut d^espingle, Ne d'orgueil ; car humilité Estoit en leur simplicité. (E. Desch.) [« Que nul mestre ne mestresse ne puisse ache- « ter fil cher pour fere espingles^ se ce n'est à cens « dudit mestier, sus peine de l'amande. • (Livre des Met. 364.)] 'En une selle a chevauchicr, Quant eUe a couru longuement, Faut tousjours pannel, ou estrier. Tasse, boucle, espingle ou mordant. (E, Desch.J pspingler, v. Piquer avec des épingles. (Oud.) Espinglette, s. f. Diminutif d'épingle. Voyez Eust. Deschamps. Espinglenr, s. m. Epinglier. « Icellui Barthe- « lemi dist qu'icellui signifiant rendroit les espin- « gles que il avoil prinses àun espingleur. » (JJ. 99, p. 331, an. 1368.)] Espinglier, s. m. Etui à mettre des épingles. [« Ung petit espinglier à mettre espingles de . drap. • (JJ. 183, p. 113, an. 1456.)] .... Baille bourses, ne joyaux, Espingliers, saintures, chapiaulx. [E, Desch.) [Espinglier a le sens i'espingleur, au Livre des Métiers, 152.] Espinglon, s. m. Petite épingle. (Oud., Cotgr.) Espingnerle. [Intercalez Espingnerie, métier d'épinglier : • Ils ont regardé que nus du mestier « à'espingnerie ne puisse prendre aprentis , se « deux des maistres du mestier n'i sont presens « pour les convenances oir. » (L. des Métiers, 153.)] Espingueries, s, f.p. Danses, divertissemens. [Voir Espinger.] Cil de Feuchieres, et d'Aties, Ont prises espingueries, GttUl. U Vinien. Poës. MSS. ayant 4300. ESP -60 — ESP Lors commença melodief , Notes, et espringueries. Si que lor malencoUes Tost ior rapaia. [Ihid,] Esplnoche, «. f. Epinards^. Poisson". Mon- naie ^ Dispute **. * Voyez Cotgrave. Lfe Duclial sur Rab., II, p. 262, observe que le mot espinoche s*est conservé dans le pays Messin. [On lit dans le Recueil des Fabliaux, t. IV, 42 : « Les^espinoches tout à fet A semées aval « lacort. »] Fleury comme ung champignon, Verdelet comme une espinoche. (Coquillart, p, i05,J "GuiUard, dist elle, c'est du main, Je vueil avoir des espinoche» : Mon mari, qui de maies broches Ait crevez les iex de la teste, Demande poisson à areste. [US. ISiS^ f. 49 ;) ^Le Ducli. sur Rab. t. II, p. 260, conjecture que espinoclie est le même que pinos qui chez les mon- tagnards du Dauphiné signifie un denier de cuivre. Hé déa, sll ne pleut, il dégoûte ; Au moins auray-je une espinoche : J'auray do luv, s'il chet en coche. Un cscu, ou deux, pour ma peine. [Path. Farce, p. 79.) °De fait, la dicte abbaye prindrent. De plaine venue, et aproche. Et par certain temps là se tindrent. En attendant quelque espinoche. Vig. dé Charlas VU. t. », p. U. « Ayant, en la fleur de mon aage, eu ceste hon- « neur d'estre employé aux plus grandes causes du « barreau, maintenant, dedans une profonde vieil- « lesse, je m'amuse en ces espinoches^ et poin- « tilles. » (Lett. de Pasq. t. II, p. 498.) Espinoclieur, s. m. Poinlilleur, chicaneur. « J*estime que Tarrest de séquestre estoit juste, « encore qu'un espinocheur pourroit, par advan- « ture, dire qu'il n'y avoit nul lieu de séquestre es « biens despendans de l'ancien appanage. » (Pasq. Rech. p. 501.) Espinon, s. m. Ardillon de boucle. (Oudin.) Espinoy, 8. m. Clôture faite d'épines; lieu plante d'épines. « Elle s'élan(?a en ung fort palus, « ou il avoit , au meilleu, ung fort espinay qui « contenoit en rondeur bien le traict d'un arc. • (Percef. VI, fol. iG«.) « Se mirent hors, par autre « voye qu'ilz n'esloiént venuz ; mais à grant peine « peurent ilz passer, pour le grant espinoy qu'il y « avoit. . (Ibid. fol. 37 d.) Espinsier, v. Leurs vertus, et leurs grâces sont à esmerveiller, Car on les peut aussi reprendre, et chastier, Com porroit la mer du premier espinsier. Fabl. Mas. do R. n* 7Si5. 1. 1, toi. 99, li* col. t. Esplonnement, 8. m. Action d'espionner. (Oudin, Cotgrave.) Espionniticquement, adv. En espionnant. (Rab. Chresme philosophale, t. V, p. 23.) Esplot. [Intercalez Espiot, épieu : « Ettenoient « daghes, haces et cours espios de guerre. » (Froiss. t. V, 47.) — ■ Le supplin il prinst ung baslon ferré « appelle espiot. » (JJ. 186, p. 7, an. 1450.)] Espiote. [Intercalez Espiote, épeautre, au reg. (JJ. 168, p. 4fl, an. 1415 : « Le suppliant prist du « blé appelle Vespiote ou gros blé pour son cheval. • (JJ. 168, p. 411, an. 1415.)] Espir. [Intercalez Espir^ esprit, démon : « Car « adonc quidierent veir Entrons aucuns maligne « espir. Qui tous les vausist trebucier, Lorfoitollir « et desvoier. » (Vie ms. de J. C. ; D, C. VL 331 s)] Espiraulx, s. m. p. Soupiraux. « En les plus « extresmes parties du corps de la terre apperent « espiraulx du puis d'enfer. » (La Salade, folio 30, Ro col. 2.) Voy. Ibid. V col. 1 et 2. Espire. [Intercalez Espire^ souffle, dans Renart, V. 1440 : « L^n ne savoit vent ne espire De lui. •] Espirement , s. m. Uésir ^. Inspiration *. Charme^. *St voirement que j*ou Taim, sans folour, Me veuUe amours eskicTer de tourment ; Et K*ains vers li ne qui s nul vilain tor. Pour avenir à son espirement. [Martin, Vat. n» i490.J "Un devin ot en Thebe nez, De dire voir fu esprovez ; Nus ne pooit apercevoir. Ne par espirement savoir, Que onques deist, se voir non ; Por ce ert il de hait renon. [R. de Narcisse ^ ms. de S. G.) ^ « Doivent faire jurer ù chascun des champions, que il ne porte bref, ne charci, ne sorcerie, ne que il, pour ceste bataille, il ne la fait faire, ne autre pour lui, que il sache; ne n*a donné, ne promis à aucune personne quel qu'elle soit, en aucune manière, chose pour brief. ou espire- ment, no charci, ne sorcerie, qui a celle bataille le puisse aidier, ne a son aversaire nuire. » (Assises de Jérus. p. 81 .) [« Après apris espiremens, • Nigromance etencantemens. • (Parlon. v. 4597.)] Espirer, v. Inspirer^. Respirer". ^ r« E espirez e pleins de fei. » (Chron. des ducs de Normandie, v. 1499.)] Pansez, dame, de bien amer, De servir, et de reclamer Celui qi la foi nous espire. (Paraphrase du psaume eructavit cor meum^ à Madame de Champagne ms. du R. à la suite de la Vie de S' François d'Assise en vieux vers françois. n- 7956 •.) Dieux Yespira, et benei. [Ph. Mousk.) [« Celle propre nuit que ce devoit avenir e-spira « et esvilla Dieux aucuns bourgeois de Pans. » (Froiss. VI, 74.)] " S'eUe sentoit mon martirO; Je croi que, quant elle espire. Si espart, N*iroient ja celle part. Où il vont pour moi occire, Ains le retrairoit. (Froiss. poës.) Espiret, partie. Inspiré. On a dit de Charlema- gne qui fit baptiser ses ennemis vaincus: Or oies coume de grant sens, Et espiret de boin pourpens, Qui maintenoit ses anemis, Tout autresi com ses amis. [Ph. Mousk.) ESP - 6i - ESP Espirier, v. Expirer, cesser. Je vous jur que, 8*avoir les povoie, Jour de ma vie plus ne eouhaideroie, Fora tant que ce durast, sanz espirier. En son estât, tant corn j'aroie vie. (E, Desch.) Esplrltal. rinlercalez Espirital, souffle, dans une Vie ms. de J. C. (D. C. 111, 331 *) : • Ni ol ne coûte « necendal,se n*est de Dieu Vespirit al, Ctxr il voloit « povrement neslre. »] Espiritu. [Intercalez fspiri/ti, spirituel, opposé à temporel : « Et si avons retenu en nostre main « toutes les dismes de cest flnage, et les grans « dismes et les menues, et les espiritues choses. » (Cart. de Champagne, f. 342 N an. 1247.)] Espiritualité. [Intercalez Espiritualité, affai- res spirituelles, dans Froissart, XV, 64 ; offrandes faites aux églises pour les sacrements: « Jehan de « Montigny a pris l.e dit temporel dudit prieuré fde « S' André en Rosenois) et en a levé et receu les « fruis et emolumens par Tespace d*un an et jus- « ques ad ce que nostre gouverneur dudit Dalphiné « a rendu audit prieur Y espiritualité de son dit « prieuré, qui est moult po de chose. • (JJ. lOJ, p. 140, an. 1371.)] Espirltuellement, adv. Spirituellement, en esprit. « Quant ce vint que le prebslre montra espi- « rituellement le corps de nostre Seigneur Jésus c Crist, il tendit les mains vers le ciel. » (Lanc. du Lact.lII, p. 80^) Esplsce, s. f. Espèce, forme, manière. Un image bel, et propisce. Fait au semblant, et en Vespisce, Que ta droite dame estoit lors. fFroi», poês. mus.) « Nature vous forma de noble espoisse. • (Percef. vol. V, fol. 112 V Espit, 8, Les épitres des apôtres. ... Cest aussi vray comme espit, (Sent, du Liège , 971.) On lit espitre^ dans une autre copie. Espite, s. f. Epitre. Passer me font de Dieu Vespite. (E. Desch.) Esplagant, partie. « Vestu ainsy que Vespla- « gant. » (Coquill. p. 145.) Esplanader, v. Aplanir. (Cotgr. Oud.) Esplanaderaye, s. f. Lieu aplani. (Oud. Cotg.) Esplaquer, v. Amours tent à rois, et à traus, Pour prendre et pour arrester ciaus Qi aiment toudis surque et naque ; Et cieus i vient, qi sent les maus. Car il cuide bien estre sans, Pour estre wariSj si esplaqxie, Et sien feut, et si enraque ; Cascuns i fait plus que se tasque. Vill. d'Àmiciit U Paignems, Vat. n* 1400, fol. 130. Espleche, s. Ce mot, dans le patois d*Arles, désigne le droit de faire pailre ses bestiaux après la récolte. Il signifie aussi, dans quelques coutu- mes, outre le droit de pâturer, celui de couper du bois, de chasser et de péclier. (D. G., Pastura. 1.) Esplecles, s. Nom collectif d'outils : « G*est « ainsi qu'en Bourbonnois, Nivernois et ailleurs. les ouvriers appellent leurs outils, ou instru- mens. » (Laur. Gloss. du Dr. fr.) — [« Comme se feussent meues certaines paroles pour cause de certains exploit et cordailles de vaisseaux de mer. • (JJ. 113, p. 243, an. 1378.) — « Les sup- pliansprindrent leurs ^/?/oic/^s, dont ilz faisoient leur fossé. • (JJ. 200, p. 196, an. 1467.) — « Maistre Jehan de Tours, exécuteur de nostre haulte justice en la ville de Thoulouse tenant Yexploit avec lequel il avoit accoustumé de descapiter gens par justice. » (JJ. 181, p. 225, an. 1452.)] Espleurer. v. S'affliger, pleurer. S'argent pleuvoit, c*est ce dont je m*espleure^ ÂiUeurs charroit, tant suis garnis d*entrapes. (E. Desch.) Esplez. Action d'exploiter une terre ou d'en jouir, semble distingué ae la tenue qui signifie la (propriété ou possession. Jean de Châtillon ordonne a restitution de tous les biens quelconques qu'il auroit possédé injustement, à quoi il ajoute : « E « voit e commande que tenue, ne esplc':» ne puissent « nuire as pleintis. E voit ausit que li domage des « arrierages lor soit amaudé et restoiré. » (Duch. Gén. de Ghastillon, p. 58, an. 1268.) Esploity 8. m. sing. et pi. Revenu, produit ^. Profit". Récompense^. Œuvres **. [Il signifie encore : 1° Effet, action : < Et fisent < tant par Vesploit dou vent que il entrèrent en la « rivière de la Tamise. • (Froissart. II, 437.) — 2* Action d'éclat : « Se nous poions ruer jus messire « Lois d'Espagne, nous ferions un bon esploit. » (Id. IV, 57.) — 3* Arrêt d'exécution : « Pour exécuter « ces esplois et lui faire payer. » (Id. Il, 396.) — 4" Poursuite judiciaire: • Quant en vostre hiretaîge « il osoit faire tels explois. »] — Dans le traité fait entre le duc de Bretagne et les seigneurs de Clisson, le duc de Brel. dit: « E ge le dit comte par ceste pez, « dois despecier les lettres de tos les erremans e de « tos les expies e de totes les convenances que ge « avoie avant ceste pez sur le dit Olivier le Veill. et « contre Iny. » (D. Morice, Hist. de Bret. col. 981.) * • Li sires puet se il n'est paies, les héritaiges « sesir, et aussint fet il les masures, et fere sien, « toutes les oissues, et tous les esplois des liex, • dusques h tant que il sera paie de tous arrie- « rages. » (Beauman. p. 152 ) * « En menus esploils, se li quens les deman'l:^ à « ses sougez, comme demande ae cinq sols, à hou me c de pooste. » (Beaumanoir, p. 55.) ^ Cil se travail, sans esploit Ki se désert k*autres rechoit. (Gont. poês. av. 1300.) Trop Ions service, sans esploit, Me fait sovent estre en destroit. [Id. ibid.) Prenez Vonor, et je Vesploit. fPoêt. av. 1300.) ** On lit au sujet du commerce fait dans les mar- chés tenus le dimanche : « Nostre Saint Père le « Pape, qui pou le temps estoit, n'avoit pas à plaisir « que tieulx esploiz mondains feussent fais, tenus, « et exercés, le dit jour de dimanche. » (Ordon. V, p. 606.) « Ln seconde est ^'exploit beaucoup plus « difflcille. » (Sagesse de Gharron, p. 31i.) ESP — 62 — ESP Remarquons ces façons de parler : « A esploit, moit à espion. • Fortement, beau- coup, en grande quantité. Les els li fait cuire à esploit, (Fabl, de S, GJ Li mez viennent moIt à csploiz. (Ihxd ) On disoit aussi « à ^sp/ot/, à moult grani esploit » four en grande hâte, promptement, avec vigueur. « Trestut seil fel ki n1 fiergel a espleit. » (Roland, V. 3559.)] Li rois i vient, et quant les voit, Vers ax se tome, a esploit. (Fabl. de S. Germain.) Vers l'ombre de Tente, Où celc estoit, Chevauchai ma sente, A moult grant esploit, (Poêt. av. iSOO.J Esploitable, adj. Exploitable. Qui peut être saisi. (Ord. 1. 1, p. 177.) — [« Le propriétaire peut « contraindre son hoste de garnir sa maison de « meubles exploitables^ pour sûreté de son louage. > (Loysel, 476.)] Esploiter, v. Accomplir^. Expédier, dépécher". Employer*'. User, se servir**. [L'origine est explicitare , et le sens primitif déployer de Tactivilé, marcher rapidement : « Mult « Den espleite qui Damnes Deus aiuet. » (Roland, V. 3657.)] ^ « Se il vous requierrenl que, en solution de ce « que, il leur est deu, vous leur bailliez desdiz « exploiz, si leur en bailliez, et à les lever^ et « es/?/^/^r leurs bailliez tels commissaires, comme • ils vous requerront. » (Ord. t. 1, p. 810.) Dans Beauman. p. 286, « ezptoitier des blés, aveines et « vins », c est en faire la récolte. entend. (Faifeu.) Va donc, font U, esploite tost. fFabl. de S. Germain.) Sont ces escueles lavées, Esploite tost, et nos iron Querre busche, ci environ. (Ibid.) - ^ « De Tartillerie bien logée, bien munie, et bien « exploitée, dépendra, en grande partie, le gain « d'une bataille. » (Mém. de Sully, 1. 1, p. 278; voy. Mém. de Comines, p. 104 et 105.) ** Dans une des 1'" comédres de P. Corneille, en parlant de chevaux, on dit : Vous en exploitez bien. (L'Ilhtsion Comique.) Expressions à remarquer : lo « Exploicter son erre, ou son herre, exploiter • son chemin » , faire promptement sa route. Clisson, commandé pour marcher à une expédition de guerre, « exploita gentement son herre. » (Guescl. par Mén. p. 449.) « Exploicter chemin. » (Cotgr.) 2* « Exploiter finance. » Se procurer de l'argent. Nulz ne parle ne d'amer, ne d*amie ; Force de exploiter finance à toutes fois. (Eust. Desch.) 3» Exploicter le vassal : « Lorsque le seigneur de • fief exploite le fief de son vassal, et fait les fruits « siens, en perte du vassal. » (Laur. Glos. du Dr. fr.) 4" « Exploitter 2iu pays bas. » Expression obscène. (Oud. Cur. fr.) 5* « Esploitier est alers » (S. Bern. Serm. fr. 67) ; s'acheminer vers la vertu est comme y arriver. Esploiturierement. [Intercalez Esploituriô' rement, rapidement, comme à esploit. dans Froiss. VIT, 403.] Esplonger, v. Plonger, enfoncer. (Perceforest, IV, fol. 76'.) Esplugncbaus, s. m. pi. < Faucon gentil est « bon héron nier, dessus, et dessoubs, et à toutes « autres manières d'oiseaux; comme aux rous- « seaux , ressemblans au héron ; esplugnebaux , « poches, garsottes,et spécialement aux oiseaux de « rivière. » (Fouill. Faucon, f. 56'.) Esplumer, i;. Déplumer. (Oudin; Ger. de Nev. Il* part. p. 26 ; Fouill. Faucon, f. 68 •.) Espode. [On lit au Cart. de Lagny, fol. 240^: « Espode, .r. den. la livre. »] Espoenteisun. [Intercalez Espoenteisun, effroi, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Espoenter. [Intercalez Espoenter , effrayer , dans la Vie de S* Louis, p. 307 : « Li benoiez rois, « qui de riens ne fu espoenter. »] Espoenteux, adj. Epouvanté. « Sa très laide « figure me fet espoenteuse. • (ms. 7218, f. 340 ) On lit espoentus, dans la Chr. des ducs de Normandie. Espoeris. [Intercalez Espoeris, dans Girard de Viane (v. 500) : « Kant Oliviers chosi ses anemis « N'est pas mervelle s'il est esporis. •] Espoi, s. m. Epaisseur. (Part, de Bl. ms. de S. G.) Espoiller (s'), v. S'épouiller. .... Devant son moster Q*espoilloit, Et à sa destre main son cul gratoit. [Rom. d'Audig.) < Ils mettoient leurs faucons au soleil pour ealx « espoueillier, et semb\Bb\emeni tuent leurs poulz « emprès leurs faucons. » (Hodus et Racio, f. 145'.) Espoincte, s. f. Terme de vénerie souvent em- ployé en parlant des pièges à faucons. (Modus et Racio, p. 161.) Espolncter, v. Epointer. (Cotgr. Oud.) On lit espointer, dans Budé (des Ois. f. 122^*), et espointier, dans Modus et Racio, f. iiO ^. Espoindre, v. Piquer. Jà ne lerrai, por les cuivers, Qui les corages ont divers, Et qui sont envieus sor ceus Qui les cuers ont vaiUans, etpreus, Que ne parfomisse mon poindre. Por moi aloser, et espoindre. (MS. 12i8, f. 348 *.) Conjugaison: Espoinct. (Cotgr. et Régnier, Dial. p. 189.) — Espoint. (Eust. Descb.) Espoine, adj. Spontanée. « Espoine greit, » dans S. Bern. (p. 25), répond au latin sponte; on lit < esspouge volentei •, dans Duchesne (Gén. de Guines, p. 281, an. 1241.) Espointement, s. m. Action d'épointer. (Oud.) 1. Espoir, s. m. Attente. [Le sens actuel est dans Couci : « Benoit soit li hardemens Ou j*ai pris « si bon espoir. » (Couci, XII.) Dans Froissart, il a ESP — 64 - ESP .... Cel songe lor a eapont, Ovide, M8. cité par Du Cang«, Sprem]féff d'argantestincele. [Ckana. N. D. Vai. n« i490,J Li doux pensersf et li dooz sovenirs, Mi (ait mon GOÊresprandreô» chanter. (Chafis, du C^ ThibJ On lit espanre dans une autre copie. Lance baiscie, Tescnt pris, Goum cavaliers d'armes espris. (Ph, Mouskes») S'esprendre est ausslâ'irriter : Plus soubdainement les- svrprent. Que le flot de la mer ne a'esprmcL (Sainiré, p. 074.) " « Si leva une tormente par mer (iniles esprit. • (Ms. 7989%ifol. 79'.) ^ « Avoit ung dievalier au .debOBS.du tournoy • « esgardant et esprenant Valaine de son pis. • ie aiUors coaseQ querrant. (MS. fSiS, f. i$6 K) Espresse, adj. Expresse. (Du Bouchot, Qén. de Ck)li8^y, p. 58,ian. 12fô.) Espressement , ndv. Expressément , claire- ment; dans S. Bern.» il répond au latin esnres^. Od lit « espresséetaent garoer ».au ms. 731S^ f.IMM '. Espreté, s. f. • La rouille de fer incorporée en c cire, et en huile < «de menthe, elle est fort propre à Vespreté des paupfères,^auxrougeoles^ » (Contes ^eChol. fol.i8\) Espreu (tout i)yadv. Expressément. (Oudin.) Esprevalns, s. m. pi. Eparvins. (Cotgr.) Espreveterie,. s. /««Artâe la chasse à Téper^ vier. Si ferai ma quinte-paAie, Du déduit à'esprtveterie. (Modus et jRocio, /.. i50 ^.j On lit esprivetfie w toi. 133 ^. Espreave, s. A : Sorte de sonde. [« Lesqueles [bandes] doivent pramîeremenLjestre séparées du membre en met&ixtwxo^espreuwe.on semblable VC « entre ce qui est sus la plaie et la^pUie. j* (U. de Mondeville, fol. 41 ^.)] — « Soit fait faire un petit fer • en forme û!e9preuve ou sonde, qui soit rond, par « le bout, à la grosseur d*un petit bois : soit ce fer « mis au feu, tant qu'il soit rouge, puis en soit « donné le feu à l'oiseau malade, .toat au plus haut « de la teste. > (Fouill. Faucon, fol. 15*.) on lit au sens de souffrance (Merlin , fol. 60^): « Et quant c que l'on a en ceste mortel vie sueffre nostre « sires à avoir por esprueves de l'autre recovrer. »] Espreuves, s. f. pL Lieu où Ton éprouyoit ceux qui étoient attaqués de la lèpre. « Quelqu*un « estant renommé d'estre entaché de lèpre, les « eschevins, sous lesquels il résidera, seront tenus, « pour leurs acquis, le mener aux espreuves , aux « dépens des parrochiens. » (Coût, de Haynaut, N. C. G. II, p. 150'.) Espriet. [Intercalez Espriet, aviron : « Pour ce « que le suppliant n* avoit point d'aviron ou espriet < à conduire le balelet. » (JJ. 176, p. 773, an. 1450.)] Esprimenter. [Intercalez Espritnenter, .expé- rimenter, dans Parlonopex, v. 1633: « Se mes « cuers à droit esprimente* »] Espringale. [Intercalez Espringale , machipe de guerre ; on lit dans un Gloss. lat.*fr : « Balist^, « bricole ou espringale. * — « En l'estage ot upe « espringaUe La ou la bretecbe est baucie* » (G. Guiart.) Voyez aussi Froissart, II, 294.] Espringerie. [Intercalez Espringerie , danse, aux Miracles de Coioci (Du Gange, t. III, p. 182^) : « Qui miex aiment vaines paroles, Espringeries et « caroles. »] Esprinçier. [Intercalez £^j^n(^ier, sauter, aux Miracles déjà cités : « Et de espringier et de baler» « Trepes, salir de ce savoit. » Froissart donne espringuier (XVI, 3). Voir Espringer.] Esprlngos. [Intercalez f^mn^os, espèce .d'oi- seau, dans Floire et Blaiichenor (v. .2002) : « Et « pinçones et espringosEi autres oisiaus. »] Esprlase,.^. f. Lumitee, flamme: « Il regarda, « et veit au long de Iny mm esprinse de feu q/ui » moult le rejouit. » (Perceforest, VI, fol.H7\) r- « Mettre le feu en esprise » signifioit commencer à allumer le feu. En une glise Vorrent le fu mettre en esprise; Mais-si oom alumées furent, Desour le xnouatier aparurant Doi vaUet, en blanc veatement. Esprlsier, v. Priser, apprécier. (Ph. Mousk.) •« « Joie d!amours ne puet nus esprisier. nicmt Poët* IISS« VAt« n* IMO» Voy.Poes.M5s.de Froissart, et J. Erars, Poêt. avant 1300. 'Esprit, s. m. [Voir Espm. On^lit au Liber psal- morum, p. "229 : « Fus, eresUle, neif, glace, espiriz « de tempestes. » — « Satnz Thomas returna ; . si « s'assist sur son lit. Devint .tels cum s'il fust très « tut en esperit. > (Thomas de Cantorbery; 143.)] 1* « ?iÀiiijX esprit. > » Sxpresaiea précieuse et ESQ -68 — ESQ Espurger, v. Purger*. Purifier". Justifier^. * Que l'en s'espurge, et qu'om se tienfinne chaux, Car non garder son corps, par tels defCaulx Font en mains lieux causer l'epidemie. (E, Desch.) ' Donc, pour doubte de Dieu courder, Tu en dois la terre espurgier. (Ibid.J « Puisque vous estes net, et espurgé je ne cuyde « point qu*il vous meschesse, ainsi comment se « vous veniez devant lui vil, et ort. > (Lancelot du Lac, t. III, fol. 24*.) ^ « Se devroit il expurger par son serment. » (Ane. Coût, de Bret. f. 139 ^) — % Qu'il se soit de « chelui espurgiex. » (Beaumanoir, p. 49.) Espy. [Intercalez Espy, épieu : < Les suppliants « portants chascun ung baston ferré, c*est assavoir • .... Hugonin du Plan un espy, » (JJ. 187, page 65, an. 1457.)] Esqaachler. [Intercalez Esqtiachiery fouler aux pieds, dans la Chronique des aucs de Normandie (V. 4588, 9085.) Dans Roland, le sens est mettre en pièces (v. 3879) : « Tuz lur escuz i fruissent et « esqudssent. »] Esquaime. Ençois que soit li mois passez. Les ont cinquante mil esmez. Et ainz qu^ past la quarentaine, Jà sont cent mUe à esquaime. (Parlon, de Bl.) Esquaisser, v. Suant femme ne respont, ue l'en prie, et semont. Que omerie otroit ; Foz est, s'il en a aise. Se senpres ne Vesquaisse. Si face ce qu'il doit. Trestot son don bestome, Tant le tome, et retome, Maine, et remaine. Ce dit U vilains. (Prav. du Vil. ms. de S. G.) Esqualier. [Intercalez Esqualier^ en latin hos- tire^ au glossaire 7692.] Esqualin, s. m. Escalin. (N. G. G., I, p. 1109 «.) Esquandalar. [Intercalez Esquandalar^ escan- dole, chambre de l'argousin dans une galère : « Le « prince feist appeller missire Guillaume de Ville- « neufve , et renvoya quérir en soubte dedans « Yesquandalar par le patron Mathieu Corse. » (Martène, Anecdotes, t. III, col. 1530.)] Esquarir. [Intercalez Esquarir^ équarrir : « Ly « carelle de tous bois esquariz doit un denier. » (Tailiiar, Recueil, p. 471, xiii* siècle.) — « Despense « pour abalre et ezquarrer ledit boys. » (Bibliothèque de TEcole des Chartes, 5* série, 111, 240, xiv* siècle.] Esquarisseur , $. m. Homme qui équarrit. (Dictionnaire de Cotgrave.) E^squarissure, s. f. Equarrissage. (Gotgr.) Esquarmuncher. [intercalez Esqtuirmuneher. escarmoucher : « Lequel exposatit... tira un coustel « ou baselaire qu'il portoit à sa ceinture, et en feri « ledit Besançon en soy esquarmunchant. • (JJ. 118^ page 458, an. 1380.)] Esquart,^. m. Ecart. « A Vesqtmrt. » (Joinville, p. 42.) — [« Et cil qui voit sa femme aler En lieu de « gibier à Vesqtuirt^ A-t*il cause de grumeler. » (Coquillart.)] Esquartelement , s. m. Action d'écarteler. (Cotgrave.) Esquarté, adj. Ecartelé, en parlantde l'équipage du cheval d*un chevalier du Bain. « Il aura une • selle couverte de cuir noir, les arzons de blanc « fust, et e$quartezy les estrivieres noires. • (Du Cange, sous Miles.) Esquarter, v. Ecarter. « Assemblez ils vont « assaillir quelques haras de chevaux, et s'ils peu- « vent les font esquarter^ afln de se saisir de « quelqu'un des poullains , pour l'estrangler et « manger. » (Fouilloux, Vénerie, fol. IH *».) Esquater, i;. Ecacher, éci*aser. [« Ne l'a tre- « blée n*esquachie Ainçois la menjà sanz tribler. » (Renard, v. 25106.) — « Le flum est touzjours trou- < ble, dont ceulz du païs qui boire en vuelent, vers « le soir le prennent et esquachent quatre amandes « ou quatre fèves. » (Joinville.)] Je fui. par presse, en tel penance Sue j 00 si esquaté la pance, ue point n'ai pour noient apris. Comment la royne (troisMart^ poês.) Esqueillette. [Intercalez Esqueillette , petite échelle, dans Froissart, X, 41.] Esqaeillon. [Intercalez Esqueillon, échelon, id.X,41.] Esqnel. [Intercalez Esqael^ manière : • Par quoi « il ont laissié le val De povreté par tel esquel. » (Renart le Nouvel, 7834.) — « Lor custodes à mal « esquel Les en met trop.... » (Id. v. 7442.)] Esquelet, s. m. Squelette. (Oudin et Monet.) H' La Motte Le Vayer ra fait féminin dans la suite de ses Homélies académiques. Esquembaux. [On lit dans un gloss. latin fr. : « Ocrea, heuse ou estivaux, ou esquembaux^ oour • chaucier les gembes. • (Du Cange, IV, 739 •.)] Esquemnestes, s. Dans une ordonnance sur les marchandises voiturées par eau à Paris : « Es- « cuirex et esquemnestes le millier huit sols. » (Ord. I, p. 600, an. 1315.) — [Lisez esquevineste ou esquevinesche^ fourrure d'écureuil: « Item d*une « panne i'esquevinesse^ le vendeur doit .n. den. et « l'acheteur .ii. den. » (Reg. des revenus du comté de Clermont.)] Esquené, partie. Voûté, bossu. « Enveloppez « es las de quelque vieille Hécube esquenée et toute « baudreuse. » (Maladie d'Amour, p. "27.) Esquener, v. Rompre l'échiné. (Gotgr. Oudin.) Esqaeppars. [Intercalez Esqueppars, comme équipart : « Lesquelx pionniers ou fossoeurs, qui « ouvroient es fondemens d'une des tours cornie- « res,... se mirent à défense de leurs esqueppars et « hoyaulx. » (JJ. 158, p. 418, an. 1404.)] Esquerde, s. /. Escharde. (Borel.) Esquerir. [Intercalez Esquerir^ faire une en- quête : « Depuis icellui Vitet entra en Tostel dudit. ESQ — 69 - ESQ et e^uist l'ostel pour savoir se il pourroit i r ledit prestre. • (JJ. 105, p. 22, an. 1373.) • Robert « trouver leait presire. » ijj. iu5, p — « Furent les lieux visités et exquis, tant que ledii « nie fu trouvé. » (JJ. 107, p. 244, an. 1375.)] Esqaermle, s. f. Escrime. .... Au colées de Vesquermie, Me Qst si chanseler à destre, Qu'à poi ne chai à senesire. (MS. 76i5y /, f. iil •.) Esquermlr. [Intercalez Esqiiermir, escrimer, au gioss. lat. 4120, an. 1352, sous Dimicare.'] Esquerpe. [Intercalez EsquerpCf écharpe : « Et « c'est li pains que doivent mettre Li pèlerin en leur « e$querpe. • (Gulleville, dans Du Gange, III, 82*.] Escfaerre, s. f. [« Li reis cumandad que Tum « preist pierres grandes et de gentil grein e de bone « qnariere, et que tuz Tussent taillie à esquire. • (Rois, 245, xn'^ siècle.)] — Nous remarquerons les expressions suivantes : 1" « A esquerre », carrément. Environ n*y a tour de pierre Qui ne soit haucée à eitquerre. (Eust, Detch,) 2* • Juger à droite esquerre », juger Téquerre à la main, exactement, scrupuleusement. Ifais qui vouldroit jugter à droite esquerre, Ceet tout néant des choses de ce inonde. (E, Desch.J Esquerriere, s. A Sorte d*affût pour un canon. COodin.) Esquerrir, v. Equarrir. (Oudin.) Esqueure. [ Intercalez Esqueure , secouer , comme e^eourre : « Aus lames et aus archegaies « Que roidement sus eus esqueuent. » (G. Guiart, ^. 15340.)] EsqueuZy $. m. pi. Trop a son espié bas porté, Si a en la teste assené Le cheval noir desus les lez ; Enz el cervel met les eaqueuz : N'il pot garir la coverture, Tant est de Tespié Tuevre dure. (Parton, de BL) Esqulche, s. /. Esquisse. (Oudin et Cotgrave.) Esquielle. [Intercalez EsquiellCy comme es- thète : « Ainz passe toutes les esquielles Les dar- « raines, les premières. » (Robert le Diable, Du Cange, VI, 87\)] EsqaleUa,s. m. • Et tout le brocardent; cascun • dit esquietin. » (Poës. uss. avant 1300.) Elsqaiequeté. [Intercalez Esquiequeté^ échi- queté: « Une faisse esquiequetée de blanc et de « noir. • (Froissarl, X, Î59.)J Esqaietter, t;. On a dit de la jalousie : En U sont tout mal et amer : Noient parler, £t mains penser, Lui engarder, Point arrester. Nus e$quietter Bon le tait. fPoés. fms. de FroUsarU) Esquif, $. m. Esquif. [Voir Esgiiief ] Tout soef, et sans noise, fist sa gent assembler, Chalans, et escheis, quan qu'il on peut trouver Toute nuit Ûst ses hommes, outre Sainne, passer. (Rau.) Envoya ses nez, et ses escheix, fibidj Nés porachierent, et e$c?ioiz, (Ibid,) Esquifon, a. m. Petit bateau, diminutif d'es^ui^. (Oudin, Cotgrave.) Esquigironné. adj. Gironné. « Noble homme Jehan de Garanciere dit qu*il avoit lalssié le jour précèdent son seel à un sien serviteur, auquel avoit empreint deux lyons tenans un écusson, et trois chevrons : le premier esquigU ronné, avec une croisette, pour différence aes - armes du seigneur de Garencieres son frère. » (Pièce de 1404, dans D. G., sous Escuchonetus.)'] Esquigner. [Intercalez Esquigner, éclater de rire, en latin cachinarey au Gloss. 7692.] Esquignon , s, m. Barre de bois. « Les uns < prennent leurs places, ou ilz perchent, sus une « platte pierre, ou sus un esquignon; se il perche « sus une platte pierre, il faut que il ait les pies « estendus, se il perche sus un esquingnony il « empoigne Vesquingnon des pies. » (Modus et Racio, Ms. fol. 167 \) Esquignonner, v. Couper la croûte du pain. (Oudin, Cotgrave.) Esqullant. Roland combat le géant Ferrages : Jusqu'à noune se combatirent ; Andui moult durement s'airent Et RoUant avoit aporté Uns baston, noeUeus, quaré, LoDC, et rëtort, et esquilant. [Ph, Mouskes.) Esqullé. [Intercalez Esquiléy annoncé à son de cloche : « Encor vaut miex coie amor acelée Que ne « fait celé qui tant est esquilée. »] Esquille. [Intercalez Esquille ^ sonnette, au reg. JJ. 199, page 598, an. 1464 : « Lequel Grasset « print Tune des brebis qui portoit une esquille « au col. »] Esquillemete. [Intercalez Esquillemete, ai- guillette, au registre JJ. 181, p. 83, an. 1452 : « Le «suppliant vit ung buffet fermé, lequel il ouvrit « d'un fer d'une esquillemete, •] EsquUlon, s. [Diminutif d'esquille^ clochette.] Gemne, petit fretillon ; Raulequme de Vesquillon, Josseline de becquillon, Et dame Bietrix, demeurant En la rue du Carillon. (Coquill. p. iiS.) Esqulne, s. f. Squine; bois pour décoction. (Oudin.) Esqulpart. [Intercalez Esquipart , comme esqueppars, au reg. JJ. 159, p. 249, an. 1404 : « En « ce disant le fery, non pas d'un cousteau ne de « baston affecté, mais d'un esquipart qu'il portoit à « pionnier. »] Esqulpep, V. Equiper \ Appareiller". Maltrai- ter, déchirer ®. *Les plus hardis combateours Fist tous éUre, et aiiner, Et nez, et berges eschiper. (R. du Brut.) ■[< A la mer vint li ber, A Sandwiz eschipa, » (Thomas de Canlorbery, 50.) — « Si esquiperent et ESR ■ se départirent, et avoient vent et marée pour * euls. • (Proiss. II, 66.) — > II entrèrent dedens et « équipèrent en mer. - (Id. 374.) — Il signifie aussi embarquer : • Ils esquipereiil lors chevauls. ■ (Froiss. II, 95.)] > Adonc fut le voyle levé, et le vent. ■ qui estoitcoœe à souhait, Terit'dedans, tellement • que la nef i'esquipa en la haulte mer. > (Percef. vol.III, fol. G4M lies toet sprès qu'il ^eaquiperent. Par la geai qui Ik hobonda, Leur nef en la mer afonda. (G. Guiarl, f. S38 '.J " [Plus particulièrement 1* Eclabousser : ■ Le sup- < pliant ne scet la cause pourquoy icellui Jetian lui « esquippa l'ordure du ruisseï de la rue encontre . li. .(JJ.I75, p.370, an. 1434.) — 2-Rel)onc!ir:«Le • suppliant gella un baslon après les pourceaulx,... ■ en telle manière que en glissant ou esquippant ■ oultre, ledit baston ala cbeoir sur le chief d'une ■ jeune fille. • (iJ. 195, p. 223, an. 1469.)] On a dit du duc de Bourgogne, à ta bataille de Hona-en-Vimeu, an. 1421 : ■ Le dit duc, de sa personne, se gou- ■ verna moult prudentement : et fut en grand péril ■ d'avoir occupation, parce qu'il assembla des pre- • miers et fut enferré de deux lances, de première • venue, dont luy perça la selle de guerre tout • outre l'arçon de devant, et luy équipa de costé . son harnois. » (Monstr. vol. 1, f. 311 ^) Csqiiipot, s. m. Tire-lire en terre cuite : • Tout > son boutieur est là dessous dans un es^utpor. > (Dancourt; la Désolation des joueuses, se. 13.) Voir Dict. de Ménage. Esqnlppe. [intercalez Esquippe , esquif, au Roman d'Xthis (D. C. t. VI, 5)0 ■) ; • Ne remest ne . balel, ne large, Dromon, galée, ne huissiez. Ne « csçwtppen'y trouvissiez. »] Esqulse, s. f. Arme dont le port étoit défendu. ■ Poignart esquises, masses, fourches, pierres, > basions, ou baston accomodé. • (Coût. d'Tpre, N. C. G. 1. 1, p. 833 ^) Esqulter (s*), v. S'acquiLler. Jà par la mort ne seroDt quite, Ains convient que l'ame aesquile En purgatoire. (MS. 1615, II, f. 1i6 K) Esqaoceresse. [Intercalez Esquocereêse, au Ns. S. Victor, 28, folio 311 * : > Liquels ournemens ■ fail les esquoceresses et les sers amer en peleri- • nage, et en les aiguës defundre. •] Ësqnoux. [Intercalez Esguoux {excussus), tombé en secouant : < Et ainsi que icellui suppliant ■ apperceut que tout le glan dudit chesne esloit < auatu, choisi et esguoux. • (JJ. 158, page 176, an. 1403.)] Esracer, v. Arracher. [■ Icellui Hennequin • empoigna ledit CoUin par sa barbe en le tirant et ■ sachant si fort qu'il en esraga une partie. ■ {it. 115, p. 262, an. 1379.)] Etrace l'ente Qourie. Admi l[ Bo{tu d-Aru, Foël. HSS. VK. n- (490. Ancres ont fors éragiées. fPh. Mousket.j Esraciner, v. Déraciner. (Oudin, Cotgrave.) ESR Esrafflade, s. f. Eraflure, ^atignure. (Oodln.) Esraffler, v. Erafler, égratigner. (Oad., Cotgr.) Esrageant (rage). • L'aulrè rage est appelle ■ rage esrageant, et tient plus àla leste qu'ailleurs, ■ et de là luy descent, en la' guele, tit es dans, on ■ venin ai très visqueux qu'il n'est riens, s'il ea est ■ mors, qui ne soit bien envenimé. ■ (Modos et Racio, xs. fol. CI *.] Èsrager, v. Enrager. [• Tut fol, pur qnei • i'esragea. > (Ftoland, 286.)] ■ Loups esragés ne • nirent pires. • (Journal de Paris sous (parles VI et Vil, page 153.) Frère Garios le sacant, Kt a'aloit de duel aragant. (Ph. Mauiktt./ Otien earagii longues ne vit. (R. de Bou.f Toi via ia'e»nxige. (Gontien, Poèt. av. 1300.) Esraglement, adv. A la ragd. • S'il n'asmast • esragiement. -.[Vill. Veaus; Vat. n* 1490.) Esraigner, v. Régler, arrêter. > En esratgrumt ■ les choses ordonnées, et enjoinctes, sur peitie de < panurement. • [Lett. du duc de Boulogne, au S' Dnfay, p. 365.) EsralIIement, s. m. Eraillure. (Cotgrave.) Esralnler. [Intercalez Esrainier, raisonner, dans Agolant, v. 867.] Esra)elce. Rntercalez Esrajeiee, furieuse, dans la Chron. des ducs de Normandie, v. 867 : • Lur (Ivre ardanz esrajeiee E lur deslei e tur • malice. •] Esrener, v. Ereinter : • A icelluy froissoit • toute l'areste du dos, et Vesrenoit comme lin - chien. • (Rab. 1. 1, p. 194.) [- Il disoitque c'cstoil ■ une éloquence cassée et esrenée. ■ (Montaigoe, t. Il, page 108.)] Esrers, s. m. p. Voyageur. [< De che certes ont « grant mestier tout pèlerin et tout esrier Qoi pas- • sent par icelle terre. > (Gulteville, D. C. III, 70 *>.)] Suant il (Mit uns cevalier oumer, ki Toiaolt a profaler, Si le retenoit à meanie. Et dounoit & sa comçtigaie. Les grans dona, et as bacelera Qui sou pris avoit li arer», Et li tornoi k'il poursivoient : Et pour cou, toutes gens l'amoient. ,'Ph. iiouike».) Esrese, aâj. au f. Usée, dépouillée. [> El vies • pan d'une coste esrese. - (Roi Guillaume, 98.)] • La terre ont si de biens esreie. * (Guiarl, f. 334 ^.) Esrenre, s. f. [Temps qui s'écoule pendant qu'on pnrcourt un espace : « El furent ensi entra- • cholé l'esrure de dis arpens de tiere ansois ke on ■ les peust desasanbler. >] Quant il ara ainsi esté • à la froidure par l'espace de Vesreure de trois, ou • de quatre lieues, si tenés vostre lanier près du ■ feu, et alez prendre le faucon qui est à la froi* ■ dure, et lui mettes le chapperon. ■ (Modus et Racio, Ms. fol. 121 '*.} Esrller. [Intercalez Einler, cracher, en latin excreare, au GIoss. 7692.] ËsroUer, v. Enrôler. (Coût. Gén. 1. 1, p. 815.) ESS - ' Essanglanté, adj. Eosanglanlé. Crois de mon fil eaianglantée, Je dois bien estre tonnentée, Quar lu portes moult cruel Taia : Crois de son cors es honorée, Et je en sui maleurêe. (MS. 7318, fol. M «./ Essaner. [Intercalez Essarter, perdre son sang, dans la Coulume d'Amiens, sur le aiiel (Du Cange, 1)1, 69*) : < Hais se le plaie est si crueus qu'il ait ■ péril de mort, ou qu'il se peust essaner, on lit < puet bien bender. •] Essanne. [Intercalez Essonne, aisseau, au reg. JJ. 106, p. 119, an. 1374: - Icellui Raoulet mons- • Iroil audit Guiot une essunne de bois, dont il ■ avoil fait la semblance d'un coustel. • Lisez essaulte.} Essarcie. [Intercalez Essarcie, dans une charte de 1338 (Reg. de la Ch. des Comptes de Paris): . Pierres Eaviaz chevaliers ira quérir vers Nar- ■ bonne et Bediers quatre cens mariniei's aviron- > neurs, et les amenra es parties par deçà pour les ■ mettre en deux galées, aue les gens du roy li ■ baudronttoutes garniesa'armeures, decordailles • et d'autres apparauls, que l'en appelleessarcie.*] Essarclz , part. pi. Lisez essartia et voyez Essarter. .... Félon mi vont nuisant, Mon moriefdestruienient ; Ainz serais etsarcù, Que proche! nement Ne quels se vengement De ces qui m'ont quia Focquoi de li sui feidis. (Gaut. dArg. l'oêl. av. iSOO.) Essarder, v. Dessécher. (Oudin et Colgr.) . . . D'un ennuy altérant, easardé. En est mon cueur, et tout desolatit. fCoUerye,p. i65.) Va te plonger trois toia dans le fleuve d'Argire, Et te lave le corps, puia moitié le retire, irde à la lune, afin que la vigueur. s, puia moitié le retire, jne, afin que la vigi Et le charme de l'eau pénètre juaqu'. Birter. dt H. I Essart.s. m. Lieu défriché*. Lieu à déiricher". Destruction, dégat*^. Consommation". * [« Li reis erl riches huem, sages et de grani ■ art; Sout bien que chardenal sunt pernant et • tumbart; CoveiLeus sunt d'aveir plus que vilain - A'essart. • (Tb. de Cantorbeiy, 56.}] ■ [- Bertes'enva fuiant par delez un essarl. » (Berle, c. XXn.)] Cele s'en entre en un easart Et cil li gete un douz regart. (Poi*. av. 1300.) Tote la gent de la paroisse S'acorent de totea pars. Et par buissons, et par essarta. (Fabl, tnu. de S. G.} Un jour cevaucoit rois Ewara ParEngletiere, en uns etsar». (Ph. Mtnuk. ma.) ' Fist grent damage, et grand enari, Sourla tiere al conte Felippre. {Pk. Mouak.J Des Bourguegnons font grant etaart. (Brut.) Des Sarrasins font grant euari. (Hitt. de» III Marie*.) " Cortoîs, parlant de mauvais pois qui le dégoû- tent, dit : < Poi en ferai i'essart. ■ (Cortois d'Artois, ESS uf. de Saint-Germain.) On a dit de S'-Jean- Porte- Latine, jeté dans l'huille bouillante : Les gens en Tremiasoient toutes. Pour le grant feu qui dessoubz art. Qui de l'uyUe fait grant euari. (Hitt. de* III Marie*.} Essartement, s. m. Mode d'exploitation des bois. (Oudin, Cotgr.) — [On arrache les plantes qui couvrent le sol, on écobue pour cultiver pendant deux ou trois ans, et essarter aprf^ quinze ou dix- huit ans.] Essarter, v. Arracher*. Défricher", Détruire *=. Déchirer". * [• S'il y a vignes, il ne les doit pas essarter, ne < laissier gasler sans feture. • (Beauman. XV, 12.]] Vostre pechié vos encombra. Quant noalre bois nos eaaarlalea. Et a mienuil l'emportaatea. (Fabl. dt S. G.) ' On a dit d'un mauvais arbre : ■ Toutesfois , s'il > est transplanté, fumé, essargoté, et enté, il chan- • géra sa mauvaise nature en meilleure. > (Contes d'Eutrap. p. 426). — « Couppaot, tranchantet essar- > gotant mes jeunes arbrisseaux. • (Ibid. p. 549.) = Romaina destruivent, et eatarlent ; Copa, et colécs leur départent. (Brut.) " • Luy ayant tout d'un coup esserté ses 'cale- - çons. ' (Brant. Dam. Gai. Il, p. 354.) Essau, s. m. Evier. [On lit dans un cartulaire de Corbie: • Congié pour faire... un essau en son ■ estable. ■•] — ■ Nul ne peut faire route dessous ■ le frocq de la ville, ni avantages de fenestres, ne ■ pas sur le frocq, soient d'huys, ou de cellier, ou ■ de maison, essau, ni autre entreprise sur le • frocq. à peine d'amende, et être abbalu. i- (Coût. d'Abbeville, N. C. G. I, p. 106 v) Essaucement, s. m. Exaltation, élévation. Ce mot, dans S. Bern. (p. 12), répond au latin exalta- tio. On lit exaulcement et exaussement , aux Vig de Chartes VII, I, p. 63. [Dans Garin le Loherain (I, 25). le sens est prospénté.] Essancer, v. 1° Exhausser, relever, exalter, élever. On a dit de l'â^nour : . . . Plus eiiauee cuer verai. Quant il plus s'umelie. {'Gautier fTEipin.) [■ De grant outrage faire nuls hoœ ne moute- ■ plie; Ainz se monte et essauce qui son cuer « humilie. • (Saxons, XXXII.)] Nus ne se doit assentir A bone aroor esloingnier ; kins la doit on maintenir. Honorer et esiaucier. fPerr. tCàgeeourt.) Où li glas n'en sonnast, pour le rof euauàer. (Bou.f En parlant de la croisade entreprise en 1316 et des défenses défaire des tournois, en attendant cette expédition : > Que ils gardent leurs armures, ■ et chevaux pour le dit voyage exaucier. » (Ord, de France, l, p. 643.) 2' Exaucer: Or proi à Dieu le roi celestre, Que ma proiere soit oie, ■4 ^•^^l 1 (ifS. 7ai8, fol. Si8'.j ESS -- 74 - ESS Essemement, s. m. Action d'essimer un oiseau. « Un faucon prent essemement en un mois, et « d'autres en cinq sepmaines. • (Hodus, f. 127 ^) Essement, adv. Pareillement, dans Gbileb. de Bern. poët. av. 1300. [« Uns preudon qui eissi pre- « mierement à un matin... essement fist à tierce. » (Ms. de S' Victor.)] Essence, s. f. Nature, espèce. [« Tu iez saluz « de nostre essence^ Balaiz de nostre vanité, Cribles « de nostre conscience. » (Rutebeuf, II, 14.y] « Que « nuls censiers, louagîers, fermiers de bois, et « autres de semblable essence. » (Coût. Gén. 1,800.) De là, on disoit : 1^ « Sommes en essence, » sommes en espèces, à la différence des marchandises. (Hémoires de Sully, 1. 1, pa^e 390.) 2'' « En essence d'obligation •. Aura force d'obli- gation, suivant Téditeur du N. C. G. t. II, p. 60 ^. 9" « Haute essence. » Elévation. « Or vueille Dieu « te mettre en baulte essence. • (C. Harot, p. 429.) Essener, v. (Voyez Essegner.) « Nous deffendons « les ableres assener à terre. » (Ordon. t. II, p. 12.) Essengier, v. Peut-être échanger. Près d'ileuc Tient leur route entière ; Cil d*armes passent la rivière, Ou tuit communément s'en puignent ; Mes li serjant de pië remaingnent, Qui n'ont or soing d'estre estengiez : Li passé cheminent rongiez, Chascune baoiere au vent mise. [G, Guiart, f, 258 KJ Quant li rois Pierres les avise, Sa gent fait contre as easengrier ; Lors commencea à desrengier. De deua pars, comme gentz rebeUe. L'un renc en l'autre se sceUe. [Ihid, f, 9i3 ^.) Essenne, s. « Quiconque possédera beritage de « main ferme, à viage, venant de son patrimoine, « d'acquest de par sa femme, ou par condition, à « tiltre A'essene, ou autrement, doit, et sera tenu « iceluy viager, ou son hoir meublier, succédant « en son lieu, payer, et acquiter tous arrérages. » (Coût, de Mons, C. G., 1. 1, p. 823.) Essent. [On lit dans une ordonnance de THÔtel (Chambre des Comptes» an. 1285) : « Item soufleurs « deus.... item essen% quatre pour tout Tostel, qui « vivront de la court. » j Elssentiable, adj. Essentiel. (Voyez Juven. des Urs. Hist. de Ch. VI, p. 215, et Gr. Coût, de Fr. 375.) Essentialment. [Intercalez EssentialmenU au Dialoge Grégoire lo pape (1876, p. 263) : « Âltre « chose est vivre bieneurousement, et altre chose « est vivre essentialment. »] Esseonere, s. m. Bonde d*étang. (Cotgr.) [On lit au Cart. du Mont S* Martin» an. 1281 : « Consent « que li abbés et li couveus... pussent faire noviaus « chiers, essaviers et reueres. »] — « Un voisin ne « peut faire aucun pays» retraits, fosses de cuisine, « ou esseoueres^ pour retenir eaues de maison, « four, ne forge, près un mur moitoyen, et com- « mun. » (Coût, d Estampes, C. G. 1. 1, p. 238.) Esserber. [Intercalez Ksserber^ sarcler, au reg. JJ. 103, p. 324, an. 1372 : • Lequel Remîon estoit en « un jardin, qui estoit son oncle Robert le Moine « du bourg de Veelle où il esserboit. »] Esserder, v. Jeter. Le diable par le col m*aharde, Si par i'espée U ne trespasse^ Ou par dedeas le feu ne passe, Ou dans la mer je ne Yesierde. (Marg. de la M, iiô ^.J Essermenter, v. Couper le sarment des vignes. Voyez une charte en faveur do collège de Beauvais à Paris, en 1357, tirée du Trésor des Chartes, regis- tre 89, pièce 521 : « Item octo corveyas a mulierious « .... solvere consuelas (Liv. des Hét. 106.) La forme aisil nous reporte au diminutif axiculus.'] Loins de la voye an chariot lulaant, Li où Atbiu tient l'espaule inclinée, Dessus l'eneut, aux estoilles luisaDl. fJ. Bell. iSI.) " ■ L'espousée sortant dechez son pere,etentrant ■ ea la maison de son mary, ne touche à Veaieuil ' des portes, mais est portée, afin qu'elle ne soit « ofTensée par les choses ensorcelées que les magi- • ciens mettent aux entrées des portes. • (Bouchet, Serées. liv. 1, p. 165.] ■ Tira aussi de \'esseuU de ■ cbascune porte une cordon de soye cramoisine. ■ (Rabelais, t. V, 179.) Essenle. [Intercalez Esteule, aisseau. On Ut au gloss. 7684 : • Ettenle, comme de quoy l'on convre ■ les maisons, scindula. ■] Essenler, v. Se séparer, rester seul. < Le duc ■ Guyenne fort esseuU du san^; royal. > [J. le Fev. de S" Remy, Hist. de Ch. VI, p. 78.) ■ Lorsqu'estoie • eueutes, m'enfermoie. • (Adans li Boçus.) — [• Da bijef se esieula des autres et s'égara par ■ l'espace de six jours. ■ (JJ. 108, p 136, an. 1375.) — ' < kprèa ce que ledit Jehannol ot soupe avecques « ledit gardien des moulins se esseula et destourna • jusques à ce que grant partie de la nuit fa passé. ■ CIJ. 122, p. 67, an. 1382.) Essenllé, adj. Mis à un essieu. < L'en prent une ■ roes de charrette neuves, et sont mises en un ■ menueres, c'est à dire en deux limons, et qu'ils ■ soient estrait etseutlées, afin qu'ils braient. • (Modus et Racio, fol. 78 *.) Essenrance, s. f. Assurance. ■ Peu à peu ■ reprend esxearance. > (Joach. du Bellay, f. 322.) Essenré, partie. Assuré. (Voyez les Marg. de la Mare. 1. 1, fol. 80 '' ; Contes de Cholières, f. 217, et les Contes de la reine de Navarre, t. Il, p. 139.) Esslance. [On lit au glossaire 7692: < Tergi- • versatio, essiance. ■] Essian. [Intercalez Essiau, évipr, dans Beau- manoir, ch. 24 du Hs. : ' Il ne m'aflert pas à faire « mon yavier ne mon essiau de ma quizine. >] Essief, 8. m. Modèle sur lequel on essaye les antres mesures: ■ Ont aussi les dits moyens justi- ■ cters droict de bailler mesures à bled, et à vin, •' du patron, et essief du seigneur dont ils tiennent • leur justice. > (Coût, du Maine, C. G. t. II. 122.) Esslen. [Intercalez Eisien, essaim, au gl. 7692.J Essieat. [Intercalez Ei$ient, comme escient, sens, dans Partonopex (4577) : < Maistres oi de « gnatesstent. ■] Essientex. [Intercalez Etsientex, avisé, dans D. C. (VI, 114'): < Qui le manche après la cuignée « Gete, n'est pas e$sientex ; Car il fait d'un damage « dex. Essier. [On lit an gloss. 7692 : < Tergiversari, ■ ^€$sier. -] Esstenter, v. Excepter. ■ Nous en euieutotu ESS ■ les cas qui louchent le roy. ■ (Beauroan. p. 49.) • Essietês les cas de erieme. > (Ibid. p. 42.) 1. Essll. [Bardeau, dans Gull. Guiart, v. 401, V. 8539: ■ Le suppliant fist un trou en la couver- ■ ture d'icelle maison qui estoit couverte à.'e$$il. ■ (JJ. 173, p. 599, an. 1426.)] 2. Essll, s. m. Exil*. Ruine, destruction'. * [■ Si erent mis En eixil fors de lur païs. • (Benoit de S' More, I, 557.)] — ■ Dedans une forest « en essjl s'enfait. • (Fauch. Lane. et poës. tr. 95.} " [> Si tei ad mort France ad mis en extU. > {Roland, v. 2935.)] Et feront tant [ouldre, et greail, gu'ilz mettront tout i eitil, e qui aura esté semé : Et ainsis aeront affamd. (Etat. Deteh.) Nous lisons > destrucion, ou exil de tiex hérila- ■ ges ■ dans Britton, Loix d'Angleterre, fol. 168 '. Par trois fois m'a mia la terre à exil. (E. Deieh.f [• Chest goupil qui tant set barat. Que nous « apelons cbi renart, SeneUe le mal 7'>upil Qui le > peuple met en etsil. ■ (Bestiaire, us. dans Du Gange. III, 152*.) 3. Essll, adj. Qui détruit, qui dissout. Use porées Qui soient faictes au persil, Pour ce qu'il est de pierre ettil. (E. Deteh.) Essileur. [Intercalez Essiîeur, destructeur, dans Beaumanoir : < Essiteurs de biens par feu. ■ (Chapitre LVIII.)] Essilier, v. Ruiner, ravager, dévaster*. Dissi- per, dépenser". Exiler*. Priver de, mutiler**. " [• Puis ala vers Peronne ardant ou eaiîant • tout le païs. • (Chron. de Flandres, cb. LXXV.) — ■ Ne remest nulle riens ft essilier fors la cité de « Versoi. » (Villehardouin.)] — ■ Se famé tient ■ vignes en douaire, il convient que elle les main- ■ tiegne en tête manière que eles ne soient essi- ■ lies. > (Beauman. p. 75.) On a dit de Troie : > Dix •t ans dura le siege^ adonc fut essilie. • (!Notice des Vœux du Paon.) — ■ Forment commença à détruire, • et essilier la cité. ■ (Chron. de S' Denis, I, fol. 201 ''.} — • > Si chevaucha fort, et grandement foula, • en cesle chevauchée, toute la pleine d'Escoce, et ■ exila moult de villes, fermées de fossés , et de • palis. • (Froissart, I, p. 33.) — « Nous sommes • tous affamez, et ce pays cy si exitié, que l'en n'y ■ puet trouver vivres quelconques. ■ (Du Guesclin, par Ménard, p. 251.) ' Le mot a encore ce sens en Picardie. • Toute ■ la finance de son granl père, et du royaume ont • esté prinsea, et exilées. <■ (J. Le Fev. de S' Remy, Hist. de Charles VI, p. 78.) — « N'est finance nulle • (soit grande) que gens d'armes n'exilent, et met- • lent à fin. <■ (Froissart, II, p. 270.) " Li quens du qaen Rst la jostice ; Un oeil li toit, puis une oreille, Et un poing, et puis si Veaiiile Dt M tore, qu'il n'i remalgne. pSS. lOiS, II, f. 175 '.J ESS — 76 — ESS « Si home enpuissuned altre, seit occis u per- « mnnMemeni eissillé. » (Lois de Guill. art. 38.) ° Ou des membres tos essUiez, Ou du pay tos fors chassez. {Fabl. de S, G,) « Le pays est tant exUlié des villes , citez et de « chasleaux, que moy mesme n*y scauroye retour- « ner. » (Perceforest, V, fol. 40**.) Essillement, s. m. Exil. Doit cU essillemana sévir ? Neuil, qui a droit jugeroit ; Qui droiture, et s'ame ameroit. [MS. 76i5, /, /*. 67 ^.) Essimer, v. Amaigrir. [Voir Esseimer.] « S'essi- « mer avec les femmes. » (Cotgrave.) — « La per- « fection de santé trop alaigre, et vigoureuse, il « nous la faut emmer^ et rabattre par l'art. » (Ess. de Mont. II, p. 638.) — « Estoit il eximé comme un « harang soret. » (Rab. II, p. 138.) Essin, 8. m. Mesure de blé en usage dans le Soissonnois. « A Laon deux emn» font un jalon. » g}u Gange, IV, 458% d'après le reg. de la Ch. des omptes, signé Noster.] EssoenI, s. m. Comme esseulé^ ais, bardeau. « Si aucun pi:end, oste, ou arrache aucunes bornes, « ou rompt aucun essœul faisant séparation, entre « aucuns tenanciers, prez, ou terres, il commet, « envers les dits maieur, et escbevins, une amende « de la somme de soixante sols. » (Coût, de Mar- quenterre, iN. C. G. 1. 1, p. HO*».) Essofler. [Intercalez Essofler^ donner de l'air, dans la Bat. d Aleschans (v. 4824) : « Mais la ven- « taille ne li velt pas noer, S'il a mestier, por le « miex essofler j Et que délivres peustli bersaler. >] Essogne. [IniercaAez Essogne^ droit de rachat, dans la Coutume de Reims (Du Gange , Vi , 297 «) : « Essogne est un droit ou devoir seigneurial deu « par les héritiers ou successeurs des trespassez « aux seigneurs sous la censive desquels ils ont et « possèdent héritage au jour de leurs trépas. Et n'est Sas universel, ne uniforme; car il est seulement eu es terres et es seigneuries, esquelles est « accoustumé d'ancienneté d'essoigner. »] Essoigne, s. m. Soin, occupation ^. Embarras, difflculté, danger". Excuse et cause d'excuse^. E[)ans les Charles Mérovingiennes et les Lois Bar- ares, sunnia désigne les excuses que doivent fournir les non-comparants devant le placitum on le tnallum. Ces excuses vous causaient des soucis, vous mettaient dans rembarras , d'où la suite des sens.] * [« De vos manaces, culvert, jo n'ai essoign. • (Roland, v. 1233.)] Frère PhiUppe En print essoine. (Blason des Faulces Amours^ p. 259,) « Si se mist en l'estour l'espée au poing, querant « le chevalier sauvage, en disant s'il le rencontre, « qu'il vengera sur luy sa honte ; ainsy qu'il estoit « en tel essot/n^ , il le veit tournoyer à Tun des « preux chevaliers qu'il congneust. • (Perceforest, t. III, folio 6 ^) " « Prince, a court sont maint, que nommer ne « sçay, A qui labeurs ne fait guieres à*es$oingne. » (Eustache Deschamps.) Incontinent on le fait moine : Mais quoy ? il n*a pas (^rand easoine A. comprendre les sacrifices : Car d'amourettes les services Sont faicts, en termes si très clercs, Que les apprentis, et novices En savent plus que les grans clercs. (C. Marot, p. iO.J [« Icellui Avril eust tué ledit exposant ou mis en « essoine de mort, se n'eussent esté le maire de la « ville d'Arville et autres. ■ (JJ. 153, p. 55, an. 1397.) —« Doublant que icellui Bromon ne tuast « le suppliant ou mist en exoine de son corps. » (JJ. 187, p. 118, an. 1455.)] ^ [« Lequel lieutenant avoit dit audit Jehan Che- < valier que audit jour il seroit s'il n'avoit « essoine. » (Justice de JanviUe, 1408 ; L. C. de D.)] Uuec fu long tens à sejor. Tant que il avint, à un jor, C'on cria un tournoiement Par le païs, comunalement. Que tuit i feassent, sans essoine^ Tôt droit à Haie en Toraine. (Fabl. de S. G.) « Se chil qui apele . ou est apelés vient avoir « avoué qui se combate pour lui , il doit montrer « son essoine, quant le bataille sera iugiée; pluriex « essoines sont par lesquiex, o par l'une desquiex^ « l'en puet avoir avoué. • (Beaumanoir, p. 308.) Essoiniere, s. m. Celui qui propose excuse pour un autre. Du Gange, Glossaire latin, sous Essoniatory cite Beaumanoir. Essoinner, v. Occuper, embarrasser, empê- cher^. Excuser, dispenser". ^ « Tous ceux qui de la guerre s^ensongnoient. • (Froissart, III, p. 362.) Geste maladie, Qui se moutepHe En moi, et me Ue De merancoUe, Ne sera garie, Ne sancie, Je le voi, Jà jour de ma vie, Se pitiés n*en prie, Et s'en ensonnte. (Froissart, Poës. mss.J • Lés Flamans qui estoient dedans Gomines, s'en « tenoientbien chargés, et essongnez: tellement « qu'ils ne savoyent auquel entendre. » (Froissart, t. II, page 209.) " Maitre Jean de Rueil lieutenant civil de la dite « prevosté de Paris, lors exoniéàe maladie. » (Coût. Gén. I, p. 13.) — [« Pour excuser et essonner ledit « doyen, maistre Pierre Wautier vint pour lui en « jugement devant icellui prevost, en disant qu'il « estoit si malade, que les pies ne pourroient porter « le corps. > (JJ. 141, p. 155, an. 1391.)] Essoir, adv. Hier au soir. [Voir Ersoir.] Essoir me fu mandé Que vous avez, en fieu, au duc Huon, donné De toute Normendie la flor, et la bonté. (Rom. de Rou.f Essole. [Intercalez Es^ote, aisseau, au Gloss. 7G92, sous Èleborium.'] ESS - 77 — ESS Essombre, s. f. Obscurité. Des maus qu'il (et ne sai le nombre, La somme en esi en une essotndiv, En une reculée obscure. (US. 1918 y fol. SU *.) Essonier, s. Terme de blason. Double orle qui couvre Fécu, dans le sens de la bordure. Voir Le Laboureur, Origine des Armoiries, p. 189. On a vu là l'enceinte où les cbevaux attendoient Touverture du tournoi et prenoient repos. Essonre, s. f. Souche, race. [11 vaudrait mieux lire esMureJ] « Gentix Besta de bone essonre. • (Fabl. Mss. du R. n* 7218, fol. 249 •.) Essor, s. m. Âir libre et découvert qui cause la sécheresse. [C'est la forme verbale de essaimer.'} (Nicot, Cotgrave.) De là, on a dit : !• • Venir à Ve$$or, • sortir de la règle : « Nous « sommes en un royaume, auquel, pour la facilité « de nos roys, les choses viennent fort aisément « à Fessor. > (Pasq. Rech. p. 46.) 2- « Se jetter à l'essor, » s'aventurer : « J'appre- « hende bien que nous laissions les choses presen- « tes, et asseurées, pour nous jetter à ressor. » (Pasq. Rech. p. 150.) [On lit aux Antiquités Poitevines d'Estiennot, part. III, p. 946, an. 1309 : « Item la bayerie quant « au depiés de membre, esmutiler, espectier, esso- « rillier^ segner, estoupacier. » — « Pour occasion « desquelz faiz et larrecins Simon Barale a esté « condempnez à estre essoriliez et banniz du bail- « liage d'Orliens. • (JJ. 119, p. 190, an. 1381.) - Il signifie aussi couper la lisière des pièces de drap défectueuses, aux Ord. IX, 305, an. 1407, et dans Le Clerc de Douy : « Veu le rapport des jurez.... « Nous, ledit drap avons condempné à estre esso- « rillé. » (1412, Sentence de la Prévoie.)] [L'esso- rillement est un supplice fort ancien dans la Gaule; Yercingétorix rappliquait d'après César (de Bello Gallico, liv. VU, en. 4) : « Leviore de cslms^, auribus « desectis , aut singulis effossis oculis , domum « remitlit. • Au moyen-âge, ce genre de supplice fut appliqué aux voleurs des deux sexes pour leur premier larcin (Etablissements de S. Louis ^ I, ch. 24) ; en cas de récidive, on leur coupait le pied ou on les pendait. Un homme essorillé ne pouvait faire partie du clergé : « Lesquelz malfaiteurs cou- « perent ou près une oreille au suppliant, par quoi « lui, qui estoit délibéré estre homme d*eglise, est « inhabile à jamais Testre. « (JJ. 177, page 135, an. 1445.) Aussi lorsqu'on perdait l'oreille par acci- dent ou maladie, on demandait au roi ou au juge de constater par lettres la cause fortuite de celte mutilation. (Voir une charte de la Chambre des Comptes, an. 1354) : « Guillelmus Roquet, aliter de « la Plancha, de testimonio amissionis au ris suœ • sinistrœ, quam quoedam sus seu porca in cunis « avulsit et comedit, non ex culpa vel delicto, sed « violenter et fortuite casu. »] Essorer, v. Prendre ressor^.Egoutter, sécher". [C'est là le sens primitif : exaurare, mettre à Tair pour sécher.] *A la comere il dist, une soirée, Au plus matin que serez essorée, Si que trop mieiUx je vous puisse emboucher, U fault qu aillez parler à ung boucher. (Faifeu, p. 02,) Mielz se soit essorer Musart, ç[ue esprouver; Ce dist U vilains. (Prov. du Vil,) ■{;« Tantost s'en vont tuit troi à destre, Tant qu'il « vinrent à la fenestre ; verte estoit pour essorer. • (Renard, 9181.)] Et après qu*eUe ara esté Un jour, et une nuit d^esté, Trampée en celle yauve sus heure, On le doit traire, sans demeure, Et mettre en tel lieu essorer. Que Tyauve n'y puist demorer. (Font. Guer. T. V, p, 57, J « Puis après le mettre essorer au feu, ou au « soleil, et lors luy pourrez voir les phlegmes, et « mauvaises humeurs issir, et couler hors de ia « teste. » (Fouilloux, Faucon, fol. 16 *.) On a dit au figuré : « Il avoit des mœurs si essorées et si vaga- « bondes, qu'il n'estoit cogneu ni de luy ni d'aul- « très, quel homme ce feust. » (Montaigne, IV, 250.) n te falloit un esprit poétique, Non pas ma plume essorée, et rustique (C, Ifarot, 158.) Essoul. [Intercalez EssouU essieu, au registre JJ. 107, p. 12, an. 1375.] Essoumetes. [Intercalez Essoumetes. terme forestier, au reg. JJ. 82, p. 54, an. 1346 : «Donnons « et octroions... quarente charretées de bois à « prenre par chascun an à touzjours mes en la « forest de Bievre ausentressés ^i essoumetes . «] ESS -■ Essounc;, s. (. Dispense. [Voyez Essoihe.] Si espouTM, par enounc, La Hlle a cel coote Goudonme, Kl Bon frère Bvoit raceu. (Ph. Uoutket.J Essourder, v. Assourdir une personne, un bruit. Si, rl'aventiire, j'arrive Sur la Terdoyante rive, i'etaourde le bruit des eaux : Si au boia je me transporte. Soudain je ferme la porte Aux doux goaiert dea oiseaux. (J. du Bell. f. 199 ^.} Essucer, v. Sucer. (Oudin.) Essûe, I. f. Issue. < A Vessue de la cité. • (Pabl. Hs. 7989 ', f. il^.) Voyez E$sir sous Issir, Essuer, v. Essuyer*. Sécher". * [. Jupiter, ce dist, le la voit, Et Phebus la toaille > avoit, El se peaoit de Vessuier. > (La Rose, 6533.)] ■ Fort l'n croie, mais pas il ne Vessue. ■ (Faifeu, page i03.) *> Adonc se leva du Teu comme celuy qui n'es- • toit pas bien eschaulfé, ne essué. • (Perceforest. vol. Il, fol. 33 *.) [■ Ters lex iex, es$ue la face. • [PabI.etCout.anc.lv, p. 474.)] Jamais nul jour n'aura; flance au temps. Ne au souleil, pour estuer buée. (E. Detch.) Expressions à remarquer : 1° ■ Il eut commandement de H' l'amiral de ne ■ donner point à l'avant gardequ'ilsçavoitconduite > par monsieur de Guise ; mais de l'essuya, et pa»- ( ser devant, et fondre comme un foudre a la < bataille. > (Brant. Cap. fr., 11!, p. 101.) 2* ■ essuyer le bâton, > recevoir les premiers coups. Brantdmedit desreltres: < Le roy Pbilippes > devoil ainsi bazarder une bataille, parcesguer- • riers mercenaires et estran^rs; car c'est une ■ vraye curée, puisqu'ils se sont mis au mestier ■ mercenaire : et voila pourquoy il les ^ut, les • premiers, bazarder, et les premiers perdre, et ■ leur faire estu^er bien le basion. • (Branl. Cap. fr., t. m, p. 54.) Essuyoir de mains, s. m. Linge à essuyer les mains. (N. C. G. t. II, p. 258.) Essuyon. [Intercalez fissuyon, torcbons, au reg. JJ. 195. page 586, an. 1471 : > Dès toullons ou ■ cssi/T/ons à esculles. ■] Essyaver. flatercalez Esiyaver, écouler, au , reg. JJ. 72, p. 309, an. 1308 : . Il puissent... faire • glichoueres une ou plusieurs, se il leur plait, ■ pour essyaver par un fossé ou l'yaue s'en va der- ( riere ledit torgoir. > — > Aura dedans ce mur ou > clouture uu treillich de fer par où les yaues de la > ville se pourront essiaver. > (JJ. 53, page 53, aa. 1313.)] Essytes. • Vous devez entendre qu'on doune ■ les cures de colton, de queue de lièvre, eslouppes < tailles, ou pieds romjpuz, ou de plume; et est à ■ sçavoirque les cures Daignées ne sont pas si for- ■ tes comme sont les essytes, excepté qu elles fus- ■ sent baignées en choses laxalives. • (Arteloq. Faucon, fol. KM *.) EST Establage, s. m. Droit d'étalage : ■ Par la ditle • coustume, il est deu aux seigneurs bauts jusû- • ciers el viscontiers, droit d'issue d'herbage, et ■ eslublaget de marchandises, et autres enoses • qu'on vend es metes de leur seigneurie. ■ (Coût. de S. Paul, C. G. I, p. 651.) [On lit aux usages de la vicomte de Bouen : ■ Chascun vendeur de poissOD ■ on la ville doit le jour .vi. den. de son estallage. ■ — Dans la Coutume de S. Julien du Saut au pays de Langres : < Nos volons, que leur etteteiçe et les < freincbises de leur esteleige leur soient gardées • et tenues. ■] 1. Estable.a. /'. Etable. Esiauie, dansS. Bern. répond au latin stabulum, étable oix naquit Notre Seigneur. [• Car à tart comence & fermer S'estable • cil qui a perdu son cheval. > (Lai du trot.)] De môme dans Perceforest (t. IV, fol. 31 *) : • Vous res- ■ semblez.... cclte-cy qui ferme Vestabte quant le « cheval est perdu. • [Le proverbe se retrouve dans Froissart (ll,lII,9l,ëa.Bucbon): • Conseil répondit ■ l'archevêque; beau nepveu c'est trop tard, vous • voulez clore Vestabte quand le cheval est perdu. •] Le cler commande à hou valet Tirer aon cheval da Vettable. (Faueh. Lang. fr. p. t6S.) On doit ainçols Vetiable Terouillier, Que lî chevaus soit perdus nleement. (Val. n* i490.l [11 signifie garnison, aux Ordonn. VIII, page 375, an. 1312 : • Donnons plein povoir et auctorité de ■ mettre estabiet de gens d'armes, de cbeval et de ■ pié en nos chasleaux. >] 2. Es table, adi. Stable, solide, fixe. Eêtaule, dans S. Bernard, répond au latin stabilis.l* Hais t segnor prendre est cose eslable. > (Parlonopex, V. 9026.)] ■ Tenir les choses dessus dites fermes, et > estables. • (Ordonnances, t. III, p. 295.) Establement, adv. D'une façon stable. > Le • gouvernement du royaulme doit eslre ferme^ et ■ assis sur trois pilliers: l£ premier est justice, < qui doit eslre fermée si establement dedans le > cueur du roy qu'il doit à ung chascun rendre son > droit, et ne ployer â dextre, ne à aenestre. >. (Le Chev. de la Tour, Guidon des guerres, fol. 89*.) — On lit establement, dans Rymer. I, p. 50, an. 1259. Establer. v. Mettre à l'écurie. (Cotgr.) [■ Les • diz muiez fait Charles establer. • (Roland, v. 158.) — • Quand li ceval estabté sont, Fuerre et avaine . à plenté ont. ■ (Floire et Blancheflor, 1241.)] Establerle, s. f. pi. Etables : > Pourra l'barî- < lier, si bon luy semble, avoir les dits blancs bois, ■ granges, et estableries, en payant la juste valeur, • et estimation. • (Coût, de Boullenois, G. G. 1. 1. p. 691.) — [Establerie signide encore étal : • Sur • les estaals ou estableries de la corralerie de < Besiers. * (JJ. 166, p. 365, an. 1412.)] 1. Establete. [Intercalez Establete, petite éta- ble: < Le suppliant ala tout droit à une esCaUefe, « ou sa femme avoit nourry un veau de !ait. • (JJ. 163, p. 47, an. 1408.)] 2. Establete, s. f. Stabilité, durée. [■ Laquelle ■ exposant comme despourvue et sans establete de EST — 79 - EST • senz se pai^ti de uuit. * (JJ. 106, p. 377, an. 1374.) On lit estableté (Percef. Il, 43»), eslabilité (Desch.). EstablL r Intercales Establi^ procureur, au Livre Rouge de la Chambre des Comples (an. 1308, f. 302*): « En tele condition toutes voies que lidiz « Jaques ou son establi puisse prendre et arester « les blez et les farines des baniers. » — Dans Beau- manoir, MUS establi est un procureur nommé par on autre procureur. (Voyez Ordon. I, 659.)] Establie, s. m. Union *. Etabli, bureau *. Or- donnance ^ Demeure fixe^. Garnison^. A « Nostre roy Childerich ton nepveu le requiert « que la concordance, et Yestablie qui entre vous « deux fut pieça establie. » (Cbr. S* Den. I, f. 52 ^.) " [« Nus menesteriers du meslier dessus dit [tail- « leur] ne puet lever establie de ci donc que li « mestre qui gardent le mestier aient veu et regardé « s'il est ouvriers souflsant de coudre et de taillier. » (Uvre des MéUers, 142.)] Qui prenoit possession, Sur ce neu, d'argent, ou de terre, Que s'aa Jour le venoit guerre, Adonc estoit chose estaoUe, Qu'om le laissoit sur Ve9tablie. (Eusl, Desch,) ^ [« Une ordonnance ou establie du mestier des « candeliers de sieu» > (Ord. VIII, 597, an. 1311.)] Ly Norrois tindrent à folie, Et son cornant, et B^establie. (Brut.) ° Au portai soit vostre eatablie, Par débets, sulr paiine d'amende. Ou serez en place estabUe. {Eust, Desch.) ■ [On lit dans on Compte du trésorier des guerres de 18% : « Establies pour la guerre de Gascogne, « premièrement celle de par deçà la rivière de « Garonne. > De même aux Ord. I, 539, an. 1314 : « Et laissez porter et mener bleds, vins et toute ^ autre manière de vivres pour ladite guerre, par ^ vos lieus, par vos distroits et par vos paiages à ^ nos establies et à nos bostes de Flandre. »] — ^ Messipe Loys de Sanxerre meist de ses gens en ^ estaUie à Puyagu, des meilleurs qu'il eust, dont ^ ceux de Saincte Severe n'osèrent depuis chevau- ^ dier es pays dessus nommez. » (Hist. de Loys III, duc de Bouroon, p. 36.) — « Devers les portes où « estolt lé duc de Bournon, ensemble les establies « des seigneurs qui avec lùy estoient, chacun en « son droit, comme estoit oraonné. » (Ibid. p. 363) — Où nommoit : « Bref A*establie » la sentence qui met soos la main du roi un héritage contesté jusqu'à jugement définitif. On litdansrAnc. Coût, de Norm. foh 137^: « Héritage demandé par establie. » Cstablier, s. m. Etalier. « Nous avons ordené « que nul marchant, ne establier ne vende poissons « seumeumez. » (Ordon. t. V, p. 253, an. 1369.) Establir, v. Etablir, constituer, commettre *. Mettre, ranger *. Destiner ^. *'« Parlerons en cest chapitre des procureurs, et « de ceux qui sont establis à plaidier pour aultrui. » (Beauitranoir, p.' 31) Fine aHMmr est de tel férce estaublie Que sor toz biens moinne droite maistrie. (Gaces Brûlés.) ■ r« Après les dous establisent la terce. » (Roland,. Tous les honunes fist assembler, Leurs armes prendre, et eulx armer, Par conroy les fist éstahlirj Et à combattre hors issir. (Brut^ 100 \) ^ « Ne payeront riens peaux qui sont establies « pour fourreures* • (Ordon. t. IIÏ, p. 464.) Establissement, s. m. Ordonnance^. Marche- pied ■. ^ [« Li lai volent tenir lur establissement E lur « us, si cum orent devant els lur parent. » (Th. de Canlorbéry, 29.) — » Leis dreiteres ne jugemenz « Ne autres establissemenz Ne tendront mais. » (Benoît de S' Maur, 26683.)] — « Pour ce les fist le « Pape descoler, selon les ioix, et establissements « des empereurs de Rome. » (Ordon. 1. 1, p. 459.) En renuncent à tous les drois Que nous y aTons^ par les Ioix, Et establissemens de France. (Eust. Desch.) 1* « Querelles A" establissement. » — • Ce sont celles qui sont à ce establies qui sont appellées recognoissant, pour ce que par icelles il est à cognoistre laquelle des parties a droit, ou tort en la chose litigieuse, et descordable, ainsi qu'il est contenu, etdéclairéès lettres de brief qui sont mises au dict texte. » (Ane. Coût, de Norm., 112 K) 2" « Succession ^^v establissement. » — « L'autre st vient par establissement^ si comme quand un fief, ou autre terre vient à estrange personne par faict de douaire, ou par fait de veufveté, si comme les coustumes (le divers lieux l'enseignent moult diversement en aucuns lieux, et en aucunes sei- gneuries, et ainsi comme les coustumes y sont establies, tenues, et expressément gardées. » (Bout. Som. rur. p. 456.) — [^es establissemenls de S* Louis sont l'œuvre d un jurisconsulte resté in- connu, qui, pour donner plus d'autorité à son livre, le plaça sous le nom du roi. On y mêle les ordon- nances de S' Louis au droit canonique et au droit romain. La rédaction est étrangère aux habitudes de la chancellerie, et S* Louis y est désigné sous le titre de bonus qui ne s'appliquait qu'aux princes défunts. Voyez l'Etude de M. Viollel sur les sources de ces établissements ; il en prépare une nouvelle édition.] ° Marchepied qui se mettoit devant les lits pour en descendre, à cause de leur haute\)r. (Chron. de S^Denis, 1. 1, fol. 15\) Establissenr, s. m. Celui qui établit, qui com- met. « Iceux jurez seront lenuz de retourner et eutx traire par devers lesdils establisseurs, et leur présenteront leur dite commission, et lesdits establisseurs seront tenus de scavoir comment lesdits jurez establis seront portez en leur dit temps. » (Ordonn. 1. 1, p. 361, an. 1350.) Estacade, s. f. Duel, combat singulier, combat en champ clos. « Ce sont des ennemis très puissans « contre lesquels ayant à s'attacher, il ne faudroit « (ainsi qu'on dit) riott oublier au logis : ains faire « comme ceux qui doivent entrer en estacade, qui EST -1 « auparavara regardent d'acroistre leur vigueur, et ■ disposilion, accomoder leurs armes défensives, > el reodre bien trenchanles les ofTensives, afin de • vaincre, ou mourir bravement. • (Oise, polit, et mil. de 1a Noue, p. 485.) • H y en a aucuns qu'on a • co^neu qui ont pourchassé les ordres de nos < rois, pourestre exempts des eslaguades, co{r\h!ils • el appels. ■ (Brant. sur les duels, p. 93 et 94.) ■ Comme deux braves combatlans en une esto- « cade(i); après qu'ils ont bien fait leur devoir, ■ viennent à eslre séparez par les juges, et mares- • chaux de camps, se retirent avec égal honneur. • (Brant. Cap. estr., t. I, page 75.) « Monlhabene fut ■ rappelle aussitost qu'il eut tué en estocade un • gentilhomme contre le dict des duels qui n'estoit • que publié. • (Lelt. de Pasq. t. III, p. 668.) Estace. [Intercalez Estace, pieu, poteau, co- lonne : <> ÂQ une estaclie l'un atachet cbil serf. > (Roland, V. 3737.) ■ Comme il (Jesus-Christ) fu liés • à Vesiace, batus et escopis. > (Oom Bouquet, III, 171.)— ■ Le jour de la festeS.Laurens unchateust • esté lié ou estachié a une estache ou estoc estant • en une fosse plaine d'eaue, et eust esté ordené ■ et crié publiquement de par les seigneurs dudit > Montnacon... que qui esirangleroil ledit chat ans < dens, les mains liées derrière le dos, il auroit ■ quarante solz parisis. > (JJ. 141, p. 77, an. 1392.) — • Ottroyons que les maisLres mariniers dudit ■ royaume de Castelle soient francs de prendre • estaches pour leurs nefs et navires en tous les > pors. • (JJ. 124, page 222, an. 1383.) — • A dou- > loueres et à basches Vont desrompant piex et • estaches. - (G. Guiart.)} Estaceaex. [Intercalez Estacenex, changeurs, au péage ms. de Dijon : • Li eslanlx des changeours ■ et des estacenex, chascun paiera .m. solz en la . dite foire. »] Estacer, v. Soutenir, étangonner. .... Pw mon sanc Unloi ettace. (Brut, fol. 5T.) .... Pons bastia, et commenciëB, Et atomes, et e»iaciè$. (Ph, Moutket.) • Salahadin... fist... tant drecier, que perrieres, ■ que mangouniaus, q^ue lendemain en conta l'en ■ douze, tous estachiés. > (Cont. de G. de Tyr, Martène. t. V, col. 613.) Estaché (pouce), express. Sorte de mesure. • Une des dites espées sera de deux pieds et dem^ ■ de longueur avant la main, un poulce estaché > moins , ou environ ; et la teniie et plommée ■ d'icelle espée, d'un pied et poulce ou environ ; et > l'autre espée est plus courte de deux poulcei • estache%, ou environ, avant la main. i> (Preuv. sur l'Histoire de Dretagne.t. Il, p. 674.) Estachels, s. m. Combat aux palissades d'un château (estaches). EST A nos François se Tont flfrement «aMmblonl, Fier tust Veatttlieis, quant se vont encontranL (CuvelierJ Là peust on enoir tnarleleiB grant Et grant etlacheis, et fouleis pesant. (Ibid.) Estacher, V. Attacher. . Feit escrire lettres, < lesi)ueUesilfeit estac/ier par nuict, par aucuns • ses favorîsans aux postaux de l'église Nostre ■ Dame, du Palais et ailleurs à Paris. ■ (Honstrelel, ~ t. I, fol. 193.) Estachettes, s. /".;}/. Attaches, cordes. ■ Les < joustes estoient des combats d'occasion qui se ■ faisoienl le plus souvent sans dresser des lices, • en étendant des cordes qu'on nommoit estachet- ' tes. • (Uenestr. de la Chevalerie, p. 233.]— £C'est aussi une espècedejeu : • Icellui varlet se jouoît > d'un coustel as autres compai^nons estans ou • chemin d'entre S' Denis et Pans à un jeu qne ' l'on dit à Vestachette. • (JJ. 77, p. 228, an. 1348.)] Estaclon, s. Station. • Il est en estacion et ne « mies en procession, • (S. Dern. Serm. fr, p. 265.) Estaçon, s. f. Boutique, maison. [> Nos quatre • estaçons mouvant de 1 eritage de nostre seigneur ■ le roy, assis en la ville d'Orliens, fesanz le coing • de la chaucerie. • (JJ. 40 , p. 31, an. 1308.) — • Icellui Godefroy porta lors ledit mandement en ■ l'oslel ou estaçon de Pierre Bertaut clerc de ladite • prevosté. • (JJ. 156, p. 40, an. 1401.)] — . Mes- • tiers de toutes estaçons. » (G. Guiart, fot. 250''.) Estacquer, V. Mettre sa marque, son cachet (Oudin.) Estade, s. m. Carrière dans laquelle on s'exerce à la course. - Dès lors corameni^a à dompter che- ■ vaux, courir le cerf, enferrer le sanglier, rompre • bois contre terre, escrimer courir i'esti^, « itager. » (Alect. Rom. foi. 72 ^) Estadle, s. f. Bataillon. • Geulx de Vettadie du • senestre costé virent que Vestadie du dextre • estoil rompue. ■ (Hiat. de la Toison d'Or, I, fol, 58''.) — • Lors commenda, â une stodie de ses • enfans à pied, que ilz rompissent les murs du . jardin. . (La Salade, toi. 42<>.) Estatete, s. Courrier, qui court avec deux jui- des. Voyez Du Cange, sous Staffeta. On lit stafete, en ce même sens, dans les Hém. de Villeroy, VII , p. 219, et aux Lettres de Louis XII, IV, p. 274. Estaffe, s. f. Elrier, stapha, staphia, so\iSiistar pia, dans Du Cange. > J'y veids la my quaresme à ■ cheval, la my aoust, et la my mars luy tenoieot • ï'estaphe. • (Rabelais, V, p. 153.) — • Livrer I'm- < ta/fe • étoit livrer le combat dans un tournois: • Enlreprindrent, de cueur hardy, à livrer esta/fe. » (Percef. IV, fol. 60*.) On a dit aussi estaphe pour estafier : ■ Prescher ses faicts à Gnaton son esta- ■ pbe. ■ (Perriu, fol. 4*.) Estaffier, s. m. Valet. • Les estaf/len sont (Jeu Parti, Vat. 4522.) Estaint, s. Atteinte. Se n'estoit obéissance, Qui le tient eu la vaillance, De bonne persévérance, Mal tamaint,  dur eittaint, Uassaudroient d'abondance. [Froissart, poëa.) Estalnte, s. f. Extinction d'héritiers en ligni directe. « Aussi a droit de prendre, et appliquer i « luy les terres dont les seigneurs meurent sans « laisser aucuns lignagers, et qu'il y a estainte d( « ligne. » (Proc. verb. de la Coût, de Bl. Coût. Gén. t. II, p. 299.) Estais. [Intercalez Estais, hésitant (Miracles 9( Coincy, D. C. VI, 350*): « Ombragés iert et estaù « A Dieu servir et h bien faire ; Mais à reuber et ' « mal faire Estoit visles et remuans. »] 1. Estal, s, m. Elau. (Monet, Oudin; Ordon- nances, t. II, a59, 76.) 2. Estai. Demeure, pla(*>e. [« Pur vostre amui « ici prendrai estal. » (Roland, v. 2139.) De mém< au roi Guillaume (p. 131): « Qu'il ne porent esta « prendre. •] — « Lors alla les chiens escrier, poui « faire partir le porc de son estai. » (Percef. 11,9*». De son estai, où il estoit. Chai à la terre pasmé. [Floire et Blancheflor.J Expressions remarquables : 1" [« Nus remeindrum en estal en la place > (Roland, V. 1108), c'est-à-dire nous resterons debout. |. bi. , Faire €S^aZ », demeurer en place, s'arrêter Se ce vient à passer un pas, Là faut faire pause, et estai, [Eust. Desch.) 2" « Tenir ou rendre estail » ; tenir de pied ferme résister. « Quant à mes compaignons, il les eu « tantost mis en pièces, de moy je luy tins esta « assez longuement. »• (Alector, Rom. folio 98 *». « Ceulx qui n'estoient pas plus d'environ deux milh « combatans, se trouvèrent en cesle bataille tenii » pied, et estail à plus de quinze mille Sarrasins. < (Hist. de J. Boucic. p. 216.) « Les Ânglois se retra « hirentsagementjusques aux fossés : et làrendiren « estai à tous combaltans chevaliers, jusques à c\ « que leurs gens fussent retraits à sauveté. • (Froîs sart, liv. 1, p. 99.) Quant ge, qui plains sui de viellece, Ne puet contre amor rendre estais Qu'ele ne m*ait mené mal. [Alexandre et Atnstote.J [« S'estoit li pors tôt à estai rendu. » (Girard d< Viane, v. 3502.)] 3" « Livrer » ou « donner estail », tenir tôte au) chiens. [« Uns sangler a cheisa le jor, estal donna. > (Chron. des ducs de Normandie, v. 10947.)] « Quan « le porc se sentit à la dure terre, il alla livrei « estal, et tua en pou d'heure quatre chiens. > EST {Percef. l. II. f. 9'.) Par suite, livrer bataille. « Ung < ciievalierlîTroit estalM tous les autres. • (Ibid. t. T, M. 57 » ) « Livrèrent estai h leurs ennemis. • (Chron. de S' Denis, 1. 1. f. 21 ''.) Tout ftea hommes miet devant sof, Et il fu derriee en conroj ; Si donna aux Bretons estai. Que ly sien puis ny orent mol. (Bt-ut.) 4* ■ A estai >, de pied ferme. L« chievre a donc respondit à ettal, (Exul. Deieh.) 5* ■ Tôt à Citai », sur pied, tout court. La jumen bJt aler plus lent, Si s'arrestut tôt à aliU. (Fabl. m», de S. G.) 6* • D'un estai >, sans changer de place. Dame merchi la main enbalsamée Qi puit et jour bais cent foia, d'un ealal. (Val. iiOO.) ?■> < En estel, • debout, droit. > L'en les lèvera > en estel. > (Ord. II, p. 12.) — [Le sens d'étal est au Livre des Métiers, 16 : ■ Li talemelier puent au « dimanche porter leur pain eu leurs corbeillons, t et porter leur estai ou butTez ou tables, portant • que li estaus ne soit plus lonc que cinc pies. •] Estalée. [Intercalez Eslalée. étulier, établisse- ment de pieux et de perches pour tendre des (Ilels au bord de la mer; on dit parc, en Normandie : • GuilloL Noguet disoiL avoir une eslalée de traraaux • à pescher poissons de mer. > (JJ. 147, p. 256, au. 1395 ] On trouve aussi la Torme estalUere : • Outre avons droit de prendre franchement en ■ iceile forest de Brolbonne soixante haislreaux ■ pour ficher nostre estalUere. » (Cart. de Jumiéges, t. I, page 16.)] Estaler, V. Etaler, déployer ". Se lenïr dans*. I*résenter **. * Hea i», kl n'en pueent souTrir te bis, Nient plus c'on pnet es aoiel esgarder. Pour cne que trop en estaliat li mis : Quant aeur moi lourne & -i. fais Si vftir oeil cler, Les mions Tient guenchir, et &vugler. (Val. n* iMO.] .... Ont un mantèl Krant, et bel. D'un vermeil aamit ettatei. (ParUm. de Bl. m», de S. G.) ' Se vos voles la lora aler En cel jardin, por eiialer. (Cort. SArt. ms. de S. G.} Trousser ne veult, ne malar. Chambre fournir, ne cheval eataler. Car il se tient pour vsrlet honourable. (Eusi. Detch) • A Yestaier «.en résistant de pied ferme. Abatent, et navrent, et tuent, A VeiMer, et au poursuivre, Toni Cl "■ ■ En cha Bstaller. [Intercalez Estaller, s'asseoir en stalle île chœur, au cërémotiial hs. de S' Brîeuc [D. C. VI, 352 *) : ■ Les petits cureaulx ne doivent pns seoir ne « estaller es chaeses haulles ne t)a3ses; mes ils ■ doivent estre en estant es petitz releiz du cueur • en manière de station. ■] Estallier. [Intercalez Estallier, étalier, aux Ord. t. Y, 3.'>8, an. 1370. De même aux Livres des Métiers, 139 : < 11 ne savent où trouver les vendeurs, 1- EST ■ conporteurs, et einsi perdent leur argent, ce qu'il ' ne pourroienl faire sus estaliers. •] Estalle, s. Halle. [On dit encore mer étale.] - Conclurent de mettre les estendara dans ung « petil villaige, et là faire estale. «(LeJouv. us. page 313.) On disoit en ce même sens, > tenir • Vestalle. ' (Ihid. p. 317.) [Voir Estal; c'est 1& une forme féminine.] Chevaliers verssent en In bourbe,... .Mes li quens d'Aiioia n'i va mie; Aini est, comment que l'en l'assaille, El plus parfont de la bataille. Ou entre ceus du tranc estale. (G. Giiiart, fol. 206 ^.J Estalllas, s. m. Sterling, monnoie de compte, espèce de poids. • EstallUis d'Angleterre, et d"Es- ■ cosse sont à douze deniers d'argent le roy. » [(Reg. de la Chambre des Comptes Poster dans Du Gange, III, 389 ^)] . Exleiiins volans, gros toiir- • nois, taries exterlins volans, • éloient défendus. fOrd. III, p. 105, an. 1357.) — [• Nus orfèvres ne • pucl ouvrer à Paris d'argent que il ne soit aussi • bons come estelUis ou miendres. ■ [Livre des Mi-'tiers, 38.) C'était ta monnaie frappée par les Easlerting, marchands de la Hanse de Lubeck , marchands de Vest, par rapport à l'Angleterre. C'est aussi un poids, aux Ordonn. t. II, p. 352, an. 1350; • DIeds coustc trente huit sols le septicr. La paste • du pain d'un denier de Chaitly pesé cinq onces • et demie; et le pain cuit quatre onces treize ■ eslellins. •] Estallonage, s. m Action d'étalonner les poids et les mesures. (Dict. de Colgrave.) C'est un droit seigneurial dont parle Laurière (Gloss. du Dr. !r. et La Thaumassière, Coul. de Berri.) Estalon, s. [Ménage et le Dict. de l'Académie (1094) disent qu'on prononçait ételon. i* Cheval en- ticc qu'on tient à l'écurie (arf slallum) : • Et s'il eyt • nule [jument] qui n'eyt polciii, soit enquis si ce • soit par malveisegarde ou par deffaule de viande, • ou par deffaule d'esffl/oun. • (Traité d'agriculture du XIII* siècle: Bibl. de l'Ec. des Charles, 2* série. II, S. 131 .) — 2* Baliveau de l'âge de la dernière coupe, u haut allemand stiliil, pieu [comparez eslaillon) : • Ils seront tenus esldlonner lesdils bos de cent ■ estalons en chascun journel. • [Cart. de Corbie, Xill, f. 224. an. 1514.) — 3" Etalon de poids et me- sures : • Que toutes poises aunes et mesures ■ soient boines justes et loyaux, selon Vestalon de < ladicle ville (Abhcvilte). • (Rec. des Mon. inéd. du Tiers-Etal, IV, 20-1, xiv siècle.)] Estalonner. v. Comparer à l'étalon *. Faire acledélaTon". Oter le talon*=. [Voyez Eotalon 2% au sens de planter des estalons.] * ■ Eslaloner les poids, et Tes mesures apparlieot ■ au seigneur haut justicier. . (Laur. Gl. du Dr. fr.) "A propos d'un loup et d'une louve, dans'Ies Contes de Cholières, fol. 139 ''. *= Oter le talon d'un soutier. [Cotgrave.) Estamcbement. riniercalez Estamchemeat, étanchement, digue d'un étang: • Saichent luit que • nous de la volunté et dou consentement de Guy EST - 84 — EST « evesques de Leingres avons fait un esiamchement « dessoz Gevroles. » (Gart. de Langres, B. N. anc. 5188, fol. 230*.)] Estame, s. {. Ecaille. [Lisez Escane.] Du poisson de mer pran les soles,... Et touz autres qui eut estame, (Eust, DeschJ Estamet» s. m. Eslamette, petite étoffe de laine. • Pour ses chausses, furentlevées unze cents « cinq aulnes, et ung tiers d'estamet blanc. » (Rab. 1. 1, p. 41.) Estamier, v. Etamer. (Oudin, Cotgr.) Estamine, s. f. Sorte d'étoffe^. Sorte de che- mise". Couverture^. * C'est un dérivé d*estame, d'estain. « Les esta- « mines de Verdelai » étoient passées en proverbe avant ran 1300. "Chemise de grosse laine que les reli^eux por- toient, au lieu de cilice et par mortification. [« La « coude e Yestamine ont uesus cel li ber. Hais de « pans et de manches les ont fait escurter ; Car ne « voleit al siec^lesa viedemustrer. • (Th. de Can- torbery, 155.)] L*abbé de Jumiège différant de rece- voir moine Guillaume, duc de Normandie, « ce « prince fist tant qu'il emporta une goule, et une « estamine^ et les mist en un escrin. • (Chron. de S. Denis, 1. 1, fol. 205 \) On a dit de ce même prince : Guillaume lor seignor a Roen apportèrent. Du chief de son braier un clef deuermerent. Et cole, et estamine, et un froc en estèrent. (R. de Rou.) « Vestir la haire et Vestamine. • Nous dirions firendre la haire et le cilice. (Le Chev de la Tour; nstruct. à ses filles, folio 66 ^.) « Il jeusnera ces « jours là, et portera Vestamine, ou vestira la • haire. • (Math, de Coucy, Hist. de Charles VU, page 676.) ^ « Une paire A^estamine à couvrir chevaux, • dans un Invent. d*armures de 1316, cité par Du Gange, sous Armatura, 3. On lit plus bas Ibid : « item unes couvertures d!estamines. » Estamtner, t;. Passer par l'étamine, raffiner. (Contes de Cholièrés, fol. 220.) Estamineux, s. m. Qui passe par Tétamine, raffineur. (Oudin, Cotgrave.) Estamoie, s. f. Sorte de vase. Vovez rinvent. des joyaux et meubles de Charles Y, a la suite de son Hist. par Choisi, p. 529. Estampé, adj. De qui on a fait une estampe, une gravure. On a dit, en parlant d'épitaphes: « Ce c suyvant fut trouvé sur une damoiselle « estampée nouvellement. » (Des Accords Bigarr. folio 178 »>.) EstampeaUy s. m. Appui, étai. (Oudin, Cotgr.) Elstamper, v. Appuyer, affermir, fixer. « Sa « jambe n alla pas demy pied qu*il ne trouvast le « pavement dur, et fort comme pierre ; lors print à « estamper; mais il se trouva fort, et seur, dont se « pensa qu'il passeroit sus. » (Percef. vol. I, f. 63, T* col. 2.) « Ils ont huy tout le jour travaillé, et « toute la nuit estampi en ces marets. > (Froissart, livre II, p. 210.) • Les deux cbevaulx demourerenl « touz droiz estampis sur leurs quatre pieds. » (Percef. I, fol. 45 ^) Estamperche. [Intercalez Estamperche, au reg. JJ. 187, p. 319, an. 1458 : « Un engin ou ostoit « lié une estamperche. •] Estampes, s. m. Les « eschaloignesj d*£8/am- « pes > étoient passées en prov. av. 1300. Estampie, s. f. S*il debvoit perdre la vie, Rompre barreaiux. crier et braire, SaiUir eu bas par leslamfne, Si est il force de le faire. (CoquUlart, p. 8S.J Trestot que cessé orent Les esiampies qu*il batoient. Cils et celles qui s*esbatoient Au danser, sans gaires attendre, Commencierent leurs mains à tendre. [Froiss. poêsj Qui du tabor au cbalemel Lors fet ceste estanpie. (Jean Erars.J Estampois, s. m. Pays d'Etampes ^. Honnoie d'Etampes *. *En la terre du Maine, en celé à^Estampois, Fabl. ILSS. da R. n* 7218, fol. 3U. V col. i. "Du Cange, t. IV, 529 «, cite ces vers du Rom. d'Aubery-le-Bourguignon, us. : Ervis son frère maintint mult bien ses drois. Qu'il n'en perdi vaillant un Estampois. Es tan , s. m. Etang. [« En estans d*eves. • (Psautier du xrir s., f. i34.)j « ïfestan sui devenu « cisterne. » (Eust. Desch.) On lit estanc, aux Ord. 1. 1, p. 12j ; estaunkCy dans Britton, Loix d*AngIet. folio 109 ^ Estanc, adj. Las, de Titalien stanco. D'angoisse li bâtent li flanc ; Quant 11 vilains le vit estanc, Qu'il ne puet mes tirer, ne tf ère. (MS. 7S18, fJffAO «.; Estance, s. f. Etat, situation. Voir Chron. des ducs de Normandie, v. 4639, 6182, et Estage. De cel sui en boin estance, Ke Je scai, de fi, K*eie m'aime. (Poët. mss. av, iSOOJ Or doint amors, par sa douce puissance, Que je serve tosjors en bone estance. [J, Frumiax.J Estanceanlx, s. m. p. Petits étangs. Sur les champs, et là ou trouvasmes Beaulx marchés, et beaulx estanceanlx ; Si volèrent là noz oiseaulx. (G. de ta Signe, f. ii8 ^.) On lit estenceaux (Ibid. fol. 120 ^.) Estancele, s. f. Etincelle. Son douz regart qui vient d*une estancele Mon cuer au cors ferir. [Ià Chat, de Coucy.) [« Toute ma terre iert mise en estencele. » (Raoul de Cambrai, 41 .) — Dans Athis, le sens est paillet- tes d*or : « Es limon ot assez de belles Floretlesd'or « eiestincelles. » (D. G. VI, 116*.)] On lit esten- selle (Britt. Lois d'Angl. fol. 276 \) Estanceler, v. Voir des étincelles. [Le sens de jeter des étincelles est dans la Rose, v. 17007 : « Toutes les estoiles o li, esHncelans et vertueuses « sor toutes pierres précieuses. »] Si qu'es testes, au chanceler, Lear font les yex estanceler. (G. Gtûart, f. S44.) EST — 85 — EST Esiancer, v. [Fermer une plaie, faire cesser réconlement : ^ Loi* respondi la dame franche Qui « del plorer esleit estanche. » (Grégoire-le-Grand, p. 75.)— « Se jà vos plaies se pourront es ^anch^r. » (Roncisvals, p. 97.)] De tout est dame, et damoiseUe, Celé dont ici la flourcele, Et la source des fontenieus Dont li cors n'estance n'en jele. (Vat, i490.) « Disant ces paroles, elle fondpit en larmes, de « telle sorte qu'on ne la pouvoit estancher. » (Pasq. Rech. p. 526.) « Ne trouveroil qui sa fain luy « estanchast. • (Lanc. du Lac, t. UI, fol. 93^) De là, au figuré, s'étancher d*un long discours, c'est le cesser. « Pour m'eslancher de ce long discours. » (Pasq. Recii. p. 724.) [Abattre l'orgueil : « Tant que • j'en soie si venchies que lor orguex soit estan- • chiés. » (Rose, v. 1G086.) — Faire cesser une mortalité : « Et joi i lèverai un altel à nostre sei- « gnur, si estancherad a tant la murine e Tocr- « sion. » (Rois, 219.) — Fatiguer un cheval : « Dont • li fu ses chevaus devant lui amenés, Grans ert, « fort et isniaus, Baiars fu apelés. Aine ne pot « encore estre estanchiés ne lassés. » (Chanson d'Antioche, v. 543.)] Remest tous seus emmi les cans, Quar ses cevaus li estança... A. piet dcscendi de paour Et prist la cape d'un pastour. {Ph. Mouskes.) • Ceulx especiulement qui avec Bertran chevau- « choient, eurent du mal a foison ; car il chevau- « cha si fort qu'il estancha soubz luy deux bons « chevaulx. » (Hisi. de Du Guesclin, Ménard, 414.) Estancenre, s. f. Action de couper, de tondre. Desus 8*ame li desfendi, Qu*a nus son conseU ne deist ; Mes si celéement feist Coper ses bêles treces blondes, Que ja ne le seust li mondes, Et feist rere esinnceurCj Et preist tele vesteure, Com à tel homme covendroit ; Et qu'en tel guise venist droit, En un Ueu dont il est custodes. (MS. 12i8, f. 830 k] Estanchat. [Intercalez Estanchat^ étanche- tuent, au reg. JJ. 66, p. 1383, an. 133^4 : « La mote « de Neuzy, les maisons estans en icelle, les fosses « avec leurs giés et Vestanchat estanz environ. • Estanche, s. f, Batardeau. [Il signifie vivier, au reg. JJ. 129, p. 190, an. 1386 : « Estanches ou t carpieresà garder et nourrir poisson. »] « Ne n'y « peut le sujet faire excluse, ne rigole, ne estanche, • que du cours de la rivière elle ne ait tousjours « son droit cours sur l'amende , s'ainsi if estoit « qu'il n'en eust la grâce du seigneur de qui la « rivière seroit tenue. • (Bout. Som. Rur. p. 429.) Estanche de vin. [On lit au Cart. de Lagny, fol. 78, an. 1454 : « Ung droit seigneurial nommé « et appelle vulgairement le ban qui est estanche « de vin, que nul des manans et habitans, de quel- « que estât qu'ilz soient^ ne pevent, ne doivent en « icelle ville vendre vin à destail, ne à feur de « taverne. »] Estanchié. [Intercalez Estanchié, au Cari. d'Apremont, fol. 25% an. 1318 : « Comme nous « aiens entendu qu'il est à présent eschcus à rele- « veir... uns fiefs tenu dou chastel de Kievraing... « et que li hoirs et estanchiés doudit fief a refuseit « et debatul à délivrer liget pour le cause dou dit « fies. »] Estanchon, s. m. Pcleau ; on prononce encore etancho7ien Normandie. « Vault mieulx tendre raiz « à fourches, que aux estanchons si est que se « le nié se soustient mieux sur les fourches pour « le vent, qu'il ne fait sur les eslançons. » (Modus et Racio, ms. fol. 63 ■.) [« Lycaretted'estanchons de « set pieds ou de huit jusques à onze pieds doit un « denier. » (Tailliar, xiii* s., Recueil, p. 470.)] Estancie, part, an f. Mise en estance (attitude). Moult fu à malaise la roere, Qu*el ne savoit ou sa Aile iere... En plorant regrete sa fille ; Mes cela ne dono une biUe ; Âinz pensse de li esloingnier ; Comme vallet fu estancie Et fu de bons houciaus chaucie. Et de robe à homme veslue, etc. (MS, 7218, f. 330 •».; Estançonnement, s. m. Action d*étançonner. (Oudin) Estançonner, v. Arrêter. » Se ferirenl sur les « targes si grand horion que les chevaux estancon- • nerent. » (Froiss., IV, p. 47.) — [Le sens actuel est dans Carloix, II, 16 : « H donna Tavisd'^s^awcon- « ner la grosse tour de quatorze gros chesnes... »] Estandars, s. m. pi. Etalons de mesures. [L*an- glais standartsi ce sens.] « Nous volons que nul ne « eyt mesure en nostre realme, fors que nous ; mes « que chescun preigne ses mesures, et ses peys de « nos estendars; si comme de bussels, galons, « lièvres, aunes, et telles autres mesures. » (Britt. Loixd'Angl. fol. 74'.) A la page 2 de Britlon est l'orthographe estandars, Estandre, v. Attendre. Sanz demorer, et sanz estandre, So voloit loz vesluz couchier. (MS. 7615, II, f. 149 ^.) .... Gissoit trestot nue. Et si estendoit la venue De son ami. (Ibid.) Estandres, s. f. pi. On a dit d'une montagne périlleuse sur laquelle étoientallés plusieurs jeunes gens dans une navigation : « Quant les aultres « chevaliers, et escuyers, aussi les patrons, et mari- « niers le veirent, lors par belles estandres ne fust € celuyquin'y voulsistmonster. » (La Salade, f.3i '.) Estanfique, s. Aujourd'hui, hauteur de plu- sieurs lits de pierre qui font masse dans une car- rière: « Le moulin à vent, et tout ce qui se meut, « et tourne ù celuy moulin, est meuble, et tout ce « qui ne se tourne, c'est à scavoir Testache du « moulin, Yestanfique, et croix qui le porte tout ce « est héritage. • (Bout. Som. Rur. p. 43.) Estanfort, s. m. Etoffe. S*ele vest escarlate vermciUe, et paonace, Estanfort, ou brunete. (Chastie Sîusart.) Il avoit robbe d'estanfort. (Fabl. tns. de S. G.) EST -î Estanflhcpre. [lnlerca.\ezEstanghe}Te, au rej;, JJ. 174, p. U3, an. 1127: ■ Comme iceulx compai- > gnons de la chaslellenie de Lille Teussenl alez â • une eslangherre qui fie ïaisoH en la maison de - Simon Crungnet. • (JJ. 174, p. 113, îin. 1457.)] Estant, I" part. prés, de ester: « Estant la ■ comtesse sa mcre. • (Ger. de Nev. Il' part. p. 91.) - ■ Une fontaine estante au milieu de cette prae- < rie- - (IjCs Tri. de la Noble Dame, Toi. 186.) Nous trouvons est estant pour est habitue, dans Beaum. p. 2, — *2' Comme substantiT, il sit^nific arrôl , sus- pension , dans celle expression ■ faire estant. • (Voyez ci-dessus Estasche, subst.) ~ ■ Sous avons ■ fait estant, et feissum de vin, et de blé en la ville ■ deCoignat... el si esloil avenlurn que nous, ou ■ noz tiers, ou noz successors asseyaent, ou " asseyaront ù faire es/nn/ lie vin, on de blé, ou ■ en autre manière, que non perceu, toute la génie « de la ville, cliascuns en per sey, ne laissast que ■ ne peust vendre, el acheter delivrement, sans me- ■ fere. et sans mesprendre, ne par ce ne peussent • être contraint, en nulle manière, il gaige, ne à • reenr;on, ne à receure encore aucun aulre dom- - mage, clc • ;Ord. Il, p. 312.) — [11 a aussi le sens d'eâlage : • Thiebuus de Lohereine, sire de ftumillei, » ail recognu fi tenir de nous !i touzjours mais el • de nos hoirs en lié receplablc, sens faire estant. > (JJ. 61. p. 45, an. 1300.)] - 3" Adv., debout: [■ N'i - ad cheval, ki puisset eslre en estant ; Ki lierbe • voelt il la prenl en gisant. • (Roland, v. 2522.) — Lorsque Baligaud s'assied, > Tuitli allre sunlremés " en estant. • (Id, v. 26'i5.)] — . \À dux de Venise ■ se drcpa en estant, et lor disl. • (Villehard. p. 49.) - « Boia en estant, • pour bois sur pied. [Cr. Coul. de France, pages 55 el 66.) On disoit aussi • en son ■ estant - : Quant il se lieve en son estant. Bien a xnn. piei de grant. (Blanch. mt. de S. G.) Et vous tenez le baston en estant. Cb»(. MSS. du C- Thibiiil. En estant s'employoit quelquefois pour signiner • pendant ce temps là. ■ (Voy. Chron. do S' Denis, 1. 1, folio 62.) Estantaillon, s. m. Echantillon, modèle. fLisez escantaiilon, aux Ord. V, p. 253, an. 13C9.] Estante, s. f. Etai. (Oudin.) Estanter, v. Etayer. (Oudin.) Ëstanterol, s. m. Pilier proche de la poupe de la galère. " Icy sur l'es/aHtproi nous sommes, par • la vertus Dieu, troussez b ce coup. • (Rabelais, t. IV, p. 88.) Voyez Cotgiave. Estape, s. f. Endroit oii un souverain peut faire étape, marché. L'empereur veult retirer de leur trapo Plusieurs cttet d'iinperialle eaiape. Comme Veronne, el Pado. (J. !daroi,p. Gi-J - Les offices des cbefs des meliers, et de foulon- • nerie, des maistres de Vestape, des égards, des • sergens, des bedeaux, el semblables, sont fl la - disposition du bnilly et de la loy. • (Coul. de Gand, Nouv. Coût. Gén. 1. 1, p. 993''.} '- EST Eslaplage, s. /. Exposition des vins à vendre sur l'estapte, el le droit sur l'estaple ou marché aux vins. • Touchant IVs/a/fta(;£;primolousinarcbaad5 • forains qui vendront vins à Maisieres et es f^ux- « bourgs, doivent, pour queue, vi. deniers. • (Sta- tuts de l'échevinagc de Mézières; Du Cange, sous Estapula.) — • La chasse, bien vacans, £1 délaissez > de leurs anciens possesseurs, droits de corvées, ■ stff/jf/affes, slelages, avec loiiles autres advenlu- • res seigneurialles- • (Coût, de Bouillon, Nouv. Coul. (;én. t. Il, p. 857.) Estaple , g. Etape, marché publie, entrepôt. [- D'un lonnel vendu en Vesiaple sur la charrete, ■ XII den. par, ■ (Ch. de 1336, dans Du Cange, sous Estaplii.) — " l,e maistre de Vestaple des laines de ■ toute Anglelcrre. ■ [Froiss. éd.Buchon,lI,223.)] Estappc. [Intercalez fîsfapp?, pieu, au reg. JJ. 205, p. 321, un. 1479: < Faire rompre et coupper ■ les paut.\ el esta/ipes de la pescherie. •] Estappeau, s. m. Tant tint, à Tours, ferme son estappeau. Que il gaigoa sa Teraroe par appeau, (t'aifeu, p. iOi.} Estapper, v. Etre appuyé. On lit dans S. Bern. p, 175 : • Kn la bocbe de dons ou de trois lesmons - estappet lole li parole ; > dans le latin stat. Estatjne. [Intercalez Estague : 1* Pieu : • Aucune • fois avientil que un bons trel avecques autres • auseslaques. > (Beaumanoir, m. ch. LXIX.) — 2* Pilori ou barre d'un tribunal : ■ Ainsi que le sup- > pliant... se parloit de Vestague ou auditoire dudit - lieu de Corbie. ■ (JJ. 188. p. 16, an. 1458.)] Estarge, s. Peut-être le rang du vainqueur dans un tournois. ■ Bcnnuci; se tira en Vestarge qu'il • avoil conquis sur Blanor, pour livrer estai à ceulx • qui jouster vouldroient. • [Percef. IV, fol. 149^.) - • Si tost que l'ung avoil conquis l'eslarye, l'autre . Feu debouloit. • (Ibid. fol. 58'.) Estargié, pari. 11 n'I ol ville, ne cité. De quoy le pape eust pité, Qui tost ne leust dévoré ; De blei, de vins, chars, et poissons S'en pristà tort, et k travers; Sus louz le conte d'Ennevers, Si en fu lors le plus chargié : Ne pas pourtant nul estargié Nen fu lors, l'un plus, laulro moins. {US. ISiS, 13.) Estarnuer, v. Elernuer. (Colgr. el Bob. Est.) Estasseraent. [On lit aux Ord. IV, p. 523, an. 1361, dans les Libertés de la ville de Commines: ■ Et s'il avenisl que aucuns bourgoîs ou bourgoise » vendisl tiere en la franquiso de le ville a un • forain.... ledit eschevin pour ladicle ville en doi- ï vent avoir estassement... El se un bourçois ajast > de vie à irespassement, et il eusl un hoirs non • bourgois, leoit echevin en aront estassement. >] Estât, s. m. Situation*. Espèce, qualité". Eta- blissement, mariage*^. Maison, gens". Ga^es, ap- pointemens '. Parure , ajustemens '. Dépense ". EST — 87 - EST Fêle". Règlement'' Surséance, Irève*. Recréance, en droit canoniques Corps de ville". ^ [• Lors est la terre en bon estai. » (Edouard le Confesseur, v. 872.)] — • En ung estât, » c'esl-à- dire en état stable. ^Ord. 1. 111, p. 349.) " « De chascun estât de denrée deux sols. » (Bout. Som. Rur. p. 897.) ^ « Estant à marier ils doivent servir ainsi qu'ils • feront servir quant il seront en estât, » (Percef. II, fol. 97*.) — • Sire, dist la pucelle, il fait bon « acquerre honneur, car par les grans honneurs « vient on aux grands estais. » (Ibid. fol. 97'*.) ^ [« La prieuse, frères el suers de l'oslel Dieu de • Pontoise aient ladite dame, ses gens et tout son « estât et mesnage gracieusement secourue. » (Ch. de 1858, Du Cange, VI, 364'.)] — « S* Denis, ou « estoit le roy, le duc de Bourgogne, el leurs es/a/s. » (J. Le Fev. Hist. de Charles VI, p. 135.) ^ « Nul n'aura estât , se ne sont les capitaines • ordonnez au nombre de cent hommes d*armes. > (Ord. t. Y, p. 660, an. 1373.) — « Ainsi leur faites • payement, de mois en mois, tant comme ils sont, « et demeureront en noslre service, des dits gaiges, • ei estât. » (Le P. Dan. Mil. fr. I, p. 224.) — - Le « maistre de Tartillerie a six mille francs i'estat. » (Mém. de la Marche, p. 3.) — [Par suite, homme d'état, homme puissant : « Jehan du Vergier, clie- « valier, homme d'honneur et à'estat. » (J.I. ICI, p. m, an. 1400.) ^ « Quant est à parler... des grans estats, et des « habillemens dont luy sa femme, la royne, et les « princes de son sang estoienl adornez ce jour, ce • seroit trop fort à racompter. » (J. Le Fev. de S* liem. Hisl. de Charles VI, p. 151.) — • Belles filles, « je vous prie que vous ne soyez pas des premières « à prendre les estats nouveaulx. » (Le Chevalier de la Tour, Inslr. à ses filles, fol. 12 »».) ^ • Auquel enterrement fut faite, en toutes choses « générallement, plus grans ^s/a/s, et bombant que « depuis deux cens ans paravanl n'avoil esté fait. » (J. Le Fev. Hist. de Charles VI, p. 165.) " « Pour estre à Condé à un eslat^ et à un lournoy • qui là estoit crié. » (Froissart, liv. I, p. 12.) . ' - JBs^û/s pour les rangs d'un chacun. » (Ilonn. de la Cour, ms.) * [« Pour laquelle chose ledit Tassin et ses amis « se gardèrent, el y ot aucuns estas prins par les • amis de l'un de 1 autre. » (JJ. 153, p. 209, an. 1396.)] — « Gens venoient, de toutes parts, au roy,... « et voulut, et ordonna que tous ceux qui venoient. « à son service, eussent estât en toutes leurs cau- « ses, jusques à deux mois après leur retour. » (Juv. desUrsins, Hist. de Charles VI, p. 37.) "■« Es/û^ en matière de regale , est ce que Ton • appellerécréanceaux autres causes bénéficiales. » (Laurière, Glossaire du Droit français.) " Nous nommons encore états les divers ordres du royaume ; on donnoit autrefois ce nom aux corps particuliers des habitans d*une ville. « Les rentes « héritiers, sans hypothèque, vendues par abbayes, « collèges, es/a/s, villes, et communautez, s*il n'y a « condition au contraire, seront réputées meublie- « res. » (Coût. deHainaut, C. G. 11, p. 137 ^) — [« Comme en icelle ville (Paris) de tout temps ait • en confrairie d'arbalestriers, de gens A" estât et « mesnagiers. » (JJ. 165, p. 80, an. 1410.)] lo « Homme i' estât » signifloit autrefoisun homme de condition. < Lliomme d'es/a^, et la racaille du « peuple. » (Bouchet, Sérées, liv. 111, p. 275.) On disoit aussi gens ù'estat^ pour gens de condition. « Acediner, furent seigneurs, dames, et damoi- « selles, chevaliers, et gens A'estat. » (Petit Jean de Saintré, p. 362.) — - « Femme d'estaty » pour femmes de condition. « Le roy y adjousta foy, car « elle estoit femme d*estat. » (Mém. de Comines, p. 259.) Voy. Monstrelet, vol. 1, fol. 205 ^ 2** • Estât de labour, » le corps des laboureurs. • Commis, et députez spécialement pour le tiers « estât, mesmes pour \ estât de labour des dites « chatellenies de Chaumont. » (Coût, de Senlis, CouL Gén. t. 1, p. 335.) 3" « Seuvs estats y » promesse, parole donnée. « Lesquels seurs estats, et paix de la ville, enquel- « conques manières qu'ils ayent esté donnez, et « accordez, se mettent aussi' à néant, du mutuel « consentement des parties principales, comme dit « est des asseurances. • (Coût, de Tournav, Coût. Gén. t. Il, page 946.) 4° « Estât simple, » terme de procédure. « Estât « simple ne change rien, et qui, après une inter- « ruption, prendroit estât simplement, il ne renou- « velleroil point la cause. » (Gr. C. de Fr. p. 302.) 5** « Estât sur jour de garant, » terme de procé- dure. « Qui. diroil ^s^a/ sur jour de garant, et qui « sommeroit autre vray estât de cause, son procès « seroit renouvelle. » (Gr. Coût, de Fr. p. 302.) 6» « Estât » el « bon estât d'un compte, » ce qui reste, toutes charges payées et acquittées. (Laur. Glossaire du Droit français.) 7' « Lever estatf » se mettre sur un certain pied de guerre: .... Ciiascun s*enhardit D'est a t lever, ei de porter brodure. Perles, joyaulx. (Eust. Deschamps.) 8° « Tenir son ^s/û/ à quelqu'un, » Tentrelenir. « Galland î^ qui elle tient son estât. » (Les Quinze Joyes du Mariage, p. 76.) 9' « Tenïv estât, » établir domicile. « Le roy, « avec les roynes, allèrent tenir leur estât à Cor- • boeul. » (J. Le Fev. Hist. de Charles Vf, p. 147.) — « La veille du dit jour de Noël, le roy alla tenir « son eslat au palais, et demoura là jusques au « jour S' Thomys ensuivant. » (Monstr. 1, fol. 93**.) C'était encore le rang dans une assemblée publique, (llonn. de la Cour, ms.) 10" « ?ùr estât, » réellement, en réalité. « De « quoy tu n'as rien fait dont il puisse apparoir par « estât. » (Ord. l 111, p. 70.) 11" « Jouer aux estats, » jeu. « Jouer à lionnes- « tes jeux, comme aux merveilles, aux estats, aux « ventes, aux vertus, aux rencontres et autres. » (Printemps d'Yver, folio il '.) EST ^ 88 - EST Estate, s. /*. Ce qu'on propose en échange. , « Lievent estate de drapperie. » (Ord. t. III, p. 583.) [« Cest eschange esl voide, por ceo que les estâtes « ne sont mie égales.* » (Tenures de Litllelon.)] Estature, s. f. Stature. (Voir Floire et Blanche- flor, Y. 2891.] GuiUaume Longue-Espée fut de grant eataiure. (Ron.J L'aage doré commença au premier A noz pères de belle stature. (Eusl. Desch.) Esgardez con beautez décline ; La rose est bêle, et enlumine, S'est de moult belle estature. (Ovide de Arte Amoris.j Estatuty S. m. Statut, règlement, ordonnance. (Ord. des H. de Fr. t. 1, p. 426 ; G. Guiart, fol. 14 ' ; Tri. des IX Preux, p. 384" ; Le Jouv. p. 414.) On lit estatute dans Littleton, f. 83*». Estai! (à), express, adv. On lit au Trésor de vénerie de Fontaine Guérin, p. 52 : .... Quant ilz en aront mengié, Ainsy qu*anviron la moitié, Celuy qui le for! ni départ Aux chiens, doit estre à une part. Et doit crier tout a estau Ha, ha, ha, thialau, tbialau. Estauceurc. [Intercalez Estauceure, habille- ment, aux Fabliaux, I, p. 126 : « Et feist faire estau- • ceure. Et preist telle vesleure Corne à jone home « convanroit. •] Estaucier. [Intercalez Estaucier, vêtir, aux Fabl. 1, 129 : « Come valiez fu estauciée Et fu de boens « houziaus chauciée. Et de robe à home vestue. »] Estaudeaux. [Intercalez Estaudeaux, poulets élevés par les paysans. (D. G. sous Haistaldi.)^ Estaudeilles. Lisez plutôt estandellles, éten- dard. « Le roy Philippe-Auguste partant pour la « croisade, prinst de ses propres mains deux estau- « deilles, et deux enseignes des croisez, dessus le « corps des glorieux martirs, dans l'église de Saint « Denys. » (Ghron. S* Den. Il, f. 16.) On lit dans le latin de Rigord, duo standalia. Estaudis, s. m. Palissades. « Feist le duc dresser « un estaudis que de la tour on ne pouvoit blesser • ceux qui assailloient la porte. »• (Hist. de Loys III, duc de Bourbon, p. 66.) Estaulaige. [Intercalez Estaulaige, étalage, aux Ord. IX, p. luO, an. 1348: « Octroyons qu'ils •^ soient. . . franc et quitte A'estanlaiges. aesminaige « et de toutes vantes des choses vendues et esche- « lées par leur. »] 1. Estaule. [Intercalez Estante, élvitiie, au Cart. 21 de Corbie, f. 186 *», an. 1348 : « Et pour ce que je « doibs goir des maisons, granges, estantes et « édifices de ledite censse. »] 2. Estaule. [Intercalez Estante^ stable, comme estable, au Cart. 21 de Corbie, fol. 5: « Et pour « chou que che soit ferme cose et estante. »] Estaulie. [Intercalez Estautie, établi, au reg. JJ. 54, p. 169, an. 14J5: « Le suppliant cousturier « du lieu de Meset, ....qui estoit sur son taulier ou « estautie. »] Estaulir. [Intercalez Estautir, dans une charte de 1320 au Cart. 23 de Corbie: « Ont recongnut « qu'il ont fait et estaully, font et estautissent leurs « procureurs generaulx et espcciaulx. »] Estaullier. [Intercalez baston estaultier^ qui supporte un étal, au reg. JJ. 206, p. 76, an. 1478.] Estaulty s. m. Vente h Tencan, faite sur un étaL « Telle vente ainsi faite à l'encan, par estautt, et a « qui plus, le debteur a encores sept nuits pour « racheter ses meubles, ainsi subrogez. > (Coût, de Gorze, N. C. G. t. Il, p. 1094.) « Par privilège usité, « quiconque est bourgeois demeurant à Verdun, « peut procéder, par voye d'estant^ sur les biens de « ses detteurs forains trouvez au dit Verdun, et « banlieue, posé qu'il n'y eut obligation, ny ce- • dule. • (Coût, de Verdun, ibid. p. 433*».) « Pour • lenlretenement duquel entrecours, ils avoient « entre eulx plaids de marche, qu'ils appelloient « estautx, en quelques endroits, comme sur la « frontière de Champagne, entre les hommes et « subjecls de l'église de Toul. » (Pith. Coût, de Troyes, p. 586.) « Doivent les dits juges tenir leurs « assises à journées de marché, et estaux d'entre- « cours, alternativement, aus dits ars, ou la chaus- • sée, et a Gorze deux fois l'an. (Coût, de Gorze, N. C. G. t. Il, p. 1078 ^) Estavauls, Estaveuls. [Intercalez Estavauts, Estaveuls, flambeaux, dans Roncisvals, page 51 : « Grans fu li diaus la nuit en Ronscevaulx La « clnrtcz luist, qui part des estavauts. » De même dans Parlonopex, v. 2831 : • A nuit istrés de vos • osteus Od cierges et od estaveus. »] Estave, s. « Les estaves .vu. liv. .x. soulz. » (Charte de 1343, au ms. anc. 8428, 3, f. 67.) [Pieux Eour faire une estalliere.'] Au pluriel on a estavex, âtons : A nuit iroiz à vos ostex cierges, et o estavex. (Parlonopex de Biais.) Estavoir. [Provisions, besoin, ce qui est néces- saire. On lit dans un bestiaire ms. (D. C. III, 108^) : « Tousjours est par coustumement En une place « solement; Nule fois ne s'en quiert mouvoir Car « tout i a son estavoir. » G. Guiart donne estouvier^ à propos de Thomas Becket : « Mais il trouva tel • recouvrance Et vaillant roy Lois de France Qui « lui bailla son estouvier. » Au Roman d'Athis, on lit : « Or vout convient moult enseignier De pou « parler, de pou mouvoir. Cil nous diront votre « estovolr. » Aux Assises de Jérusalem, ch. 122, la forme est estouviers : « Le seignor li doit donner « ses estouviers soufflsamenl, tant come il sera en « cel sien service. »] De là l'expression adverbiale, à estovoir, par nécessité : Si sai bien ki à cstovoir Mi estuet mor, ou savoir Se joie m'en iert promise. (P. de Molins^ III, iiSO.J Par estavoir. Doit estre bonis Traistres. (Vill. li Viniers, t. II, p. 8S0.) Voyez EsTouvoiR. EST -89 — EST Estaupe. Bien en sont mi sonlas can^^et, Quant ele a men goust là widiet D'un fameiUoua sool estaupe. (Vat. n« i490.) Estauppineur. [Intercalez Estauppineur, tau- pier : « Brancbart nous veult bien tenir pour estaup- « pineurs de prez. » (JJ. 159, p. 130, an. 1404.)] Elstaure. [Intercalez Estaure^ dans un reg. des Olim, f. ia5, an. 1312 : « Issues, saillies, huisseries, « buvrelas, appentis» estaures^ ou manuels apuys, « ne autres manières d'ouvrages ou ediflces es fros « de la ville de S' Ricbier. »] Elstayé. [Intercalez Estayé^ au registre JJ. 171, p. 412, an. 1421: « La char d'un pourcel estayé, « qui est à dire, les ossements et costelettes qui • estoient dessus le lart. »] Estayer. Etayer. [« Salomon son temple en • e%taie Sur sept pilliers. • (J. de Meung, Trésor, 112.)] « En icelle ville, aucuns se veuillent entre- « meslre boulenger, il sera tenu de faire le serment « aux mayeur, et escbevins du dit lieu, pour faire « deniers raisonnables, et prendre, des ewards sur « ce commis, certain prix, et estayer^ le long les « villes voisines. » (Coût, de Pernes, N. C. G. 1. 1, page 387 •.) Esté, s. Eté. [On lit dans Roland, v. 2628 : « Ço « est en mai, al' premer jur A'ested. »] 1* « Mois « d'esté, » temps d'été. .... Entor avoit arbrisseax Vera^ et foiUus, de grant beauté, Autrcsi com el mais d^esté, (Fabl. de S. G.) 2* « Amourous d'esté, > amoureux frivoles. Cil faus amoTous cf esté, Ki m'ont d'amors ocoiaonnô N'aiment, fors quant talens lor prent. (Gaces Brûlés.) dP « Grains d'esté, » blé de mars. Opposés à « se- • mence d'byver • dans la Coût. d'Alost, N. C. G. I, ï>-1115^ 4* « Un esté, • une récolte : « Personne ne peut * semer la terre d'autruy deux fois pour un esté, ^ ou récolte, ....sous lequel reaoust, ou esté est ^ entendu une nouvelle récolte de mars, de froment, "^ et d'orge d'esté. » (Coût, de Furnes, N. C. G. 1. 1, l^^e6640 Esteal, adj. Qui est d'été. « La saison des cha- « leurs estéales. » (Am. Jamin, p. 155.) Estée, s. f. Demeure, séjour. Mais n'i fiât mie grant etfée: Partix s'en est. (Flaire et Blancheflor.) Esteignement, s. m. Extinction. (Cotgrave.) Esteignenr, s. m. Qui éteint. (Cotgrave.) EsteiL [Intercalez Esteil^ jambage d'une porte : « Icellui Perrinet bouta sa hache entre l'uis et le « postel ou esteil, ou il le devoit clorre. » (JJ. 163, p. 321, an. 1409.)] Estelle. [Intercalez EsteilCj étoile, dans Roland, V. 3659 : « Clere est la lune, les esteiles flambient. »] Esteinct, part. Eteint \ Effacé *. Etouffé ^. * « A la chandelle estaincte. » (Cotgrave.) [Adyu- VI. dication qui reste ouverte tant qu'une petite chan- delle qui brûle n'est pas consumée.] ■ « Ne plorez plus ; car le mal talent de la royne « est pardonné, les taches de vostre bouche... sont « estainctes par l'eaue de voz yeulx. » (Perceforest, vol. II, fol. 100 ^) ^ « Exoine d'enfant qui seroit mort par mort « accidentalle» comme si l'enfant estoit estaincte « ars, ou noyé. » (Bout. Som. p. 22.) « Un enfant « monstrueux né à Milan est esteinct^ par avis de « parents , dés qu'il eut reçeu le baptesme. • (J. d'Aut. Ann. de Louis XII, p. 221.) « Ainçoys qu'il « en fut venu au dessus, son cheval fut esteint. • (Perceforest, vol. VI, fol. 32 ^) Esteindible, adj. Qui peut s'éteindre. (Cotgr.) Estclndre, v. Eteindre^. Etouffer, mourir ■. Détruire ^. ^ [« Esteigjiiz fait lor il, ces cirges alumez. » (Thomas de Cantorbery, 52.)] ■ « Celuy jour fit il grand chaud, et aspre, et de « si grand ardeur d'air, et de souleil que devant, et « depuis pour un jour, n'en fut veu de pareille; et « tant que les plus durs, et les plus jolis, et frisques, • en leurs armeures esloyent si échaufés qu'a peu « qu'ils n'estaignoyent , par defaute d'air, et de « vent. » (Frois. IV, p. 89.) « Là perdoient plusieurs • force, et allaine, et cheoyent l'un sur 1 autre, et « s^estaignoient, et mouroient sans coup ferir. • (Ibid. liv. II, p. 223.) « La fist estaindre entre deux « coytes, pour estre roy. • (La Salade, fol. 36*.) [« Quant aucuns a son enfant mors si comme par « fu, ou par yaue, ou parce qu'on Vestaint en « dormant ou par autre malvese garde. » (Beauma- noir, LXIX, 5.) ^ En ce temps du roi Pharaon, Qui les Juys vouloit estaindre, (MS. ôSiS, f. 46*.) On disoit : 1* « Estaindre le concile, • le dissou- dre. (Lettres de Louis XII, t. III, p. 249.) 2' « Estaindre froment, » être si serrés qu'un grain de froment n'y trouveroit pas de place. « Estoit nostre ost si très serré qu'ilz estaignoyent « froment de la foulle de gens du guet qui les vous « tenoient si à ung, que chascun s'entretouchoit « sans qu'il y eust une seulle place vuyde. > (Join- ville, page 34.) Estel, s. m. Hâtel. Li hostes fu prox, et cortois, Et moult vaiUant, comme lor crois ; Rice conroi fist atomer, Par le vile fait demander Les cevaliers malaaisiés, Et les prisons, et les croisiôs. A Yestel Graelens les maine. fUS, 7987, f, 67 \) Estele, s. /. Bâton. [« Icellui Jehannot.... oy « le cop d'une busche appellée estelle. » (JJ. 114, p. 349, an. 1379.)] Li rois deux garçons en apele, Chascun en a pns une estele. Quai chascun d'aus moult bien savoit Por quoi U rois les ai>eIoit. Quant U vilains, les vit venir, Li sans U commence à fir^siir ; Merci lor commence à crier. (SiS. du R. 7Si8, f, i40.) 12 EST - 9 Esteler, v. Etoiler. ■ Cheval brun, bay, estelé • marqué à la cuisse. • (Le P. Daniel, Milice frao- coise, 1. 1, p. 86.} D'une porpre estoit son bliaut, Et ses manteu d'or eitelée. (Faht. mt. S. G.) [> Li ciex fu cler et estelés. • (Renarl, v. 1133.) — «De dras de suie à fin or estelé. ■ (Ag. t. 1251.)] Eistelle, s. f. Etoile. [Voir Esteile : • Dont au- ■ cunes gens cuidenl que ce soit li dragons, ou que • ce soit une ettele qui ctiiet. > (Brunetto Lalin. Trésor, p. 120.)] D'un seul regard trop plus lujsant que ettelle. i. Mint. p. au. Estemant, s. m. Etat, situation. [Repos, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Voyez Ordonn. 1. 11, page 37. Estempel. [Intercalez Estempet, dans la Con- solation de Doèce, liv. IV ; > Quant aucuns court à ■ Yestempel, Il court pour gaigner le chapei ; C'est • li loiers qu'il doit avoir. *] Estencelette, t. Diminutif d'étincelle. •> Meus ■ aim que ne soloie Or rai point V estencelette Qui « les amans guerroyé. » (Moniot de Paris, poète avant 1300.) Esteadard, t. m. Enseigne militaire *. Partie d'un moulin'. ' [> Et Vestandart Tervagant et Hahom. ■ (Roi. V. 3^65.)] ■ Au commencemeot , les roia seuls ■ avoient un estendart qu'ils portoient quelque fois ■ eau mêmes au bout de leurs lances près du fer. ■ (Borel, au mol Gonfanon.) « Portoit 1 estendart du ■ roy qui estolt de satin vermeil cramoisy. * (Al. Chart. Hist. de Cb. VII, p. 182.) • Batiaiere eaten- • dart, gontfallon, penoon, ou panoonceaQ : par • ces mois généraux on entend l'enseigne royale. ■ (GalLaod, Enseig. de Pr. p. 59.) * Des rois, Vétendard • passa aux particuliers. ■ (Borel, an mot Gonfa- non.) ' Fut le pennon de mesure Eusiace, qui estoit • estandart, conquis, et dessiré. > ([^'roiss. liv. I, C22!>.) On poctoit aux obsèques du comte de losme, < son estendard, son guidon, et son ■ enseigne. > (André de la Vigne, Voy. de Ch. VIll à Âaples, p. 183.) Pasquier, dans ses Recherches, dit que ce mot n'étoit plus en usage: • Estendart, • bannière, ou enseigne, que nous disons aujour- ■ d'buy drapeau. ■ [Voir Obie-flambe, oriflamme, et le livre de H. Desiardins sur les drapeaux français.] * «.Le gissantd'un moulin à vent, avec l'esten- ■ dart, eslant arresté avec du mortier, suit le flef. (Coût, de Termonde. N. C. G. 1. 1, p. 1180:) Expiassions remarquables : 1* • Demeurer à estendart, ■ demeurer au centre ou à la réserve. On a dit de la bataille du prinoe de Galles contre Henry roi d'Espagne : > Lé prince • estoit demeuré à Vestendart, mais Cbandos as- • sailty les Espagnolz, et moult les Ti^ verser de ■ trait. > (Hist. de Berlr. Du Guesd: par Mén. 263.) 2* • Faire estendai d de son panon, > en faire parade. • Celui qui portoit le panon du sénéchal de ( Bourdeaux, danaleparti des Ënglois, estant allé EST ■ l'asseoir, et ficher ou plus beau lien de Ut place, ■ Thibaut du Pont de l'armée francoise, l'aperce- ■ vanl, qui faisoit estendard de son panon, il se ■ leva, et l'alla fièrement assaillir. * (Du Guescl. parMén. p. 534.) 3* ■ Sonner à Vétendard, > battre la générale. • Alors nt le seigneur de la Trimouille sonner > à Vestendart, pour rassembler ses gens, et ce • Eaict voulut donner au travers de la bataille des ■ Âlemans. • (J. d'Aut. Ann. de Louis XII, p. 109.) [C'est aussi le chariot (caroccio) qui portait l'éten- dard : • Hoslre emperere fist Vestendart venir. Huit ■ l'a bien fait de chevaliers emplir El deserjans ■ pour le faire soustenir. > (Garln, dans Du Gange, t.fl,354-.)] Estendelle, s. /. Action de s'étendre. ■ 11 fkisoit > de son corps en plain pré estendelle. * (Percef. I, f. 149'.) [C'est aus.'ii une nappe. > Huit nappes de ■ hostel, une autre estendelle de fin linge. • (Livre Rouge de l'hétel de ville d'Abbeville, fol. 162 \ aa. 1391). Aujourd'hui sac de crin pour presser les plantes oléagineuses.] Estendellier. [Intercalez Estendellier, s'éten- dre, aux Mir. de Coincy : • Ensevelir ja le voloient • El mettre en bière, quant le voient Remuer et ' estendellier. > Le mot est aussi dans Renart, v. 15771.] Estendement, s. m. Extension. (R. Estieane.) Estendre, v. Etendre, s'étendre et déployer *. Estimer, apprécier*. ' [> N'en ateint home qu'il ne fende. Que mort à « terre ne Vestende. • (Benoit, II, 529.)] « Nous leur • vousissions sur ce estendre nostre grâce. » (Oni. t. V, p. 497.) Estendre est verbe réciproque dans Rymer, t. 1, p. 115*. ' • Par mesmes les joueurs, soient les terres '< estenduffs à la very value. ■ (Brïtt. Loix d'AngleL fol. 138 ^) On didoit adverbialement : 1» < A tout estendre, * au plus. ■ Hz sont environ ■ de sept a huit mil hommes, à tout estendre. • (Le Jouvencel, fol. 50 *.) 2* > A col estendtt. > à toute bride. S'il fuit col ettendu, ne se voist regftrduit. fpart. hardiement, et à chère estendue, tel bonneur, et ■ plusgranlrecevoiriet gaigner au'beàoin. ■ (Per- ceforest, vol. I, fol. 92'.) 4' ■ A la bouche estendre, ■ à pleiti gosier. En disant, & )& bouche eiundre. Ci moi quel part vous devet preudre. {G. Gmart, i4S^.) Estene. [Intercalez Estene, pièce de la charrue, au reg. JJ. 196, p. 93, an. 1469 : • Dnè pièce de bois < de l'areyre, icelle pièce de bois nommée estene. >3 Estenelle, s. /. Peut-être sentinelle. Hors du mouatier devez seoir, Suii dedeni taire YettwneUe. (EtUt. Dack.J Estenet. [Intercalez Estgnet, hStiûni ■ Icellui • Aatruc d'un estenet de b6is qa'H avoit en sa EST — M - EST « main, fery ledit Yigier d'un oop sur la teste. • (JJ. 151, p. 147, an. 1396.)] Estente»^. /. Etendue^. Estimation, évaluation*. [En Normandie, Vétente est un filet tendu à basse mer sur des piquets enfoncés dans la vase.] ^ « Ne patrocinent en leurs jurisdictions, ne es « mettes, povoir, ou estentes d'icelles. » (Ord. de TEchiq. à la suite de TAnc. Coût, de Norm. f. dS*".) On lit dans Rymer, des sommes à recevoir de plu- sieurs fermes: « De la ferme de Kingeston.ovec les « estentesy 29 liv. 16 sous et 7 den. » (Rymer 1. 1, p. 109 N an. 1268.) * « Si ascun parcener soit que se tient nent apape « de cele partison, si ferrons nous vener le procès, « et le record devaunt nos justices de banke, et la « die la oleyntyfe en que Ten eyt terre, et illouques « soient les erreurs redressés, par novele estentSy « si mester soient. » (Britt. Loix d'Angl. fol. 186 ^.) « En primes soit fait Vesteinte de la terre. » (Ibid. fol. 197.) Estepes, s. pi. Bûches, du latin stipes (?). Borel rçnvoie à ces vers de Gauvain sous hourdeis : Ceux dedans qu'eurent ap<»té Trois estepea œun roUleis, Si en firent un hourdeis. 1. Ester. [Intercalez Ester, étier, petit canal: « Comme les suppliants feussent en un vaisseau « nommé gabarre, estant sur eaue en un lieu < nommé Yester du port de Corsse près de ladite > ville de Saint Jehan d'Angely ou dit ester sur « Teaue estoit aussi une autre gabarre et estoit < en la fin dudit es^^r à rentrée de laditte rivière. > (JJ. 155, p. 390, an. 1400.)] 2. Ester, t^. Etre, subsister, exister^. Se pré- senter •. S'arrêter®. Se tenir debout". Se tenir ferme". Demeurer ^ Cesser^. Attendre". Hésiter'. [Le mot est dans Roland (v. 2219] : « Si grant doel « ont que mais ne peut ester. » Le sens est se tenir debout] * Laissex ester caiUette le folastre. [Faifeu, p. i.) « Se home fait à divers temps divers testamens, « et diverses devises, et uncore le darrein devise « et volunt fait par lui estoiera^ et Tauters sont « voides. » (Tenur. de Littl. fol. 37 *».) * L'enne vid plus subtiUement Bombardes asseoir, ne ester; Car dedens la mer, proprement, I/en les fàisoit traire, et jetter. /l^iflf. de Ch. VII, II, 107.) Les praticiens connoissent encore les expressions « ester à droit, ster à droit, ou en jugement, • y comparoltre personnellement. (Laur. Glos. Dr. fr.) ^ « Se aucuns bons estange vient ester en aucune « diastellerie de aucun baron. • (Ord. 1. 1, p. 176.) Et quanque il arrestoit, estout. (Rou, f. 365.) Voy. Eust. Desch. Poës. f. 183 ^ . li hommes s'esbahirent, et Uchevalss'effrurenl. (Rou.) Beax filz, ne passes ta noient Là où tu verras maie gent ; • Se tu i passes, n'estes pas ; Se tu estais, mar i aéras. (Fàkl. nus. de S. G.) De loing B'estut, si Fesgarda. (Brut. f. 88 *.) Prist un encensier, et huça Uns diakene qui s'estut là. [Mousk. p. 6S.) Donc ala avant si s'estut. (Brut. f. 62 ^.) Estas, si orras ma parole. (Ovide de Arte amoris.) ° • ïl luy dist qu'il se rasseist, car il cuydoit que « Vester luy feust mauvais. » (Lanc, du Lac. L IL folio 124 \) Partenopoex s'estait en pies. (Part, de Bl.) ' Les uns cheir, les uns ester. (R. de Brut.) Mais, pour m'amour, pensez de festoyer, D'assés emprendre, et de bien estoyer. (E. Desch, i9S ^.) Ferir levait; Floire si radement 8*estet, Conques ne U daigne guenchir. (Floire et Blancheft.) ^ « Elle luy dira, a une fois, par mon Dieu, mon « amy je veux dormir, laissez moy ester, attendez « le matin. » (Les Quinze Joyes du Mariage, f. 68.) « Quand le duc de Bretagne ouit parler le seigneur « de Laval, qui le suivoit de si près, que toute la « nuit, il ne laissa un seul pié ester, qu*il ne fust « toujours près de luy, si pensa un petit. » (Froiss. livre III, page 198.) « Aussitost revient, et ne peut « ester, ne faire contenance. » (Les Quinze Joyes du Mariage, p. 193.) Laissiez moi ester. (Emaus Caupains.) ®< Laissez en ester vostre dueil. • (Ger. de Nevers, 1" part. p. 74.) Laissez ester la folie. (Poët. mss. av. iSOO.) Laissez vostre plourer ester. (E. Desch.) • Lairai or ester lo los. » (S. Bernard, Serm. fr. p. 339), en latin mitto laudes. " « De Lisiart, et d'elle vous lairrons a tant, et « ester ; si parlerons de Gérard de Nevers, et de sa € mie la belle Euriant. • (Gérard de Nev., I" part, page 38.) Mais mon grant duel mener. Et ens merchi ester, SofiErir, et sospirer, D'amers, chacun jour, Croit et doble ma dolor. (Gantiers d'Arg.) ' « C'est en ce sens que Charles VI fit une devise en rébus, d'une plante, de genêt, avec le mot jamais; pour dire geheste jamais, je n'este jamais, c'est à dire je n'hésite point ; il en fit un ordre de chevalerie composé de deux gousses de genêt, l'une blanche et l'autre verte, dont Tune etoit le symbole de la vieillesse, et l'autre de la jeunesse. » (Dict. de Trévoux qui cite le P. Me- nestr. Art. des devises.) Remarquons ces expressions : !• « Nous n'avons plus que ester de, » nous n'avons plus à faire que de : « N'avons plus que « ester de entrer en mer. • (Percef. Il, f. 75 *.) 2^ « Ester mangié, » avoir mangé. « Amer m'ee- « tuet ester-mangié. » (ms. 7989 % fol. 69 ^.) 3*" « Biax esters, » belle contenance, par opposi- tion à « biax alors, » belle démarche, (ms. 7989 % fol. 74 '.) [De môme dans D. C. II, 794 »» : « Et tes « seoirs et tes esters, Tesdepartirs, tes demourers: »] EST -i Estera. [On lil au reg. JJ. 206, p. 461, an. 1480 : ■ UngsurDoroméleScellier, homme fort estereei - de grant couraige. •] Esterie, s. f. Prince îtenard en esterie, Querei coupeaulx en remboreaulx. (Villon, p. Itl.) Esteml , part. Jonché , couvert. ■ La tante • estoit toute esternie de herbe verde de bois qui • soueffleuroit. • [Percefor. vol. Il, fol. lil *.)0n a dit de chevaliers renversés dans une joute : ■ A tout ■ ne fut la place eslemie de si noble joncheure. > (Ibid. vol. II, fol, 126 V) Esternier. [Intercalez Esternier, étranger : • Eêterniersou autres doivent. ■ [1453, Compte de Soissons, L. C. deD.)] Ësternir, v. Jeter. • Les autres e&ternissatu « leurs vestemens en la voye. • (Percefor. vol. VI, fol. 122 '.) [■ Comme les diz Colin et Simonnet eus- ■ sent estemy du blé en la grange dudit Raoutin et • embatu. > (ij. 113, p. 216, an. 1378.)] Estera issement. s. m. Action d'étendre par terre. (Colgrave.) Esternue (de grant). Il n'y a plus nuls cuideriaulx, Ne homme de grant ettei-nue, Glrane parleurs [sis nouvesuls. Petits taiseure en leur venue ; Ne moqueurs de la gent cluinue. (E. Desch.) Esternuer. [Intercalez Eslernuer, au registre JJ. 157, p. 150, an. 1402 : • Lequel Perrin en oyanl ■ vespres, par contrainte de nature, esternua une • fois bien tiault, dont il se hontoya, et pour ceste ■ cause... s'en yssi hors de l'église. >J Esterie, s.f. Tige, race. Lancelot,roideSicile, prétendoit que le royaume de France, qu'occupoil Charles VI ■ tuy appartenoit et qu'il estoit de la • droicte esterpe du roy monseigneur S. Louis. • (La Salade, fol. 41 '.) Esters, adv. Dehors, différemment. Vous aaven bien que li maus tient es rains. Et li viellart en sont etttrt del mains : On ne doit paa sans amour meurer. Hais jones doit son déduit démener. fVat. 1490, f. U7'.J On lit esters dans une autre copie. (Vat. n° 1522.) Esteselon, s. m. Etrésillon : ■ Quant le san- • glier est pris, tu lui dois faire ouvrir ta gueule à • force, ainçois qu'il soit troc refroidie, et puis ■ mettre un esteselon, qui lui tienne la gueule • ouverte. • (Modus et Racio, fol. 48 K) Estes les vos. [Intercalez Estes les vos, les voilà, dans Partonopex. v. 9679; on lit estes te vous, dans Floire et Bh.nsheflor, v. 3333 ; estes vos, dans Renart, v. 476.] Estester, v. Etéter. [Cotgrave.] EST Esté tans, s. m. Temps d'été. Comme en eiié tans Est U soleil biaus, et luisans. (MS. ISiS, f. mi '.} Esteu, i. m. Sorte de mesure. [On litauxStatuts des Chanoines de S. Quentin : < Débet habere unus • quisque privatus demi £g(eu de moreto. ■ (D. G. l. VI, 365 '.)] Esteuf, s. m. Balle de paume. • Maistres de • jeux de paulme ne peuvent prendre, ne retenir ■ gages, cedules, obligations, ne brevets, pour les ■ estoeufs, et autres choses qu'ils auront fournies • en leurs jeux, aux mineurs de vingt ans, vallels. ■ serviteurs, gens mechaniques, et artisans. ■ (Coût, de Heleun, C. G. 1, p. 119.) [On lit aux actes du chap. de S. Brieuc : < De ancienne coustume ■ ledit vicitire perpétuel est tenu au jour de Pas- • ques, incontinent après compiles, bailler des > esteufs, savoir au prélat de la dite église cinq, • et aux dignités et chanoines d'icelle église à cha- ■ cun trois, avecques les cabarets à tes frapper. >] Expressions remarquables : 1° ■ Le ject d'un esteuf, • la distance du jet d'une balle. • Il picqaa son cheval après; mais il n'eut ■ point couru le ject (fun esteuf.qoaal ung cheva- ■ lier arriva. ■ (Percef. 111, f. 38 ^.) •2* Se donner, • se renvoyer, se jelter Vesteuf. > Nous disons encore • se renvoyer à la balle. • Voy. Oudin, Dict. el Cur. fr. Léon, pape, et Charlemngne < se donnant ■ festeufVan àl autre, s'enricbirentdesdépouillea ■ de l'empire. ■ (Pasq. Rech. p. 152.] ■ Le pape, et ■ le roy fraternisans en conseils, se jettoient Fes- ■ teuf l'un à l'autre, au préjudice du clergé. ■ {Ibid. p. 230.) 3* • Courir après son esteuf, » poursuivre ua avantage qu'on a laissé échapper. (Contes d'Eutrap. p. 85.] — [-Le duc de Bourgogne se mist encore ■ après son esteuf. et à remettre le siège devant • Nancy. • (Commines, V, 5.)] 4* ■ Aller viste à esteuf, • manger avidement. (Oudin.) 5* ■ Jouer de ces estoeufs, ■ jouer de ces tours. •■ La compagnie s'en mil fort k rire, et la dame ft ■ pleurer, ayant opinion que le roy avoit fait jouer ■ ce jeu ; car il estoit coustumier de faire jouer ces • esteuf». ■ (Brant. Dames Gai. l. Il, p. 59.) 6° On disoit proverbialement: > Parfaulxetfoeu/, ■ on pert souvent le bon. > (Hist. du Th. fr. II, p. 281 .) Esteule. [Intercalez Bsteule, chaume, dans Pierre de Fénin, an. 1421 : • Ceux de l'isle tirèrent • deux ou trois fusées sur les maisons qui estoient ■ couvertes A'esteules. »] Esteuler. [Intercalez Esteuler, ramasser da chaume, au cart. de S' Vincent de Laon, an. 1343: ■ Que nous avonsaisementdeMÎ^u/erauditterroir ■ de Bucy. ■] Esteurce, s. f. Détour, ruse. « Un cerf, quant • il va à son demeurer, revient voulentiers sur • soy, et fait une reuse. ou esteurse, et par aven- ■ ture plus de m. avant que on le puisse trouver, ■ selon qu'il est malicieux. • (Chasse de Gast. Pheb. EST - 93 - B. 183.) — [On lit «torse au Poëme de Robert le ■able : ■ Car ce est la Uns et Yestorse . A l'iermite « ay prins tel amorse , Dont jamais ne me quier • oster. » 1,6 sens propre est action de tordre , de presser : • Le suppliant flst tant qu'il gangna la ditte ' espée par esteurse de bras sur iuellui Régnant. • (JJ. 173, p. 431, an. 1426.) — < Ce sont les coustu- • mes des presscors de Charrone: Qui aura au ■ presseor le marc d'un tonel de vin creu en vigne, ■ qui doit dime et prainle, il doit avoir de la ■ seconde entorse ou de la tierche deus setîers de - vin. . (Cart. de S' Magloire, p. 190.)] Elsteardre. [intercalez ^Esteurdre, se dégager : •I Icellui HasLenc s'esteurdi pour avoir son baston. • (JJ. 154, p. 16, an. 1398.) ~ • Quant l'exposant se - senti ainsi batu et villenné, il s^'esturdi d'eulx et •• leur eschappa. • {if. 126, p. 278, an. 1385.) Voir ESTORDKB.] Esteuvre, v. Lisez esceuvre ou desceuvre, découvrir: Si dïBoit, pour ce que nous sommes. De par Oieii, seiEDeur sua tous homes, Vers lui DOUB devons nous eateuvre. Et hobeir, de bouche et d'euvre. {siS. 681S, fol. 49 '.J EstevenaDs, s. m. Monnoie bourguignonne d'Estienne comle de Bourgogne en 1147. Esteve- nons, monnoie fabriquée sous Eslevenon c" d'Ans- sonne, suivant une note us. que j'ai vue dans Perard, ilisl. de Bourg, p. 486, un. 1257, comparé avec la copie du terrier hss. de Poalarlier. De lu, les sols nommés sols estevenans, estevenons, este- ttenonx et estevenars. • Paieroit uhascuns feux « àix sols eitevenotu:. • (Ord. IV, p. 294, an. 1354.) On lil < livres estevenans, ■ dans Perard, Histoire de Boui%. p. 467, an. 1246. Estez, s. m. pi. Fossés. (Voir Estert, Estieh.) — • Pons, ou fossez, dit vulgairement estez. * (Coût. Gén.t.II, p. 717.) Elsthuer, v. Esquiver, éviter. Lisez eschiver: Qne rapentemcns Da noe pechin, et peraeverameDa De bire bien soit avec nous de droit, Ponr etlhuer le ju([emeDt eatioit Du haut jugleur, si qu'il ne nous confonde. (E. De$ch.} Da lossnt^er esthaei le langoigs, Et en tout temps tenez voetre ami chier. (Ib'id.) Eithuet qne ne vous trulsse, N'elei aus meores sens baston. (Ibid.) EsUcquer, v. Planter des pieux. < Nul ne peut ■ picquer, heaver, ne esticquer en la dite prairie • de la garenne. • (Coût, de Hesdin, G, G. 11, p. 888.) — n)aas la Cbron. des ducs de Normandie, le sens est Bâlooner ; au reg. JJ. 105, p. 274, an. 1374 , le sens est îrapper d'estoc: ■ Icellui bastard et ses ■ complices se avancèrent vers la porte de la ville ■ que il trouvèrent fermée et y estiquerent de lan- • ces et de piques en faisant assaut fourmel. • — • Icellui Jehan ettigva ou ficha de son plancon sur ' lerondeltaDtqueiltefendi. ' (JJ. 170, p. 197, an. 1418.)] - EsUeffle, s. Partie d'un cuissot de sanglier. EST « Vien à ceulx derrière, et quier une jointe qui est • en Veslieffle du jambon ; c'est ou devant de la • cuisse, devers le corps du sanglier, et enchise ■ tout en tour la cuisse, en cel endroit. • (Modus et Racio, folio 49''.) Estler, s. m. Canal, comme ester et estier. (Oudin.) — [> Une pièce de terre ainsi comme « elle se level, o le fons du fossé, qui est et llert à « l'esUer du port dessous te chasteau ainsi > comme ledit estier et ledit fossé se estandenl. > (Reg. de la Ch. des Comptes, an. 1312.)] On nomme à Vannes esliers le bord de la mer. la plage. (Du Gange, sous^sfan'a.) Estiflet, s. m. Sifflet. (Les Quinze Joycs du Ma- riage, page 120.) Estimable, adj. Qu'on peut prévoir. • Si par ■ fortune non estimable estoit perdu. > [BouteiUer, Somme Rurale, page 372.) Estimation, s- f. Estime. [■ Et tel salere doi- • vent estre paie par l'estimation du juge. * (Beau- manoir, XXI. 3t.) — . Nous devons la sujétion , et ■ obéissance également à tous rois, carelle regarde ■ leur office; mais Veslimation, non plus que • l'afTeclion, nous ne la devons qu'à leurs vertus. ■ (Essai de Montaigne, 1. 1, p. 15.) Estime. [Intercalez d'estime, par approxima- tion : > Et y mourut trente ou quarante gentilshom- . mes d'estime. • (Commines, VIII, 16.)] Estimer, v. [Voir Esmeh; estimer est la forme savante. On Ut au xit* siècle, dans la Bibl. de l'Ec. des Chartes, T>' série, 1, p. 80: ■ Nonobstant que la ■ valeur des choses et dons dessusdiz iie soit e.tti- • mée et déclairée en ces présentes. •] Voy. Rab, 1, p. 49; Gonlesdela R. de Navar. p. 69. On lit exlimer dans Crétin, p. 20. Estineelans, adj. [Elincelant. • [L6 ciel qui « porte] Toutes les estoiles o li, Estineelans et ■ vertueuses Sor toutes pierres précieuses. ■ (La Rose, V. 17007.)] Estlncelé, adj. Etîncelanl. • L'aumoire estoit • toute par dedans, de fin or es(in«eiee. • (Percef. I, fol. 63«.) — « Coste de soye vermeille, eslincelée ■ de rosettes d'or. • (Ibid. fol. 91 ''.) Estlnceller, v. Obscurcir par son éclat. Froîs- sart dit de sa dame : Pris substantivement, il signiQe l'éclat: Vétinceler De vos oeillades Ûambo gantes. (Jacq. Takur. p. iGl.) Estioel, S. m. Barillet de fauconnier. fVoir TlNEL.) Pour bailler au foutcon l'oysel. (G. de la Signe, f. S5 :} Estlomene, s. m. Erisipète. (Oudin, Gotgr.) Estiomenë, adj. Rongé par l'érisipèle. • No ■■ m'estimez pas de si peu d'esprit, que pour tous ■■ ces discours, je pense que Ion apporte quelque EST - 94 - EST « bon règlement aux desordres qui courent par la « France. Le mal est euhiomene^ et en gangrené. » (Lettres de Pasquier, III, p. 164.) — « Nesetrouvoil « autre, et plus prompt remède, que se faire viste- « ment couper,... autrement, en douze heures, le « reste du membre estoit estiomené , et perdu. • (Contes d'Eutrapel, p. 390.) Estiomener, v. Couper un membre gangrené. (Oudin, Colgrave.) Estipendié. [Intercalez Estipendié, gagé. « Trois « sergens lesquels ont esté jusques à présent « assignés et estipendié.., » (1521. Sergenterie du Buisson de Briou, L. C. de D.)J Estiquete. [Intercalez Estiquete^ marque fixée à un pieu, le pieu lui-même dans certains jeux: « Comme le suppliant et plusieurs autres compai- « gnons de la ville de Neeile... eussent pris jeu aus « grans billes à ferir Vestiquete, » (JJ. 152, p. 259, an. 1397.) — « Lesquelx compaignonsde leurs arcs « irayoient aux bersaulx et à Vestiquette, » (JJ. 131, p. 109, an. 1387.) — • Jouèrent ensemble aux pla- « lines de fer de chevaulx au plus près de deux « esticquettes. » (JJ. 189, p. 213, an. 1457.)] Estirement, s. m. Action d'allonger. (Cotgr.) Estirer, v. Allonger. * EsttranHapeau avec des « cordons. » (Sag. de Char., p. 240.) Voy. Ess. de Mont. II, p 361 : • Estirons, eslevons et grossissons « les quaiitez humaines tant qu'il nous plaira. » Estiscr, V. Embraser, attiser: Ou monde a tant de convoitise, Que nus n'a riens qui li sofiOse : Ja tant, sachiez, n'aura d'avoir, Iji char nos rasaut, et estise, Qui nos destraint, et nos iostice, Por acomplir tôt son voloir. (MS. 7615, H, fol. i45 •>.; EstiuSy s. m. Manière d'être. Un ancien poète détaille les qualités par lesquelles on se Tait aimer, et ajoute : Cuers d'amie, amours, et dieus^ Sont conquis, par teus estins, (Jeu Parti, Vat, n« i400,) Estivaige. [Intercalez Estivaige^ au reg. JJ. 56, p. 305, an. 1318: « Item sur le pria et Vestivaige « piscium apud Caynonem. »] 1. Estival, adj. Qui est d'été. (Cotgrave; voyez Œuv. de Jach. Du Bellay, p. 312.) 2. Estival, s. m. Bottines, f* Uns estivaus « forrés d'ermine Cbauça li rois. » (Rom. de Percev.)] Or fault du Un, et de la chanvre, Et un cuir, qui ne soit pas tenre, Pour solers, et pour estivaux, [Eust, Deschamps,) On Wi estivaus 2^^ ms. 7218, fol. 224'; estiviaus auMs. 7615,11, fol. 148 <. Estive, s. Instrument de musique. [On lit au Roman de Cléomadès : « Plentéd'instrumens y avoit « Vjielles et psalterions, Harpes et rotes et canons, « Et estives de Cornouailles. » (D. C, VI, 377 *».)] Cil de Feuchieres, et d'Aties Ont prises espingueries Et moult srans renvoiseries, De sons, de notes, et d'cstives. GuUl. li Vigiwros. Poêt. USS. «▼. 1300. t. H, p. 744. Amis riens, ne me plaist, sons, npte, ne estive ; Quant ne vos puis veoir, n*ai talent que plus vive. Andefr. Il BasUn. Poct. MSS. ar. IdQO. I. ft, p. 858. Estivclot. [Intercalez Estivelot, au Livre rouge d'Abbeville, fol. Ii7\ an. 1365: « Un pot de demi « lotd'estain, trois estivelos et deux sausserons « d'estain. »] Estiver, v. Etouffer, amortir^. Passer Tété*. ^ Voyez le Dict. d'Oudin. Ce mot vient alors de l'italien stivare^ de l'espagnol estivare^ et primiti- vement du latin stipare, fouler, presser. ■ Voyez le Dict. d'Oudin. « Estiver les bestes. » (Coût. Gén. II, p. 482.) [Dérivé de cestas^ œstirres.) Estivet, s. m. Diminutif d'été. « Vestivet de S» Martin, » le petit été de S» Martin. (Cotgr., Oud.) EstloI a ré de moulin. En latin ànociclocU" tonum. [Voir Esclotouere.] Estoc, s. m. Tronc, souche, tige ^. Fondement*. Ligne de parenté^. CUef-lieu**. Arme pointue". Pointe^. Voyez sur ce mot Du Cange, au mot Stoc. ^ [« Bon ente en bon estoc deit bien fructifier. » (Thomas le Martyr, 128.) — « Renart, qui moût « estoit soutis Sur un estoc s'estoit asis. > (Renart, V. 1982.) — « Puis print tousses habillemens, et les « porta soubz ung vieil chesne qui là estoit, puis « se coucha au plus près de VestoCy qui estoit gros « à merveilles. » (Percef. III, fol. 90'.) Estoc d'oneuFf et arbres de vaUlance, Estoc estes, et arbres de noblesse. (Eust. Desch.) « La devant en estoc pendoit un escu blanc, et y • avoit appuyé deux glaives , et deux* espées. » (Lancelot du Lac, t. III, fol. 60*.) ■ « Le chevalier est sur petit estoc fondé. » (Per- ceforest, vol. VI, fol. 84*.) ^ « Vous êtes du droit estoc, et génération de « S' Edouard. » (Froissart, liv. IV, p. 325.) ° • Celuy qui possède Vestoc^ ou chef-lieu de « semblables biens est, par la coustume, obligé de « délivrer seul les cens, et rentes à celuy à qui ils « sont deuz. » (N. C. 6., Coût, de Luxem. II, 342 \) " Brantôme dit de l'entrée de Charles-Quint dans Boulogne: « Les pages après, estoient suivis du « grand escuyer de sa Majesté, armé de toutes « pièces d'armes blanches, portant en sa main « droitte Vestoc de sa dite Majesté. » (Brant. Cap. Estr. 1. 1, p. 26.) ^ [On lit dans J. de Meung, Végèce, I, 42 : « Ferir « de pointe que les Franczeis appellent ferir d'es* « toc. »] « Se doist garder de porter en cest esbate- « ment armeure qui puisse frapper i'estoc. » (Perc. vol. I, fol. 23*».) « C'est assavoir haches pareilles ; « desquelles ils combatront d'estoc de mail, ou de « taille. > (Petit J. deSaintré, 310.) « Ils debvoieni « combattre do haches, et en ferir chacun quinze « coups de la teste, et martel, sans rien toucher de « la pointe ny d'estoc. * (Math, de Coucy, Hist. de Ch. VII, p. 555.) « Ils dévoient combattre, et asseoir « comme dessus, jusques à onze coups d'espée « d'estoc. » (Id. ibid.) EST -î • nouvelles vinrent aux Anglois , et aux barons « de Norlhombelande, qui esloient à Warvich en • grosse étoffe; car ils estoyent bien dix mille . hommes. ■ (Froissart, !iv. II, p. U.) 5° • Estre de pute estoffc, • ou de peu d'élolTe. ■ Lors dist Norgal comme je suis de pvtë eslofCe, « las pourquoy fortune m'est si perverse. ■ (Perceforesl, t. v, f. 78 ^) On lit - de peu d'étolfe, • dans Slrapar. t. Il, p. 189. Estoffé, partie. Pourvu, garni, muni. ■ Douze < cent lances bien estoffées de bons gens d'armes. ■ (Frois. 1, p. 46.) • En peu de temps les murailles, « et les deffences garnies, et estoffées de ce qu'il y • laloit. • (Mém. d'Ol. de la Marche, I, p. 346.) On disoit de fagols garnis de pieux : • Estojfez de pels. • {N. C. G. II, p. I49".) L'usage de ce mot éloit très étendu. Nous lisons: • Couronne ....enrichie, el • estouifée de pierres précieuses sans nombre. • (Carlheny, Voy. du Cheval. Err. T. 40".) ■ Mettant, • dessus la place de chascune déesse, ung plat • étoffé de pain, et de vin. » (Percef. l. II!, f. 155'.) [• El estoient li plus poissans d'amis, et lî miez . warnises/o^£isue proisnes prochainsqui fuissent » en lot Hasbaing. • (Guerres de Liège, ch. 11.)] Estofféement, af/v. Avec grand cortège, grand équipage. r« En ce temps fui le comte esctiappé • hors de Bruges et fut venu à Lille moult estojfe- - ment. • (Chron. de Flandre, ch. 110.)-] ■ Quand le . royvoyt la damoyselle venir si eslofféement, il . dist à la royne. • (Percef. t. VI, f. 91^.) . Envoya • Clovis roy de France querre sa femme moult > esto/fetnenl, et à grande puissance de gens, et « d'avoir. » [Mém. d'Ol. de la Marche, liv. I, p. 28.) ■ Le duc de Bretaigne qui avoil esté à ost devant • Tournay, avec le roy de France, plus éloffément • que nul des autres seigneurs, cl princes, s'en • retourna. • (Froissart, liv. I, p. 81.) Estoffer, u. Garnir, pourvoir, approvisionner*. Fonder, bâlir". Fabriquer*'^. Mettre en état". Cise- ler, graver". * [• Li habitant esloient tenuz et dévoient amener ■ noslre vins à leurs voilures pour estofer nostre . hostel. » [JJ. 59, p. 150, an. 1318.) — . Je sire de • Blanville ay garnies et esloflées les dites capelles > d'un messel et d'un bréviaire pour chascune • capelle, et d'un grael pour les deux capelles. > (JJ. 70, p. 175, an. 1335.)] « Désirant fnst le roy < Gallalar de son chastel esloffer, el de le peupler • de bonnes gens, alln qu'il fust hanté. • Percef. vol. VI, fol. 82 ^) Geste bataille on U aioffe, De ciac ceos lances, d'une estoffe. (Froitt. poë», mêt.J * Fit faire crans amas de nefs, et de vaisseaux ; « el les fit bien pourveoir, et eto/ferde ce qu'il • appartenoit. • (Froissart, liv. I, p. 112.) * > Sire, dist Passelion, il est ainsi que mon cousin • Bennucq a depuis ung an estoffé une cité, en ce > pays, ....et est bien peuplée de bonnes gens. ■ (Perceforest, vol. IV, (ot. 12I\) On a dit au même sens de pourvoir: < Le roy d'Ëngleterre, et les EST • riches hommes raenoyent sur leurs chars, te ■ pavillons, moulins et fours, pour cuire, et fi ■ de chevaux, el toutes autres choses néceeaa ■ et pour tout cela étoffer, ils menoyenlbie • mille chars, tous alelés, chascun de quatre i ■ sins bons, et fors. > [Froissart, liv. I, p. 240. ' • Ces pucelles discnl qu'elles congnoisG ■ bien celle qui estoffa l'aumoniere, ....si dem « ù la plus des bergereltes qui avoit ouvré 1'» ' niere. ■ (Percef. t. V, fol. 64".) ■ Pour leqn - remembrance avoir, J"ay fait étoffer ce i • reliquaire. » [Ibid. vol. IV, fol. 10*.) ° • Pour vostre grâce accroistre, que vous > mieux pour vous étoffer tk suivir les guerr • vous relien à lousjours mais pour mon cher « ô cinq cens marcs de revenue. * (Frois. I, U ' Dans Monet, estoffer signifie ciseler, grave estofferie, gravure; estoffeur, graveur. — ' E • l'état de quelqu'un, ■ fournir à sa dépens faire tenirl'etat qui convient b son rang. ■ T ■ sa fille la duchesse delez elle,elelo/roitsoa i • si avant comme elle pouvoit. ■ (Frois. III, 3 Estoffure. [Intercalez Estoffure , garntl dans un inv. ms. de l'église de Cambrai (1401): • cornet d'yvoire sans estoffure-. »] Estohiers, s. m. p. Elaliers. [Lisez pent EsTOLLiER.] • Lesesto/iiersd'Amiensdoiventàr • que, à la S. Martin, d'iver une penne grant • gneaux, appelle le manlel S. Harlin. ■ (D. G. CapellaS. Martini.) Estol. [Intercalez Estoi, dans l'expression tre en estai, mettre dans l'étui, préserver : ■ I • plenté de foi Dont en moi défaut As mis ■ estoi. > (Loenge, N. D. ; Chron. A. Norm. III Dans Benai-d (v. 10548), on lit estui : • Dix m • pris sans faillie ; Les cinc en ai mengies ni > les autres mis en estiU. >] Estoicage. rinlercalez Eitoicage, comme cage : - Avons franchi... Ameline famé feu ( • gier... et touz leurs hoirs masles et femeaux ■ tailles... vendes, estoicage et de toutes a • costumes. ■ (JJ. 65 bis, p. 278, an. 1325.}] Estoier, v. Garder pendant l'été. On a dit planète Jupiter: Ceate planète ne lait pas L'omme, angois Vatote et yreme Et -xii. ans ou plus le gouverne. (Froinart.) Qu'attemprance quaitement Qui le degré après gouverne Te prendre ou ettoie ou yrenie. (Ibid.) [Par suite garder, dans un récit des noo Cana : > Autre gent metent avant lor bon vin • meillor... et tu as fais le contraire; car • estorié lo meillor jusc'à hores. » On lit de latin de S. Jean : ■ Tu autem servasti b( t vinum. ■] Estoilant, adj. Garni d'étoiles. ■ Gitoyei . Yestoitante arche. • (R. Bell. L II, fol. 94») Estolle, s. f. [Voir Estbile. On lit dans C t. III : • Enpris ai greignor folie Que li faus EST -' ■ que sa terre eatrecliseit, Senz cruiz e senz ettole ■ Il reis les assoillet. >] De même dans E. Descb. : Princes, prêtas, grans, et moyens Haistres de la aivine escole, Cl«n, cooaeilliera, praticiens, Cilt qui porte la graet ettote, Chascuii i ces Oieiu coort, et vole. • Se faire de bart estoîe, • tirer avantage de ses malheurs, (ms. 7218, fol. 78 ^) On disoit de la mar- que des croisés : lal NIchole. (US. 68ii, f. 80 '.} De là, au figuré : . De vraye amour. ' {E. Detch. f. 164 '.) Estolon. • Pour mieulx le savoir descleirée- ■ ment, il te sera plus a plain declairé ou livre des > oiseaux, de la rois que se descent de lui mesmes, • quant l'oiseau sauvage prent Vestolon, oui est en ■ fourure, lequel se prent lui mesme. > [nodus et Racio, MS. fol. 100 ■.) Tarianteê ; ESTOLON. Modus et Rado, HS. lolio 100, R'. — Ekcolon. nnd. autre copie. Estomach, s. m. Eslomac*. Goi^'. Cœur'^.* *Lora chacun ha sa chanson recordte. D'un eitomach, par froid, débilité. (C. Uarof, p. 943.) ■ D'une voix basse, et prcsqu'à peine sortant de ■ son estomach. • (Tahur. p. 115.] ' • Uonstrant aucunes fois son gentil estomach, « ou il y avoit deux petits tetins qui sembloient • deux pommes. > (Slrapar. 1. 1, p. 254.) • Oncques • amour, ne pitié n'entrèrent en leur estomach. • (Contes de la roine de Navarre.) [■ Quand je voy ■ Barbe en habit bien duisant. Qui l'eslomac blanc « et poly descœuvre. • (J. Marot, lit, 126.)] ^L'ange me dit, d'im jojeux ettomaek. (Uarot, S33.) On disoit d'un liomme dont le cœur étoit au-des- sus de sa fortune, qu'il ■ couvroit un estomach • d'or, sous une casaque burelée. > (Henestr. Orn. des Arm. page 397.) Estomacher, v. Irriter. (Oudin, Cur. fr.} On disoit s'estomaquer, pour se mettre en colère. Ï)udin.] On lit estomacher (Amours et Lettres 'Henri IV, page 117.)— Estomacquer (Des Ace. Bigarr. p. 18.) [• De quoy plusieurs grands s'este- • macquerent Diea fort. > (Carloix, Vi, 39.)] Estombel. [Intercalez Estombel : > Le sup- • pliant phnt son baston que l'on appelle (en ■ Auvergne) estombel, duquel i) touchoit ses ■ bœufs. • (JJ. 196, p. 266, an. 1470.)] Estomissenr, s. m. (Cotgrave.) [Lisez peut-étre ESTORHISSEDH.] Qu'on lasche VitomUte^tr, Qui lentement par Tair nage • Sur ce milan ravisseuT. {J. Du nellay, f. 93 K) Estonné, adj. Etourdi. Tel est le personnage comique du comte Etonné dans le Roman de Peroe- forest. > Estonné à qui le nom venoit de sa nature, • se deffendoit si estonnui:ient qu'il ne regardoit, ■ ne à bien, ne à sens. ■ (Perceforest, vol. 1, f. 34 •.) EST • Demoura de cousté rooy estourdy, estonny, et < comme en litargie. • (Al. Chart. Esj)ér. p. 2640 1° • Estonné des quatre pieds. > (Contes de Des Perr. 1. 1, p. IM.) 2» • Estonné du bateau. - (Cl. Marot, p. 346.) 3° ■ Plus estonné que le premier coup de mali- « nés. . (Percef. III, fol. 117 '.) .4° ■ Estonné comme un fondeur de cloches. > (Oudin, Cur. fr.) 5° > Estonné comme canes. • (Colgrave.) Estonnément, adv. Etourdiment, avec éloo- nement. • S'en allèrent tantosl tous quatre getter à < terre si estonnément qu'ilz ne sceurent où ilz • furent, une grant pièce. ■ (Percef. II, f. 36 *.) Estouner (s'), v. S'étonner *. S'efforcer, s'évertuer'. Etre ébranlé*. * [• Granz fu H colps , H aux en estonat. ■ (Roland, v. 3438.)] Ses araines fist haut sonner, Pour tes Flamens a eitouner. [Uouike$, p. 580.J On a dit proverbialement : 1" « II ne faut s'étonner que l'on ne voye sa leste ■ à ses pieds. ■ (Moyen de Parv. p. 75.) 2« ■ 'Tout ce qui tonne, ne nous estonné point. ■ (Cotgrave.) * ' Il commença un vent contraire si très grand ■ que, pour sens, et pour puissance que mettre y • sçeussent, ne pouvoient avant aller, combien que < de tout leur pouvoir s'en efforçassent, et eston- • nassent. • (Hist. de Boucic. p. 209.) On a dit des hérauts et menestriers qui ne célébraient les guer- riers qu'à proportion de leurs libéralités : Sans travaux, Ceulx qui largement donront, Grâce, et louenge au monde aront ; Et les puisians, qui riens ne donnent. Qui sont vaillant, et qui s'eaionnent, N'aront pas la louenge d'eulx. (É. Deteh. f. 553 '.) " On dit encore eton, dans quelques provinces, pour un ébranlement, secousse. [• Telz cop lez ■ l'oreille, li donc, Tote la teste li estone. ■ (Renart, V. 14902.]] ■ La cause de ce dommage fut que ■ sortant du havre de Honnetleu, pour se jetter k ■ la rade, le dit navire toucha en terre, et de ce < heurt la quille, et gaborts s'estonnerent de sorte ■ que les joints des planches s'ouvrirent, etc. ■ (Mém. Du Bell. liv. X, f. 339 *.) Estonneure, s. f. Engourdissement. • Il se • tira ung peu arrière du tournoy, tant que l'es- • tonnevre de son pied fusl appaisee. » (Percefor. vol. I, fol. 1462 M Estonnlssement, s, m. Ebranlement, bruit. [Lisez EsTOBMissEMEiiT ct vovcz EsTORHix.] » Quant ilz « ouyrent ceste paroUe, ftz cheurent a terre tous < estendus ; car la voix leur donna si grant clarté, < et si grande estonnissement, qu'il leur fut advis > que la chapelle estoitcheute. > (Lancelot du Lac, t. III, folio 108 -.) Estonpacier, [Intercalez Estonpacier, sorte de supplice, dans une énumération empruntée à Estiennot sous Essoriller.'} EST — 99 — EST Estoqaages. [Intercalez Estoquages, redevance payée pour enlever les stoes, les souches, dans une forêt : « Recepte d'esioquaigeSj de secs bois versez « et estouponnez. • (Com{)te du Domaine d'Elaples.) — Dans celui du Ponthieu, on lit (an. 1478) : « Recepte de bois secs ù'estoque^es et de wastis en « ladite forest recepte aestoqttages qu'on dit « eschielles, ou plusieurs mariniers souloient met- « tre leurs rels. » (Compte du Domaine de Pon- thieu.)] Estor. [Intercalez Estor, bataille : « Oliver che- • valchet par Vestor. • (Roland, 1351.)] Estoracis calamita, s. Drogue médicinale. « Faites bouillir du mastic, et d*encens bien poul- « dré en yaue, et d'une chose qui s'appelle estora- « cis calamita.... et failes tenir les narines du chien « sur le pot, ou cela bouillira. » (Chasse de Gaston Phébus, Ms. p. 105.) Estorbage, s, m. Appel aux armes. Pour sa seroorrescourreyrestorfrapearestat. (Rou, iSl.) Estorbellon, [Intercalez Estorbellon^ tourbil- lon, dans la Chr. des ducs de Normandie, v. 20137.] Estorce^ s.f. Entorse*. Contorsion". Détour ^ Tour d'adresse". Combat*. [Voir Esteurse.] * « Le hourt paillasson , ou bourrelet mis au « poitrail du cheval, est bon pour garentir le cheval < a'espauler contre le hurt , quand on vient de < choc; et préserve aussi la ïambe du tournoyeur « de toutes estorses, » (La Col. Th. d'IIon, I, p. 59.) ' Voy. les Quinze Joyes du Mariage, p. 36 et 157. ^ Si TOUS requier vostre oonseU, Douces darnes^ qui tant savez, Qa*après tout ce qu'oy avez Des .n. chemins dont, sans estorce, Me convient l'un passer par force. Qu'en regardant quel preu puet estre, En chascun, et quel meschief nestre, Le mains periUeus me loez. (MS. 6812^ fol, i ^.) ° En langage familier, on dit lorquet. Pathelin dit du berger : .... Ta partie est retraicte. Ne dy plus bée. il n'y a force : Luy ay-Je baiUe belle estarse f T'ay-je point conseiUé à point ? (Pathelin, p. 10S.) Estorce a le même sens dans Rabelais, IT, p. 226. ■ Voyez EsTouR. Car. comme on dit, souvent en maint estorce. Le bon esprit vaut mieux que nulle force. (Faifeu, p. 84.) ii celuy jour, en la morteUe estorce^ Pas n'epargnay ma corporeUe force. (C. Marot, p. ^fH).J Sauve mon glaive, et de mortelle estorce Mon ame; helasi que de perdre on s'efforce. (Id. p, 647.) U faut mener nostre cbarette,... Pour amener payens à force^ Qui doibvent mourir en Vestorce De la guerre jà commencée. (Hist. du Th, fr. II, p. 7i,) Elstorctaement, s. m. Extorsion. A trois fins tendent, AusqueUes veuUent exciter Noustre roy, par leur reciter : La première est, de bien paier... La seconde de franchement Régnier, et sans estorchement ; De servitutes ester toutes. (US, 68i2, fol. 46 k) Estorcir. [Intercalez Estorcir, luxer: « Ainsi « que Jehan de Morges s*e£força de frapper et pour- « suir le suppliant, se estorcy la jamoe blecee et « la soy rompi en deux. » (JJ. 187, p. 220, an. 1454.)] Estordeis. Action de tordre les doigts. Tele estoit la vision moie. Que sur le Ut, ou je dormoie, Se seoient trois îones dames, En soupirs, en plours, et en larmes De quoi, par le son de leurs vois, Et Vestordeis de leurs dois. Vis me fu que je m'esveiUoie. Estordoison. [Intercalez Estordoison, étour- dissement, au Roman de Partonopex : « Li roix « rexmid'estordoisonsBien s'est rasis en ses ar- « çons. •] Estordre, v. Tordre^. Détourner". Soustraire^. Echapper**. Extorquer". ^ « Voil-je... arroser vos cuers d'unes très petite « gottes de la celestienne roseie qui estorses sunt « assi cum d'un linceul : > valut expi^esso lintea- mine vel exigua refundens cœlestis stillicidia roris. .... La feri si très fort. Qu'ai retraire s*espée estort, (Ph. Movfik, ms. p. 505.) ■ .... Sornegur son cop ea^oW. (Par ton. fol. iS5*.J Ou la volonté B*estuert De laisser la cure mondaine, Ou Ten lait, par mort soudaine, L'un par vouloir, Fautre par mort. (E. Desch. fol. 54i*.) « I^ très preux chevalier fut tout joyeulx, quant « il se peut estordre de lui. » (Percef. II, fol. 135'.) ^ On disoit des femmes oui dérangent l'ordre des successions en donnant à leurs maris des enfans dont ils ne sont pas les pères : S*il acquier terre, et il se muert, CeUe terre aux amis estuert, (E. Desch. fol. 55 i ^.) ** Et puis, quant la place est outrée, Oirez que ceulx de la contrée Diront que, se le plus eust trait Contre le moins, par antre trait gu'ilz ne firent, luit fussent mors, t que nuls ne leur fust estors. (E. Desch, fol. 57i*.) Droit est que gc vous les esrache. Et que de vos moins les estorte. (G. Guiart, fol. 40*.) Tout voient que riens n'en estort, Gaoes Brûlés. Poèt. av. 4300, 1. 1. p. 198. Par suite, se d^attre pour s*échapper : .... Loeys, cU rois sacans, Fu derompus par Ludemart, Et par son signour isenbart, A Vestordre k il fist ù aus ; Quant i jousta, come voyaus. Moult le fist bien à la bataille. Et tant i fu bleciés, sans faUie, Que XXX jors ne vesqui pas. (Ph. Mousk. p. 168.) [« Icellui Gieffroy eschapper s'estordi escout de « lui, et en soy estordant et eschappant. » (JJ. 110, p. 212, an. 1370.) — « Pour ce qu'ilz ne le vou- « loient laissier aler, veant et sentant les grans « villenies et injures que on lui faisoil, se estorty « tant qu'il s*eschappa de leurs mains. > (JJ. 153, p. 74, an. 1397.)] ■ « Officiers, juges qui auroient print, ou • prendront loyer pour faire faux jugement, ou « estarderont pour faire contre raison, argent , ' ou ■ priB • bit. EST -1' de ceux qui riens n'oat , oa n'auront mef- (Coul. de Liège, C. G. t. U, p. 977.) Estopé, par/. Fourni, garni. . ChRmbre eslo- ■ rée, > dans quelques Coutumes, est la chambre ■ garuie des meubles donnés par les parens à une ■ nouvelle mariée, en augmentallon de dot. ■ (Du Cange, sous Serpoi.) De même au figuré: • De tous ■ costez commen(;a l'assaultsi dur, et si estoré que > enbrieffut la ville gaignée. • (J. Le Fev. de S' Remy, Hist. de Cliarles VI, p. 159.) Remarquons ces autres expressions : V ' Tenir a cour feste haute, et esiorée, • (Cotgr.) fête bien Tréquentée. 2° « Parlement esfoce, • sufflsammenl garni de ses pairs : BlaDche, fllle a» roy de Caslille, Hère de S* Loya, le roy De France, fist mettre en arroy, En beau lil ricbement paré Oa droit parlement ealorê; La miat lo roy, en ray la couche. (E. Detch. fol. 558 *.; Estore, i. m. Meubles, provisions, comme esto- rement. • Volons quetourlerreloursoientliverées - estorés de carues, oreaque autre esforc. ■ (Britt. Lolx d'Angleterre, ch. LXVl, fol. !68*.) Estorement, s. m. 1° Vivres, sulnistance, sou- tien. [< Des blez que ils feront charger pour • convertir en vins ou autres vivres et denrées « pour lours estwemeiitz. ■ (Preuves de l'Histoire de Brelagne, I, col. 1603, an. 1365.)] Prenoit les grains, et lea formens. Et les autres eatoremens. Et la substance de la gent. fHitt. de» III Marie», p. 590. i Mais quoy, vi Eiloremenl. 2° Meubles : V«us ardoir les mesons, et les ettoremena. fBou, p. iSO.) [•Huches, huchiaus et autres communs estorC' . wwnsd'ostel. • (JJ. 89, p. 103, an. 1357.)] 3* Trousseau d'une mariée: • Voulons que ■ Marie nostre fille soit conlente de cent mille • francs avec tels estorements , et garnisons ■ comme il appartient à ilUe de France. > (Godefr. Bist. de Charles VI, p. 572.) On lit, au sujet du mariage entre le duc de Bretagne et Jeanne de France, en 1405 : • Pour V estorement, et Testât de « laquelle, avons banié...joyaux d'or, et d'argent;... ■ vaisselles robbes chambres, tapisseries, • linges, chevaux, chars, harnois, etc. • (Preuves de l'Histoire de Bretagne, p. S17.) Estorer. t;. Créer *. Fonder ". Instituer*. Bâtir". Etablir*. Doter''. Orner". * Diex primes siècle ettora. (Poil. av. 1300, IV, p. iSM.j • Puis que li monz fu ettorez. • (Villehard. p. 49.) — • Puisque li siècles fu esterez. • (Ibid. p. 102.) * On a dit de l'église de S' Jacques, fondée par Cbarlemagne : > Noblement Veslora, et la garnit de ■ rentes, et terres: moult d'autres églises et . abbayes estora. - (Chron. de S' Den. t. !, p. 136.) A Ib porte saint Honnonré, A les Quinze Vins ettori. [E. Deteh. f. 559 '.J )- Esr ■ Estora une ville qui depuis fut grande et pais* « santé. - (Percef. 11, fol. 3 y <= > Chastel de Winaerose (Windsor), ou premîere- • ment fui commencée, et estorée la table ronde- > (Froiss. liv. I, page 116.) > Eaquist quelle feste • c'estoit, et qui Vavoit estorée. • (Perc. V, f. 25 ••.) " • Trois ou quatre cens ouvriers qui tous mel- > toient peine à eatorer le chastel. • (Perceforrat, vol. VI, (bl. 68'.) 'I^i-oi d'Angleterre ' vouloit esïffrer en Bretai- • gne tel estai, comme ey dessus a esté dit. ■ (Froiss. I, p. 244.) 'Assex e»lora abeyes, De tetiB, et autres menantiea. {Rau, p. 975-7 De son avoir, et de sa rente, Li rois Velmonatiar «itors. (Id. p. S7S.) ° Lorsque Pbebus, en sa chambre pai6e, Pbebe s'amie eut du lustre etUirie. (Crétin, p, i54.} [11 signine aussi meubler : < Le roi estora ladite < meson de liz et d'autres ostillemenz, qui leeaz ■ estoient nécessaires. • (Annales du Règne de S. Louis, p. 318.)] Estormey. [On lit au registre JJ. 163, page 6. an. 1408 : • Jehan Courtot maistre â'estortney. ■] Estornel, s. m. Etourneau : • Estomel, gay, . et pie. • (Prov. du C" de Bret. fol. 115 ■.) [. Ea > ung leu avoit rossigniaus , En Vautres gais et • eslorniaus. • (Rose, v. 650.] — ■ Merles et caleo- • dres et gais Et estm-miaus et rossignos. • (E^ore et Blanchefior, v. 2000.)] Estorsement, s. m. Contorsion. (Cotgrave.) Ce mol est traduit par contorsio, daasRob. Eslienne. Estort, part, i'estordre : 1° Qui se détourne : Or se mire, or ce coUtne, Or fait te mignot, i Or guigne, c — Toiiëce l'ueil, a de bel acnel, Or endroit sera moult e^tourle. (MS. 76iS, J, f. 107 *.J 2* Tortu : Les os esgarde qui sont grant, Et la hanche, et la quissa tote Qu'il vit si grosse, et si etUtrie. (Fabl. de S. G. f. AI >.) 3° Issu : • De mal braoo est cist ettorx. • (Parton. de Bl. us. de S. G. f. 150 '.) Estoscement. [Intercalez Estoscement, au reg. JJ. 113, p. 233, an. 1378 : ■ Hichelet de voir a > telement menée ladite Simonne, que il a eu com- • paignie & elle, et les a ledit Uatbé trouvez ensem- ■ me couchiez en sa propre maison estoscement « enfermez. •] Estoublage. [Intercalez Estoublage, droit payé pour laisser paître les eteules par les porcs : ■ Le pasnage et Vestoublage des pors aus homes de < la vile, .LI. solz par. • (JJ. 13, p. 118, an. 1309.) — . Iceulx prevostz et chacun diceuix... doivent ■ avoir sur Vestoblage d'icelle forest chacun six > deniers tournois. • (JJ. 162, p. 341, an. 1401.)] Estouble, s. /. Eteule. [■ Tu envetas la tue ire, ■ la quele dévora Si cum estuble. > [lib. psalmor. page 237.)] EST — 102 — EST Estourdi, adj. Fatigué : « Quant elle estoit « estourdie de chanter, veiller, et jeusner, elle se « reposoit. » (Lanc. du Lac, t. I, fol. 28 s) On lit « estropiez, et étourdis de coups, » dans Montaigne, t. II, p. C9i. « Estourdy corne le premier coup de • matines. » (Pasq. Rech. p. 701.) Le sens actuel est dans l'Hisl. de la S*' Croix, ms. : « Certes mère « en vous ad foie veille e estourdie^ quidez vous « donc que jeo n*el conusse bien qant vous dites « tieles paroles. » [On lit dans du Guesclin (v. 14709): « La commença bataille A' estourdie façon. »] Estourdiement. [Intercalez Estourdiement, dans les Bigarrures de Des Accords : « Une popu- « lace qui faisoit tout estourdiement estonnée, « barrer les rues avec les chaînes. »] Estourdir, v. [« Tant Ten donnèrent [du vin], « tôt le font estordir. » (Bat. d'Aleschans, v. 4552.J] On lit dans Marbodus^ col. 1652, à propos de l'améthyste : Ki Fa sur sei nrenniverra Ne ja vins ne testaurdira. Dans les deix exemples suivans, le sens est détourner : « Le fendit jusques aux dents, puis « estourdit son coup. » (Lanc. du Lac, III, f. 160 *.) Il me devoit soutire, Se madame, que Dieu gart, Avoit vers moy son regart Bonnement, sanz eslourdire. (E, Desch. f, i89 ^J Remarquons les expressions : 1" « Etourdir le pied, » engourdir le pied d'un coup. (Percef. I, f. 145 •*.) 2** « Estourdir ses morceaux, » manger goulû- ment. (Cotgrave et Contes de Des Perr. Il, p. 80.) Estourdis, s. m. p. Nom d*une société burles- que. Voyez sur la fête du prévôt des estourdis à Bouchain, le P. Menestr. de la Chevalerie, p. 254. Estourdisseur, s. m. Qui étourdit. (Oudin.) Estourdisson, s. f. Etourdissement, vertige. Noste maisire, par lunoisons, A. en la teste estordisons. [FabL deS. G, f, 9* J « Luy monta une foleur, et un estourdison en la « teste, et une tele rage qu'il forcena. » (Lancelot du Lac, I, fol. 109 •.) Li rois revint d'estordoisons, (Part, de Bl, f. iS5 «./ Estourgeon, s. m. Esturgeon. [« Bresmes en « rost, esturgon et gelée. » (Ménagier, II, 4.)] « Pescher les esturgeons en l'air. » (Cotgrave.) « Les esturjons de Blaives. » (Poët. avant 1300, t. IV, page 1052.) Souple comme un bel estourjon. (Coquill. p. iW,) Bondir en plaine Champaigne, Gomme les os d'ung estourjon, [Id, Ibid.) On lit estorjon, au us. 7615, 1, f. 104 \ Estourmie, s, m. et f. Cris, bruit dun combat^ d'une attaque. [• Qui les sons ot et Vestormie « Moult est dolans qu'il n'a s'amie. » (Ploire et Blancheflor, v. 2005.)] n en apele chevaUers, Et de ses maistres conseilUers : Seignor, oez quel estormie; La aedenz ont no vêle ooie. (Dlanchand.) «  cette heure que Vestourmie monta, et le « haro, il estoit en son hostel, et se commença à < découcher : si entendit les nouvelles que leur « ville estoit prise. » (Froiss. liv. III, p. 278.) Maint coup i ont de lance, et d'espée forbie : A restorer Gautier, ont fait grant eaiormie : Francheiz crient Montjoie, et Normans : Dex aïe. (Rou.) Estourmir, v. Troubler*. Agiter*. Alarmer^. * « Moult furent noz gens estourmis , à celle « heure, ne n'y demeura table qui ne fust tresba- « chée pour courir à l'assault. » (Hist. de B. Du Guescl. par Mén. p. 494.) Riens ne doutent les François ; Par le pays lievent U cri, Et li François sont estormi, (Parton. deBlois,} De cette evre toi Normandie Moût edîrée, et estormie. (Rou.) « Quant ceux du dit port le choisirent, si s'estour- « mirent, et crièrent aux armes. » (Du Guesclin» page 460.) — « Adonc s'estourmi le commun de la « ville, et s'arma chacun. » (Du Guesclin, p. 323.) — « Dames qui avez les oreilles chatouilleuses, de « peu de rire, lisez ceci tout bas, ou de nuit, « durant laquelle la honte dort, et ne vous forma- « lisez, scandalisez, ni estomirez de chose quelcon- « que que trouverez en ces textes. » (Moyen de Parvenir, p. 25.) Font encor, et par leur mocions Autres peuples se veulent estourmir ; Or n*y a plus fors de les envahir, Et à bataïUe descendre. fE. Desch.) " On a dit de la douleur de S. Joseph trouvant la S** Vierge enceinte : A donc Joseph qui fu lassez, Car trop plouré avoit assez, S'est lors couchiés dessus son lit, Où il avoit pau de délit : Un petitet s'est estormiSj Et puis d*ennoi s'est endormis. (Trois Maries, p. 76.) Uns et autres qui s^cstourmissent^ Du lonc de Tost, en frémissant, Revont hors des tentes issant. (G. Guiart.) *^Par tout les trez sont espandu : Li Grieu estoient endormi ; Ains qu'ils fuissent estourmi, et par les trez maint cop donné. (Brut, f. 4 K) Estouraer, v. Effrayer. Ses araines fist haut sonner, Pour les Flamens à estoumer ; Car, pour le son tant seulement. Perdirent ils leur hardement. (Ph. Houskes.) « Au pronominal, le sens est s*effrayer : « Après Te trespassement d'icellui deffunt, ledit Symon, « quant ce vint à sa congnoissance , s*estouma « pour doubte de rigueur de justice. > (JJ. 149, p. 329, an. 1396.)] Estoussir, t;. Tousser : « Pour Toster de ses « pensées, et le mettre en autres elle Yestou>ssit, et « dist, sire chevalier, laissez-vos pensées, et enten- « dez a autre chose. » (Percef. V, fol. 44 ■.) [On lit au Pèlerinage de Gulleville : « Ne deussiés ainsi « venir Sans parler, ou tous estoussir. >] Estout, adj. Fou, étourdi \ Furieux ■. Fier, hautain, hardie f. EST - 103 - EST *Ne tiexig mie à fol Guion de saint Pol, Ni à eêtout. fPoêl. av. iSOO, IV, p. i303.) Tu ne fols, ne eslous. (Poët. av. iSOO, id.) * [On lit aux Miracles de Ck)inci : « Un en i ot qui m <3esor lous Estoit crueus fol et estons. Et maintes « fois par d'estoutie, Fist bonté anui et félonie Au « saint prodome, au saint provoire. »] .... Dira Tun qu'il est jaloux Et qu'il est félon, et estotix, (E. Desch. f. 499 ^.) Subgez furent bumbles, et doux. Ne lurent, ne fel, ne estoux. (Ihid. f. 548 ^.J Dures ne furent, ne estoutes. (Froiss. f. 367. J Vers nului, ne doiz estre estoz, Âinz doiz estre simples, et doz. (Ovide de arte, 95.] Se là, on a dit des choses : « Si li donna cop si « estait. » (Perceval, cité par Borel.) * Contre rebel fiers, et estoz ; As souplians humbles, et doz. (Part, de El. f. i6i ^.) Moult fu hardis et estons. (Ph. Mouskes, p. 522.) Jeunes hom est hardiz, et proz. Et si est forz, et estouz. (Part, de El. f. i53 ^.) Diex 1 con U est bons chevaliers I Et oce qu'il est si estouz : Con il parest simples, et douz. Diex con se joignent en lui bel • Cuer de lion, et cuer d*aigcel. (Part, de DL f. 155 K) Je ne l'ai mie osé regarder. Trop fusse étous. (Gaut. d'Argies, II, p. 557.] Les autorilés rapportées ci-dessus nous font voir ^ue estout n'était employé que dans la poésie et (Roland, . 2606.) — De même au vers 1725 : « Mietz valt ^ mesure que ne fait estultie. »] "Vostre estoutie, alors, vos a souvent grevés. (Parto. 17 i •.] Trop a icist fait grant foUe, Qui m'a baisié par estoutie. (Blanch. f, i77 ^.] M musart se cointie Souvent de sa sotie, Pluis lui pert s'estoutie. (Poêt. av. 1300, p. 305.) Mors fu U rois par 8*estoutie. (Brut, f. 27 ^.) ^ N'ociez mie Gelai qui, son vueU, Mourra, se vostre oeil Li font estoutie. (Poët. av. i300, t. IV.) *Âa duc Guillaume vindrent audui, par estoutie Por joie, et por déduit, et por veou- cachier. (Rou,p. 60.) Estoutoier, v. Maltraiter. Moult furent bien estoutoié. Et de leurs homes domagie. (Brut, f. 23 \) Fièrement les envaissiez, Si seront tost estoutoiez. (Rou, p. 206.) Toustain fut bien estouteié ; Au grant assaut fu esmaiez. Et du mur qu'U vit abatu. Et du puebie qu'il a véu. (Rou, p. 220.) [On lit estoutiiery au roi Guillaume, page 68. La Chronique des ducs de Normandie donne estoteiery estouteier, estuteierJ] Estouvé. [Intercalez Estouvé, bien garni, fourni à estevoir, au Roman de la Violette (D. C. 111,457*) : « Qu'il a une terre trouvée, Qui de tous biens est • estouvée. Car il ne y avoit que gaignaiges Et • prés, rivières et boscaiges. »] 1 . Estouvoir, v. Convenir, falloir, être néces- saire. [Voyez EsTEvoiR.] S*esteurra faire De U une rime contraire. (MS. 6812, f. 82 ^.) Se deus piez eust, Deus soUers esteust, A ses deus piez chaucier. (MS. 7218, f. 259 K) S'estent d'autre part regarder. (MS. 6812, f. 1 c.; 2. Estouvoir, s. m. Convenance, besoin, néces- sité^. Salaire, récompense". Ce qu'on désire^. [Voyez EsTEvora.] ^ Guillaume Guiart, dit de S. Thomas de Cantor- beri fugitif, retiré en France : Il trouva tel recouvrance, El vaiUant roi Lois de France Qu'il lui bailla son estouvoir, Sept ans, sans soi de lui mouvoir. « Celui, ou ceaus que le seignor semont, ou fait « semondre, et il aquiaut la semonce, et vait « au service de seignor, le seignor li doit donner « SCS estouviers sufflsament, tant com il sera eu « cei sien service. « (Assis, de Jérus. ch. 230.) « Et « puis de la value de renables estovers, en autruy « soil, combien vaillent par an ; si corne de bois « pour édifier, pour clore, pour arder, et depescher « en autry viver, et de fower en autry soil, et en « soil commun, et des autres choses nécessaires. » (Britt. Loix d'Anglet. ch. 71, f. 183 ^) "Amours endormie Ne vaut riens : bachelerie Convient, ki son estauvoir Veut en amour recevoir. (Vat. n« 1490, f. 154 ^.) Orent nommé jour de mouvoir ; Cascuns a quis son estavoir. (Ph. Mousk. p. 517.) *^0n doit lessier sa foie baerie^ Si on puet aiUors avoir son estouvoir. (Vat. 1522, IC/:" Estouyn, s. m. Terme de marine. « Pour *'/^ « plus lest, meit la mizenne soubz Vestouyn c fuir ' « un voile tenant à un des bouts de Tantenr ^ui est « danthors sur le bord du navire. » (J. ' iCpen- Ann. de Louis XII, p. 348.) d'AutoiiV Estoyne. [Intercalez Estoyne, pièce rue : « Jehan le Moine geta à icellui Lp de là châ** « estoyne de charrue ou araire. » (JJ .ureiis Idfi^uil an. 1458.) — « Une pièce de bois de . 187^ p, Si5 • piec6 de bois nommée estene. » l'areyre. irf^ii an^469.)] («. ik%!'fs Estrabot. [Intercalez Estral des ducs de Normandie, I, '288, . "Otyjdans la Chron « firent et estraboz u ont asF ^^- ^^H : « Vers ph ^2 de vilainz mo?. ! j \ EST - 104 — EST Estrabourg, s. m. Strasbourg. « Monseig' le « Daulphin prinst, et mist en subjeclion tout le « plain d'Auxays, depuis Dasles jusques à Estra- « bourg, » (Le Jouvencel, us. p. 637.) Estrac, s. m. Trace. « Se séparent pour • aller chercher de tous coslez leur avantage sur « les Anglois, et tant chevauchèrent qu'ils trouve- « rent leur estrac, et leur piste. » (Al. Chart. Hist. de Charles VU, p. 195.) Estrace. [Intercalez Estrace, extraction, dans un bestiaire, ms. (D. C. III, 171 •) : « Que diron dou « niticorace D'un oisel de mauvais es^racales, ^ ni conclure du mol Ûegenetaires, qu'ils fessent montés sur des genêts ; car 1* ils trailoient leurs prisonniers avec humanité, difTérents en cela des Croates ou Cravates, qui les traitoient du rement. (LeU. de Louis XII, I, p. 246.) 2« Et l'on disoit ■ che- • vaucher à la stradiote » (suivant Nicot, au mot Etlradiot) par opposition à l'expression « chevau- • cber à 3a genette. > La différence consisloit en ce que, dans la première méthode, les étriers étoienl fort courts et fort longs dans la seconde. Nicot assure que les Slradiots éloient tous montés sur de bons chevaux de Turquie ; cependant quelques-uns leur donnent des genâts pour monture, peut-être étoit-ce l'usage en Espagne. (Voy. Desrey, fol. 99 ''.) " " ■" it pour armes un bouclier appelé ■ tar- < goe > [S* Jul. Mesl. Hist. p. 579], une lance appelée ■ zagaye • ou • arzegaye • garnie d'une banderole (Boulaiav. Ess. sur la nobl. p. 83) , et un poignard Si'ils portoient à la ceinture. (Voyez dans Daniel, il. fr. la description et même Ja figure des eatra- iioti et de leur armure.) Ils étoieot couverts de ■ jaques embourrés, * espèce de pourpoint (d'Aut. Ann. de Louis XII, p. 54), et par-dessus ils avoient une robe lon^e retroussée. Ph. de Comines, un de DOS plus anciens auteurs qui en aient parlé, dit 3u'ils étoient vâtus comme les Turcs, à l'exception a turban, au lieu duquel ils portoient un bonnet élevé ou un chapeau pointu. Ils vivoient du butin qn'ils faisoient. (Lett. de Louis XII, p. 218.) Voyez, outre les auteurs que j'ai cités, la Dissert, prélim. de la ligue de Camoray, édit. de Paris, 1 728. ' ■ Le capitaine Loys d'Ars, et ses gens, montés ( sur vites eslradiots. ■ (D'AulOD, Annales de Louis XII, fol. 100.) ^ On lit dans l'Histoire de Bavard, p. 203, au sujet des Albanois, les mêmes que les eslradiots : ■ Ils ■ leur coupoienl les testes qu'ils picquoient au ■ bout de leurs eslradiotes. > Oo a dit proverbialement : ■ plus fiera qu'estra- • diots. > (J. Harot, p. 67.) On disoit de même: • fier comme un Albanois. > Estraellnges, i. f. p. Ralingues, cordes cou- sues en ourlet autour des voiles, pour en enfoncer les bords. Pour le TCnt ès nefa recueillir. Font les liproux avant tenir, Et bien fermer eêtraetinsue». {Brut, f. 85 '.J On lit raquelines, dans le us. Bombarde. Estrage, s. [I* Maison : • I^ suppliant et sa • femme allèrent demeurer en ung petit estrage ■ qu'ils avoient prins â rentes. • [U. 194, page 212, SD. 1466.) — 2* Enclos entourant la maison, servant d'aire et nommé cour, en Normandie : • Ainsi que ■ le suppliant batloit du blé.... en l'aire ou estraige >_ de l'ostei de lui et de son frère. > (JJ. 198, p, 279, an. i462.)] > Entre roturiers, il n'y a aucun advan- s- EST • tage à l'aisné fors que la principale maison mana- ■ ble, tenue en foy et hommage luy appartient, • avec l'issue d'icelfe maipon, pour y aller par Vet- • trage à pied, à cheval, et par charroy : aussi luy ■ appartient demy arpent de terre descouverte, a ■ son choix et option, au plus près de la dite mai- • son hors Vestrage. ■ (Coût, du Grand Perche, C. G. t. Il, p. 181.) 1. Estraier, v. Abandonner, délaisser un fief par estraiere. * Qui se veaut départir dou païs, ou • en aucune autre manière laisser son fié, il le doit • comander au seignor et il le peut ravoir • aprez un an et un jour, toutes fois que il le > requierra, sans autre amende que le seignor y « puisse avoir. Qui estrée son fié, et le seignor le ■ veaut avoir, it le doit faire semondre de son ser- • vice, et se il ne vient à la semonce, le seignor « doit faire venir, en la présence de sa court, ceaus ■ qui la semonce ont fait, et dire la semonce qu'il • a fait, et puisque le jour de la semonce est < passé le seignor s'en clame en sa court, si ■ com il doit, de celui qui a son fié estrée, et qu'il • en ait la saisine recouvrée ; il aura après le fié, • par conoissance de court. • (Ass. de Jurus.ch.l9t .) 2. Estraier, adj. Egaré, errant. Moult en i ot des abaluï. Dont li cheval sont etlraier. (Flaire et Blartchefl.J Sanc vcisBîcz courre à ruisMl, Et occis gésir a moneel. Et patetrois, et bons destriers, Par le cbamp, aler e»lraier*. (Brut, f, 99 '.j Uoult occient cbevaus devant, et derrière U mtraier emparant, qui panel, qui fuiere, Qui escuB, qui espée, qui neaume, qui crepiere : No fu mie la porte à reslorer legiere. (Bau, p. 181.} ■ Sllost que le chevalier Sauvasge se voit en ce • point, il regarde s'il verroit point une lance • estraiere pour fournir au chevalier • (Perc. III.) ■ Je m'en iray vacabond, et esfrai/er par les bois et « forests. » (Percer. VI, fol. 41 *.) N'est pas raison que flUe t roi Eiitr'ax soit seule, et eitraiere. (S" Léoe. f. SS Kj 3. Estraier. [Intercalez Estraier. chaume, dans Renart, v. 15233 : ■ Les autres trois a mis en terre... ■ Covert les a bien ù'estraier. ■] Estraiere, s. f. Bien dévolu au fisc, sujet à la confiscation, pour crimes et autres causes ; confis- cation des successions des étrangers et des bâtards; droit d'aubaine, épave. [• Item ils ne signifieront à ■ personne de quelconque estât... les aventures > qui escherront en leurs receptes, comme main- t mortes, estrajers et autres revenus. » (Edit de 1320, dans D. C. sous Estrajeriœ.) — « Mains mor- • les fors mariages et autres avantures en ceste « baillie; àel'estrajere de Humbelet juslicié à la • Ferté sur Aube. • (Compte de Champagne de 1348, Ibid.)] • Eslrahiere cest quant un homme, • par ses démérites, est exécuté par crime de leze ■ majesté, et vaut autant à dire come confiscation < au souverain. > (Reg. de la Ch. des C. t Paris, Ibid.} > Eslrayeres sont les biens des bastards, des < aubains, etespavesdemeuransence royaume, et U EST — 106 - EST « qui sont décédez sans hoir naturel. » (Laurière, GIoss. du Dr. fr. sous Attraiere.) « A tous seigneurs « vicom tiers compete, et appartient le droit d'espa- « ves, i*e8trayere, et avoir de bastards trouvez, et « eslans es mêles de leurs terres, et seigneuries. » (Coût, de S. Orner, N. C. G. II, p. 973.) « Eslreiures « de bastards. » (Coût. Gén. I, p. 645.) « Vexiraye^ « et avoir des bastards. > (Ibid. p. 437 \) Estraigé. [Intercalez Estraigé^ aire, au reg. JJ. 198, p. 279, an. 1462 : « Ainsi que le suppliant bat- « toit du blé en Taire ou estraigé de l'oslel de « lui et do son frère. »] Estraignance, s. f. Presse. « Si c'onqsblés « k'en molin puet quir. Ne fut pour maurt en plus « (ort estraignance Con li car Dieu fu pour no deli- • vrance. » (Vat. n- 1490, fol. 127 v) 1. Estraigne. [Intercalez Es^rat^^^iétrennes : « Item trente sols tournois de menus cens, portans « los et ventes, à paier chascun an aux esirai- • gnes. » (JJ. 263, p. 65, an. 1327.)] 2. Estraigne. [Intercalez Estraigne, étranger, dans D. C. 111, 172' : « Voiant toutes les gens • estraignes, » (Robert le Diable.)] Estrain, s. m. Paille, fourrage, chaume, litière, paillasse. [On lit dans Garin : « Tu ne vauspas Ves- • trein sor coi tu gis. ■] Se scai moult bien faire aniaus De joDS, qu'on met dedens ses dois, Et d^eatrain aussi tels cbapiaus. (Froiss, poës. f, S78 *.) « A Paris Ton appelle fourrage Yestrain^ c'est « stramen, ou paille battue pour faire litière. > (Faucb. Orig. des Dign. de Fr. liv. II, p. 72.) « Entre « maisons estans Tune contre Vautre, Ton doit « laisser gouttières, de deux pieds et demy à cou- « verture à! estrain, et un pied et demy à couver- « ture de tuylle. » (Coût. Gén. 1. 1, p. 697.) On a dit de la nécessité de fréquenter le monde, pour en apprendre les usages : La souris qui est en son tro Sçet petit) fors Vestrairif rongier. • (E, Desch, f. 557 ^,) Les chevaux demandoient Avoine, et foing, râtelier, logement PaiUe, et estram, (fd. Jbid, f, ii2 K) Sur un toit d'csfraiw, ou de chaume. (Ibid. f. 408 *.J « Les fumiers pailles et és/rains ne peuventestre « enlevez d'une mestayrie. » (Coût. G. II, p. 274.) Esveillé l'a, si li a dit, Qu'ele U face tout son Ut : Gelé U fit isnele pas, Oste la coûte, et puis les dras Et remue neis Vcstrain. (R. de Narcisse, f. iiS *,) Expressions remarquables : 1* • Estre, estre mis sur, à Vestrain, > être réduit à la misère. Science est mise à Vestrain Les non saichans voit on lever. (E, Desch. f. 266 ^.J 2o « Quérir le festu et Vestrain, pour avoir la « riotte, et le débat, » c'est-à-dire se défier, se pro- voquer Tun l'autre afin d'en venir aux mains. Voyez ce qui a été dit, au mot Délivrer, d'un usage qui subsiste en Gascogne et qui autrefois éloit répandu partout. • En la ville de Bruges murmuroient « ils, et queroient le festu^ et Vestrain, pour avoir « la riotte et le débat ; et avint que la riotte en fu « si près que sur le point, etcomence pour garçons « françois qui avoient battus, et navrez les Fla- « mans. > (Froiss. liv. III, p. 450.) 30 • De grand train sur Vestram. » (Cotgrave.) Ce proverbe signifie que les grands équipages pré- cipitent ceux qui les mènent dans la plus grande misère. Estrainct, part. Extrait. « Je mettray cy une • manière subtile.... quedesonlivreaes/ratnc^e. » (Modus et Racio, fol. 53 *».) Estraincture, s. f. Nécessité, détresse. (Con- treditz de Songecreux, fol. 71 *».) Estraindre, v. Serrer avec effort^. Contrain- dre". Excuser*^. Dégainera * Chainture estraindre. [Rou,p, iOi.) Li estraint les dois, et la main. (E. Desch. f. 5i8 *.) Estraing, haro, pour Dieu merci, Vous serrez trop fort les boutons. (Id. f. 235 *.) On lit dans une description de l'amour : Ceêi un trompeur qui, sous le nom d*aimer, Tien tout en guerre, et tout reconciUe : Scachant guérir ensemble et, entamer ; C'est un elTort qui estraint, et deslie. (S. Gelais, p. S.) • Lors fit tous ses gens arrester en mi un cbamp, « et leur fit estraindre leurs armures. » (Froiss. I, p. 60.) On a dit des champions qa^ se donnoient la main avant que de combattre : • Et leur defTendon « bien qu'ils n* estraignent, ni meffacent l'un à « l'r^ulre. » (Oliv. delà Marche, gage de Bat. f. 22*».) « Estraindre les dents, » les serrer avec effort, les grincer, d'où « estrainture de dents. » • Lors les « Juifs frémirent, et estraignirent leurs dents. » (Percef. VI, f. i23 •.) • Quant le roy Toy, tout le sanc « le mua, et estraint les dents, et esrouUa les - yeux, et par grant aïr deschira sa barbe. » (Hist. de Bertr. du Guesclin par Mén. p. 181.) [Par suite serrer pour embrasser : « La courona sa famé Gui- « teclins li puissanz ; Doucement la baisa et estraint « par les flans. • (Saxons, V.) — « Doucement Ta « baisiée, estrainte et acolée. » (Berte, coupl. i26.)] " « Sans qu'ils soient estraints d'en nommer « six. > (Mém. du duc de Rohan, t. II, p. 81.) « Les « excès par elle commis avoient esté faiz, en estrai- « gnant la sauvegarde d'amours. » (Arrest. amor. p. 806.) En ce sens, • un cry estraignant > est un cri violent. « S'escrya en cry estraignant. • (Alect. Roman, p. 5 ^) ^ « Messire Othes s'estraingnit, et dissimula long- « temps. » (Froiss. liv. III, p. 83.) '* Ces deux meschans tenoient dagues estreintes. Ifello de s. Celais, p. «S. * Se serrer contre : Une harde de cerrs trouvèrent ; Les pères au filz les acenist, Et li lilz à un fust a'estrenit ; A un cerf trait qu'il visa. (Brut, f, 2 *.J Remarquons ces expressions ; lo « Au fort estraindre^ > A la dernière extré» mité : EST - 107 — EST Et quant oe vint, sachez, au fort eëtraindre, k la dame s'en Tint tendrement plaindre : Dame, disi-il. Je meurs pour vostre amour. PweeforMt. toI. V. fol. 119. R* eol. 9. Voir par estraingnement. 2o « Qui trop embrasse, mal estraint. • On trouve ce proverbe dans Coquillart, p. 66. d» « Trop embrasser, et peu estraigner » a le même sens dans Cotgrave. Esiraines, s. f. pi. Ro$nnons d*un oiseau: « Quand portant au malin vostre oiseau sur le poin^, « vous sentirés qu'il vous estraindra plus fort qu'il « n'avoit accoustumé, et il fera semblant de se « coucher sur la main, ou se plumer sur le dos, à « l'endroit des reins, ou estraines, et lors tenez vous « tout asseuréque les filandres , ou aiguilles des « reins le tourmentent. » (Fouill. Faucon, fol. 27*.) — « Vous trouverez une glande au dessus de ses roignons ou Mrenes. • (Fouill. Vénerie, fol. 31*>.) Estrainnleres, s. Etendard : « Venteloient sur « estrainnieres trop gentemeularmoyées des armes « des seigneurs, qui resplendissoient contre le « soleil. » (Froissart, liv. III, ch. CXVI.) — « On « fa isoit bannières, pennons, estranneres de cen- « daux si belles, que merveille seroil à penser. » (M. chapitre XXVI.) Estrainre, v. Tirer la langue; le même qu*^- traindre : .... Si fu si bien doctrines, Et si sages, et si sachans, Et de paroles, et ri tranchans, Que nus n*i peust entremainre, Puisqu'il Tousist sa langue estrainre. Il ne doutast .n. avocas. (MS. 1989, fol. 239 ^,] Estrainte, s. f. Contrainte^. Accident fâcheux ". Ornement de femmes^. Poignée**. Vin exprimé à la troisième serre du pressoir*. * [c Sire pour Dieu mercis ; ci n'a meslier d'es- trainte. » (Romancero de P. Paris, p. 17.)] — Si nous nous tenions à Dieu, et à nostre religion, je ne dis pas, par une grâce, et une estrainte divine mais seulement d'une commune, et simple, comme nous croyons une histoire. » (Sagesse de Charron, p. 302.) * En cest estât Gènes fkisoit ses plainctes, Et croire (ault qu'eUe eut dures estrainctes. (Marot, 39,) De veoir sangUers^ ainsi qu'il vient au cours. C'est passe temps entremeslé de crainte... Fourrez vous y, pour avoir teUe estrainte. (Ibid, p, 35,) Cest pis que mort d'endurer telle estrainte. Lm Marg. de la Ifarg. fol. 1S9. Mais bienheureux le plus hardy se tint, Estre cschappô, sans avoir autre atteinte : Ainsi Faifeu leur bailla ceste estraincte, (Faifeu, p. 09,) Mais toutes fois, il a d'^e jouy : Malgré ses dents en souflrera lestraincte, Non par amour, mais plus tost par contraincte. Ibid. p. 101. ^ « Nos femmes en France ont certaine bague, « ou parure qu'elles appellent ^^r^m^a. > (Oudin, Dict. esp. fr. au mot Apreludera.) ^ Bien, et mal est a chascun balancé. Dont firanc vouloir tient la queue, et Vestrainte : Du(]uel qu'il veut puet prendre le marché : Mente a meo, et le mal, à complainte. (Deach. f. i23 ^.) ^ « Il faudroit donc dire que le vin ne soit point « différend du vinaigre , ny l'amertume de l'es- « traincte^ ny le froment de ryyraye, ny la mente « sauvage de celle qui est cultivée. » (Moral, de Plutarq. trad. d'Amyot, II, p. 183.) On dit estraint en Anjou. [C'est aussi une sorte ae caleçon : « La « suppliante prist... la moitié d'une garnison d'une « pièce de rooe garnie de toile, et en fist unes « estrainttes h soxi m^vy . * (JJ. 146, p. 323, an. 1394.) — « En la chambre le suppliant print unes « estrainttes à homme. » (Ibid. p. 394.)] Estrainture, s. f. Action deserrer. [« Strîctio... « estrainture^ au Gloss. 7684. »] — « Estrainture • de dents, » grincement de dents. Grantplour, Et estrainture de dens. Angoisse, et toute tristour. (Eust, Desch, fol, 9i «./ 1. Estrait, adj. Etroit. On disoit • au plus « estrait » pour « au plus étroit. > (Geofr. de Paris, Ms. 6812, fol. 48 V) 2. Estrait, adv. Etroitement. « L'en prent unes « roês de chaiTette neuves, et sont mises en un « menneres, c'est à dire en deux limons, et qu'ilz « soient estrait esseullées, afiin qu'ils braient. » (Modus et Racio, fol. 78*^.) Estraites, s. pi. Draps de laine servant aux lits des religieux. On lit dans le titre de 1377 , auquel renvoie1eGloss.de l'Histoire de Paris: « Le dit « chambrier doit quérir aux dits religieux (de Saint « Germain des Prez), leur giste en dourtoir; c'est « assavoir matras, au lieu de couste, estraiteSy au « lieu de draps. »» Estramasson, s. m. Estramaçon. « [Besme lui « passe l'espée au travers du corps, et en la reti- « rant lui met le visage en deux d'un estramaçon. » (D'Aubigné, Hist. II, 17.)] Le mol étoit nouveau d'après les Contes d'Eutrapel, p. 479. Voyez aussi les Contes de Cholières, fol. 221*. Estrambler, v. Trembler: « De paour estram- « ble. • (Fabl. de S. G. fol. 65«.) Estrampres, s. pi. • Où appelle ainsi à la « Chambre des Comptes les biens délaissez par tes c aubains, après leur mort; lesi^uels sont dévolus « au roy. > (Mém. de Mezerai, 1. 1, p. 28.) Estranc, adj. Las, peut-être de l'italien s/ranco. U prestres fù las, et estranc Et s'est laissié cbeoir à terre. (Fabl, de S, G. fol. 80 ■.; Estrancher, v. Trancher. (Cotgrave.) Estrange, Estranger, adj. Etranger^. Ex- traordinaire". Difficile de caractère^. Réservé, modeste'*. [La forme estranger n'apparatt qu'au IV siècle.] ^ [« Granz sont les oz de celle gent estrange. • (Roland, v. 2911.)] L'heur des François, le confort des estranges, (Vill, 90,] On a dit de la ville de Paris : .... La yiUe du monde Qui plus de peuple soustenoit, Et ou maintz estraurjcs abonde. (Bep. Franches, p, 8,) E$T — 108 - EST Plus aimoQ en eetrame contrée, U on ne puet, ne venir, ne aUer, C*on ne fait chou c*on puet tousjours trover. Poël. MSS. da Vtt. a* 1400. M. 8. Nous lisons « personnes estranges. • (Joinville, p. 15.) — < Estrange pais. » (M. p. 16.) — « Mar- « chands estranges, » (Ord. III, p. 587.) — « Gens « d'^^ran^e villes. » (Molinet, p. 170.) — « En « langue estrange, et non en la sienne. » (Apol. pour Hérod. préf. p. 6.) — « Nul orfèvre ne peut « avoir qu*un apprentis estrange; mais de son lin- « gnage, ou lingnage de sa femme, en puet il avoir, « de cbascun un, avec Yestrange, • (Ord. III, p. 13.) — « Yestu de robe estrange, autre que la sienne. » (Très, des Gh. reg. 131, p. 52.) — « Si commanda à « son varlet qu'il print son escu, et le portast à un « peintre, et feisl faire une congnoissance estrange ; « car il vouloit nullement estre recongneu. » (Per- ceforest, VI, fol. 33^) *- « Souspeçon si doit estre « estrange à tous preudes hommes. > (Ord. t. I, ^128.) On disoit aussi « bourgeois externe » pour urgeois étranger, opposé à « interne > (Nouv. Coût. Gén. I, p. 1251), et au figuré « faire estrai- « gne • de quelqu*un, écarter de quelqu'un: « Nos « fat de Dieu estraingne. » (ms. 7218, fol. 337 •*.) — En termes de coutume, les « biens estrangers , ou « de profOt aux enfans, * étoient écheus du côté paternel, à la mort du père ; du côté maternel, h la mort de la mère. « N*avoit pas le bail des biens de « leurs enfans escbeus depuis la mort du père , et « desoncosté, ou de la mère décédée, comme « estant des biens dits vraemgoet, estrangers , ou « de profits aux enfans. » (Coût, de Bergh S* Winox, Nouv. Coût. Gén. 1. 1, p. 521.) " [« Aide respunt ; Cest mot mei est estrange. > Ro- land*, V. 3717.] On a dit du cri des hiboux, chouettes et corbeaux: • Une estrange mélodie. > (E. Desch. toi. 325 ^.) Il est pris en bonne part dans les passa- ges suivans: « Elle luy fait si bonne chère, et si « ^/ran^e que c'est merveilles. » (Les Quinze Joyes du Mariage, p. 72.) Chascun a son art mechanigue, En ce monde, pour en servir, Pour gaingner, et pour desservir La grâce, l'onneur, et louange. De sçavoir faire chose estrange. Et d'avoir loier, et salaire. (E, Desch. fol, 557 *,) ^ « Mademoiselle, se croire me voulez , je feray « tant que vous Taûrez à mary; jamais ne vous « peut eschapper, mais vous gardez sur toutes « riens que trop ne vous habandonnez : de plus lui « ^rez estrange, de tant serez plus de luy aimée. • (Ger de Nev. Il* part. p. 3.) L'éditeur rexplique par « difficile. » — « Gouvernez vous, fait elle, bien sage- « ment, et luy faites bien Vestrange ; toutes fois ne « Testrangez mie trop, tenez le entre deux, en bonne « espérance. » (Les Quinze Joyes du Harialge, p. 82.) Ne soies, por Dieu, de moi estrangne, Poét. MSS. ar. 1300. t. IV. p. 15i8. ^ . . . . Bien garnie de doctrine, Car elle esloit à point estrine. En regart, en paroUe, et en fait. [Froiss. Poês. p. 94 ^,) .... Vous estes si bénigne, Douce, et fine,.... I Que s'a point estes estrine, C'est tout en reconfortant Le plaisant fait d'amours. [Id, p, SOQ K) Diane au bain ayant aperçu Actéon : . . . . Fu honteuse, et très estrine. Ne sot de quoi faire courtine. En la fontame se retire. (Id» p. f75 *./ Faire des voeux si divers, et extrangee» [Marot, p. i93.) L'expression « faire Vestrange > signifie faire refus, difficulté, retard, dans une ballade qui est au tableau de la cour : , Tous dis font gens de court Vestrange. [Desch, f, 60 ^.J BaiUer Sanz nul engin, comme héritier, Les diz lieus, sans faire Vestrafige. (Id. fol. 576 .*,) EstvsLugé, part, et adj. Peu fréquenté, exilé/. Aliéné, détourné ". Privé ^. Déchargé "*. ^ « La plus secrette voye, et la plus estrangée de « gens que on sache. » (Lanc. du Lac, III, f. 135 \) « Hermitage assez estrange de toutes gens. • (Id. fol. 160"».) Et puis, Marot, est ce une (^rand viande Qu estre de France estrange, et banny ? (C. Marot, i82,) " « Plusieurs choses avoient esté données, et « estrangées , au temps passé du domaine du « royaume. > (Ord. III, p. 162.) « Plusieurs choses « avoient esté és/ra?i^^'^$.... par dons excessifs, et « inutilles. > (Ibid. p. 140.) ^ « La femme, soit noble, ou roturière, après le « décès de son mary, pour estre estrangée , et « quitte des debtes deues, lors de la dissolution du « mariage, peut dans quarente jours après le décès, « renoncer à la communauté des dits meubles, et « acquêts. • (Coût, de Clerm. N. C. G. t. II, p. 875.) « Seront privez, et estrangUs de tout fait de change, « sans le poovoir exercer. • (Ordon. t. III, p. 149.) « Afin que les dits marchands qui amènent « leurs denrées... n*en soient deffraudez, ou estran- « giô%. • (Ord. t. II, p. 590.) — De là, « estrangez € de sens, > insensés : Les ungs povres à VHostel Dieu Privez de sens, et estrangez. (Vig. de Ch, VII, /, p. 30.) ^ « Estrangié de toute suspicion. > (Histoire de Floridan, p. 724.) !• Estrangement, s, m. Aliénation ^. Strata- gème ■. ^ • Si le vray possesseur de la chose savoit « Yestrangeinent, et s*en taisoit outre les vingt ans, « à temps n*y viendroit à répéter, outre la prescrip- « tion acquise. » (Bout. Som. rur. p. 336.) — De la, on a nommé « querelles A'estrangement^... celles « des ctioses aliénées, et estrangées par cil à qui ils « sont. » (Ane. Coul. de Norm. f. 108 •*.) ■ « Fronlin en son livre des estrangements. » (La Salade, fol. 13*.) G*est le seul auteur connu qui use de ce mot. 2. Estrangement, adv. Etrangement, dure- ment. [« Estrangement est grande sa fierté. » (Aleschans, v. 1819.)] Dame, je suy vostre serf Itgement : D^amour me plaing, mais de vous bien me loue ; Ne m'escriprez plus si estrangement (E, Desch. i7i *,) EST - i Estrapade, i. f. Espèce de torlure. Elle n'est plus guères d'usage. [Ce supplice n'était plus appli- qué aux trou|>es de terre depuis le règne de Louis XIV ; mais il a été en usage dans la marine jusqu'en 1848 sous le nom de cale. On guindait le coupable à l'extrémité de la grande vergue et on le laissait retomber à la surface de l'eau (cale sèche], ou on l'y faisait plonger (cale mouillée). A Paris, sur la place de VEstrapade, était dressée une potence; le condamné, lié par les mainset les pieds, avait les muscles distendus par le poids de son corps; si c'était un protestant, il tombait dans un bûcher: • Il eustl'esfra^iade, c'est!) dire trois traicts ' de corde bien roides; etestoit si haulle qu'il en " ciiyda mourir. . (Carloix, VI, 3.)] On disoit, au nguré, ' bailler Vestrapade aux vins blaucs d'An- ■ jou. ' (Rab. t. II, page 132.) C'est-à-dire, selon Le Ductiat, • le précipiter le long du gosier jusqu'à ce ■ qu'il s'arrête dans l'estomac, comme s'arrête à ■ un ou deux pies du pavé, un malheureux à qui ■ on donne r^/ra;)a(Ie. • Estrapasser, v. Outrepasser. (Oudin, Cotgr.) Estrape, 8. Faucille à long manche pour cou- per le chaume, La manière de s'en servir a peut- être donné lieu aux expressions suivantes : 1- . Tour A'eitrappe, • croc en jambe, coup de jarnac, coup donne de biais, de travers. Dans la lutte de Damp Abbé et de Saintré, Damp Abbé • au • seigneur de Saintré vint, par ung tour d'une ■ estrappe: ix bien peu qu'il ne l'emporta. • (Sain- tré, page 633.) C'est un tour de crochet semblable à celui qu'on donne en chaumant avec Vestrape. 2* «En Bstrappes, • de biais ou en tournant. > De là tirant droit en long de la terre du dit Cour- ■ son. et en eslrnppes en deasendanl le long de la ■ vallée. ■ (Titre as. cité par Le Bœuf, Histoire d'Auxerre, t. II, p. 200.) Estraper, v. Scier le chaume, après le sciage des blés. Estrapper, v. Attraper, accrocher, surprendre : • Si aurez vos espices, pour savoir son estât ; car. « se par un tour le pouyez estrapper, vous auriez < fait très granl guaigne. • (Histoire de Bertr. du Cuescl. parMén. p. 4-18.) Estrassier, s. m. Cardeur. (Oudin, Cotgrave.) Estraver, v. Oler les entraves. (Oudin, Cotgr.) ^stravers (ea), adv. En travers. > Quant ilz « sont près de luy, il hui-te le jeune cerf de ses cor- ■ nés, et le fait aler avant; puis sault un grant ■ sault en estravers , dedens un fort buisson. > (Vodus et Racio, hs. fol. 2fi ■.) Estrayere, s. f. Eustacbe Deschamps dit delà feinte douceur des femmes comparées au serpent : Humble se faiot... Estrays , adj. Egaré. < Si s'en est fouy tout I estrays. • (Trad. d'Ovide, citée par Borel.) Estrayssaat^ adj. Bétes et épaves, sur lesquelles EST on a droit i'ettraiere : • Wrek de meer trové en son soil, et weife et estray trové en son fes. • (Brillon, fol. 85 *.) ■ Bestes estrayssantes ■ a le même sens [Ibid.) 1. Estre, V. [La conjugaison est presque latine dans les Serments : ■ In damno sit, > ■ non lui < ier. • Dans Eulalieelle est plus romane: < Buona • pulcella /"ul Ëulalia. ■ > Chi rex eret à cels dis • sovre pagiens. > Sur la conjugaison et l'étymolo- gie du verbe estre, ît ses différents modes, temps et personnes, voyez le gloasaire de la Chanson de Roland par M. L. Gautier (II, 341.) Le parfait a dans ce poème le sens d'aller : > Li emperere fut ier as • pors passer » (v. 2772.)] Ce verbe, dans nos anciens écrivains, est quelquefois employé avec une construction singulière : 1° • C'estes vous qui, - pour c'est voos qni. (Poës. de Gile Durant, p. 143.) 2* ■ Sera eu, > pour aura été. (Sidrac, Font, de toute science.) 3' . Avoir «8(e, ■ pour être. • Autrefois ils ont • voulu traitter de la paix ; ils n'en peurent avoir > esté ouïs. • (Froiss. III, p. 306.) I. • Estre bien de quelqu'un, ■ être dans ses bonnes grâces. • Moult se lenoit bienheureux de ■ ce qu'il pouvoit estre bien d'icelle. ■ (Peroef. 1, fol. 66 *.) • Se ores esloye si bien de vous. > {Ger. de Nev. I''part.. p. 129.) IL <■ ^'estre en soy, • ne pas pouvoir. • En moy . n'est. • (Ger. de Nev. I" part. p. 86.) « En moy • n'cs( de vous dire. » (Ibid. p. 13.) 111. • Sur pieds estre, • se soutenir sur ses pieds. (Ger. de Nev. I" part, p, 86,) IV. . Laisser estre, » laisser, abandonner. - Ha, ■ ha, beaulx seigneurs, dit le chevalier, laissez ■ estre ceste bataille et ceulx dire que non ■ feront; si delTendirent de la salle, et montèrent ■ sur leurs chevaulx. • (Lanc. du Lac, t. Il,f. 28^.) V. Le verbe être se mettoit tantôt avec une négation, tantôt avec peu, gaires, moult, plus, pour être important: > Il ne leur estait de la ■ mort il ne leur estoit de mort, ni de vie. ■ (Percefor. IV. fol. 81 *.) — • Havoit le cueur si serré, > qu'il ne luy estoit de chose qu'il veist. > (Ibid. fol. 25 ".) — • Se devisoient de maint propos moult ■ joyeusement comme ceux qui s'entreplai- ■ soient tellement qu'il ne leur «j/oil d'autre corn- « paignée. » (Id. Hi, fol. 80«.) — . Il ne luy estoit de ■ joustes, et tournois. • (Id. IV, fol. 24 '.) — « Le ■ cheval est roide et puissant ce luy est peu de ■I vous et de vostre faix. . (Id. II, fol. 46".) Et quant vous estes eschapé. Et II besoin sont trespftasé Dont ne vous eat gaires de nous. (Brut, f, 48 \) N'en ett gairas ft Osmont, m il les pend, on arL^Rou, 8t.} ■ Aidez mon cheval, car il m'est plus de luy que . moy. " (PerceL I, foL 46 *.) VI. ■ Estre tant, > c'est le tanli esse des Latins. S's Roem mourassiei, ou vous fuatea noms, Ne m'en fuit mie tant. (Rou, f. 81.} EST -l: vil. < Xesire pas de, ■ n'être pas digne de : ■ Jaçoit que un chevalier soit riche, sage, et preux ■ de son corps, il est taché de vices, et en espéciul • d'orffueil, par lequel on esctieten touslesaulres, ■ il n'est pas d'estre nommé chevalier. ■ [Percefor. TOI. 11, fol. 121 '.} VIU. L'usage que font de ce mot les paysans de l'Auxerrois et du Uorvan est encore très remarqua- ble : - J'ay esté d'un escu, • j'ai été payé d'un écu, j'ai eu un écu. En ce sens, le verbe être prend la signification du verbe ■ avoir. • Les exemples n'en sont pas rares dans nos anciens auteurs. IX. Le verbe estre servoit aussi à marquer les futurs comme dans celte phrase: • sont a rendre. • (S. Alhanase, Symbole françois, 2' irad.) Conjugaison : Eit ested (Loix Norm, art. 17^. — Er(Marbodu3, col. 167^). — £rû(Ms. 7218, f. 142'). — Ei»t(iK. 7615, 1,L 115 V— Ere (Villeh. p. 1). — Ere (Gilles de Viniers, Poét. avant 1300). — Ere (S- Léocad. us. de S. G.). — Erent (Villehard. p. 6). — Eres (Villehard. p. 81). — Ers (Histoire ms. de la S" Croix, page 16). — Ert (La Thaum. Coût. dOrl. p. 465, an. 1168). — Er/(Monio3, PocLav. 1300).— Ert (Marbodus, col. 1640). — Ert (Poet. avant 1300). • — Erunl (Lois Korm. art. 18). — lissera (Parton. de Blois). — Essont (Test, du C" d'Alencon, à la suite de Joinv. p. 186). — Esta « Ki bien esta ne se doit ' remuer. • (M" Andrieus). — Esta > Bien puet ■ sçavoir, ki amé a, Se bien ou malemenlm'fstn. • (Blanchandin)..— Eslaet (D. Morice , Hist. de Bret. col. 983, a». 1262). — Estait • Bien • m'estait Que j'ai ma mie délivrée. ■ (Floire et Blanchellor.). — Este (Villehard. p. 166). — Ested GjOis Norm. art. IC). — Estei (Oucbesoe, Gén. de Bar-le-Duc, p. 31). — Esteit (S. Bernard, p. 14). — Estet (Duchesne, Gén. de Chaslaig. p. *J7, an. 1220). — Esteit (Marbodus, col. 1660). — Esteient (Ducb. Gén. des Chast. p. 27, an. 1220). - Esliemes{E.iisi. Desch. fol. 463). — Estiens (us. 7218, fol. 142 ■■)■ — Estiesmes (J. Le Fev. de S. Rem. H. de Charles VI, p. 81). — Estoent iHucii. Gén. des Chaslaig. p. 27, an. 1220). — Estoie (bs. 7CI5, t. Il, folio 108 ■). — Esloet (D. Morice, Hist. de Bi-et. col. 960, an. 1^61). — Estant (Villehard. p. 5). — Eslot (ms. 7615, 1. 1, foL 113'). - Estroitiuf. 7218, fol. 327'). — Es(aea (MS. 7989 •, fol. 47 •). — Estuet (Ch. du XH* siècle, Hs. de Bouh. L 371 *). — 1ère (Poët. mss. av. 1300). — Jert (Ord. I, p. 311). - lert (S. B. S. Fr. p. 239). — lert (S. Bern. S. Fr. mss. p 163). — les . Ahi 1 ■ amours, contes desmesurée. Moi, ke le sert, veus • ociretoudis. ■ (Salvages de Bethune, PoëL mss. av. 1300). — ■ Mors villaine ies; en loi n'a gentil- • lece. • (J. Erars). — £3/eroJ( (Hist. de Boauvais Sar un Bened. p. 273, an. 1167). — Fu (Carp. Hist. e Cambray, p. 28, an. 1230). — Fud (Loix Norm., art. 39). — Fui (S. Bern. S. Fr. p. 45). — Fuissant fPérard, Hist. de Boui^. p. 502, an. 1206). — Fuist (Carpentier, Hist. de Cambray, p. 18, an. 1133). — — EST Fuit (Idem). — Fumes (Perard, Histoire de Bourg, p. 466, an. 1246). — Fusent (Rymer, I. page 13*, an. 1256). — Fussant (Marbod. col. 1670). — Fus- siens (S. Bernard, S. Fr. p. 3). — Fust (Loix norm. art. 39). — Fust (S. B. S. Fr. p. 3). — Yers (Eust. Desch.). — Yes (Brut). — Seetit (Ord. I, p. 314). — Sercmmes (Rom. d'Audig. fol. 68 ')■ — Set (Journal de Verdun. 1745, p. 257). —Seu (Ord. I, p. 426), — Soye (Villon, p. 15). — Suymes (Gloss. de l'Histoire de Biet-, Faifeu, p. 4). — Suismes (Arbre des BaL folio 136 ■)■ - Suysmes (Lettres de Louis XH, t. IV, p. 177). — Sûmes (id. 1. p. 150). — Summes (Ord. t. m, p. 657). — Sunt (Ord. !, p. 72). — SJon (EusL Descb. S. 135 ■). — Soie (Joinv. p. 79). — Soiiesmes (Mousltes, p. 142). — Soint (Ordonn. 1. 1, p. 536). — Sommes (Froiss. II, p. 74). — Son (Rab. I, p. 104). — Sot (Poët. av. 1300, IV, p. 1363). — Soront (Ord. t. V, p. 474). — Sosmes (Chansons de Thibaut, mss. page 86). — Soumes (Beaumanoîr, page I). — Saet (fi. Monce. Histoire de Brel. col. 981, an. 1262). — Saient (La Thaumass. Coût. d'Oil. p. 465, au. Il68). — Saint (Uuchesne, Gén. de Chat. p. 59, an. 1208). — Sait (Loix Norm. art. 41). — Sara (Perard, Hist. de Bourg, p. 300, an. 1213). — Saroit (Id. p. 460, an. 1240). — Saronl (id. p. 300, an. 1213). — Sauent (Duchesne, Gén. de Montmorency, p. 386, an. 1265). — Saye (Id.). — Sayent (Id.). — Sayt (Id. p. 386). — Seient (Loix norm. art. 38). — Seint (Perard, Hist. de Bourg, p. 450, an. 1241). — Seit (S. Allian. Symbol, fr. I'" trad. ; Loix normandes, art. 24). — Seraent (Perard, Hist. de Boui^. p. 502, an. 1261). — Serait (Loix norm. art. 29). — Serai (S. Bern. Scrm. fr. p. 16). — Scre (Perard, Histoire ce Dourg. p. 486, an. 1257). - Séfj-eii (Marbod. col. 1652). ~ Sereiz{S. Bern. Serm. Fr. p. 25). — Sere»/ (Rymer, l. I, p. 109). — Seriens (Perard, Histoire de Bourg, p. 282. an. 1255). - Serit{S. ïi. Serm. fr. p. 379). — Seroct (D. Morice.H. de Bret. col. 980, an. 1-201). — Serais vos (S. Bernard, Serm. Fr. p. 58). — Seira (Rymer. I, p. 114 ^ an. 1270). — Serroms (Rymer. 1. 1, p. 109 ", an. 1268). — Serront (Rymer, 1, p 50, an. 1259) — SfiTuni(Rymer,l,p. 114 ^ an 1270). — Seyenl (Id). — Seyt (Id.). — Sient (Carpentier, Histoire de Cambray, 11, page 18, an. 1133). — Siert (Loix norm. art. 4). — Sit (Rymer, t. I, p. 109 ''). — Soint (Duchesne. Gén. de Bélhune, p. 141, an. 1259). — Soit (S. B. S. Fr. MSS. p. 90). — Somcs (S. Atlian. Symb. fr. 2- trad.). - Sont (S. Athan. Symb. fr. 2' trad.). — Sont (Duchesne, Gén. de Chaslillon, page 59, an. 1268). — Sot (Loix norm. art. 16). — Soyes (S. B. S. Fr. mss. p. 56). — Suimes (Du Bou- chet, Généal. de Coligny, p. 63, an. 1246). — Sûmes (S. Athan. Symb. fr. 1" Irao.). — Summes (Duchesne, Gén. de Bar-le-Duc, p. 33). 2. Estre, s. m. Etat, situation*. Façon d'être, maintien'. Conduite*^. Personne". Lieu'. Ligne, race''. Nature". • [Ou lit dans Guiot de Provins (D. G. III, 100-) : • Leur ordre ne blasme ne lor estre. Mes por riens • ge n'i voidroie estre, Trop ont eslroit et dur cou- ■ vine ; Chascun fet pour lui sa cuisine. •] ■ Pour EST - 112 - EST le bien, et cours de la marchandise, Vestre. {alias estât) et entretenement des dites villes, et de leur Police. » (Godefr. Observ. sur Ch. VIII, p. 394.) uisque savoir voulez mon estre, je vous le dirav. • (Ger. de Nev. r* part. p. 125.) • Deman- dèrent Tung à Tautre dont ilz estoient, et quelle adventure le menoit si seul ; et il luy compte de son estre une partie. * (Lanc. du Lac, II, f. 34 s) — Une dame donnant un rendez-vous h son galant, dans Tabsence de son mari : Li ot maDdé.... Que ses sires à une vile Devoit cil jor au marché estre : Bien U ot tôt conté son estre. (FahL de S. G. f, 65 KJ Celé li enquist de son estrCf,.., Si li demande qu'il avoit. [Tbid. f. 80 ^,) Je lui demandai son estre» (Vat. n» i490, f.iii ^,) Si loerent Dieu, et son iesire. Gantant te Deum laudamus. (Ph, Mousk, p. S9i,) Et vit leur couvin, et lor iestre, (Ibid, p. i50,) Je chantaisse volontiers liement.... Et desisse, et Vestre, et Ferrement...... De la grant cor de France, au doue renon, Ou toute valors se baigne. (U, de la Ferté, III^ ii53J ■*.... D*un estre se maintient Qui m'a esbaubi. (Adans li BoçuSf t, IV, p. iSIl,) Riens ne me puet retraire, ne partir De 11 amer, tant me sens alegié. Quant je ses fez, et son estre remir : Son vis riant, son beau parler prisié. Villaim d'Ams. t. HI. p. T?0. ^ « Il se flst à luy confesser de tous les péchez « dont il se sen loi t coupable vers Dieu; si luy « demanda le chappellain de son estre; et il luy « compta toute sa vie. » (Lanc. du Lac, III, f. 23*.) ^ Queur tost le seignor deschaucier Je vueuil qu'U se voist baigner. Et ge i entrerai après. Si nos solacerons hui mais. Si m'embelira plus son esti^, (Fabl, de S. G. f. 78 K) ' On auroit une lieue alée. Avant qu*on soit bors de cel estre, (E. Desch. 513^.) A grant honour fu conréez. Et à grant bonour enterrez, Le cors de lui, et de son père,... Et tries le mestre estre porté. (Brut, p. 196 J « Jamais ne sçauray le lieu, ne Yestre ou trouver « puisse ma mye. » (Ger. de Nev. I'* partie^ p. 89.) « Les François esians dedans se combattirent main « à main aux Anglois que, pour mourir, ne se vou- « loient partir de leur estre. • (Hist. de Louis III, dnj de Bourbon, p. 39.) Bele, fait ele, une semaine Porras si seurement estre. Que ja nus ne sçaura ton estre, (Fabl, de S, G. f,8i ^,) Des voleurs étant entrés dans une maison de gens pauvres : Lors s'assieent, regardent Vestre. Les angles, et les repostailles. (Fabl. de S, G. f. 5S^.) A tant est cil entrez on Vestre. (Ibid, 88 K) Quant buis, et fenestre Treuve ouvers li amoureus, n est lues entrés en Vestre, Celi dont U est songnieus. (Vat, n» 1490, f. 156 KJ L'empire de Rome, et tôt li estre Donna Constantins S< Selviestre, Et tout quanqu'à Rome apendoit. (Ph, Mousk, 842,) Ne firent rien, fors veoir le dongon : Tndt n'orent, ne engien cnii ftafl bon, N'abillement, pour asaafliir cél e$tre. (E. DêBch. iOSKJ Deflendre la tour, et U estre. (Ph. Mausk. p. 01.) Si vint as estres de la tour. (Blaneh. f. 186 ^.J Li rois Artus estoit as estreê, Apoyez à unes fenestres. (PercevaU) [Au sens de cour, estre dérive du bas latin a^trum^ place carrelée, et pourrait s'écrire aistre : « Guille- « met le Prévost aemoura en Yestre ou la court du « dit hostel. > (JJ. 145, p. 513, an. 1393.) — « Une « place assis en la ville de Cangi jouste Vestre Noël « Foacier d*une part et jouste Vestre feu R^aut « Pinart. » (Aveu des fiefs du domaine de Buri, 1366.) Du sens de cour on passe à celui de maison bâtie dans la cour : « Hugues Grestien avoit fait faire « un estre sur les murs de bditte ville de Vienne. » (JJ. 153, p. 119, an. 1397.)] ' « Retraict d'beritage ancien vendu compete, et « appartient aux parens de la ligne , et estre du « vendeur , et chose vendue jusqu'au sixiesme « degré de consanguinité. • (Coût. Gén. I. p. 906.) « Il est du lignage, et estre dont l'héritier procède. » (Ibid. p. 897.) « Héritages procédans de Vestre du « père. » (Ibid. t. H, p. 562.) Et puis après, l'a espousée Quens Guillaume de Liecestre, Pour cou qu'U le sot de bon estre. (Mousk. p. 474.) Cil Caries, ki rots devoit iestre, Desconfi Kapet, et son iestre. (Ibid. p, 990,) Cil fù preudom, et de bon iestre. (Ibid. p. 53.) ^ « Bons mariniers experts... qui sachent Vestre^ « et la naissance de tous vents. » (Le Jouv. f. 88 K) « Vous savez tout Vestre de cesle ville, car vous « avez esté tout autour, et par dedens, et par de- « hors. » (Hist. de Bertr. Du Guescl. par Mén. 23S.) Louis YII, assiégeant un château, fit élever une toor qui le dominoit ; ceux qu'il mit dans cette tour « veoient tout Yestre^ et la façon, et couvine da » chasteau. » (Chron. S. Denis, 1. 1, f. 233.) Remarquons ces autres acceptions : 1* « Bon estre j • bien-être. PheUppe, on doit paradis Conquerre par mesaise avoir ; Que vos ni troverois jà voir, Bon estre, ne jeu, ne ris Que vos aviez apris. (Thib. de Nav. I, p. 8.) 1° bis. « De bon estre^ » débonnaire. (Harbodus, col. 1638.) 2* « De put estre^ » de vilaine race ; on disoit aussi de pute aire. Mal ait qui me maria : Tant en ait or li prestre : A un vilain me donna, Félon, et de ptU estre. (Monios, II, p. 641.) 3** « En estrej » en effectif. « Si je voulois me « contenter d'enmener ce que ie trouverois de « trouppes en estre. > (Bassomp. Mém. II, p. 182.) 4* « Prendre estre. » commencer. € Donations « faites, l'effet desquelles prend estre de son évene- « ment douteux de la condition y apposée, sont < revocables avant l'événement de la dite condi- « tion. • (Coût, de Clermont, N. C. G., II, 877 '.) EST 5* ■ Savoir son e$tre, ■ saToit^vivra : ■ Gérard < sachant son ettre, comme celuy qui à la courL ■ avoit esté nourry, les salua moult csourloisement. > (Ger. de Nev. 1" partie, p. 125.) 6- « Venir en estre, • arriver. « Ne se faul point • émerveillé si nous voyons venir en estre quelque ■ chose qui paravant nVt point esté. • {Lettres de Paaquier, t. III, p. 510.) 7* c Mettre à Vatre, ■ mettre à l'ouvrag». Dens mesUen al apris, À l'ef Ire tai j'& rois : Or ne la Ueg, ne ne l' Uw, D8 c« suia ee Uea ters i Na toi, na cmtb oe lais. Et snl, et clen et laïa : Cil qtu dma chose cbace, , Nulle n'en prent. /Prou, du Vilain, f. 7«*.J 3. Estre, adv. Outre*. Contre'. * Estre eeo, outrecela.(iRymer, I,lU^an. 1270.) Rois Sornegns a moult grant gent : Eêtre le eecors qu'il atent ; Ses arricdiaoB eel Tenuz. (ParUm. de Bt. f. 133 '.) Douze mil orent cbeTaliera, Entre serjans et, les aicbiera. (Britt, f. 10 '.} EntreulE vont bien un milliers. Et de bons, et de preus cheralliers ; Elire gelde, ettre serrans, Et eitre femmes, et entons. (Ibid. f. S ^.) • • Estre le gré, » malgré. (Voy. Rom. du Brut, T. i '.) « Estre mon gré, ■ malgré moi. (Ibid. f. 8'.) On lit « estre son gré, > dans Alex, et Arist. us. de S. G. f. 72'. — Ce mot estre est entré dans la com- position de quelques mots, et marque privation ; Voyez EsTRELoi, etc. Eairé, s. m. Ce mot se dit, en Lan^edoc, des choses qu'on ne veut oo qu'on ne sauroit nommer, orainte de blesser la modestie. « Aristote les a * déclaré Yestré des femmes estre de soy insatiable. • (Ratwlais.) Estrece, s. f. 1° Etrécissement. Estrece, dans S. Bern. répond au latin angustia. — 2* Diminution des droits ou profits appartenant au vassal qui des- sert un flef; le ch. 258 des Assises de Jérusalem a pour titre : ■ Ci orez cornent je, qui ais fait cestui « livre, sot certainement cesconjuremensd'estrecés « dessus dites de hom au seignor. ■ (p. 174.] Estrecer, v. Elrécir, serrer, restreindre. [• Et « si ta n'as grant rictiece Qu'avoir les puisse. Si • Ve$treee. • (Rose, v. 21(>8.)] — - Puis soit anquis ■ de gors levez en euves communes et des euves et ■ des chemins estoppez ou estreites. • (Britt. Lois d'Anglet. 71 *>.) > Chemins estoupés, et estrechiez. ■ (Beaumanoir, ch. IX, p. 52.) CorineuB serembrac: Ettrtchi soy, si se moilla ; Des pans de sa cote se ceint ; Panai les flani, auqnee s'estraint. (Brut, fol. 9 K) Estrecte, t. f. Echec*. Tour '. * > Je lui écrivis promptement, s'il trouvoit bon < que j'allasse la nuit devant enfermer ceux qui > estoient dans Grenade, voir si nous leur pour- < rions donner une estrecte. • (Hontluc, II, p. 363.) ■ Les ennemis voulurent donner une estrette a 13 - EST " nostre cavallerie légère. • (Mém. de Bassomp. Il, p. 58.) . Possible, si M' de Guise eost esté hors de • là, qu'ils nous eussent pu donner une pareille • estrette, que d'autres reistres nous donneront à • la bataille de S' Quentin. * (Brantéme, Cap. Fr. t. III, p. 38.) ' On lit au sujet d'Henri III qui, à son retour de Pologne, passant sur les terres du Palatin, vit dans le cabinet de ce prince le portrait de l'amiral de Coligny : • Je tiens de très bon lieu que le roy fut ■ estonné quant il vit ce portraict, et ouit les paroles • de t'autrtj, et entra en appréhension que ce jeu • fust esté fait à poste, poar luy donner quelque • estrette. . (Brant. Cap. Fr. t. III, p. 195.) 1. Estrée, s. f. Grand chemin, rue. S'en alerent al bos fuiant. Et li Dlusioiir par les ettrée» Ont lor aminreB Jus gietâes. (Ph. Itousk. f. Î93.) [• Parmi Ardane accueillirent Yestrée. ■ (Garin, DuCange, VI, 385*.)] 2. Estrée. [Intercalez Estrée, pour entrée, au reg. JJ. ICI, p. 135, an. 1106: > Que nul ne puisse ■ ...estre ouvrier en la ville de Parfs, ne es faux- • bourgs d'icelle, se il ne scet faire en un jour au ■ moins cinq csns de grans oublies, trois cens > de supplications et t^ux cens à'estrées dudit • meslter. ■] 3. Estrée. [Intercalez Estrée, héritage sur lequel le seigneur a droit à'estraiere : • Se aucune - estrée ou espave ou autre forfaiture en cas de . haute justice y avient. ■ {JJ. 5y, p. 459, an. 1320.)] 4. Estrée , adj. Afiiné, comme l'or tiré du creuset. Si Bui ettréta com li or Vers li qui est tous mes trésors. /Ch. du C" Thib. iOS.J Estreer. [Intercalez Estreer, abandonner, per- mellre au seigneur d'exercer Veslraiere : - Qui se • veaut départir dou païs, ou en sacune manière > laisser son (lé, il le doit comander au seignor : . car la comande est plus seore chose, et mains y ■ a de perill que Vestreer... mais garde se bien en ■ quel point il estraiera ou comandera son fié. •] Estrelgnement , s. m. Action de serrer, d'étrangler. (Oudin, Cotgrave.) Le chevalier de la Tour, parlant d'une nouvelle coiffure des femmes, ■ l'atour de gibet •, dit qu'il étoit ainsi appelé parce qu'il ■ esloit haut élevé sur ■ longues épingles d'argent, plus d'une coudée sur ■ la leste, comme un gibet por estraingnement. ■ (Instr. àsesfilles, fol. 27*.) Estreint, adj. Avare. (Oudin.) Estrelntlf, adj. et s. Astringent. (Oudin.) 1. Estrelol, s. m. Injustice. [On lit dans une chanson de Guyot de Provins, Wackernagel, p. 38 : « S'en fait grant estreloy Amors, où je me croie. • — De même aux Loenges Notre Dame (Chr. Anglo- Normandes, III, préf. p. 35) : € Oevre est de ribant > Quant li dés li faut De dire ettreloi. •] — Mot composé de l'adverbe estre et de loi (contre la toi.) EST ~ 114 - Aman ferar gnnt eêtfêUn Sa ton gré ne puis deaervir. [Ad. de Gievenes, III , iiSÔ.J Ceai grans eatrelois (Ton fiasse les lois. (Poêl. av. i300, IV, p. iSOS.) Remarquons ces expressions : 1* « Dire estre loi, » dire une chose injuste, parler à tort. (Val. no 1490, fol. 175'.) 2* « Jugier estre loi. > porter un faux jugement. (Vat.aM490,fol. i39^) 8* « Jugier sans estreloi, » juger sans injustice. (Vat nM490,fol. i40M 2. Estrelol, adj. Injuste, inique. Or si je dit eome fox eêtreloi ; Jà U mefCux ne in*en soit pardonez. Quant maudite ai celi cui plus doi foi. Poët VI. 1900. 1. 1. p. 873. Estrenne, s. f. Etrennes, premier jour de Fan ^. Début d'un règne". Succès®. Présent*. ^ [« Hessire Thomas Channenne, chevalier tren- « chant du roy d'Engleterre, lequel est venu appor- « ter Vestraine du rqy d'Angleterre du jour de « l'an. » (De Laborde, Emaux , p. 307.) — « Item « trente sols tournois de menus cens , portans los « et ventes à paier chascun an aus estraignes. • (If. «6, p. 363, an. 1337.)] Ecoutes les dures nouvelles, Que J'oui le jour de Vestraine. (A L Chart. p. 5S5.J « Le dimanche après les estrennes. » (Ordonnan- ees, t. m, p. 583.) " On lit au sujet de l'avènement de Charles VII : Le coamencement de son règne Si iat en douleur, amitié, Et pour sa venue, et esti^aine, Vm de grâce, et de piUé. (Vig. de Charles VII, J, p. S4.) [Voir aussi G. Guiart, v. 4029.] « Jà avons nous eue une riche estraine. • (Hisl. de B. Du Guescliu, par Ménard, p. 356.) On a dit en oe sens: « Dieu vous doint bonne estreine. • (Path. Teslam. p. 133.) GUU de dame atant Joie, Fols est, se d*autre se paine ; K'autre amors est paile, et bloie ; Msis ceste est de ooine eaircdne. Poèl. MSS. vr. 1300. t. UI. p. lOM. « Le londy premier jour de la semaine, à bonne f eêtraine, devant le jour du S* Sacrement. • (Froissart, liv. Il, p. 134.) Jésus-Christ, trois jours apite sa résurrection : entiers jour, a beane estHne. Brisa d*enfér la saisine. (Froiasarl, p. S73 >.; ^ EUrainnes, bonnes fortunes en amour. (Arr. Anior.p.305.) — « Orent mal esiraim, » furent maltraités ou tués. (Journal de Paris, sous Charles VU, page 191.) En malle estraine Dieu la mette. (Path. Test. p. iS7.J 0ex lor doint maie estroine. (Poët, av. iSOO, I, p. iS.) « En pute estraine • s^;Bifle à son malheur. « Vous estes entré en eeste terre, en vestre pute « estraine, car vousymotrrez. » (Percef. IV, f. 16.) Le mal Vous doint Dieu, et saaglante estraine. EmL iWMirli. Poëk MBS. fol. m. ^ Par suite» redevance: [< liem les illes du chié « du pont et les estrenes d'Alomme» c'est assavoii « la copiée des souches, Terbe et autres petites illet- « tes, qui sont en Loire, prisîé vint livres l'an. » (Registre des dons de Philippe VI, an. 1338, f.39^)] Vous m'en avez fait bone esHxUnêf Dit la dame, à celui lundi : Se tant en faites le mardi. Et tous les autres jors après. Vous tenroiz moult le mestier près. (MS. 7906, p. $4.J Expressions remarquables : 1"* « A Vestraine, » pour la première fois : .... Il fait mal d'acroire, So savez vous bien, a ïestraine. (Path. Farce, p. S2.) Après les dessus ditz, venoient Les archicrs du conte du Maine, gui leur renc et ordre tenoient, n flringant ehascun à Vestraine. (Vig. de Ch. Vil, i58,) 3" « Chascun jour à estraine, » de nouveau : Je ne di pas k'il n'ait puis compère Sa grant biautè, ebascun jor^ à estraine. PMt. MSS. tn. tSOO. t. n, p. SM. 3« D'un gibet soit ton estraine. (E. Deseh. fol. 989 :J Estrenner, v. Donner^. Commencer".' ^ « [Bapleiez fu li vasletons ; Aveirs trop beaus « e ricnes dons Li a sis parreins présentez ; De lui • fu primes estrenez. » (Benoit , II, 10769.)] — « Elle luy pria qu'il Yestrenast le jour des estrai- « nés. • (Arr. Amor. p. 304.) Je ne vous say d'autre chose estrener. (Desch, fol. i4 *.J Je vous estiine D'une nouveUe cançon. (Vat. m 1400, jol. 50 ^.J Il te pouroit bien estrener, D*une intolérable douleur. [Marg. des Marg. fol^ ii5 K) De mort cruelle, et sale, et orde J'ay grand désir de V^trener. (Ihld. fol. iSt K) " S«getes moult grant noise mainent Armes, là où il s*entr'eff/i*aûienl, Fausent, en mainz liens, comme piautres. /Gutarl, SfS^.) Estrepement, s. m. Action d'arracher. « Faire « wast, ou estrepement du tenement tenu en « douaire. • (Statuts de Giocesler, 6* ann^ du règne d'Edouard !•', ch. XllI.) Estreper, V. Extirper, fs^epp^/, dans S. Bern., répond au latin exstirpat. « Les viçnes estreper. » (Ord. 1. 1, p. 137.)— « Les vignes fere estrepei'. • (Ibid. fol. 38S.) — « Se aucuns me essille mes blez, « ou estrepre, ou esrache mes vignes vignes « esrachié^, ou estrepées. » (Beauman. p. 388!) — • Estrepper vignes. » (Ibid. p. 58.) N'i ot remez rien à gaster, Ne cep de vigne à estreper, (Brut, fol. 77 ^.) Lor vingnes, et lor bois fist U rois estreper. (Roit, p. itô.) Estrepons maie berbe dampnée. (E. Deseh. fol, $45 •.) Soit donc tele semence eHrepée, (Id. fol. 944 <} Estressisseuse, s. f. Femme à la suite de la cour, distribuant des drogi»es à Fusage particulier des dames. (Cbntes d'Euti*aftl, p. i64.) Estret, part. Extrait, iastt : Dont vaut miez, qui voir {veruw) en velrot. C'en soit d'un peut lieu estret, Si soit on preu, et de bon estrs, Que de bon lieu, et mauves astre. (US. 79i8, f. 944 K] •Estribal, S. m. Bâton, tricot. Un estribot ou EST — H5 — EST estribat est un bâton d'environ un pied et demi de long. (Hodus, fol. ^^.) Estrichoir, s. m. Dévidoir. (Oudin, Cotgrave.) Esiricqoe (à 1% express, adv. On a dit du droit de mouture dû au meunier : € Faut qu*il ait « une coupe, demy couppe, un quarreau, demy « quarreau , et la moitié de demy quarreau , et m mesure tout à Yestricque, et doibt... à seizième. » (Coût, de Blache, N. C. G. I, p. 436 \) -* [Au reg. JJ. 176, p. 392, an. 1444, c'est le bois de la faux: « Lequel suppliant mist jus de son col sa faulx et « prist en sa main Vestricque d*icelle. »] Elstricter (à 1% express, adv. « Margon ,arme « ne fist fort que router, tant qu'en Bretaigne ouyt, « à Vestricter^ que avant hyer roy Perceforest traïst « au Neuf Cfaastel , où l'on devoit jouster: là fut • Margon pour aouster. » (Percef. V, fol. Hl '.) 1. Estrie, s. Magicien, sorcier. [On lit au Gloss. "7684 : • Estriey fée, îamia. » De même aux Miracles de Goinci : « Tele est hideuse comme estrie. »] Dont maintes gens par leurs folies Qnident estre par nuit estries (Rose, dans D, C, s. Stria,) 2. Estrie. [Intercalez Estrie ^ au reg. 13 de Corbie, an. 1511, fol. 92^: «  esté fait rapport au « buffet de la Visitation faicte au clocquier de Te- « glise, là où il est nécessaire de mettre plusieurs « estries et ancres de fer. »] Estrlef, s. m. Etrier. [On lit estreu dans la Chanson de Roland, v. 348 et 2820. On lit dans Tho- mas-le-Martyr, v. 114 : « Sun estriu li teneit li reis • al remunter. » La forme estrie f est dans Ph. Mouskes : « Estrief^ ne siel , ne sorcaingle. » — « Maintenant elle dit que elle a un estref.ivop long « et l'autre trop court, puis dit que le cheval trotte « drop dur. » (Les Quinze Joyes du Mariage, p. 80.)] G'étoit aussi un anneau à la partie la plus convexe, au dos d'une arbalète à pied; il formoit rétrier pour mettre le pied et pour tendre l'arbalète. « Arbaleste a un pied qu'il vendra parfaitte, bien, « et sufflsemment garnie de corde, clef, estrier et « autres choses y nécessaires. » (Etat des officiers du D. de Bourg, p. 150.) De là on disoit « quarreaux « à estriff » que l'on explique mal dans le nouveau Du Gange, par species sagittœ : • Duas archas qua- « rellorum, unam ad estrif et alleram ad auos « pedes. > (Martène, Ampliss. GoUeclio, I, col. 1114.) Les premiers carreaux servaient aux arbalètes a un pied ou à estrier qu'on ne tendait qu'avec un pied. Les seconds carreaux s'employaient avec les arbalètes au'on tendait à deux pieds. On a aussi dit • es/rier d'un coche. «(G. Durand, p. 185.) Nous disons YestiHer et plus souvent la « botte » d'un caresse. « Bas à estrier » désigne les chaussettes dont le pied forme un élrier. Les anciens avoient des « chausses de drap à estriet. » (Assis, de Jérus. p. 80.) Enfin Yestrié est l'appui de la lance ajouter : « Pour entrer en lice, et mettre la lance de ce dis- « cours dans Vestrié d'une suitée admirable, où je « puisse courre la carrière de bien dire. • (Gaq. de l'Accouchée, p. 169.) Dans Tinventaire de Gharlotte de Savoie, veuve de Louis XI , on lit : « Plusieurs « estreus d*or, ou il y a des tablettes d*or garnies d'images. » (Godefr. Observ. sur Ch. VIII, p. 388.) Haiibers, et armes afeitier, Estrex, et seUes atouraer. (Rou, p. S05,J On disoit : V « Partir estreu^ » partir. Partonopex n*en part estreUf Ne velt remuer de son leu. (Parton. de Blois, f. 135 •.) 2* « Mettre le pied en estrieu » : En faict d'amours, beau parler n*a plus Ueu, Car sans argent, vous parlez en heorieu ; Et fussiez vous le plus beau fils du monde, Se ne foncez, je veulx que Ton me tonde, Si vous mettez vostre pied en Vestrieu, (CoUeryef p. iSB.) 3* « Estrieus d'Orléans. » Voyez sur ce proverbe le Mercure de France, mai 1735, p. 908. Estrif, s. m. Gombat^. Querelle, dispute ". Résis- tance ^ Peine, embarras**. *Muez en paix vostre discorde,... Pardonnez au povre chetif, Sa rébellion, et son eatrif, [E. De$ch. f, 479 *.) « Adonc veissiez commencer dur estrif contre « ceulx qui les premiers descendoicnt, et contre « eulx venoient les Sarrasins ; pour deffendre le « port fut le grand estrif. » (Hist. de Boucic. page 212.) N'a si bon clerc, ne si poissant, El siècle, ne si bien parlant, Se les dames voloit blasmer,... C'en pranroie à lui estrif, (Parton, f, iA4 *.) En celui temps, naistra La panthère, le loup simulatif, Le cerf volant, Tours, le tigre brette. Et le cengler ; entre eulx aura estrif. [Desch. f. f76 ^,) ^ • Pour aucun prisonnier commença estrif ^ « pour lequel oster, et leurs gens mettre à paix, fu « ordonne, par Bertran et Gliçon, que tous les « Engloiz, grans et petiz fussent tuez si n'y auroit « point de discort. • (Hist. de Bertr. du Guesclin, parMén. p. 450.) Or nous metons en loial jugement : Si ert la tençon de nos deus definee, Car U esiris dure trop longuement. Li dux do Brebant, Po6t. MSS. n. 1300, t. II, p. 716. ® « 11 commença un vent contraire si très-grand « que, pour sens et puissance que mettre y sceus- • sent, ne pouvoient avant aller, ne leur dura « pas peu de temps cet estrif; ainsy furent trois « jours entiers. » (Hist. de Boucic, p. 209.) Venez y tost, sans nul estrif, (Repues Franches, p. 3.) ^ « En tel estrif, et fascberie s^endormit. » (Rab. t. IV, p. 160.) « En cestuy estrif, et soigneux pen- « sèment. * (Id. III, page 87.) « Le malade est en « grand estrif. • (Ibid. p. 52.) Expressions : !• « Prendre estrif, » ou « venir en estrif, • en- trer en procès. (Nicot.) 2« « Tenir estrif, • disputer. (Le Gh" de la Tour, Instr. à ses filles, fol. 13 *.) 3o « A ou par estrif, • à Vestrivée, à Tenvi : [« Et chevalcherent à force et à estrif. » (Garin le Loberain^ p. 69.)] EST -1 Estrifle, s. ■ QuierunejoîactequiesleQr«sfn> ■ /le du jambon. ■ (Modus, fol. 37 *.) Estrlker (s"), v. S'agiter, se remuer : De tous boins moreiaus «ent il le fuaike,... Quant voit le rousaole, durement »'eatrike. Peu. IIS8. n. I30O, I. IV. p. ItBS. Estrlllade, s. f. Coup d'étrillé. (Dict. d'Oudin.) Estrtlle, 8. f. Etrille *. Crabe des câtes entre Gaen et le Havre '. *[• Or fauL roussifi, or faut estriltes. Espèce à ■ porter par la ville (Choses gui failtent en • ménage.) •] De là, le nom donné à la troisième compagnie du prince de Plaisance, dans les fêtes burlesques de Vaienciennes ; les cavaliers qui la composoient avoient des housses semées d'étrillés en broderie. (Menestr. de la chevalerie, page 243.) [Le malheur fut qu'il s'attaqua à celle [cornette] des valets qui portent Yestrilte à leur drapeau. (D'Aubigné, Hist. III, 61.)] * Fevrelorge de aesmaios,.,. ' ogus, et gros, !t praiB a rostir les tkarena, ;t lea aiD* à peore meriens. Et les cereDB, et les eairille». Et foinea dont l'en prent anguilles. (US. liîS, f. 108 *.) Estrlllé, ad}. Grêle, mince, maigre. • En Espa- > gue, la beauté estvuidée, et estriilée, en Italie ■ grosse et massive. • (Sag. de Charron, page 75.) ■ L'Espagnol (la souhaite) gresie, vuidée» et estril- ■ lée, le François molle, délicate, mignarde, et • affectée. > (Slaladle d'amour, p. 169, et Hoat. H, page 270.) Estriller, V. [• Montées sur petites haquenées ■ qui ne sont ailiéesni ettrilliées. ■ (Froissant, éd. Buchon. 1. 1, ch. I, p. 34.)] Estrlllenr, s. m. Qui étrille. (Oudin.) EstrUloir, 8. ni. (Cotgrave.) Estrindore, s. Danse : • Danser Veslrittdore. ■ (Rab. t. Il, p. 113.) Estringans, t. m. p. Amoureux, galants. Il 7 a douU veulx, d'autre sort*, Qui «ont petûlans, et ginEans, Dont rompaigQona porteat la botte, Et cbangent souvent nouteaulx gans ; Tels que servent i etlringan», Ou à mygnone dorelotes. Et les font tenir si Mngana, Qu'Us n'ont garde d'eatre crotei. (Amant eord. p. S8i.} Estriper, v. Eventrer. (Amadis Jamin, p. 263.) Estriqae. < Les lévriers A'etricque, • dans les anciens auteurs de vénerie, sont appelés Allans; ce sont des métis de dogues et de lévriers que l'on forme ainsi : on fait couvrir une boule-dogue par un fort lévrier , ce qui produit une espèce de chien moitié dogue moitié lévrier ; on prend ensuite une chienne de cette espèce qui, étant liée par un lévrier , fait des petits dans lesquels la nature de dogue disparaît, en sorte qu'il ne leur en reste plus que la tête, entée sur le corpsd'ao grand lévrier, fort et membra comme l'est un dogue. (Voyez Salnove. Véu. p. 253.) 6- EST Estriquer, v- Secouer, remuer*. Faire du gîte '. 'Certes, sire, n'en ssi demie, Car onques de ce riens n'apris : Les dei, ains que l'argent, apris : Si les eêtrique, puis U change. (US. 7Si8, f. Ui "De lu, faire sortir un animal de son gU repaire (Oudin.) Estrivé, a4}. Furieux, opini&tre à la dis| ■ Envie de cour, qui seiche corps, et entrailli ■ avarice, et convoitise insaciables, ou ireettt ■ qui tourbe tous nos sens. ■ (La Jaille, du G de Bat. folio 58*.) Estrivement, s. m. Dispute. [■ A cause ■ sourdy entr'eulx si grand attaynement on < vement. • (JJ. 169, p. !200, an. 1415.)] ■ On • bailla à chacun son glaive et vinrent l'iu • l'autre, mais ils faillirent par Vestrivemei < leurs chevaux. > (Froiss. liv. II.) Estriver, v. Combattre*. Contester, dispc S'efforcer''. *[< Fols est qui en la mer esttive Qui i • puet selonc la rive. ■ (Caton en romao, D. C. III. 110*.)] Le Tort contre le fort etlriveni, Li ima meurent, li autroa vivent. (Rou, p. S69.j ■ . En telle manière estriverent les deux f ' reurs, en contens de charité , et d'amo (Cbron. S. Denis, I, fol. 130 '.) • Berlran, dit I ■ je ne le puis emender, je ne suis qu'un ■ homme, si ne puis pas estriver contre tous ■ de mon conseil. * (Uén. Hist. de B. du Gue p. 457.) • Contre la mort, nul ne peut esMt (Froiss. liv. JII, p. 219.) « La philosophie n'a ■ point contre les voluptez naturelles, pourvei • la mesure y soit jointe, et en presche la mo > tjon, non la fuite. • (Mont. t. Kl. p. 190.) D'&ymer, on ne se peut tenir, Quoy qu on esirive. (C. ilarot, p. 18.) ■ Si tost comme les huit princes eurent eoi ■ le langage du meurdrier, ils eurent si grani ■ pit qu'ils se teurent à tant, car ce leur sen .■ grant honte de ainsy estriver sanz ferir ■ < vol. IV, fol. 29 *.) . EUriver contre l'aiguill (Froissart, 111. p. 216.) ^ Enfin ce mot s'est employé, en général, ■ faire effort, résister. • • Si estoit la bâtai > moult grande de ceulx de dehoi-3 qui estrit • a monter sur les murs, et de ceutx de dedai ■ leur cbalangeoient vigoureusement. ■ (Bii deBoucic. p. 87.) Au siegle n'a créature. Qui de beauté peust, à li, ettriver. PoM. liSS.iT.I3M.t. l.r.TM. Jamais femme a son ro; o'eilrtue, Betaabée ettriver, n'osa au roy. (E. Deteh. f. 95J Estrlveur, s. m. Lutteur. (Cotgrave.) [C au Gloss. 7684 : > Estrivevr, certator. •] Estriveux, adj. Querelleur. (Oudin.) Estrlvlere . s. f. Sangle qui porto l'é ■ Une selle d'armes, uug chaofrain de cheva EST - 117 - EST « pompes, des estrivieres^ des espérons. » (Rab, t. II, p. 223.) [« Li chevax venoit Ireslot sens ; S'ot • de sanc lainle Yestriviere. » (Charrette, 262.)] Remarquons ces expressions : !• « Le tour de YestrivierCj » tour d'adresse fait à ct)eval. « Feil semblant de descendre de cheval, « et quand feut pendant du costé de monlouer, feit « souplement le tour de VestrivierCy son espée bas- « tarde au costé et par dessoubz passé, se lança en > Tacr, et se tint des deux pieds sur la selle, le cul « tourné vers la teste du cheval. » (Bab. II, 227.) 29 « Sanglades d'estriviereSy > action de sangler des coups d'étrivières. (Rab. t. III, Prolog, p. 49.) 3® « A Vesiriviere^ à Tusage d'e^rivieres^ » c'est- à-dire qui s'allonge ou s'accourcit à volonté. (Contes de Des Periers, 1. 11, p. 89.) Cette expression s'est appliquée à la poésie sans règle ni mesure. Ses vers sont fàicts à eairiviere, Courts devant et Longs derrière. [Du Verd. BibL S37,) « Il use des mots, et couppes, divisions, et con- « tractions à r^s/rivier^. » (Quintel Censeur, 201.) Estroer, v. Trouer, percer. [« L'escut Reliant — ont frail et esiroet, » (Roland, v. 2157.)] Sor son escu feri un sodoier Que U li ùaiestrœrti percier. /Gar. D, C, sous Estruere.^ Et quant mes ne porrons sofldr le fereiz, Qu'aurons bien estroez ces escuz, et croissiz, N'ert honte de fouir. (ParUm. de BL f. il4 «.; Estroez est, et detranchiez. (Ibid, f. i59 ^,) As lances pechier, a escus estroer, [Rou, p. 124.) Estrogné. [Intercalez Estrogné, étété. « Il y a ^ en un endroit dudit climat quarente chesnes tous *«■ estrognés par le haut. » (1542. Hesurage de la X'orét d'Orléans. L. C. de D.)] Estroicissement, s. m. Elrécissement. (Cotg.) Estroict, s. m. Détroit. « Vous passerez par * Yestroit de Sibylle. • (Rab. 1. 1, p. 214.) L'éditeur l'explique par le détroit de Gibraltar, qu'on nom- moit aussi détroit de Seville, Siville et Sibille. On lit estroict de Gibraltar, au t. IV, p. 112. Estrolsser, v. Elaguer, ébrancher. On dit en Touraine etruisser. Du Cange, sous Apicularii^ cite un registre de Châleau-du-Loir: • Il peut Tarbre « estroissier à doze pieds de haut. > Estroissir, dans Cotgrave. 1. Estrolt, s. m. Partie étroite^. Rigueur °. ^ « Uestroit de la visière, » la fente, l'ouverture de la visière. « Attaint le fer de sa lance sur le « Turcq, par Yestroit de la visière, si que il luy « mit le fer dedans. • (Saintré, p. 494.) " « Par Yestroit de la loy escritte, est à peine de « talion. » (Bout. Som. rur. p. 868.) 2. Estrolt, adj. Strict ". Triste, en détresse **. Pris à la rigueur, pur ^. ^ « Et s*il n'ont tant de muebles, les depuelles de « lor héritages, par desor lor estroite soustenance, « V corroient » (Beauman. p. 97.) " « U n'y a manière de vie si estroite qui n'aye « quelque soûlas, et rafraîchissement. » (Sag. de Cbarr. 326.) « Je suis envoyée, de par une pucelle « qui est tant estroicte, et attaincte, par un désir « qui sousdainement luy est entré au cueur, que « mourir la convient, ou par vous aucunement « aura secours. » (Percef. IV, f. 61 *.) ^ « Fonds estroity » c'est-à-dire le fond exacte- « ment pris. (Coût, de Poictou, C. G. t. II, p. 572.) « Sentir estroicte merde. • (Moduset Racio. f. 78'.) Par suite, • au par estroit • signiPioit strictement, à la rigueur, comme « au fort estraindre » et « par estraignement. » Vos savez bien de moi, au par estroit ^ Que vostre sui, ne puet estre autrement. Thib. de Nararre. Poët. ar. 1300. 1. p. 184. « Au par estroite ne doit Ton mye son amy mal « conseiller. » (Lanc. du Lac, t I, fol. 138*».) Expression remarquable : En termes de coutume, les dons eslreytes étoient les donations faites avec restriction, sous quelque condition. « Âscuns autres dons sount pures, et « larges, et ausi ascuns autres sount es^ret/^^3, et « en fourme, si come à ascun cerleyn heires nos- • mes en les douns, et ausi si come de cerleynes « gentz forpris en dons. » (Brilt. Loix d'Angl. 89.) [Il signifie encore intime, privé: « Le roy d'Angle- « terre et le duc d'Irlande eurent entre eux deux « ung conseil bien estroit. • (Frois. XII, 2G7.)] 3. Estroit, adv. Etroitement, fortement. [On lit dans Roland, v. 2202 : « Encunlre sun piz estreit « Tad enbracet. » De même au v. 1001 : • Si che- « valchent estreiz. »] Estroit suy serrée. (E. Desch. f, 500 *,J Sa chemise qu*ot vestue, M'envoia por embracier, La nuit, quant s'amor m'argue, La met avec moi couchier Moût estroitf à ma charnue, Por mes maus assoagier. (Poët, av, 1300, /, p. iii,) « La créature du monde que j*ayme le mieulx, et « estroict. » (Percef. VI, f. 30 '.) • Se bâtirent bien « estroit, tant que d*un costé, et d'autre en eut « plusieurs de morts, et blessez. » (J. d*Aut. Ann. de Louis XII, p. 188.) Estroitelet, adj. Diminutif d'étroit. Si com arrière retornai, Par un estroitelet sentier. (Josclin de Dijon.) Estroitement, adv. l** Exactement, rigoureu- sement. [• Ils ne voloient mies chevalier rançonner « si estroitement qu'il ne se peuiist bien chevir et « gouverner dou sien. » (Frois. V, 465.)] « Falu; « estroitement et justement garder, et tenir une « ordonnance. » (Ord. I, p. 428.) « Loy que le roy « Amasis feit en Egypte, par laquelle il vouloit que « chascun rendist raison au magistrat de sa beson- « gne, tous les jours, chastiant très estroitement « les faitnéants. » (Lelt. de Pasquier, 1. 1, p. 590.) — 2* Expressément : « Commander ou deiTendre estroi- « tement. • (Du Plessis, Hist. de Meaux, p. 154, lit. de 1250.) — [3" Instamment: « Et requeroit souvent « Dieu estroitement en soi meisme. » (Froissart, II, 38.) — 4" D'une manière serrée : « Et piez et poins « estroitement liés. » (Roncisvals, p. 202.)] Estroiteté, s. f. 1" Etroilesse : « Estroicteté EST - 118 — EST • d'une robbe. » (Percef. 1, i43\) — 2* « Estroicteté • de franchisés, » restriction , relranchemenl de privilèges. (Hist. delà Toison d'Or, 1. 1, fol. 81.) — â» « Estroiteté de vivres, » abstinence, sobriété et épargne dans la nourriture. (Ibid. f. 73 ^) Estron, s. m. Etron. « Estront de mouche, » cire. (Villon, p. 59.) Qui a estront luite, de totes Parz embrace la merde. Ce dit li vilains. (Prov. du Vilain, p, 77 •.; C'est-à-dire que plus on « chastie * un « joesne « home mauvais, » plus il fait de folies. Estronomie, s. f. Astronomie. Mais maistre Jehan de Meun, Ne sceut onques d*estronofnie Tant non, ce croy, la part demie, Con ce bon conte sceut de chasse. Font. Gœr. Très, de V^. p. f8. Estrontenier, t;. Remplir d*étrons. « Nous ne « sommes mie pouilleries entre nous fauconniers, « mais veneurs sont estronteniers : car ou veneurs « sont, on ne sent que estrons de chiens. » (Modus et Racio, ms. fol. 145 *'.) Estrontoier. [Intercalez Estrontoier, peut-être au sens d'estrontenier, au reg. JJ. 144, p. 74, an. 1392 : « Icellui Robin respondit h icellui de I^esclat « villainement, ....auquel icellui de Lesclat eust « respondu : Hé, ribaut, me estrontoiez-vous^. • Mieux vaudrait lire esfrontoier.'] Estropiai , Estropié , adj. Mutilé. Ce mot nous vient des Italiens, suivant Fauchet, Lang. et Poës. fr. 1. 1, p. 82 : « Estropias de leurs membres. » (Dial. de Tahur. p. 147.) • Estropié de cervelle, ou « de caboche. » (Oudin, Cur. fr.) Estropiement, s. jn. Mutilation de membres. (Oudin; Lett. de Pasquier, t. II.) Estropier, i;. « On a attaché Thonneur à couper « bras et jambes, à estropier Tun, à tuer Tautre. • (Lanoue, 246.) Estros. [Intercalez à eslros.à estrox, à estrous, à rinstant, aussitôt, dans Ftoire et Blancheflor, v. 291 ; sansdélour, dans Renart, v. 21653; voir Esinox.] Estroteir. ["Intercalez Estroteir, en latin astre- père, au gloss. la t. fr. 4120, an. 1352.] Estrousement, adv,  Tabandon. [On lit tôt estrousement, dans Aucassin et Nicolelte, p. 389.1 « Cil lor abat .x. chevaliers, et navre .vu. et qu'il « se jeté tôt estroséement de la prese, et qu'il s'en « revient Tesgalopiax ariere, s'espée en sa main. » (ms. 7989% f. 71 •.) On lit estrousement, au f. 7i •. Estrousse, s. Droit qui, dans quelques pays, est dû au seigneur par les habitans qui ont recueilli du foin dans sa seigneurie. • Uestrousse et la mal- « estrousse, qui est tel qu'un chascun homme ou « femme serf et de serve condition audit seigneur, « ou autres manans et denieurans au territoire de > Biscoutan, qui ont recueilli foin en Tannée en « leur prez ou autres héritages doivent par « chascun an à chascune fesle de Noël, .xv. den. « tournois rendus , conduits comme dessus. » (Charte de la barohne de Linières, 1553, dans Dti Cange, sous Tvossa.) Estroussement, s. m. Monet ioterprète ainsi ce mot : « Délivrance, expédition de ctiose à vendre, « ou à louer, à qui offre meilleure condition. » Dans la Coût, de Bourbonnois (N. C. G. t. III, 1227) c'est l'adjudication de biens meubles qui se fait, à la seconde huitaine après la prise et à la n* criée aui est suivie d'une troisième, à laquelle se fait la élivrance. Estrousser, v. • Vendre, et délivrer au dernier « enchérisseur, les biens pris par exécution. » (Nicot, Dict.) — « Estroussée au dernier metteur. » JC. G. I, p. 888.) — « Estrous9éeSn et délivrées. • [Id. ibid.) — « Estrousse%y et livrez. » (Id. p. 898.) « Accenses, et fermes esÈroussées. • (Id. II, p. 407.) Ce mot est pris en général pour « vendre, • dans Mont. t. II, p. 645, à la marge. Estrouver. [Intercalez Estrouver, démunir, au roman de la violette (D. G. III, 457 <): « Qu'il a « une terre trouvée Qui de tous biens est es/roui;é^, « Car il ne y avoit que gaignaigesEt prés et rivières « et boscaiges. »] Estrox, expr. adv. Tout à fait, infailliblement, absolument, « tout à trac. » Je fusse mors tout à e9tro$, Se U ne m'eut dépendu. [Perceval dans BoreL) En Languedoc, on dit « tout bel estrou^ de ce qui « est rompu net. » Qui aime sans tricherie. Ne pense n'a trois, n'a dos ; D'une seule est desiroz : Cil que ioyax amors Ue Ne voudroit d'autre avoir mie Ses vouloirs, tout à estros ; Car nus voloirs n'asasie Cuer d'ami, se n'est d'amie. Moniot d'Amt, pocl. it. 1300. t. U, p. 564. Voyez Vat. n* 1490, fol. 44**. — « A estros veuil. • (Hisl. de S'« Léocadie, ms. de S. G. fol. 32«.) Por vos me muir tout à estros, (Poêt, ov. iéoO, III,) BeUe, si J'avois Pooir, à estrous. Enfin destruirois Félons, et jalous. (Idem, /, p. 3i,) Sires, je vos di à estrox, (Fabl. de S, G. f, S5 *,J Quar ren dlroit, toi à estrox. (Ibid, iS :J Ce est mes conseils à estrox, (Partonopex, f, i4S \) Tolues m'avez mes amors. Perdu m'avez tôt à estrox, (Ibid, f. i4S ^.) .... J'en morrai tôt à estrox, (Ibid, f. i45 *,) Veulent le sodan à estrox Doner a madame, a mari. (Ibid. f. 162 ^,) Grant mal fait, à estrox, Convoitise, à plusors. (Prov, du Vilain, f, 75 ^.) Ge te deffent à estrox, Que ne soies pas convoi tox. (Fabl, de S, G,f. 10*.) Il est à estrox chevaliers, Le granz, et proz, et forz, et fiers. (Parton, f, iêi *.) Porce que toutes valors S'est dedanz vos herbergie, Ài-je mis, tout à estrox. Mon cuer en votre baiille. (Poêt, av, iSOO, I, p, SiB,) EST - < • J'ay ma nile à marier, ou j'ay granl estude de « )a bien asseurer. » (Percef. vol. V, Toi. 107*.) ^[> Lambert Oudiiiet esludiant en l'estude eL • université d'Orléans. • (JJ. 154, p. 644, an. 1390.)] Ettude désigne l'université de Montpellier, aux Ord. t. III, p. 478. Dans une instruction de 1372: ■ Proposition faille au conseil du roy de Fiance, . présents les prélats, ctiapitres, et estudes du " royaume, sur la matière de l'église. > (Godefr. Annot. sur l'Hist. de Charles V, p. 612 et 613.) CoUeses, n'attendei demain ; Ealtide*. to'ib deusaiez aler Devers le roy, pour enborter IJe concilie, et cercbier le Toir [vériléj, Pour ai grant erreur rappeller. (E. Dexch. fol. 386'.} Vint li clei^er, à grant proceaaion ; Le cardinal d'Albane, et tes subgiz -, L'estude aussi, en grant ofniction..,. Les consutes despouiltiez. {Id. fol. ii4 '.) " [. Comme maistre Raoul de Praelles a enlen- ■ tion de faire aucunes estvdes spntieuseset secre- • tes pour mettre ses livres, dont il a pluseurs. » {JJ. 107, p. 35, an. 1375.) De même au reg. JJ. 176, p. 566, an. 1417: • La suppliante print furlivemenl . dans Vestude de maistre Jelian Heben chanoine • de l'église d'Arras. ■ C'est déjà le sens dans Tho- mas de Canlorbery, 581 : ■ En oreisuu adès e en « estudie ester. >j Nous disons encore en ce sens Vélude d'un procureur, d'un notaire. Expression : • Jeûner par élude de vanité, ijeûner par vanité (S. Bern. Serm. fr. p. 289), dans le latin studio vartitatis. Estudiant, s. m. Celui à qui un prince ou autre fournit les frais de ses études. • M' Jean Germain, • conseiller et evesque de Nevers, ■ en J431, est Sualidé dans un Compte de 1429. • Conseiller du uc de Bourgogne, > estudiant à Paris. Voyez l'Etat des Ofllc. du duc de Bourg, p. 18C, note IS. On voit un • Clément marchant esludiant de la royne de . France. . (Bibl. de Du Verd. p. 220.) — • C'est • peut-être le même titre que celui de > François ■ Goraceiis Florentin docteur en théologie, eseolier • de la royne mère du roy. • (Ibid. p. 40.) Estudiement, s. Etude, [dans E. Desch. î. 58*.) Estudier, v. [On lit dans Du Guesclin, v. 8960 : . Mais j'ai estudié au livre de Jason. ■] Ce mot gouvernoit le datif ; • Estudier à la vraye piété. ■ (Sagesse de Charron, p. 296.) ■ Estudier h la loy. ■ (Dial. deTahur. épit. p. 16.) . Ils ont estudié à la » difilcullé, pour couvrir la vanité de leur sujet, et ■ occuper la curiosité des esprits. • (Sag. de Charr. &236.) On trouve - estudier aux langues, • dans onet. [On lit dans Froisaan, éd. Buchon, ï!l, IV, 10 : • Vous devez savoir que grand' murmuration • estoit entre les clercs de l'université de ces nou- > velles et cessoient de lire et d'estudier. >] Estudieux, adj. Studieux, soigneux, attentif. ■ Estre estiidious, • dans S. Bern. repond à Studere. .... Femme n'a plua grant acience, Fors volonté ; par conscience, Est elle traile, et malicieuse, Et à mal taire eatuâieuse. (E. Detch. f. 501 '•.} 3- EST Estai. [Intercalez Estui, baquet convert, long el élroit qui sert à renfermer le [WtssoQ dans le bateau : < Icellui Rondel les passa eu un petit batel < oultre la rivière de Saine et jusques à Yestui ' dudit Bachelier, lequel ilz despecerent (A en • icellui prindrent .mu. anguilles. > (JJ. 151, pa^ 194, an. 1396.) 11 signifie aussi fourreau : • Ê puis ■ les portad l'um Ifi où l'um soleit les armes en • estui guarder. • (Bois, p. 296.) Les Nouv. Comptes de l'argenterie font souvent mention d'étuis : • Dn ■ estuy de cuii- boully pour mettre et porter une • cagette d'argent à mettre oyselés de Chippre. ■ (page 231.]] Estalaus. [Intercalez Estuiau, étui, Toarreau, dans un Inv. d armures ayant appartenu à Louis X le Hutin (1316): ■ Item un esfuious de plates garniz • de samit. •] Estatre (à), express, adv. Borel cite ces vers, de la Rose : .... Sa boiche n'est pas vilùne, Ains semble estre fait li salaire, Pour solacier, et ponr déduire. Estuiré, partie. Quant lea mesaiges vit cela part ettuiré Merci, fait il, seignor, por la creetienté. (Part. f. ilO*.) Estulé, ad}. Qui a des tuyaux. La, nv le jonc pointu, av la canne Mfulée, Ny le gresie roseau. (Baif,f. iiSK} Estuper, v. Faire ses nécessités, ses ordures. (Fabl. des. G. fol. 54'.) Estupon (à), express, adv. En s'accroupissaot comme celui qui fait ses nécessiléa. (Rom. d Audig. Ms. de S. G. fol. 66*, fol. 68'.) On lit à estupws, dans le Ms. 7218, foi. 145 ^ Estureter. [On lit au Roman de Boncevaux, p. 95 : • Ne de ma bouche en dou estureter. >] Esturmelé. [Intercalez Esturmelé, sans trume- lières, dans Guiarl, v. 3413: ■ Gonnestables atro- ■ pelez Et ribauz nuz esturmeUi s'espandeol • aval la contrée. ■] Estume. [On lit au glossaire 4120, an. 1352 : • Pirulus, avis, esturnes. >] Esturquer. [On lit au registre JJ. 195, p. 7, ao. 1467 : • Ostellet Guisot esturqùa ou bouta aucune- • nemenl contre la mahutre Colin Marchant, ....at • à cette cause dist : pourquoy m'as tu esturqué ? •] Estutement.rintercalezfsfutemcnf, follement, dans la Vie de S' Thomas, v. 999. Comparez Estons.] Estuve, s. f. Etuve. Une dame ordonne à sa femme de chambre de lui préparer un bain ; Cele se baate, ne pot plus ; Si a rois la paele sus. Et l'aiva chauffée en la cuve, Por faire par dedana eëtuve. [Fabl. de S. G. /. 78'.J On appeloit •> cliamberieres d'estuves , ■ les femmes de chambre qui baignoient leurs maîtresses. (Arr. Amor. p. 402.) Puia avoje, à mon resveiller, Belles eaïuvea d'Alemaigne. (Atrumt amiel. p. 545.} [• Puis revonl entr' eus as e$tuves Et se baignent EST -1 ■ ensemble es ODves. ■ (Rose, v. 10133.) — ■ Que < sot ne mole âodit mesUer ne soatienipie, en ■ leurs mesons, bordiaua de jour ne de nuit. * (Ut. des Métiers, 189.) Malgré cette ordonnance, les maisons des éluveurs ressemblaient aux maisons des baigneurs du xrm* sifecle, aux établissements de bains de la Bussie et de la Hongrie : c'était un lieu de débaaches. (Voyez la brocliure de M. Garnier, \aEtuve$ dijonnctiies, 1867, in-12.)] Estaver, v. CouTrir, envelopper. faj laiBSii aux champs trop da Uena, Car je n'en pance aporter riens Con liocsol, po«r mojmiuvér. (E. Deach. f. 4tS'.J [Le sens actuel est dans la Rose, v. 12956 : ■ El • TOUS baingttwés en Vestttve Ou Venus les dames ■ estuve. - — • IceHe Harion se transporta en unes • Muves.... avecques une sienne Toisine, où ilz se • Mutèrent, et quand laditte Harion fut estvvée. * (U. 163, p. 289, an. 1400.)] Estavear,Estnveresse.Etuvi3tes, baigneurs. • liem que aucun ettuvettr ou estuvereate de la • ville de Paris ne pourra dorénavant faire chauffer ■ estuves au jour de dimenche. ■ (Liv. des Métiers, dans Da Gange, sous Stuba.) Estaveux. Qur fréquente les éluvee. Juenea jolts, de toute joje pUitm, CrippeDB, Balllana comme est un estitoewe, (Detch. St7 ^.) Estny, I. m. Etui*. Lit". Prison*. Cercueil". * • Estuy de malice, le chapperon d'une femme. > (Oiidin.)VoirEsTni. La ville ne leur servoit point A'atuy. ■ (C^CDles de Choliëres, foi. 217 ".) " Brantôme dit de la sépulture du connétable de Œourbon, que l'auteur avoit vue à Gaëte : - Estoit * élevé sur la main gauche aussi, à la mode d'Italie, *^ du temps passé; Yettui estoit couver! d'un fort <■ beau drap d'or frisé, avec ses armoiries toutes * simples. » [Cap. est. 1. 1, p. 235.) t. Estayer, s, m. Cofflre, coffret. • Ces brigans • brisoient maisons, coffres, estuyers et prenoient • tout ce qu'ils Irouvoient. > (Frois. 1, p. 171.) 2. Estayer, v. Serrer, conserver. [11 signifie aussi remettre au fourreau : ■ Lequel suppliant dist • audit Perrin : me vuelz tu tuer en franchise; • estuye ton coustel ou je te le osteray, • (JJ. 104, p. 363, an. 1373.) ■ Adonc se trahit le duc de Bour- > twn près de luy, et luy dict : Estuyez vostre • espée : si ne le voult le roy. > (Hiat. de Loys III, duc de Bourbon, p. 334.)] «ne je pnisM, en Tostre porprïs, atoir toniteax Jnaqaas à dix, Pot huUequ'«aloi«r vorroie, Tant que nien vendra la porraie. (Fabl. de S. (Ess. de Honl. III, p. 264.) ■ Selon le vice du vase • qui Vétuye. - ;ibid. 1. 1, p. 204.) Si dans ses yeux il eiluye Sei traits, ei ses feux ardans, (G. Durant, p. i4&.} r< Icellui Guillaume.... qui en ettvyant en son ■ Dostel ledit foing avoit très bien beu. ■ (JJ. 167, p. 167, an. 1413.)] Esvaler (s"), v. S'évader, s'échapper ". Se répandre ■, * .... Or Bui repria, S'iere bstus, et despis. Cm sers bitis qui a'eroaie. (Vat. i490, f. 38 :} * Quar ausi comme Loire, et Saine, Et autres aiguës mie Diex maioe, Parmi le monde, à son voloir, Sont nommés de plits valoir. Que li sorîon de qoi ele iasent. Force que plus loing s'«n>oi«ient, Et d'autres aiguës ont ceinture. (US. 7S18. f. ?57 '.} Esvaltonoer (s'), ». [S'émanciper, agir en va/efon, en jeune garçon. En Lorraine, il signifle évaporé, étourdi, et parfois égaré.] Esvanlté. Evanouissement. • Decetle«van((^, ■ et extasie, il revint à soy mesme. * (Chron. us, de Nangis, an. 1244, p. 1.) Esvanoir. [Intercalez Esvanoir, 1* évanonîr: • Li duz esvanoï% del sanc Qui li isseit parmi le ■ nanc. > (Grégoire le Grand, p. 63.) — 2* Disparaî- tre : • 11 furent tantost emanuU on ne sceot qu'il . devinrent. » (Froissarl, v. 338.)] Esvanaer, v. Saisir. > Laquelle masure dessus ■ dite édifiée ledit Guillaume et ses héritiers pour- . ront justisier et esvanuer sans contredit pour la • renie soustenue. » (Charte de S' Wandrille, an. 1298 ; Du Cange sous Esvannere.) Esvaser, v. Elargir l'ouverture. (Cotgrave.) [On lit dans une ordonnance de 1485 : ■ Il faut qu'il nice ■ contre mur de ceriaine espesseur, afin que le > fondement dudil mur ne s'esvase par défaut de • fermeté de terre joignant. »] Esvandies. [On lit au reg. JJ. 166, p. 240, an. 1412 : ■ L'exposant espoventé d'icelle noise sailli • de son bostel, ....et rencontrant Martin Froment > lui dist : « Qui te fait faire ces esvaudiei. >] Esve-douce. [Intercalez Esve-douce, marc des raisins après qu'ils ont été foulés et avant qu'ils aient été pressurés. ■ Item, dit aussi qu'il est en ■ saisine d'avoir toutes les esves de la vendange de « onze arpens de vigne • (1393. Droits du con- cierge du châtel de Boiscommun.) — • Et les esve$' ■ douce» des vignes du roy... ' (Ibidem.) L. C. de D.] Esvell, î. m. Avis*. Joie'. * On dit encore en quelques provinces • donner éveil, > pour donner avis, suggérer. • Le chevalier ■ qui les veit yenir par l'eaveil du preudhomme se • leva, puis prini son esoD, et sa lance. i (Peroefo- resl, vûl.lV, f. 127-.) 16 ESV - « ■ Sanz 11, nul bien œ recoeil;.... SoulftB, ne joye, ne veil ; Ains fur toudiz etveit. (E. Detch. f. 301 '.) [< Uelior est en grant e^vel De faire moult rice • apparel. • (Parionopex, t. 10111.) Le sens est mouvement joyeux,] Esveiller, v. Réveiller, exciter *. Harceler •. *■ [• Charles se dort qu'il ne ieiveille mie. • (Roland, strophe 55.)] Sire Tfdlet, vos ovez tort, Oui etvâllét le cbien qui dort. J. Em, F«t. i>. 1300, 1. II. p- (taa. Hesdisans félons, et de put aire Font IcB amans a grant aolor languir Qui sont touz jors etveillié de mau faire. Quant on cuide qu'il doieot dormir. VnA. ,1. 1300. 1. IV. p. 1M8. Ce même mot, en droit, signirie intenter action ; les mineurs ont le droit de rentrer dans les biens aliénés durnnt leur minorité, ■ moyennant, toutes • fois, qu'ils s'esveillent en dedans l'an de leur ■ majorité, ou de leur mariage. > (Coût, de Chimay, N. C. G. t. II. p. 274 ".) * > Depuis n'issirent point de la Rochelle nuls ■ eeos d'armes, pour escarmoucher, a'eveitler les ■ Anglois. • (Froissarl, liv. 111, p. 315.) EsveDtail, s. m. Action d'éventer *. Ce qui sert à éventer". Panache, aigrette*. ' .... Sans le mol etveniail. De ce doux vaut. fBem. Bell. II, i62.j * [> Auprès d'elle de beaux petits onfans, avec des ■ esvenlaux en leurs mains, dont ils resventoient. • ' (Amyot; Anloïne, 31.)] " • Esventail, ou vol d'argent, porté en cimier. • (La Colomb. Th. d'honn. I, p. 87.) Le même auteur l'emploie comme synonyme d' •> aigrette > (p. 97) et .de >■ panache • (p. 98). Braotdme s'en est auss iservi en ce dernier sens. (Dames illustres, p. 54.) Esventé, adj. Evaporé, dissipé, étourdi, écer- velé. • Esventé àà cerveau. • (Rab. V, p. 3.) • Qui • a la cervelle esventée. • (Des Ace. Bigar. préface, page 3.) C'est en ce sens qu'on trouve > la leste à • Vesvent • dans Oudin. Hirrlift Veivenlàa. {Tri. des Mute», p. 3S7.} Tous les eoantei, tous cupides. (Am. retaïuc p. H6.J C'est peut-être en ce sens qu'il faut entendre le ■ ballet des prinpes... d.i\s éventez, > dans les Rech. sur les Théât., par Deaucbamp, t. III, p. 45. Esventement, s. m. Défaut d'un vin éventé. (Oudin.) Esventer, v. Eventer, rafraîchir*. Lancer*. *[■ GaudiDS est oissus du tournoi, Partonopex ■ enmaine o soi Pour ax esbatre et esventer Se ■ vont un poi pour ax ester. • (Partonopex, dans D. C. 111, 117 ''.) — ■ Et li seigneur se désarmèrent « et esventerent ung petit. . (Froiss. Vil, 52 ^.)] 'Quarriaus qui, en deacochant, Toleat, I navrent maint homme, et atoleut : Ceux sua qui il août etaentet. Sont tost de mesaize rentec, S'armea, ne les va détenant. (G. Guiart, f. 997 *.} - Esventeur, s. m. Celui qui évente, qui fait con- naître. S- ESV Qui pèche plus, Iut qui est etventew, Que i'K3 de lo; le oiea tant souhattable. Ou toy qui tais qu'il est tonajours menteur. {Harot, 3SS.J Esventenre. [Intercalez Esventeure, boade d'un tonneau : ■ De laquelle queue de vin le sup- ■ pliant but parpluseursfoizà un chalumeau par « le bondoo ou esventeure. ■ (JJ. 168, page 97, an. 1413.)] Esventolr. [Intercalez Esv&itoir, même sens, au reg. JJ. 140, page 294, an. 1391 : ■ Le trou ou ■ esvenloir parmi lequel l'on mettoit le vin oudil • tonnel. ■] Esventour. [Intercalez Esventour, éventail, au reg. JJ..126, p. 43, an. 1384 : • Le suppliant trouva ■ d'aventure un esveHlour de plumes, duquel U ■ esventa le feu, où l'en f^isoit laditte fausse • monnoye. •] Esverer, r. Oter les vers oa plutôt un petit nerf sous la langue des chiens ; oa la pris pour un ver causant la rage. (Oudin. Cotgrave.) Esvergo0Deax, adj. Sans honte, sans pudeur. (La Salade, fol. 6 '.) Ësvergongner (s') , v. Avoir honte. « Je ■ m'esvergogne. • (Pereg. d'amour, fol. 90*.) Esvertiii. [Intercalez Esvertin, épilepsie, au Roman d'Aucassin, page 27 : ■ L'autre jour vis un • pèlerin Natif de Limousin, Couché dedans son lit . Du mal de Vesvertin. • On trouve plus souvent averti» (JJ. 173, p. 311, an. 1425) : • Icellui jeune ■ enfant estoil entachée d'une maladie d'avertfn de ■ leste, nommée goûte, dont il cheoit voulentiers • par intervalles. •] Esvertuer, v. Evertuer, animer. [• Met sei sur ■ puet , quanqu'il pot s'esvertuet. • (Roland , V. 2298.) A l'actif, le sens est donner du courage, de la vertu : • Les paroles dou prince et la présence < de lui, esvertuoient grandement toutes manières • de gens d'armes. ■ (Froiss. V, 394.}] Le cheval point, et poursaiUJ, Tonia, et point, et aWverli. {Rou, f. SU.) Et tant aour lui e'etmriua, K'il aat A.urre lea ious crever. (Moutka, p. 4SS.} Cil kl TOUS a mort, et tué, Ne m'a de rien etviertuê; Ains m'a tolu ma viertu. (Mtnukei, p. S20.J Toutes geos en viz ai restituent ; Hesmement princes, qui no les évertuent. vif. te ChH^H vil. rtga lit. Esveux, at^. Aqueux. • Le sang du sanglier > est noir, et mordant, à cause de sa chaleur, et • celuy du cerf délié, et eveux. ■ (Hor. de Plularq. trad. d'Amyot, II, p. 461.) Esviere, s. A Aiguière. (Gl. de l'Hist. deBret.) Esvlgorer, v. Ranimer, fortifier. Variante* : ESVIGOBER, Percet. I, f. '13a>>. - EsTiaouABH. Tri. des IX Preux, p. 187 ■. — Esyioukrer. Parton. de Blois, roL 157 >. - EsviouREH. Froiaa. PoSa. HSS. t. 353. Esvisager, v. Dévisager. (Oudin et Cotgrave.) Esvlvre, v. S'entretenir, se nourrir. De ses manoira, et rentes pourra ^vre, Soy twivre. (Contr, de Songecr, f, 97 *,/ EU -« ■ ou tes ettiquettes que les parties délivreront , ■ pour t'instructioa des juges. • (Goût. deNieaport, Nouv. Coût. Géo. 1. 1, p. 735^1 ExpfiESBiONs : 1° ■ Juger sur Yétiquetle ■ (Contes d'Eulrap. p. tSS), c'est-à-dire sur 1 étiauette du sac. 2* . Se rei\i'm à Véliquette, • o"esl-a-dire à tra- vailler et à écrire continu ellemenl. (Oudin, Cur. fr.) 3* ■ Venir à l'estiquete, > venir au fait. • Vérité ■ ne quiert tardement. ne demeure, mais veult ■ qu'on vienne losl à dreit à Vestiquete, sans cir- • culocutions. > (Hist. delaTois. d^Or, ll,f. 214*.) Et ke vos, adv. Ce mot, sous les différentes orthographes employées par S. Bernard, répond au latin ecce. • Et que vos je vig. • (S. Bern. Serai. fr. Mss. p. 381], dans le latin ecce venio. Et ouk vos. Id. p, 11. Etottement, s. m. Qualité d'une maçonnerie, d'une charpente. 'Doiteslre fait l'étoffement que - pour toujours durer. • (Bout. Som. Rup. p. 89.) Etolfure, s. f. Ornement. (Monet.) Etoile (deniers à). Monnaie du roi Jean-le- Bon. [Voyez au t. IV deD. C, la planche X, n* 7.] Etourdisseinent, t. m. Folie. ■ Ce ne seroit <■ élourdissement , voire Torcenerie. ■ (Hém. de Villeroy. t. V, fol. 153.) Etremplée. [Intercalez Etremplée, au reg. JJ. 191, p. IM, an. 1455: - Estienne Crosier ala k > laditie flile et lui donna une etremplée en la « joue. •] Etrilles. [Intercalez £Mi/e, au reg. JJ. 200, p. 183, an. 1467 : • Le suppliant et certains autres • du bourg de CoitrioQ , ou diocèse de Limoges, ■ menoienl paistre devers le matin leurs beufs vers > les étrilles el passages d'Antepessa. ■] Ëtrlqiiets, s. m. [Filets attachés à une perche dite cliquet.] < Filets, nasses, troubleaux, etnquets, ■ et autres engins. > t^ut. Gén. 1. 1, p. 959.) Etrlsseure. [intercalez Etrisaeure, rétrécisse- ment: ■ Et lui avons permis de faire porjet < pour raison de Vélristeure de ladicte maison... ■ (1493. Bail d'une maison ; L. C. de D.)] Et se taira. Equivoque ou jeu de mots faisant allusion ù Vet cetera des notaires. Nous lisons d*ua mari qu'il • avoil expressément faiciadjouslerdans ■ leur contracl de mariage, un et se taira de « notaire. » (53* Arr. d'Amour, p. 485.) Ettelé, adj. Etoile. < Ciel ettelé que nousappel- « Ions firmament. ■ (Div. Lee. de P. Messie, p. 274 ''.) 1. Eu, prononcé comme u, est changé en ue fiar les Picards; mis pourodansquelques ouvrages. Les Français, comme les Picards, out écrit ue pour eu, muete pour meute.'] 2. Eu, art. A, au, fréquent dans les auteurs normands : Quant eu poïs sonrt une guerre. (Sau, p. lOS.) ■ Eu père, eu fils, et eu saint Esperit. ■ (Ane. Coût, de Norm. fol. 89 *>.) I- EUR 3. Eu, I. m. Nom de lieu. ■ Champion àù Eu. > (Prov. k la suite des Poël. av. 1800, L IV, p. 1652.) Euf. [On lit an reg. JJ. IM, p. 458, an. 139» : < Lesqitelz alerent demander leur potage, que en « appelle eufs de Pasques. ■] Euffrtr, V. Offrir. (Assises de Jérusalem, p. 21.) ■ Quant le cas s'euffre. > (Al. Chart. p. 720.) Eallage. [Intercalez Euilage, vin pour remplir une pièce jusqu'à la bonde, au reg. JJ. 61., p. 439, an. 1322: ■ Il esloient en saisine pourleroyde ■ faire apporter Veullage au cellier. •] Eulller. [Intercalez Eullier, remplir jusqu'à la bonde: ■ Quant les deux tonneaux sont dévalez de t ta nef dedens les charrettes et illec aemplis et ■ aeuUiés parle marchaant,queilQele sont depuis ■ tenuz à emplir ne eullier en meson ne en celier. ■ (JJ. 61, p. 439, an. 1322.)] Eullole. ■ Les cordeaulx si peu amorses es ■ oches qu'ilz chéent voulentiers, si l'espervler se ■ flert dedans ; puis fay ton pelîçon de deux déliées ■ verges es deux verges aura lié nng pea de I mousse, ou une huette se sera, el aura environ ■ elle ung peu de plume, el au meilleu de cest < arson, aura lié une ligne, de quoy le bout sera - porté loing. et celuy qui le gectera sera au bout ■ du coi^Jel, en eullole; el s'il veoil l'espervler, il ■ tirera tout à »oy bellement la ligne ; et au laisser •I aller, la huyelle se bravollera des belles, et quant ■ l'espervler la verra, il viendra flactir enmy les • flans : ainsi sont prins les esperviers à la perche. ■ (Modus. fol. 82'.) Euloge, s. m. Eloge. (Oudin, Colgrave.) Eunuche, s. m. Eunuque. (Vontaigne, I, 3GS.) EnpatIc, adf. • Aloé eupatte. • (Fouilloux, Vénerie, fol. 84'.) Euphorbe, s. m. Herbe. (Oudin, Cotgrave.) Euphralse, s. f. Eufraise, sorte d'herbe. (Oud.) 1. Eur, s. m. Bord, du latin ara. (Voir Ohëg.) Joignant à Vear de la rivière. (G. Gutorf, f. ût^.J Dedeas baignoit une pucele, Dix damoieeles la servoieot ; S'or l'«ur de le foataioe eatoient. (US. 7989 '.f.CO' .) [C'est aussi le bord d'un objet : ■ Hauce l'escu, le • colp revoit. Partonopeus i flert moult droit Haut ■ l'a féru et bien l'asene En Veur desus parmi la - pêne. • (Part. v. 3259.]] 2. Eùr. [Intercalez Eur, heur, bonne Cortuiie, chance heureuse, du la'tin auourium: < Eiirs, ser- ■ virs et tnlens Me porront eocor valoir. ■ (Couci, XII.) — < Por ce m'est vis qu'aura n'est rien, Grant > ne petit, ne mal ne bien. ■ (Partonopex, v. 4341.) 1. Eure. s. Nom de rivière. Nous lisons • Pim- > perniax d'Eure, > dans les Prov. à la suite des poét. MSS. av. 1300, IV, p. 1653. [Petite anguille péchée encore à l'embouchure de l'Ome et oe la Seine ; on en fait grand usage à Caen.] 2. Eure. [Ce mot est pour heure, dans Couci, V. 7558 ; à eure y signilie à propos. (Voy. Uecre.)] EVA - * ces d'un procès et autres actes enfermés dans un sac, sur lequel cette vértfloaiion étoit écrite. (Oud.) Evangeliste. s. m. [■ Et ceste chose Tust li • encomencemenz de ses miracles, si cum dist li ■ ewangelisles. ■ (S' Bernard, p. 553.) — • Evan- ■ gelistre, apostre, martyr et conTesseur, Por Jliesu • Crit sofTrirent de la mort la presseur. • (Rutebeuf, p. 136.)] C'ëtoit le conseiller qui tenoit l'inventaire d'un procès, pendant nue le rapporteur lisoil les pièces (Cotgrave.) H dosignoit aussi celui qui, dans un scrutin, tiroit les billets où estoient écrits les noms des élus; dans une société où chacun, sui- vant les lois du sort, devoit Tabloyer, conter une histoire, les noms sont mis dans uiî vaisseau , puis tirés par Vevangeliste. [Nuits de Strapar. I, p. 261.) Cette Tormalilé étoit peut-être imitée des élections des magistrats d'une ville; ce qui tlt donner au docte • Pierre Bembo ctievalier de Rhode, ■ le titre . A'evangeliste des citoyens de Modene. » (Ibid. p. 5J On peut expliquer, en ce sens, Vevangelisie des Etats de Paris, en 1G14. (Voyez Etats de Quinet, pages 222 et 239.) EvangeUstre, adj. Evangeliste. Dieu tnesme dit à créature, Par les docteurs evangeliatres. Où il parole des rolDistres, Faictea ce qu'ilz voue diront ; Mais ne faictes ce qu'ilz feront. (E. Deach. f. 534 '.J [Le mot est au us. 7615, fol . 59 *.] Evangile, 8. /. Evangile*. Vérité". Promesse, parole''. Protestantisme". Etiquette'. * [Ce mot, aujourd'hui masculin, était du fémi- nin ; on avait pris le pluriel neutre pour un fémi- nin singulier delà premièredéclinaison.] . Evangile « dicle sur la teste. » (Kauchet, p. 166.) — . Saintes . evangilles. • (Saintré, p. 270.) On disoit en ce sens: l- . Je ne me soucie non plus de Vevangile que « de l'epilre, » c'est-à-dire pas plus de l'un que de l'autre. (Moyen de Parvenir, p. 110.) 2' ■ Evangile àe bois, > trictrac, damier qui ressemble il un évangëliaire, parce qu'il s'ouvre et se ferme de même. (Rabelais, 1. 1, p. 156.) * [> Sire tout n'est pas évangile Quanque Vendit . aval la vile. - (Rose, v. 12181.)] 1* . Vray comme l'évangile. > (Rab. t.lV, p. 165.) 2* > Secours aussi infaillible que Vevangile, ■ promis pai' Mansfeld, suivant ses propres paroles, a la ville de Gertruvdembei^, assiégée. (Histoire de M'deThou, liv. CV.) 3* • Ne pasdireeiianfft/e. ■ ne pas dire la vérité. S «h. Farce, p. 21 ; Rabelais, t. 1, p. 74; Oudin.) chancelier de France, en 1412, dit ■ en plein « conseil royal, au chancelierd'Acquilaine, maistre ■ JeandeNeel, qu'il ne disoit pas évangile, et ■ celui-ci luy reponditqu'il mentoit parsesdenls. ■ (Monslrelel, vol. I, fol. ^63^) 4' < Mentir comme l'evanfri/e, • dans un sens ironique; peut-être dire la vérité: Touchant nmours qu'il blaBonnoil, Et dea titres que leur dounoit, Il mentoit comme Vevangile. (Fauleet Amourt, p. S9A.} B- EVA *' Parole, promesse, dans Rabelais, t. IV, p. 8. " Les protestants se vantant que leur ooctrine étoit celle de Vevangile, le mot évangile signiQoit le protestantisme, dans le langage des huguenots. (Voyez H. Estienoe et Apol. pour Hérodote, p. 419.) ' Etiquette mise sur les sacs contenant les pièces d'un procès, et sur lequel estoit inscrite la veriflca* tion faite par le commissaire que l'on appeloit evangeliste. • Laformed'evangeliserle procez, si • estrevan{7i2eappelléeuReceduIe qui doit eâtre ■ consignée au dehors du sac. ■ (Boutetller, Somme Rurale, page 688.) Evanoler, v. Dispsroltre, s'éloigner, s'éclipser*. S'évanouir, se pâmer'. [Voir Esvahoïb.] * [• Quand if urent fini lur diz. De mes otz sunt • il evaniz. ■ (Edouard le Confessear, v. 3777.)] Jésus ainsi etuanui* s'est de lÀ. ^777 Marwt, f. 188.) - Wss'esvanouirent. • (Chron. S' Denis, 1, f. 20 *.) On lit, dans le laiin de Rigord, evaniierunt. De l'ost, par nuit, a'eMvanui. (Ph. Uotuke», p. S80.J • Esvanouit de la compagnie. ■ (Rab. IV, p. 281.) — •> Convoitise est la racine de tous maux, laquelle aucuns appetans esvanouirent de la for. > (Hons- trelet, I, fol. 55'.) - ■ S'esvanouyt en telle manière <■ que onques Galaad ne sceut qu'il devint. > [Lanc. du Lac, t. III, fol. 71 '.) On disoit couleur esvanouie, pour couleur pas- sée. (Oudin.) 'Tant a du vis seignté que tôt est enatUi, (Part. ilA *./ La reaplendeuT de ses beautei m'estonne, Ravit mon cœur, de sa gracs epamèe, U'ivanoiant de son lustre enOûné. (L. Coron, f. 19^.} Son doux parler ax'esvanoayl, (Fotlei Am, f. S09.J Evantall, s. m. [Voir Estantail.] • Evantail de • cave, ' soupirail. • Nu) ne peut avoir dalles sor- • tantes sur le pavé, en la ville, et forabours, pri- ■ vées, ne ouvertures, de caves, autres que evantail ■ à droit plomb, sans entrer sur le pavé. > (Coût, de Nantes, C. G. Il, p. 794.) Evantillon, s. m. Diminutif d'éventail. cheveux gredillex en menus crespillons, Des lephira Kracieux lea deux evantillon». Bi^. d* H. IMI. 1. 1, F*r 141. Evantrement, s. m. Action d'éventrer. (Honet.) Evaporai!, s. m. Evaporalion. (Oudin, Cotgr.) Evaquellé, atij. Il faut lire enuauellé, à qui l'oa a passé un anneau dans le nez (voyez EnAnifELâ.) • Pourceaux trouvez es dits maretsetcommu- • nautez, ils sont confisquez toutes fois que les > dits pourceaux ne soient trouvez evaquelle% au . groin. . [Coût, de Hesdin, C. G. II, p. 889.) Evasé, ad}. Dégingandé. ■ Un maintien de ■ femme évasée. > (Coquill. p. 28.) Evasement, ». m. Ouverture d'un vaisseau trop évasé. (Oudin, Cotgr.) Evaser, tf. Faire écrouler". S'écrouler*. Esquiver *^. EVE — 127 - EVI ^ Dérober la base et le fondement à quelque mur, tour ou autre bâtiment, pour le saper. (Gotgrave.) * Ce mot s'est dit aussi pour s*écrouler, s*ébouler. « Il faut qu'il y fasse contremur, de certaine espes- • seur, afin que le fondement du dit mur ne s'eva%e, m par defaute de fermeté de terre joignante. » (Gr. Goût, de Fr. II, p. 252, d'après une Ord. de 1485.) ^Oq lit au sujet de plusieurs requêtes que le duc de Bourgogne lit au roi Louis XI, qui ne les voulut point accorder : « auxquelles requesles le roy evasa^ « sans respondre. • (Monstr. f. 102 ^.) Evasion, s. /. Subterfuge, défaite : Je (kis doubles conclusions, Je treuve tant d^évasionsy B'escriptures en parchemin. (E. Desch, f, 373 ^,] Voyez le Blason des Faulces amours, p. 279. Evasiver, v. Ce mot, dans le patois de Beau ne en Bourgogne^ signifie âter les extrémités des bran- ches de la vigne qui pousse, ce qu*on appelle dans l'Auxerrois essoumacher. Eve. [Intercalez Eve^ eau; dans Roland la forme est ewe (v. 2225, v. 2465) ; dans Partonopex on lit e\)e'rose (v. 10660.)] Eve, adj. Mouillé. (Oudin, Gotgrave.) Evendiquer, v. Revendiquer. (Oudin, Gotgr.) Evénement, s. m. Réussite, bon succès : Les remèdes que je tante, Demeurent sans événement. (Malherbe, V, p. liS,) Evenir, v. Avenir. (Rymer, 1. 1, p. 50, an. 1259.) On y lit evenoit. Everdomer, v. Tirer le suc d'une herbe. (Oud.) Evergondément, adv. Impudemment, sans ^ver^fogne. « Evergondément d'une haulte voix « disoit telles paroUes. » (Al. Ghart. Espér. p. 266.) Everole, s. f. Pustule, bubon. Un râteau mal rangé, pour ses dents, paroissoit. Où le chancre, et la rouiUe, en monceaux s'amassoit : Dont pour lors je connus, grondant quelques paroles, Qu'expert il en sçavoit crever ses everole». Regnkr. Satyre, X, page 73. On dit evrole en Anjou. Everseor, s. m. Destructeur. (Oudin, Gotgr.) Eversion, z. f. Renversement, ruine. (Gotgr.) . {« Eli6 trouvera, oans les histoires, destructions de * « maisons, eversions de royaumes et deseigneu- • ries. * (Âmyot, de la Guriosité, 10.)] Evertir, v. Renverser, ruiner. (Gotgrave.) Evertoement . adv. Vigoureusement. (Rob. Estienne, Gotgrave.) Evesché, s. f. Dans Monslrelet, f. 89 *" : « Fonda • Tabbaye de S. Michel sur le fleuve de Meuse, et • Yeve^qué de Verdun. > (Chron. S. Denis, t. I, fol. 94.) [La forme est evesqué aux lois de Guil- laume, 1. Au Testament de Jean de Meung« 597, on lit : « Tu devroies congnoistre les clers de Veves- « chié^ Liquel ont bon engin, liquel Tout empes- « cbié. »] Evesqae, s. m. Evoque \ Abbé". Prêtre, pon- tife^ Sainte ^[« Assez i ad evesques et abés » (v. 3667 de Roland.) On disait encore pour coadjuteur « evesque « compain > (Gloss. cité par D. G. sous Coepiaco- pus) ; dans la Satire Ménippée Tevesque portatif est un evesque in parlibus.] ^11 s*est dit aussi des abbés : « Hébert evesque de • S. Pol, Thibaut evesque de S** Golombe. • (Chron. de S. Denis, 1, f. 260.) On lit dans Suger : • Herber- « tus abbas S** Petrivivi Senonensis^ et Theobaldus « abbas S"* Colombœ Senonensis. » — L'abbé de Vezelai est aussi appelé - Vevesque de Verselles. » (Ibid.) — « Vevesque de S. Denis en France. * (La Salade, fol. 26 *.) Voyez ce qui est dit des abbés qui ont eu le titre d évéque. (Préface de D. Mabillon , page 406.) ^ Prêtre des Juifs. (Hist. des Trois Maries, p. 59.) Ge nom est donné à Joseph d'Arimathie, dans Perc. vol. IV, fol. 128 *»; aux pontifes de tous les païens, dans nos anciens mystères. [Dans Joinville, le sens est iman : « Le soudanc qui estoit joenes et legiers « s'enfuit en la tour que il avoit fet faire, avec trois « de ses evesques qui avoient mangié avec li. » (Joinville, de Wailly, éd. de 1867, 245.)] ''La S'* Vierge est désignée par le titre A'avesque, dans l'Hist. des Trois Mar. en vers, us. p. 285. !• • Evesque des champs, donnant la bénédiction « avec les pieds aux passans. » (Rab. t. V, Pron. p. i2 ; Oudin, Dict. et Gur. fr.) C'est-à-dire pendu. 2» « Devenir ^"evesque moine • (Pasquier, Rech. p. 745) ou « meunier. • (Oudin.) 2p Au temps passé du siècle d*or, Grosse de bois, evesque dCor. Maintenant changent les lois Crosse d'or, evesque de bois. litet. de Nrr«n, dans D. 0. I, âS9. Evesquiet. [Intercalez Evesquiet, évêché, dans Froissart, XV, 239 : « Celle evesquiet est la plus « noble et la mieux revenant de toute Angleterre, »] Eveugle, adj. Aveugle. « Son courage luy est « eveugle. » (Doctrin. de Sap. fol. 36 '.) Eviction, s. f. [Aépossession d'une chose acquise de bonne foi. • Et ferons quant que loiaul « vandeor puent faire ne doivent an toute cause « d'evicion. » (Bibl. des Gharles, 4* série, II, 466, xin* s.)] « Action d' éviction^ si comme d'appeller « aucun duquel on auroit acheté l'héritage, que « depuis l'achapt seroit empescbé, et l'acheteur « demanderoit son garant, avoir le doit, par ce:ie « action, supposé que le vendeur ne l'eust pron.is « à garantir. » (Bout. Som. Rur. p. 155.) Evidentement, adv. Evidemment. (Rabelais, t. IV, Nouv. Prol. p. 30.) Evidure, s. f. Echancrure. (Oudin.) Evlré, adj. Sans vigueur. « Touts éfilez, touts « evire%, touts énervez, et flétris. » (Rabelais, III, page 36 ) Eviron, adv. Environ, à l'entour. .... Droit au Ueu U tire Taviron, Ou labouroit, n*ha guères, evivon. (Cl. Marot, p. 5SS.) Eviscerep, v. Arracher les entrailles. (Gotgr.) EXC -i * [• Qui veulx âe cinquante hommes si faire ■ ctiaplement Contre trois cents ou plus en armes « excellent. . (Guescl. 19098.)] — - Vers excellent < en beauté , et en débordement. • (Mont. t. IW, p. 370.) — • Le roy, par sa souveraineté, peut a ses - officiers donner nomein;c/;ertï,conimechevalier, > président, maistre des comptes et autres sembla- ■ blés, ce que les autres seigneurs ne peuvent faire, • parce qu'il n'est pas convenable qu'ils sedemon- ( Irent pareils à leur souverain seigneur. • (Gr. Goût, de France, !iv. T, p. 16.) • Excellent est une epithèle d'éloge , dans une ballade adressée par Eust. Descbamps (fol. 214*) à on prince qui n'est désigné que par ces mots ■ excellant prince ' ; mais il parolt f\\i' excellent étoit déjà devenu un litre d'honneur en 1443, Mons- Irelet, 11, fol. 203'', parlant de la trêve entre la France et l'Angleterre, traite le roi de France de • très excellent prince , • et le roi d'Angleterre seulement de ■ très haut et très puissant prince. • L'évéque de Liège, dans le même historien, en 1430 (fol. 61'), donne au duc de Bourgogne ces titres: ■ Très noble et très puissant prince vostre très ■ excellente uetsoawe. > Haximilien Sforza, duc de Milan en 1512, est qualifié < excellente personne > (Lett. de Louis XIl, t. III, p. 284) > et très illustre ■ duc et excellence. » (Ibid. p. 305.) Le roi d'Ara- gon, qui a le titre de majesté, est aussi nommé excellence [\b\à. p. 293], et le duc de Hilan, écrivant à l'archiduchesse, en 1512, l'appelle • très haute, ■ Mks eou^llente , et très puissante princesse, et ■ très honorée dame et cousine. • [Ibid. p. 303.) Excellentement, adv. Supérieurement. < La ■ fut bon chevalier, et moult excellentement se . combattit. . (Froiss. I, p. 257.) — [On lit au t. III. p. 281, de redit. Kervyn : • Et brisiereot les cloces ■ qui estoient excellentement bonnes. >] ElKceUeDtime, adj. ■ Bravime esprit, sur tous ■ excellentime. ■ [î. Du Bellay, fol. 508 ''.) Excellentissime , aij. L'usage de ce titre n'avoit point encore passé en deçà des monls, non !»lu& que cii\\i\A'éminentissi',ne, du temps de Balzac. Socrate Chrétien, t. II, p. 249.) Exceller, v. Surpasser. Sully, parlant à Henri IV de plusieurs grands rois: > Vous;les avez excelle'^ • en plusieurs choses. • [Tome X, p. 248.) Soit celle bouche ou Bonspire une baleine Qui lee odeurs des Arabes excelte. {Du Bellay, f. 51 *.) Excelse, adj. au fém. Haute, sublime : L'eûxelte magnitude De théologie. ('Crétin, p. 11.) Excentriquer, v. Tirer du centre. (Oudia.) ExcepcloD, s. (. Moyens de défense opposés au demandeur. • Nous traiclerons de deffences que li • deffendieres doit mettre avant contre cheli qui • demande, lesquelles deffences li clerc appellent ■ exceptions. ■ (Beauman. p. 36.) Voyez le chapitre Vil qui traite des exceptions. (Ib. p. 44.) — « Excep- • fions dilatoires, ei exceptions peremptoires. > (Id. p. 44.) — ■ Exception de Uacedonien. > (Grand ►- EXC Coût, de France, liv. III, p. 344.) — . Exception au • hrefe abatre, > défense opposée à un litre: ■ Si > corne par vice trouvé en la brefe, si come fU ■ rasoureea lieu suspecte, ou si le hrefe ne fuit ■ unques enselé de nostre Beale. - [Britton, Loix d'Angleterre, fol. 122^.)— « Exception de père • vif. • proposée par le marchand, le receveur ou fermier qui revient contre son marché ou son traité, en alléguant qu'il éloit sous la puissance de son père. Cet abus fut réformé en 14C2. (Ord. des ducs de Bretagne, foi. 314 *.) Excepcloner, v. User de l'exception. (Britton* Loix d'Angleterre, fol. 275.) Excepté. [Intercalez Excep/e, sauf, hormis: • Un frère de l'ordre de S. Augustin, nommé frère t Bichart, respondi audit Courdaut. en disant: ■ Tu es un mauvais ribautde ce que tu dis... Leouel < Courdaut courroucié lui respondi telles paroles: > Vous y meniez, excepté cbappellenie. > (ii. 155, p. 70, an. 1 400.) C'est à-dire sauf le respect dû aux clercs.] Excepter, v. Excéder*. Percevoir". * • Clotaire voyant l'injure faite à son fils, se mit > aux champs, et de telle ardeur de courage, ven- • gea son H Is qu'il ne laissa entre les Saxes homme > vivant qui exceptast le hault de son espée. > (Hist. de In Toison d'Or, vol. I, fol. 60".) ' • Sans aucune chose excepter sur les babilaos • de ce pays ci. » (Jouvencel, fol. 31 •.) Excepteur. [Intercalez Excepteur, dans la Péni- tence d'Adam (ks. fol. 2 *) : > Certes en ce se moos- ■ treroit Dieu, qui est vray juge, excepteur de ■ personnes. •] Elxcequteur, s. m. Exécuteur, au hs. 7615, I, fol. Itl '. [Le Livre de Justice, 20, donne^swcufor, el Beaumanoir (VI, 4), execuiteres.] Excequtlon, s. /. Exécution faite par des be- deaux ou sergeus. (Ord. 1. 1, fol. 71.) VoirEiteonon. Excerser. [Intercalez Excerser, gouverner, dansFroissart, ul, 214: < Dartevelle a hien parlé ■ et par grande expérience el est dignes de gouver- ■ ncr et excerser le pa'is de Flandres. >] Excersls. [Intercalez Excersis, gonverneur, dans Froiss. XlV, 287 : -Il mandoit le duc comme < duc excersis de la duchié d'Aquitaine. *] Excerslté. [Intercalez Excerslté, au reg. de Corbie,13, an. 1511, fol. 112: • Parquoy plusieurs • desdits confrères se sont retardez et relardent de ■ Vexcersité dudit joeu de l'arcq à main. ■] Exeerter. [Intercalez Excerter, essarter, au reg. JJ. 138, p. 97, an. 1389 :• JeanPoiachonestaDt • allé en un pré qui estoit à Thomas Frapilly < père de sa femme, pour lui aider à excerter..... • le dit pré. •] Excès, >. m. Violences'. Accès". *[• On dit que exc^ n'est corrigé que par Au^, • c'est à dire que oultrage ne se corrige fors que > par oultrage. > [Uénagier, I, 9.)] — ■ Exen de EXC -1 ■ main non garnie. • (Cotgr.) — • Demande en cas « A'excès. * (Arrest. Amor. p. 203.) "• Excès de fle^Tes, • pour accès de fièvre. (Leltres de Louis XII, l. IV, p. 181.) — - Excez de ■ flebvre quarle. • (Brant. Duels, p. 39.) On dit aire par voie d'accès, de l'élection des papes ; on dîsojt autrefois « voye à'excès. > — ■ On ppocede- - roit à l'élection par scrutin, et ensuite parla voye • A'excit. • (Mém. de Villeroy, t. VU, p. 257.) Excessif, adi. Riche, somptueux. > N'y avoit si « meschante morveuse qui ne les (habits) fasse « faire plus excessifs. • (Arr. Amor. p. 287.) — (On lit aans Deschamps, Administr. de l'hostel du prince: ■ Où serviteurs ot en grande habondance, ■ Qui gaiges ont excessis sanz raison. •] Excesston, s. f. Excès. > La char est la granl - convoitise d'aler aux biches ; pourquoy il avient ■ que, pour la grantexcessiond y exercer les biches • pour la voulenté de la char, il devient si pasme, • et3inonpuissant,queleleuleprent, etdevoure. > (Hodus, fol. 70'.) Excessivement, adv. On lit au contrat de mariage de Gilbert de Chabannes avec Catheriae de Bourbon, en 1484: • Ou casque ledit de Chaban- ■ nés allast de vie à trespas, sans hoirs masies,.... > les fliles qui viendront du dit mariage luy succe- ■ deront en tous ses biens, et seront ses héritières, « et n'en pourra instituer d'autres, ne autres arces- ■ sifemënf disposer de ses dits biens aa préjudice ■ des dites filles. • (Godefr. Observ. sur Ch. VIII.) Excesstveté, s. f. Excès, abus. [> L'exposant « avoit confessé avoir pries par excessiveté de vin ■ lesdites choses. » {JJ. 91, p. 47-i, an. 1362.)] Voy. Cotgr. et Ord. des ducs de Bret. fol. 205*. Nous trouvons • excessiveté d'escripture. • (Etats des Offi. du duc de Bourg, p. 306.) — « Uexcessiveté • desrançous. > (Hém. deBell.etdeSillery, p-iOl.) ExctaoUer. [intercalez Exchoiter, hériter, au reg. JJ. 179, p. 42, an. 1427 : - Hem qu'ilz puissent ■ exchoiter et succéder les ungs es autres, et avoir • les biens, exchoile et succession quelconque les « ungs des autres par droit de succession et hoir- ■ rené à eulx appartenans. »] Elxcision, s. /". Tuerie. (Oudin.) Excitateur, adj. Instigateur. (Monet.) Excitatif. (Cotgrave.) Excitation, s. /'.Action d'exciter(Monet, Cotgr.) Exciter. [Intercalez Exciter, dans Deschamps: € Et puis querez jousies et les bouhours Et excitez ■ tous excès en nature. > Au xni* siècle, on lit diins Théophilus : ■ Si l'ont li deable escilé. •] Exclamasse, s. f. Cri, clameur publique. (Bout. Som. Rur. p. 627. 765 et 845 ; Froiss. Poës. p. 110.) Voir ESCUMASSE. Exclame [Intercalez Exclame, rumeur défa- vorable, dans Froissart, XIV, 64: > Le roy avoit ■ accueilli Bethisach en grans hayne pour Vexclame • crueux et la famé diverse qui couroit sur luy. » Oa lit eeelame dans Eust. Deschamps, fol. 566'.] i- EXD Exclamer, v. Crier, s'écrier. Voir Oudin. Colgr.; Rabel. t. III. p. iOI ; Des Ace. Bigar. p. 26; Contes de Des Perriers, t. II, p. 181 ; Mont. 1. 1, p. 548. ExcogttatioQ, s. f. Pensée. (Oudin. Cotgrave.) [• Le suppliant et feu Guillaume, dit le Flamment • buvoient à un escot.... sans niUIe rancuer ou « mauvaise excogitation. " [JJ.96,p.323, an.l364.)] Excogiter, v. Penser, imaginer. (Cotg.) > Hotz • enflez, du tout inusitez.excopilea. > (Des Accords, Bigar., préface, p. 4.) Excoriation. [Intercalez Excoriation, maladie, au reg. JJ. i74, p. 42. an. 1427 : > Icellui Jacques < fut surprins d'une très griefve maladie, nommée « excoriation ou autrement, et pour avoir et trouver • garison d'icelle feust alez en la ville de Bourges. >] Excorilingullatinisez , adj. Vers où l'on écorche la langue laiine. <■ Vers excoiHlinguiiatini- • xez. ' (Des Accords, Bigar. f. 150'.) Excrément de la terre. Cette expression a été censurée par Balzac. (Socr. Chret. II, p. 258.) Excremental, adj. Qui appartient aux excré- ments. (Oudin.) Excressance. [Intercalez Excressance , ex- croissance, dans Moudeville. 101': • Excressances, • poireaus, verrues. •] Excroissant, partie. Croissant. « Fruits ■ excroissa)ts en leurs héritages. ■ {Coût. Gén. t. II, page 471.) Excrueier, ti. Tourmenter. [Oud., Cotgr.) Excusablement, adv. D'une façon excusable. (Mont. t. 111. p. 21.) Excusance. [Intercalez Excusance, excuse, dans rilisl. de Liège, II, 447, an 1424 : < Que en • che n'y ael nulle detrianche ne excusaoche. > On lit escusance, dans Perceforest, III, f. 52 ''.] Excusation, s. f. Excuse, aux Ordon. ID, 671 ; aux Chroniques de S' Denis, III, f. 13. Excuse. [Intercalez Excuse, dans les Cent Nou- velles (96') : ■ Le curé en sa défense et excuse parla ■ en bref et dit. •] Excuser, v. Excuser *. Epargner ". [V. Esccsea.] * « Si tel s'excuse qui s'accuse. • (Cotgrave.) ■ Benx filz, se tu puez escliHpcr L^çierement d'un encombner, Hais qu'il le doive auques coster, Délivre t'en, sans demorer ; Excuseur, s. m. Qui excuse, qui vous défend en justice. [■ Car il n'avoit nul excuseur Ne bon ■ amy ne procureur Qui pour li dire mot osast De > paour d'avoir eschec et mast. > (Le livre du Bon Jehan, v. 2712 )1 Voyez Procès verbal de la Coût. deBourb.,C. G., t. m, p. 1226. Ex Diu (par les). Par les yeux de Dieu. Far lea ex Diu, tait il, tu ganblea A compains ; ce n'est mie fable ; Nous avons, pour bacon, deable Grant, et bLdex, et centrerait : Si m'ait Dix, ci a mfti ptait. {MS. 7989', f. 90'.) EXE — ISÎ - EXE Exécrabllité , s. f. Horreur , exéeration. « Vexécrabilité de son meffait. » (Hist. de la Tois. d'Or, vol. Il, fol. 25.) Exécré, partie. Exécrable. (Baîf, f. 68 ^) Exécrer, v. Avoir en exécration, délester. (Cotg.j Executep,^v. Terme de barreau \ Terme d'ar- tillerie, servir une pièce °. ^ [Saisir les biens d'un débileur pour les vendre 6ar autorité de justice.] Voyez Oudin, Cur. fr. A [onstr. 1, f. 102*». « Les déclara ....estre exécutez ; « et leurs biens confisquez. » « Biens exécutez, > Jour biens arrêlés, saisis par Texeculeur. (Gr. Cool. e Fr. liv. 11, p. 130.) — « Le mort exécute le vif. » (Cotgrave.) « Le mort exécute le vif, non è contra ; « c'est à dire que les héritiers du créancier peuvent, « de plein vol, faire exécuter le debteur du dcffunt « ...mais le créancier. Ses héritiers ne peuvent < de plein sauU faire ej^^t^u^^r les héritiers du dit « debteur. » (Coût, de Clermont, N. C. N. II, 885',) ^ « Que je tisse venir mes Suisses, pour exécuter « les canons. » (Mém. de Bassomp.lll, 78.) « J'avois « quarante pièces de canon qui faisoient une « belle musique,lesquelsfurentfortbienea;é(;u^é2. > (Ibid. p. 450.) Executeresse, s. f. Celle qui exécute. « Ne « tentez Dieu, ne son executeresse fortune. » (Mém. d'Ol. de la Marche, liv. 1, p. 291.) Exécuteur, s. m. 1** Sergent exécuteur^ appelé aussi exploiteur, qui exécute les biens des débiteurs pour le créancier. (Laurière, Gloss. du Dr. fr.) — TT Bourreau : « Exécuteur des hautes œuvres. » (Des Accords, Bigar. liv. IV, f. 23.) « Le redouté, et « périlleux exécuteur de sentence criminelle. » (La Jaille, Champ de Bat. f. 41 '.) Le roy des ribaulx si se faict, toutes fois que le roy va d'ost en ost, ou en chevauchée, appeller Y exécuteur des sen- tences, et commandemens des mareschaux, et de leurs prevosts. » (Bout. Som. rur. p. 898.) — • En droit canon, « V exécuteur estoit proprement un commissaire nommé par le pape pour faire mettre à exécution l'expectative, ou survivance qu'il avoit accordée d'un bénéfice. • (Gloss. à la suite des Arr. d'Amour.) — [Le cas sujet était exe- cuitereSy dans Beaumanoir, t. VI, fol. 4: « Ou il le demande comme execuiteres par le reson de testament. « Au cas régime, on trouve essecutor (Livre de Justice, 20) : « Enten que lesletres doivent estre monstres à Vessecutor. »] Execution, s. f. [Action d'exécuter : < Ainçois doivent tout li jugement estre mis à execussion sans délai. > (Beaumanoir, Vil, 12.)] Expressions remarquables : i* « Qui est d'exécution^ ou de testament. » — Nulle vaisselementé d'argent blanche, qui soit de exécution, ou testament... ordonnée pour vendre, et pour le dit testament accomplir, ne soit vendue à nul. » (Ord. t. II, p. 86.) 2o « Cas de simple exécution. » — « Cas de des- confiture et quand aucun n'a nuls autres biens, fors ceux qui sont mis à éxecution; mais cas de < simple exécution est dit, quand aucuns biens « restent à celuy qui est exécuté, par dessus les < biens qui sont exécutez, et prias. » (Gr. Goût, de France, liv. II, p. 129.) S"" « Execution parée. » Exécution de biens solennelle. « Des personnes privées qui vendent « leurs biens sub hastaf et par exécution parée, ea « vertu d'autorisation de la loy. » (N. C. G. t. L page 614 >».) 4* « Mis à exécution, • exécuté, mis à mort. • Quant les huyt chevaliers prisonniers ouyrent ce, « ilz eurent grant paour d'estre mis à exécution. » (Percef. IV, f. 43 »».) [« Se par le plaisir et conseil 4e « plusieurs alast,ils euissentesté tous mis à execun « tion. * (Froissart, XV, 341.)] Exécutoire , adj. Qui emporte exécution. « Actes exécutoires. • (Crétin, p. 133.) Dont glaive executoUt Gaigne, et obtient triumphe de Victoire. (Id, p. i96,) Exemplairement, adv. [« Et en tirer exem- « plairement la punition de leurs offenses. » (GaV- loix, V, 29.)] Exemplarité, s. f. Exemple. «< Bienheureux tu « seras renommé si, par Vexemplarité d'autruy, tu « te remets à plus modestes termes. » (Peregr. d'Amour, fol. 15*».) Exemple, s. Exemple, avertissement ^. Exem- plaire ■. ^ [Voir EssAMPLB.] « Exemple toute évidente. » (Dialogue de Tahureau, p. 90.) « Belles exemples. • (Honstrelet, 1, fol. 4 ^.) Ph. Mouskes emploie ce mot pour exemple propre à corriger, en parlant du soulèvement des peuples d'Acre et de Sur contre l'empereur, vers 1242, et du roi qui fut élu à sa place : Dont revint novieles, et exemples, Que U ospitaux, et li temples, Li soudofer, et U baron, Avoient entr* œiis fait uns roi. (Mouskes, p. 849.J [« Pour donner plus grant exemple à ses gens « que point ne s'aherdesissent avoech le bastart « Henri. » (Froissart, VII, 281.) " Copie d'un livre, dans le Roman de Godefroy d*Alençon, us. du R. n** 7554 ; copie d*un acte, dans la Ghron. de S* Denis, 1. 1, p. 123. Exempler, v. Donner exemple. Au pronominal, le sens est prendre exemple : Encor doit uns roys regarder Au bien commun, sur toute chose, Et qu*en tout bien son corps dispose. Pour exempler tous ses subjets. (E, Desch. f. 3i3*.) .... Les deussent ressembler, Et par exemples exempler A leur grant renom, et fflolre ; Mais je les voy dissembier. (Und. f. 77 *.) « Justice doit estre loyale, et non pas épargner, « ne foible, ne fort, par quoy tous si exemplient. » (Froissart, liv. IV, p. 16Î.) .... Gœrs qui se veut emploiier. Se doit de lui exemplaiier. (Froiss. poës. p, SO K) [« Je voel un j^t tenir le pourpos 4le proeoe EXI — 134 - EXO « qui seroit marchande. ■ (Ibid. p. 56.) L'action exercitoire et inslitoire « si est » encore « le droit « que ont contre les raaislres les varletz qui font, « et exercent les besongnes de leurs maistres en « marchandise faisant, soit parterre, ou par mer. » (Ibid. p. 387.) Exfruit. [Intercalez ExfruU, usufruit, jouis- sance : « Item les exfruis des jardins prisiés a qua- « rente solz. • (JJ. 47, p. 98, an. 1310.) — « Jehan « le Marois delaisseroit au suppliant la propriété « d'icelles terres, réservé à lui l'exfruit sa vie « durant seulement. » (JJ. 161, p. 251, an. 1410.)] Exherber, v. Oter Therbe. (Oudin et Cotgrave.) Exherlte, s. f. Terre tenue franchement, ne devant que Taide au quatre cas, mise en opposition avec la terre qui est assujettie au service. « Se « aucuns des bourgeois de la ville (de Verdun « en 1275), et de la franchise devant dit eehan- « geoient, par mariage, ou par héritage, aucune « exherite par toute ma terre, il la peut tenir, et « porter comme la soue; mais si la terre est de ser- « vice, il en rendra le service que la terre doibt. » (La Thaumass. Coût, de Berry, p. 104.) Exhiber, v. Donner, accorder^. Offrir, présen- ter, montrer*. ^[« En lieu d*amours tant de fois exhibées, de « tant d'onneurs et d'umbles révérences. » (Chas- telain.)] « Amour est une chose facile, qui ^exhibe « à tous, et ne se dénie à personne; hommes, et « femmes, jeunes, et vieuls peuvent avoir, et « prendre amour, et n'y a personne qui s'en « excuse. » (Tri. de la N. Dame, fol. 224 **.) * « Exhibons nous comme ministres de Dieu en « toute chasteté. » (Tri. de la Noble Dame, fol. 45.) « Tous ceux qui s*exibent à longuement parler « avec jeunes femmes, et à les regarder à peine « pourront éviter les péchez de la chair. » (Id. f. 43 *».) L'auteur de Tllistoire de la Toison d'Or dit à Médée que Jason enlève, après qu'elle lui a livré la toison : « le périlleux regard de luy à toy, et de toy àluy, « qui te fait, non seulement habandonner père et « pays, mais te contraint, par l'aveuglement de ta « furieuse concupiscence, de exhiber \e royaulme. ■ (Fol. 8*) De là on disoit exhiber, pour ce qu'on appelle aujourd'hui produire le titre de sa préten- tion. (Rab. 1. 1, p. 24.) [Il signine aussi se présenter en justice : « Le duc ne pot pas bonnement Soy « exiber présentement Contre cil qui nourry l'avoit « Et aidé en son bon droit. » (Liv. du Bon Jehan, vers 1745.)] Exhibeur, s. m. Qui montre. (Jacq. Cuer, ms. page 227.) Exhiiarer, v. Réjouir, divertir. (Oudin, Cotgr.) Exhorrible, adj. Horrible : « Avec ses exhor- « ribles piles, et dards, lesquels proprement res- « sembloient aux grosses poutres sur lesquelles « sont les ponts de Nantes. » (Rab. t. IV, p. 149.) Exigé, part. Tourmenté, persécuté. « Olivier « Clisson connestable emprisonné, et exigé par le « duc de Bretagne, espié, blessé, et outragé par « messire Pierre de Craon. » (Du Tillet, Rec. des Rois de Fr. p. 278.) Exigence. [• Et est à supposer que depuis ils « ont esté punis selon V exigence du piteux cas. » (Louis XI, 98* nouv.)] Exigende, s. Arrêt, saisie, séquestre. (Britton, Loix d'Anglet. fol 5 ^) Exigeur, s. m. Qui exige : Advisez tous toutes gens de pratiques, Marchans d'argent, exigeura de finance. Qui en estes devenus ydropiques : Purgier vous fault, vivre par ordonnance. (De$ch. 33i.) Exiguer, t;. Faire le partage des bêtes baillées à moitié ou à cheptel. (Voyez Laur. Gloss. du Dr. fr. et l'éditeur du Nouv. Coût. Gén. 1. 1, p. 849.) Exil. [Intercalez Exil^ comme essil^ au registre JJ. 160, page 399, an. 1406 : « Demi cent de tuile, « deux faisseaux à*exiL ■] Exllement. s. m. Exil, bannissement. (Oudin.) Exiliez, adj. Captif, prisonnier. (Lanc. du Lac> t. H, folio 9 «.) Exlmer, t;. Exempter. (Oudin et Cotgrave.) Exinanitlon, s. f. Evanouissement, inanition. (Oudin et Cotgrave.) Exinete.rOn lit au registre JJ. 164, page 356, an. 1310 : « Comme le varlet du suppliant feust aie « aux champs... pour couper un poy de branches « en une haye ou espine... pour eulx esbatre et < ester exinete^ afln de faire une haye pour prenre « un lièvre. '] Existé, adj. Exercé. On a dit de champions : « Moult puissans de corps, et bien existe%^ et « esprouvez aux armes. » (Monstr. 1, f. 15 •.) Exlstlmatlon, s. /. Estimation. « Pour con- « noistre par existimation ce que avoit cousté. > (Joinville, p. 105.) Exlstimé, adj. Estimé. (Cotgrave.) Exitlal, adj. Ruineux, pernicieux. (Oud. Cotgr.) Exlture, s. f. Issue, sortie, ouverture. (Oudin.) « Vexiture de la braguette. » (Rabelais, 1. 1, p. 42.) « Uexiture de Teaue. • (Id. t. V, p. 20.) Exolne. [Intercalez Exoine, comme essoine : « Doublant que icellui Bromon ne tuast lesuppliant « ou mist en exoine de son corps. » (JJ. 187, p. 148, an. 1455.)] Exolner. [Intercalez Exoiner^ mettre en danger de mort : « Le suppliant voyant et doubtant qu*elle « ne le mehaignast ou exoinustàix corps. >(JJ. 182, p. 136, an. 1453.)] Exolutlon , 8. f. Acquittement , payement. (Oudin et Cotgrave.) Exorable, adj. Qu'on peut fléchir. Dieux dont les loix pour nous doivent estre adorables, Est ce ainsi que j'ay cru vous trouver exorables f Th. Corn. Cumiiui. Mie III, m. i. Exorbitance, s. f. Enormité. (Oadio.) EXP — 136 - EXP Expertise, s. f. Expérience , exercice. (Oudin el Colgr.) — ■ Expertise d'armes. » (Brant. Duels, p. i04 et 288.) — [On lit dans Montaigne, II , 87 : « On y requeroit auUrefois une expertise bellique « plus universelle. »] Expiable, adj. Qu'on peut expier. (Oudin.) Expilé, adj. Pilé, foulé. (Oudin et Colgrave.) Expillation, s. f. « Par expillation, se distin- # gue le maléfice ; car expillation est tolllr de force « à autruy son heritaige : ce crime eslplusa pugnir « par la loy civille, que n'est simple lârrecin. » (Hisl. de la Tois. d'Or, vol. Il, fol. 129 ^) Expiré, part. Détruit, anéanti, perdu : Se ce n*est sens, ou grant chevalerie, Ghastel, ou lieu de grant auctorité, Le demourant ne dure fors à vie. Que tout ne soit à la mort expiré, [E. Desch. f, S52^.J Expirer, v. Respirer^. Exhaler*. ^ - La tour fut toute enflambée, et à cause des « tapisseries, où le feu se mist, la fumée fut si « grande, ne pouvant expirer, qu'on fut en doubte « que rempereur ne fust étouffé. « (Mém. Du Bell, liv. YllI, fol. 271 \) • De ceste amour proprement, Homs mortel ne porroit dire Le pris, le douls seulement^ La grant valeur qu*eUe expire ; Car le vray amant fait rire Du cuer très joyeusement. (Modus, foL 333 ^.) De là « expirer sa vie. » Charles le Bien Aimé , « VI* du nom, lequel siexpira savieensonhostelde « S. Pol. » (Monstr. 11, p. 2.) -— [Le sens figuré est aiix Ord. Vil, 546 : « Li povoir du lieutenant du « bailli expirera. »] Explaider, v. Plaider : A SoUnghehen voirai à explaider Car ne les voel pas traïr : bien lor dit en devant. Poet. MSS. av. 1300, t. IV. p. i349. Explanade, s. f. Esplanade. (Oudin et Cotgr.) Explaner, v. Aplanir. (Oudin et Cotgrave.) Explaiider, t;. Bafouer. « Estant leur ruse « découverte, furent explaudez d'un chascun. » (Pasquier, Rech. liv. 111, p. 296.) Explettement, s. Exécution juridique: « Les « contraignirent senz dclay, par retenue de corps, « et explettemens de leurs biens à faire paix. » (Ordonnances, t. III, p. 139.) Expiez, s* m. Terme de pratique, aux Ordonn. 1. 1, 8!0. Voyez-en les différentes espèces, dans Lau- rière, Gloss. du Dr. fr. sous Exploict. Explicablement, adv. En expliquant, en détail. « Avons occasion, liberté, et science de tout « dire explicablement. « (Moyen de Parven. p. 280.) Explicateur, s. m. Qui explique , qui expose. (Oudin et Cotgrave.) Explicit. Terme de paléographie ; mot indiquant que Touvrage ms. est -achevé : « Explicit la plaidoi- « rie de la rose et de la violette, et de tous aullres « trettiesen devant nommés. » (Froiss. Poës. p. 436.) Exploit, s. m. Exploitation, exécution. [Voir EsPLoiT.] — • Cependant toujours procedoil le « prince sur le fouage : lequel s'il eust été mis à « exploit, eust valu, par an, douze cent mille francsr, « pour payer seulement sur chacun feu un franc; « le fort portant le foible. » (Froiss. liv. I, p Sfê.) Exploiteur, s. et adj. Qui exploite. (Ooâin.} Dans la Coutume d'Anjou, c'est le moissonneur qui doit la corvée dite exploit. Exploittable, adj. Qui peut être exécuté, saisi. (Oudin.) Explorateur, s. m. Espion^. Découvreur". ^ Voyez Nicot, Oudin et Cotgrave. « Ses espies, et « explorateurs. » (Perceforest, vol. I, fol. 29"*.) ■ « Pour voir Testât de l'osl, et le bien savoift il « envoya .cccc combattans ^xp/ora^^ut*8 qui avoient « délibéré de mettre en un lieu leur embusclie, et « envoyer aucuns courreurs devant. » (Juven. des Ursins, Histoire de Charles VI, p. 282.) ExpIort'\tion, s. f. Examen, recherche. (Oud.) Explorer, v. Observer, reconnaître, découvrir. (Oudin et Cotgrave.) Expoliateur, s. m. Qui dépouille. (Oudin.) Expolier, v. Dépouiller. (Oudin et Cotgrave.) Exposer, v. Etablir. « Quant Dieu nostre sire « flst homme, il le fist à sa semblance, et à lasimî- « litude du monde, car il flst les cielz, es qoelz il « créa sept planettes, pour le gouvernement des « cTioses qui sont dessoubz leurs cercles, et en œ « cours celestiel exposa quatre élémens, chacun de « deux qualitez. » (Modus, fol. 209M — [Le setis de courir un péril est dans Gerson, Hist. litt. de la France, t. XXIV, p. 377 : « nobles et vailtaos « chevaliers, ne vous oubliez pas en ceste matière, « exposez vous en bataille volontiers et de cuer. >] Exposeur, s. m. Qui expose, qui explique. (Oudin et Cotgrave.) Exposition. [On lit dansBormans, Homélies de S* Grégoire : «La detée et exposition des alqnan- « tes est recontée par lo notarié davant lo ipoble. > De même dans la Rose (v. 6638): « Onques si nûMe « vision N'ot si vile exposicion. »] Expostulation, s. f. Reproches, plaintes. • Le « seigneur de Granvelle alors, après avoir tafit « quelque expostulation de ce qui se faisoit contre « leducdeSavoye, asseura le d. de Velly, que « l'empereur, non obstant, persistoit en sa pro- « messe. » (Mém. Du Bell. liv. V, fol. 146^) 1. Exprès, adj. [Nettement exprimé, précis: a El (Héloïse) li manda par lettre expresse (à Abe- « lard). » (Rose, v. 8854.) — « Bien sçàvoit te joor- « née expresse. » (Froissart, VIII, 210.)] 2. Exprès (par), adv. Exprès. Par exprès a ce sens dans Saintré, p. 496. Voy. TAm. Ressnsc. 355. Expressé, par^ Oppressé, affligé. « Expresse « de corps. » (Coût, de Norm. en vers, us. fol. 95 "*.) On lit « malade » dans la même disposition du Gr. Coût, de Norm. fol. 197 *». EXQ - 137 - EXT Expresser, v. Exprimer, expliquer ^. Presser, serrer ■. ^ [« Dis sous de Paris ^vecquesla rente qui deseur • esl expressée. • (Ch. de 1292, au Cart. de S» Jean de Loudun.) " U Florentin, a srant meschié Purent, car il n'orent repos, Et si souifroient les grans cops ; Et cilz par dehors les expressent. Et des assaus fere ne cessent. (MS, 68i2, f. 77 «.; Expression. [Intercalez Expression, exaction, dans Froissart (Vlil, 59) : « Toutes plaintes, grieftés, « expressions que ses fils ou si offlscyer avoienl « fait. ■] Exprez (à mots), express, adv. Exactement , au pied de la lettre : Celuy qui donna le soufflet, Fuist bien tost à mots exprèz, [Vill Rep. Franc, p. i7.J Exprimer, v. Déprimer, dégrader. On a dit du roi Charles V: • Il na permis à fortune exprimer • sa dignité, car, en despil d'elle , il est congneu « roy, s'est maintenu roy, et a conservé , en son « adversité, la dignité de roy. » (Hist. de la Toison d'Or, vol. 1, fol. 117.) Exprisier. [Intercalez Exprisier^ estimer à sa juste valeur: « 11 cousterent tant au ducd'Angoque « on ne le poroil pas nombrer ne exprisier. » (Froissart, X, 304.) De même dans Jean de Gondé (1. 1, 4) : « Ossi ne puel nus esprisier Bon conseil, « tant est de grans pris. »] Exprpbation, s. f. Reproche. (Nicot et Cotgr.) Expugnable, adj. Qui peut être forcé. (Oudin.) Expugnateur, s. m. Vainqueur, conquérant. (Cotgrave.) Expugnation, 8. f. Attaque, prise de ville, conquête. (Monet.) Ëxpugnative, s. f. Qui défend » qui repousse. « Montargis avoit, de toute ancienneté, baillage « royal, et estoit ville principale du pays, première « expugnative des Anglois. » (Coût. Gen. I, p. 938.) Expugner, t;. Combattre , prendre de force, vaincre. (Oudin, Gotgrave.) Expulsé, part. Epuisé. (Rab. t. lll, prol. p. 16.) Expulsement, s. m. Expulsion. (Littl. f. 96^.) Expulseur, s. m. et adj. Qui chasse. (Oudin.) Expultrlce, adj. au f. Qui pousse, qui chasse. « Les Pythagoriciens n'usoienl point de poisson, à • cause qu'il excite plus l'acte vénérien, que la « chair ; d'autant que la semence qui en provient « en est plus aiguë, et piquante, dont elle sollicite « plus la vertu expnltrice. » (Bouchet, Serées, I, page 231 .) Exquerre, v. Rechercher. [« Furent les lieux « visitez et exquis^ tant que ledit file fu trouvé. • (JJ. 107, p. 244, an. 1375.)] Or luy faut vertu enquenre. Et grâce de Dieu exquerre. (Al. Char t. p. 384.) « Hensongeables couleurs par luy exquises. « (Monstrelet, vol. I, fol. 199'.) VI. Tant que partout est la monnoye exquise, [Desch. 259 K) [Il signifie encore extorqué : « El s'aucune chose « en estoit, ce seroient sentences particulières, « exquises par iceulx demandeurs par inductioas» « manasses et autrement. » (Gartulaire de Lagny, an. 1471.)] Exquisement, adv. D'une manière recherchée. (Oud., Cotgr.) [« Toutes sortes de viandes -^xgiti- « sèment accoustrées. » (Amyot, Lucullus, 82.)] Exquisitement, d*une manière exquise. (Rabelais, t. V, p. 181.) Exsiccatlon, s. f. Dessèchement. (Oudin.) Exstenclller. [Intercalez Exstenciller, meu- bler, au registre JJ. 198, page 457, an. 1467: « Le « suppliant avoit mis frayé et despendu de grans et « sumptueux deniers., à fa:s/^;2d//ericellui prieuré « de linge, lits, vaicelle. • On lit aussi au registre de Corbie, 13, an. 1512, f. 151 : • A esté accordé à « dampt Robert Dubos qu*il pust faire faire à ses « despens de toules choses ung molin ù vent,.... et « icellui molin exstenciller. »] Exteusé. [Intercalez Extensé, tendu, bandé : « Là estoient chil archier d'Engleterre leui^s ars « tous extensés^ et ne traioient point. » (Froissart, L VII, p. 390.)] Extension, s. Action d*élendre. Voyez Hist. de Beauvais, par un bénédictin, p. 279, an. 1182: « A « Vextension adecertes des draps, les pendouers « doivent eslre fichés à terre par esgal hautaige: « et quiconque des pandouers ou des pendans « draps ou des choses appendanl aura fait forfa- « chon. > Dans le latin: « Ad exlensionem quoque « pannorum peditoria sequali altitudine in terra « affigi debent, et quicumque de penditoriis vel de « pannificio appendentibus fore factum fecerit. » Extensoire, s. m. Protocole de notaire. « Vou- • Ions que les prothocoles, extensoires des notaires, « ....soudain advenue la mort.... d'iceux, seront.... « relirez par les bailes des lieux... desquels voulons • que soit fait , par noslre clavaire , inventaire « contenant la description des instrumens qui se « retrouveront dans les d. prothocoles, et exten- « soires; lesquels inventaires voulons estre remis « dans nos archifs, à celle fin qu'on y puisse avoir « tousjours recours. » (Goût. deBueil, N. G. G. t. Il, page 1242'.) Extepleuroté,s. f. Etat de ce qui est extérieur. (Oudin, Gotgrave.) Exteriopé, adj. au f. Extérieure. (Rabelais, I, prologue, p. 41.) Extermination, s. f. Destruction. « Vaincus à « toute extermination. » (Triomphe des IX Preux, p. 162.) [« Ils se desfeirent eulx mesmes, cuidans - bien pour tout certain que leur païs fut arrivé à « son extermination dernière. »] Exterminé, adj. Affligé, consterné. « Revestus « de longz habilz de couleur basannée, en face « triste, et exterminée, ou vray dueil, ou par arti- « fice de fumée sepulchrine. • (Alector, p. 7 *».) 18 EXT -li Exterminer, v. Perdre, détruire*. Bannir'. Exclure*. * [• Eisfli alterronl les Normanz Les orgoillos, • les sorquidaiiz, B seient tuil exterminé, Chacié < del païs e oslé. • (Benoit, II, 144t».)] " « L'a fail bannir, et exterminer du pays. » (Pasq. Rech. liv. V. p. «5.) ° Une femme dit de l'injustice des hommes, à l'égard des femmes: ■ La Kature ne nous a ■ exterminées de tous actes vertueux, et louables, • non plus que les hommes. ■ [Pasq. Honof. 113.) Exterrir, v. Epouvanter, effrayer. (Histoire du Théâtre fr. t. Il, p. 394.) Extingulsbment, s. m. Extinction. (Tenur. de Littleton, fol. 69 ".) Extirper, v. Chasser. Son dict maistre ainsi l'avoit pipée, Et csulement de chei lui crtirpée. (Fuifeu, 92.) Extiture, s. f. Existence. (Oudin, Colgrave.) Extollable, aij. Digne d'être exalté. (Crét. 270.) Extollé, paWic. Elevé (C. Marot, p. -148,) Extollence, s. f. Hauteur, vanité. ■ Nous > demeurons en la vertu de magnanimité, sans ■ £j;Jof/en(?e, et sans orgueil. » (Hist. de la Toison d'Or, vol. II, fol. 204,) Extoller, v. Exalter, rehausser. Plusieurs fortune extolle, et après a'eslianore, Les payer en maonoye. (Crétin, p. iS9.] Par sa yerlu ba la France cxtollce. (C. Marot, 448.} . Toujours doit le prince extoller son honneur, • sans molester, ne faire tort à ses subjels, ne à « autre. " (Percef. V, foi. 73^) • Qui est ce qui ne ■ loue incontinent ce fait, qui ne l'approuve, qui . ne l'ex/oi/e à son pouvoir^ • iL'Am. ressuscité, page 173.) Extorquer, v. Rétorquer, . 11 appartient aux ■ prélats, et aux princes, corriger et pugiiir les < malfaicieurs ; car autrement les meffails des ■ pécheurs pourroient estre extorquez es dits prin- ■ ces et prélats, comme fut le péché des enfans ■ d'Hely, le souverain prestre, rétorqué en leur . père. • (Hist. de ta Toison d'ur, II, i«5 \) — [Le sens actuel est aux Ord. Xll, 521 : . Li dits ouvriers • pour plus extorquer l'argent des privez et des < estranges. >] Extorqueur, adj. Qui extorque. (Colgrave.) ExtorsioD, s. f. Tort, action d'extorquer. Mais l'en ne verra ja tant laire D'abus, d'excès, d'eiclorcione. Comme l'en tait aux cours degliseB. (E. Detch. 5S3.} ■ N'est pas dcffendu que un su bget, et serviteur ■ ne se puisse complaindre de sa dame ; ains est ' permis de droict, quand elle le griefve, ou luy - faict extorsion. • (Arr. Amor. p. 141.) Extorture, s. f. Extorsion. (Contredits deSon- gecreux, fol. 176 ■,) Extraction, s. A. [Voyez E&tbacion. Dans Bau- doin de Sebourg (iV, 47»), on lit : • Un chevalier de • Franche, de haute estration. • Dans Mondeville, >- EXT fol. 35. on lit: > L'extraction des choses qui sont • entre les leivres des plaies outre nature. ■] Extralct, s. m. Registre*. Attrait". [Il signifie encore billet : • Lequel tira de son aloiere ou gipe* - ciere ung extraict par lequel il lui demandoit G4 • solz. ■ (JJ. 176, p. 640, an. 1448.)] * Registre abrégé, registre des coutumes, on extrait qu'en donnoit le grefner. L'ancienne forme (l'éclaircir les questions de droit consistoit h assem- hier la communauté ou les anciens, et à demander quel avoit été l'usage observé de tout temps, suivant la coutume du lieu ; la réponse du plus grand nom- bre de celte multitude, qu'on appeloit • tourbe, ■ faisoit la loi. Voyez ce qui est rapporté, dans le Coût. Gén., sur celte matière ancienne de foire preuve, sur l'abolition qui en a été ordonnée, et sur l'usage qui a succédé, consistant à faire preuve • par Vexlrait du livre coustumier du greffe du • lieu. ■ comme parle Bout. Som. rur. p. 6. - Par • extraict. • (Coût, de Langres, C. G. 1. 1, p. 159.) • L'extraict des registres des coustumes. ■ (Couî. de Sentis, ibid. ;:â6.j - LVxfratcf des coustumes. ■ (Coût, de Montfort l'Amaury, ibid. p. 283.] - L'mc- ■ traict du cayer, ou registre des coustumes. • (Coût, de Sentis, ibid. p. 3.^5.) " • L'extraict des yeux, ou de parler, » regards et discours attrayans des femmes qui séduisent tes amants. [Contes ae Des Perriers, t. li, p. 145.) Extraire, v. (Voy. Estbaibe.) La forme extraire est dans Perceforesl, au sens de tirer la vérité de quelqu'un: . Adonc l'ermite vint bas, et dist à • l'escuyer ce qu'il avoit peu extraire du chevalier, • et que de son fait ne povoil avoir autre chose. • (t. m, fol. 7v) Extranetser, v. Aliéner. [Oudin et Colgrave.) Extraordinaire , adj. Terme de pratique. < Autrefois à Rome les peines ont esté légitimes et • ordinaires: c'est à dire qu'elles estoient ordon- • nées, et constituées par les loix, en manière que " les juges les dévoient adjuger par leur sentence, <■ et d'icelle n'y avoit appel ; mais maintenant elles > sont presque toutes arbitraires, aussi les pour- ■ suites des crimes sont appellées extraordinaire», • parce qu'on n'y observe les anciennes formes qui - estoieut gardées à Rome. • (Bout. Som. rur. 183.) Extravagance, s. f. Digression. • Vêla la des- ■ cription de la renommée ville de Orbe qui a esté ■ icy mise par forme de digression ; après laquelle • extravagance, faut retourner à nostre propos. > (Rom. d'Alector, fol. 136'.) Extravagant, adj. Ecarté, détourné. <■ Fardes • chemins extravagans que des paisans lui mon- ■ trèrent. • (Mém. de Bassomp. IV, p. 9.) Extravagation, s. f. Extravagance. (Oudin.) Extrayeur, s. m. Abréviateur, qui fait des extraits. (Oudin.) De IJi, ■ extrayeur de procez. • (Colgrave.) Extrême, s. m. Extrémité. Bouteiller, dans son testament, dit: ■ Si qae en l'extrême 6e ctll» mort. EXU — 139 - EYR « reanemi d'enfer ne puisse avoir pouvoir de moy • tenter. » (Som. rur. p. 874.) On disoit de même: • jusqu'à X extrême de sa vie » (Tri. des IX Preux, page !3l •*) ; « A Vextreme de leurs instrumens de I guerre, » au point d'en manquer. (Ibid. p. 320.) Extrême, adj. Excessif. « Vinrent au dauphin, « qui avoit passé la première extrême angoisse, et « luy demandèrent cornent il se sentoit. » (Percef. IV, fol. 31 •.) Dans les Vig. de Charles VII , II, 171, « sur six très beaux chevaux extresmes^ » le sens est extrêmement beaux. Extremiser, v. Administrer les derniers sacre- ments. C'est le sens du mot en Picardie. (Du Canë:e, sous Extremizare.) Extrémité, s. /. Bout, fln. [« Car ce sunt deus « extrémités Que richece et mendicité. » (Rose, ^. 11467.)] — « Vous nous obligerez à toute extre- « mité • (Mém. de Sully, t. II, p. 316), c'est-à-dire extrêmement. Extrinsequement , adv. Extérieurement. distinguée de « justice en « eyre^ ; justice en appel (bancde la reine), distincte de la justice ambulatoire (erre, voyage). Eyrer, V. [Tenir les assises ambulatoires, fait sur eyre , comme le français erre (iler) a donné errer. (Brilt. Loix d'Angl. fol. 8».)] FAB F. [• Fnousreiidijoieau monde; i'arquoiiious . fuisaiemestuit monde (purs); Se nostre créance • fust ferme. Qui chascuu jour devient enrerme. ■ (SeneHance de l'A B C ; Jubinal, II. p. 377.)] Fa. [Noie de musique : • De la note dn premier • monloieut dusqu'en lesol fa. ■ (Bat. des VHArls.lJ Faauté. [Féaulé, lien gcnéral de fidélité qui unissait le aujel et le souverain. Klle différait de la fiance, un des services féodaux : ■ Doveol audit ■ duxde Bergoigne faire faauté et Icijée de ces . quatre chaatia us. ■ (Preuves do l'Hist. de Bour- gogne, II, p. 15^ an. 124-2.)j Fabal, aiij. Qui appartient aux fèves. (Cotgr.) Fabe. [Intercalez Fabe, fève , au reg. JJ. 190, p. lOG, ;:n. 1460: ■ Certain jeu, nommé à las fabes 1 elii une salliere du fust. >] Fabelet, 8. m. Pelit conle; c'est le diminutif de fable : .... Vous voel chî A conler Un fabelet. (US.WH9\fol. 339'.) Fable, s. f. Fable*. Récit mensonger, men- songe*. Discours, faconde". * On lit dans S. Bernard (uâ. p. 302) : • Junst 11 • oroille de [laves et de noveles et de totes celés < choses c'oyseuses sont • ; dans le lalin : • Jejuuet ■ auris nequiler pruricns a fabulis et riimoribus et • qucccumque otiosa sunt. • On entendoit par/iib/e ou ya^/tfiK, non-seulement les fables, mais aussi les contes. Fabliau, dit Faucliet, . est un conte fait . h plaisir, comme une nouvelle meslée de fables. • ou volontiers îi la fin il y a quetqu'intei'pretalion . morale. • (Faueh. Lang. et Poës. fr. p. 96.) •[On litdansTliomiisde Canlorbéry, 102: -Et € quant levez esloit li sainz huem de la table, . N'aveilcureùoïrdechançun ne de fable îieàe • uule autre chose, s'ele ne fust verable. •] De là les expressions suivantes : 1° . Tenir à fable, ■ regarder comme une plai- santerie, comme nu jeu. [Parlonopex, v. 308.] Des chevaliei-s ayant tiré ù la longue paille fi qui mar- cberoit à une expédition, et le sort étant tombé sur l'un d'eux, ce qui donna lieu à de grands éclats de rire, ce chevalier • ne le tint à fahle, mais s'ap- FAB • pareilla, et monta lantost à <^ev3l, et partit. ■ (Froissarl, liv. 1. p. 409.) 2° n Faire fable de quelque cliose » : Le temps est que de U parole Du povre, tant aoll véritable. Se moquent maint, et ea font fable. (Deich. p. S8S \} 3' ■ Torner à /"uA/f? lesdits ■ de quelqu'un, re- garder ses discours comme des contes ii dormir debout, (ms. 6715, t. 1, fol. 109*.) 4° ■ Une fable attire l'autre, • une histoire, un conte, en attire un autre. (Pasq. Honoph. p. 23.) 5* En graot verilBï, el /■nWe*. (MS.lGiS.n.f.iSSKj <^ [• Ne VOUS tenrai jii longue fable Du leu plesant • etdelilable. • (Rose, v, lil9.)j Fableau, Fabliau. [Conte en vers : • Seigneur • ceste cbançons ne muet pas de fabliax, Mais de < chevalerie, d'amours et ae cenâbiax. > (Siixons, 11.) — ■ Chansonnclte, mos, fableaux Pour gaaigner > tes bons morceaux. • (llist. litt. de la France, t. XXIV, p. li'J.) — « Par cest ftabel poez savofr, ■ Molt sont fcmes de grant savoir. • (Fabl. et Contes anc. IV, 187.)] Fableor, s m. Qui conte ou qui compose des fables. Le cas sujet est /'ab/ierres, aux Fabl. us. de S. Germain, fol. 5'. On y lit encore /ïa&oierfg; Da Cange, sous Fabuto, nous donne le cas régime: . Un roi un fableor avoit A qui déduire souloil. • Fablor, Fabuler, v. Faii-e des contes, babil- ler* S'entretenir, converser". "[Voyez la Chron. des ducs de Normandie, t. I, p. 312, V. 7411 ; le Roman de Rou , v. 4988.] — • Mes chères cl gracieuses dames, la fable racontée • le soir précédent, par nostre sœur Eritrée, m'a . rendu le courage si honteux, qu'elle m'a quasi ■ diverty de fabloyer ce soir icy. ■ (Strapar. t. I, p. 263.) — • A tous ceulx qui dévotement, et à jun ■ sans /"rtb/er, ne sans bouler l'ung l'autre, cent ■ jours de pardon. » (J. de Paris, sous Gh. VI, 138.) " • Fahuloient ensemble. ■ (Chron. S. Den. t. I, fol. 23.5 '>.) On lit dans Suger, confabularentur. Fabltiux, adj. Fabuleux. (Fauch. Lang. etpoés. fran^taise, p. 48.) Fabrc, s. m. Artisan, du latin fabrum. [Voir FAG - 141 — FAG i^sna. Fabre et Favre subsistent comme noms de Camille.] 1* Artisan, ouvrier travaillant avec le marteau. Fevre convient, je n'en doubt mie, Pour tous ors, pour charpenterie. Pour faire tout mondain ouvrage. (E. Desch, fol, 79 *.) 2* Maréchal. Or fàult aler aux charrons ; Au fevt'e les chevaux ferrer. (Id, fol. 500 ^,) 3» Serrurier. En Flandres, on appelle encore les «rruriers fevres. (V. gloss. de Marot, au mot Fevre.) 4'* Coutelier. (Voyez la table des Métiers de Paris, s. de Hesnière.) 5* Taillandier. Bon fevre qui fait clou, et ferre, Et tous oultieulx pour charpenter. (fd. fol. 356 *.J 6* Charpentier. On a dit en parlant de Jesus- Vhrist « qu'il voulut eslre réputé fils de povre, père •• Josef, un povre fevre. » (Hist. de la Toison d'Or, ^vol. I, fol. J3.) — [C'est encore Touvrier chargé ^'entretenir la chaudière, dans les salines.] Proverbes : io < Marteleits de fevres. » (Prov. à la suite des Poët. av. 1300, t. IV, p. 1651.) 2* • En forgeant devient on fabrice. • (Percef. vol. IV, f. 137.] On lit dans Colgrave : « En forgeant « on devient fehvre. » Fabricateur, s. m. (Cotgrave.) Fabrice, s. f. Revenu d'une église. [« I^a fabrice « de la parroisse de Maille. • (JJ. 20f, p. 183, an. 1476.)] Selon Ménage, il faut dire la fabrique: c'est comme on parle à Paris; fabrice est de pro- vince. C*étoit pourtant autrefois le véritable mot. (Rem. sur la lang. fr. p. 313.) Fabriceur. [Intercalez Fabriceur^ membre de Tadministration ou fabrique d'une église : « Jehan « Mareschal fabrisseur de la paroisse de Maille. » (JJ. 201, p. 183, an. 1476.) Pins bas: fabriceur de ladit paroisse. — Au reg. JJ. 198, p. 215« an. 1461, on lit : « Jehan Pinart procureur et fabriqueur de la « paroisse de la Revestizon. »] — « Si on ne sçavoit « sur qui faire pourveoir les enfans, comme s'ils « avoienl esté jectez, et exposez, les gens de la « parroisse où ils sont trouvez, leur doivent faire « pourvoyance, par les Ihresoriers, et fabriqueurs « d'icelle, et y doivent estre contrai nets par justice. » CCout deBrel. C.G.II, p. 785.)— «Mesouvientqu'il « fut dit, n'y a pas longtemps, au fabriqueur Ae « nostre paroisse qui amassoit pour les ladres: « Monsieur mon amy, je ne veux rien bailler pour « les ladres, car on dit que les plus riches de la « ville le sont. » (Bouchot, Serées, III, p. 292.) Fabril, adj. Ce qui appartient au forgeron. (Oudin et Cotgrave.) Fabuler. Voir Fabler, 2. Fabuloslté, s. f. Fiction. (Oudin.) Façade, adj. Qui a une façade. (Oudin.) Façauté. [Intercalez Façauté, bel air, pres- tance» dans Froissart (X, 211) : < Tout chil qui le < veoient le prisoient et honouroient pour la façauté « de lui. »] Face, s. f. Face, visage. [« Aval la face (Feau) « lui est clere coulée. » (Roncisvals, 48.) — De même dans Couci, XI : « Dame, mar vi le clair vis et la « face Ou rose et lis florisseut chascun jour. »] Le peuple prononce /iac/ie, en Normandie. Nous lisons» dans Crétin, « fâche venuste > pour belle face, beau visage (p. 226). Expressions : 1* « Montrer face d'estre joyeulx. » (Am. ressusc. page 430.) 2* « Juger selon la face. » Les juges « doivent < loyaument ju^er les fluls des hommes, et ne « doivent mie jugier selon la face^ ains doivent « rendre loyal jugement. » (Ord. I, p. 263.) 3'' « Dire en face. • (Contin. de la Chron. lat. de Nangis, an. 1329, p. 92^) 4" « Trouver à sa face^ » trouver en face. « Moult « suis joyeulx de vous avoir trouvée à ma face, en « ce pays. • (Perceforest, vol. V, fol. 56 '.) 5*» •» Marier en face de S** Eglise. • (Du Gange, sous fades ecclesiœ.) 6o « Face d'abbé. » Visage enluminé, dans Henry Estienne, Apol. d'Hérod. p. 357. 70 « Face de grand turc, » le derrière. (Oud. Cur. fr.; Des Ace. escr. fol. 31*».) 8° [« Do prime face, • de prime abord, dans Frois- sart, éd. Kervyn, XI, 44 ; XIII, 38.] Facecie. s. f. Plaisanterie, farce, comédie. (Cl. Marot, p. 242.) Facende. [Intercalez Facende, métairie, au Roman d'Alexandre (Du Cange, 111, 217 *•) : • Riches « d'avoir et de facendes. » Comparez l'espagnol hacienda. A Marseille on dit fâcherie , d'après Du Cange sous Facheria. Voyez aussi le Mercure d'oc- tobre 1735, p. 2225.] Facené. [Façonné, dans Girart de Rossillon, V. 4355: « Il voit sur le lombiau, imaiges enlevées « De partie senestre, moult très bien facettées. •] Faces, s. pi. Partie du harnois d'un cheval. Desor un palefroi norrois, Dont les règnes erent d'orfrois : La cheveciere ert bien orrée : Un fevre i mist une jornée, Qui flst les faceSf et les serres. (Blanch. fol. il! ^.) Facescieux, adj. Facétieux. (Faifcii, p. 11.) Facet, s. m. Alphabet dont on fait usage pour les enfans, selon Oudin et Cotgrave. Ils se trompent. C'est le titre d'un livre ainsi appelé du nom de son auteur, et dont il est parlé dans Rabelais, I, p. 86, et dans la Bibl. de la Croix du Maine, p. 189. 1. Facete,s./*. Petit visage, aujourd'hui facette. Coume rose par desous lis Est sa facete. (Vat. n» f490, f. ii5 «.; 2. Facete , adj. Plaisant , gracieux. • Leur « doulce, et facete manière de parler. » (Nef des Fols, fol. 3'.) Fachart. [On lit au reg. JJ. 206, p. 570, an. I 1480 : < Le suppliant dist à icellui Gérard qu'il FAC - 142 — FAC « n'esloil que ung fachart. » Crétin, p. 145, donne fascharde, pour fâcheuse.] Fâche. [Terre en friche : « Le champart de trois « cent arpenz ou environ de terre, partie en fachôy « et partie coulturée. » (JJ. 62, p. 109, an. 1323.)] Facheors. [Intercalez Facheors , faucheurs , dans Girard de Viane, v. 2685.] Fâcher (se). [« La femme et le suppliant se « fâchèrent; elle rappela sanglant sourd et lui a rappella sanglante oraure. » (JJ. 138, page 4, an. 1389.)] Fâcheux, ddj. Fâché, chagrin ^. Difficile^. ^ Le c irdinal Mazarin appeloil facheiix, ceux qui « clabaudoient ■ contre son ministère. (Mém. du Gard, de Retz, t. II, liv. III, p. 304.) ■ - Fascheux à ferrer, » difficile à ferrer. (Gotgr.) [a Ils lenoient toujours leurs chevaux entravez, « tant ils estoienl fascheux et farouches. » (Mon- taigne, l, 365.)] « On dit aussy que Paracelse médecin « allemand a guery grand nombre de ladres, par le « moyen de Tor potable, combien qu'il soit fâcheux « à croire que Tor soit médicamenteux, et alimen- « teux. » (Bouchot, Serées, liv. lll, p. 292.) Fachon. [Intercalez Fachon, pour façon : « El * le mesaisierent de grant fachon. » (Froi. VII, 438.)] Fachuel, adj. Brut (?). Voir plus loin bois en fascheL Une pilote ai ci pendue, Grosse, pesante, et estendue;... Pileron a gros, et fachuel. (Fahl. de S. G. f. 43 *.) Faciade, s. /*. Prélude d'un ouvrage : « A la « faciade et front de ce discours. » (Fav. Th. d'hon. t. II, p. 1092.) Cotgrave donne Faciale. Faclendalre, s. et adj. Agent, négociateur^. Intrigant °. ^ Pasquicr parle des intrigues du connétable de Bourbon, qui envoya « Hurault évêque d'Autun, « l'un des principaux conseillers de son conseil, et « faciendaires, » porter des lettres au roi pour rassurer de sa lidélilé. (Recherches, p. 495.) « M" de « Bouillon, de la Trimoille, Lesdiguieres, du Plessis, « et \eurs faciendaires, lesquels sourdement contre « le roy... faisoient retentir leurs plaintes. » (Mém. de Sully, t. VI, p. 360.) — [« Je supplie le roi de « trouver bon que M. de Noyers envoie dès à pré- « f ^nt de Targent et un de ses faciendaires à « Aidres. » (Lel. de Richelieu, VII, 119, an. 1612.) ^ Le pape Pie II éloit « homme grand faciendaire, « ainsi qu'il avoit bien fait paroistre auparavant « qu'il fust appelle à cette grande, et souveraine « prelature. » (Pasq. Rech. liv. VI, p. 555.) Faciende, s. f. Affaire^. Expédition militaire". Intrigue, négociation^. ^ « Remascher en soy mesme ses faciendes. • (Dial. de Tahureau, p. 146.) « Nous, à ceste heure, - n'avons autre faciende que rendre coingnées « perdues. » (Rab. t. IV, prologue, p. 43.) ■ Sully dit au siège de Laon : « J'y ai déjà envoyé « pour le même effet plusieurs de ceux.... qui sont curieux comme vous de s'instruire en toutes sortes d'expéditions, et faciendes. > (Mém. n, 218.) ^ [« Si bien qu'il sçavent toutes vos faciendes et à Rome et à Madrid. • (Sat Mén. p. 91.)] — « Les pratiques, industries, et faciendes propres à vous acquérir les plus dociles, et diviser les plus obsti- nez de vos ennemis. • (Mém. de Sully, t. II, p. 9.) — « Il se résolut de s aprocher de Paris, à cause de plusieurs pratiques qui se faisoient de toutes parts, comme si les exploits militaires eussent quitté la place aux faciendes, et débats de parole. » (Id. t. II, p. 16.) Facilement, adv. Certainement, sans difficulté. Estre le premier de la Grèce, c'est facilement estre le premier du monde. » (Mont. Il, p. 768.) Facllisep, v. Rendre facile. On trouve faciliser, dans le Prince de Machiav. p. 32 et 39 ; faciliter est mis par Pasquier au rang des mots nouvelle- ment introduits. (Rech. p. 663.) Factilage, s. m. Toute récolte qui se fait à la faulx ou à la faucille : « Desdebas ki estoient entre « segneur Nicholon... l'abet et le couvent de « Bonne Espérance... des deux parties dou facittage « de ces terres. • (D. C. sous Facillatura.) Facinereux, adj. Méchant. « Gens facinereux « qui de très legier sont enclins à murmurer contre « les officiers dudit comte. » (Godefr. Observ. sur Charles VIII, p. 395.) Facinler. [Sorcier, au registre JJ. 187, p. 109, an. 1455 : « Le père des supplians venant de la ville de Riom... commença à crier aux supplians:... tuez ces ribaulx faciniers et facinieres. » — De même au registre JJ. 189, p. 87, an. 1456 : « Estoit commune renommée ou païs qu'icellui Jehan estoit sorcier et facinier. » J Façon. [!• Face, visage : « Oyng, dist-il, ton chief, et ta faceon levé. » (S. Bernard, 564.) — Eslevez de joye vos mains devant la fazon nostre seigneur, car il vient. » (Id. 530.) — Bien reco- gnut Bertran, quant il vit sa façon; Adont isnele- ment osla son chapperon. » (Guesclin, v. 13771.) — S** Manière, moyen, façon : « Escuz ont painz de diverses façons. » (Roncisvals, p. 132.) — € Elle trouva façon envers le dit roy Charles qu'il mit sus une grosse armée. » (Math, de Coucy, Hist. de Charles VII, p. 709.) — « Trouva fachon d'entrer « dedens le chasteau. • (J. Le Fev. de S. Remy, Hist. de Charles VI, p. 19.) — 3* Levier d'un char : Icellui Vincent print la façon ou petit levier du char. » (JJ. 176, p. 136, an. 1442.)] Remarquons les expressions suivantes : V « Façon de l'hommage, » action de rendre hommage « au seigneur baron « ou chastellain, à « cause des hominages liges, est due, pour cbam- « bellage, dix sols, et pour les hommages plains « cinq sols, pour chacun hommage; et est comprins < en ce le seel de la lettre de la façon du dit nom* « mage. • (Coût. Gén. Il, p. 582.) 2* « Gens de façon, » gens de valeur, d'impor- tance. « Au nombre des morts furent trouvez des FAD — 144 - FAE Pisan (Charles V, I, 18) : « Ils estoient richement « vesluz et esterez de toute chose , selon leur « faculté. »] Fade, adj. [1" Sans saveur : • Or s'il avient « qu'il soit malades Et truist toutes viandes fades. > (Rose. V. 5023.) — 2» Insipide et déplaisant : • Li « oil audui à ce malade, Ki erent mal, de culur « fade, » (Ed. le Confesseur, v. 2782.)] Et gémirez, En Taisant une chicre fade. (Path. Farce, p. 32.) Je me sens un petit fade. Et crains que ne soie malade. (Id. Testam. p. iiô.) Si garirent en la chité... Troi cens et chiunkante malades, Ki .XXX. ans orent esté fade. (MouskeSf f. S9i.) Vostre cueur tressault tant est fade. (Al. Chart.p. 188.) Le coeur me faut, Tant suis malade... Tout me tressant, Tant je suis fade. (Folles am. p. 33i.) • L'expérience journalière nous fait voir « plus grand nombre de femmes, maniaques, a furieuses, et fades d'amour, que non pas des a hommes. » (Mulad.d'Âm. p. 162.) Fadement, adv. D'une manière fade. (Colgr.) Fadese, s. f. Faiblesse^. Bagatelles fades". ^ Montaigne a dit des faiblesses inséparables de l'humanité: « Nature ayant voulu se reserver ces a légères marques de son authorilé inexpugnables « à nostre raison, et à la vertu sloïque, pour luy « apprendre sa mortalité, et nostre fadese. » (Mont. Ess. t. 11, p 25.) ° On a dit des vaines fictions amoureuses: « Tant « est creue ceste folie entre les hommes, que le « courtisan du jour d'huy, ou autre tel faisant estât « de servir les dames, ne sera estimé bien appris, « s'il ne sçait, en dechifranl par le menu ses fa- « dezes, songes et folles passions, se passionner à « l'italienne, souspirer à Tespagnolle, fraper à la m napolitaine, et prier à la mode de cour. » (Dial. deTahur. fol. i2-.) Fadct, adj. Diminutif de fade. Sa belc bouche tendreté, Bue je soloie baisier ; ui plus osloit vermeillcte. Que la rose d'un rosier ; Socf corn flor d'esglantier, Esloit une savorete ; Mes quant elc ne m*a mestier, Trop me semble mes fadete. (P. av. 1300 , IV, 1410.) Fadrin, s. m. Mousse. Yoy. Oudin et Cotgrave. Les fadrins qui sont les pages servans de la nave, saillirent au pallestarme, etvontà i'eguylle, ester les trois croix de nos iiaves. » (La Salade,?. 31*.) — Pilols, capilaine^^ nauchiers, fadrins^ hcspaliers, et matelots. » (Rab. IV, 2.) — « Nauchiers, fadrins et mousses. » (Ibid. p. 82.) — • Jcy, fadrin mon mignon : tiens bien que je face ung nœud gré- geois : ô le gentil mousse. » (Ibid. p. 91.) Fads, adj. au pi. Sot, ridicule, fat, du latin faiuus. [« Fat est un vocable de Languegoth ([Lan- « guedoc) et signifie non salle, sans sel, insipide, « fade. » (Rabelais, V, prol.)] — • De ces temps, les B « austruche ne peut porter. • (Brantôme, Cap Estr. t. I, p. 28.) Faé, adj. et part. Fait par les fées, par enchan- tement \ Enchanté*. Enchanteur^ Etrange"*. ^ • De ceste salle, et de sa beaulté, en a escrip « Parés le Frigien, qui semble mieulx estre cbo» « faée, que vérité royale. » (Triomp. des IX Preux page 270*».) — « Les autres disoient que c'estoit ni « homme faé.c^v il estoit asseuré a toutes heur • tes. » (Hist.deB. DuCuesclin,parMén. p. 299.) — On a nommé « damoiseau faé » un damoiseau qu étoit de telle nature qu'il n*y avoit qu'un seul che- valier qui pût lui donner la colée. (Perceforesl, IV, f. 122*.) • Sire chevalier, celluy ne doit point csln « de tout prisé qui onques ne trouva son maistre » car on le tient ainsi comme pour faée^ ne que d< « luy vient sa force, ains par enchantement. > (Ibid. vol.. V, fol. 62 ^) Ne vaut riens char d'omc, 8*el n'est faée. (Augig. 69 K) « Epce faée. ■ (Triomphe des IX Preux, 394 •.' — [- .roi le meslre dire qu'il (le cheval) tu faés. i (Aiol, V. lOiO.)] ^ [t Atant es vous Auberon le faé. » (Huon V. ^855.) De même au Roman de la Guerre de Trou (D. C. lu, 18i'): « Moût ont Jason entr'auls loë « Dien dient tos qu'il est faé. • — « Arlus rois de « faés. » (Brun de la Montagne, v. 3238.)] Et si estes chose faée, Des rheure que vous Custes née. (Bigne, fol. 54 ^.) " .M. CGC. XIII. l'année, Avaint mainte chose faée. (MS. 68iS, f. 83 ^.) Celés païennes gens faces. [Ibid. f. 75 ^.) [C'est le participe du verbe faer; le substanlî fée n'en est pas le féminin ; il a été fait sur le plu riel neutre fata^ pris pour un féminin singulier « El fu si cointe et si tifée; El resembloit déesse oi * fée. » (Rose, v. 3438.)] Fael. [Féal : « ^'ostre amée et nostre faeU « Adeline la mareschaude de Nevers. > (Cartulain de S* Etienne d'Auxerre, an. 1250.)] Faer, v. Enchanter, charmer^. Prédire". ^ Partonopex de Blois, ayant perdu son honnen et « s'amie, > ne peut mourir et exprime ainsi soi désespoir : Ad ans qui perdi Paradis, Ne Hst tel (>erte con ge fis ;... S'il fu chaciez, par sa foUe, Il enmcna o soi s*amie Cheant, levant, remandrai vis. Ne sui pas dignes de morir, Ainz doi toz jorz morant languir : Mors no velt pas longues durer, Ains selt as gens lor max faer : La moio ne doit si venir, Qu*onques ne s'en puisse partir. (fol. 143 \) " On lit, au sujet du nœud gordien coupé pa Alexandre : « Il avoit été dil. et faé par la répons « des Dieux. » (Tri. des IX Preux, p. 120'.) Faerle, s., f. Enchantement, œuvre de fée* FAG - *^ Merveille*. Contes de fées*'. Pays ou royaume des rées". " [• Tant voîl li eafes grans benulés, Que moiill « cuide eatre mesalés. Et cuide que soit faerie. • fParlonopex, v. 807.)] Hoiilt se nterveillent que puet eetre ; Ce lor sainble Mtre faerie. (UB. 1918, f. H7 <:} Hô ! qn'ert-ce ci ? *oici une faerie. (U. de la Martj.} Quant je voua vtri, si eni mUB, Qu0 IDA Tigneur sent esUiodre.... Et niB langue m'est loitt. Aussi qoe *e faerit He »emBt enlour. (Adam H Boçu», IV, p. iSOS.) > Je ne puis veoir yssue, ne entrée ou temple, ■ foi-s que ceste cy, et par ci ne peuit nul passer > qui ayme sa vie. s'il ne va en I air par faerie. > 'I^erceforest, vol. I. fol. 36*.) Dames portoyent dr*p d'or, orfaverie, I>e leurs besutM c'eetoit toute faerie. (}. itarot, 3».} 3^e d'amour fait tant gai Le «ler, que c'est faerie. (Vat. n* MS5, f. iGS KJ Les faicti d'amours sont oeuvres de faerie, Vng jour crojasana, l'autre fois en decoura. (Crét. 3S9.} " Comment l'une l'autre guermente, S'eatoil une droite faerïe. {Coquill. }>. iOO.J * Pluaieurs parlent de Guenart, Su lou, de l'asne, de renart. De faerie», et de aongea, De (antosmes, et de menaonBes. (G. Gwiari, f. 116 '•.J ^ . Me scauriez vous mener ou elle demeure? ' ï*ar ma Toy, sire, dist le meneslrier, nenny, car oîle demeure eu faerie. » (Percef. Il, fol. 85 '.) — C'est aussi la réunion des fecs: • Ou bois de Ber- sîllant en la forest fueillie Ou il y a souvent ir«pnir de faierie. • (Brun de la Honl. v. 1538.)] K^'a-et-le-ml (apprendre le). Fiiçon de parler C3 v^ivoque, pour faire, dons un sens obs(;ène. Aprenez le fa et le rai ; Bien vous montrerai l'eacriture. Tant que n'arei jamais cure D'autre art sçavoir, rors de compter. (E. Deich. 31i '.} W^afée, I. /. Grande quantité. (Oudin. Cur. fr. <* pour ^Ygnilier faire la femme d'importance. Qui tait aussi bien la faffée Que remme qui soit au pa^s. (Co hautes /oçrifi du pays de Liège. >] Fagost, s. m. [• Nus feniers ne puet ne ne doit I conporler ne faire conporter par la vile de Paris i- FAI ■ fagon se il ne sont vendus. - (Liv. des Met. 243.) C'est aussi un bâton du fagot: ■ Icellui Raulesson, ■ Tilz dudit maire qui lenoit en sa main un grant ■ /lïffo/. dist au suppliant qu'il relourneroit. • (JJ. 118, p. 74, an. 1380.)] — Il est souvent parlé dans nos coutumes des droits appartenant aux échevins qui taxoient le prix du vin et de la bière ; ils avoient •■ un lot de vin ou de bière, un pain biancq, une • Irenche de fromage et un fagot. • (Coût, du Ter- roir de Foucliy, N. C. G. 1. 1, p. 445 '.) Ce droit étoit appelé • droit de bourrée, • et la mesure du fagost étoit de neuf paulmes de tour, dans la Coût, de Pernes, ibid. p. 388-. Remarquons sur ce mot lesexjiressions suivantes: l* ■ Fagot marchand, » fagot d'une longueur el d'une grosseur déterminée. • Item que les cours • fagots, qu'on appelle fagots marchands, devroit ■ avoir neuf paulmes de cloyure, et longueurs de > faisceaux, c'est trois pieds et demy qu ilz soient • espincliez. • (Coût, de Haynault, C. G. I, p. 814.) ■ Les /'a^oïs marchands doivent eslre espincez • de trois pieds et demy de long, et necf paulmes ■ de cloière au rond. • (Même Coût. K. C. G, t. Il, page 149 ■.; 2" On disoit i • Mettre en parangon un fagot, avec • un pain de sucre, • mettre en parallèle deux choses non comparables. ■ Je me crains qu'il ne • vous faille dire que vous comparez cum face • late%-nam, et que vous mettez en parangon un ■ fagot avec un pain de sucre, tant il y a peu de • semblance entre Seneque et Alain Chartier. • (Garasse, Rech. des Recli. p. 371 ,) Fngotnille, t. f. On s'en sert dans la Bresse pour désigner • la chaussée d'un estang, parce ■ qu'elle se fait avec des fagots. • [Gloss. du Dr. fr. el Du Cange. sous Fagia 2.) Fagoter. [Mettre en fagots : • Nus marchanz •. de fein ne puet ne ne doit porter fein fagote:^ ne ■ déliez de grange ne de ineson à nul des porz de ■ Paris. • (Liv. des Métiers, 245.) — • Etcommença . ou à fagoter fagos en grant pleiilé. ■ iFroissarl, t. X, page 72.)] Fagoteur. [Terme de mépris, au reg. JJ. 145. p. i'àG, an. 1393 : - Le suppliant dis! à icellui Tho- ■ mas qu'il n'estoit mie en sa puissance, ni d'uo • tel fagoteur mengeur de soupes, que s'il eustveu ■ icellui Quenetur frapper, qu'il ne lui eust courru • sus. •] Fugotlev. [Qui fait des fagots, dans un registre de Ph. Auguste, fol. 129.] FagoUcinent , s. m. Action de mettre en fagots. (Oudin.) Fagoule, s. f. Ecrovisse de mer. (Cotgrave.) Fague (coque). Coquecigrue. Bien reaaemLlei une coque fagtie. (E. Deach. f. S3i '.,' Fnguenat, s. m. Odeur de gousse. « Le fague- • tiat des Hespaignols par fra Inigo. • (Rab. 1. 1, page 72.) Faicter (se), v. Terme de chasse. On lit du 19 FAI -14«'-- Frf faucon, que « ce qui plus l'arreste, et fait haïr de « prendre oysel de change, c'est pour luy donner «choses ameres sur la chair des oyseaulx qu'il « prendra de change ; mais que ne soit raie chose « forte, de quoy faulcon se faicte. > (Hodus et Racio, fol. 65 •.) Faictice, adj. Factice, artiflciel. Le XII* ch. du I" liv. de Rabelais (t. I, p. 69) est intitulé : « Des « cheveux faictices de Gargantua. » ^'ous lisons, dans les Contes d*Eulrapel, qu*un maître des mon- noies, avec d'autres orfèvres, jugea une « image « d'or après plusieurs examens eslre bon or, « mais factiSy et non naturel • (p. 134.) [Voir Faitis. La racine est le latin factUius ; on lit dans Villon (Regfets de la belle heaulmiere) : « Hanches char- « nues, Elevées, propres, faictisses, A tenir amou- « reuses lysses. »] Faicticité, $, f. Mignardise ; c'est le sens dans Gace de la Digne : Pas ainsi ne vous en yrez. Mais viendrez secourir luxure ; Et beauté; sa mère nature, Si lui a donné si beau don. Qu'elle a grâce de tout le mond, Et si sera faicticité, Si eUe veuit Caire loyaulté; Car combien qn'elle soit brunette Si ra eUe fait faiticetle. [Dot Ded. f. 64 •.; Faicture, s. f. Portrait, ressemblance. On lit au sujet du faisan : « Il ne doulera jà tant à entrer « dans la caige , que s'il voit sa faicture au « mirouer, car il cuide voir ung aulirefai- « sant. • (Modus, fol. 86 \) Voyez Feture. On lit feiture^ dans Estrub. ms. 7996, p. 78. Faicturerie. [Sorcellerie: « Laquelle Jaquette « et aussi son mary estoient notoirement et publi- « quement difTamez et accusez de cas de hérésie et « faictureriej et avoir donné ou fait avoir pluseurs « maladies à pluseurs personnes par leurs sorce- « ries et faicturerie, • (JJ. 178, p. 46, an. 1446.)] Fatde, s. m. et f. Haine héréditaire, vendetta. [VoirRenart, V. 381.] La se sont entredefUé, De mortel faide afûé. (Mouskes, f, G8i.) Les maies amors apaiesa, Et les grans f aides aquoissa. (Id. p. 137.) Loeys s'en courecba, Ysembars moult en maneca, Que, por la faîde à demorer, Ne U vot la serour donner. (Id. p. 363.) Por ce que il vos a baisiéo, Tant devez vos eslre plus Uée, S'il vous eust veuc laide, Ja de baisicr n'eussiez faide. (Blanch. f. il 8 «7 De 1.^ < demander faide, > demander raison : « Saciés bien que, se je en muir, faide vous en sera « demandée. » (us. 7989 *, f. 73'.) J'oï dire d'un maçon, §>ui estoit en faide mortol, ant demoura en son o^ti i,... Que U maçon n'ot que mcuguier. (P, av. 1300, t, IV,) [L*étymologieestrallemand feide, ennemi privé.] Faider, v. Haïr, détester. Mouskes, parlant des Poitevins et de leur haine contre Jean-sans-Tenre, roi d'Angleterre» au 4emp8 de Pbilîppe^Augusté : Le roi Jean moult faidoient, Pour qu'U avoit, à uns jour, Pendu, à duel, et a tristour, .XXV. enfans sans eages, Ki II erent mis en ostages ; Fins de princes et de marcis. (Mouskes, f, 554.) Voyez Fastidieb et Fateoier. ci-après. Faldls, part. Haï, rebuté : Mi oeil m'ont en grant dolour mis, - Maie je n'en doi nul tenir a faidieu. Mais les dois moult amer, cne m*est avis ; Quant Us ont mon cuer mis en si haut lieu. Poct. MSS. «va»t 4300. MS. Val. n* 4490. fol. 7S. R*. En Pulle là ou Diex Fait les bons estre envers Mainfroi faidiex.\ fibid,) Ains seroie Hasasis^ Que procainement ne preisse vensemenl De cieus qui ont quis par coi sui ieUfaidis, (Ibid. Si K) Faier. [Donner en flef : « Jubel d*Avaugour, « chevalier, est homme lige du duc d'Anjou à cause « d*une foresterie faiée, sise en la forest de « Maienne. * (Registre de Louis , duc d*Anjou , folio î».)] Faignaz, s. Cloaque; dans S. Bern. Serm. fr. p. 61, ce mol répond au latin lacus : « Ne dotteiz « tuiez, car lo matin issereiz fors del faignaz de • misère et del bran de la lye. » Faiihard. [Lieu planté de hêtres, aux Ord. V, p. 682, an. 1373.] Faillance, s. f. Faute, erreur \ Défaillance*. ^ - Sans faiitanche » (us. 7218, fol. 152 \) [- Car « ils cuident bien sans faillance Au blanc armé « avoir failli. » (Robert le Diable, dans Du Cangé, t. ÎH, 195 ^)] Bien doivent estre jugiés Mi mal à mort, se faillance Faisoie à vostre amitié. (P. av. 1300, III, p. i089,) ^ Voir Oudin. i. Faille, %. f. Torche, flambeau. [« Ont tous « couvers les aleours Et des murs toutes les entrait- « les. Portent brandons et mettent failles. » (Alhis, D. C. V, 233 ^)] Envie le ronge, et esgraine, Avarice l'art de sa faille, (E. De^ch, f. 87 *.) « Quatre autres petits enfans portans chacun une « faille ardent en signe de feu de joye. » (J. d*Aut. Ann. de Louis XII, p. 243.) 2. Faille. [Voile de télé. C'est encore le nom d'une étofTe de soie noire à gros grains; ou en faisait le voile de têtes des bourgeoises flamandes^ les citations extraites des coutumiers du Nord en sont la preuve : « Si que la teste iert en la faille Et « la queue en la cheveçaille. • (Renart, v. 1405.)] Puisqu'il me faut ainsi ronger mon firain. Il me convient prendre la bride aux dena ; Au rateUer, où ce qui est dedens ; A ces failles, m'envoyez de r< «& «/v>»« f «««..wf .«. ««»•'« ^^j««B« «a«# « vBirain • Si rongerai tristes, lae, et dolent. (É. Desch, f. il9 K) « Estant deffulée, ou ostée sa faille^ ou heucket « et en dessaindant sa ceinture. » (Coût, de Ssm. C. G. 1. 1, p. 8G6.) - « Elle estoit vestue d'une cotte FAI — itt — tAl prent à la volée, et en yver quant il gele, et fait ^antfroit; on les treuve en ces haulles forés, ou es sourssins de chaudes fontaines où iiz sont pour pasiurer, si se cuevre Ten d*un cheval à perdris, ou î'unfaiilouel qui mieulxvault, quant on l'en treuve es bois, et Taproce Ten lout cou- vert. » (Modus, fol. 179 »».) Faim, s. f. Faim^. AppétR, désir ■. ^ [« Ou je mourrai de faim ou de froit sans « targer. » (Berte, couplet 39.)] De là on disoil: i- « Etre à fain, » être affiimé. (Modus. fol. 140 K) 2» « O^faim règne, force exule. • (Rab. 1, 211.) 3** « Lzfaim chasse le loup hors du bois. » (Oud. Cur. fr. ; Villon, p. 17 ; Le Jouvencel, fol. 8 *».) 4** « La faim épouse la soif. » Le duc dOrléans donna naissance à ce proverbe et le mit en vogue, suivant Ménage, Rem. sur la lang. 1. 1, p. 21. [Se dit de deux personnes psfuvres qui se marient,] " Sachiez que j*ai eu (prant faim D'eatre à voua, ai com ore i aui. (MS. 72i8f fol. 8 »».; « Diex tant m*est tart que la voie, tant en ai « grant fain. > (Chans. du ms. de Bouhier, ch. 208. f. %\ '.) — « Avoir faim de dormir, • dans Budé, des Ois. fol. 126'.) — « Fûtm de sommeiller. «(Loyer des Folles amours, page 319.1 On a dit de la crainte: « Souvent elle nous jette dedens les dangers, car « elle engendre une/iiim inconsidérée d'en sortir.» (Sagesse de Charron, p. 152.) On lit: « Faim désire « chaitis, » dans Eust. Desch. fol. 240^. « Faim de - rire. • (Marg. desMarg. f. 210.) — « Faim de s'entre « bienfaire. • (Sagesse de Char. p. 485.) — « Faim « de brscait. » (Cotgrave.) lUeauâ, qui fii froiz corne glace, Diat 8it%o : J'ay faim de boire, (lll Maries, p. i04,J Faim-valle. Névrose qui oblige les chevaux à interrompre leur travail pour manger. On dit aussi faim-calle^ en Anjou. 1. Fain. [Foin : « Environ six charlées de fain. » (Inv. de Clémence de Hongrie, aux Nouv. Comptes, p. 105.) — « Ung grant mule de fain. • (Froissart, XI, 120.)] 2. FalD, adj. Affamé. Eo chartre fu mia aaoul, ou faiHf Coadampné à l'eau et au pain. (Jean le Chatell.) FatDage, Fainasse, Fenesse, s. Droit de faire paître des bestiaux dans les bois de hétr«, ou d*en prendre les fruits appelles /ain^s; dans l'état des droits qui composoient les revenus du royaume, en 1609, on lit : « Bois de haute futaye, bois abrou- « tis, taillis, paissons, glandées, fainages, chastai- « gnes, pommes et poires, patura^res, usages. » (Mémoire de Sully, t. X, p. 228.)— « Grasse paslure « consiste en glandée, et faitiasse seulement. • (Coût, de Metz, N. C. G. II, p. 422 ^) — - Es lieux de « vive, et grasse pasture, qui consiste en glandée, « pasnage, et fenesse, nulne doit envoyer son bes- « tail pasturel, s il n'y a droit particulier, et spécial « de ce faire. • (Coût, de Gorze, N. C. G. Il, 1096'.) Faindre, v. Feindre, sous la forme pronomi- «nle^. Dissimuler'. Epar,::.er*^. Hésiter, balancer*^. *[« Il se feint mort; si gist entre lesaltres. > (Roland, v. 2275.;] Mettez en sa aeignoarie Rébellion, la haye, Qui d'estre amie ae foint^ Par semblant d'ypocriaie ; Pourchassant mort par envie, Et plus qu*e8Corpion point Dti venin de felonnie, Par la queue outre quidic. (E. Desch. foi. iS9 ^.) ^ [\jQ roi d*Ângleterre, jouant aux échecs avec la comtesse de Salisbury, « se faindoii (se ^^chait) « dou mieux qu'il jouoit. > (Prois. III, 458.)] — « En « faignant la très amere douleur qu*il avoit au « cueur. • (Saintré, p. 63i.) — • Faignist de ceste « entreprise. • (Froissart, I, p. 5.) La main duquel a donner, ne ae feinL [M. de la Marg.) « Or estoit encore Lipsan fort maigre, et mal « guary de sa playe, et ae fois à autre faignoit le « mal qu'il sentoit, dont le roy s'aperçeut, et luy « demanda qu'il avoit. » (D. Flor. de Grèce, 162 \) ^ [« Et moult le prièrent que il ne se voulsist pas « faindre de bien faire la besoigne. • (Froiss. XVI, 36.)] • Sans se faindre, ny épargner. • (Rab. I, 277.) « Ne s*en fai^ignirent pas de piller. • (Journal de Paris sousCh. VI, p. 157.) « Ceux qui vivent main- « tenant, quand ils viendront à fueilleter les oéu- « vres de tant d'excellents poètes^ qui sont venus « depuis le règne du roy François premier de ce « nom ; je croy qu'ils ne se faindront non plus de « les piller. » (Fauchet, p. 49.) De vos amer, et servir. Ne me aoi onquea jor faindre. (Thib. de Nav. p. S.) ° « Nus biens ne se faint. » (Poët. hss. av. i 300, 1. 1, p. 69 ^) Pape n*y a, ne cardinal Qui, pour prendre la croi.x, ne fuingne. (Desch. 26G ^.] Sans forfait, envers moi se veut faindre Celé que j'alm. (Poët. au. iSOO, t. /, p. 51.) « Le dit duc, de prime face, feignit ù la bailler, • mais ù la (In la bailla. » (Gomines, page 313.) On trouve feindre en oc sens, dans Fauchet, Lang. et poës. fr. p. 49. Voyez Marg. de la Itfarg. fol. 176*'. « Nous feignions de vous aborder, de peur de vous « interrompre. • (Mol. Avare, act. l, se, 4.) ^ C'est encore le sens dans quelques endroits de la Normandie. C'est peut-être à cette signincation que l'on doit rapporter i'expresàion • se feindre au « train de derrière, » dans Cotgrave. Conjugaison : Faignant (Vat. ir 1490, fol. 76*»). — Faigne (Marg. de la Marg. I, fol. 83»»). - Faindant (Molinct, 172 ; Vig. de Ch. VU, 2, p. 181). — Faindent (Gace de la Digne, fol. 51 *»). — Faindoient (Tri. des W Preux, p. 139'). ~ Faing (ms. 7218, fol. 272 ^). - Faingni (se) (ms. 6812, f. 90^). — Faingnit (Faifeu, p 67). — Faingny (ms. 6812. f. 86'). — Fains (ms. 7218, f. 139»»). - Faint (Saintré, p. 260). - Fegny (ms. 6812, f. 87 >»). 1. Faine, s. f. Foin. Il a céans un poulain dr& Qui moult détruit avoine, et faine. (MS. 7615, II, i'iO «.; 2. Faine. [Faine : « Et quant ses mangiers ert FAI - ■ faiot une chose qai n'a pooir ne nature de par- ■ 1er. • (Brunet. Latin. Trésor, p. 448.)] Bien m'auroit amors donna Graot bonne avanture Se ma dame au cors senne | Doignoit avoir cuie De moy, qui sanz faiiiture, Et sans fausseté, U ai tôt mon cueur donné. (Gace$ Brûlez, p. 465. J 1. Faire, >. [Inllnilif pris substantivement: • Je • vueil bien que chacun sache que je saiz ce faire. > (JJ. 165. p. 145, an. MU.}] 2. Faire, v. [C'est l'un des plus anciens mots de la langue : • io o quid il mi altresi faset. • (Serment deStrastMurg.) — «Voldrentla faire diavie servir. » (Canti)èae de S" Eulalie.) — Ce mot, comme avoir, voir, venir, a une signification très étendue et par suite indéterminée, il se prend pour : 1*[0ire: • Bataille aurons, /()nMI, car esgardez. ■> (Roncisvals, p. 96.)] 2* [Se porter, avec le pronom le : • Que fait mes • sires? £sl-il sains et baitiés? • (Id.lB!).) — > Le ■ seigneur d'Ëslouteville demanda comment le fat- • soient le seigneur et la dame de Montmorency, • Guidant que iceliuy Robert feust â eux. • (JJ. 138, p. 108, an. 1389.) — < Si leur demanda dou roy leur ■ père et de madame la royne leur fnere commenl « ils le faisaient. • (b'roissarl, VU, 330.) De miîme en anglais : • How do you do. •] 3° [Agir, avec la conjonction que: «Vous ne faites • PMS que courtois. • (Joinville, § 91.) — ■ U firent ■ que sage. > (Id, 621.) — > El fait que dame et si • fail bien. » (Partonopex, v. 1251.) — « Fait ense- « ment, si feras que cortoi. • (Agolant, v. 1216.) — ■ Avez fait que fol de ce faire ; car vous n'y avez . riens gaigné. - {JJ. 138, p. 232, an. 1390.) — Celle expression est dans Roland : • Jo fereie que fols. > (v. 1053.) — . Nairaes ad fait que proz. . (v. 2423.) 4* IFaire à, suivi de l'infinitif avec à, être digne, mériter: • Fait asez à prialer. ■ (Roland, v. 151C.) • Ces besoignes ne font pas à laissier. • (Froissarl, XI, 262.)-- • Ffliïes vous à blasmer. > (Joinville. t36.) — Parfois l'expression indique, non ce qui oit. mais ce qui peut être fait: ■ Li chasliaus est • fors et ne fait pas !x prendre par assaut. • (Frois- sart, IV, 32.}] 5' [Faire se substitue à un verbe précédemment exprimé, et en prend le régime : • Plus curt à pied • que ne fait un cheval. > (Roland, v. 890.} — • Mieuls sevent çiue à (el afaire afiert que nous ne • faisan». > (Froiss. II, 322.) — ■ Ils chevaucboient • sur bats eont on fait sommiers, sans estriers. > (W. XV, 176.)]— Marbodus, à Varticle 19, p. 165fi. intitulé Hagnele, dit : Fer resemble e ai le trait Alliesl cam l'aimant fail. L'art. 24, intitulé la Liguriène (col. 1658), débute ainsi : ' Ligurium creiat e s'areste El date d'une flere beste Kl paiini piere altresi veit Cum parmi Teire si ferreit Lins a num.... » - FAI ËQ lalin : ■ Vertitur id lapideffl quod stillal ab • inguine lyncis. • — On lit dans Saint. Beraard, p. 294 : ■ Holt plus doit om geuner les vices-c'an > ne facet des viandes. • — > Quels chose doSl puet • estre a plus grant glore ke ceu f^t... ke Det». nos • tenuit si chiers. ■ (S. Bern. S. fr. mss. p. 180.) — [Faire, accompagné d'un verbe à l'infinitif, est par- fois explétif : ■ Les gens dou pays ne cuidassent > jamais que li Français deuissent passer les bois ■ de Tiérasse, ne cbevaucier si avant oultre les boa ■ mais fesissent, • (Froissart, III, 76.)] G' [Faire, avec un participe, a le sens de faire à l'infinitif: ■ fere cessent. • (D. Morice, Histoire de Bretagne, col. 980, an. 1261.) - > Faisivet enten- • dant. • (S. Bernard, p. 373.)] 7* [Former, faire l'éducation : • Il est de bonne • voulenté. et si se désire it faire, et à armw. ■ (Froissart, X, 55.) De là la locution à faire, dont l'éducation est à faire: • I..ors sires li rois esloil « Jones et à faire. » (Froiss. Il, 259.) — ■ Il est ainsi ■ d'un povre homme à faire qui ne sçel que c'est • d'honneur, comme d'un loutre. • (Id. XII, 335.)] 8* [Avoir que faire de, avoir besoin : - Nous ■ retournerons si riches que nous n'aurons jamaiis « que faire de guerroier. • (Froiss. XIV, 298.)] 9*" TA voir à faire de, a le même sens : - Vous en - avës bien îi faire, avant que vous soies au cor de • voslre volage. » (Id. IV, 419.)] 10° [Avoir fi faire, sans régime, être dans le besoin : • Et pensoil bien que cil de Trit avoient à . faire.. • (Id. III, 153.)] Il" [Avoir fait, ôlro prêt : • Qui premiers avoit . fait, premiers parloit. . (Id. Xll, 168.)] 12" [Faire , employé impersonnellement pour exprimer une situation : • Si eureut conseil que il > metteroient la grignour partie de leurs sens > d'armes à l'endroit où il faisait le plus foible. > (Id.V, 113.]] la- [Se faire h quelqu'un, se dire le serviteur de quelqu'un : * Audriet fut examiné par serment ; il > répondit qu'il esloit à nostre oncle de Bourgo'gne ; • convaincu que non, il se fist à nostre très cher et ■ trèsamé oncle le duc de Bcrry; et après coq- ■ vaincu pareillement, il se /(it a nous. ■ {Û. 138, p. 98, an. 1389.}] 14* [Se faire, être, devenir : « Li empereres se • fait e balz e liez. • (Roland, v. 96.)] 15* [■ Le suppliant confessa, pour double d'icelle > gehyne et de rigueur de justice, qu'il avoii fait > nature en la bouche d'icelle femme. > {II. 122, p. 38. an. 1382.}] 16* [• Icellui de Sasseville d'icellui espiele eo- ■ ferra et navra en la main entre deux doys, et loi • feist sang et playe ouverte. > (Gart. de Lagny, f. 42 San. 1445.)] 17* [< Aucuns de ses amis adviserent icellul ■ Hennequin qu'il sedestournast et qu'il ae M feist > point  veoir devant ledit Raoul. > (JJ. 144, page 266, an. 1393.)] 18° < Faire son commandement ■ s'est dit de Dieu qui a disposé de la vie d'an homme : • S il FAI -1! t ky Deu fet son comaDdement del rey de ■lirâe. ■ Terme de i«tde soumission employé dans les lettres ni qui écrit, pour marquer sa disposition à 9r les ordres de celui à qui il s'adresse. e, ducbesse de Bretagne, dit au roy d'Angle- ' filance ducliesse de Dretaigne saluz e reve- Vi e soi apparellie a ferre sa volenté. * % I, p. lOS'', lit. de 1265.) ■ Soe appareille a sa volenté en totes choses. > (71 '', an. 1362.) • Lettres feteSi • lettres écrites. (Hymer, t. i, , an. 1256.) • Faire aiue, * aider. ■ Des cest mal fait tiel . . (Marbod. us. S. Victoi-, f. 1646.) « Faire adultère , • commettre adultère. ftw( adulteir. ■ (S. Ber. S. fr. p. 362.) ■ Faire aamblans, • comparer : ■ A quel . ferons nos semblans les homes de cesie iration. ■ En latin : ■ Quibus assimilabimus ines generationis tiupis. • (S. Bernard, p. 1.) 9 {aire dotant. • (Ibid. p. 287.) ■ Faire sa grâce et bonne volonté. • On lit ambule du pouvoir donoé par le roy de Sicile lard, fils aîné du roi d'Angleterre, parlant à rers ofllciers : ■ Nos faisons nostre grâce e re bone volenté. • (Rymer, 1. 1, p. 117 •, an. On lit dans le même litre rapporté en latin : ■ Constitutis 'fidelibus suis graliam suam et im voluatatem. > ■ Fait (toi i), • tous, dans S. Bernard, où ils lent au latin omrtes, omnia, et universa : • Ju tôt a /aif novel ■ [p. 87); en latin: > Nova )omiua. ■ — • Tôt à (ait ont desverpit • ); en latin: • Omnia reliquerunt. > — • Sos- az tôt a fait • (p. 77) ; en latin : • Portans tes. • OGAisON : [Voir le GIoss. de la Ctianson de I, II, 343.] — Fûc [Carpenlier, Ilisl. de Cam- j). 29, an. 1260). — Face (Duchesne, Gén. de ■Duc, p. 34). — Faced fim-fLoix Norm. art. 1). — Facent [Loîx Norm. art. 33). — Faceons 1, Rist. du comtéd'Aussonne, p. 23, an, 1229). ierez (Rymer, 1. 1, p. 71, an. l'262\ — Facet !h>rm. art. 33). — Fach (Cirpentiér, Hisl. de ty, p.27, an. 1230.) — Fâchent (Duchesne, lé Guinea, p. 284, an. 1241) — Faciens (S. B. ■fr. p. 132). — Faciès [là. p. 59). — Faciet 69 et 381). — Façoient (Pérard, Hist. de Bourg. , an. 1255). — Façons (Jurain, Hist. du comté xmae, p. 23, an.' 1229). — Facuns (Pérard, le Bourg, p. 473, an. 1255). — Faet (Carpen- [W. de Cambray, p. 18. an. 1133). — Fat MDe, Gén. de Bëthuiie, p. 47, an. 1248]. -~ 1(8. B. Serm. fr. p. 368. — Faict (Pérard, le Bouiv. p. 486, an. 1257). — Faict , Faicte une, Gén. deBélhune, p 138. an. 1249). — I (Pérard. Hist. de Bonrg. p. 460, an. 1246). — (Harbodns, col. 1648). — Fais (Cart. us. de la sGemptesde Nevers, III, fol. 15, an. 1247). \êi$ vos (S. Bern. Serm. fr. p. 181). — Faitez FAI (Pérard, Rist. de Bourg, p. 503, an. 1262). — Faii (Pérard, H. de Bourg, p. 481, an. 1255). ~ f arotmï [Pérard, Hist. de Bourg, p. 514, an. 1266). — Fa» [Ducbesoe. Gén. de Bétbune, p. 134, an. 1247). — Fdscons (Carpenlier, Hist. de Cambray, p. 23, an. 1198). — Fason (Pérard, Hist. de Bourg, p. 466, an. 1246). - Fason8(\d. p. 474, an. 1253). — Fasoue (Id. p. 450, an. 1241). — Fait (Uarbodus, col. 1642). — Fax [Duplessis, Hist. de Heaux, p. 151, an. 1248). — Faz (Duchesne, Gén. de Chastill. p. 45, an. !236). — Feimes (Pérard, Hist. de Bourg, p. 492, an. 1258). — Feismes [La Thaumass. Coût. d'Orléans, p, 466, an. 1178). — Feisons (Rymer, I, p. 53, an. 1260). — Feisie (Loix Norm. art. 38). — Feissent (Hist. de Sablé, par Ménage, p. 220, an. 1265). — Feist [Du- chesne, Gén. de Chasiillon, p. 61, an. 1268). ~ Femes (Hisl. de Bret. col. 963, an. 1265). — Ferata (Duchesne. Gén. des Cbasteigners, p. 28, an. 1246). — Ferat (S. Bern. p. 44). — Feray (Pérard, HisLde Bourg, p. 482, an. 1255). — Feret [Duchesrie, Gén. des Chataigners, p. 27. an. 1220). ~ Feriens (Pérard, Hist. de Bourg, p. 514, an. 1266).— Fcri'ï [S. Bern. p. 357). — Feroms (Rymer, I, p. 109, an. 1268). — Ferrait (Marbodus, col. 1658). — Ferrons (Rymer, I, p. 116, an. 1270). — Fermt (Marbodus, col. 1662). — Fes {Du Bouchet, Gén. de Coligny, p. 58, an. 1268). — Fcsaif (La Thaumass. Coût. d'Orléans, p. 464, an. 1137). — Pesant (Rymer, I, p. 45, an 1254). — Faisiuet (S. Bern. p. 362). — Fesaunt (Rymer, 1. 1. p. 109). — Fesimes (S. Bern. p. 65). — Fesisse (S. Bern. p. 253). — Fesist {S. Bern. Serm. fr. mss. p. 17). — Fesoms [Rymer, I, p. 105 ^ an. 1266). — Fesons (La Thaumass. Coût. d'Orl. p. 464, an. 1137). — Fet [Carpenlier. Histoire de Cambray, p. 18, an. 1133). — Fêle (Rymer, 1. 1, p. 60, an. 1260). — Feyst [hymer, t. I, p, 114*. an. 1270). — Feytes (D. Morice, Hist. de Bret. col. 1002). — Fez (La Thaumass. Coût. d'Orl. p. 465. an.ll68). — Fiwen* (Rymer, 1, p. 45, an. 1259). — Fi8ewï(S. Bern. Serm. fr.p. 217). - Fissent {md. p. 183). — Fist (Mar- bodus, col. 1038). — Front (Rymer, t- I, p. 114^ an. 1270). — Frottwi (Rymer, l,j). 13 ^ an. 1256). — Frunt (Rymer, !. p. 105). — Funl (S. B. p. 35?). — Furrunt (Rymer, 1. 1, p. 114 ^ an. 1270). Fais. [Intercalez Fais, botte: • Il avoit pris un • fais de foing, c'est assavoir ce qu'il en p^voit • entrer en un lien de blé. > (JJ. 155, page -i5i, an. 1400.)] Faisable, aiij. Qui peut être fait. (Colgrave.) Autre remède plus faiêible 9 (Mary, de la Uarg, S63.} Falsablement, adv. Facilement; en latin, agibiiiter, dans le Catholicon lat.-fr. cité par Du Gange, sous Agibitis. Falsableté, s. f. Possibilité de fairct agibilitas. (Ibid.) Faisance , s. f. Action , moment de faire '. Corvée ■. * • La faisattce de ces lettres. > (Voyez Gloss. de l'Hist. de Bretagne.) — [■ Vous faisons savoir que FAI - 152 — FAI c à la fesanee de cestes, nous estiens tout sains et « en bon point. » (Hartène, Ampl. Coll. 1, col. 1473, an. 1360.) — « Après font mencion vos dites lettres « de vostre avènement à Rome, et que encore à la « (aisance d'icelles vos dites lettres n'avez fait ceve- « rence à Grégoire. • (Id. Anecd. Il , col. i331 , an. 1407.)] Dans le même sens, on dit en Norman- die, en termes de pratique: « la {aisance d*une « rente, » cest-à-dire la prestation d'une rente, Taction de faire ou de continuer une rente. (Laur. Gloss. du Dr. fr.) ' Le mot service, qui est dans le Or. Coût, de Norm. fol. 139, répond au mot (aisance, dans la Coût, de Norm. en vers, fol. 88'. — [« Lesquelles « choses dessus dites et devisées oveuc toutes les « appartenanches d*icelles que il soient, en « pasturages, en rentes, en (aisances^ en redevan- « ces, en franchises, en seignories, en prières , en « corvée. » (Livre Rouge de la Ch. des Comptes, fol. 394% an. 1311 ) On lit fesanee au fol. 317 ^ Faisanneau, s. m. Faisandeau. (Cotgrave.) Faisannler, s. m. Qui nourrit, vend ou chasse les faisans. (Cotgrave, Oudin.) Faisant, s. m. Faisan [Du latin phasianuSj l'oiseau du Phase, de la Colchide; voyez la citation sousCocq-Limoges.] On en distinguoit deux espèces : !• « Faisant gentil, ou non bruyant » ; — 2* « Fai- • sant bruant, ou bruyant, • le coq de bruyère. ■— « Faisant gentil » correspond ù • faucon gentil , > ciu'on oppose à • faucon peregrin. ^ (S* Jul. Mel. Histor. p. 593.) Dans le tarif du prix aes. denrées, on lit: « Faisant bruant, vingt deniers'; faisant « non bruant, deux sols six deniers. > (C. G. II, 467.) Expressions: l"* « La queue du (aisant se gaste- c roit, • la mèche seroit éventée : « Hais faites que « soyez secret, luy montrant bon visage, autrement « la queue du /iai^n^segasteroit. > (Strapar. 1, 85.) 2* « Faisandes deviennent beccasses, > les belles femmes deviennent laides et vieilles : Faisandes deyiennent beccasses. Les culz troussez deyiennent peaux, Les tétons deviennent tétasses. (CoquilL p. J3.) Fatsaul. [Fascines pour la pèche : « Item li « (aisaul courront en la manière qu'il a esté accous- « tumé. . (JJ. 65, p. 69, an. 1327.)] Faiseur, s. m. Créateur. [Le cas sujet était (a\serres.'\ Li doulx créateur. Mfaiserres Du ciel, de l'air, de 1 eau, des terres. (Desch, f, 543 K) « Premiers (aiseurs » désignent les premiers auteurs d'une querelle qui donnoit lieu à une guerre privée entre les parents des deux parties : « La Juarentaine (du roy S' Louis) ne s'entend point e premiers (aiseurs ; car entre ceux qui de coustume peuvent faire, et tenir guerre, ces pre- miers (aiseurs ne chéent point en quarentaine , l'un contre l'autre ; si ne feroient leurs autres cousins et amis que les premiers (aiseurs mene- roient avec eux sur les premiers (aiseurs. • (Bout. Som. Rur. p. 236.) Il signifie aussi poète : Noble poète, et faiseur renommé Plus qu'OYidtf. fEust. Letch. fol, iSÙ :J Expressions: 1* « Faiseur d*oeuYre blanche. » (Cotgrave.) 2» « Grands vanteurs, petits (aiseurs. » (Golgr.) FaisiL [Mâchefer : « Que le (aisil de leur fer» « quant il (les maréchaux et autres ouvriers en fer) « le mettront hors, il le portent hors des portes de • le ville et le mettent es fossez, esquelies on a « prins le savelon. • (Liv. Rouge d'Abbev, art. 47.)] Faisine. [Fascines pour la pèche: « Et pour ce « que desdiz engins (à pescher) les noms sont mes* « cogneuz en plusieurs liex, nous les nommerons « cy dessouz en escript... ramées, fessineSj fagos, « nasses. • (Ch. des Comptes de Paris, Reg. B% an. 1326, foL32-.)] Faisne, s. Le fruit du hêtre, d'après BoreL (Voyez Favine.) Variantes: FoisNE. l^urière. — Fayknb. îlodus, fol. 83 •. - Fainne. U»id. fol. 45 b. - Fbine. Ibid. foL 47î«. Faisnieur. [« Pour garder icelui corps mort « ont esté commis certains (aisnieurs elgardiens. • (JJ. 168, p. 314, an. 1415.)] Falssance, s. (. Exploits. (Voir Faisarce) Donc li distrent Normanz, assez avez conté De vostre ffranifaissance, de vostre grant bonté. (Rou^Sf.J Falsse, S. (. Bàlon *. Lange d'enfant '. Fasoe* terme de blason*^. ^ [« Lequel suppliant tenoit un petit baston « « appelle (aisse, aussi comme un petit paisseaa « d une haie. • (JJ. 89, p. 450, an. 1360.)] ' Dans rénumération des reliques de N. S. que rempereurdeConslantinopledonnaàCharlemagne, on trouve : « Moitié de la couronne d'épines, un « des doux, le S' suaire, et la (aisse en quoy il « estoit lyé en son enfance. » (Hist. de la Tois. d Or, vol. 1, fol. 63*».) ^ On Mi (aisse, dans Saiulré, p. 378, et dans Froiss. liv. 11, p. 214. — [« Ot maint escu portrait à (esse. > (G. Guiart, an. 1304.)] — On lit même fausse^ dans Froissart, liv. I, p. 400 : « 11 s*armoit ae gueulles i « deux (eusses noires, et une bordure noire non « endentée. > Fatssé, part. Fascé, divisé en fasces égales de largeur et de nombre : • Le seigneur de Cam- « bronne (essé de huit pièces d*or, et de gueulles. » (Petit J. de Saintré, p. 434.) — On lit (eusse, au t. II, p. 429. — [« Cottes (aissies de gaune et de bleu. » (Froiss. X, 159.)] Faisseau, s. m. Faisceau, fagot. [On lit aux Chartes de D. C. sur Tempire de Constantinople, p. 26 : « Quatre vingts milliers de reime et soixante « neuf milliers de (aisseaux. » — « Comme le sa^ « pliant eust mardiandé... de coupper et abatre « certaine quantité de bois et en faire des fagos et « (aschUl. » (JJ. 176, p. 114, an. 1442.)] — < Bois < comme (aisceaux, fagots, bourrées. • (Coût, de Bailleul, N. C. Gén. 1, p. 987 *.) — « Prisée de bois « abbatus, à les prendre, et estimer en (aiseeaux. » (Coût, de Courtray, N. C. G. l, p. 1041 ^) — c Les FAI - 1! Vérilé : > Le duc y pooit bien adjousler foi, fait et ■ cpëaoce. • (Froiss. XIU, 94.) — 5* . Faire fait de, prendre parti : • Li pais d'Kiigletenc faisoit • /atfelparliedoucalciigeetdou procéder avant. > (Froiss. t. II, 281.) — 6* ■ En faire fait, • en faire son affaire, en répondre : • Et en faiiiOieiit U Lod- « dryen lor fait. • (Froiss. II, 39.W En tirer avan- tage : " Si fu proposé que li siresoeCouci s'aideroit « Dien de ces compagnes et en ferait son fait en • Osterice. • (Id. VUI, 368.) — En tenir compte : • On n'en devoit, pour guerre ne disention qui ■ euist esté, jamais faire fait ne montrer sem- . blanl. . (Id. t. X, 440.) — 7" Du fait de, au sujet de : > Si ay tousjours enquis el deinandé du fait m des guerres justement et des aventures qui en « sont avenues. • (Id. Il, 5.) — 8* A fait, précisé- ment : o Nouvelles vinrent loutà fait au connesta- « ble. » (Id. 1. X, 125.) — 9' A fait que, à mesure que : « Et à fet qu'il minoient, il esta nclion noient. ■ (Id. VI. 247^ — 10° Pour le fait de, ù cause de : • Ceuls de Flandres où il habonde moult de linan- > ces pour /Ë /ail de la marchandise. • (Id. t. XVI, p. &8.) — Dans la locution st fait, fait est verbe et non substantif; il remplace le verbe exprimé précé- demment : > II n'aperLient pas qu'en mon hoslel « iou aie riensdel vostre. > — «Si fait, car lijeus « le porte ainsi. » (Froiss. III, 459.) — C'esl-à-dire il en appartient ainsi, si ap^tient.'] Faltard, adj. Lâche, paresseux, de fait et lard, celui qui fait tard. [On lit aux Miracles de Coinci : > Assez puet on trouver de cheus, Ki felart sont et < parecheus. ■] Laschea, faintis, paresceiu, ne feiart. (Deach. f. 153 <•.} Qu'ilz ne soîeDt fclarl, tour, paresseux. (Id. fol. 449 '.} On ne luy s^eut pot, des mains, arracher : De bien noire, ne [ut oncquea faitard. (Viti. p. 61.) - Faitart est aussi le nom du mari dont la femme Sorte plainte au tribunal de l'abbé des Cornards, ans le 53- des Arr. Amor. Voyez Festabdir. Faltardemeut, adv. Mollement, lAcbement. (Oudin, Colgrave.) . FaltemeDt, Faiterement, Faltlerement, ■.adv. Cet adverbe exprime la façon dont une chose ^esl faite, et se trouve joint aux particules st, ensi, corn, con. Il signilie pareillement, tellement, ainsi, .autant, comment, de quelle fa^fon : • Issi si faitere- ■ ment, • dans S. Alban., Symb. fr. I" Irad. ; dans le latin ita. Les deux Saxons Witikind et Albion Furent cU doi creBliennè Par Carlemainne li séné ; Mais il Turent si failemcnl. Qu'il se maintinreiit [ausenient. (Mouekea,p. iOS.) Madame en cui toute beauté S'est mise ensi failetnanl. Qu'en tous les leut où vous venez, Âuai con li soleil resplajit, Resplandit la vostre 1>eautex. (Gaca Brûlez, I, p. 68.} Jà ne crerai qu'il aoil si failemcnl Que, par borné, soit dame nnvnsamée. UfkidaBnb. PiK..~33. H. 1300, t.11, I>.Tie. Dans le fabliau de ■ eelui qui enferma sa femme ■ dans une lor, ■ où Molière a puisé la scène prin- cipale de George Dandia, la femme dit à son mari : i - FAI Demain vos parens manderai. Et bêlement lor monslrerai Com faitemenl m'avez honnie, Et a\ei! mené pule vie. {Fabl. de S. G. f. 7 '.} On lit faitrcment, dans les Chansons du comte Thibaut, p. 32 : Si m'aist Diex, onques ne vie nului Très bien amer ki a'ea peust rctnùre i Et cil est fous, et (el, et plains d'anui, Ki faitreineiit veut mener son affaire. Faiteurs. [On lit fàiteur, pour facteurs, com- missionnaire, aux Ord. IV, p. 432, an. 1364.] t'allie, adj. Caillé : • Lors print son coustel, et • se printàosterlesang/fittiËdeentoursaplaye.* (Percef. 1, f. 35 '.) — ■ Le baignèrent pour laver le . sang qui esloit failié sur luy. ■ (Ibid. f. 60 '■.) 1. Faitis, adj. Fait exprès, fait à plaisir; failis, dans S. Bei n. répond au latin fàctitiut. Par suite il a signifié habile, capable, l>eau, joli, propre, exquis, excellent, parfait, accompli ; \\ se disoit aussi pour fait avec art, artificiel. Fatlmterest usité en Anjou. Petits letine, hanches charnues, ■ Eslevées, propres, faictiaaea A tenir amoureuses lisses. (Villon, p. 30.} Gens cors, faitis pour es>garder. Adui li Bocut, Voil. 1138. ». 1300, 1. IV, p. 1419. J'ai chaucea de Bruges faiticet. {Fabl. daS. G. f. 4* '.J Moult est granl pourlls D'amer loiaumeiit; Car on en aprent A estre failli En courtesie, et nourris. fVat. 1490, f. 85 '.J > Il vesli un bon gippon faictii, et bien ouvré. > [Hist. de D. du Guescl. par Hén. p. 39.) — • Habil- ■ lemcas ceintes, et failis. • (Histoire de Boude. I, p. 29.) — [. El esloit uns fetis escuyers el de . linage. > (Froiss. Il, 406.) — • Barriaus de f« • forgiés et fais tous faitis pour lancier et effondrer . nefs. . (Id. V, 259.)] ILea EOurcila blonds et bien trelia, '.l les yeux doulx et felii, ëui rioyent touiours avant ue la bouche la plus souvent. /D. C. lU, 183 './) Gris eacureuîx, flnas laitisses, Aân que plus soient faititat». [E. Dueh. 496*.} Est-il gaii, en parler fwli*. (Brid. SOS:} Et cil s'en vont isnelement. (Fabl. S. G,) ■ Jamais ne seroit amez, ne cogneuz des dames, > pour ce qu'il esloit làiz, et mal faitis. > {Hial. de B. du Guesclin, par Hén. p. 13.) Gente, cointe, propre, ou feH$*e. (Coquitl, p. T.) 2. Faitis, adj. ou s. Désigne le pain de ménage, cuit à la maison ; il servoit à faire le potage, d'où il étoit aussi appelé • pain de brode ou de brodre. ■ On trouve < bon pain nis /iiicHs, > dans les Conle& d'Euli-ap. p. 313. - > Vivoil du /aitij de l'hostel. • (Contes d'Eutrap. p. 316.) — [• Le suppliant dist à ■ sa femme que elle preisl uu grant pain fetiz dil « tourte, el en feisl des pièces el les donnast ans . povres pour Dieu. • (H. 145, p. 162, an. 1893.) — De même au reg. JJ. 150. p. 337, an, 1396 : < L «x- FAI -' • posant lui dist qu'il veaist boire et qu'il apporta • uae pièce de son pain faitis. >] Ta n'aa povoûr, Tors d'une miche, Ou d'un morsiau de pain faitU. (Desch. 377 <:} Si voloît de vostre vin blanc, Et UD seul de voa pains ^ailu. (Fabl. S. G. 80 >.J Nois moisies, pommes, et pain fait'i*. (Deseh. HO^.j 4 On flt crier le pain de .ii. doubles, à .w. parisis ■ pesant; le blaoc .iht. onces et le pain faitH, à « toute la fleur, de .ii. deniers parisis, pesant .xiin. « onces, tout cuit. ■ (Journ. de Paris, sous Charles VI et VII, on. 1441, p. 189.) ~ • Chascun boulaingier ■ flst bon pain blanc, pain bourgeois, et pain fesHz, • a toute sa fleur, et de certain prix. ■> (Ibid. an. 1418, page 52.) • Fetis. ce qui se faisoit à la main, de la maison X pour éviter la dépense de racheter au marché, • pourra chacun pour son eslorement, et fetiT,, « :ivoir un four en sa maison. > (Glos-. de l'Histoire de Bretagne.) 3. Faltls.odv. Espressément. Le drapier répond 2ïPathe1in(p. J3): Que ce drap ic; est bien faict 1 Je l'ay toit laire tout faictis ainsi, des laines de mes béates. Fattlssenaent, adv. Avec art. soin, habileté, adresse. [• Voilà cesti qui ordonna ceste bataille si « faiticement et te gouverna si sagement. > (Frois. 11, 9.)] — • S'en alla armer bien, el faiticement, • (Percer, II. 71*.) — ■ Bras rompu, mais si faitice- « ment accoustré, et relié qu'il n'y avoit rien que • dire. • (ibid. foi. 7'.)— • Lavèrent leurs corps, « et leurs playes, ...puis les bandèrent bien, et • faititsement. • (Percef. I, 87*.) — ■ N'oublièrent ■ pas ta finance; mais estoit en trois pa'nniers • moult faitistement, sur deux forts clievaux de • sommiers. - (Frois. IV, p. 35.) ~ « Ce premier • coup, ils se consuyvirent sur tes larges; mais • point ils n'y prirent de dommage : aussi ne firent • ils de mal, car le coup fut bien assis, et /'ai/isse- • ment : ils passèrent outre, en portant leurs glaives • droits, et firent leur tour, et puis s'en revint • chacun sur son lez. ■ (Froiss. I, p. 52.) — • l,es • François estoient si suffisamment, et faititsement > ordonnés que c'estoit un moult grand plaisir de • les veoir. et regarder. ■ (Froiss. liv. I, p, 284.) — ■ Recueillirent aux lances, et aux pennars, les ■ Anglois, bien et fatissement, • (Id. page 36!i.) — - Chevaliers urmez sur leurs chevaux montez bien, • tt failiisement. » {Percef. 1, fol. 56".) Fattlsset, adj. Diminutif de faim. [On Ut faiti- celle, dans une citation de Gace de la signe, sous fatcticité.;\ FaoU chances, et cotte bsjrdie. Courte, et leste, afin que l'on die, V«s la beau piet, et faitieet. (Detch. 497 *.} On lit faitisset, au us. 6812, f. 58''. Faitltre, i. m. Poèle^ dans une ballade sur la raorl de Guillaume de Hacbaul : Armaa, amoura, dames, cbevaleria, Qercs, musicans, faititreê en froncoia i- FAI Tous sophistes, toute poeterie, Tous ceuT qui ont meloJieuse voix.... Démenez dueil, car c'est bien drois. La mort Machaut le noble relhorique. (Desch. S8 Kj Faltrcs. [Auteur, créateur ; cas sujet de facteur dans Benoit de S' More (II, 4): « Reis des anges, ■ faitre& del mund, Père des choses qui y sunt. (Roi Guillaume, p. 94.) — • Finablement li Flamenl ne « peurenl porter ne soustenir le faix ne la force ■ des Englois et requièrent. • fFroiss. 11, 436.)] Il est pris au figuré dans Pattielin, p. 61 : Comment peut il porter le fés De tant parler ? De lît, < grans faiz de chevaux, • grande quantité de chevaux ; Froissart écrit de l'armée de Charles VI au pont de Comines, en 1382: < Tous ses gens ( passoient, et le charroy, car il y avoit grand peu- ple, et grans faiz de chevaux. • (Liv. Il, p. 214.) Expressions : 1* « Estre en fais, » être accablé. S'uns rois voua eust à espouse Tote la terre en tust en pais ; Et pouvre gent en sont en fait. /Blanch, 179 '.) 2° > A un fais, > ou ■ tout à un fais, ■ ensemble, tout d'un coup. [^Cette locution, fréquente chez les trouvères, ne doit pas être interprétée par tout à fait : ■ Si eurent conseil que il cnevauceroient au- ■ tour de ce bois, et puis, tout à un fais et soudain- « nemenl, il se bouteroîent en l'ost. » {Froissaiij IV, 254.)] Chamaiges, et si parentei S'arrestenl, A un fait, sor lui : J& Il feiaseni grant annui. (Bat. de Quar. 9t:J ' Recullerent tout à un faix desordonnéement. ■ (Froissart, liv. I, p. 151.) — • Se lance tout à ang FAL — 15G - FAL « faix sur la flesche de Testendart, et Tarrachede « la terre. « (Percef. 1, f. 146*.) 3" - S'appuyer sur le faix, • s'abandonner en portant le coup. « Le roy mist sa lance en arresl, « et se afficha du tout sur les estriers, puis s'ap- « puye sur le coup pour le chevalier tuer, .. quant « luy qui s'appuyoit du tout sur le faix, etc. » (Percef. l, f. 28'.) 4" « Pierres de faix, • — « Nous appellions en « françois ces pierres (celles qu'on jettoit par le « moyen des balistes, ou mnngonneaux) pierres de « faix, c'est-à-dire de grosseur comme un fardeau, « ou faisseau qui vient du latin fascis. » (Fauchet, Orig. p. 119.) — [« Li enghiens jetterent pierres de « fais dedens la ville. » (Froissart, Ul, 270.)] Proverbe : * A haute montée, le faix encombre. » (Cotgrave.) Falaise, s, f. Hauteur, montagne. [« La desro- « chent li Tur à moult grant encombrier ; Qui chiet « en la faloise, jà n'en estent plaidier. Aussi bien li « venroit en entier tresbuchier. » (Chans. d'Antio- cbe, VI, 1027.)] Mainte falize (F Angleterre) a sur la mer posée, Haulte, et blanche, dont mainte région La puet veoir. (E. Desch. 306^.) II vaudroit mieulx traire fait ses De quarrieres, qu'enfans porter. (Id. 5i0 «.y Tintanoel est bien defensables,.... De faloise est close, et de mer. (Brut, 55 ^.) Quistrent tant valées, et plaines, Quistrent faloiscs^ et montaignes. (Ibid. 108 ^.] Falasses. [Artifices: « Et mena tellement le « pape par ses dons et ses falasses. • (Frois. 11, 40.)] Falcheison. [Récolte de foin, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Fale, s. f. Jabot des oiseaux, en Normandie. En Bretagne, ce mol désigne la poche que forme a chemise serrée par la ceinture du pantalon.] Falerer, v. Harnacher^. Parer, orner ^. [Mot tout savant fait sur le latin phalerœ.) ^ « Mulles bien plialerécs. » (Rab. V, p. 109.) — « Mullebien accoustrée, et richement phallerée. » (J. d'Aut. Ann. de Louis XII, fol. 30»».) ■ « Femme /ia/^re^, et fardée, pleine de villenie, « mensonge, et vanité. » (Cartheny, Voyage du Ch" Errant, fol. 31 ^.) — « Maintenant nos masles, et « hommes... se mirent, fardent, et fallereut. afin « qu'ils plaisent à eux mesme, et de soy mesme se « font égaux, et semblables aux femmes. » (Nef desFols, fol. 45»>.) Devant le roy cent Suisses marchèrent,.... Degrandzplumailz leurs testes phallererent. (Mat^ot, i64,J Dames blanches, comme beaux cignes ; Plus que déesses p/ifl//erce«. JMarot,p, i52.) D'orfaverie haultement phallerées, (Id, p. 159.) Par toutes practiques, Leur corps phalleroient^ Puis, en leurs trafiques, Dord oient comme picques Regards vénèriques. (Id, ibid.) On disoit aussi • 3id\}\2ilïon phalerée. » (Cartheny, Voyage du Chevalier Errant, fol. 5'.) [ Falester, v. « Ele ne doit douver avoir, par la « reson que son baron fuit félon, et porta jugement « de felony de qui il fuit pendu , ou descoté ou-_ « faleslé, ou desmembré, ou noyé, ou en ascune • manière ù mortdampné. • (Britton, Lois d'Angl. fol. 257 ^) Ces mots « descolé, ou falesté » marquent , peut-être la distinction des deux manières dont on décapitoit anciennement les criminels: on coupoit^ le col aux uns ; à d'autres, comme à S* Denis, on^ enlevoit seulement le test du crâne, le sommet d( la tête. Falibourdes, s. f.pl. Fariboles. « Toutes « falibourdes astrologiques sont sottes, inutiles, ei^ « incommodes. • (Contes de Chol. fol. 191 '.) 1. Fallace, s. f. Tromperie, fausseté : ... En ce lieu, n'a barat, ne fallace. fFaifeu, p. i8. Tu as beau corps, et belle face, Mais ton cueur est plein de fallace. [C. Marot, p. 290 Adonc voyant que par force, ou fallace, N'avoient pouvoir de gaigner cette place. [/. Marot^ fO On lit falase au ms. 7218, fol. 231 \ 2. Fallace, ad/. Trompeur, faux. • L'auspice « estoit bien par trop fallace. • (Rab. t. II, p. 246 Fallacieusement, adv. Faussement. (Honet Fallange, s. [Araignée, faucheux. Du gre^ (poAàyf, bâton, à cause de la longueur de ses pattes. — « Quand les cerfs ont esté mordus des fallange^ ^ « ou d'autres bestes venimeuses, ils amassent de^ « cancres de rivière, et les mangent, ce qui falK c estimer que leur remède est pareillement boo « pour rhomme. » (Charles IX, delà Chasse, p. 28.^ — « Ceux... qui sont mordus des pha/an0res,serpens « venimeux, sont guéris par la musique, et par la « danse. » (Bouchet, Serées, 1, p. 139.) Les ptialonr (/'^s sont distinguées des tarentules, dans Rab. lY, p. 275. Cependant phalange semble désigner la tarentule, dans les vers non imprimés du Mépris des femmes, par Scevole de S'* Marthe: Hé, n*as tu jamais veu la guarUon estrange Du fauctieur Tarentin, pique do la phalange. Que le venia agite, et seulement le son De la musique peut dissiper ce poison? Telles sont les chansons des scayantes pucelles, Qui estouffent d'amour les vives estinceUes. DaV«nl. Bibl. p. 4147. Fallez. [Synonyme de Lombards, au reg.JJ. 74, p. 4'28, an. 1312 : « La compaignie des fallez. *] Fallols, s. Un mercier parlant des marchandises de toute espèce qu'il met en vente, comme « poivre, « safTran, (Igues, dates, (Ils d^argent et d^archal, « dez à jouer, »> ajoute: J*ai fermaux d'archal, et anieaux, Et baudrez, et f allais moult beaus, Dont je doig .m. sols por un oef : Il n'a gaires qu'il furent nuef. (FabL de S. G. fol. AS •.; Fallon. [Cheville du pied : « Montés sur un « blanc coursier, vesti de sambue jusques en es « fallons des pies. • (Froiss. 11, 100.) — « Chevaux « armés et cou vert j u&qu'au /aZ/on. » (Id. III, 43.) Ce même mot se présente ailleurs, sous les formes feillon, fellon (Chevalier à la Manche, 327 ; Gilles FAM - 1 Fameilleus, adj. AITiimé, (amé\'u\\ie;famillous, tliins S' Bernard, répond îi esuriens. Kschiere gi prenl soi. Ne leuH qi est fameilleiia, West envers moi dolereiis. [Val. n' U9Q, fol. 8 '.J Neselliaaous Que est au fnmeillojix. (Prov. du Vil. m», de S. G. 7i'-) .... Pluft plajst mençonge àbricon, Qu'a femeitleus char de paon. (Fabl. S. G. 4 ''.) [On lit dans un besliaire ms. cité par Du Gange, III, 200*: • Li goupils est moult arLilleu.s Quant il . est auques fameitteus. » — • Et se fiert enli-'eus • comme lions famiUeus. • (Mén. de Bains, § 285.)] Faineilleuseincnt, adv. (Colgr.) Famel. TFer de flèche : ■ Laquelle vire estoil € renée d'un fer nommé famet. • (JJ. 169, p. 317, an. 1416,)] Faineliorcs. [Ami. dans une charte de 1274, an «s. fr. anc. 2591 : « Je Miles de Galatas chevalier ■ et famelieres (io\i très noble empereur de Cons- ( tanlinobie. • Dans l'appendice au Villebardouin de Du Gange, on \U familiaires.'\ Famenine. [Qui lient de la femme: • Trop par • asestê /ameniTie, Fel il, voirement es-lu foie, » [Renart, V. 17290.)] Famer, ti. Acquérir de la réputation *. Publier ■, Diffamer '^. * S'il raut qu'A aervir il s'ordonno Pour famer. (Conlt-cd. de Soiigeci: i03 <-.} ' Voir Gontredils de Songeci-eux, f. 177". *^ ■ Accuser, ou famer de reproches vilaines, ou . de diffame. • (Bout. Som. Rur. p. 325.) Fameusement, adv. D'une manière fameuse. (Oudin.) Fnmilians, adj. Vivant en famille. ■ Se home > bat, ou iiert sa fcme, ou sa feme lui, ou se aucun > de caus se fait li son (îs, ou à sa fille, tant corn il • soit familians, ce est que il les ait émancipés, et • est partis de lui.... il, ne elle n'est pas tenus de > paier la peine dessus dite. • (Assis, de Jérusalem, p. 90el9i.) Familiariser, v. Fréquenter, entretenir com- merce. ■ .Emilie sçachaot que son mary Scipion > fatniliarisoit avec une sienne esclave, n'en ni € point plus mauvais Irailement à cette esclave. > (Contes de Gholières, f. 183''.) Familiarité , s. f. [On lit déjà au livre de Justice, 71 : * Ne saiez pas familieï fi toz, mes aiez > quenoissence à toz, quar po avienl que de granl • familiarité ne vegne péril de juridiction. •] V On disoit proverbialement: [De même au Ménagier, I, 9: • Comme \'on dit « que trop ^rant familiarité engendre mesprise- • ment, aussi fail trop grant humilité. •] — • Cil ■ qui tiendront le parlement ne beuvent, ne ne ■ mangent, avec les parties qui ont â faire par • devant euls, ne les diles parties nvec euls, ne ■ avec les avocats; car l'en dil pieca que trop 8- FAM < grande familiafité engendre grand mal. ■ (Ord. de Philippe le Long, 17, nov. 1348; Ord. t. I, 670.) 2° • f^^ettres de /'ami/iarife'. > Elles ont lieu < quant > aucun prince, tant séculier, que ecclésiastique. 1 fail foy que (elle peisonne est son serviteur, • familier, parent. • (Kabri, Art. de rhétoriq. 1(^''.> Louis de France, duc d'Anjou, voulant faire la cou — quéle de la Sicile, fait expédier des lettres d^ familiarité, à la mode d'Italie, à lous ceux qn'iL engageoit ii son service. (Le Lab. Histoire de Loui^ d'Anjou, roi de Sicile, p. 71.) Froissart demande atM. G" de Biois son • bon et souverain maistre, ■ 1^ permission d'aller â la cour du comte de Foix ; 1^ comte de Dlois In lui accorde, et lui donne • de^ ■ lettres de familiarité, adreçantes au comte d^ ■ Fois. « [Froiss- liv. III, p. 1.) 1. Familier, s. m. Ami, favori*. Domestique* _ Sorte de religieux'. ' [• Aucun de ses familiers groussoient de c^ • que il fesoit si larges aumosnes. • (Joinville, S 726)1 — «Un gentilhomme qui estoil de mes • familiers. • (L'Am. Ressusc, 307.) — « Greiviller • fut grand amy de Brelel, et fort son familier. • (Fauch. Lang. et poës. p. 191.) — •■ Le seigneur de ■ Saintrc... est si prochain familier de nostre sire . le roy. • (Sainlre. II, p. 039.) ■ [■ Ils ont fait édifier ung hoslel ou maisons à • leurs dépens pour metlre eulx et leurs biens, > familiers et serviteurs ii sauveté. > (Charte de Charles V, an. 1378.)] — ■ he familier ne penl ■ accuser son niaislre de qui famille il est, ne le < serf son maislre, ne son seigneur. > (Bout. Som. Rur. p. 222 ) — • Serviteurs, et familiers. » (Ord. m, p. 561.) 11 s'est dil des domestiques ou ofOders du roi, ou des princes. [• Guillaume de Seurpigny ■ escuyer ou familier aa l'abbé de S' Pierre le Vif . de Sens. • (JJ. 138, p. 60, an. 1389J] On Ht dans rOrd. de i3t!>, pour la Chambre des Comptes: • Que • en noslre dile chambre n'ait que trois maislres . lais.... Guillaume Courteheuse, noslre chevalier, • Martin des Essarts, et Giraul Gueile nos fami- ' liaus. ' (Ordon. 1. 1, p. 704.) — - Chevalier, et . familier du comte de Sommerset. • (Monstr. I, f. 2 ''.) — ■ Familier et menestrier du duc. • (Etat des ofTic. du duc de Bourgogne, p. 438.) — On a dit aussi familiers, des domesti<)ues attachés aux gens d'église el aux maisons religieuses: • Les familiers • des ecclésiastiques, ■ c'est-à-dire leurs domesti- ques participoient aux privilèges de la cléricature. {Fleury, Histoire eccles. l. XIX, dise. I, p. 44.) — . Varlets el familiers d'icelle abbaye. • (Monstr. I, fol. 144 ''.) — ' Iceulx chartreux, et leurs familière « mettons en nostre sauvegarde. • (Ord. t. III, 635.) Familiers dési°;ne aussi les fadeurs des marchands, les ouvriers : ■ Instituteurs, el exercilenra sont les ■ familiers que les marchans ont fait de leur mar- • cbandise, tant par mer comme par terre, el qui ■ le fait de leur marchandise meînent, et gouver- ■ nent, sans ce que les marchands y soient pre- > sens. > (Bouleiller, Som. Rur. p. 56.) — < I^es dits • marchands, voiluriers, et familiers. > — (Ordoa. FAN - JCO — FAN pour s'enrichir aux dépens de ceux qui les employoienl aux noces : L'un pfir corner, l'autre par bourdes, Leur dient lant de fafelourdes... Que le ranntel de Tespousée Ara Tun, tant sera rusé ; L'autre l'ara de l'espousé. (E, Desch, f. 408 ^.J Et ne cuit pas envplir mes pages De trufes, ne de fanfeluea. Guiart, dans D. 0. tous Trufa. Ne vos vueil j)lus Joer la rue, Que ne l' tenoiz à favfelue ; Mais nus ne sait tant de fable. Qui pas deist con ele est bêle. Fanfrelucher. [Orner des fanfreltwhes : « La • vanilé qu'elles font puroislre en leurs patins « pertuisés, fanfreluches et haut montés. » (Jacques Olivier, Alphabet de Timperfeclion des femmes, dans Pougens.)] Fangeas, s. m. Bourbier, mare; faignes et fagnes, dans le Luxembourg : Une mare, un fangeas qui n'a rive, ny fond. (BelleaUf 87. J Fanger. [Couvrir de fange : « Le manleau ou « cappe que le suppliant portoit furent touz fangez « et broullez de la boue qui esloit là où il cheut. > (JJ. 206, p. 11, an. 1478.)] Fangier. [Bourbier : « Quant li Juif ont la • croix faite Qu'il eurent del fangiei' traite. » (Vie deJ. C. dansD. C. ni,!203'.) Fangis. [Bourbier : « Lequel Marot courut « hastiveiaent à un fangis , ouquel avoit grant « quantité de pierres. » (JJ. 140, p. 22, an. 1300.)] FanI, part. Fané, desséché. Mon coeur seiche d'ennuy comme un pré tout fani. Pois. d*Amail. Jamin, fol. 440. « Un corps fan\j, esprit foible, et decadant. » (Brant. D" Gall. 1. II, p. 422.) Fanir (se), v. Se faner, se flétrir. (Cotgrave.) Les hommes sont comme des fleurs, Qui naissent, et vivent en {)leurs ; El d'heure en heure se faniascnt. (Regn. p. 200.J « Fanir de vieillesse. » (Mont. Il, p. 678.) Fanissant, par^ Qui se fane. « Herbe fanis- « santé, » Voyez Epith. de M. de la Porte. Fannoicr, v. Faire illusion. Fantôme nous va fannoiani. (Fabl. 7218^ f. S97.J Fanon, s. m. Bannière^. Enseigne, étendard ®. Le manipule sacerdotal^. Peau sous la gorge des bœufs °. Sorte d'ornement ^. [De Tallemand Fahnen.] ^ ^ Les croix, et fanons de toutes les églises de « la ville. » (J. Le Fevre de S. Remy, Histoire de Charles VI, p. 96.) ■L'enseigne ou bannière principale étoit appelée « gonfanon » et la moindre s*appelloit fanon ou phajion, suivant du Tillet, Rec. desR.de h\\ p. 246, et Fauch. des Orig. II, p. 211. Ces deux mots, « pris « autrefois pour les roys, ont esté usurpez par les « particuliers : les roys ont eu des fanons au haut « de leurs lances, et les particuliers mettoient des « pennons, et fanons à leurs heaumes, et ù leurs €. lances. > (Galiand, Ëns. de Fr. p. 63.) — « Le • fanion, estendard de serge, de la livrée du briga- « dier, est porté par un valet de la brigade do « cavalerie, ou d'infanterie pour leur faire observer « Tordre dans la marche. • (lie P. Daniel, Mil. fr. t. n, page 84.) ^[« Des armes ù trait defension, Amit, alb, stoL « et fanon, si se fit armer; Car hom que csl d^ « religion Ne deivet ;iver altres par Ireison. » (S. Thomas de Cantorbery, d'après les Chron. d^ .Normandie, UI, 479.)] On a dit de Jupiter métamorphosé en taureau : °Son blanc fanon est plus que neige blancs. (Baïf, 259 K^ ' Ornement de tète à Tusage des femmes» aigrette. La princesse du Piémont, recevant à Turin le roi Charles Vlll, « avoit sur sa teste un tas de gros « affiquets remplis d'escarboucles, de balais, et « d*yacinthes, avec des houppes dorées, gros « fanons^ et bouquets d'orfeverie. » (P. Desrey, voyage de Chai'les Vlll à Naples, p. i%.) Fanoul. [Fenouil : • Maratrum, semence de « fanoul. » (Gloss. 7079.)] Fantasie, s. f. Imagination. [« Et ainsi petit à « petit, ou temps de celle croissance nature « appresle la fantasie et entendemenL > (Chr. de Pisan, Charles V, 1, 9.)] — Les fantaisies sont aussi les airs de musique, que nous nommons « caprices. > (Verdier, Bibl. p. 499.) Fantasier, v. Imaginer. Voyez Percef. V, f. 18*. Fantasme, s. m. Fantôme, vision^. Illusion ■. ^ Voyez Oudin, Rob. Eslienne, Cotgrave. ^ « Fantosme, ou diablerie. » (Ger. de Nevers, IP part. p. 43.) — « Chose poétique, fantosme^ ou « chose mcrveillable. » (01. de la Marche, Mém. page 21 .) Or entendez, royne, et tout chil qui sont cha; Ne tenez à fantasme tout che c*on vous dira. Baudoin de Seb. lU. 1C4. Fantassinc, adj. au f. On lit dans Cotgrave, « forces fantassines, » troupes d'infanterie. Fantastic, adj. Fantasque. [« EsUenne Harcou, « home lunatic, ou par aucuns intervalles ou de * cour ainsi que fantastic ou insensible. > (JJ. 144, p. 128, an. 1392.) — « Je h^v\q^\,o^ sot fantastique^ « Qui te tis et nomme la pratique alchimiste et bon « philosophe. ^ (La Nature à TAlchim. ev. 11.)] Fantastiquement , adv. FantasquemenL (G. Durant, p. 188.) Fanteric, s. (. Infanterie. Le mot de fanterie étoit nouveau, suivant Tauteur des Contes â*Eutra- pel, p. 479. Il se trouve employé dans le Prince de Machiav. p. 170, dans le Th. d'honn. par Favin, t. I, page 26. Fantesque, s. f. Servante. Voir Brantôme, D" Cal. 1. 1, p. 338 ; Joach. du Bellay, f. 489*» ; Rab. t. m, p. 191. Fantiau, s. m. « FicariuSy cuelleur de figue, « ou dieus souvages folot, fantiau. » (Gloss. lat. fr. de S. G., dans Du Cange, sous Ficarius.) Fantosme. [Chose controuvée, bourde , fable : FAR Farains. Animaux. On lit dans Harbodiis, cet. 1643, à propos des dessins que foime l'agalhe : En lalin : Nunc nemorum frondes, nunc dantem signa ferarum. Faramlne, s. f. Vermine qui se mulliplie: • Ceulx qui ont les chiens, et les engins ii prendre ■ les mauvaises bestes, et su faramine, gui dea- ■ truient \ts bestes, et les nourritures que les bon- • nés gens nourrissent. • (Ane. Coût, de Bret. 158 ''.] Farasche. [Farouche : < Cuer farasche. > (Rose, v.'i468.) On dit en Berry fouTâche.'] Farat. [Troupeau, an reg. JJ. 142, p. 216, an. 1391: « En faisant le partage des ditles beste» à • laine, Uichiel Bascer s'efforça de pieudre... l'une ■ des plus belles qui feuat ou monceau et farat des « diltez brebiz. .] Farce, K. f. Viande hachée etépicée*. Garniture délit*. Bouffonnerie^ * [■ Si que la crouste en est faussée. Et la farce • s'en est volée. ■ [Barbazan, Fabliaux, IV, 95.nOn lit ■ farce magistrale > dans Rabelais, t. IV, p. 211 . * • Que nul ne face coisins de sept quartiers, ne ■ de plus, qui ne soit d'aussi bonne farce comme . lacouste. » [Ord. t. V. p. 548, an. \U\.) "= [Petites comédies , à l'inlrigue grossière; c'é- taient des contes ou fabliaux mis en action: l'une des plus célèbres est la farce de l'avocat Palhelin.' Les Picards, dans leurs sociétés littéraires dîtes sbys, en furent peut-éire les auteurs. Les clercs de la Basociie, qui sous le titre d'Enfants Sans Souci, avaient le droit de jouer des farces et soties, se les virent interdire au temps de Marot, par arrêt du Parlement.] • Farce joyeuse, histrionique, fabu- > leuse, ou farinée, morale, reci-eative, facecieuse, < badine, françoise. • (Uist. du Th. fr. t. II, p. 91.) — i Nos farces sont vrayement ce que les LaUns > ont appelle mimes ou priapées, la fin et l'elTect > deaquelsesloit un ris dissolu; et pour ce toute > licence et lascivie y estoit admise, comme elle est • aujourd'hui en nos /'arces.* (Sibilet, Art Poétique, liv. II, p. 124.) Farcer, v. Plaisanter, l'ailler, moquer. (Nicot, OudinetCotgr.)On diaoit aussUe farcer. (Saintré, p. 69.) Voyez Percef. III, fol. 25'. — [. Ne il ne rest • à enseignier; De tout se /"arsotï de legier. . {Che- valier as deux espées, v. 11189.) — ■ Que tu es ■ bien tailliés de bien farser one telle bourde. • (Froiss. II, p. 252.)] — • Fartante ou mocqueresse • sont synonymes, dans les Mém. d'Oliv. de la Marche (H, p. &!3). — [L'étymologie est le fréquentatif far- tare, fait sur fartum, supin de fardre."] Farcereaa, s. m. Diminutif de fJarceur, bouf- fon. (Cotgrave.) Faiverle, J. /. Plaisanterie, moquerie. (Bob. Est-, Cotgr., Nicol, Honet ; Apol. pour Hérodote, p. 556 ; Mont. III, p. 561, et Hisl. du Th. II, p. 332.) » - FAR Farcesque, aij. Burlesque. (Cotgr. et Oudin.) Voyez aussi Honlaigne, III, 408. Farceur. [• Ils sont si grands farceurs goe ^il» ■ savent que pai esté malade, il ne me feront qua . farcer. - (Louis XI, 69* Nouv.)] Farcholez. [< En soy ingérant iceUui Anthoioa ■ de vouloir frapper le suppliant parmi te visage • d'un baston de farcholez qu'il tenoiten saaiaiD. » (JJ. 195, p. 827, an. 1473.)] Farci, part. Rempli*. Glosé, commenté*. Garni de farce, de oualA*^. *■ i' Si li doit feindre noviaus songes. Tout farci» < de plesans mençougcs. ■ (Rose, v. t)>916.) Monllac, après avoir parlé [p. 442) de canons cfa'areés de chaînes, de clous et de pièces de fer, dit: ■ D autres < canons farcis de mesme. > (Hontiuc, Hém. 1, 449.} * [■ A tant, a RenartenvatTJn benedicamar/^rtf. • A orgue, à treble et à deschant. ■ (Renart, vers. 21374.)] — Voir ■ la palenostre farcte, • an us, 7218, roi. 274-. '^ • Que nulz, ne nulle ne mette en tayes fareiet. ■ nereclutées prèsdela plume, pour ce (|ue les > coustes où elles sont mises ea semblent e^ ' plus plaines, laquelle chose est làuceté de tout le • peuple. ■ (Ord. t. V, p. M7.) Farcln. [Maladie des bestiaux, pris au flguré, dans Tliomas de Caniorbéry, p. 44 : < Deus vus ad ■ komandé son berbil à guarder; Et » est vostre > oeille, vus le devez mener; Li pastur deil tus dis ■ )e /iircin returner Et l'oeille malade sur sud col > deit porter. ■] Farciner. v. Farcir. > De tout malheur s'a en • naissant /amn^. • (Uarg. de la Harg. fol. 309 K) Farclneux, adj. Malade du far(ûn. (Oudin et Cotgrave.) — [> Mon che\al frecineux est dedans ■ le ventre. > (Mâchant, p. 80.)] Farcir. [Garnir, remplir: • Duncrova que um ■ fesist les povres eoz venir; Les tables en nstl'uffl • del refrictur emplir : Jo crei qu'il pensa del que • del venlre/arstr. > iTb. de Canlorbér>'. 47.) — — ■ El se batoient d'escorgies à neus dors de quir ■ faniê de petites pointcleties de fler. ■ (Froissart, t.V,275.)] Farcisseure, s. f Action de farcir. (Cotgr&ve.) — * il y paroisl à la farcissure de mes exemplee. * (Honlaigne, 1,81.) Fard, s. m. Peinture pour embellir le visage*. Déguisement, fourberie'. ' Fard est perdu dsMUS mioe de alnfe. //. Vurot, 90./ [■ Et d'eau de fard son visage ne lave. ■ (Harot, t. IV, 148.)] En ce tempB vint la maniua Da se peindre avec des farw. (C. Uarot, p. i70.J * Renart, te veus tu coidesBar ? Cil, se peutse trover Qui 1b penitance m'enjoingae. DiBt U vilBins. Renart ne owgae. Tu sea trop de puils, «t de fart; Bien Bat : tu me tiens por musut. (MS. 1918, foL il *.) Fardage. [Bagage, fardeau : ■ Icelluî Hooiii et FAR - 164 - FAS 943.)] On lit fariboles aux Chron. de S. Denis, t. II, fol. 255, cl dans Rabelais, II, 55. Farinage. [Droit de .mouture : « Je maintenoie « tout le fariîiage du muelin de Conchy et tout • Terbage des bos de Concby appartenir à roi. > (Cari, noir de Corbie, fol. 67 \ an. 1315.) — « La « moitié du fermage (|ue cil qui ladite ferme tient, « prent au moulin de Pounichon. » (ms. anc. 9C07, p. 97, an. 1310 )] Farine, «. f. Nous citerons le proverbe sui- vant : « Chascun avoir Vouidroit de l'autre pesche, « et farine [?) • Celle façon de parler semble être empruntée des propriétaires des moulins qui, non contents de tirer la farine de leurs meuniers, se faisoient encore donner du poisson. Fariné, adj. Barbouillé de farine, comme les farceurs dans leurs comédies : « Je ne suis badin, « ni fariné. • (Bouch. Serées, 111, p. 133.) Farinlere. [Coffre où tombe la farine après avoir passé sous les meules : « La fariniere ou « chiel la farine en moulant. > (JJ. 182, page 153, an. 1453.)] FarInoUe, s. f. Diminutif de farine. (Molinet ù la suite de Crétin, p. 267.) Farlraran, 8. m. Mot factice, imitant le son de la trompette. « Le /Vinrara/t des trompettes, iepon- « pon des tambours. * (Merlin Cocaie, I, p. 13.; Farlseus, s. m. p. Pharisiens : Diex qui déistes nus Gieos, Aus tyrans, aus fariseus^ J*ai (H'ant pieçà, et fain, et soi ; Et il distrent com fer a roi Que vous aurez assez à boivre. (^S. 1^18, /*. f (/5 ^.) Farlouse. Nom vulgaire de Tanlhe des prés : • Les hobereaux advisansleschasseurs aux champs, « accompagnent les chasseurs en volant pardessus « leurs testes espérant trouver rencontre de quel- « que petit oyseau que les chiens feront lever : « mais comme advient que les farlouses, provers, « couchevis, et allouetles, ne se branchent en « arbres, etc. » (Budé, des Ois. fol. 117 \) Farneinent, 8. m. Vestus iert de moult povres dras ; Miex aima il se povreté. Que nus quens n*aiine se conté : En le forest par fondement Se mist, o povre f armement, [Fonds Sorbonnc 6i, c. i9.) Farncse. [Fournaise, dans Agolant, p. 178 *».] Farouche, adj. Difflcile. f « La dame ne fu pas « farouche. • (Ren. v. SKil76.jj « Fera voslre bon « plaisir, et selon la charge qu*avez baillée au dit « gouverneur, combien que de prime face, il la « trouve bien farouche. » (Godefroy, Observ. sur Charles Vlll, p. 320.) Faroucher, t;. Rendre faiX)uche. Morne penser, qui farouche ma vie, La devoiant du sentier de raison. (L. Caron^ f. 23 ^.J Faroucheté, «. f. Férocité. (Cotgr. et Oudin.) Farrage, s. Mélange de fourrage ou de grains, en latin farrago. [« Le fanage est une composition < de plusieurs grains francs et sauvages, Qu'on tire « des cribleures de bleds, fromens, seigles et « orges. » (0. de Serres, 277.)] Farragere, s. f. Champ semé de divers grains mêlés ensemble. (Oudin, Cotgrave.) Farramas. [« Icelle Katerine disl ù la suppliant « telles ou semblables paroles : farramas^ putain, « pannanesse, cabatz rabatu. » (JJ. 109, page 144, an. 1463.)] Farrée. [Soufflet : « Du col li donnent grans « colées Et en le fâche grans farrées. • (Vie ms. de J.C.dansD. C. in,2a8-.)] Farsil, s. m. Tromperie, moquerie. Par art prant le chien le gorpU, Celui qui tant set de farni^ Qui les autres bestes engigne. [Ovide de S, G. f, 93 Kj Fascherie. [« Pourvu qu'il ne vende rien De « son bien, S*il boit j*en suis resjouie; Car ai tout « au long du jour son amour; Et sommes sans « fascherie. • (01. Basselin, XXXVL)] Fasciuatcur, s. m. Sorcier, magicien. (Oudin.) Fascon. [Flammèche : • El voloient lesflames- « ces et li fascon en la ville de Valencbiennes. * (Froissart, t. III, 152.) En rouchi facofi est ce qui reste de la paille brûlée, non entièrement réduite en cendres.] Faseaux, s. m. p. Peut-être ralingues : « A nos « fuseaux^ et tentes de navires pervient la tourbe, « et compaignie des fols. • (Nef des Fols, f. 20 '.) Faseole, s, f. Espèce de haricot : [« Faisoles « sont chaulds et moistes presque au second « degré. » (ms. de Turin, liv. IV, 35, fol. 64 sur les Urines.) Fasse, s. f. Nasse. (Cotgrave.) Fassclon. Botte d'herbe. Puis manda un fasselon d'ierbe, Si lia i'enfançon dedans. (Bou^ f. 375.) Fasser, v. Bander, Emmailloter. Du mot Faisse ci-dessus, pour « bande. » Voyez Le Lab. Orig. des Arm. p. 169. Fassoiiner, v. Façonner. (Rob. Est.Graiam.fr. p. 116; Coquin, p. lOi.) Fastidier, v. Ennuyer, importuner, incommo- der : t Je ne Tavois nullement /os^idief. » (Mém. de Sully, t. VI, p. 168.) — Sully (Ibid) remarque que le roi aAnglelerre, Jacques 1 % usoit fréquemment de ce mot; il n*éloit donc pas d*un usage commun, non plus que fastidieux. Le soleil radiant, Gler reluisant, et moien chaleureux, Non trop, no peu, et non falediant. [Chasse d*Am, SI ^J Fastidieux , adj. Ennuyeux. Sully craignait d'avoir ennuyé le roi d'Angleterre par de trop longs discours; ce prince lui répondit : « Je vous « jure Ml* de Rosny, que je n*ay jamais rien trouvé « de trop long, ni de fastidieux (car il use souvent « du mesme mot), en vostre enlretien. » (Mém. de Sully, t. VI, p.21:i.) Fastidiosi^té. (Cotgrave.) FAU — 166 - FAU Faucement, s. m. Tromperie. Las I guel tourment I Quel faucement, Vous me baillez ! [Folles amours, p. 3i5,] Faucer, V. Falsifier, tromper^. Percer^. For- cer, briser, rompre*^. Appeler d'un jugemenl, dé- menlir "*. ^Fa«i/c^r, dans S. Bern., répond au latin /"riis- irare : [« Ja fu lexjors que les dames amoient De « leal cuer, sans feindre et sans fausser. • (Quesne de Bethune, Roman anc. p. 87.)] — - Del seal son « seigniour faucher. » (Brill. Lois d'Angl. f. 39 '.) — « Tel a tellement appréhendé que sa femme luy « faussait la /'oy, qu'il en est séché de langueur. • (Sâg. de Charri^). 131.) Chil qui sert sans fauser. [Poët. av. 1300, II, iOÔO.J ■[On lit au Roman de Roncevaus : « Faussent « ces broingnes, où li ors est batus » — « Bacinez « foudre, embarrer hyaumes, Haubers fausser et « espaulieres. » (Guiarl,an. 1267.)] — « Prestement « recommencèrent leurs armes, et de celle rencon- « Ire le seigneur de Ternanl donna si grant coup à « son compaignon, qu'il fauça le bocinet à jour. » (Mém. d'Ol. de la Marche, liv. 1, p. 218 ) - « Aron- « tes le voit venir, qui pareillement de hault, et ner « couraige, couche sa lance, et tellement ensemble « se vindrent renconlrer que tous deux se faulcè- « r « G*est « soutenir que le jugement a été rendu mécham- « ment, par des juges corrompus ou par baine, que « le jugement est faux , et déloyauroent fait. • (Laur. Gloss. du Dr. fr.) Voyez Ord. 1. 1, p. 91. j]« Si < un home viaut la court fausser et dit que le juge- < ment où Tesgart ou la conoissance ou le recort « que la cors a fait est fans. > ^Assises de Jérusa- lem, î, 179.)] 2"* « Fausser le jugement de son baron. » (Loisel, Inst. Coût. II, p. 345.) 3"* « Fausser letlres, » attaquer des lettres comme fausses. (Beaum. ch. XXXIX, p. 205.) 4** « Fausser testament, > attaquer la validité d'un testament. (Beaum. ch. XII, p. 67.) Remarquons Texpiession suivante : [« Sans « fauccr, » sans interruption : • Et se dormirent « sans faucer. Tant que li biaus jours parât « cler. » (Renard, v. 22031.)] 1. Faucet. [Voix fausse, voix de l'homme reproduisant les notes aiguës d'une voix de femme ou d'enfant : « Et dant Renart chante en fausset. > (Renart, v. 13305.) -- • N'aurai voisin en sus de u moi Qui bien n'entende mon fansct. > (Renart, V. 1583.)] — Geronnet de Mandurant reut intro- duire Perrot le Bearnois et ses troupes dans la ville de Monlferrat : « Il regarda tout bas, et veit (ce loi « fut avis) ombres d'hommes qui alloyent sur les « fossés, il commença à siffler en faucet. • (Froiss. liv. m, p. 281.) 2. Faucet. [Cheville de bois pour boucher le trou de foret d'un tonneau : « Il ne se prînt garde « qu'en tirant le vin le faucet lui échappa dedans « le pot. » (Desperiers, Contes, 47 ^) — « A six et « à sept, tout passe par un fosset, » c'est-à-dire le tavernier n'a qu'un vin qu'il fait payer plus ou moins cher. (Oudin.)] Faucliart. [Serpe h deux tranchants» garnie d'un long manche : « En laquelle forge le suppliant « print un baston, nommé fauchart. • (JJ. 145, p. 370, an. 1393.)] Fauche, s f. Fauchaison : « Si, devant le dit « jour sainct Pierre, iceux prez sont fauchez, la « ditte fauche faille, et les foins charriez, et emme- « nez, pourra semblablement, qui voudra, faire « pasturer son dit bestail dedans les dits prez. » (Coul. Gén. t. 1, p. 695.) — « Iceux de Bouvain « peuvent faire tourbes, pesches, faucques, et tous « aultres aisemens vers la rivière de Meurchin. » (N.C. G. I, p. 441 ^) Fauchée. [Ce qu*un homme en un jour peut FAU - I 5° bis. • Faucon niais, • pris daiïs le nid. (Branl. Dames galantes, 1. 1, p. 361.) 6" » Faucon de passage, hagard. - [Br. D* gai. t. I, p. SCI.) [Faucon pris apiÈs une mue el qui ne s'apprivoise pasaisémenl.l 7°. F'-iu/fOH peleriu. •{Froiss. liv. lU, p. 131.) 8' • Faulcon sacre- > (Cotgrave.) Voir Sacre, 9° ' Fauconsùr. • (Dranl. Dames galanles, 1. I, p. 361.] Faucon qui, ayant volé avant de muer, est de couleur saur. 10" 1 Faulcon tunicien. » (Cotgrave.) M" ■ Faucon montaigner. • (Fooi'.l. Fauc. f. 50'.) 2. Faucon. Pelit canon oyaul trois pouces de diamtïtre : le boulet pesait une livre : » Ils ont prins • en plusieurs villes de Frtole tout plein de provi- • diileurs de Venise el ont gaigné deux canons et • quinze faucons. > (Letire de Louis XII, an. 1511, t. III, p. 10.) — On disoil ■ trect de faucon ■ aux Mém. de Fleurano;cs, p. 102. Les plus grosses de ces pièces se nommaient ■ Taucoua doubles. • (Pièces justif. des Mém. du Bell. t. VI, p. 378.) Fauconeaii. [l- Canon plus petil que le faucon ; il avait deux pouces de diamètre; le boulet pesait treize ou quatorze oncos : « Coulen%Tines, faucons, • fauconneaux, noms pris des animaux les plus . - ravissans. • (Paré, IX, préf.) — 2- Allusion indé- cente :'• Se faisant penser nonnestement de ce ■ coup de fauconneau. » (liouchei, Serées, liv, III, page 87.) Fauconlerc, s. f. Gibecière, carnassière*. Mot obstène'. *. Raccoiiimode entièrement en forme de cour- • rier, prend un chapeau sur sa leste, un fouet à la • main, et met sur ses cspaules un petit gaban • bordé de crolle, :\ son costé droit pend un cor- - net, et au gauche, a une escarcelle, ou faulcon- " niere. (Merl. Cocaie, 1. 1, p. IM.) *Ce mot a un sens obscène dans les Fabl. de S, r.. fol. 34'. Fauconnage. [On Ut au registre JJ. 60, p. G9, an. 1319 : • Item super te fauconnage tnginta • modia. ■ Est-ce une redevance payée d'abord en faucons dénichés, puis en blé, en argent ?] Fauconnier, s. m. Celui qui dresse cl gou- verne des oiseaux de proie. ■ Or chct le bon • iiomme en vieillesse, et sera moins prisé que - devant, et sera reboufté comme vieil faHconnier ' qui ne vaut plus ù nul meslier. > (Les Quinze Joycs du Mariage, p. H>7.) — [• Le faulconnier est • lousjours prest De fuyr après son faulcon. • (Blodus, fol. 104.)] Fandagc. Droit de mettre des brebis en faudes, (Monast. Anglic. 1. 1, p. 903.) Faude. l*[Parc à moutons, fait de claies, en anglais /'o/d; • Faldesde berbiz. • (Liv. des Rois, t. I, ch. XXiV, V. 4.) — • Une faude veit de berbiz « K un grand parc, lez un coslis. • (Chron. desducs de Normandie, v. 28!>45.)] Tolcs les berlûz su vilein Furent en la fauée trouvée*. {Fabl. de S. G. /. SI '.) « - FAU 2° Plaque couvrant le jupon de mailles attaché k la cuirasse pour protéger le bas-ventre et lo haut des cuisses : • I/un llei t el l'autre se revenge , Wy • ol haubert, faude, ne menge. Ou demourast anei « ne maille. • (Boèce, cité parDuCange, lU, *2I4«.) Voyez plus haut Falte. — . Pierre Bayard... entra • en lice armé de toutes pièces, les fauUet • allachéesentrclesjaiFjlies. eu manière débrayes.» (J. d'Aul. Annales{leLouisXIl,p. 152.) 3° Jupon de berger: Entme/'autfcl'orubla, Si que pustour moult bien sembla. (Mouakes, p. 407./ 4' Charbonnière (voyez Kauldêe); ■ Une /^ati(fe de ■ charbon. - (JJ. 189, p. 351, an. 1459.) C'est encore le noiu des fosses à faire le charbon en Belgique. Fauder. 1" Plisser un jupon en fande: • Ma • cote fauûée. • (Poél. av. 1300, 11, 665.) — ■ Se • fauder. • (Monel.) — [2° Creuser une faude à charbon: • Porront braser, fauder et cauffourer, • sanz t;jnpiT'ier lesdiit boz, et ne poront riens - copperdu gros mairieng. ■ [CarlulalredoCorbie, fol. 74 ^ an. m».)] Faudesteull, s. m. Fauteuil. [■ Un faldestoed • i out, fait tul d'or niier. » (Roland, v. 115.) — • Et palais montent, jit Sert 11 rois requis; Loeys • Iruevcnt el faudesluef assis. ■ (Raoul de Cam- brai, .11.) La racine est l'allemand fa/fen, plier, él stuol, siège. Le fauteuil fut d'abord un siégepliant.] - ■ Le roy ;issis sur ung faudesteuil. • (Ger, de Nev. il' part. p. 113.) ~ . Le roy seoit en son haut • siège,... en un faudesleul. • (Lanc. du Lac, l. I, fol. 15'.) — ■ Le roy si fui assis en ung fauLtdet- • triefaivire. • (Lanc. du Lac, t. Il, fol. 30'.) Faufilcure, s. f. Couture lâche et à longs points. (Oudin.) Faugllie. [Faucille: • Jehan Passarreu disl au • tJlsdu suppliant qu'il lui avoitdesrobé ung daux - ou faugibe. • (JJ. 195, p. 1002, an. 1473,)] Faulcé, ;>art. Faux, contrefait, au propre et au ligure'. Percé, blessé". * • L'en a conlrefaiten plusieurs lieus nos mon- « noyés d'or, et /"afissees. ■ (Ord. t. I, p. 450.) — [■ Ont l'histoire /iiusfiee, onques mais ne vi si. ■ (Berte, 1. 1.)] ' • >'avre il mort faulcé d'une lance par le corps. • (Hisl. de la Tois. d'Or, fol. 25 ■■.) Voyez Faucer. Faulcille. [Les blés du seigneur se coupant par corvée, on rachetait ce droit en argent ou en nature: ■ Hem chascuns feux paieroit la faucille • en messonsde blez. - (JJ. 82, p. 338, an. 1354.) Ailleurs, c'est un droit de vente: • Que chil qui i • soient pour vendre un denier en doivent par an • de cascune faucille. > (Tailliar, Recueil , p. 79, ïiii' siècle,)] Fauldée. [Charbonnière (voyez Faude): ■ Le ■ suppliant venoil du bois couvrir et mettre à polol • une fauldée de charbon qu'il y avoit fait ■ (JJ. 189, p. 229, an. 1457.)] FAU - « Fanlose, x. f. Fable; fausseté : .... Ce n'ert ute faulote, Oa connais tant lui, et tes mors, Qu'ele Toe elme par amors. ICortoi» ^Arra», f. 83'.} Pauls, oitf- 1* Non réel, mauvais. [On lit dans itoland, V. 307: ■ Sur mei avez turiiet fais juge- • ment. ■ — • De faUe\ei(ma.\iométisme}queDem • n'en amat unkes. • — > A )a fausse royne vont • ensemble )â sus. > (Berle, couplel XXIV'.n — 3* Méchant: ■ [Empris ai greignor folie Que li faus • enfes qui crie Por la bele esloîle avoir. > (Couci, t. 111.}] En ce sens, il est adjeclir ou subslaolif. .... La tenra Diex aoe joise. Soi ntoult Ber» d'estruige guioe : M et Jonene la renestront, Et fourme 4e xxx ans auront ; S'auront infier ti foua tondis. Et li boin auront paradis. (Mmaket, foL S8S.) 4* ■ DoDoer, • ou ■ bailler /iiu/x à entendre, ■ tromper. (Le Jouveoc. fol. 14 '' ; Percef. VI, fol. 32 *.) ^ > Faulx atlouchemeat, > attouchemont impur: Et M le Mt, qol t'ataleata, Avient, par (aulx atoncfaement ; Lots pecbes tu taoniblement CoDire le;, et contre nature. (Eusi. Dcteh. fol. 560 <.) 2* bii. ■ Faux chemins, • chemins faits dans les tk^rilagesen temps défendu. (Pérard, Hisloire de B «org. ç. 460, an. 1240.) . t ter. [FauX'ConieiUié , mal conseillé, dans ■**«oissBrt, t. Xll, P.272.J 3* > Faulx escussoD , ■ peut>élre écusson non Av-morié. • Leveirent vssir du cbaslel, l'escu au ■* col qui estoît escartellédeverd, et de blanc, et ^ au miilieuavoit ung faulx escusson vermeil. ■ Cïr*ercef. VI, fol. 27 *.) — • Salphar portoit ung escu ^^ escartellé de verd, et de blanc, à uDgfaufx escus- ^ son vermeil, à la morienne. • (Fol.. 36^.) 4* ■ Faulx gaiges , > gage de balàille entrepris 'K^our une querelle injuste. ■ Comment peut ce donc "^ estre, dist Lancelot, qu'ilz souffrirent que madame "^ .la royne eust honte devant eulx, qu'il n'y en eut "^K aucun qui la defTendist. Par ma foy,di3t lecheva- "^ lier, il n'y eutoncqueshommesqui s'en efforcast ; ^ car ilz ne s'en vouloient pas eocoulper pour elle, ~^ pour ce qu'ilz scavoient bien que elle uvoit le '« chevalier occis ; si eussent esté desloyauii, se ilz >« se fassent mis en fanlx gaiges à leur escient. > ^Udc. du Lac, t. III, fol. 131 •.] 5' • Entrer en faus gages, • pour vouloir obtenir des gages en accusant à faux. [Beauman. p. 162.) 5' bis. • Faus jugement, > jugement inique. ■ Qui ■ /aus jugement fait > (Loix Norm. art. 15); en laUo : oui falsutn judicium fecerit. 6' ^ Faulx mars. ' On lit dans Honslrelct, au sujet du siège de Constanlinopte par Mahomet 11, en 1453: 'Les murs de devers la terre sont très ■ gros, et haulx ; et dessus y a barbaquennes , et ■ macicoliz, et dehors faulx murs, et fosses. > (Monstr. vol. III, p, 59.) Le même passage et les mêmes expressions se Ironveot dans J. Ctiart. Hist. de Cbarles Vil, p, 272. [Faux murs est synonymede fausse* braies.^ • - FAU 6' bis. • Fanlce mesure. ■ — ■ Pour les délits • commis en vendant à faute mesure et l'amende « des /iït/aM mesures. • {Voy. Duchesne. Gén. de Chastillon, p. 14, an. 1231 ; Pérard, Hist. de Bourg, p. 488, an. 1257.) 7* ■ Fatito ouvrages, ■ ouvrages faits contre les règles d'un métier. ■ Que nulz sueres ne meslent • nulle pièce de mouton avec corduan (cuir), ne ■ faceot faulx ouvrages. > (Ord. t. V, p. (i82.) 8° ■ Faulx présent, > plaideur qui se présente ft faux, mal à propos. (Oro. t. III, p. C5D.} 9* • Faulx vitlain, ■ un des jeux qui amusèrent Gargantua dans son enfance. (Rab. 1. 1, p. 141.) 10* • Faus drap, ■ pièce de drap plus lai^e par le chef que par les lisières. (Ord. des Rois de France, 1. 1, p. 228.) 11°> FaKs sentier, ■ cbemin défendu. (Deaum. 152.) 12° • Faire faulce pointe, > trahir, en pariant de troupes qui ne veulent pasdouner lorsqu'on chai^ l'ennemi. ^Brant. Gap. Esir. t. I, p. 105; Lett. de Louis XI], t. IV, p. 147.) On a dit aussi de femmes infidèles à leurs maris : • M ne faut poini que tes ■ marys pensent autrement réduire leurs femmes, ■ aprè^ qu'elles ont fait la première fausse pointe ■ de leur honneur, si non ae leur lascher la bride • etleur recommander seulement la discrétion, et • tout guariraent de scandale. > (Brant. Dames Galantes, 1. 1, p. 168.) 13o < Faulce porte, {aulse posterne, ■ porte secrète. ■ lly a nul qui n'y soit mort, fors moy ■ seullementqui m'en suis yssu par une faulce ■ porte. » (Lanc. du Lac, 1. 111, fol. 39 '.) — - Quand • Lyriope les veit près d'elle elle dist: Sire cheva- • lier, allez tantost à l'autre costé de ce chastel, . par devers la /(ïu/sc posterne. «{Percef I,f.48*.} 14° • Fausse porte de la fausse braye, » terme de fortification. (Voyez Hontluc, t. Il, p. 193, et Fausse BRAÏE.) 15* ■ Fausse art. > tromperie. ■ Li sires set tant • de fausse art. • (Poët. av. 1300, t. IV. p. 1337.) 16* ■ Fausse apoplexie. > On lit de ceux qui étranglèrent le auc de Glocester, oncle du roi d'Angleterre : • Tout mort le portèrent sur un lict,... ■ et puis issircnt de la chambre, et vindrent en la > salle tous pourveus de ce qu'ils dévoient dire, et < faire, eu disant... qu'une fausse maladie d'apo- ■ p]e\ie estoil prise au duc de Glocesire, en lavant < ses mains, et qu'à grand peine on l'avoit peu • coucher. » (Froissart, liv. iV, p. 292.) 17* • Fausse barbe, > espèce de masque. • Madame • la duchesse de Chaultte étant allée aux Carmélites • de S' Denis dans un caresse a six chevaux... fut à ■ son retour attaquée par cinq cavaliers, portans • cinq fausses barbes... un d'eux vint lui jetter une • bouteille pleine d'eau forte au visage, tlle.... mit • son manchon... devant son visage qui fut cause ■ qu'elle ne futpointoffensée. * (Hém.deBassomp. an. 1639, p. 319.) 18* [■ Fausse braye. > Les braies étaient un ou- vrage de défense entourant le pied des murailles; on y disposait un chemin de ronde pour surveiller FAU — 170 — FAU les tentatives des mineurs: des palissades proté- geaient le plus souvent les sentinelles. Lorsque rartillerie à feu servit à Tattacfue des places fortes, on éleva au-dessous des courtines et des boulevards ou baslions, des murs peu élevés ou des parapets 3ui prirent le nom de fausser braies. Elles abritaient es arquebusiers qui défendaient les approches et empêchaient Tescalade.] Au siège de Gaure, en 1373, « le duc de Bourbon ilst tant que ses gens « prinrent une fau9$e braye par devers une porte « au dessoubz dfu chastel, ou il logea cent hommes « d'armes. » (HJst.dcLouislIl, ducdeBourb. p. 79.) Voyez aussi Montluc, t. H, p. 455. 19^ « Fausse charge, » fausse attaque , attaque feinte. (Voy. Hém. de Sully, 1. 11, p. 406.) On trouve souvent, dans cet écrivain , la même expression prise dans le. même sens. 19o bis. [« Et la clamor au prevost vanra à 4 den. « de tournois, et ne paiera l'en riens de fausse « clamor > (Coutumes de S* Jean du SauU ù Lan- gres), c'est-à-dire fausse réclamation.] 19" ter. [« Fausse coustume, » exaction, impêt extraordinaire : « Toute fausse coustume vous sera « abaissée. • (Cuvelier.) — « C*est le temps que la « /iiusse coustume commença à Rouen, c'est assa- « voir depuis l'an 1297 jusques à Tan 1312. > (Du Cange, ToUa,) Nous sommes lu sous le règne de Philippe-le-Bel, qui fit de ces charges extraordi- naires des impôts annuels.] 20° « Jouer fausse compagnie, ou jouer à la faulse « compagnie. » (Oudin, Dict.) — 1* Une sorte de jeu : « 11 nt baisser le curé, comme quand on joue « au frappe-main, ou à la fausse compagnie. » (Moyen de Parvenir, p. 360.) — 2» Abandonner, trahir quelqu'un : « Toutes fois... n'estoient point « bien asseur, qu'on ne leur jouast à la faulce « compagnie. » (llonslr. t. II, p. 122.) — « Durant « ces guerres de la Ligue, plusieurs se sont aydez « des places que le roy dernier leur avoit données « en garde, et de ses moyens, et finances pour luy « faire la guerre, et jouer fausse compagnie. » (Brant. Cap. fr. t. II, p. 359.) 21° « Fausses denrées, » c'esl-2i-dire ni bonnes ni marchandes. (Ord. t. III, p. 312.) 22* « Fausse subgestion, » calomnie. (Ord. III, 348.) 23° • Fausses traymes, » fausse trame. « Dès la « saint Remy jusques à caresme- prenant puissent, « et doivent, après ce qu'il' ont laissié l'euvre, « ploïer, et nouer draps, et pièces bouter avant, « tixtre les estoupes et /at/s^^s traynes à la chan- « délie, et li maistre pour qui il euvrenl, leurs sont « tenuz à délivrer feu et chandelle. » — « A une « fesle puissent ploïer, et nouer, bouter avant , et « tixtre les estoupes, et \es fausses traimes; excepté « festes d'apostres, ou de commandemeos exprès. » iRéglem. pour les Tisser, de Troyes; Ord. V, 596.) 24° « Fausse trape, > chausse-trape. (Mém. de Montluc, 1. 1, p. 417.) 25* « Fat^sse vente, > vente faite avec fraude. « Celui qui vend quelque terre, ou l'engage, et ne « déclare point toute la chai^qui est dessus, aupa- « ravant, ou qui charge le fonds d'un autre contre « le gré du propriétaire encourt 60 livres parisis, « au cas que quelqu'un le dénonçât; et de « demeurer en prison jusqu'h ce qu'il ait satisfait « à la partie de la fausse vente. > (Goot. d'Tpre, Nouv. CouL Gén. 1. 1, p. 839 K) 26* « Faux adveu. > — « Quand le sujet, pour > avoir son renvoy, s'avoue d'autre que de son « seigneur justicier ; ou qnand le vassal avoiîe un « autre seigneur feudal que celuy de fief duquel il « doit tenir. » (Laurière.) 27* « Faux assaut « • assaut donné sans effet. (Disc, de la Noue, p. 694.) 28* « Jouer faux bond • se dit d'une femme qui manque à ses devoirs: « Si tels mary voient leurs « femmes leur jouer un faux bond , qu'ils ne les « punissent point, puisque ce ont esté eux qui leur « ont ouvert le chemin. • (Brant. D"** Gai. I, 68.) 29* « Fattx-bourdon, » terme de musique. [« Ifu- « sique notée par fainte, Avecques fauLt bourdon « de maleur. » (Rondeau de Ch;jries d'Orléans.)] — « Rire en faux bourdoe, « rire perfide. (Contes d'Eutrapel, p. 203.) 30* « Faux-honrg. » IFauxbourg ne se lit pas avant Charles d'Orléans : « Prenez les champs ou les « faulbourgs. » Auparavant, on disoit foroourgiJ\ 31* « Fa{u:-bourgeois, • serf (lui se foisoit inscrire au nombre des bourgeois dans les villes hors de la dépendance de son seigneur ; revenu sur les terres dépendantes de son premier seigneur, il vouloit jouir des droits et libertés acquises ailleurs. 32» « Faux changeurs. > (us. 7615, t. II, f. 146'.) 33* « Faux dismage. • — « sont les porteurs de paulx des dismescreus : sauf ponr la peine extraordinaire de faux dismages, à laquelle est besoin le rapport au porteur de paolx estre accompagné du témoignage de deux per- sonnes non suspectes avec luy, ou autre preuve f)lus grande que de son seul rapport quidoiiestre ait dans quinzaine. » (Cout.d'Espin. Nouv. Coot. Gén. t. II, p. 1135 ^) 34* « Faux disme, > dime mal payée, non payiSe. « A ce qu'un soit condamné à l'amende de faux « dixme, il est requis que le denonciateoF, ou « rapporteur soit suivi â*un record, ou plusieurs « témoins, ou qu'autrement il fasse paroistre deue- « ment. » (Coût, de Gorze, N. C. G. t. II, p. 1696*.) 35* « Faus drapiers, » vendeurs de mauvais draps, (ms. 7615, t. Il, fol. 146*.) 36* « Faux engin, » guet-apens. « Plusieurs mal- faicteurs se sont advancez par la force de leurs corps, et faux engins à faire homicides , trahi- sons. » (Ord. 1. 1, p. 436.) 97* « Faux faicls, et demy faits proposés. » — S*i1 y a jappoinctement entre les parties, premier qu'en soit ensuivie. sentence denlnittve, lesquels dits faux faicts et demy faicts proposez, se pren- nent sur les demandeurs , sauf ù les recouvrer sur le défendeur s'il paye aucune chose du prin- cipal. ».(Cout. Gén. t. Il, p. 892.) 38* « Fan^ faux feu, » faire long feu. (Mém. du FAU — 172 - FAU Faaisonnerle. [{*Fâuxen écritures publiques: • Icellui Gullemette, faignant avoir à nom Phelipot • Chausses, eust au suppliant passé audit nom « quittance desdittes choses. L^iqueWe faulsonnerie • ainsi commise et perpétrée. » (JJ. 181, p. 37, an. 1451.) — ir Fausse monnaie: « Sur les fauçonr « nerieê qui se Tout dans lesdites monnoyes. • (Ord. VII, p. 242, an. 1388.)] Le sens est plus géné- ral dans Texemple suivant: « Crime do faux que « les clercs appellent crimen fal$i, si est crime de « faussenerie^ si comme de lettres Tausses, de r sceaux contrefaits, de faux procureurs, et de tels « cas semblables. • (Bout. Som. Rur. p. 173.) Faulsure, $. f. Endroit où une tour commence à. s'épater. « A fenyiron de l'estage qui estoit « comme ung palais tout rond, avoit fenestres, et « autour y avoit ung cercle de fer de merveilleuse • grandeur, car il environnoit toutes les fonestres, « et pendoit, à tout des (illets de fer qui tenoient à « la faulsure de la tour. » (Percef. t. III, fol. 69 «.) Faultrage. [Droitile parquer des brebis, de les piettre en faudes. (Coût, de Tours, art. 100 et 101.)] Faulx, s. m. Trompeur. « Encontre ung faulx^ « ung et demy. » (A. Chart. p. 710.) On dit • à trom- • peur, trompeur et demi. » (Voyez Fauls.) Faumenterie. [Mensonge, hypocrisie, foi mentie : « Vous sarés bien precier ou jewer de « faumenterie^se\ousm'escapés. • (Froiss. V,369.)] Faumoncment, s. m. Crime de fausse mon- noie : D*autre matere vos dirai. Ne ja de rien n*en mentirai Li eskevin devant Tabé, Cornent k*il nos aient gabé, Ne mené purfaumonement. (Poët. av, iSOO^lVy i374,) Faunler. [On lit au Gloss. lat.-fr. 4120, an. 1348 : « Focile, gallice fauniers^ ubi ligna dessiccantur. »] Fauperdrieu, s. m. [Dusard des marais , qui prend les perdrix: fau, fauc, faucon, peririeux, à perdrix.] — « Le fauperdrieux est quelque peu de • moindre corpulence qu'un milan ; toutes rois plus « haut enjambé, ayant le bec, et les ongles moins « crochues que tous autres oiseaux de rapine. • (Budé, des Ois. fol. 118 b.) On m de M. de Biron, accusé d*avoir attiré les principaux des Huguenots pour les faire périr à la S* Barthélémy : • Ceux qui « en escbaperent, blasmerent mon dit sieur de « Biron, et luy en donnèrent toute la coulpe... les « uns rappelloienttonneleur,... les autres Tappel- « lerent fauxperdrieux. » (Brant. Cap. fr. UF, 335.) Quand l*aubereau Assuit la race de Nise L'empiétant, le faupettireau Survient, fait lascher prise : ^ ScyUe échappe, et pour tout gain A tous deux reste la faim. (Baïf^p. 83 K) Fauqaer, v. Faucher : « Cueillir, fouir, /liM^rM^r, 9 lever, et emporter tous les foins. » (N. C. G. 1. 1, page 426 \) Fauré, part. Fourré : « Solers taures. » au ms. 7615, 1. 1, um\ Fausay, s. m. Fausseté. Gascoz, qui tant a amé, A niera tout son aé ; Desircment si pry Dey, Qu'en droit U ni ai fausay, (P. ao. iSOO^ J, p. f76.) Fauslné, s. f. Fausseté, dans Britton, Ic^ d'Angleterre, f. 10 \ fol. 66 •. Fausnier, v. Refuser, dénier*. Tromper*. ^Vo doue samblant demoustro, et seaefid Que me doiiés, en la fin, otroiier. Et se tout jours me volés faasniicr, Jou ne sai qi les coupes demander. Fors cou que j*ai mescheanco acens|e. ^FicU. i490y 76 K Se ses regars me famnoie (P. av, iSOO, IIL p. iÙ92J ' ■ S'espoir ne me /'ausitte. (P, av. iSÛO^ Illy i055.j S*une dame me veut s*amour donner Au premier caup, sans cou que ne U proi Jou croi que le me fausnie : Poi vaut amours, s*ele n*C8t deserrie. [Vat, 1400^ iAi^,} Faussaire, 5. m. Faussaire, qui manque à ses^ engagements *. Faux-monnayeur* ^Falseires, dans S. B. répond an latin faUa'rius, — [« Il metsonaversaireen péri! d'estre fausioire, > (Beaum. XXXV, 4.) — « Les nouvelles vinrent corn- « ment li bonhomme de Pois estoient faussaires. > (Froiss. IV, 434.)] * « La contrefa^n des monnoyes que les mali- « cieux faussaires ont faites, au temps passé, en « coings semblables aux nostres. » (Ordonn. t. II, page 429.) Faassart, s. m. Coutelas, comme fauchon : « Si se dpffendoient les Sarrazins, en assaillans les « chrestiens, de lances et de faussars esmouluz. » (Hist. de B. du Guescl. par Mén. p. 328.) — Tantôt c*étoit une arme de jet : « Si coururent après eux, « et les assaillirent en gettant dars, et faussars^ « dont moult en tuèrent. » (Ibid. p. 363.) Ung grant gect de dart, d*une lance assérée, . D*un grant faxissart, d une grosse massue, D*une guisarme, d*une flèche ferrée. (ChanedTam, iS2^,) [De môme au Roman de Roncevaux : « Et grans « juisarmes et faussars acerez. » (D. C. III, 197 >».)] Faussée, s. f. Action de fausser, dans Tcxpres- *sion : « Faire la faussée. » Au propre, c'est trou- ver le défaut de la cuirasse : « Si quelqu'un se « délie de ne pouvoir faire faussée^ c'est à dire de « trouver le défaut de la cuirasse, qu'il donne à « répaule du cheval. » (Mil. fr. du P. Daniel, t. n, p. 609.) Voyez aussi Mont. III, p. 273. — Au figuré, elle signifie avancer, pénétrer. On a dit des ambi- tieux qui essayent de vivre dans la retraite : « Us « se sont seulement reculez pour mieux sauter, et « pour d'un plus fort mouvement faire une plus « vive faussée dans la troupe. » (Essais de Mont. 1. 1, p. 390.) 1. Faussement, s. m. Appel d'un jugement. « Se aucuns veut fausser jugement en pats, là ou « faussement de jugement auert, il n'i aura point « de bataille. • (Ordonn. I, p. 113.) Voyez Beaum. cb. 67, p. 341. [Voy. aussi les additions sous Fadlcer.] 2. Faussement. [Avec perfidie : « (La vîeUle) FAU - !• « Qui tel dame trahit faus»etnenl m recoile. ■ (B^Tte, couplet 136.)] Vausse-perdrix, ». f. Oiseau compté comaie m^au gibier par Fouilloux. • Aussi te pourrez vous « oiseler, et aduire pour les champs, i) l'oye sau- « "vage, aux oustardes. aux olims, aux faxisses' « j)erérU, et à toutes manières d*oiseaux de menu ■ £ibier. • (Pauc. f. 2*.) Fausser. Voir Faucbii. Faussererie. [Acte d'un faussaire : ■• Guiarl ■• de MesiiiL proposa faussererie de rasure de ladite * somme contre ledit exposant, et ciue l'en avoit * Tait de sept livres, soixante livres es dites lettres - oblipitoircs. ■ [JJ. 93. p. 122, an. 136i.)] Fausses, s. f. p. Falsification : ■ Fausset de - seal , ■ falsiUcation de sceaux. 'Brilton , Loix â'Angl. ch. 22, f. 43 •.) Fausset (Ift confrairle de S') • Estre de fa « confrairiedeS. Fausset, > ôlre fourbe. (Hoduset Racio, Ms. f. 95 *.) Fausseté, [f Mensocge : • Vous dites fausse' « t». ■ (Roncisvals, M.) — 2° Aclcdefaussatre, ati propre élan figuré : < Cil ciui fait aucune faitscté - en amistié est deustens pires qiie cil. qui fause or « on argent. > (Brunetlo Latini, Trésor, p. 318.) — 3* - il confessa la dite famselé de rasure. • (JJ. 93, p. I2i, an. 136%.)] Faussllleui*. [Faucheur : ■ Comme le suppliant ■■ eust envoyé faussilleurs pour faussillier sou - bief. > IJJ. 168. p. 385, an. 1415.]] Faussooler, s. m. Faussaire, faux-monnayeur : " Faussonier de monnoies, ou de fausses mon- • noies. ■ (Ord. I, p. 288, 521.) Faussonné.rFalsinë : ■ Honnoies d'or et d'ar- • gent faussonnéet. > (Ord. IV, 596, an. 1365.)] Faussonnerie. Voir. Fadlsonnerie. Fautable. [Auquel on peut donner créance : • Va des sergens fautables du ban S. Remy. • (JJ. 60, p. 202, an. 1321.) ~ ■ Lesquels eschevins ■ fautables de vanderesse... se transportèrent au • conseil h leurs maistres et eschevins de Vervio. • (JJ. 145, p. 493, an. 1393.)] Faute, [f. Manque, besoin, privation, défaut : ■ Li messaige aus amiraus d'Egypte prièrent le roy < que il lour donnast une journée par quoy il ■ peussent venir vers le roy et ils y venroierit sans ■ faute. >(Joinv. % 520.)] — < Il avoient grani faute > et grant raesaise de leurs lentes qu'il avoient fès ■ eadevaut. ' (Froiss. Il, 169.) De là, les expres- sions et proverbes suivants : !• . Par faute de. - (Froiss. VIII, 206.) 2* ■ Chercher à faute, > chercher en vain. ■ C'est < un trésor ou je ne cherche jamais à faute. * (Hém. de Viller. t. III, p. 46.) S" • Il n'est faulte que de pain, ■ il n'y a que du pain: • Les nopces ne furent point Irop orgueil- « IflDses de boire, ne de manger car tout pré- ■ mi^mentauxnopcesn'yeuf/'au/fequedepain, 1- FAU > ne d'autre breuvage que d'eaue. ■ (Percef. IV, fol. 125 ^) 4' « Tirer à faute, ■ manquer. On a dit de l'amour : • Il n'a tiré dessus mon cœur à faute. ■ (Am. Jam. p. 4 >'.] PROVERBE : ■ Faute d'argent, c'est douleur non - pareille. • (Rah. If. p. jr»5.) II. Lacune, intervalle : ■ Li raiirs qui à ces fossez < joingnent Ne sont mie garniz de fautes, Mez de « bêles tours forz et hantes. -(G. Guiarl, v. 3229.) — ' Les rengetit à petit de fautes. • (Id. v. 15649.) — . Sans monstrer retrailc ne faitle. • [là. 10691.) III. Extrémité : « A la faute du grand pont. - (Ord. III, 313, an. 1358.) IV. Défaillance : - Us le portèrent sur ung lit et < le couchèrent et couvriront et cuidierentque il ■ eiiist eu seulement une faute. • (Froiss., t. XIV, page 326.)] V. Fatûle du corps , comme fau du corps : Rabelais dit du Trère Jean des Entomnieures qui sauva le clos de l'at)bayedc.Sûville : > Il leur Irans- ■ pert^oit la poictrine par le mediastin, et par le ■ cueur; à d'aullres, donnant sus la faulte des cos- ' tes, leur subvertissoit Testomach, et mourpient « soubdainement. ■ [Rabelais, t. I, p. 194.) Voyez ci'devanr, sous le mot Fau, l'expression > fau du ■ corps > prise en ce même sens. Fautelette, 5. ^. Petit défaut. On lit d'un tail- leur malhonnête homme : • Il avoit cette petite ■ fautelette. • (Contes de Des Perr. p. 275 ) Fautier, s. m. 1° Fautif : • Fautiers et dclin- . quans. . (Sag. de Charr. p. 570.) — ■ Il n'est rien • si lourdement, et largement fautier que les > lois. > (F^s. de Mont. t. III, p. 522.) — 2* Mauvais Ureur : • Entr'icculx, ung esloit tant fautier, impe- > rit, etma) adrcicl, que, lorsqu'il estoit en rang • de tirer, tout le peuple spectateur s'escarloit de ■ paour d'estre par luy féru. ■ iRab. t. IV, p. 220.) Fautrage, s. m. Droit de • préage, * droit de faire paître ses troupeaux dans un pré : • Quia ■ droit de fautrage, ou préage. le tiendra en sa . main, sans l'affermer. ■ (Coul. de Tours, C. G. II, page 8.) Fautre, s. m. Uerbe\ Coussin*. Appui en feu- tre pour la lance *=. *Le doue air qui vendit sur fatUre. (From. p. 357 '.) *[.i valiez s'assist aor un banc, Sor un fauire Ue poile blanc. (Fhire et Bl. f. SOI '.} "{_• Il se aresla tous quois el mist l'ospée en . fautre. • (Froiss. V, 449.)] Quant il orent les eacui pris, Et les espei ol fautre mis. (Flaire et Bl. f. 190*.) Et il ont autres lances prisea. Ses ont moult tost el feltre misei. (Parlon. f. 153 '.} Façons de parler : 1* < Lance sor faultre, sur feutre, ■ s'apprêter à combattre, la lance appuyée sur le feutre. Si viennent les Galoi menui. Lance torfautiv, et eacu pria, Comme pour jpster à demis. (Parian. f. 160 •■) ■ Lorsqu'il le veoit venir, le cueur luy engrossa. FAU -174 - FAU « et dist à soy mesmes qu'il joustera à ce chevalier venant; aussi avoit il la lance sur 'le feutre. » (Percef. VI, f. 75 »».) Brocierent li uns vers Fautre, Iréemenl, lance sor f autre : Moult asprement so combatirent. (HouakeSy f. $47,) 2* a Délivrer, ou payer lance sur fautre^ » expres- sion empruntée des montres ou revues des gens d'armes ayant la lance en arrêt, avec toutes leurs armes complètes. De là pour payer comptant : Et me deUvra a Ferare,... A son commant, lance sus fautrCy Quarante ducas Tun sus Tautre. (Froiss, p. 343 ^.) Fautrer, v. !• Frapper : « Us fautrent premier, « comme un cheval, du pié, et puis se vautrent « comme un cheval, et lors brunissent-ils leurs tes- « tes, leurs antoilliers et surantoilliers. » (Chasse de Gast. Phéb. ms. p. 17.) — [2« Pousser : « Chascun « i llert, chascun i [autre. - (G. Guiart, v. 19337.) — 3" Chasser : « Car en leurs cours (des cardinaux) « ne peut entrer Uns povres clers; mais esi fautrés « Quant du portier est encontrés. » (Le Riche homme et Je ladre, dans D. C. III, 216 '.)] Fauvaln, adj. Fauve : « Un moult bon cheval « fàuvain^ à courte queue. « (Monslrelet* I, 263 ».) — Dans Renart, le mot est pris substantivement : « Partout es cuers fauvain etghille A mis Renart » (v. 1257). c'est-à-dire la fourberie fauve comme le renard et sa queue fauvel.'] Fauve, adj. Fauve. [« Petite oreille, la teste « toute falve. » (Roland, v. 4656.) — « Avant ez vos « parmi la lande Une pucele Tambleure Venir sur « une fauve mure. » (La Char. v. 2780.)] — On a dit d*une femme aux cheveux roux : • Ële estoit « fauve^ et tordue. » (Rom. d'Audig. fol. 67 ^) — « Bestcs iani fauves que noires. » (Straparole, II, p. 208.) — « Charle VIII estoit monte sur une « mule fauve. » (André de la Vigne, Voyage de Charles VIII, an. 1494, p. 135.) Fauvel. [1» Diminutif de fauve : « Jument fau- • vêle. » (Rose, v. 14264.)] Cil prent ferrant, et cU moriel, Et cil vairon, et cîl sorjel. Et cU Uart, et cil baucant : Cil fuit, et cil le Ta kaçant : Et cil autres fauvvel amaine. (Mouskes, f. i85.) 2» Fourberie du renard : [• Fauvel atrait à sa « part Par son en^in le regnart... Fauvel le sert au « mengier Au levier et au couchier. > fJubin. Fabt. t. Il, 91.)] — De là le Roman de Fauvel et ce pro- verbe de Cotgrave : « Tel estrille fauveau que puis « le mord. » Fauvette, s. f. [« De roxingnoz et de fauve- « tes. » (Fabliaux, Barbazan, IV, 91.)] l** « Courir longtems fauvette , » avoir de la peine. « Je connois une grande, et habile dame, « qui fist bailler Tordre à son mary, et Teust luy « seul, avec les deux plus grands princes. de la « chrestienté : elle lui disoit souvent Ha mon « amy, que tu eusses couru longtems fauvette, « avant que tu eusses eu ce diable -que tu portes au « col. » (Brant. Dames gai. I, p. 133.) 2« « Plumer la fauvette. » Kous disons plumer Ja poule. « Nous serions bien sottes* dit fa femni^ « d*un petit advocat du Cbastelei, de porter ée « moindres estofTes que cela ; cp que nous èii fkî* « sons, donne d'avantage de courage à nosmiuis « de travailler, et plumer la fauvette sur le manant « pour nous entretenir. > (Caquets de rAcoouebée, page 11.) 1. Faux, s. f. Faux *. Temps où Ton fauche les prés®. Ce qu'un homme fauche en un Jour®. Espèce d'arme**. *[« L'espée qui plus estoit tranchans que /afis. » (La Charrette, v. 3i00.)] De là on a dit : 1' « En autrui bief mettre faulx. » Cest la tra- duction de falcem mittere in messem alienam. Chascuns a sa juridicion. Son degré, sa subjecUon, Et ce dont se doit entremettre, Sanz sa faulx en autrui bief mettre : Cent à dire, sanz entreprendre Sur Testât de l'autre, ne tendre. Et aler où pas ne lui loist. (E.Desch, f. 556.) 2* « La faulx paye le prez. » (Cotgr.) C'est-à-dire rherbe qu on tire du pré paye les frais de fauchage. " « Les prez eslans en prairies non bouscbez, « sont delTensables, depuis laNostre Dame de Mars, • jusques après la faux ; et les prez portans « rcviures, sont defTensnbles, depuis laNostre Dame « jusques à la S* Martin dhyver. » (Coût. Gén. t. II, p. 406.) — De là « première » et « seconde faux, » première et seconde fauchaison d'un pré : « Prai- « ries dépouillées, après la première, ou seconde « faux, terres en friches, bois» chemins, et autres « héritages non ensemencez, et cultivez, sont sujets « à vains pâturages. » (Coût, de rEvôché de Metz, N. C. G. Il, 422 «.) ^[« Fatio; de pré, » au Cart. de S. JeandeLou- dun, an. 1375.] ° Je no quie pas ke sarpens Ou autre beste poigne plus Ke fait amors au desus : Ne se tirent, ne c*uns faus d*Âlemaigne. (O Th, i5i.) De broches, d*espiez tels qu'ils sont, De faulx trenchans, sans espérance De guérir, soit mort, ou en trance Cite, ou tu, quête soiez qui t'armes. (E, Desch, f, 350.) Voyez la figure et l'usage de cette arme, dans la Mil. fr. du P. Daniel, 1. 1, p. 619. 2. Faux. [Paussare, Tendroit de la taille où le corps s'élargit : « Du faux du corps en aval. > (Ord. t. vni, 388, an. 1399.) — « Depuis le faux en bas, < comme les pieds et les jambes d'un griffon velu « et à grans ongles ; et depuis le faux en amont en « forme d'homme. » (Math, de Coucy, Charles VII, page 670.)] Faux-à-connlls, s. m. p. Terriers de. lapin^. « Noble homme peut faire en sa terre, ou flef < noble, faux-àrconnils^ au cas qu'il n'y :auroit « garenne à autre seigneur es lieux prochains. > (C. G. II, p. 778.) FEA - 176 — FEA Favorisable, adj. Favorable : S'il advient que fortune Leur soit favorisable. [J. Marot, p. i07.) « Ceux de Rouen qui esloienl favorisablcs au duc « de Bourgogne. » (Le Fevre de S* Remy , Hisl. de CbarlesVlI, p. 119.) Favorisât. Terme familier aux joueurs de gobelets faisant leurs tours. Brantôme dit au sujet des pilleries du maréchal de Matignon, dans son gouvernement de Guienne: « Aiant manié les de- « niers du roy, il les a ménagez si bien , et les a « fait passer si bien par invisibilium, avec la faveur « de son petit esprit farfadet, ou astarot, que très « subtilement, en disant favorisât, carouzat, comme « dit maistre Gonin en son passe passe, il les a fait « sauter dans ses cofTres, au lieu de sauter dans • ceux du roy. » (Brant. Cap. fr. t. III, p. 383.) Favorisé. [On lit dans une lettre de confisca- tion, de 1411 (Cbr. delà Pucelle, p. p. Vallet de Viriville, p. 74) : « Il a tenu et lient le party des « dicts d'Orléans et leurs complices, les a aidiez, • conseilliez, souslenuz et favorisez. »] Fayart, s. m. Hêtre, aux Oïd. V, 682. On lit fayan, dans Cotgrave. Voyez Fau ; la racine est le latin fagvs. Faye, s. m. Foie. • Infirmités du faye se con- « noissenl. » (Arlel. Faucon, f. 98 •*.) — [On lit dans Roland, v. Iî278 : « Le cuer tronchct, le feie et • le pulmun. » — Le mot ne se trouve pas au Gloss. des éditions Gaulier; Baudoin de Sébourg (VIII, 562) donne fie : « Qu'entre fie et poumon en « vont li fer passant. » — Dans FEthique d'Oresme, on lit fée.] Faymi droict ()urisdiction de), express. • C'est la basse justice foncière, et de semi droict, • qui apartient aux seigneurs de fief, caviers, et « fonciers, sur leurs fivatiers, et sujets qui leur • doivent cens, renie, ou autre devoir. » (Laurière. Gloss. du Dr. fr.) Voyez Cotgi^ave. Fayne. [Fouine, animal : < Une houppelande à « hommes fourrée de faynes. « (JJ. 150, page 321, an. 1396.)] Fayreux, adj. Furieux : Telement s*ayra, Qu'à son retour fu presque fayreux. [E, Desch, f. Si5 ^.) Fayssonner, v. Façonner : « Du gentil duc ne « pcust avoir pardon, ne de sa terre à luy ne veult « donner : Belle, dist il, riens ne vous donnera par « don le gentil duc du Viser ; ne tardons comment • puissions noslre estât /*a2/so7m^r; il me convient • mon corps habandonuer. » (Percef. V, fol 111 «.) Fé, s. f. Foi. • Fe'Dieu. » (Cotgrave.) C'est une sorte de bague, selon Oudin. Voir Fei et Foi. Féable. adj. [Autre forme de fiable, fidèle, loyal, dans Froissart, II, 96.] — « Manda aucuns de « ses plus feables capitaines. » (J. Le Fev. de S* Remy, Hist. de Charles Vil, p. 135.) — « Par le plus « feable de son armée (c'est a dire par celui en qui « plusse fioit), fut il trahi. » (Comin. p. 357.) — « L'honneur feable est digne d*avoir son loyer. • (Ferceforest, vol. 111, fol. 1 18 «.) Féablement, adv. 1* Fidèlement : « En parla « féablement k son frère, en luy monstrant que « feablement il pouvoit aller, et feroit mal de le « refuser. > (J. Le Lèvre, Hist. de Charles VI, p. 137.) — [« Que les informations que faicle en auront, et « tout ce que par eux en sera trouvé, il rapportent « feablement par devers nozdis baillif , prevost. » (Ord. V, p. 450, an. 1371.) — 2* Confidentiellement: • Et en murmuroient les aucuns souvent et feable- « ment ensemble. » (Froissart, XVI, 90.)] Feage, s. m. Contrat d'inféodation *. Fief, fonds de terre donné en fief®. * • Feage est pris improprement pour une chose « inféodée, ou pour un héritage tenu en fief; car « ce mot signifie proprement un contrat d*inféoda- « tion. » (Laur. Gloss. du Dr. fr. — Voyez Coût. Gén. t. Il, p. 64 ; dArgentré, Coût, de Bret. p. 246.) De là « bailler à feage. » (Laur. Gloss. du Dr fr.) ® « Lieu eiféage noble. » (Voy. Laur. Gloss. du Dr. fr.) — « Pur feage de noole fief. (Id. ibid.) — [« Comme feu Guillaume Guermont en son vivant « fust seigneur d*un petit feaige^... et parce que ne « leur parut aucun héritier,' nous eussions recueilli « ledit feaige par puissance de fié et mis en nostre « main. » (Cart. de Notre-Dame du Parc, an. 1456.) — • Ung petit feage nommé le fief de Villiers. » (JJ.205, p. 97, an. 1478.)] Féal, adj. Loyal, sincère^. Digne de foi*. Vas- sal^. Chrétien, fidèle ^ ^ Se croire volez mon conseil, Que ge vous doing bon, et féal. (Bla%%ch, fol, iSO^,) " « Gens de l'ost féalleSj et connoissans le paTs. > (Le Jouv. fol. 86.) -- « Fortune qui n*est à nuUui « feuve amye , luy monstra de son mestier. » (Journal de Paris, sous Charles VI, p. 117.) .... El n*est pas feoille Vers son ami. (Poët. av. iSOO, i, p. 66.) [On lit feel, dans Partonopex, v. 476; feam, dans le Chastelain de Coucy, v. 3169; et dans Laborde, p. 231 : « Je vous seroie feus. »] ^ [Dans Roland, nous sommes plus près du fidèle mérovingien que du vassal féodal : « Jo T sivrai od « mil de mes fedeilz (v. 84). » — « Se lidiz feiaul « ou lour avancer non avent fait autrefois dus « homaiges. « (Hist. de Bourgogne, Preuves, II, p. 37, an. 1273.) — « Fidely et féal, traduit du mot « fideliSy ne veut pas dire que celuy dont le sei- « gneur parle soit fidèle, mais qu*il est vassal , et « par conséquent obligé de Tôtre (d'être fidèle.) » (Le Labour, de la Pairie, p. 256.) "^ On dit de Jésus-Christ : Diex, et hom Par qui tuit U fael auront rédemption. Dispute du Juif et du dvMtieu. MS. dt S. G. luL 107. Expressions remarquables : 1** • Amez, et féaux. > Ces termes sont usités dans les lettres patentes : amez désigne les sujets du roi, et féaux désigne les vassaux. (Chantreau Le Fevre, Orig. des Fiefs, p. 6i.) Le maréchal de Bou- FEC -!• p. 41, ce préjufïé lire peut-être son origiine de la démence où plusieurs personnes tombËrent dans cette saison, en I4C6. — [On dit encore: ■ 1) a ■ passé par un champ de fèves en fleurs.] 5° • En avoir pour sa mainc de /<7ve. > IJn paysan, parlant en son patois d'un gros monsieui- qu'il avoit sauvé d'être noyé : • purguenne, sans nous, > il en avoit poui'sa matnc de fève. • (festin de Pierre, comédie Je Molière, Act. ii. Se. i.) 6* « Le mol de la febve. • — • Un prélat de par • le monde, qui voulant taire du beau parleur, ■ comme certes i! est, il se mit û alléguer le pro- ■ phete Elie, qui estoit (ce disoit il) conseiller « d'estat du roy. • — ■ Un autre prelal, aussi sça- > vant, et bien disant comme luy repondit qu'il • n'avoit jamais leu dans lu Dible, ny oiii dire qu'il • fust conseiller d'eslat, ny qu'il eust aucune, ni ■ pareille cbarge ù la maison du roy, qu'il n'en • avoit jamaisérigé, qu'il sçeut; ce qui fut une • grande risée pour luy en une assemblée où il ■ estoit ; il se fut mieux passé de ce mot ; mais il ■ vouloit faire du bien parlant, et qu'il avoit esté ■ le mot de la febve. • 7' ■ Tenir et s'alislenir de la febve. » [Voir Fèves FLEURIES.] — • Estimez vous que ce seigneur fut • Tol^ Non, pas du (oui ; mais il tenoit un peu de la ■ febve, el c'est ce que notre Pitagoras nous ensei- < gne disant, gardez vous, ou abstenez vous de • /"cbues, c'est à dire d'être fou, etc. > (Moyen de Parvenir, p. 329.) 8* • Ne pas priser une fève, ■ ne taire aucun cas. ■ Ne le mentir une fève ne prisent. • (Chans. hss. du C" Thibaut, p. 16.) 9* [■ Dire fèves, ■ amourd'hoi dire flûte: • Icellui ■ suppliant leur dist: Beaux seigneurs, alez vostre ■ chemin, je ne vous demande riens. Lesquelz ■ Henry et ses diz compalgnons.... distrent: • Si ■ ferons nous malgré vostre, et si vous demandons ■ et vous disons /^ev». * [JJ. 124, p. 8. an. 1383.) — On lit dans Cotgrave: • Dites fève, c'est pour • vous. > On parloit ainsi en donnant un grand coup; de même, au jour des rois, on dit fève en partageant le gâteau.] Fecees, s. pi. Fétus: Pipes canematus, et flagos, Et musettee à bourdoDB Bros. TambiirB, et escUred trawes, Feecet de soiles, et de blés. (Ft-oiês. Poi». fol. S8S :} Fece, ». f. Lie de vin ou d'autres liqueurs. '.Ootgraveet Oudin.] Feçoir. [Houe: ■ Le suppliant avec son feçoir • ou hoe. > (JJ. 169, p. 410, an. 1416.) Voir Fessbus.} Fecoodement, s. m. Action de féconder. (Colg.) Fecore, s. f. Lie du peuple. Un poète a dit des gjàoa d'église qui, nés de rien, font He» orgueilleux : Nés cil qui soot de fecore Sont luit li plus cointe encore. (S" Léoe. fol. 81 *.) Féculent, adj. Qui sent la lie. (Oud- et Cotgr.) Fecnndltet. [■ Tant Didu ^viereat par grant • bumilité, Qse la muilnr doMit ^amàitet. > S'Atoxis^st^VI.)} '- FEl Fédération , 5. /*. Associatioa, confédératioa. ■ Les amans, autrement appeliez viscoates, èsmefc- • tes de leurs amanies, peuvent à ta requeste de • quelconques parties qui soient, tant de ta dite • ville, que dehors, arrester au corps tous estran- ■ giers, reservez ceulx qui sont de la fédération, ■ pour debtes, tant liquides, que illiquides. • (Nouv. Coût. Gén. 1. 1, p. 294''.) FedrI, s. m. Frédéric : Celz de CezUte, et Dant Fedri. Les ont d'un graat pan ameodri ; Mes Robert qui ores roy s est. De tout raïoir fort s'entremet. (US. 7ajX, fol. 10*.} 1. Feé, S. m. Qui a donné sa foi. Parmi les chevaliers créés au Vil* chap. de l'ordre de la Table Ronde, un est nommé le fee des dames. (Fav. Tb. d'Honneur, t. li, p. 1102.} 2. Fée. [■ El fu si cointc et si tifée, El resem- « bloit déesse ou fée. • (Rose, v. 3438.) — . Une ■ espée emmanchée de ler, garnie en fason de def, • nommée l'espée do Lancelot du Lac, et dit>on « qu'elle est fee. • (De Laborde, Emaux, p. 482.)] Feelment, adv. Avec fidélité. (Voir FEUJiEirr.) ■ Cil seut amander Qu'amours relient feelment. ■ (Poët. av. 1300, L II, 698.) — On lit encore feolment dans S' Bernard, Serm. hs. p. 65. Fee-tail, s. Fief roturier sur lequel on lève la taille. (Britlon, fol. 172 M21'.) Feffemeat, s. m. loféodation. ■ Cbartrea de-^ < feffement, • titres d'inféodatiOD, dans Brittoo, Lois d'Angleterre, fol. 58'. Fe0é, part. Figé. • lis s'embalirent en une lieu • ou le porc avoit rendu estai , si trouvèrent uDg~ < moult grant fouUiz ; lors passèrent nngpeu avant, < et trouvèrent grant plante de san; fegé. > (Per- • ceforest, vol. Il, fol. 11 K) Fégler, v. Figer, congeler. (G. Guiart,fQl. 4S*.]> Feid. [Foi : • Serai si hum par amur et verr. ' feid. • fRoiand, v. 86.) - On lit aux Ord. D, 3^ ■ Prodesnomoiea, etleaux bornâtes, et digiwa d&. ■ feiz. > On trouve aussi feiz dans Bolaad».v. 34i6^ — Voir Foi.] Fêle. [Poie: < Lecoer li trancbet le fête • I9 <■ pulmao. > (Roland, v. 1S78.) — Dans l'Elbiqn»- d'Oresme, 208, on lit: • Aiasi comme l'on raconte... • d'un autre serviteurqui occiftt son com)>aigaen •■ et en menga le fée. ■ — ■ Entre fie et poumoa ta • vont li fer passant. • (Baudoin de Seb. TIII, MS.)} Felgnas. [Lieu planté de fadlres : ■ ItemJebaoBe ■ tient une terre et un feigna» contka , contenanl • cinq meyterées de terre. ■ (JJ. l&S, page SA an. 1412.)] Feignemens, s. m. p^. Feinte, prétexte. Du Gange, sous FJpm<''nfuni, cite uh Glosa, du. fonds Saint-Germain. FeilUée. [Fagots qrant leurs feaillea: • Quant « ladite fille fii dedeoz la nsison , ledit Cabn. la < priât et la geta aur une feiltiit de fora» g^ Ik > estoit. » (Cotgrave, Diclionnaire.) 3<> . . . . Périlleux compaignon A, en home félon, (Prov. du C*« de Bret, f. ii4 «.y 4o . . . . Qui a cuer félon. Si se monstre en poi d'eure (Id, fol, ii5 KJ &> . . . . Ge n*aim soûlas d*enfant, Ne donner à truant ; Ce dit Salemons ; Ne ge, feme plorant, Ne de félon le chant, Marcol li respont. (Marc, cl Salem, fol. ii6 ^.) Felonnement, Felonnessement, Felon- neusement , adv. Cruellement , violemment. Fenelessement, dans S. Bern., répond à nequiter. — « Guerredon eut Tulles, pour moult d'offices « eureusement exercez à Rome, par son industrie « sauvée, fors qu'il fut par Anthoine décapité félon- « nessement. » (Al. Chnrt. TEsper. p. 268.) — On lit de la bataille de Rosbecque , que les François gagnèrent sur les Flamands: « Feloneusement • faisoient aux Flaroans accointance, et si bien « oppugnerent qu'il n'y avoit que redire. » (Hist. de Louis III, duc de Bourb. p. 215.) — « Lancelot « luy arracha le heaume de la télé si felonneuse- . « ment qu'il luy arracha tout le cuir du visage , et • du nez. » (Lancelot du Lac, t. III, fol. 25**.^ — On a dit des disputes sur l'immaculée conception de la Vierge : « Jamais question de nostre religion n'a « esté démenée si courageusement, si asprement, « voire si felonnement que celle-cy. » (Apologie d'Hérodote, p. 517.) Felonnie,3. f. Félonie, infidélité^. Colère". Méchanceté^. [Il signifie encore vigueur, bravoure: « Riches bons lestes, s'avez grant manantie Nobles « et fiers et pleins de felonnie.] * [« Li nostre deu i unt fait félonie. • (Roland , V. 2è0O.) — « Quant la dame s'oit si ramposner, « Vergogne en ot, si dit par félonie : Par Dieu, vas- • sal, je r di por gaber. » (Quesnes, Romane. 108.)] Oi avez ma douce félonie^ Dame, pour Dieu, ne vous ait anoict : N'est pas amors, mais doce desverie, D*un oesir ardent outrequidie, Ki mon cuer a si forment desvoict, Ke je ne sai k'est sens, ne k'est folie. Foct HSS. it. 1300, ni, p. i 18i. " [« Le duc s'amolioit grandement de sa félonie. > (Froissart, t. XV, p. 95.)] ^ Jamais fiere tygresse, aux forest d'Arménie, Ne fit voir tant d'ardeur, et tant de feUmnie\ Alors qu'ayant suivi la niste du chasseur, EUe atteint de ses fans le cruc-i ravisseur. Amom dt Tristan, p. S04« Femal, adj. Qui est du sexe fémiain : « Sont < appelles parceners par lecommon ley, mes fema- « les, ou les heiresde /it^ma/e, qui veignontù terres, « et tenements, per discent. • (Tenur. de LitUetoo, fol. 55 ^.) — • Tant masles comme femeaux. » (Beau m. p. 440.) — [On lit aussi dans un registre da comte de Berry, an. 1402, f. 37 * (Ch. des Comptes): « Il nous pleust iceulx enffans femeaulx et de sexe « féminin habiliter, franchir. »] Fembrier. [Fumier : « Seanz et fetnbrier. • (Job. p.. 450.)] Femelette. [Pauvre femme : « Lie soulphre « vulgal... Et n*est bon qu*à ces femelettes Qui « botellent des allumettes. • (Traité aAlchi mie, 48.) — • En ce solier avoit un povre litteron où li povre < enfant de la fetnelette gisoient. • (Froissart, t. X, page 37.)] Femelle. [« La femelle de Toliphant Aproisme « à Terbe maintenant. » (Bestiaire, cité par D. G. I, p. 338 ^)] — On lit fumelle, dans Modus et Racio, folio 30 ^ Femellin, adj. Efféminé. (Oudin.) Femenle, s, f. Pays imaginaire (Voir Agolant, V. 730) où il y avoit abondance de femmes. — [C'était aussi les habitudes des femmes : « Rois ne « créiez mie genl de femenie ; Mais faites ceus « apeler Qui armes sachent porter. » (Hues de la Ferté, Romancero, p. 192.)] Iluec arrive la navie, Qui vient de terre feminie, Do Nubie et de Quartaige, Et Dociane la sauvaige. (FI, et Blanch. f. iSi ^.) Sai note Marie 1 et tousjours femmes, Femmes à dextre, et à senestre... Je ne scay se c*est songe, ou faintie : Sui-je au pays de femrienie f (Th, fr. II, p, dS7,) « Avec eux vinrent tant de suitte de dames, « et damoiselles, qu'il sembloil que le royaume de « feminie y fut arrivé. » (Lett. de Louis XII, t. I, p. 49.) — voyez ce qui est dit de ce pays, dans la Réponse 128, fol. 46 ^ du livre de Sidrac. — On lit femenye, dans Deschamps, f. 138 <^. Femenin, adj. !<> Féminin : Cueur femenin se mue, et prent son cours. Comme la lune estant en son decours. (J. Mai'ot, 299,) [« Et si li hom a esté nouris en liu de feme, il « sera en aucune cose féminin». • (Ilist. litt. de la France, XIII, 726.)] 2° Délicat : « Femme blanche, et féminine^ de « petite corpulence. » (Les Quinze Joyes du Mariage, page 71.) — « Avoit le visaige si beU et si < féminin, qu*on ne peut pas plus bel trouver. • (Percef. II, fol. 124 •.) 3* [Adonné aux femmes : « Femellarius, homme « femenin. » (Gloss. 7684.)] Femier, s. m. Fange, boue : S'en vont vers Vendine à granz routes. Par biaus chemins, et par fenUers. ((htiart. f. SOi *,) [Le sens actuel est dans la Rose, v. 8946 : « Qui « vodroil un femier couvrir De dras de soie ou de « florete. »] FEN - 1 « que (doit) un fendoti taillé ù cungiiie de plaine • paume. » (Coutume de Cambrai.)] Fendre, v. Partager, ouvrir*. Fendre les flots, traverser'. Faire relenlir''. [Le sens actuel est dans Boland : ■ Fcnduz en est mon olifnnt el « gros. -1 ■Dans le premier des sens que nous marquons, on lit ; ■ Quant elles vindrenl jusques aux deux « clicvalieri eslrangiere, les meneatriers se feniii- ' reui, el la royne passa avant. ■> (Percef. vol. Vl, fol. 95 ».) — [• Quant il vey que leurs gens se ftn* • dOiCHf de louscoslés. • (Froissarl, XIII, 228.)] •[' Et s'envait par le bois {endant. • (Reoart. 339.) — - Puis s'en vinrent fendant à plain voile . susyaus. ■ (Froiss. VIII, iai.) — ■ Fendant les . rues. .(Id. IX,179.)] *Du bruit des voix tout l'air fendait. (C. Marol, GÔO.J Jupiter Teit Bresler^ et fendre gros toiincres. (Cret, iSO.J Kxpressions : 1° ■ Chevalier, compagnon, vallelon fendu, » c'est-ft-dire une Temmeou IHIe déguisée en homme. {Percer. III. fol. 94 ^) 2* . 11 lui faut fendre les pieds, et l'envoyer 1 paistre, ■ se dit d'une personne béte, grossière. (Oudin,Cur. fr.) 3* • Geler à pierre fendante. • (Cotgr.) Fendure. [Ouverture : « Parmi les (endures • des barrièies. » (Froissart, III, 25.)] Fendus, s. m. Le cul : Li Dus U a le cul tourné, Auporeillié, et descouvert. Si que toi li fe»dus operl. (Ettr. MS. 7996. p. 10 J Fener, v. 1° Faner, faire les foins. [• Li fain " esloient fejié et les auquns à fener. • (Froissart, l. m, 122.)] 2° Se dessécher : L'herb6 se fcne ; arbre et fouille péril. (C. Mitrot, 557. J Voy. aussi Rab. I. III, p. 154. Feaeratcur, s. m. t'surici". (Colgr. Oudia.) Pénératlon, s. f. Usure. (Colgr. Oudin.) Fenerler. [Grenier à foin : • La femme de feu ° Fremin vint illec dire audit Cotier qu'elle avoit ■ prins ladltle moutardelle ou fenerier, et qu'elle . la rendroit voluntiers. • {JJ. 182, page 328, an. 1158.)] Fenestrage, s. m. Collectif de fenêtres*. Rede- vances pour boutiques, ouvertures, étalages sur la rue ■. Ouvertures dans les bois"^. [Le mot désigne aussi des arcades, des encadrements à jour, amortis eu plein-ceinire ou en tiers-point; ce sont même des niches ayant cette forme : ■ Une croi\ d'or et • ou pied du croisillon est une ymage de Nostre ■ Dame eu un fenestrage esmaillé d'azur. • (Emaux de Laborde, p. 311.)] * • Eu toute la ville n'y avoit maison plus percée • de fenestrages, ny mieux éclairée que lasicnne. > (Strapar. t. II, p. 359.)— • Fut l'artillerie drecée ■ grosse, et petite, contre un pan de mur, entre > ueux Iburs, etvoyoiton bien, par les /'enei- i- FEN • traces, que celuy panne pouvoit avoir gueres ■ grand force. > (01. de la Marche, I, p. 394.) ' [• Le fenestrage d'ileuc, c'est assavoir pour • chascune personne qui vent pain à fenestre en la • partie que le comte a à Chastiauneuf vaut • .XV. sols. • (Censierde Chartres !i la Chambredes Comptes de Paris, fol. 55, an. 1302.) — . Encor i a • [à Namur) li cuens les slalaiges, les wetaiges et • les fene&traiges. . (Ch. des Comptes de Lille, an. laéS.j] ^ Droit d'avoir des fenêtres, des ouvertures en forêt pour y tendre des filets à prendre les bécasses (D. C. sous Fenealragium, % : [< Et se comaoce 11 • première devise au coodres de Pauleon, près la ■ fenestre Guillaume de Chaumes. > (Charte d'Aunisdc 1361, dans D. C. III, 225 M [On appelait encore fenestrage, l'cxposilion des armes avant les tournois : • Quand ce viendra au • feneslraige pour cloer son blason, le heaume « doit eslre couvcrl trois dois ou environ du blason • du chef de la bunniere. ■ (Traité us. du droit d'armes de noblesse, dans Du Cange, sous Fenes- iragium, 2.)] Feoestre. s. f. Boutique, étalage*. Armoire, tabernacle'. Loge aux tournois*^. Intervalle des balaillons °. Vide dans un écrit '. Coche d'un arc ', Lunettes *=. [f.e sens actuel est dans Joinv. (§ 407} : • Je me assis A une fenestre, et uns enfes delez • moi. •] *[• Le suppliant marchant espicier estant eu <■ l'onvrouer ou fenestre àù l'ostel ou il demeure. ■ (JJ. 185, p. 299. an. 1453.) — . Fenestre ou bouli- ■ cle de plusieurs denrées el marchandises. • (JJ. 17", p. 166, an. 1445.)] — . Fenestres desUle- • métiers, > pour boutiques des boulangers. (Ord. l. V, page r>00.) — • Leur convient tenir estai à la • panelcrie, tant comme il y ait estai vacant, et se ■ il n'y a estau vacant, il devront, pour cause de • lestai, et vendis! à sa fenestre, six sols par au, • pour tout l'an. > (Thaum. Coût, de Berry, p. 331.) Une fenestre auprâs sainct Jaques. {Villon, p. 4.J [• Tout VOUS faudra clorre fenestre. Quand • deviendrez vieille flestrie. > (Villon, la belle Heaulmiere.)] '[■ Lesquelz pillais emportèrent... une boiste • ou le corps N. S. sacré reposoil, laquelle il pria- ■ drent en une fenestre de ladite église. > (JJ. 120, p. 214, an. 1382.) — ■ Il les mena à son logis, el • feit ouvrir une petite /"en^tre, ou d'une bourse, ■ qui dedans estoit, lira cent eacus, lesquels il • bailla à Bellabrc. > (llist. du ch" Bayard, p. 37.) 'Droit à aaint Pol fu bel U joustements ; Plusieurs Joustans veissiez sur les rens, Lances brisier ; mainte dame jolie Ani fenestres, pour le pris KTtser : Omontde dens, dedebors JeliaiideTrafe.j'Z>e*cA. i6t^.^ ° • L'allemand venoit à nous, grand pas, et trot, • de sorte que leur bataille estoil si grande, qu'ils ■ ne se pouvoient suivre : et y voyons de grandes « fenestres , et des enseignes bien derrière» • (Mém. de Ifontinc, I, p. 218.) FE\ - 1 Fenicles, adj. [Terribles.] Li quins sera moult plus oriUes De toi les Butrce plus fenicles, Quar Irestoutes les miiea bestes Vers le ciel dreceront lors lestes ; A Dieu voudront merci crier. (MS. lSi8, f. US '.; Fenil, 8. m. \° Tas de foin : ■ On congnoisi ( granl sanglier du jeune à trois signes : le pre- ■ mier si est par les trusses, le second par le lit. et • le tiers est au fenil. » (Modus et Rîicio. f. 23 ^.) — [3* Endroit où l'on serre le Toin (Carloix, III, 12) : ■ Us descouvrireut dedans le fenil ie son logis ■ sous de la paillu etdu foing. ■] Fenir, v. [1° Tinir : • Ses barons mande par • son conseil fenir, » (Roland, v. 169.) — 2* Venir à bout : ■ Et leur tnrïson pert ains qu'ils puissent • fenir. • (Bcrte, eoupl. 63.)] — 3* Borner : Et si qu'om retient l'appétit, Sanz tr«p vouloir, ne po mangier, Afin qu'om ne chée en dongier De phisique, par l'excédent : Doit OD Biissj, par conséquent, Son état moi en retenir, Sanï trop lever, ne trop fenir, Selon le grè de son linaige. (E. Deich. f. 55fi •._; 4» Mourir : Ja n'en irai, si corn je croi. Se morte, ou vive ne le voi, ....veir le cors Haris, Car je quit que ele est fenie. {Via dei SS. LXI.} Fenls, g. m. Fourche h prendre le foin. (Des Ace. Bigarr. p. 91.) Fenison, s. f. Temps pendant lequel il n'est pas permis de laisser entrer aucune espèce de bétail dans les prés. • Les prez sont delTensables en tout • temps a l'égard des pores, parce qu'en fouillant, ■ ils gâtent le Tond : à l'égard des autres bétes, les ■ prez sont abandonnez en vaine pâture depuis • que l'herbe est fauchée, et enlevée, jusqne.i â la • fesie de Mostre Dame de mars': et quand il y a • regain, depuis ta saint Martin d'hiver jusqu'à ■ la Notre Dame de mars; de sorte que, depuis la ■ Notre Dame de mars, jusques â ce que les regains • soient coupez et enlevez , les prez sont en ■ fenison. > (Laur. Gloss. du Dr. fr.) Fenoll. [Fenouil : - Lors m'en alai tout droit • à désire Par une pelitete sente Plaine de fenoil ' et de mente. • (La Rose, v. 718.)] — On lit fenuel dans la Bataille de Quaresme, us. de S. Germain, fol. 92 ° : • Barbues grasses, plaiz lées. Et bons (les ■ au fenuel rostiz. > FenoatUere, s. f. Lieu semé de fenouil : • Ils ■ n'alloient que de nuict, logeant de jour par les ■ fenouilleres qui lors estoyent grandes, et là ne > mangeoient que l'espi du bled qu'ils esgrai- < noient. • (J. d'Aut. Ann. de Lûuis XII, de 1502.) Fentls. [Pendu ; on lit au féminin : • Plume « fentisse ne escorchiée. • (Ord. V, 347, an. 1341.) Le masculin est dans la Chron. des ducs de Nor- mandie.] Fenture. [Fente : ■ i^ mary vil par un perluis • ou fenture le ribaull, qui estoit en l'ostel avec . ladite femme. ■ (JJ. 148, p. 197, an. 1395.)] i - FER Fenugrec. Senègre ou aienégraiii. (CûtgriTé.) Féodal. 8. et adj. Feudatàire. [• Si devînt li dit* ■ messire Robert de Namur homme féodal au roi « d'Angleterre. ■ (Froissart, 1. 1, 812, dans l'édilkn Buchon.]] — ■ Notre grand bailly de Hainaut, comme ■ chef, et sycmonceur en notre nom, et les pain, • prélats, barons, chevaliers, et autres /i^odaicc de • nostre dite cour... notre dit Conseil composé d« ■ noslre...grand-baiIly... et de douze /'eodati:c, dont ■ deux seront ecclésiastiques, et deux nobles.... et ■ les huit autres, soient ecclésiastiques, nobles, ou • du tiers Etat, devront esin féodaux en fond, on ■ bien sur plume, naturels de notre dît paya. ■ (Coul. de Hainaut, Nouv. Coût. Cén. 1. 11, p. 42».) — En parlant du roy : • Tous ses feodxiux, sujets , et • serviteurs... aux dits serviteurs et féodaux. • (J. Charl. Hist. de Charles Vil, p. 80.) - pi signifie ■ homme habilanl sur la censive du seigneur, • aa Terrier de Cliàtillon-snr-Seine: ■ Items'aucundudit • Chastillon courroucé à son seigneur se départ • dudit Chastillon. ils appartiennent aux cbaziers, • autrement dits feodaiilx, d'illeti de rammener el • conduire seurcment devant son seigneur. ■] Feodatoire. [On lit au cartulaire de Lagny, fol. 173, an. 1417; . Seigneurie feodatoire. -] FeoffemeQt. [Inféodation, aux Tenures de Littleton, sect. 1, p. 57.]] Feoffor, s. m. Celui qui donne en flef. [■ Le ' feolfor estant properment ou homme enfeofra on ■ autre en ascuns terres, ou tenemens en fée simple. > Celuy qui flsl le feo/fment est appelé feoffour. ■ (Tenures de Liltelon, sect. LVil.)] Feonable, adj. Profitable. [On dit encore en Bretagne d'un plat qui nourrit, de l'haricot trien gras d'Harpagon : c'est un plat fonable.'] Jhesus Fu 11 Iruit acceptable, Et a lot le mont feonable. Et cil bons trais Tu en crois mis. Vi« ilM 33. HS. d( Sorti, ddf. LX. caL U. Feor. [Prix, comme feur, dans la Cbroo. des ducs de Normandie, v. 31431 : • A nul feor. >] Fer, s. m. 1* Fer de lance: [* Empeint le bien « tout le fer lui mist outre. • (Roland, v. 1286.)] 2* Le métal, pris au (Iguré, danslelangagegatant: Je tant me fi là où biautè repaire Qu'aTmans (aimant) Bui, se tout n'est ver moi fer». 3* ' Fer de Bourgogne, > [minerais du Creusot]. — ■ Fer a cheval. • — • Les mareschaux qai « ferrent les chevaux, ne pourront prendre, n'avoir • d'un fer neuf à palefroy, ou îi roussin. de fer.... • de Bourgogne que n. deniers. ■ (Ord. II, p. 271.) 4- • Fer d'F.spagne, • [acier de Catalogne]. - Lu « mareschaux ne pourront prendre de fer ■ d'Espagne que dix deniers. > (Ord. t. II, p. 271.) 5* ■ Fer poitevinal. • — • S'ot glaive courte et > grosse â fer poitevinal. • dans Du Gange, t. lU^ p. 238''; on y lit encore ocierpoitfitttn.] 6* . Fers barbelez ■ (Voyez Monstrelet, I, p. 8*), pointes de (lèches barbelées. 7° IFer à marquer : • A Perin de Gboisy oifbvn FER - manieresdecliienssages: lesunsriuisoDtappelléa • baux, les aulres fei-bavx, les autres baux-relit^. • (Hodus, fol. 37*.) — • Le ferbaut chace envis autre < beste que cerr, et se la beste que il chnce fuit • avecquesle dinnge.il pou isieut sans crier, tant - qu'elle soil de partie du change. ■ (Modus, 37».) Fere, s. f. Bôle féroce. (Colgr., Borel, Nicot.) Les /'tire* ne troubloyent ce niissetu vojsger, Ny les troupeaux bellans, ny l'oiseau passager, Ny rbomme qui conduit ses pas à l'aventure. Poùi. d'Am. Jn. f. IIB. Quand tn serois un roc, ou quelque fat dure Si rerols-je amolir à la parfln ton coeur. (P. Etioe, SO.) Clément Uarot (p. ^4) remarque que fere ne rime point avec affaire. Ferels, t. m. Combat. [• Nulz n'î traioit ne ■ d*arc oe d'arbalestre , ainçois estoil li fereii de • maces et d'espées. • [Joinvllle, §229.)] Hoult fu grnns li (ereU ki Tu la ; Yubiaus point de Uarli, ki cria Mex aie ; maint colp prisi, et dons. pTKl. HSS. H. 1300, 1. m, p. IIBS. (Voyez Rou. p. 335; Parton. deBlois, fol. 174*.) - [Froissart donne feris ; • Là y eult grant bataille, • grans lancheïs et grans (eris. • (II, 221.)] Ferement. [Coup: > Le suppliant doublant la I crudelil^ dudit Bidel, fery icellui d'un baston, que • il porloit, par la teste, pour occasion duquel « ferement mort s'ensuit. • [ii. 98, p. 743, an. 1305.)] Fereor, s. m. Qui frappe*. Combatlatit avec la lance*. * ■ Qui fiert de paume, ou de poing , de verge , ■ ou de legier baston, et sanc issoit volages, le > ferour ne doit que trois sols, et se plainte n'y est, ■ il ne doit rien. • (Ord. II, p; 348.) — < Se aucuns • a esté fcru de glaive mortel, se il ne meurt du ■ cop, doit estre fait amende au luy, et le roy a du • /ferrewr soixante sols, se cil qui est feries s'en < plaint et s'il ne s'en plaint, il n'y a rien ; et s'il ■ meurt, le i'oy doit faire sa voulenté du ferour, a ■ jugement de li citoiens. * (Ord. t. II, p. 348.) ■ Dedeni U chambre à la roine, Avoit pendu une cortine Tôt en pointe de chevaliers, Et de cbevB\, et de deatriers ; D'une part sont li fereor. Et d'autre part li poigneor- (Blancli. fol. 174 '.) • Petre jousloit très bien, et n'avoit point en • toute l'assemblée de meilleur fereur. • (Histoire de B. Du Guesclin, par Héoard, p. 361.) 1. Ferer. [Férier, aux slatuls de l'église de Tours, ch. LU, hs. fr. anc. 1237, an. 139C: < Il est ■ assavoir aus laiz le temps de ferer les Testes. ■] 2. Ferer. [1* Ferrer: ■ Pour fere gens parler • de soi, Fist tous les quatre fers dorer. Ne vont - mie dire ferer. • [Rou, dans Du Cauge, sous Fer- rum.) — ï' Empierrer : • Uns escuicrs vint pognant ■ la ferce. • (Ronciavals, p. 146.)] Feret. [Petite affaire: ■ Je te teré bien ton ■ feret (llenart, v. 5307). • — ■ Jà feissent bien lor < feret se il fussent lessié en pes (v. 13307)]. • Ferezeons, e. m. pi. Nom de peuple : Noua Usons qu'an départamant Du peuple qnt partit a'Eglptâ, Qne ceatc paroule fut dlUa De Dieu, pour sept des nuoioM Cocanées, et fereiemii. Et à cinq des autres lignées, Qui estre durent expugnées. [E. Deteh. fol. 539'J Ferge, Fierce, a. f. Pièce dn jeu des échecs ; la reine : I«paon de la ferge a fait avant aller. Et la pucella emment aaas muser. Son cnevalier en dextre. pour le psion embler : Le baudrain Iret In ferge pour li paon sauver. HKlot dH Van lia Pas, M. li. Hais A la traigine sans fierge Furent mal, et amati. {Mousket, fol. 1S4.) Cis n'eaUrit mie rois de sas. Ne rois de fieiyes, ne d'escas ; Ains iert adroit fins rois entiers. (Id. fol. 637.J [■ Roy, fierce, chevalier, auffin , roc et cornu , > Furent tel de saphir, et si ot or molu. ■ (Roma^^n d'Alexandi'e, dans Du Cange, sous Alpbinus.) • Ncjà ii'ara peon, n'aurin, roi, chevalier, fierge , • ne roc. • [Hir. de Coinci.) — • La grans roine, I -~^ • grans dame, ki du ciel est roine et ^ww. ■(Ibid.^^j — H. le président Doubler a, dans sa bibliothèqu ■^ n' E, 93, un us. contenant une pièce intitulée ■ Pa^^^ ■ tares des eschez. ■ — [Voir la dissertatioa d •< Fréret, au t. V desHém. de l'Académie des Inscr , p. 150 : > L'origine du jeu des échecs. ■ En Persane. fer%, ferzin, désigne le vizir, le second après leroi ; de là fierce, fierche, fierge.] Feriable, adj. Qu'on doit fêter. [■ Il ne ouvr^^s- > ront jamais de nuiz des patenos^â, ne aux joui — ^ • defe3tes/'£)-tai>/£s, ne au samedi après none. * (Livre des Mélicrs, p. 71.)] Ferlai, dd;. Plaisant: • Les anciens juriscoiEi=^- • suites, et canonistes, comme sont Barthole, R^^- • buffes, et semblables, ont une jolie et feria^^ < façon de parler, en leurs vénérables commentau j < res, car estant au bout des rubriques, ils disent .' • explicalo rubro. veniammaânif/rum. -(Garasse. Rech. des Rech. p. 156.) — • Ferial beuveur. • (Colgrave.) Ferialltë. s. f. BoufTonnerie. ■ Ferialita qui • suffiroient pour faire une farce. ■ (Garasse, Becb. des Rech. p. 329.) — Garasse dit de Pasquier : ■ Va ■ de ses meilleurs amis, homme d'honneur, et • d'esprit, voyant dans ses rechercha de petites • ferialitez... ne voulut pas le prier de rayer toutes • ces ravauderies, craignant que Pasquier ne luy « fit mesmeresponae qu'Ovide. «(Id. Sfel.) Ferler, v. Ferrer. Aucuns refont leur dars ferier. Et apoiotier les Ters des lances. {C. Guivt, f. Si9 *.) Ferles, s. pi. • L'on tiendra d'ores en avant en > la cour de Cassel, eVi chacune jurisdictiOD, et ( seigneurie, trois registres, ou feries; l'un pour > enregistrer les actes des parties, le second pour ■ enregistrer les dépositions des tesmoings, et le • troisième est le registre des mineurs où I'od • enregistre les biens des mineiH^. et les compte» . des tuteurs. • (N. C. G. l. \, p. 723".) f nut Werlr , v. Frapper , baltre *. Blesser '. Etre battu °. Accourir, se jeter, se laocer, se perdre dans la mer". Entrer, arriver". S'échouer'. Jeter'- Ifottre eochère, faire un marcbé **. ■* [• Ferir l'en volt, se n'en fust deslurnez. » (Roland, v. 440.) — - Ainsi furent, sans cop ferir, • Desconnt li un et li autre- • (Benoit, V, 157.)] Àins, dan debout de ses Ulons, lie /(«m da tes uporoDS. (Froiê». poë». p. 8S *.} •m F0r l»"roiss. IV, 309.)] * ■ Pu fera% parmi Tuel, et de ce cop fu morz. ■ C^V'illehardouin, p. 34.) Par amor Diu, qui eo croc fu pelé. Quant JOIs le (eri d'nne laoce du costé. (Poêt. ao. iSOO.j * Tel ae plaint, avant que ferir. Qui n'a douleur, ne maladie. (Am. Cordet. p. 514.) " ■ L'espérance lui sert de refuse, comme l'oi- ^ sder qui va /ertr en la glus. ■ (Pauch. Lang. et I»oes. fr. p. 121.)— [- El se ferirent estoutement • en ces arehiera. » (Froiss. Il, 117.)] — De là, ce KKiot 3!est dit d'tine rivière qui se décnarge dans un ^alra fleuve. ■« La rivière d'Isère se flert ou dit • Rosoe. > (Ord. Il, p. 405.) — [• Et là si a un flum « qui /lert dedens la mer. » (Villetiard. § 163.) — « La rivière d*Ourne qui court à Kcm et s'en va ■ ferir en la mer. • (Froiss. IV, 401 .)] ' • Se liert en une chambre. > (Lanc. du Lac, 1. 1. foL 117*.) -~ • Ferist de la leste k tout son baulme ■ dedans le sablon, si que, par la visière, liti ferit • le sablon dedans les yeux. • (Percef. I, f. 82 *.) — « Tantôt y jler2 le feu et prinl à ardoir. ■ (Perce- forest, I, p. 53.) ' [< Et s'en vinrent ferir lors nefs tout de une ■ flole sus le sabelon en lerre descongneOe. ■ (Froissart, II, 68.)] " > L'eust un jour occis le peuple, s'il ne se fut ■ féru en un moustier. > (Chron. b' Denis, I, f. 58.) -~ « Le dit roy Ctiarle fut prins, et féru au chatel ■ de Bude. * (La Salade, f. 40 ^) " Le signe, le gage ordinaire des marchés consis- loit à se frapper dans la main l'un de l'aulne. (Voir palmie.) On a dit d'une adjudicalion : • N'y pourra - ferir aucun clerc. - (Ord. t. V, p. 133.) — . Sil • n'est aucun qui dedans lesdictes criées renchere, a le marché doit demeurer à celuy qui derraine- > menl y a féru. > (Bout. p. 412 et 892.) Expressions : 1° • Jouer à je me plaing qui me feri, * espèce de jeu d'enfant. (Froiss. poës. f. 86.) 3* > Féru de t'estincelle d'amour, • /"«rud'ameur, • féru. ■ FER ' 3* < Féru de maladie. > (Ord. V. p. 451.) 4* < Tournois fem, • tournoi fini. • Les chevaliers ■ n'entrèrent dan» la ville que le tournois n'eust < été féru. • (La Colomb. Th. d'honn. I, p. 40.} 5* • Tel fiert qui ne tue pas. • C'^loit la devise des Solara en Piémonl. (Henesl. Orn. des arm. 247.) 6* • Tel cuide ferir qui lue, > (Loisel, Instil. Coiit. t. 11. p. 253.) 7* « Mal joue qui /iert la joue. » (Cotgrave.J 8' • Tout coup /iere, • tout coup vaille, au jeu de dez. (Fabl. hss. de S. G. fol. 46'.] Conjugaison : Ferai (Blanch. us. de S. G. f. 175*). — Feri (Poël av. 1300, t. IV, p. 1364). — Feri (Assis, de Jerus. p. 90). — Feri (Colgr.). — Ferist (s. Bern. p. 5). — Ferait (Ord. I). — Ferra (Chasse de Gast. Pheb. 329). — Ferrai (Rom de Florence). — Ferroie (Fabl. de S. G. fol. 40 '}. — Ferrant (G. Guiart. fol. 51 ''). — Fert (Ass. de Jerus. p. 147). — Férues (S. Bern. p. 354). — Féru (Perard, Hist. de Bourg, p. 460, an. 1246). — ferui/ (S.B. p. 351.) — Ferut (Bab. 1 1, p. 275). — Feruz [Gloss. des Arr. d'Amour). — Fier (Rob. Est. Gram. fr. p. 80). Férité, s. f Férocité, méchanceté. > Ils exercent ■ cruellement leur férité, et cruauté, les uns contre . les autres. - (Fouill. Yen. f. 110.) Da quoi sert plus an monde vëritéT Veu qu'U y a ai très grand rerité De gens voulans vérité faire, et dire ; Hais sont si pleins de buUe férité. Qu'en leur porolle, il n'i a parité. (Tri. delaN. Dame, 90,} Ferllé, part. Serré, enfermé. [Comparez le terme de marine ferler.} Un fils ayant reçu 60 sols de son père, pour aller par le monde à sa fantaisie, en témoigne plus de joie que de tous les trésors du monde que son père lui pourroit amasser : Qat .Lx. sols feront plus Que tex c, mars en a repus. En el tresoT Girart le noir Dont li n'est fors baillii, et g N'il n'a talent que il 1' Auvec lui, n'a auvcc aoa oir : Petit pris avoir feriié. Celui tieg a bien enploié Dont l'en puet laire son ooment. (Court, if Artois, f. 83*.) [En la chartre de Chaeions, • Le tint en bnies • ferliez. • (Chr. des ducs de Normandie, v. 29550.) Ferllngues (gastel de), express. Espèce de pain ou de gâteau. (Britt. Loix d'Angl. f. 74'.) Ferlins, «. m. pi. Quart du denier Ivier, quatre en allemand.] Chascun hostel encorea Rent ta par an .un. esterlins. Ou la value do .lia. ferlint Qui en sas de cuir, ou da toite. (G. Guiart, f. 107 K) [On lit nu Compte d'Elienne de la Fontaine , an. 1350: • Un gobelet d'or à couvercle pesant • .11. marcs, .i. once, .m. esterlins, el .ni. ferlins. ■ De même dans Cuvelier : • Ne me faut nuls secours > CQ noie n'en jardin, Pour un homme tenir, car • par S' Matelin, S'il y en avoit deus, n'en donrole — un frelin. »] FER -4 Permall, s. f. Agrafe, )m}che*. Fermoir". * [Broche de grande dimensioa pour atlaclier les manteaux. On goAlaît Tort ces Termaux. Dans l'in- ventaire de Clémence de Hongrie, veuve de Louis le Hutin (1328), un des articles a pour lilre fermaux; on y remarque « un fermait ront à penl à col ; un ■ fermai quarré;uu nuire en guise d'une M; un ■ fermait à deux papegaus ; k deux pies. • [Nouv. Comptes de l'Argenterie, 41 à 43.)] —Charles VU, à son entrée à Rouen, • avoit sursonclierun chapeau ■ de Uieure gris, fourré de salin vermeil et sur • le devant, étoit un petit fermait sur lequel il y • avoit un fort beau, et riclie diamant. » (Math, de Coucy, ïlisl. de Charles VII, p. 594.) OesBUB si a voient leurs manteaux Tant de grosses perles barrez, Fermans à moult riches fermeaux. {An: Amor. p. tS.j Les chevaliers de l'Etoile - porteront continuelle- • ment un annel entour la verge, auquel sera ■ escrit leur nom, et surnom ; ou quel annel aura • un esinail plal, vermeil, en l'esmail une estoile • blanche, ou milieu de l'estoille, une rondete • d'azur, ou millieu d'icelle rondelle d'azur, un S élit soleil d'or; et on mantel sus l'espaule, ou evant en leur chaperon, un {remail ouquel :iura • une estoille toute telle comme en l'annel est « devisé. • (Ordonn. des R. de Fi. t. Il, p. 465,) — ■ Le roy d'Anglelerre donna, à Charles VI, roy de ■ France, un beau fermait garni de pierres pré- ■ cieuses. - (Juven. des Ursins, Hist. de Charles VI, p. 120-121.) — • Ancieunemenl on avoit accous- ■ luméde veslir, et parer les cspousées : on ■ donnoit h l'espousée un anneau une cou- ■ ronne, elun /'£rmat/ La fermait estoil une • ceinture en laquelle y avoit un fermait d'or, ou ■ d'argent, selon la qualité des personnes, parce ■ qu'alors on avoit accousiumé de porter des cein- • lures de tout or, ou d'argent, quelque riches que ■ fussent les espoux, ou espousées ; dont on remar- • que le vieil proverbe que bone renomée vaut ■ mieux que ceinture dorée c'est à dire enrichie de ■ clous, et fermait d'or. > (Hout. Som. Rur. p. 471.) — «Un homme marié clerc qui a vesLu un gippon - blanc, et endroit les manches, au long des fer- ■ mailles de devunl, a un ourlet dernicr,oud'autre ■ drap, et d'autre couleur, ce ne sera point réputé . habit lay. • (Gr. Coul. de Fr. liv. IV. p. 517.) * ■ Les reigletz, la rose, les fermailz, la relieure, « et la couverture. • (Rab. IV, anc. prot. p. 12.) — [Au iiv* s., on disait plutôt fermoer, fei-mouer; voir ces mois.] — [Fermait signiflait encore : !• Gâchette du verrou : • Le fermai este de la rcille. > (Renart, V. 13083 ) — 2° Cheville du pied : « Comme icellui « Ogier estoit cheu de dessus un noyer, et s'estoil • tout froissié le corps et rompu l'os du fermait ' qui est au dessus de l'os du pié. " (JJ. 172, p. 485, an. 1424.;] FermalUe, s. /. Gageure, promesse, enjeu : Bien soit qui a perdu la fermaitle. (F. S. G. f. 60 ^.j Ge vueil à voâ faire fennaille, Si metterai soixante Uirea. {F. S. G. f. 59 '.J rpnm^«maJU0,aurec.JJ.132,p.156.mftral387. • Comme par plusieurs fois il eust esté pSirole de • faire le mariage... combien que ttensailles ne • fermâmes n'eussent pas este sur ce fiiites. • (JJ. loi, p. 46. an. 1303.) - . Quand il orent beu, • tirent une fermante de comun accort, que le ^ > premierqui diroitoyl, paieroit l'escot. ■ (JJ. 120, p. 335, an. 1385.)] Fermaillé, s. m. • FermaUlé est treillis dont ,^n • les troux ne peuvent eslrequedequatre poolces, _ > en tout sens. • [Coût. Gén. I. p. 35.) Fermaillet, s. m. Agrafe, boucle. C'est le _ ---^ diminutif de fermait. [On lit dans l'inventaire de -^^ Clémence de Hongrie : • Un fermaillet dont le fons.^^^ • est esinallié de France, à 4 camahieuz, 4 perle u__ïj ■ et une emeraude. presié 20 I. • (Nonv. Comptes_^ ^ page 46.)] — On a dit de la parure coûteuse ri'nn .^ ■ femme : Or j ert en grande D'avoir fremiUet, et atHchea, Et tu ne seras pas ai riches Que tu puisses cODlinuer Son estât, et renouveler. (E. Deach. f. 499 '.J • Un manteau de veloux bleu fendu au coslE. ■ droit, et un fermitlet d'or de Florence, au dessus • de la fente. • (Godefr. Observ. sur Charles VHI . page 752.) — 1 Avoil le duc de Berry, nonobstan ft < qu'il fut &gé d« plus de soixante et dix ans, npi'r _ - dague, et haches cl un fremaîllet au fr^n— f- ■ devant, moult riche. • (Monstr. I. p. 152 *■.) On a dit du collier des chevaliers do la Toison d'C^ c- donné par leduc de Bourgogne en 1429 : • Il dono. st « à chacun d'eux un colier d'or auquel... o peudoit fermeilletz, et antres joyaux. ■ (Honst^iK*. t. II, p. 56 ''.) -- [Il signidail aussi fermoir : • IP n ' marchant apporta au suppliant unes heures poc . y faire un fermillet d'argent. . (JJ. 100, p. ,"" an 1319.]] FermalIIiere, s. /. Boucle ou nœud, faisaK'^*^* partie du piège à prendre les cerfs: < Et doitc^^'^ ■ mettre en un las à cerf, fors qu'il n'y ara que t^ ^^ ■ mestre, ou il ara une fermailliere, comme ^» «^ • une chevestre, et la meite du lllé, quant il se^r*^ ■ bien ouvert, sera alacliié k la verge du lomber^^^ ' > ù fil bien fuible. ■ (llodus, f. 99 ''.) Fermallleur. [Fabricant de fermaux : ■ Qu< - — . conques veult estre fermailleur de laton à Pari ^^^ • c'est assavoir faiseur d'amaux, de fermaux et <3^^ • fermoers â livres, estre le peut. -(Liv. des Met. «— liv. I, f. 151 ^)] Fermaiment, adv. Fortement. Si atacbiei, £t si femuximent qu'ele ne cfaie. (US. làlS, f, iSi '.} On lit firmamenl, dans Rymer, I, p. 43, an. 1259. Fermaace, s. f. Caution*. Serment, hon- * ■ Plege, ou fermance. mancia, 1.) *I1 ftst su roy hommage. Et tint de ly son héritage : De son fié fi a feit fe (Du Cange, sous Fir- FER -«' 1, Fermant, «. m. Fermoir. Voy ce livre ouvert, Qu tant fut couvert, Et par sept fermons Si (rèa fort scellé, Qn'U esioit celé A tous vrafs amans. (Mai-g. de la Manj. p. iOI '.) 2. Fermant. [Serpe : ■ Un tiostil esmoulu -^ nommé fermant ou corbec, dont il enleiidoit^à — couper b08. . (JJ. 1R2, p. lO-i, an. 1397.) — . Due — serpeappetlée selon la couslumedu païs(Péronne) •^ courbée ou ferment. • [JJ. 140, p. 214. an. 1391.) — • Due sarpe à long manette, que l'en appelle - ferment. • (JJ. 176, p. 571, an. 1447.)] 1. Ferme, $. Domaine de campagne*. Bar- rière'. Coffre*. Opposilion juridique^. *[« Si comme deus compaignons prendent une • ^me à trois ans. > (Beaumanoir, XXI, 30.)] " • A lanl ctievauctiérent les deux chevaliers, ■ jusqu'à ce qu'ilz trouvèrent le pont; mais def- > fense y avoit pour gens de cheval, car il y avoit . une belle ferme auprès d'ung nillier, auquel • pendoit un cor d'ivoyre. ■ (Percer. V, f. 87 ^j 'Coffre pour enfermer les litres d'une ville, d'une communauté. On lit, en parlant des copies d'un acte: ■ L'une avons mis, et consigné en nostre • ferme, et arche de l'eschevinagc. ° [Bout. Som. Rur. p. 887.) — • Tous contracts, el obligations • passez par devant les loix eschevinalles du dit • chef lieu, est requis que lettres en soyent Taictes, • et un double d'icelles mis au ferme, en dedans • quarante jours ensuyvans. • (Cout.de Valencicn- nes, dans le CouL G. H, p. 971.) — . Oi-donner, et ■ commander aux gens de loy, à' ovriv fermes pour ■ en tirer lettraiges, cbyrograplies. et escrils dont • les parties ont besoing. et y en mettre de nou- • veaux. • (N. C. G. II, p. 94.) — - Pour ouvrir le • ferme, k la requesle de quelque personnage, - pour y chercher, ou treuver quelque lellraige, et « autres munimens la lov, est accoustumée d'avoir . cent sols tournois. • (!^. G. G. 11, p. 220 ^.) " • Ferme est venir par le defîendeur touchera ■ la main du baile, v,n affirmant qu'il a bcn droit, ■ qui porte opposition. • (Coût, de Uax, C. G. t. 11. page 685.) — De là ■ contre ferme est par le dera:in- ■ deur, en même manière iiTlirmer aussi, qu'il « a boa droit, qui se faisoit qu^si en toute interlo- ■ cutoire, et en souloit prendre le bayle par chacune • ferme et contre ferme unze sols trois deniers - tournois, qui est aboly. ■ (G. G. t. II, p. 685.) — ■ En un procès, ne se pourra faire qu'une ferme, ■ et contreferme seulement. • (Coul. de Saincl- Sever. C. G. Il, 686.) Expressions : 1* > Blanche ferme , • cens annuel payé au seigneur en argent blanc. (D. C. 111, 303 -.) 2° ■ FcTTïïe clause, • encliÈrea non publiques : • Les fermiers généraux auxquels la perception de ■ tous ces droits avoit été adjugée â ferme clame, ■ par ceux du conseil du roy, ou les trésoriers de • France. » (Mëm. de Sully, t. III, p. 398.) 3° < Ferme droit, > légitime donnée à un chacun FER par la loi. [Coutume de Bretagne, art. 369.) — C'est aussi la moyenne justice : • Ferme droit n'est pas, • comme aucuns pensent , haute justice , mais ■ moyenne seulement. ■ (D'Argentré , Coût, de Bret. p. 1496.) 4° • Fermes non fierées. ■ • Chez les anciens - Normans, et chez les Anglois lief, cl succession, ■ ou hérédilé n'étoit qu'une même chose quand ■ le lief, c'est h dire l'héritage noble, ou roturier • esloit donné fi ferme h perpétuité, il esloitappellé " /ic/'/ijnne, il la différence de la ferme à temps, - qui estott muable. • (Ord. 1, p. 462.) 5" - Ferme et hoslel du loy. • Charles VU, par- lant de Bi'ézë, sénéchal du Poitou : • Nous a aussi • servi en plusieurs eslats, et manières, et meame- < ment en nos guerres, et à rencontre de nos ■ anciens adversaires les Anglois, et aussi entour • nous, en nostre ferme, et hoslel. ■ (Duclos, Preuv. de Louis XI, p. 75.) 6" ■ Lettres en fermes. • « Lettres en fermes • sont mères, faisantes plaine foy de ce qu'elles < contiennent. • (C. G. il, p. 849.) — . Devoirs de < loy, se doivent prouver par lettres en ferme, on aussi bien retraite qu'en aulre vendage à ferme . main. • (Coût, de Hainaut, N. C. G. 11, p. 122 -.) 10" • Vendre à /enne main. . ■ Si une personne ■ fait desherjlance de son Tief, pour esfre vendu > par son officier, ou autre soit a ferme main, ou < a recours, le droit seigneurial deu, pour cause • de la dite deshéritance, s'en devra seulement ■ payer au vendage, ou quand sera trouvé nouveau . possesseur d'an el jour. . (N. C. G. Il, p. 128 ■.) 11° [On disait : • Che vous fay ge ferme et vray » (Froiss. H, 158), c'est-à-dire je vous en assure.] 12° ■ Chil commissaire n'uvoient pas lor cai^e ■ si avant que de respondre au ferme de ceste ■ matière • (Fioiss. 1. 111, p. 118), c est-à-dire d'une manière dëilnilive, sans appel. 2. Ferme, adj. Solide, stable, constant*. Sain ■. * ■ Il nos mandent que nos créons ce que vos • nos direz et tenons ferm ce que vos ferez. > (Villehardouin, p. 7.) — On disoit proverbialement : Ferme comme un pommier. • (E. Desch. Poës. Hss. fol. 502 '.) * Leens a une grsnt meson Qui lor estoit en la seson Plaines de fermes et enlors. (MS. 7S18, fol. S88 •.; Fermé, adj. Confirmé, conclu *. Assuré, stable". *0n a dit d'un traité entre Jean 11 et Edouard 111: ■ Concorde finale faite entre les deux roys, et fer- ■ mée. > (Juveii. des Urs. Hisl. de Ch. VI, p. 363.) ■ Une paix bien fermée. (C. Marol, p. 26t.l CamUuslorsbanny deRomme eatoy fermée. (Créi. it9.} FER - lï Expressions : fo ■ Parties fermées ea drcit, • parties qui ont produit leurâ moyeas. (Ord. t. III, p. 141.) â" « Fermées sans enchères • (Ord. 1. 111, p. 531), affermées sans enchères. Fermelet, adj. Diminutif de Terme : .... La roDdeur fermeletu De ton beau seio. (J. ToAui-eau, p. S3C.) 1. Fermement. [• De sa cemise eslreitement . Bende sa plaie /fennemeMÏ. ■ [Marie, Gugemer.] — ■ Et sa nature est do esgarder contre le soleil si < fermement, que si oil ne remuent goûte. • (IIru< netto Lalini, Trésor, 1%.)] 2. Fermement, I. m. 1° Soutien: • Ma force ■ sire, mon fermement. Dieu, mon refuge. • (Gast. Pheb. p. 372.] — 2* Clôture : ■ Liez la corde à une < des chaînes du fermement. • (Lancelot du Lac, t. II, fol. 102''.) Fermentées. [Terres à froment: • Item, GuiU ■ laumede Jupiau lienten né environ quatie <■ arpens de /enrMnfeés. • (1353. Aveu d'Epicds; L. C. D.)] Fermer. V. Fermer*. Attacher, lixer, s'attacher à'.Retenir'=. Promettre, fiancer", ^'orlider, bâtir". Terminer '. * [■ Tut le plus del jus ert en un suen oratur, E • ferment fuis sur sei. • (Th. de Cantorbéry, 101.}] El moustier entre; si frema L'uis moult tras bifio. Via io sa. us. ds Surb. ehit. LIX. col. 1. '[• Esperuns d'or ad en ses piez fermés. • (Roland, 34.'i.) — • Li quens Rollanz ad l'enseigne ■ fermée. • (Id. 707,)] ~ • Ung esperon luy ferme- « rent es pieds. > (Ger. de Nevers, I" partie, p. 71.) — • Prenlen sa main leglaive, ou le pannonceau ■ estoil /erm^, si te met dessoubs son esselle, et ■ .heurte le cheval des espérons encontre le cheva- ■ lier. • (Lanc. du Lac, t. I, fol. 111 ■.) — ■ L'autre ■ issueque je m'imaginai éloit plus grande, plus ■ noble, pluselevée; ce fulà celle-là aussi à laquelle ■ je me fermai. •> (Mém. du Gard, de Retz . t. UI, liv. IV, p. 2G.) — ■ Ceux qui se disent du tout ■ Romains, estiment que nos seconds rois doivent ■ leur royaullë aux papes, et se ferment en leur ■ créance. ' (Pasq. Recli. liv. III, p. 179.) ' mon Wen fremée ialecoii. (Poêi. av. i300, Ul,p. iiSA.j "[* Simonnet et Jehan le maire fermèrent en- • semble d'aller assaillir ledit prestre. • (JJ. ICI, p. 279, an, 1407.) — . Icellui Louvel avoit fermée • une jeune femme et devoit en brief icelle espou- . ser. • (JJ. 181, p. 69, an. 1451.)] — On a dit de Guillaume le Conquérant: Rst fermer à son fli Robert Une flUe au conte Hébert. [Rou. p. iiS.j ■[• Chefu ungsgrans fès que de /fermer sus une • année une telle chité que Paris est, et de si grant • circuit. ■ (Froiss. Vi, ,'t3.) — « La ville de Jugon « quieat moult fortement /enwee. • (Id. IV, 115.) — Déjà dans Villehard. § 480, on lit: ■ Avoieni ■ fermé le moslier Sainte Solle. •] En son chemin trouva fremé de marbre bis Une notile cité a un riche Marcis. fVtxux du Paon, 1G3.} ' Gantier a ta complainte, et m linw Urmit. TM. iaa.«iV «•ws.u.Ht. Fermeté. [1* Forteresse, fortînctlioa : < U ot < tolu par sa gierre Et ses castîioa et ses dtés» El < ses bours et ses fermetés. • (Ph. Moaskes , sur Henri I".) — < Pour ces jours li QuesDois n'estoit ■ points! bien fermée comme elle esloit soissaale ■ ans apriiH, et tous les jours elle amaudoit en • fermeté. - (Froissart, t. 111, p. 155.) — « Il Rsl • tantost ouvrer à le fermeté de Piris. > (Id. t. VI, p. .53.) — 2* Cadenas, serrure : * Allèrent à aa vea- • taile dudit vivier, et l'un d'eulx rompi ta fermeté < dudit ventaile. - (JJ. 158, p. 225, an. 1403.) — 3* Rempart, au figuré protection: ■ Noos a'avons ■ ctii autre fremeté ne autre estandart fortDiu tanl « seulement et vous. ■ (H. de Valenc. $ 312.) — 4° Garanties d'un traité: • Atln que les coses dessus • dites soient plus fermes, estâmes et vaillables, ■ seront faites et données les fermetés qui s'enaie- • vent. > (Froissart, VU, 282.) — 5* Impôt sur les denrées, an t. Il de l'Bisl. de Liège, p. 398, an. 1287: • Dudisconl de la fermeté; que la fermeté ■ cesse doresenavant dedans la cité de Li^. •] Fermeture. Porte de ville : > Mais à la ferme- • ture que les juifs tenoient, Daayot et Torquant, > qui esloient venuz paravant, firent ouvrir la porte • tout à plaîn il Benry. • (Hist. de B. Du Guescl. fi. 320.) — [Au cartulaire de Lagny, f. 175, an. 1460, B sens est enceinte ] Fermier. [Vicaire, desser\-ant d'une ctire: ■ Prestre /fermier ou vicaire de l'église parrochial . de Croissy. • (Cart. de Lagny, f. 177^ an. 1456.)] Fermllliere. [Fcrmail : • Lyenardin Ramon, ■ qui avoit appendu aus boutons ou fermilliere de • sonjupon ou autre garnement une boursete. ■ (JJ. 100, p. 363, an. 1319.)] Fermoner. [Fermoir. Voir la cilaUoo soos fermailleur. > Un petit livret couvert de ca^ • rouge h un fermouer de laton, ou sont les servi- • (-«s des Saintes Reliques. > (Pièces sur Ubarles Vt, t. II, p. 323.)] Fermare. [I* Enceinte: • Une bonne grosse • ville sans fermure. • (Froissarl, t. III, p. 21.) — 2* Clôture : Se vos avei de moi grant cure Ne vos tenra j& fermetire. [Pyrame et Thùhi, S. G. 00 •./ « La beste, si tost qu'elle est hors de fermure, < elle est retournée à sa nature, et franchise, et < n'est à nul proprement. • [Bout. Som. Rur. MA.} Fernel, s. m. Terme de marine. (Golgrave.) — € Pour Dieu saulvons la brague, du femet ne tous • souciez. > (Rab. t. IV, p. 85.) Ferner, v. Soutenir: .... Nul» ne doit ferner Celui qui, pour avoir en m baillie L'amour sa dame, a trahison baatle. {ViU. n* f 5«t, 155*./ [On lit dans un bestiaire us. (Du Caage, lit, 394 '): • Cristestde Dieu sapience, Asseur et femi et • estable.] Férocleax, adj. Féroce, sauvage : < Manier et FER -192 -^ FER ■ « Tous les ferremem, et tous les tourdions de « la messe. » (Apol. d*Héroâ. p. 554.) ^ « J'ay le ferrement infatiguable, » dit Panurge. (Rai). 1. 111, p. 149.) Ferrer, v. Percer d'un fer*. Marteler". Mettre aux fers^ Frotter le chanvre par poignée sur un fer obtus pour le rendre plus aisé îi filer ^. * « Lors descendit le serpent sur luy, et Lyonnel « luy dressa son glayve en la poictrine ; mais il « avoit la peau si dure que le fer ne peut dedens « entrer; ains vuyda hors, et ferra la joinclure de « Taelle dont le serpent fut navré. • (Percef. 11, 61 '.) " [a Le suppliant... a marqué et fené dudit mar- « tel dix sept ou dix huil chesnes et un hestre. » (JJ. 206, p. 217, an. 1479.)] ^ [- Lequel exposant fu mené à Poissy en nos « prisons et rendu à nostresoubz bailli, qui tantost • le fisl feirer. » (JJ. 129, p. 88, an. J386.)] ** r« Ungscrens et ung fer à /"^irer chanvre. » (JJ. i94, p. 364, an. 1473.)] Expressions : 1» « Mal aisé à fetrer, • difficile à réduire; après avoir parlé de la manière avec laquelle famiral de ChAtillon réduisit finsolence des reitres, Brantôme ajoute: « Voila comme sagement ce grand amiral « gouverna, et ferra fort doucement ces messieurs • les reistres, si mal aisés à feirer. • (Brant. Cap. Fr. 1. 11!, p. 192.} 2' a Tenir pied à ferrer, » tenir de pied ferme « A sa venue, furent les François foulez ; mais • eulx, cl ceulx de la ville leur tindrent pied à « ferrer longuement. » (J. d'Aut. An. de Louis XII, page 59.) 3* « Ferrer la mule, • s'enrichir. [Pendant un voyage de Vespasien,la mule impériale se déferra; le serviteur, qui avait préparé cet accident, présente un solliciteur au prince et s'enrichit ainsi.] 4» a Feirer la mule à l'en vers, » marquer un malfaiteur sur l'épaule. (Oudin.] 5» • Ferrer les cigales, » perdre son temps. (Rab. l. Il, p. 118.) Ferret, 8. m. Pointe d'aiguillelle. (Oudin.) Ferrete, s. f. Epée. (Borel.) Ferreté, partie. Fermé. On lit, en ce sens, dans la peinture d'un personnage allégorique : La çainture, dont ele est çainte, Est d'une fausse note painte, Ferretée de faus seaux. (MS. 12i8, f. 224 ^.) Ferreur, s. m. « Ferr^t/r d'esguillettes. » (Oud.) Ferreux, adj. Plein de fer. (Colgrave, Oudin.) Ferriere, s. f, 1* Mine de fer. (Oud.) — 2« Etui de maréchal. (Id.) — 3'Vase à vin: « Vous beu- • veurs, allans par pays, portez flaccons, fenneres, « et bouteilles. » (Rab. 1, p. 223.) — « Une ferriere « de cuir bouilli de Tours. » (Rab. 1. 11, p. 234.) 1. Ferrln,s. w. Monnoie. (Lisez peut-être /l^r/m.) « Que nulz ne soient tant osez, ne si hardiz, de « faire contraulx, ne marchander ù sommes de « marcs d'or, ou de marcs d'argent, de ferrins d'or, « de monnoye d'argent deffenouz cy-dessus, à gros « de Flandres, vatarons, ne a gros tournois vielz, « ne autrement, fors seullement à solz, el à livres. » (Ord. V, p. 644, an. 1373.) 2. Ferrin, adj. Ferré, garni de fer. Un baston fist faire ferrin^ Comme baston à pèlerin : U fers fut agus et trencbans, Lons, csmolus, et bien taiUans. (Brut, f, i08*.) Ferroié, adj. Ferré. On a dit du lin, comme du chanvre : Et lin sec doit eslro maillez A maillez, puis fraiez aux mains, Et puis fcTi'oiez sur le moins. (E, Desch. f. 545 *.J Ferron. [l* Forgeron : • Tsabeau de Courtenay, « veuve de Guillaume de Roigny se remaria ù un « pauvre ferron et maréchal, homme de très petit « et vil estai. » (JJ. 138, p. 194, an. 1390.) — 2^ iMarchand de fers neufs: « Nul ne doit du meslier « de faire le fer exceptez les filz des ferrons. • (JJ. 160, p. 101, an. 1401.) — - Ferrons el vendeurs de • fer. . (Ord. 11, 371, an. 1350.)] Ferronerle, s. /*. !• .Marchandise de fer. (Monet.) — 2* Lieu où Ton vend de la ferraille. (Oudin.) Ferrot. [« Dne petite pièce d'autre argent « appellée feirot, » (JJ. 127, p. 41, an. 1385.)] Ferrouer, s. m. Serrure. De fait, incontinent alla Tout par tout, sur les serruriers, Amasser, deçà et delà, Grant taz de clefz, et ferrouers. (Vig, de Ch, VIT, t. II.) Ferroullé, adj. Verrouillé. « Un petit guichet, • à double porte de fer, barrée, et ferrouUée. • (Alector, Roman, p. 131».) Ferruglnoslté, s. f. Rouille du fer. (Oudin.) Ferruminatton, s. /*. Soudure. (Oudin.) Ferrure, s. f. b'errures \ Fer d'une flèche*. Parure ^. Fers à cheval ^. ^ [« Nuz barillier ne puet ovrer de nul fust, se il « n est ses, c*est assavoir après ce que li l)aris ait « esté paré, avant que on meste la ferreure desus. » (Liv. des Mest. 103.)J " On a dit de Cupidon : Tira deux traits d'ouvrages tous divers : L'un chasse amour, et l'autre Tamour crée. Tout doré est celuy qui la procrée. Et ha fendre ague, cliure, et ceinte. (Marot, 1 V, 31,) ^ [On lit au Roman de la Rose, 9326: « Ces fre- meaux d*or à pierres à vos cols et à vos poitrines. Et ces tissus et ces ceintures Dont tant constent les ferreures. »] — • Aux dames, selon ce qu'elles sont ; aux unes les haulx attours, aux aultres les seinlurcs d*argent bien dorées, aux unes fins tissus seulement, et aux aultres les belles ferr%ir res. » (P. J. de Saintré, p. 146.) ^ [« Il faut que le bon homme paye la ferrure des - chevaux, rabillage des selles. > (Froumenteau, Fin. ni, 392.)] Fers, adj. Fort, assuré, vigoureux. Povres doit estre esmaians. Et riches, fers, et joians. (Vat. n 1490, f. i8i K) FES - 191 - FES « de cruceflx, fesseurs de requiem, cafards. » (Apol. pour Hérod. p. 573.) 2. Fesseur, Fessor, Fessolr. [Houe triangu- laire, aiguë, encore en usage dans le Berry ; au ms. 7218, fol. 279 »», on lit fessor. — • Un inslrumenl « appelé /iessour, dont rexposant avoit acoustumé « ouvrer en ladite vigne. » (JJ. 131, p. 6, an. 1387.) — « Fessoir à foir vigne. » (JJ. 141 , p. 301, an. 1391.) — « Fesseur. » (JJ. 204, p. 136, an. 1476.) — - En « sa main le fessoir a pris Pour commencer le fon- « dément. • (D. C. III, 384 »».)] Fessier, s. m. Derrière. (Essais de Montaigne, t. II, p. 688 ; Oudin, Cur. fr.) Ce mot subsiste dans le langage vulgaire. Fessiffier. (Voyez Dicl. de Cotgr.) Fessin, s, m. « Le sucre et le fessin. > (Borel.) Fessorée. [Mesure; ce qu'on peut retourner au fessoir, au fesson en un jour : « Item Hugues et « Hugonnet Dodin tiennent la moitié par indivis « d'une fessorée de vigne. • (JJ. 166, page 272, an. 1412.) — « Item il a à Bar une vigne, que l'en « appelle Byonne, et contient xu » fessourées. > (Rev. du comté de Champagne, anc. 8312 % f. 102^.)] — On lit fessouris, dans la Thaumassière, Coût, dfe Berry, p. 103 : « Chacun bourgeois de la ville de « Veydun doivent rendre, de franche censive, « chacun an : cil qui aura quatre bœufz, deux « septiers de avoine, et dix sols de tournois ; et cil < qui tiendra deux bœufz, un septier de avoine, « et huit sols de tournois; et cil qui tiendra un « bœuf, ou un fessouriSj trois sols de tournois, et « une mine d*avoine. > Fessouer. [Arrosoir, en Auvergne : « Un fes- « souer qui est ung instrument de bois pour « destourner et prendre Teaue. » (JJ. 195, p. 734, an. 1472.) — « Jehan Blandin prist le fessouoU\ « dont il avoit arousésondit pré. > (JJ. 148, p. 275, an. 1395.)] Fessu, adj. Qui a de grosses fesses. Eust. Descb. (fol. 270 ^) fait parler un cheval : Son poys me fait estre bossu, Et je ne suy f>a8 si fessUf Que je fu anciennement; Plus ne vueil servir tel pensu. On lit fessuSy au ms. 7218, f. 13 ^ Festable, a£(;. Joyeux,, gaillard. (Oudin.) Festacle. [On lit dans un inventaire de la S*' Chapelle : « Deux fanons d^autel, à griffons et à « aigles de perles, dits festacles. »] 1 . Festage, s. m. Dérivé defastigium. Faite de maison ^. Droit domanial paye par chaque faite de maison ". *[- Se en une maison y a trois festages. • (1395, Usage de Neuville ; L. C. de D.)] * « Festage eât un droit seigneurial qui semble « estre dû, par chacun an, pour chacun faist de « maison, comme le fouage pour chacun feu. > (Laur. Gloss. du Dr. fr.) — [On lit dans une charte de 1272, au cartulaire de Château du Loir, fol. 69 : < Nous voulons que la ville dou Chasteau du Loir... « soit mise à festage. > C'est à scavoir que cbescun « borgeoisou autre qui aura roeson... en nostre « ville soient tenus rendre à nous et à nos heirs « chescun an trois sols de festage de tournois. • — Des feslages extraordinaires se levaient à titre d*aides aux quatre cas. (Voir une charte de Ven- dôme, au registre JJ. 81, p. 7, an. 1332.) — C'était encore le droit perçu par le seigneur sur les colons qui avaient besoin de chaumes pour couvrir leur maison. Plus tard les vassaux eurent le droit de couper dans les bois seigneuriaux des pîèk^s de charpente.] 2. Festage. Dérivé de festus. !• Festin : [- Le « suppliant avoit eolention de tuer ung pourceau « et certains chevreaux, qu'il vouloit abifler pour « faire le festaige de Tamessement d'une sienne • fille qui estoit accouchée d'enfant. » (JJ. 195, p. 1444, an. 1475.)] A certain bon featage, t feir Pour mieulx gaudir, et faire d*avautage, Le pèlerin fut mené pour estiatre Les convives. (Faifeu, p. S7,J 2"* Chômage : [« Festages de fours et molins payez « et rabatus... à Vincent Charles fermier de Uortai- « gneville qui rabatus li ont esté de sa ferme pour « .Lx. jours qu'il fut en festage pour les Englez. » (Domaine de Ponthieu, an. 13G9.)] Festardir, t;. Devenir paresseux. (Voir Faitahd.) • Aux estudians es arts liberaulx, et en philosophie « moralle, ou naturelle, on baille peu de viandes, « et de plaisances corporelles; mais leur fait pren- • dre paine , pour les garder de festardir , et « adhérer en oysiveté. > (Le Jouvenc. p. 17.) 1. Feste. [Faite, comble, au propre et au figuré : < Cinq sols pour le feste de leur maison. » (Festage de Beaugenci, 1477, dans Le Clerc de Douy.) -— « Car el est des dames \à feste. > (Parton. V. 5198.) — « Ton cuir ferai oster des piez et de la « teste Si con porra veoir à descouvert la fesie. • (Fabliaux, p. 26.)] 2. Feste. [Cordage, au registre JJ. 170, page 1, an. 1415 : « Item à Beaumont sur Oise aura un maistre, appelle le maistre du pont d*icelloi lieu, lequel ira au devant des bateaux montans et avalanS)... et portera certaines cordes appellées festes\ et autres à ce nécessaires. »] 3. Feste, s. f. [1* Fête : « Que se nus, ne nulle ouvre à jour de feste gardée ou célébrée, qn*il soit encheuz envers le rpy en Famende de cinq sols par. » (Liv. des Met. 154.)] [2'* Joie, bon accueil, réjouissance : « Et vinrent a Londres, et trouvèrent le roi Henri qui mer- veilles fist granl feste de la venue à la pucelle. • (Mén. de Reims, § 18.) — « Et les remercbia de rhonneur de le feste et de le bonne chiere et belle recoeilloile que li avoient fet. » (Froiss. II, 62.)— Par suite, on a dit de Renatt et de sa queue.: « De sa queue se vet jouant. Et entor soi feste fesant » (v. 1934.) — « N*est duc ne si haut prin- cier Qui de sa queue n'ait feste. * (Fabl. II, 89.)] [3" Festin : « Ad ais esteie, ad une feste anel. » FES — 195 — FES (Rolaad, v. 2860.)] — « Le n^Bufième jour de jan- « vier fut tenue la feste de Philippe duc de « Bourgogne, et de dame Isabel flUe au roy de € Portugal, en la \ilTe de Bruges, en une maison • faicte toute propice nouvellement pour les < Dopces. • (Honstr. II, f. 55 ^.) 4* Tournoi : Là se doit bouter, Soy maintenir, et fors jouster, Tant qu'il ait le pris de la feste. lE, Desch. f, 503 ^.) [^ Foire : On lit dans Garin : « Dix fe^te^ fist en < France le païs. Une de Bar, deux mist à Provins, « L'autre de Troies, la quarte de Laigny, Et trois < en Flandres, la novisme au Landis Et la disisme • li renommez Lignis. »] — • A bonne feste avez < esté, car bien avez vendu. > (Percef. I, fol. 155 <^.) Voyez Poët. avant 1300, t. IV, p. 1324 ; Monstrelet, vol. I, p. 22. 6* Moquerie : « Grant (ieste^ et graht risée en « flst. > (Houskes, f . 501 .) 7* Si^e d*une ville : « Cette /es^e dura huit jours, « car au huitiesme jour la ville fut prise, que nul t ne se désarma, ne le duc, ny autre. » (Hém. de Commines^ p. i48.) 8* Espèce de maladie : Toute feste ne vos pranra, toute migraine Ne Tos tenra, ne âB, ne clox, ne clopaire, Ne radoreille, ne encombrement de piz. Ne avertin de cfaief, ne dolour de bras. (Mouskes, 501.) 9® [Intronisation d'un évêque : • Comme le jour « que nostre amé et féal conseiller Fevesque « d'Evreux, n*a gaires nostre confesseur, flst sa « feste à Evreux. » (JJ. 135, p. 184, an. 1388.)] Expressions : 1* « Feste des bonnes apies, » c'est-à-dire des morts. [« Le jeudy d'après Noël que Ten faisoit au « pais (diocèse de S. Flour) feste et solempnité des « trespassez,... le suppliant apperceut Jehan del • Roux,... lequel avec un pic remplissoit ung fossé « ou raze... auquel il dist : • 11 fust mieux que vous « fussiez à Teglise, car il est aujourduy la feste des « bonnes âmes. » (JJ. 206, p. 97, an. 1478.) — Elle se célébrait donc dans Toclave de Noël et non le lendemain de la Toussaint.] 2o « Festes annuelles. » Voyez Du Cange, sous Festa annalia. 3* « Feste grant et plainiere. > « On appelloit « ainsi les magnifiques assemblées que nos anciens « rois faisoient à Noël, et à Pasques, ou à Foccasion « d'un mariage, ou d*un autre sujet de joye « extraordinaire. » (6er. de Nev. P« part. p. 3.) 4* « Feste haute ; » • comme est la veille de la « Penthecouste. » (Lanc. du Lac, I, f. 140 K) 5* [« Feste de Tàpparition, » Epiphanie : « Comme « les genz de la ville de Rousay en Brie aient « accoustumé à eulx jouer environ la feste de « rapparition et batre leurs bacins après soleil < couchié et jour de la dite feste. > (JJ. 130, p. 177, an. 1386.)] 6» « Feste à bastons. » (Cotgr. et Rab. t. V, p. 24.) — On trouve • feste à doubles bastons. » (Ibid. 1V« p. 187.) — On Dommoit « fêtes à bâtons, » les fêtes solemnelies où les chantres marchent à la proces- sions tenant leurs bâtons en main. (Le Duchat, sur Rab. t. IV, p. 187.) 7" a Feste de bras, » embrassade. (Voyez Eust. Desch. Poês. fol. 30^.) La même expression signifie combats, joules. Aujourd'huy touz sommes d*oneur cas, Et ne faisons fors que feste de bras, Et requignons d'enrie comme chiens. (E. Desch. f. 15 ^.} 8* « Feste à cheval, » mascarade à cheval. (Mém. deBassorap. 1. 1, p. 71.) 9* « Feste criée, » fête publiée. Perrin, et Guiot, et Rogier, Entr'eus dient qu'après mengier, Ert la feste criée. (Poêt. av. 1300, II, p. 664.) 10^ « Feste Dieu, » serment de Bayard. (Voyez Rabelais, t. IV, p. 73.) 11'' « Feste funebreuse, » pompe funèbre. « En « l'église de S. Jehan de Lyon, fut sollempnizé sa « feste funebreuse. » (J. d*Aut. Ann. de Louis XII, f. 93.) - On lit « funevMle feste. » (Ibid. p. 56.) . 12* « Feste des nopces, » le jour des noces. (Perc. vol. 111, fol. 137 d.) 13'' « Festes du palais, > ou « au palais. » Jours de jeûne. (Rab. t. V, p. 3.) — [C*est un jeu de mots : le palais (de la bouche) est en fêle, chôme.] 14'' « Faire feste de quelque chose, » faire cas de quelque chose. « Le vulgaire, qui ne juge jamais a bien, fait plus de feste de la mémoire, que de « l'imagination, et de Tentendement. » (Sagesse de Charron, p. 93.) 15** « Se faire feste de quelque chose, » se mêler de quelque chose, faire croire qu'on y peut beau- coup. (Mém. de Villeroy, t. VI, p. 126.) 16* « Mener feste à quelqu'un, » faire du bruit » chercher querelle à quelqu'un. « Pensez si Juno « trouve une fois ce livre, et qu'elle vienne à lire < tous ces beaux faits, quelle feste elle luy mènera*. • (Cymbal. Mundi, p. 103.) 17' « Mener or de /*es^e, » faire tapage. (Percèf. vol. IV, fol. 102<>.) 18* « De mal jour faire feste^ > faire de nécessité vertu. (Perceforest, vol. IV, fol. 29 <^.) 19* « Bonne est la feste qui a joyeuse issue. • (Perceforest, vol. VI, fol. 109 ^) dO* . . . . Deux pots au feu signîflent la feste : Et deux femmes font Ik tempeste. (Cotgrave.) 21* [•Feste de \^ chandelle, » fête d'un lieu, pardon, foire, ducasse: « Comme le premier jour < de may Tan 1373, ou environ Jehan de la Mote, « lors demourans en la ville d^ Proyenne ou bail- li lage de Tournesis, feust armez pour aidier à « garder la feste de la chandelle ou de ducasse , « estant en la dite ville avec le bailli. > (JJ. 118, p. 52.) •— • Comme le suppliant feust alez en la « ville de Lilers, à un jour que Ton faisoit la feste « de la chandéile en la dite ville pour soy esbatre. » (JJ. 158, p. 19, an. 1403.)] 22" l* Cefu fait Tan de grâce 1313, el mois de « février, le lundi devant la fèsté S. Pierre yver « souz pierre. » (JJ. 52, p, 167.) C^est la fête de la Chaire S' Pierre, 22 févner.] FËS - ^ 23* [• Environ la S. Martin d'iver le supplianl ala ■ tendre flIlë pour cuidîer prendre un ou deux lie- ,■ vres ouconnilz, pourdonner fisesamis Marie, et au protit de son église. > (JJ. 146, p. 433, an. 1394.)] 34* [• Icellui Buet, qui de Derval en Brelaignc, • esloit venu à Angiers à la foire, appellée l'Ân^e- ■ vine, lejour de /lMf«NostreDnme en septembre. ■ (JJ. 84, p. 281, an. 1355.) — De lîi au reg. JJ. 18r.. p. 115, an. 1451 : • La seurveille de la feite Nosire • Dame l'Angevine en septembre. » — La Nalivilé de la Vierge en Anjou correspondait h la S' Michel en Normandie pour les fermages, gages, etc.] 25*[' Environ \ufesle de l'Ozanne > (JJ. 142. p. 'i84^ an. 1392), c'est-à-dire le dimanche des Rameaux.] 26* [• Geste feste de la cathedration de S. Pierre • soloit estreape!ée/«s(ede les viandesde S. Pierre.' • Coustume fu anciennement des païens, cnsi < comme maistre Jehanz Belethzdist, que il ofTroienl ■ ciiascun an ou mois de février à certain jour ■ viandes sus les tombes de lor parenz, et iqui de ■ nuit li diable les gastôient, et il cuidoient que les • âmes, qui aloient de lez les tombes, lesqueles il ■ apeloient umbres, tes gastôient... Ceste coustume • de celés viandes à paines que l'on la pot oster as • crestiens. . (us. S. Victor. 28, fol. 62''.)] 27' [• Le jourde la Saint Pierre aux chevaliers • derrainement passé. ■ (JJ. 136, p. 163, septem- bre 1389.)] 28* [• Comme le jour de l'Ascension, icellui Goe- ■ ron, demeurant au Bourc-Ia-Royne, venoit de la .* feste de la Rose, qui avoit esté celui jour en la • ville de Baigneux. • (JJ. 07, p. 613, an. 1366.]] 29* [• Mil et trois cent dix huit, quant le cnier ,■ temps passa, DomptGille l'Augustin, qui en ce ■ temps régna Par conseil aux sages la fe$te Dieu - ,■ trouvii. • (Adventures advenues en France de 1214 à 1413.1] 30* [< A esté donné congié... de faire et commen- • cher la feste de M" S. Thomas , d*y bien faire « hourt et y dansser. » tCart. de Corbie, fol. 95*.)] 81* r« Le dimenche joui; de la feste aux variez de • 1^ vdle de Doucellî, que l'en appelle la feste du «baston S. Pierre. . [ÏJ. 122, p. 379, an. 1383.) — C'est la fête des jeunes gens non mariés.] 32° [Feste de râne, célébrée à Rouen le jour de „ Noël ; a Beauvais, le 14 janvier. On la peut consi- 'dérer comme Tune des origines de notre théâtre. "Voyez le cérémonial, dans Du Cange. III, 255°.] , 33* [« Comme le jourde NOstre Dame mi aoust • dernièrement passé, Bur Vanaitier, le siipplianl ■ feusl alez veoîr la feste du regart, qui se faisoit ■ en l'hoatel du prevost des marchands (de Paris) .« d'une sienne ttlle. ■ [JJ. 106, p. 207 , an. 1374.) — C'est l'entrevue, la fête des fiançailles.] '.. Festée, s. f. Pouti-e fattiërc ; Du Cange cite un Gloss. lat.-fr.: ■ F'estum, solempnilez ou fettée de ■ maison. ■ «- FES Fester, v. Se reposer. [> Que tout adès en l'ae- > vre estoit, Nuli; fois cle ne festoit. ■ (Miracles de Coinci ; Du Cange, sous Feslare.)] Festiages vlnaux. En latin vijuilia : • Fai- • soient leurs /iSE/îatjeivinaujrque les Latins appel- • loient vhialia. • (Bouch. Serées, liv. i, p .fô.) — Les Romains avoient une fête établie pour goûter le vin : huit jours avant le mois de mai ; au moi& d'août, avant les vendanges, une nutre fête se nommait vtrui/ta rustica; elle étoit consacrée Jl Jupiter, dont le prêtre commençoit les vendange» par un sacrifice a celle divinité. FesUer, s. m. Tuile faîtière. (Hodus, fol. 188 *.> Festler, Festoier. ii. Faire fSte*. Régaler, faire bombance". Caresser*^. * [Voir Froissart, édition Kervyn, II, 54; IV, »; XVI, 170.] — • 11 n'y a homme au monde mieuls • festoyé, ne mieulx venu. > (Air. Amor. p. S6I.) — • Tous luy vont faire la révérence, el fettoyer. • (Saintré, p. 672.) — On disait aussi dans no sens ironique: > Les seigneurs François approchèrent • leurs canons, couleviines, veuglaires, et bomtiar' ■ des devant la dite ville deCastillon, pour festoyer ■ ceux de dedans. ■ (J. Chart. Hisl. de Charles vil, p. 266.) — [Comparez feile d'une ville, dans Com- mines.1 ' ■ Festiant, et faisant bonne chère. • (Petit Jean de Saintrë, p. 286.) — [• Icellui Portalier convia le • suppliant acertain jour ensDîvantpourlevouIoir ■ festier en sa chambre. > (JJ. 182. p. 9, an. 1453.)3 .... Afin qne ton héritier Ayt mieux de quov se fesiier, Jouistant de les abBtùuacaa. (S* G«laU,p. 34.J ^ ■ A tant il embrassa la dame, puis la commença - à festoyer. ■ (Percef. IV. fol. 113*.) — [Il signifie aussi tournoyer, de même que feste se prend pour tournoi : ■ Et li rois el tuit cil qui vodrenl fisstwr. > (Alexandre, dans Du Cange, t. III, p. 246 *.)] Remarquons cette expression : > Festoyer des treilles, * en cueillir le raisin : ■ ]M • trouva en son jardin /"es/ot/on/quelques treilles. > (Nuits de Strapar. t. I, p. 406.) Festlere, s. f. * Festierc de lente, • sommet d'une tente. (Oudio.) Festin. [• J'aime la compaignie Ou sont mes • bons amis; Mais le/esttn m'ennuie Ou n'yapoiat > de ris. ■ (Basselin, XXVI.) — > Il a esté au /e»tin > de Martin Baston. > (Cotgrave.)] Festlaant, «. m. Aniphitryoa : ■ Avec terme > plus propre, nous ne pouvons nommer cela? qui > fait le banquet, que fesHnant. > (Pasquier, Recb. liv. VIII, p. 674.) Festination, s. f. Prétipitalioo. (Cotgrave.) Festlner, v. Fêler. ■ Le ctiré... annonçaut les ■ restes qu'il falloit/'« (Ibid. p. 54.) — [Uns festivals sacrelices. » (Rois, p. 78.)] Festol. Fêtes: « Plusieurs assemblées, festoiSy « banquets, danses. » (01. de la Marche, p. 171.) Festoiement. Repas, festin : [« Et du festoie- « ment et réception feurent bien contents le roy, « l'empereur et les seigneurs. •(Juven. desUrsins, ch. VI, 1415.)] — On a dit de la misère de Ch. VII : Ung jour que la Hyro et Poton Le Tindrent voir ; pour feêloictnent, N'avoient qu'une queue de mouton. Et deux poulletz tant seulement. [Vig, de Ch, V//, p. 56,J Festoier. [Inflniiif pris subslantivement; fête, divertissement : • Plusor s*asanblent aus places et « ans rues, sideparolent lor voisins et les vis et les « morz... Or ne cuidiez pas que cil qui cinsi lou « font, que lors festoiers plesse à Deu. » (Sermon d'un Ms. du fonds S* Victor.)] Festre, s. Par les cheveua blons et luisans Où il n*ot oe maten, ne feslre^ Prent Artuïà la main semestre.. .. A la deatre l'espéo sache. (G. Guiart, fol 60 :) Festu, 5. m. Fétu ^. Marque dans un livre *. * [« Ne donroient de moi la monte d*un festu. • (Berte, couplet 51 .)] m n*ot cure de leur desrois, Ne qui lor greTast uns festue. (Mouskes, fol. 81.) ■ Voyez Fabl. de S. Germain, fol. 64 '. Expressions: 1' « Ce seroit simplesse>d*aller quérir le festu au « feurre, quant nous Favons trouvé. • (Percef. vol. VI, fol. 66*.) 1* bis. [On trouve dans Froissart une locution 'analogue: < Par especial en la ville de Bruges où é le grant retour des François estoit, murmuroient « ils et queroient le /*e8/ri en Testrain pour avoir « la riote et le débat • (Froiss. XIll, 21), c'est-à-dtre cherchaient une aiguille dans une botte de foin.] 2* [€ Rompre le festu , » signe et symbole de tradition, aujourd'hui rompre la paille; par suite, abandonner: < Abès, répons moi, que fais-tu. Qui « jadis rompi le festu au monde. > (Du Gange, t. III, p. 248'.) — Par suite, faire une convention, s'ac- corder : « Ront lé festu, si lor pardone. » (Renart, T- 11179.)— Pasquier(Rech. p. 177) parait donc s'être fronipé, quand il écrit: « Nous disons communé- « ment rompre la paille, ou le festu avec quelqu'un, • quand nous nous disposons de rompre Tainitié € que nous avions contracté avec quelqu'un. »] d* [On se déguerpissoit d'un bien, on l'effestuoit p;^r tradition d on fétu : « Et d*iceulx biens , icelle « GiloQ... se dessaisit... parla tradiciond'un/!?$^u. » (1387, Donation aux dominicains de Montargis, dans Le Clerc de Douy.] 4<> Un pauvre festu S'allume bien, sans qu'on Tattise. Les Uarg. de la llarj;. p. 350. 5« . . . . Profit, sans vertu, Ne vaut pas un festu. (Colgrave.J €• Tirer à la courte^ paille : Mais nous tirerons au festu, Et cilz qui le plus grant ara, Le gieu pour jouer eslira. (Desch. fol. 374 :) Festueux, adj. Fade, insipide: « De la char du « lièvre ne doit il point donner à ses chiens, car ' « elle est festueuse viande , et les fait vomir. » (Gasl. Pheb. p. 265.) Festume, s. f. Fumet, odeur de l'animal que l'on poursuit: « Si vous diray pourquoy loutre est « de telle condicion quevoulentiers va en pasture « le contremont leaue, especialement quant le « vent, et l'eaue vont ensemble ; pour ce qu'il a le « vent, et la festume du poisson ; et aussi quant il « part du lieu où il demeure , qui est appelle « giste, il va voulentiers en pasliA*e le contremont « l'eaue. » (Modus et Racio, fol. 31 •.) Fet, s. m. Fait, action. [De lù l'expression à fet que, à mesure que : « Et à fet qu'il minoient, il « estanchonnoient. » (Froiss. t. VI, p. 247.)] Ele me semble molt bien faite, Et de corps, et de vis : Ele resemble à tous ceux de Parailis : Et por ce la connois-je, Et en fes, et en dis. [Poêt. av. iSOO, 77, p. 1489.J On a dit « présent fet, > pour flagrant délit: « Se aucune justice prend un bons le roy, ou aucun justisable, qui au roy s'avoë, en quelque meschief quecesoil, en présent fet,.... la justice qui le suivra, si prouvera le présent par devant la jus- tice le roy. • (Ord. 1. 1, p. 247.) Fetardie. [Paresse, fait sur faitnrd: • Assez puet on trouver de cheus, Ki fetarl sont et pare- cheus.... Pour Dieu ne nous afetardons.... Car tant li desplaist /(^^art/ii?. Ne li plaist rien que fetart die. • (Mir. de Coincy.) — De même dans Guileville : « Non pas que je cliechi te die Pour mettre loi en fetardie. »] Feteur, s. Puanteur. (Colgrave.) — « Je me tais de parler des grandes peines des dampnés, qui sont continuellement en horribles tourmens , en feu inextinguible, et en fetur intollerable , qj jamais ne verront Dieu. » (Fabr. Art. de ^Rhétor, liv. I, fol. 96\) Fetleremeat, adv. Parfaitement, absolument. (Comparez Faitement.) N*en moi ne croi tant sens, ponroir Que je seusse mon malage A dame, qui tant par est sage, Monstrer issi fetieremeiit. Comme a si sage dame apent. (MS. 72i8, fol. 157 K) Feture, s. f. Créature^. Figure, maintien*. * Le solaus est ta couverture, La lune sous tes piez triblée En nous senefte à droiture ue seur toz ères eslevée, t seur feture, et seur nature. (MS. 7$d8, fol. i79 ^.J î\ FEU -I ■ El U sirCB eegBTde son cor», et sa fêlure. Puis a dit à la dame un bon mot, par mesure. TA\. NSS. du n. ■■ 1118, M. 310. Voyez Facture et Faictube. Fetuser, v. Ctialouiller les narines avec un fétu, une plume: • U alla prendre de belle fuie « merde qu'il luy mil lout doucement sur les pre- < miers doits de la main droite, puis avec une • plume il luy vint fetuser le nez par plusieurs • fois. » (Des Ace. Esci'. Dijonn, p, 25 ''.) 1, Feu, «. m. Feu*. Mèche d'arquebuses'. Fouagc ^. Division d'un pays". Maladie'. Passion amoureuse'. Combustion, aésordre". Décédé" (voy. Feu, 3.) * [On lit dans Eulalie : ■ Enz en 1' (ou la gelterent, <■ com arde lest. ■ — - E fous e tlamlie i est apareil- « liez. » (Roland, v. 2535.) — Par suite foyer, sens de la racine focus: • Que ne nul ne puisse prendre • aprenliz, se il ne tient chier d'ostel, c'est à savoir . feu et leu. ■ (Liv. des Met. 69.1] " Mèches d'arquebuses que l'on portoit allumées, lorsqu'on marchoit ù l'ennemi. (Mém. de Monttuc, 1. 1, p. 653,} ' [• Laquelle maison de nostre receveur est > cliargiée envers nous de sii deniers tournois de . rente, appeliez feux. • (JJ. 147, p. 179, an. 1394.)] " . Certaine partie d'un pays divisé arbitraire- < ment en plusieurs parties nommées feux dont • chacune paye une quantité égale des impositions • qui se lèvent dans ce pays. » (Ord lll, p. 338,) ' • Le feu se mit à sa playe tellement qu'il lui ■ fallut couper la jambe, auquel accident il mourut « enfin, quatre jours après. ■ (.lalijjny. Histoire de CharlesVUl. p. -i5.) ' U fex lor Biet dedaiiB les os, Qui res laisse avoir repos. (Pyraine et Th. f. 98 '.) Ll miens cuers est d'amorB espris , Plus est espris que fex en pelUe : Amors m'ocist, et me travaille. (Jd. f. 99 *.) " L'uDg tire à dextre, et l'autre à aenestre ; C'est feu d'y eatre, (Crétin, p. 17i.J "Ce mot est employé avec le sens de décédé, dans les vers suivants [it vient alors de fatutus] : L'en diHt mauves fondement font, Pot ce font il lor fondement En terre, si par fondement ; Qunr s'il estoit demain cbeus, El U rois Loys tust feut Il se pensent bien loua l'afere Que il auroiont moult à tere. (MS. 7fi8, f. SS7 '.} Locutions : 1° > Feu S> Antoine, S' Martin, sncré, sauvage. > Erésipèle. [Oudin ; Villon, p. Si; Rab. I, p. 77.) 1' ois. [Autres maladies portant le nom de feu: I. ( Après prime chantée, messe b note pour les ■ fem Dieu. • (JJ.56, p. 122, an. 1317.) — Erysipèie qai, d'après le spicilege de d'Achery, venait aux pieds, aux mains, aux mamelles, aux joues (IX, p. 411, an. H29.) — II. - Icellui Cote de Fer ■ accoucha malade d'une bosse et epidimie, et ■ aussi d'une autre maladie, appellée le feu Saint ■ Firmin, par quoy il fut porté en l'église de N. D. 8 - ^ FEU > d'Amiens, si comme en tel cas est accoustumé. ■ (JJ. 121, p 121, an. 1382.}] 2° ■ Feu d'Elaine, S< Herme, feu S' Elme. > (Oud. et les Mém. de Villeroy, t, VI!, p. 109.) 3" ■ Feu d'espines. ■ — • Avant co qoe m'y voul- > sisse consentir, aimeroye mieulx astre arse en ■ ung feu d'espines. • (Ger. de Nev. I" part. p. 69.) On voit par la suite de ce roman que les meortriers étoient brûlés dans un feu d'épines. A' Feu, Tuméc, eau et femme méchante. (Serm. deBarlet. f. iC.) 5° > Faire feu après fumée, > faire l'impossible. Celle qui fait tant sa gloire D'aimer, aussi d'eslre aimée, Feroit fe» oprèa fumàe, S'elle me le faisoit croire. //. du Bell. p. SSi avoir grand feu- («.C. G. t, I, p. 398.) 7- ■ Feu grégeois. • — [■ Et furent tuil [en^nsj • plomniei pour le feu grejois. • (Mén. de Reims, § 54.) — • L:i manière dou feu gregoia estoit teix • que il vcnoit bien devant aussi gros comme uns > tonniaus de verjus, et la queue dou feu qui par- ■ toit de M, estoit bien aussi grans comme uns < grans glaives, 11 faisoit lele noise au venir que il ■ sembloit que ce fust la foudre dou ciel ; il sera- > btoit un. dragon qui volast par l'uir. Tant ^loit ■ grant dartei que l'on veoit aussi clair parmi l'ost • comme se il fust jours, pour la grant foison dou > /eu qui ^etoit la granl clarlei. Trois foiz nous < geterenl le feu gregois celi soir, et le nous lan- < ciei'eni quatre foiz à l'arbalestre & tour. ■ (Join- ville, §206.}] 8* • Feu de justice. • — > ils comprent la maison, ■ circuit, et héritage à la maison appartenant. • (N. C. G, t. lll, p. 1205.) U comprend aussi les droits qui en dépendent, évalués suivant les degrés de justice ; la moyenne et basse, la haute el moyenne, et la basse. (Coût, de Bourbon, C. G. t. Il, p. 49.) 9* IFeux de la S' Jean : • Au devant de la maison > desdls religieus le nuit de le S. Jelian Baptiste • l'an 1342... lidis religieus par culs ou leurs gens ■ avoienl fait faire un feu, appelé fudosen l'onneur < de monsieur S. Jehan. • (Cart. noir de Gorbie, folio 100 ■.) 9* bU. [Feux allumés le dimanche des brandons • et les autres dimanches de carême : ■ Icellui • Jaquemin estoit alez après souper eo la ville de < Villeblain, en l'eveschië de Soissons, veoir les < feux que l'en a accoustumé de faire chacun • dimenche en quaresme ondit pats. • (JJ. 151, p. 192. an. 1396,}] 10° • Chiefs de feux d'ostel, ■ ou maîtres de mai- son sur lesquels éloit levé le fouage ; il se comptoit dansleLaonois, îi laS'Bemy. [Orao " [Voir Feu ■.] 11> • Feu de paille, - au flguré. dans ces vers : Ne cuit, sans pcw«le, vaille Largesce ; ainçois m'est stU, Qu'elle semble /eu de paiUe. {Poil. av. t300, J, W.) 12° ■ Feux du roy, • redevance de denx sols parisis payée au roy, par les habiians aon dere, FEU - 199 — FEU — des villages affranchis des appeaux volages. • <^Coul. Gén. 1. 1, p. 561.) i2r « Feu^ sel el pain portent Thomme de morte « main, > c'est-à-dire deux serfs ou hommes de HDorte-main, vivant séparément, ayant « feu^ sel et « pain » distingués Tun de l'autre , quoiqu*habitant ^ans une même maison, sont réputés pour deux et jie se succèdent pas ; mais c*est le seigneur qui leur succède. (Loisel, instil. Goût. I, p. 117 ; voy. Goût. <én. 1. 1, p. 867.} 14* • Ghambre du feu du commun, > pièce de Jintérieur du palais ou résidoient les notaires secré- taires du roy. (Miraum. de la Ghancel. f. 92*.) 15* « Feu second, > feu grégeois. De canons, de pierres, et carreaulx O^espingoles, du feu second. (Desch. f. 350 *,) 16* « Feu vif, > résidence. < Le seigneur peut « contraindre son homme tenant héritage de lui m servement, ou mortaiilablement, à faire feu vif, « et résidence sur le dit héritage tenu de lui. » (G. G. t. Il, p. 508.) 17* « J*en mettrois ma main ou le doigt au feu. » Cette façon de parler est tirée de Tancien usage des épreuves du feu. (Pasq. Recb. p. 325.) t9r • Poursuivre à fen^ » poursuivre à feu et à sang. « En Vérité le mentir est un maudit vice, ...si « nous en connoissions l'horreur, ...nous le pour- • suiverions à feu. • (Ess. de Mont. I, p. 48.) 19* « Se venger à feu, et charbon. » (Roman de Baudoin, fol. 40.) 20» • Quérir le feu au doit. » Ainsi comme Yen sueit quérir. Par nécessité, en la cendre, Le feu au doit, pour secourir De nuit au larron qui veut prendre Les biens d'un hostel. [De9ch. f. 329 K) « Vous aurez souffert deux ans continuels pour « amourSi ....il n'afllert point qu'elle vous faille.... « la belle scaora que vous Taymez ; car qui a mes- « lier du feuk son doit le quiert. > (Percef. III, 37^.) 31* Proverbes : On met l'escandé doit, pour olegier, Ters le fu, car autrement S'en dauroit on sachiez plus longuement : Comment aurai secours ? se d'amors n'ist. Aac Poêt. MSS. do Val. n* 1100, f 180. L'arses tisons Est plustost en calour, et en vie, Quant es près del fu mis, Que 11 vers bastoas, De qui caure ne fu mie sentie. [Ibid. f 30 ^.J « Tel feu^ tel vente. > (Contred. de Songecr. 16*.) . . . . U uns feius de l'autre aUume. (Ovid. f. 95 •.) .... Tdrte busche Cût droit fu. (Pt'ov. du vil. f. 70 K) .... Compltt8COUTeli/'cu,plusart./M5. 7:9i^,d5j?<.; .... Kidott Tif Al, mal s*acquite de cendre. Poel. MS. Vit. n* 1400, f. ISS. 2. Fea. [Fief, dans Roland, v. 866, 2680, 3399.] 3. Feu. [io Malheureux {maie fatutus) : « Las • mal /'eux, cum estes avogluz. > (S' Alexis, 1240— 2* Mort : « Se li rois Loys fust feus. » (Ruleb. II, Gi.) On trouve faû (Bibl. de TEc. des Chartes, 5* siérie. lY, 470), et fahu (lu. 3« série, V, 86). Feude, s. f. Inféodation : « Investiture, et « feude. » (Brant. Cap. fr. 1. 1, p. 327.) Feudistiquemeal , adv. En termes de feu- disles. (Bout. Som. rur. p. 487.) Feuep, V. Fouir. • Quiconque picque, feue^ el « hauve sur flegard, il fourf&il amende. » (Nouv. Coût. Gén. 1,449»».) Feueté. [Fidélité: « Le suppliant rendi audit « Grignart son homme liège, la feueté et hommage « que fait lui avoit, et le fit deffier. » (JJ. 121, page 152, an. 1382.)] Feufatier. s. m. Vassal qui tient un fief: « Le « feufatier peut guerplr^ c est-à-dire laisser le fief « qu'il tient du seigneur, pourveu qu*il luy laisse « reconnu, payé ses oublies, acaptes, et autres « devoirs. » (Coût. d'Agen, C. G. t. IV, p. 904»».) Feugage. [On lit au reg. JJ. 46, p. 168, an. 1311 : « Les rentes que le roy avoil à Puchay... un pain à « Noël, feugages de ses pors, se il les a. » Droit payé pour laisser les porcs fouir la terre. Voir le mot suivant.] Feuges, s. f. pi. Les sangliers ont été aux feugeSj quand ils « ont fait grans fossez, et ont « fouy bien en parfont en terre pour avoir une « racine qui est appellée feuges. » (Modus, 43 v) FeulIIade, s. f. Feuillée. [Subsiste comme nom de famille.] Mais las ! helas I si Testoy, Ma mignonne, auprès de toy, Folalrant soûls la fcuillade. De quelque douce frescade. (Tahur. p, S43.J . ... De ce pampre verd. Ou pendent à l'envy les grappes empourprées, Sous les tapis rameaux des fetàllades p^mpréeR. Poés. da Bdieaa, 1. 1, p. 18. Feuillard. [1** Branches garnies de leur Téuille : « [Les vents] croulent son tronc d'une horrible « menace. Et de feuillars pavent toute la place. » (Du Bellay, IV, 19'.) — *2" Voleurs qui se tenaient dans les bois: « Lesquels archiers et autres ont esté « et sont feuillars, t\, tenu toujours le party à nous « contraire. » (JJ. 'i06, p. 05, an. 1478.) — • Le • suppliant voyant que les feuillars font plusieurs « maulx et pilleries sur le païs, faignant estre de « nostre ordonnance. • (JJ. 200, p. 315, an. 1479.)] Feuillarder. v. Frapper avec une branche. « FeuillardeyAtion feuillard, contre terre. » (Modus et Racio, fol. 104 ^) Feuille. [« Un moncelet a fait de feuilles d*oli* « vier. » (Berte, couplet 38.) — « Tout ce ne prise « la feuille d'une mente. » (id. couplet 111.) — On trouve les variantes suivantes : « Quant li estes et « la douce saisons Font foille et flor et les prés « raverdir. » (Couci, XIIL) — « Toz les arbres qui « naissent en Inde ne sont onques sans fuelles. » (Brunetto Latini, Trésor, page 100.) — « Jehannin « Hanneton ala ferir un cop d*un baston ferré, « nommé fouille de sauge parmi le corps Jehannin « Simon. » (JJ. 159, p. 310, an. 1405.) On lit feuilel FEU -2 de sauge, au reg. ii. 164, page 379. aa. 1410. C'est aujourahui un terme de serrurerie.] Feuille. Garni de feuille, au Nouv. Coût. Géii. Il, p. 1096 ''. [■ Par lu jardin bu ot mainte ente bien - feuUtée. ' (Berle, il.j] On lit fueilli, dans Percef. 1, 119'; foilli, au sts. 7989', fol. 77'; fueillii, aux Contes de la roine de Navarre, p. 22 ; foillons, aux Poètes av. 1300, II, p. S20. ' 1. Feulllée, s. f. [1* Relraile dans le feuillage : ■ La meschine l'ameine lA où sa demoiselle esloit; - Ce fn dedenz une foillée. • (Lai du Désiré ) — 2° Abri fait avec des brancliages : • Li seigneur de • France qui nvoient perdu lors tenles et pour- • veanches, eurent conseil que il se logcroienl de . arbres et foeillies. • (l'roiss. IV, 2i.)] — . J'ay • commande qu'on boute une foric eslaciie en la ■ moyenne de celte place où le tournoy doit estre, « et dessus une roe fueillée. aDn que je puisse à la • noble journée, veoir les nobles faits d'armes, que « les gentils, et les preux chevaliers feront. • [Percef. 1, fol. 124'.) — ■ Ne pourriez, croire quelle < belle chose c'esloil que de veoir les hoiirs, et les > fetiillies qui esloient appareillezen la place ou le < tournoy devoit eslre fait, pour seoir les dames, > et damoiselles. > (Percef. 1. 1, fol. 24 '.) Expression : [Calans de la feuiltie, comme feuillards : ■ Les • supplians povres gens de labour pour obvier aux ■ entrepriiises de nos adversaires, se sont mis en ■ armes, avec autres que communément on appel- • loitlcs galans de la feuitlie. • {JJ. 197, p. )57. an. 1471.} — - Lequel de la Vigne esloit mal re- • nommé veu qu'il avoil esté galant de feuillée. • (Ibid. p. 359, an. 1472.)] 2. Feuillée. ■ Vendre à feuillée, • vendre au détail, ù la chopine, dans un Arr. du Parlement de Paris de 1479, cité par Du Can^e, sous Folialim vendere. Feailler, v. Pousser des feuilles, se couvrir de feuilles. En icet tans, ke Je voi U froideur Noit, tt gresill remanoir, el boskaigi! Foitlitient, tôt eacontre la docour I)ea tana d'été. (Poèt. av. iSOO, III, p. iiSO.) Feuillet, i. m. Brandie d'arbre*. Feuille de métal ■. * « Prens un grand feuillet bien rdmu. » (Modus, folio 104''.] De là, ce root a désigné les brancbea d'arbres qui servent d'enseignes aux cabarets et que nous nommons • bouchons. > (Borel.) " ■ Laquelle somme iceluy denendeur, et opposant • avoit baillé manuellement de son argent, el de sa • propre substance, pour, et ou nom, et ou prouflil « dadit Jaques Cuer, partie en escus d'or, partie < aussy en un feuillet d'or garais d'un gros dia- > - FEU • mant, d'un gros ruby, et d'une grosse perle. • [Proc. de Jacq. Cuer, us. p. 171.) Feuilleter. [Pousser des feuilles, dans un glos. lat. fr. cité par Du Cange, sous Fronàare.'] Feuillette, s. f. Diminutif de feuille. • Cotte de • sendal semencéesde /'£ui7/ef/f8 de cbesne faictes, • et ouvrées à souhait. » (Percef. II, 118'.) FeuIllioH. [Rameaux avec leurs feuilles, comme feuillel : • Lesquels compaignons dévoient porter ■ et mettre icelles brandies et feuilliot de may < devant les hoslelz ou demouroient icelles jeunes . filles. . (JJ. 160. p. 35, an. 1405.)] Feulcux, adj. On lit dans un glossaire cité par Du Gange, sous Focale : • Le feuleux, comme pierre • qui fait feu. • Feulines. [Peux allumés le premier dîmancbe de carême : • l^e jour des brandons que lés compai- • gnons du lien de Maraye faisoient les feulines • audit lieu. > (JJ. 173, p 18, an. 1424.)] Peulletennent , s. m. Action de feuilleter: • Après plusieurs journées passées en estude, en > solitude et en grand rompement de teste, après < plusieurs veilles, après plusieurs nuits ù demi • veillées, el après une grande lecture, feullete- • ment, remuemenl et accord de plusieurs Uvres > latins, françois el italiens. • (Du Haîllan, Hist. de Fr., EpisL au roy, VI.) Feupier. [Fi-ippier: • llem les estaus des /*«»-' • pier& pour .x. solz. * (Gh. des Comptes de Paris, an. 1295, f. 2i->'.)] Feur, s. m. Prix, valeur*. Justice, juridiclion*. Lieu où se rend la justice'. [La racine est le latin forum.] * [• liO crieur peut crier le vin au tavernier, au - feur lou roy, ce est ù savoir à huit deniers. • (Liv. des Métiers, 23.) — < (Tristesse] ne se vosist • pas retraire. Ne reconforter à nul fuer. > (La Rose, V. 309.) — • 11 misent, par ban et sus paiuoe, • à toutes coses fuer et pris raisonnable. ■ (Froias. t. Il, fol, 374.]] — < Que nul ne soit si bardiz que le • pain, le vin, les autres vivres, et denrées que ■ l'on venl à détail, ou en autre manière, vendre ■ trop chierement; mais ù convenable feur, et . guaing. ■ (Ordon. 1. I, p. 431.) — • A cresse, et • decresse le marché de cervoise, selon le fi>er • courant du blée. • (Britt. Loix d'Anglel. p. 75*.] ■ [• Les fors sont proprement les privilèges > accordez aux villes cl aux communautés. ■ (Ûu- neref.)] — • Estranger obligé à voisin de la ditta « ville, et en icetle appréhendé, ne peut décliner • feur : mais la demande faite en la dttle ville^ doit ■ responde sans delay. > (Cont. de S' Sever, C. G. 1. 11, p. 696.) — • Jugeants aussi souverainement, < et en dernier ressort, es fuews assizes du bail- ■ liage de Vosges, et faiets possessoires au bailliage ■ d'Allemagne. > (Coût, de Lorraine, Coul. Gën. Il, p. 1057.) — [• Orguel dist : à neeun fuer Ne laiiaiéq ■ ne vous en vengier. > (Ren. t. IT, p. 140.)] ' ■ Feur est aussi le lieu ù exercer le jugeo^Dt, • ainsi est le for l'Evesqne à Paris. ■ (Bora!) FEU -i Expressions : 1° « Bibaut de (or. » Elle me fait k duel ma rie user, Car je ns (luis por riei» avoir s'aœors. Ne me chausiat jà de maus endurer. Me de paines plus, qu'un ritaut de for. Poil. nu. «mil 1,300, t. II, p. 11). 2« • A tel feur, tel vente, ■ telle est )e cour du marché, telle est la vente. [LesXVJoyes du Mariage, p. ■|6;voy. Ord. I, p. 605.) Bp ■ Décliner /Isur, • demander son renvoi devant «n autre juge. (Coul. Gén. 1. 11, p. G%.) -** ■ Par tel fuer, • ù telle conaition. Par tel couvent, et par tel/u«r Qu'ires eu soient pardonnëes. (Parton. i55'.} S° • En quel fuers, * par quel moyen. Non puet nua qui aint par amers Entendre niUors que vers e'amie.... Han s dan Comment porroie, n'en quel fueri Mon cors de mon oiier trestomer. Et taire ailtors qu'à ii penser? (Parton. -167'.] ^3' « A nul feur, * i nul prix, nullement. Service Tait à contra cUeur Ne peut profiter à nul feur. (Moiuirel. IJl, p. 3 '.} Si le beau semblant vient dn cueur Nair, et non pas contrefait, Ne croiez, Irera, pour nul feur, Puisqu'elle congnoiat vosire tait El, pour l'amor du cueur parÂiit, Vous voit souffrir si dure peine : Se le roui d'amora vous meffait, Crojret qu'elle n'est mie seine. (À. Chart. p. 498.) L'en voit souvent plorcr le haut sapin, Kée le buisson ne se ploro à nul ftier; - Ains pique, et point trop plus que le grani pin ; Pour ce mist Dieux en gros corps petit cuer. Batt, Dnefaunps, hl. MO, eol. 4, Ha très doucete suer. Voua avez tout mon cuer. Ne voua Isiroie, à nul fuer ; M'amor vous al donnée. (Poit. av. 1300, II, p. 614.) S'unor jnist ai parfont el cuer, Que n'en puis partir, ft nul fuer. (Parton. lOI'.) Lî vrais amis jà en nul fuer Ne porra son ami laisser. (Pcil. av. iSOO, IV, p. iSS3.) 7' ■ A tous fueri, • à quelque prix que ce soit. Rollans mes niés estoitmes euers, Qtii me soMenoit à toua fuers ; Oliviers iert mes bras seniestres. Et Ogiers estoit 11 miens diestrea. (Mousk.p. SS9.) 8* « A bon fuer, de buen fuer, en tous fuers, • % coup sûr, certainement. (Mousk. p. 102, J48, 149.) 2. Feur, adv. [Hors, dehors : . Et se li citain de m la ville de Toul iasoient feur, par son de cloche « ou de commandement, pour mefTaire sur lor * ennemis, ou pour rescouvre la leur chose. ■ (Ord. 30 mars 1412.)] Feuwafle. [Fouage, au cartulaired'Aspremont, fol. 6», an. 1350: ■ Item prendrera lidis Symons • cascun an à le Saint Denis sour les feuwages de • Heusies, pour perfaire lesdites deux cent livrées • de terre, 114 souIs, H den. tourn. ■] FeuwUIe, [Bourrée : . Se il voel, il puet apor- ' ter se feuwiUe au four. > (Rev. du comté de Hai- « naut, an. 1265, Ch. des Comptes de Lille.)] Fevre. Ouvrier, artisan. . Les médecins pro- « mettent ce qui appartient aux médecins , les • feuvret traitent ce qui lappartient aux feuvres. • FIA - aw - FIA (Œuv. de Joach. du Bellay, p. 37.) — « Fevrer^ el « maréchaux de Paris, et cbaudromriers. > (Journ. de Paris sous Charles VI el VU, p. 2.) — € Tout en ^ forgeant, devient on [ewe. » (Percef. II, 71 •.) Février, i" « La farine de fewier, » la neige. (Cotgr.) — 2* « Toute châtie a son février. » (Colg.) Feyans-Dieu. [Les fldèles du purgatoire. « Le « maislre et les frères de ladille maison sont tenus... « célébrer une messe chacun an.... et après mon « décès, le service des Fey ans-Dieu.,. » (1288. Let- tres deRaouldeBaugenci,en faveur de THÔtel-Dieu.] — Ce service est la messe des morts. (L. C. de D.)j Fez. [Agneau, aux Ord. VI, 62, an. 1352: « Se « un fez de brebiz ou de mouton est prinsen temps • deu, l'en ne paiera que deux solz tournois pour • une foiz. »] 1. Fi. [Certain, assuré, du latin fidus : « De cez « paroles... en quel mesure en pur rai estre fiTi. » (Roland, v. 146.) — « De victorie fis e certains. » (Çlhron. des ducs de Norm. v. «5358.) — « Dece soies « seurs et fis Que en la terre séjournerons. » (Bom. de Troie ; Du Cauge, t. III, p. 289»».)] 2. Fi. [Foi, du latin fidum.] Mais tex s'enqui de faire fi ; Kl ae tendra à eacarni. (Poët. ov. iSOO^ III, p. i034.J • Par ma /y. » (Id. t. III, p. 1627.) De là les expressions suivantes : 1" De fi, certainement : [« Dontseusteletotde/Î. » (Partonopex. v. 8455.)] Je ne le sai pas de fy. [Poët. av. 4300, IV, p. iSOi.) 2" Trestot de /?, très certainement : Avint si qu'il amaladi Morir cuida trestot de fi. (Fabl. de S. G. fol. i «.; 3. Fi, interject. Sert à exprimer le mépris, la répugnance el le dégoût. [« Fi de richesse, fi d'a- « voir! Miex valent d'amours deux baisiers Que « pleine bourse de deniers. • (Blanc, et Jeanne, 229.)] .... Fi d'or, et fi d'argent. (E. Desch. fol. ii5 *.) Fy de Tavoir, se beauté n'est en Temme, Et la bonté ; je ne vueil que |;ent corps, Doulx, et courtois ; U n'est si biaux trésors D'ommc, d'avoir courtoise, el belle dame. (Id. f, 430 ^.) « Fy de fortune, fi d'amour mondaine, fi du « monde; car tout est faulx. » (Percef. IV, f. 151 «.) — On disoit • de /î en /î', » pour de mal en pis (ms. 7015, l, p. 101 bis""): « De par ma langue vous « desfi ; Vous en yrez de /J en /J Jusqu'en enfer le « roié. » Proverbes: lo Fy de science et d'art, Qui en raison n*a part. {Colgrave.J 2« Fy d'avoir qui n'a joye, Et d'amour sans monnoye. (Cotgrave.) Fi-Fi, S. m. Vidangeur, cureur de retraits. « J'eus ungaullre procès bien ord, et bien salle, « contre maistre fy-fy et ses supposts. » (Hab. t. Il, p. 173.) — [C'est 10 mot précéoenl répété. On le trouve dans une Ordonnance de 1608.] Fiable. [Fidèle : «Je vous ai toujours trouvé • fiable. • (bYoiss. 11, 202.)] Flablement. [En toute confiance, en bonne foi. (Froiss. Chron. Il, 30.)] A celi fiablement Dirai, par parolie vraie, Comment bonne amour m'adaie Pour ma douce dame gaie. (Froiês. Poês. p. 966 ^^ Fiableté. [Confiance : « Par fiableté. • (Froiss. t. II, p. 358.)] Fiacre, s. m. Nom de saint ^. Maladie'. ^ C*est le patron des jardiniers; on jurait souvenbe par son nom : « Par S* Fiacre. » (Desch. fol. 374.) ' On nommoit aussi « mal saint Fiacre^ > divei maux dont on guérissoit par Tintercessioi) de saint, comme le fie et le flux de ventre, les bémoi roïdes, le sarcoma ou fungus : Esquinance soit son corps palafln, De saint Fiacre puist estre pèlerin, Et de saint Mor qui par goules fina. (Desch. fol. SfO KJ On a dit de Henri V, roi d*Angleterre , étant à Corbeil, en 1422: « 11 accoucha malade de la mala- « die saint Fiacre dont il mourut. > (Al. Chart. Hist. de Charles VI et VII, p. 55.) — « Il mourut d'une « maladie qu'on nom (ne S' Fiacre^ c*esloit un flux • de ventre merveilleux, avec hémorroïdes. • (Juv. des Urs. Hist. de Charles VI, p. 394.) Fiançage. s. m. Fiançailles. • Contract de ma* « riage de François de Bourbon comte de Yanddme, « avec lilarie de Luxembourg comtesse de S. Paul, « et de Romont; parlant des lettres données par le « roy, pour la seureté, et recouvrement des terres « qui furent aux prédécesseurs de la dite dame « Mon dit seigneur de Vendosme.... sera tenu de « les bailler, et délivrer es mains, avant aucuns « fiançages. ou espousages. » (Godefr. Observ. sur Charles VIII, p. 554.) — On lit fiaiisages, dansFIeu- ranges, p. 72; /ia/ic^az/^s, dans Olivier de la Marche, liv. Il, p. 519. Fiançailles, s. /*. Fiançailles: l** « Disopurir « des fiançailles de nos grandes mères, • dire des choses fort vieilles el sans conséquence. (Oudin.) — 2o « Fiançailles chevauchent en selle, et repen- « tailles en croupe. » (Cotgrave.} Fiance, s. f. Confiance \ Espérance •. Pro- messe^. Assurance**. Sûreté, caution '^. Foi, hom- mage '. ^ [« Ma douce dame en qui j'ai ma fiance. • (Couci, XVI.) — « Si manda Gautier de Màuqi §n « qui il avoit grant fiance. » (Froiss. V, 232.) — là vient la locution « sur \2i fiance de, » sur la foi de : « Elle estoit venue en Franche sur l'espoir et « fiance de son frère le roy. » (Froiss. Il, 48.)] — On lit du mariage: « S'il est bien façonné.... c*j6^ « une douce société de vie, pleine de constance, de « fiance^ et d'un nombre infini d'utiles ei solides % offices. 9 (Sag. de Charron, p. 181.) — « Le dn* fi quiesme advis que je donne icy à se bien conduir# « aux affaires, est un tempérament, et mâdiocrité, « entre une trop grande fiance^ et défiance. » (SÎû[. de Charron, p. 352.]| * l>es dilz seigneurs avoient fiance, Que leur viconte de Liormaigne Ji)eust estre de leur allance. (Vig. de Charle» VIL ilô.) HA — »8 — Pie Las f mon amy, Jésus tous doint Avoir de luy bonne mémoire, Affin c'avoir puissiez la gloire En laquelle tous ont fiance, fPath. Test. p. 13i.) ' Le serement, et la fiance^ Fist la dame, sans demorance. (FabL S, G, fol. 45 :) [Pârsuilc, flançailles, promesse de mariage: « Perrotin de Solier, povre leunecompaignon char- • relier ou banaîer de la ville de Yrely, estanl plevy à en fiance à une jeune fllle. » (JJ. 176, p. 98, an. 1441.)] ** € Depuis passa monls , et vaulx en fiance. » (Rab. V, p. 53.) Voyez Poêt. av. 1300, III, p. 1284. ' [« Dame Erembois à les fiances prises. » (Jor- dain de Blaye, dans Du Gange, III , 281 *.)] — « Il « faut que ce plege, ou fiancehM\e un contre plege < qu'ils appellent arrière fance. » (Apol. pour Hérod. p. 240.) — • A la Paerose (la Pérouse] ne t doit bon prendre, si/Iam^voet donner. » (Tbaum. Cent, de Berry, p. 102, an. 1260.) ^ « Hais je vueil que doresnavant vous soyez de « mon bostet, et que vous facez fiance à moy:.... « sitost que le roy Perceforest eut reçeu la fiance • des deux cbevafiers, il leur demanda leurs noms. » (Perceforest, vol. 1, fol. 94«.) Expressions : 1* « Parler à fiance, • parler confidemment. (Ifém. de Montluc, t. T, p. 446.) S* « Par la fidnce de mes piez • : Par la fiance de mes piez, Ai-je fet de moult granz péchiez ; Je soloie corre si tost Que trestuit U cheval d*un ost Ne m'atainsissent, en un jor. (3iS. 7818, foL Al.) Fiancer, v. Promettre sur Thonneur, faire t^isonnier sur parole^. Convenir, conclure'. S*unir par une promesse de mariage^. * [« Et d*ambes parz très bien jurer et fiancier m Que ne feront jamais guerre recommencier. » (Saxons, t. IV.) — « Ensi fu la bataille fianchie à ^ Tendemain. » (Proiss. t. II, p. 291.)] Or endroit me fiancerez Que jà un mot n'en parlerez. (Fdbl, de 5. G, fol, i98.J « Tu me fiances donc...., comme loyal chevalier « que tu rendras à ta niepce toute sa terre que tu « luy as tollue. > (Lanc. au Lac, t. H, p. 25 <^.) — r« Quant U sires de Faignoelles fu fianchiés. * (iProiss. III, 39.) ^ « Les supplians crurent que les « quatre Alemans estoient ennemis de nostre • royaume et pour ce les prtnrent, fiancèrent et « « aprisonnerent. » (JJ. 126, p. 270, an. 1385.)] * [« Ainçois li t9i\i fiancer etplevirQueson segnor « emportera deci. » (Garin.) — « Et fut la paix < confermée entre les deus rois de France et d'An- « ^eterre, ^t fiancée des deux parties. » (Chr. de Flandre, cb. LXIX.j] Lors fiancent le paiement A terme, et tes deniers à rendre. (Fabl, S, G, fol, 58 ^,) ^ [« Loeis de Flandres fiança madame Isabiel « d'Engleterre. • ^froiss. V, 253.) — « Fille fiancée • Q*est prise ni laissée; car tel /lance qui n^espouse « point » (liOysel, p. 103.)] Expressions : 1* < Fiancer de la main^ » faire signe de la main qu*on se rend prisonnier. € Lui, et ses gens pria* « drent quatre chevaliers Englois qui fiancèrent de « la main : lesquels se rendirent tant seulement à « Bertran. > (Ilist. de Bertrand Du Gucsclin« par Ménard, p. 25.) 2* « Fiancer prison , > se rendre prisonnier. < Prenez les clefs de la ville, et du chastel de Ca- « lais; si en alez prendre la saisine, et fiancer « prison à tous les chevaliers qui céans sont. • (Froissart, liv. I, p. 169.) 3* « Fiancer prisonnier, » faire prisonnier. « Si < en ruèrent aucuns par teiTC, et fiancèrent pri* « sonniers. » (Froiss. t. L p. 186.) 4* « Fiancer sa foy, • donner sa foi. « Si flst le « roy à monseigneur Guy de Flandres fiancer sa « foy, et obliger prison. • (Froiss. 1. 1, p. 4.) 5* < Fiancer à la mode de la Guirche. » Celte expression a un sens obscène dans les Contes d'Eu- trapel, p. 429. 6» « Se fiancer, » faire un vœu. « Sise fiancèrent « les crestiens , de pié qu*ilz yroient après vers « Hierusalem, affin de veoir celle cité que par « tant grande devociondesiroient veoir. » (Tri. déî IX Preux, page 483 «.) Fianciée. [Fête des fiançailles : « Icellui Habieu « estant à une feste qui se faisoit à une plevye on « fianciée. • (JJ. 167, p. 437, an. 1414.)] Flansalge. [Fiançailles : « Jehan le Maire fiança < par paroles de futur la fille d'un nommé Raoul,... é pour quel fiansaige. » (JJ. 158, p. 385, an. 1404.)] Fiaoter. [Oter le fiens ou fumier des pieds des chevaux : « Le suppliant demanda à ungsien paige... « s'il avait pensez et fiantez ses chevaulx ; et fé « print à lever lé pié de l'un diceulx pour savoir • s'il estoit fiante. > (JJ. 190, p. 78, an. 4460.)] Fiat, adv. Ainsi soit-il; mot encore employé. (Cotgrave.) — « Nous serons à Lut à la fin de ce • mois, pour tous delaiz : et chascun dist après : « /te/, c'est bien dit. » (Le Jouvenc. f. 51 *».) — « U « ne tient qu'à un fiât, « il n'en coûte que de don- ner un ordre. (Lett. de Rab. p. 37.) Fie, s, m, [Du latin ficus, figue ; tumeur en forme de figue.] Elle vient au fondement des hommes, des bœufs, des vaches, des veaux, des chevaux, des brebis et des porcs; c'est le mal S. Fiacre ou fie de S. Fiacre : « S. Fiacre le medei* « cin du phy, et de celuy principalement qui vient « au fondement. » (Apol. d'Hérod. p. 589) — • Nul « boucher ne poura tuer en la boucherie une « grosse bête qui ait le fil; et au cas qu'il sé^it « trouvé sur aucun, il perderoit la béte, et seroit « arse devant son huys. > (Gi. de i'Hist. de Paris.) — Un charlatan, parlant de son onguent, ajoute : « Si est bons por fi, por clapoire, por rudoreille, « por encombrement de piz, por evertin de chief. » (Herberie, us. de S. G. f. 89 '.) [Voir Fy.] Ficar. [Falot, lanterne placée au bout â*un bâton : « Toutes lesdites tercnes furent rallumées, Fie — 204 - FID « c'est à sçavoir nouvelles torches, ficars et fallots. » (J. Chârlier, Hist. de Charles VIU p. 303, an. 1458.)] 1. Fiche, «. /. [!• Poinle : « Mais à voz letres «puis e veeir e sentir, Que ne puis pas les grapes « des espines cuillir. Ne des runces les fiches. » (Thomas de Canlorbery, 85.)] — [2® Pieu : • Qu'ils • puissent mettre et flcher sur la terre et seigneu- « rie desdits religieux... pieux ou fiches pourlyer « et rettenir lesdits bac, barge ou basteaulx. >» (Cart de Lagny, fol. 75, an. 1460.) — 3» Tranche de lard : « L*en appelle penneaux en gresse, fiche de > bacon sans os. » (Reg. des Péages de Paris, dans D. C. sous Penellum.)'] 2. Fiche. [Pic de fer à la poinle renflée, pour planter la vigne, encore en usage dans Tile de Ré : « Un grant instrument, appelle ftche^ à quoy on « plante les vignes en Tislede Ré. > (JJ. 167, p. 167, an. 1413.) — « Une barre de fer, que Ton appelle • une fiche ù planter vigne. » (JJ. 194, page 212, an. 1460.)] 3. Fiche, s. f. Foi. « Par ma fiche, par ma • fiquette^ » serment encore usité dans quelques provinces. « Quand le mary fut venu de dehors, sa « femme luy dit, en folastranl, ma fique^ vous estes « un beau faiseur d*enfans, vous m'en aviez fait un « qui n*eut eu qu'une oreille. • (Contes de Des Perr. 1. 1, p. 74.) — Ces altérations du mot foi étoient introduites par le scrupule de prononcer le ser- ment • sur sa foy, » en termes exprès. Ménage a tort d'y voir un serment particulier aux femmes et de le dériver de Titalien fica, fichetta, mot obscène. Ce serment est également employé par les hommes, non seulement en Provence, comme dit Ménage, mais enTouraine, en Normandie. Molière, dans lé Festin de Pierre, act. 2, se. P«, met le jure- ment « par ma fique » dans la bouche de Pierrot. Fichement, s. m. Action de ficher. (Cotgrave.) Ficher, v. [1" Enfoncer, fixer, au propre et au figuré : « Quant il ont en bataille flchié leur esten- darl. » (Saxons, c. XIX.) — « Si devroient huit homme saige Et si fichier en lor coraige Que jamès ne lor eschapast. » (La Rose, v. 6819.)] — Entre les sollicitudes que nous avons d*entendre au bon gouvernement des citez, et bonnes villes de notre royaume, celles préalablement sont fichées en notre pensée qui regardent Tutilité, et conservation de notre bonne ville de Paris. » (Gloss. de riiist. de Paris.) 2* Percer : Lors lui repond de Venus le fils cher : Fiche Ion arc, ce qu'il pourra ficher. (Maroty p, 53i.J 3* Dépenser : Li plus grant mestre sont De la partie au riche : Li puvres qui ou plet met Quant qu1l a, et fiche, Prend quelqu'avocateau, Qui le barale et triche. (MS, 7615, II, f.iii K) 4* Meltre par écrit : Se ge fausseté ci ne ficlie. (G, Guiart, f, 31 ^J 5* iFichier en la terre^ enterrer. (Garin, 1, 138.)] Ficheron. [Trident, comme flcbeure : • Un « ficheron ferré de fer h trois pointes. » (JJ. 169, p. 392, an. 1416.)] 1. Fichet. [Poche, au Gloss. 7684 : < Cluaicu* « lum, ficliet de cote à bouter les mains. >] 2. Fichet, 3. m. « Arbre de ficliet, * arbre venu de bouture. (Oudin.) Ficheur, s. m. Hacon qui fait pénétrer le mor- tier à la fiche. (Cotgrave.) Fichcure, s. /*. !• Action de ficher. (Cotgrave.) 2* « Ficheure se dit aussi, en terme de marine, < pour signifier une espèce de trident avec lequel < les pescheurs dardent le poisson dans les estangs « salez. » (Trévoux.) Ficheusey s. f. Qui fiche, dans un sens obscène. (Oudin.) Fichon, s. m. Pointe. « Baston où il y avoitua « fichon, » (Brant. Dam. Gai. I, p. 348.) Fichu, adj. Mal fait. (Oudin.) Remarquons ces expressions : l"* « Il est bien fichu^ • il est mal fait, mal « basty. » (Oudin.) 2** « Jean fichu l'aisné, » « un badin. • (Ibid.) Ficte, adj. Feint, supposé. « Donation faite « à fils de famille estant en la puissance paternelle « est nulle : toutesfois peut estre confirmée par « mort, s*il y a tradition vraye, ou ficte, ou équipol- « lante, quand le donateur persévère en noiesme « volonté. » (Coût. Gén. U, p 324.) Fictll, adj. Fait de terre, fictilis. (Cotgrave.) Fiction, s./*. Comédie\ Semblant, mensonge". ^On nommoit autrefois les comédies des fictions, comme les Latins les avoient nommées fabulœ. Si on fait quelque fiction. Le jour du sacremeut, Tung d'eux Jouer à Tannonciation. (Co^ilLp, 175.) "« Par fiction, • c*est-à-dire « par semblant. » [« Car fiction ne renardie A Dieu ne plaisent, û*à « Marie. • (Queue de Renart.)] — « U veit illec ung ^ chevalier dormant lequel, par fiction, ou autre- « ment s estoit couvert de son escu. » (Perceforest, vol. m. fol. 117'.) Fictoires. Fabuleux. « Poésies fictoires. • (Al. Cbart. p. 370.) Fidefrage, adj. Qui manque à sa parole ; du latin fidem frangere. « 11 arriva, il n*y a pas long* « temps, à une femme à qui on disoit que son fils « estoit fidefrage, pour ne vouloir épouser une ÛUe « à laquelle on disoit qu'il avoit promis : I^ meivy € Dieu, va, dit la mère, mon fils n*est poin fi de « fragrage, mais de mon mary qui est son père. » (Bouch. Seiées, liv. 111, p. 27Ô.) Fidejusseur, s. m. Celui qui donne caution. (Nicol, Monel, Cotgrave.) Fidejussion, s. f. Caution. (Monet.) Fideiussoire, acU. Qui garantit juridiquement « N*aura le dit arresté provision de son corps, ou « biens arrestez, qu*il n*ait baillé caution fUejuS' FIE -a ■ toire de fournir le jagé. tant pour le principal, . quedespens. > (Cout.GéR. 1. 1, p. ô30) Fidel, s. et adj. Vassal. [• Je î' suivrai od nul ■ de mes fedeilz. • (Roland, 84.) — • Fidel et féal • traduit du mot (itielis ne veul pas dire que celui doat le seigneur parle soit fidèle , mais qu'il est vassal et par conséquent obligé d'être fidèle. — [Ou nommait fidèle aux chartes mérovingiennes, ceux qui, dans les Chroniques, sont nommés leu- des; voyez ce mot.] Fldelloa. [Dernier mot de la dernière oraison de la messe des morts; les curés passai ont pour la dire en bloc, lorsque plusieurs services élaicnt payés séparëmenL] — • Passer un fidelium, ou ■ pdeliOH, • signifie donc mettre en oubli, passer sous silence. • Quand, au lieu de nous aquilerde ■ plusieurs chapgesèsqueilGS sommes obligez, nous • les passons à la légère on dit que nous les avons • toutes passées par un fiilelium. • (Pasq. Recti. liv. VIH. p, 700.) Fidélité, 8. f. Serment de foi *. Confidence '. [Plus anciennement ou disait fealté, feaatê, feellé; voir ces mols.l *• Leduc oc Bourgogne alla en la duché • de Luxemlwurg, pour renouvellei' les hommages, • el lus fidélités de ceux de Luxembourg, dont le > duc cloit nouvellement seigneur, et gagé. • (Mém. d'OI. [le la Marche, liv. I, p. .132.) '■ Un honnête gentilhomme avoit rapporté iiune • damoiselle de la cour quelque chose en fidélité, • d'une très grande dame. • (Brantôme, Dam. Gai. t. Il, page 460.) l.Fie, 8./". Foie. Ainsi est de fortune. seiBnor, je rvous aile ; Ne porquant n'a Tortune, ne cors, ne cuer, ne fie ; Je II doarai un non liien droit ft ceste Ce, Si le nommera l'en, de par moi, tols ai Hc. (ilS. 1318.} [• I.es lanches trespasserent pur itel essianl, • Qu'entre fie et poumon en vont li fer passant. • (Baud. de Sebourc, Viil, 562.]] 2. Fie. f Figuo ; de là, peler la fie, tromper en amadouant: < Or nous cuide peler la fie; Ed ot ■ beau parler endormir. • [Benoil. Il, 0069.) On lit encore vendre la fie. (Ed. K. Michel, v. 15079.)] 3. Fie. \_Foi»: • El aussi poel coperlidizccnsiers ■ une fie sur tempslesdessiisdizheritHges, partout c si avant que hape ou sermens à courut, à droit - âge et en saison. > (JJ. 90, p. 157, an. 1358.) — ■ Et lisent si graat bruit de corner de leurs grans • cors tous à une /le. > (Froiss. H, 164)] Fié, llef, [De l'anglo-saxon feoh, allemand mo- derne Yieh, bétail, troupeau, puis avoir en général. Comparez la transformation des sens dans pecunia. Le fief est un mode de possession, de propriété pré- eaire qui s'applique aux terres nobles et roturières, aux ofllces, aux fonctions, aux dignités. Aux Lois de Guillaume, 3, on lit : • Le seignur en ki fiu il « maindra. . — » Teres et fiez tant corn vos en > vuldrez. ■ (Roland, v. 70.) On y trouve encore feu$ (3399), fieua (315), fius (820). S- FIE 1* « Fief (accroissement de), ' augmentation de nef. (Perard, Hist. de Bourg, p. 471, an. 1250.) 1* bis. • Fief abregié, abrégé ou resiraint, • celui pour lequel il est dû des services limités et dimi- nués: [• ils sont aucun fiefs que l'on appelle fiés > abrégiez; quant l'en estsemond pourscrviche de ■ tex fiés, l'en doit oiTrir à son seigneur ce qui est ■ dû par le raison de l'abrègement, ne autre chose < li sires ne puet demander. > (Beaumanoir. ch. 38, p. îl'J.) — «La maison et tenement de Guiffart est ■ tenue de my en /îf/'abregié. • (Cart. do Corbie, 21,f. 321*. an. 1403.)] 2° ' fie/' ample ou liège. • pour lequel, après le trépas du vassal, il étoil dû au seigneur le cheval et quelques armures ou soixanle sols. (I.aur. Gloss. du Dr. fp. ; C. fi. t. Il, p. 125 ; Colgr.) 3° ■ Fte/ bachelier, ■ éloît sujet ù fournir ■ un ■ chevalier, un demi, un tiers, un quart de cbeva- ■ lier d'osl. • [Morice, Hist. de Brel. préf. p. 1 1,) 4* • Fi'e^ de bannière, • desservi par un banueret. (Du Cange, sous Feudum vexilli,) 5° . Fiefs de basoche. • (Cotgrave.) 6' ■ Fû/'boursal, ■ porliou du fief appartenant aux puînés, lesquels s'appellent boursanx. (Lau- rière ; voyez la Coût, du Grand Perche, art. 78.) 6° bis. [» Fief boursier, » pour lequel on paie cinq sous de rachat, â chaque mutation ou mort de vassal, d'après le Cart. de Cbaitres.J 7' • Fief de caméra, caneva. • (Pithou, Coût, de Troyes, dans les Hém. de C. de Champ, p. 569.) — C'est le même que le llef de soudée. Voyez au Mémorial de la Chambre des Comptes. IV, fol. 47, l'hommage prêté par un chevalier d'Angleterre au roi Jean (6 janvier 1361).] 8° ■ Fief de chevalier. • Voyez • fief de baulterl. • 9» ■ Fief en chef, chevel, en fief, fief dominant, ■ en ayant d'autres sous soi. » (Borel.) — « Qui est ■ en lilre de fief noble ayant justice, comme les « comtez, baronies, les Jïe/is de haubert, et autres ■ fiefs, non soumis au fief de haubert, à la dilTé- ■ rence des vavassouries, qui sont tenus par som- • mage, par service de cheval, par acres, et des • autres ^e/is villains, ou roturiers. • (Ane. Coul. de Norm. f. r>7v) 10" . Clerc des /î«ft. • (Colgrave.) 11° ■ Fief de condilion féodale, de condition non • féodale, fief en l'air, au vent. ■ — Le • fief de > condition féodale est celui qui consiste en heri- ■ lages de la dite condition ; et le fief de condition I non féodale est icy escril pour un droit incor- '. porel, assigné sur un fief, et tenu feodabtement, < comme une rente inféodée; et de cette espèce ■ aucuns font le fief qu'on appelle vulgairement • /îe/'on l'air, ou /ïc/au vent. • [Voyez les notes sur la Sora. rur. de Bout., litre 82, p. 483.) 12" « Fief de corps, ■ fief lige dont le possesseur est obligé de s'acquitter en personne des seityices militaires dus au seigneur féodal. (Notes sur la Som. rur. de Bout., liv. 1, ch. 83, p 488.) 13* « Fief de danger. • — « Tous les fiefs tenus I ■ du duc de Bar en son bailliage du dit Bar sont FIE — 206 - FIE « fiefs de danger. . (Coût. Gén. l. Il, p. 1031.) Fief dont on ne peut prendre possession sans avoir fait hommage et payé les droits au seigneur, à peine de cbnflscation. 14* • Fief de dévotion ou de piété, » étals et prin- cipautés que les souverains reconnoissent , par bumilité, tenir de Dieu, à la charge de quelque redevance, comme de cire et autres choses sembla- bles. (Laur. Gloss. du Dr. fr.) 15* « Fiefie dignité ou noble. » C'est « celui où il « y a justice, maison, fort notable, édifice, motte, € fossez, et autres signes de noblesse, et d'ancien- « neté. » (Laur. Gloss. du Dr. fr.) — « Les feudistes « font deux espèces de fief, à sçavoir, l'un noble, « ou de dignité, et Tautre non noble, n*ayant dignité « annexée » (Bout. Som. rur. p. 495.) 16° « Fie/* dominant; » il est opposé à « fief ser- « vant. » (Laur. Gloss. du Dr. fr. et Cotgr.) 17» • Fie/'enterin ou entériné. » (Voyez note sur les CouL de Beauv. p. 427 et 428.) « Refié enterin » semblent synonymes à « chef de fié. » 18' « Fie/* épiscopal, • bénéfices, chapelles ou oblations tenus en foi des évéques. (Laurière, Glos. du Dr. fr.) 19' « Fie/" escliché ou démembré. • (Voy. Escliciié.) 20- « Fief à pure perle (exploiter le). • (Cotgr.) 21 « « Fief on fée ferme, » qui est baillée à perpé- tuité, à la différence de la ferme muable. (Laurière, Gloss. du Dr. fr.) 22*" « Fief francs ou francs fiefs. » Ils éloient ainsi nommés A cause de la franchise ou des prérogatives qui y éloient annexées. (Laur. Gloss. du Dr. fr.> 23- « Fief de haro , » fief dont la juridiction connoit de la clameur de haro. (D. C. sous Fetidum de haro.) 24'' « Fie/* d'honneur, » qui ne doit que la bouche ou les mains. (Brussel, Fiefs, p. 127.) [Synonyme de /îe/" de dignité.] 25' « Fiefie haubert ou de chevalier. • C'est un plein flef ou flef entier, ainsi appelé parce que le tenant le dessert par pleines armes qu'il doit porter à l'arriére ban. (Laur.) 26* « Fie/* jurable ou rendable. » Voyez « fief rendable. » 27* « Fie/* lige ou de liage. ■ — « H doit plein t relief, ou demi relief, en cas d'ouverture ; autres « interprètent /le/*, et arrière fief. » (p. 503 de la Som. rur. de Bout.) 28- « Fief en l'air ou au vent. • (Bruss. sur les Fiefs, p. 397 et suivantes.) Voyez « fief de condition féodale. » — [On lit encore dans la Coutume de Normandie, art. 157: « Dignitez et offices tenus en « fiefs sans fond ou glèbe, doivent hommage et non « relief. »] 29* « Mairies et fiefs bourciers. » Ils appartiennent aux doyen et chapitre de Chartres. (Laurière, GIos. duDf.fr.) 30* « Fief manuel. » — « En Champagne y a « aucuns flefs qu'ils appellent fiefs manuels; le « propriétaire de ces iieis n'est tenu que de la garde « du château, en tems de guerre; ou quand il plait « au seigneur féodal. » (Pith. Coût, de Troyes.) 31' « Fief sous mariage. » — « La veuve ne « retiendra aucun doire sur les flefs du premier « mariage, qu'on dit fiefs sous mariage. • (Nouv. Coût. Gén. 1. 1.) 32* « Mirouer de fief. » C*étoit la branche ainfe de la famille qui faisoit la foi pour les autres bran- ches. (Laur. Gloss. du Dr. fr.) 33* « Fief movi. » (Laur. GIos. du Dr. fr., Cotgr. et D. C. sous Feudum mortuum.) Le < fief mori • est < proprement soubzacazement, ou rente seidie. • (D. C. II, p. 677.) 11 étoit opposé à « /le/" vif », parce qu'il n*obligeoit point à résidence. 34* « Fie/* noble. • Celui qui est concédé par le souverain, comme duché, marquisat, comté. (N. C. G. t. III, p. 1188.) < Fief noble lenti en plein hom* « mage, ou en pairrie, dont les hommes ou les « possesseurs sont tenus de juger, ou d'élre juges • a la semonce de leur seigneur. > (Laur.) 35« « Flef non fait, • dont l'hommage n a pas été rendu. (Coût. Gén. t. n, p. 452.) 36** « Fie/* oubliai, » dont la redevance se payoii en oublies. (Laur. Gloss. du Dr. fr.) 37* « Fie^ ouvert. » (Cotgr.) 38* « Fie/* de paisse ou de giste. » Celui qui tons les ans est chargé d'un ou plusieurs repas envers une communauté ecclésiastique. (Laur. Gl. Dr. fr.) 39* « Fief parager. > La portion du fief que le puîné possède par parafe. Voyez Parage ci-après. 40* « Plein fief ou entier. » (Cotgr.) — « Lorsque « le revenu annuel des dits flefs, ou des rentes < féodales partagées, emporte quinze florins, on • plus, tels fiefs sont tenus pour pleins. • (Nouv. Coût. Gén. 1. 1.) 41' « Fiefàe plejure. » Celui qui obligeoit le vas- sal de cautionner son seigneur. (Du Gange, sous Feudum plejurœ.) 42* « Fief presbitérial. • Biens ecclésiastiques vendus aux prélres par les seigneurs séculiers, à lâ charge de les tenir en flef. (Laur. GIos. du Dr. fr.) 43* « Fiefs de proflt. » Ceux qui, à chaque muta- lion, dévoient des proflts au seigneur dominant (S' Jul. Hesl. hist. 700; Bruss. sur les fiefs, 1, 199.) 44* « FiejT ren^arié, » flef que* Ton a eu d'an mariage précédent, dont il v a un héritier féodal délaissé. (N. C. G. 1. 1, p. i096^ à Oudenarde.) 45* « Fief rendouble ou rendable et receplauUe, « jurable et rendable à grande et petite force. • C'étoit celui dans le château duquel le vassal étbit obligé de recevoir son seigneur. (D. C. sous Feudum receptabile et jurabile ; Cart. ae la Chambre des comtes de Nevers, IV, f. l^ an. 1251 ; il' y est parlé de ch&teaux ou maison en flef; Bruss. sur les flefs, 1. 1, p. 389.) 46* « Fie/* de reprise, » flef qui, ayant été libre, est devenu sujet à quelque redevance. (Bruss. sur les Fiefs, 1. 1, p. 126.) 47* < Fie/* reslraint ou abrégé. » (Go^.) Voyex « Fief abrégé. » 48* < Fief de retour. » Celui qui retourne au FIE — 208 - FIE 2'' Gratifier, donner en bonne et en nnativaise part : S*amour8 m'avoil fievexj D'uTi don que me promist jâ, Si m'auroit donney Le plus bel trésor qu'ele a. [Poêt, av. iSOO, /, p. i09.) Fortune qui eslieve Les gens à son appétit, Et de ses grans dons les fieve, (AL Chart. p. 7i0.) Ne sai ou faire clamor Des grans maus où sui fievés. (Poëf. av. i300, ///, iiOG.J Ausi netement que samis Doit cors de famé estre gardez ; De famé moult cnvis creroie Que« sans cuer, otroiast sa joie ; Et 8*ele le fet, c*est vieutez, Et honte de blasme fievez, (Vat. i522, f, iôO ^.) Fieffage. [Bail à renie perpétuelle, fieffe : Avons baillé à Regnaut VuilloL.. en pur fieffage, à fln et perpétuel héritage nostre manoir de Berengerville. • (JJ. 92, page 10, an. 1361.) — Icellui sire Jehan puisse avoir cl ediffler ù son profflt un coulombier à piéet roë,.. parmi ce que icellui sire Jehan Costart et ses hoirs seront tenus de nous faire et à nos successeurs par manière de fleffage le nombre de .vi. sols de renie. • (JJ. 119, p. 231, an. 1380.)] FieffaI, adj. Qui appartient au fief. (Colgrave.) Jurisdiction fieffaL.\,., appartient au seigneur feudal, pour les diiTerens meus contre ceux qui sont demeurans en son fief, et pour faire droit des plaintes qui appartiennent à son fief. » (Laurière,) - « Il faut noter que tous fiefs ne sont hérédilaires : car il y en a à vie, pour la justice, et jurisdiction annexée à aucuns officiers delà couronne, ou de la maison du roy. » ^Ibid.) Fieffe, s. f. Bail à rente. [Ou mieux, vente dont le prix n'est pas un capital, mais une rente perpé- tuelle ou foncière. 11 subsiste en Normandie : « Pour le temps que le suppliant estoit tabellion « à Caen, certain yi^/f<^ et contrait de heritaige fut « passé devant lui. » (JJ. 160, page 121, an. 1405.)] Voyez le C. G. 1, 1005 ; N. C. G. IV, 155 »». Fieffement. [1° Inféodation (voir Feofment) : « Le bail et fieffement à lui fait à héritage de ladite « sergenterie. » (JJ. 146, page 224, an. 1394.) — 2«^Revenus d'un fief: « Item les resseans desaites « .vavassories et les receans des bordages dessusdiz ' «îet;des fieffemens. » (JJ. 59, p. 213, an. 1319.)] •" Fleffeté, s. f. Le fief, ce qui constitue le fief, son essence. (Voyez Stile de Procéder au Parlem. de Norm. f. 72 ^) HFleffeux, s. et adj. Celui qui donne en fief. (Voir^iFEOFFOR.) — « Si aucun seigneur a homme, « ouflfemme de servile condition, et il les main « met, ils sont acquis au roy, et sont serfs au « roy, s'ils ne se rachetentdu Roy, parce que le Roy « est souverain fieffeux, et à son préjudice ne peut « estre le fief affoibly. » (Coût, de Meaux, C. Uén. 1. 1, page 84.) Fiel. [« G*est deable qu'ore ne fine, Qui es « humains cuers met bayne, fiel^ descordance e « amertors, Tant qù*il en a fait traïtors. • (Beoc^t» t. II, 11626.)] Flelée, s, f. Cc'ère : Biaux sire, orgueil, ne posnée Ne vois.je pas sousienant ; Mes hardi citer, sans fielée Âspre d*amour désirant. (Vat. i59S,f. Î54*,J Fiellep, v. Rendre amer. (Cotgr. etOadin.) Fielleux, adj. Amer, plein de fiel. (Cotgravc.) Flelz, 8. m. p. Feuillets. (Fabl. de S. G. f. 64 '.)- Fiembrer. [< Le suppliant conduisoit un char < chargié de fiens pour fiembrer et engi*aissier ses « terres. » (JJ. 184, p. 507, an. 1454.)] 1 . Flement, adv. Avec confiance. [V . Rutebeof, t. II, 257.] — Dans S. Bernard, p. 104, il répond au latin fiducialiter. 2. Flement, s. m. Fief; de là • fiemens^ cbe- « vels, " pour fiefs chevels. « Les flemens cheveU « sont icels, lesquiex sont tenus en chef, si comme « comtées, baronnies, et biens dehauberc, sergen* « teriesi franches et tous autres fiemens, qui sont « tenus en chief, qui ne sont pas sousmis ao fiens « de hauberc : et as seigneurs de tels flemens « doivent paier leurs hommes trois aides chevels « selon la coustume de Normandie. • (Ane. Coût. • de Normandie, c. 23.) Fiencler. [Intercalez Fiencier^ donner sa foi. « \\s oni fiertciez en la main du doyen... « (i2H$7, Justice de Montargis.) L. C. de D.] Fiens, s. Fumier, ordure. Dans S. Bern p. 13, 19 et 257, il répond au latin fimus et stercus. — [« Il le couvroient de fiens. » (Froiss. t. X, 108.) — « Que nuls de quelque estât que il soit, ne soit si « hardiz de mettre ou faire mettre fuerres, flens^ « boës, cureures ne autres ordures sur les carreaux « du roy. » (Ordonn. III, 97, an. 1348.)] — On a dit au figuré : Le temps laissierent de jadis, Et Tamour de leurs anciens Cessa, et devindrent fienSf Orgueilleux, pervers, dessemblables, etc. (Desch. 4€7,J Fienteur. [On lit dans un Gloss. cité par D. G. t. III, 298 * : « Fimarius, fienteur, c'est qui porte « fiens. »] 1. Fier, adj. Orgueilleux, cruel*. Gaillard, ter- rible, fâcheux, dur". Brave, formidable^. Considé- rable, élrange, extraordinaire*^. Savant"^. * [< Mandez Carlun, à Torgoillus, a V fier. • (Roland, v. 28.)] Moult a dur cuer, et pautonnier, Et moult vers autres genz ra fier, Qui dame voit d'amor sorprise^ S*il en son cuer mielz ne le prise ; Et qui l'en voit muer col ors, Se n'a grant duel de ses dolors. (Parton. f. iSO \) * [« Cors unt gaillarz e fieres cuntenance^. » (Roland, v. 3086.] — « La ot dur hustin et fier. • (Froiss. 111, 105.)] Perte d'avoir est moult legiere, Mais perte d'amis est trop fiere. (Parton. f. i4i KJ « Les faits d'amours ne sont point ^aulx ; car FIE - ao9 — FIE c t. m ( P^ ^ fBlanch. f. i85 «.; Les cinq principales ^iouvent il y a du doulx et de Tamer ; tel cuyde voir bonnes nouvelles, qu'il les a fieres. et mal ^réables. » (Percef. ill, p. 135 »>.) — On lit « fier laroant, • dans Marbodus, col. 1640, et • fiere entence, » austerior $ententia, dans S. Bern., 385. Jà soit ce qu'il fust fier, et courageux vers les ebelles, et envers ses ennemis; si estoit il doux, Ibumble vers sainte Eglise^ et vers ses minis- ^^es qui entour luy estoient. » (Chr. de S. Denis, 31, fohoSlS *.) — • 11 tenoit bien que ce fust feu smatériel ; non pourtant estoit-ce si fiere chose. » rcef. VI, p. 50 •.) Et GondeUiues. U rois de Frise, Qui moult ta piain de gentelise, Et puis li bons Danois Ogiers Ki tant fu prous, et fors et fiera, [Monskes, f. 235.] ^[* Moult fier doaire lui a fait otrier. * (Roncisv. 160.) — « Uns si fiers avoirs. » (Froiss. IV, 180.}] • Mais fiere merveille liiy advint; car tantost qu'il fut entré en la nacelle, il regarde au bout devant, et apperceut, se lui fut advis, un blanc cyne qui avoit une chesne au col, tenant au chef du batel, qui tantost se mist à nager. » (Percef. I.Vl, f. li7M 'Et li preyoz estoit bon clers, Et de plusors langaiges fiers. Expressions : 1» « Fierz de Neuf-chastel. aisons de Franche-Comté avoient chacune leur rnom. « Fier$ de Neufchâtel, bons barons de Beaufremont» nobles de Vienne, preux de Vergy, riches de Chftlons. • (Peliss. Hist. de Louis XII, ^ II, liv. VI, p. 264.) 3» • Fiers comme un éléphant. » (J. Marot, p. 31 .n 2. Fier, v. Promettre, jurer*. Confier". "" € Fier sa foy. » (us. 7989 % fol. 53 *».) — [« Les -* .xu. chivalers fieront leur serment. » (Liltleton, ^ect. 514.)1 "[« E Oliver en qui il tant se fict. » (Roland, y. 580.) — « As compagnons de qui il se fioit le « plus. » (Froiss. II, C50.)] — « Un secret important « qu'il lui avoit fié. » (Ess. de Mont. II, p. 45.) De qui je me fie, Deu me garde. fCotgrave.J 3. Fier, fier. Ocy, ocy. Chant du rossignol signifiant frappe, tue : « Tandis que le chevalier se plaignoit ainsi, il y avoit au dessus de luy ung chesne sur lequel avoit un rossignol qui chantoit très mélodieusement, et cryoit, ainsi que tout endesvé, et fier, fier; ocy, ocy. Si lostque le che- valier Touyt ainsi démener, il se print à courrou- cer, et dist : • Rossignol, ores, et autresfois tu m*as grevé, et nuy : ne cuyde-tu que celle qui ne m'a daigné, et qui tant j'ayme, ne t*oye bien dire ocy, ocy, fier, fier : vrayement tu as tort, tu luy endurcys son cuer, nest ce pas pitié, si luy venoit aucune tendreur au cueur, qui me peust reconforter ; si le retrayroit elle par ton dur chanter. . (Percef. VI, f. 99 ^.) Fierabras, s. m. [Nom d'un géant qui combat- tit contre Olivier ; de là dans Girard de Rossillon VI. (v. 4G49) : « Trop sunt ambedui soi tenant bras et « bras; Plus fort ne fu, de voir, de ces deux « fierabras. » — Aux Mir. de Coinci,c*est le surnom du démon : a Fierabras, c'est anemis qui maint « mal brace. » Aux Fabl. de S. Germain, fol. 70 ^ il désigne le démon ] Flercer (se), v. Cil de Hûvenquenque est en Tautre, Qui des Flamens grever se fierce. (Guiart, f, 263 K) [On lit au v. 18533 de l'édition : « Lessent aler « quarriaus des serres Dont le grant flo d'eus se « fiercist Si espès que l'air en nercisl. »] Fièrement, adv. Fortement. [« Mult fièrement • cumencet sa reisun. » (Roland, v. 219.] — « Dune Taveit li buens prestre /î^rem^/i^ regardé. » (Th. de Cantorbery,44 )J Voy. S. B. Serm. fr. p. 75. Fiere ou taille, expt\ D'estoc ou de taille, de manière ou d'autre. .... Dist, s'il n*a che que lui siet,... Qu'il en roorra ; coraroent qu'il aiUe, Avoir le vuielt, ou fiere, ou taille. (Fonds de Sorb. LIX.J Fleret, adj. Diminutif de fier. (Colgr., Oudin.) D'acoler, et de baisier, Ne fu pas fierete. (Vat. 1490, f. U2 KJ Flerettement, adv. Diminutif de fièrement. (Colgrave.) Flerour, s. f. Fierté, hardiesse. [« Li doi baron « chevauchent par grant fieror. » (Aiol, v. 4957.)] On lit du combat de Roland contre le géant Ferragus : Crois fist porter devant sa face. Pour cou qu'on plus d'ounour 11 face, Et baniere d'empereour, El de conte, par grant ficrour. (Mouskes, f, 67 i.) Fiers, s. m. « Sorte de raisins qu'on appelle « figers en Poitou, parce qu'ils ont la douceur des • ligues. » (Borel.)— » Des fiers, des muscadeaulx: • les fiers sont une sorte de raisins qu'on nomme < aussi fumez. » (Rnb. I, p. 175 et la note.) Fierté, s. f. [Du latin feretrtim.'] 1" Cercueil : Après, son corps fut mis en bière En une fierté de pelon. (V. de Charles VII, II, i68.) 2" Châsse, reliquaire; c'est en ce sens qu'on dit encore « la fiertre de S. Romain à Rouen. » (Pasq. Rech. p. 868.) — [« La fiertre de Saint Thomas. » (Froiss. XII, 9.) — « Li nonne avoient amené lor « /î(?^r^ et lors jeuiauls à sauveté. » (Id. III, 236.)] Fiertre, bras, et crucify. De l'église ont sang desfy, Appliqué à leur demayne. (E, Desch, f, i95\] Il y avoit une confrérie connue sous le nom de « Fierté des damoiseaux de Tournay. » Voyez son institution dans l'Hisl. de Tournay, par J. Cousin, xiir siècle, chap. XVI, p. 79. Fierté. [I*» Fierté : « Pois, si chevalcent, Deusl • par si grant fiertet. » (Roland, v. 1183.) — « Plus « a fierté Herupe et Bretaigne et Touraine Que • touz li remenanz que mer cloe et açaine. » (Saxons, XXX.) — 2^ Forteresse : « Guillaume prist « Orenge, la tor et la fierté. » (Guillaume au Court Nez, D. G. m, 307 «.)] 27 FIE -a Fterton, s. m. [Ancien poids, de raDglaîe far- thing, monnaie de cuivre : ■ Nous avons a Lisle en ■ Flandre un fterlon de rente sur une œaiBon. * (Cart. du Mont S. Martin, f. 78 >•.)] Fiertonneur, s. m. Nom d'un offlcier des mon- noies établi par Ph. -Auguste en l'année 1214, au mois de juillet. • Philippe Auguste ordonna qtieces • ^er/onn£U)'8 seroienl^rniscliacun de balances, • pour recevoir, au poids de flcrlon l'ouvrage, qui ( serotl devant les ouvriers ; lequel Tierton conlien- ■ droii en soy le poids du remède de l'ouvrage qui • seroit ordonné eslrc forgd en monnoye. ■ (Ord. 1. 1. p. 80i,) Fiete. [< Un des olilz que ledit tonnelier porloil > nommé dund ou fiete. • (JJ. 1^, 187, an. 1386.)] Fieus, adj. [Attaqué du /V ou 1<1 ^ ' Jusoit ce « queledit buetnefust pas/ieux,... par leur rap- ■ port et relation Tu ledit buef condempné à • enfouir. • (JJ. 151, p. 78, an. 1396.)] " l^'n enfant ■ langoureux, ei fieus. • (Modus, fol. 22 *.) Flevé. [Feudalaire : <■ Lors list la roïne semonre ■ louz ses Daronz Revêts. ° (Mcn.de Reims, § 186.) — > Les barons et clievBliers et lievés de Bretagne ( De sont pas si foi qu'il le doienl recevoir à sei- • gneur sans nostre sceû. • [Froiss. III, 376.)] Flever. [1" inféoder : ■ Huens ccvaliers... Ses . •> faiftoit suens tôt ligement Et fievoit od la soie •■ genl. • (Partonopex, v. 401.) — 2° Doter : » Parmi ■ deux cens livres de revenue par an dODl il le • doua elfiefva à le tenir tout son vivant. ■ [Froiss. t. XV, 336.)] Fièvre, s. f. [" N'out el pais nul tiomme si . plain de (icvre. • [Th. de Canlocbery. 95.)] V ■ Fièvres blancbes, • maux d'amour, pur allu- sion à la pâleur des amoureux. (Les Quinze Joyes du mar. p. 77.) □ D'y a rime, ne r«ison, Qtuod on a teUe fièvre* blanches. (Am. cord. p. 540.} Voyes Colgrave; Départie d'amours, page 282 • ; Arr. Amor. p. 31. 2* • Fièvre double. • (Joinv. p. 59.) 3" • FÏÉvre lasse. ■ « Leducenvoyases médecins, ■ qui après l'avoir visité, firent rapport au duc que ■ flores esloit atteint de passion amoureuse, qui • lui causoit une fièvre lasse. ° (Floir et Blanctief. impr. page 100.) 4* • Fièvre quarlaine, • ou ■ quarte. • (Joinville, Ï. 126.) — La • /îevjrgoartaine • étoit une espèce 'imprécation fort usitée dans nos anciens poètes, parce qu'on croyoit que la fièvre quarte étoit la plus difficile à guérir. (Closs. de Harot.) Item, jB laisse à tous eergena Oui ne cessent jour et sepiniiine De prendre et de tromper les gens, CbascuD une fièvre quarlaine. (Palhei. farce, p. iii.) • D'oili vient, dit Pasquler, qu'entre les François ■ on souhaite la flem-e quarte pour grande maudis- < son? . (Lctl. I. p. 015.) 5* * FJevt'Ëquinlaine. > > Au lieu d'une fièvre •■ chaude j'enlre en une continue, puis en FIG ■ une double quarte, et Qnalement en nae qain- ■ laine ; qot éloit que de cinq jours Fod favois la . fièvre. ■ (Lell. de l'asq. II, p. 666.) 6- . Fièvre de dol. . (Cotgr. ; Contes d'Eulr. 80.) 7* « Fièvre de singe. » On croyoit que les singes avoient toujours la fièvre, comme on le voit dAm le passage suivant : < Lupolde de son costë se fascba ■ d'estre ainsi interrompu parce muguet qui ton* ■ jours éloit en fièvre comme les singes. • (Contes d'Eutrap p. 138.) 8' ■ Fièvre de S. Valier. > Frayeur seiBblable il celle du seigneur de S. Valier, lorsqu'il fuyoit avec le connétable de Bourbon, ou lorsque conduit au supplice il apprit que le roi lui accordoilsa grAce. (Pasq. Bech. p. 706.) 9° • Fièvre traversaine. - Voyez Travmsaikk, lO" . Fiebvre de veau. • • Il ha fiebvre de veau, ■ il tremble de paour, quand il est soûl. * (Rabelais, !.IV, p. 101.) 11° • Tomber de fièvre quarte en cbaud mal. ■ (Lell. de Pasq. Il, p. 350.) Flevrox, adj. Fiévreux. [■ Ln fille il un ridie • humme en devint tutc saine. Qui ont esté fîevrcse < à mainte lunge semaine. > (Th. de Cantorb. 95.)] Homs devient & force ninoro:!. Tôt eusement comme fievroa ; Et si doit OD d'amors desver Tôt ensement comme tranbler. (Part, de Bl. f. 158'.) Flézé. [■ Lieu fiéié, • lieu féodal. ■ I^es ma* • nans... de Nesploy, excepté céulx qui demeurent > en lieu fiéié. > (1387, Usage de Nesploy.) (L. G. de D.)] Figé. [Lait caillé : ■ Galerau des Nappes, qui fait < le figé le roy, prendra par jour une proveode et • .VI. den. pour son cheval. * (Ordoun. de l'hâtel en 1285, d'après un reg. de la Ch. des Comptes.}] Flgement, s. m. Action de se figer. iCotgrave.) Ftgler. [Figuier : ■ Ente nule ne boins fiffien, • Peskiers, ne periers, ne noiers. • (Flore et Blan- chefleur. v. 2(ââ.] — Ou lit au lib. psatmor, p. 241 : .= ■ Li fleis ne llorira. t] Flgmer, s. m. Fisc. On lit, an sujet de la clé* — ^ mence de Saiadin pour les clireliena faits prison- niers : - Aux malades commandai ammiaistrer, ^', • par aucun de temps de son propre figmer. > ^^ (Ctiron. de Nangis, an. 1187, p. 8.) On til daqs le ^se lutin flsco proprio. FIgnon (trou), expr. Le cul. (Boy. de P. p. «7.)^ '^) Figue, 5. (. [Voir Fra.) • Figue, et figuet àti • Marseille, • jeu dont Gargantua s'occupoit dans^ son enfance. (Rab. 1. 1, p. 153.) Expressions : 1* • Juroit figues dioures. ■ (Rab. t. IV, p. 218.] 2* • Cueilleur de figues. • [On Ut dans un GÎOss. — lat. fr. : • Ficarius, cuelleur de figues ou dieus-^ ■ sauvages, folot. fantiau. ■] 3° • Faire la ftgue, ■ montrer le bout du pouces? entre l'index et le médium. [Les Milanais avaient^ promené ignominieusement, ta femioe de 'Brâdérii? Barberousseâur une mule; l'empereur fit meltfe FIL — 212 — FIL « lée, bosses ou autres apostumes... la char en « sera gettie en Saine. » (Ord. déc. 1487.]] Filace, s. f. [« Au deable soit tel fllace. Pet H « vallés, comme la vostre. » (Rutebeuf, 298.)] — « Filasse de la vierge Marie. • « C'est ainsi que les « enfans nomment cette laine, ou colton qui vole « en rair. • (Oudin.) — On lit dans Colgrave : « La « fillasse de Nostre Dame. • Filage, s. m. Tissage de la toile : La chemise U ront mii fu de fort filage. Fabl. MSS. du R. n* 7:218. fol. 344, V oui. l.s Fllagt), s. Herbe médicinale [de la tribu des tubuliflores] « Prenés une herbe'qui estappellée « ve-'^meilleuse, et en médecine filago, et croist en « ces vieilles gacbieres, et croist près de terre, et « est chanue , et crespe de fueilles. » (Modus et Racio, fol. 132 ^) Fllaille. [Paquet de fils : « Item, ne doivent « laissier passer aucune filaille de laine. » (Mém. E de la Chambre des Comptes, fol. 40 v)] Fllanche. [Sorte de filet : « Lesdessuz nommez « estoienl aiez es dites rivières pescber au feu et a « filanches. • (JJ. 158, p. 235, an. 1403.) — « Item « ont droit et accoustumé d*avoir et tenir avec — eulx fillanches. » (JJ. 207, p. 138, an. 1403; Pri- vilèges des pécheurs de Bourges.)] Filandre. [1" Ornements : « Termax, çains, < anîax, aumônes, Guimples, filandres et tuiriax. » (Ovide, Ms. dans Bord.) — 2" Espèce de filet : « Le « suppliant apperceut en Testang une filandre ou < filez & peschier et à prendre poisson. » (JJ. 142, page 301, an. 1392.)] — 3" Maladie des oiseaux de proie : « Filandres sont petits vers, dont il y a de « 'quatre espèces : Tune en la gorge de Toiseau, < l'autre au ventre, Tautre aux reins. La qualriesme « est nommée aiguilles, qui sont aussi bien petits « vers de la première espèce de filandres qui vien- « nenl eu la gorge. » (Fouilioux, Faucon, f. 77 v) — [On lit dans Modus : « Se vostre faulcon a les « filandres, vous le scaurez à ses esmues, qui « seront plains d'une matière en manière de filez • de char. • (Modus, fol. 93 b.)] v Filandrerie, s. f. 1* Action de filer. (Cotgrave.) — [2* Veillée où plusieurs femmes se réunissent pour filer, dans les Côles-du-Nord.] Filant, s. m. Fil de leau : « Au regard des jus- « lices, elle se partent par le filant de Teau. » (N. C. G. m, 1210.) Pilardeau [Brochet trop petit, qu*on ne peut manger qu'en friture : « Un bon cheveneau, des « barbillons, fillardeau, et autre menu poisson. » (JJ. 143, p. 238, an. 1392.)] Filaresse, adj. au f, Fileuse. [On lit dans un Gloss. cité par D. C. sous FUatisla : « Filarresse « pour loyer. »] — « Se il est ainsi qu'une file- « resse, tantd'estain comme de traime, ait gaisté « un peson de filer, li diz pesons sera porté par « devers les maistres du dit mestier, et se les diz « maistres veoient que li diz pesons soit gaisté de | « filer de la dite fileresse, perdra son salaire de oe « que y aura gaaienié. • (Ordonn. t. III, p. 517.) — Du Guesclin ayant fixé lui-môme sa rançon à une somme exorbitante, dit aux Anglois étonnés com-^ ment il pourroit la trouver : « Si le gaingneroient « ainçois à fiUer toutes les fiUeresses qui en France « sont, que ce que je demeurasse plus entre vos « mains. » (llist. de Bertr. du Guescl. par Sfénard, p. 303.) — [« N'a filleresse en France pour filley « labourer. Qui ne gaingnastainçois ma finance au • filler. » (Cuvelier, v. I3G44.) — On distinguoit « les fileresses de soye à grands fuseaux, et à petits « fuseaux. » (Table des Mestiers de Paris, us. de M' de Mesnieres, p. 13.)] Caquetieres, baveuses, menteresses, Estre deuissiez soagaeuses, fiUeresseê^ Sans abuser ne Martin, ne Colin. (R. CoUerye, p, i67,) Filat. [On lit dans, un traité sur les poissons (B N. lat. G838'): « Congrum Hassilienses nomi- « nant/l/a^ »] Filatiere. [1* Phylactère, amulette semblable aux peaux et parchemins que les Juifs s'attachaient au bras et au front, et sur lequel étaient écrits des passages de l'Ecriture: « Desous il out un filatire « Tout le meillor qu'il pot eslirc. » (Rou, dans Du C^nge, sous Phylacteria.) — 2^ Reliquaires: « Ne « filatires ne crucifis dorez. » (Garin, dans D. C. t. m, p. 291 ^)] Reiic^ues, et cors saints Qst moult tost avant traire ; Filatieres, et testes, et autres saintuaires : Ni lessa croix, ne chasse, ne gaUce. (lîoîi, p. 4i.J 30 [Ces reliquaires qu'on portait au cou donnèrent lieu a des ornements brodes : « Pour faire le sour- « tail de .xv. fillatieres qui sont armoiées aux armes < d*Espaingne et de Bourbon ou milieu (delà « coustepoinle) a une fillatiere ou son tymbre est « armoie de ses armes. » (Compte d'Eslienne de la Fontaine, 1352.)] File, s. f. Suite, rangée : .... Les hommes devant souloyent mener sans peioe La file de leurs ans ; depuis ils vont passant Leurs jours en mille ennuis, soudain en vieillissant. A. Jamiii, p. 9i4. On disoit de là, « combattre en /?/e, au temps de Frolssart, » pour signifier combattre sur un seul homme de hauteur. (Disc, de la Noue, p. 344.) Filé, s. m. 1* Ce qui a été filé : Tu puez filer chascun jour lin, ou laine. Et franchement vivre de ton filé, (Deêch. f. i02*.) 2° Filet de pécheur : On dit qu*eschaudez yave craint ; Poissons batu fuit le fillé^ Et cerf qui a esté empaint. Et chaz qui a le cul brûlé. (Dc9ch, f, ftti K) 3" Piège, au figuré : Leur pied mesme s'est venu prendre Au filé qu*ils ont voulu tendre. (C, Mturot, p, i94.) Fileçon, s. m. Petit fil. Froissart dit des jeos de son enfance : .... Plusieurs fois me sui emblés, Pour faire des muses en blés ; 1 FIL IHIIement, s. m. Action de liler. (Oudta.) [De m. ^fc^me au gloss. 7684.] Wller.r. [l* Tordre pour former un fii: • Bêle Matelot seul en cliambre^/ott; A chauler prcnt ■ ciiue d'amours li membroit. ■ [Itomiiticero, 72.) — 3~ Élirer: • Quicouques veul ealre buleres d'or et « <3'argeiit à filei- à Paris, estre le puel franche- ■ ment. • (Liv. des Met. 74.) — 3° Imiter le bruit d~ un rouet, en parlant des chats : • Beland ne filoit ' au rouet. Grommelant une litaaie. De longue et " ftsclieuse harmonie. • [Du Bellay, Vil, 40^.1 — *"* Devenir visqueux : • Que vent-on chaiens r — %^^'on i ventî Amis, un vin qui point ne file. • (Théâtre du M. A. de Paris, 1834, p. 166, xm* s.)] 5* Couler, dégoutter : « Lors regarde quelle pen- ■ soit moult fort, ....et ....il vit que les larmes luy ■ filerentdes yeux. ■ [Percef. I, f. 66'.) — « Quand ~ le i^ntil roy Perceforest eut entendu sa seur, et * Voit qu'elle piouroil si tendrement, il ne se peut " tenir qne les larmes ne luy flllassent des yeux. • C»*a. t.Il.f.IS-.l Tout leur hanxûs file el dégoûte. (G. Guiari, 381 •.) Expressions : l" • Fi/wdoux. ■ — • Si des mains je les pou- *■ vois appréhender, non certes, de leur si prande ** douceur, pourroyent-ils filler si doux qu'ils me '^ persuadassent de les laisser. • [Am. ressusc. 160 ) ï° > Apprendre h quelqu'un à ftller. • expression ^éed'uneaventureridtculeet fabuleuse de plusieurs ^evaliers anglois gui furent obligés de Hier comme ^es femmes: • Quand ung cbevalier rcquerroit £i • une dame chose qu'elle ne voulsisl octroyer, fut • par jeu ou de certain, elle repondoit en disant, • sire chevalier, déportez vous de celle requesle. « qu*on ne vousaj3;)réi0n£ à filer. • (Perceforest, I. IV, fol. 51".) Filei'tes, s. f. Veillées nommées fllnnderies, dans les C de fleurs estrangeres, n'y ayant fourni du mien ■ que le filet k les lier. ■ (Essais, III, 491.) 2' Terme d'architecture: • Filets doivent estre ■ faits, et accompagnés de pierre, pour cognoistre < que le mur est mitoyen ou à un seul. • (Coût. Gén. t.], p.iHl.) d'Extrémité du ligament membraneux qui est sous la langue. De là, on a dit : ■ N'avoir pas le ■ filet en la langue, • pour signifier parler beau- coup. (Bouchet, Serées, liv. I, p. 438.) On lit en ce même sens : • Dieu s^it si je fus muet, ou si feus > le filet. ' (Apol. pour Hérod. p. tt36.) 4' [Partie postérieure de l'échiné d'un animal : ■ Quand Toiu aurez tué rostre pourcel, prenez de »- FIL ' la char des costelettes. de l'endroit que l'on « appelle le filet. • [Ménagier, II, 5,)] 5° Petite quantité {l'un liquide qui s'écoule: • Bi- • vieres, héritages contigus aux chemina, courans, ■ et fillels d'eau. • (M. C. G. I, p. 381 *.) 6* Rangée: ■ Le jour d'une bataille, (le sergent " major) ne se doit jamais mettre à pied parmy les ■ capilanies, mais toujours aller, et venir parmy « les filets. . (Oianl. Cap. Fr. IV, p. 215) 7' • On appelle filets e.a Bresse, el dans le pais de • Bugey, les petits brochets qui sont immediate- • ment après la pose, qui est le poisson, à le ■ prendre dans sa naissance après le frai. • (Laur. Gloss. du Dr. fr.) 8' [Itels pour prendre oiseaux, poissons: • Prens, ■ fet la reine cel filet, si 1' lie fort h ton gairet. ■ (Marie de France, II, 72.)] Filette, 8. f. Espèce de vaisseau. Fileure, s. f. Action de filer. (Cotgrave.) Filiaclon, s. f. Filiation. [• Et à ce propos, est • encores escript es ystoires des Grieux, du bon « chevalier Themiscodes.... il fu tant pervers en sa • juenece que sou père le priva de tout droit dd • filiacion. • (Chr. de Pisan, Charles V, 1. 1, 11.)] Filiage, s. m. Qualité de fils. • Si tost qu'ilz • vindrcnt par devant le roy, ilz se misrent à < genoulA, et luy requièrent, l'ung par raison de ■ filiage, et les autres trois par raison de lignage, • qui leur voulsist donner ungdon. • (Perceforest, vol. Il, fol. i^î'.) Filler, s. m. 1* Petites pièces de bois sur les- quelles portent les chevrons, dans les charpentes. ■ Lorsqu'une muraille , parois , ou pignon, est • trouvée pour la moitié sur le fond de deux voi- ■ sins, l'un el l'autre partie pourra user de la dite • muraille commune et y enfoncer ses ordons « reliants, sommiers, /î/icri, plates, on cartouches, < jusqu'à la moitié, et plus, selon l'exigence, et ■ pesanteur de l'ouvrage. » (N. C. G. I, l*i69*.) 2° Filets: < Si aucunpesche en eaues, ou rivières ■ bannaux, sans le congé du seigneur, ou de son • fermier, il y a amende arbitraire, avec restitution • du poisson, pour chacune fois: et outre, s'il est • trouvé, ou prins en présent meffail, avec ses ■ filiers il y a confiscation de nasselles, filien, • cl harnoys, avec la dyte amende. > (C. G. 1,885.) Filière, s. f. 1* Cordeau long d'environ dix toises, avec lequel on relenoil l'oiseau qu'on vouloit instruire. • Après que vous l'aurez ainsi aduit, et > façonné, parquelqu'espace de temps, deux fois le • jour vous le pourrez lors lascher à tout la < filière mi'oa surnomma un lien le bien. • (Fouill. Faucon, f. 7*.) — 2° Rang, file de soldats: < 11 fend • les rangs, et filières des bataillons. > (Uerlin Cocaïe, II, p. 411.) — ■ Par les premières fiUieres, « iusqu'bprès les enseignes, estoient toutes armées • \ bault appareil. • (Rab. t. IV, p. 154.) FIL — 214 - nL 30 Filets : Tenderont las, rois, et fillieres Entre baies, buissons, et picres. (Froiss. poôs. p. 905 ■./ Nostre palais est la pantière, La glus, le rapeau, la litière. Le ré saillant, le feu, la vois, Ou toute la France, une fois Tous les ans, se prend au filet. (Rémy Bell, p. ii9,) Flliolage, Fllloliage, Fillolage, FlIIeu- ragc. [Ppeseut fallu un filleul parle parrain : • Fil- lieos, jevous ay raoult aime, Mais d'une chose ail fait grant laschelé. De fillolage ne vous ay point donné. » (Amiie et Amis, D. C. III, 294^) — Rabattant de 6000 livres de terres que le roy Ptiilil>pes avoit données en filleurage à mons. Philippes d'Alençon. » (Ch. de Ph. Vï, mai 1343.) — « Perros Plainchamps, fils baslart Oliviers Plain- champs, nous a fait exposer que en fiiiolage li furent donni^es pour Dieu plusieurs brebis. » (JJ. 78,24 mai 1350, ù Lagny-s.-Marne.) — • Baillons et cessons... ànoslre ameflllout etnevoul Robert, fil de nostre amé frère Robert duc de Burgoi- gne, pour cause de filloliage. » (Preuv. de THist. de Bourg. II, 122 ^ an. 1305.)] Fllioul. rPilleul, voir le précédent. Filial se disait à la viîle et filleul à la cour, du temps de Vaugelas: « Il n'a pas aperçu Jeannette mti filiale. » (Molière, Etourdi, t. IV, p. 7.)] Flllachere, Flllacherle. [Marchande de fil, sa profession, aux Ord. VII, 356, 358, an. 1390.] Fillage, s. m. Virginité, pucelage. « Peut-on « marier ma fortune à celle de Quartilla qui n'avoit « point mémoire de son fillage. » (Ess. de Mont, t. III, p. 551.) Fillastre. [1" Beau-fils : « Guenes respunt : « Rollanz, cisl miens /I//as/r^. • (Roland, v. 743.) — « DitHermensens, bien devroie desuer, Quant « mes fillastres m*a fait si atorner. » (Aubery, dans Du Gange, III, 293^) — « 2* Gendre: « Jehan du « Crot fillaslre ou gendre du suppliant. » (JJ. 171, p. 146, an. 1419.)] — On employoil aussi fillastre au féminin. (Voyez Poët. av. 1300, t. llï, p. 1012.) - « Ils usèrent du mot de /I//as/r^, pour nommer le • fils de nostre mary, ou femme qui estoit issue « d'autre mariage. » (Pasq. Rech. p. 731.) — Un ancien poëte, marquant l'opposition des caractères d*Anchises et d'iEnée, ajoute : .... Son fillastre Eneas, Quar certes ses flls n'est i pas ; Quar Eneas est doz, et plus,... Et Âncbiscs est plains d'envie. (Parton. de Bl. fol, S5^.J Fillaude, s. f. Fille. « Par ainsi, ces belles filles « gagnoient leurs mariages, qui plus qui moins, « qui bas, qui haut, qui grand, qui petit, selon les « beautez, qualitez, et tentations des fillandes, > (Brant. DamesGal. t. II, p. 214.) — « Ayant été « mariée fort jeune,.... son mary n'en faisant cas « que comme d'une petite fillaudey ne l'aymoit « comme ildevoii; mais elle se venant... à sentir • son coeur, en reconnoissant sa beauté le paya de « même monnoye, et luy fit un présent de belles « cornes, pour Tîntérest du passé. Dames Galantes, t. I, p. 20i.) (Brantôme, Les doulces oiUades,... Sur jeunnes fillades. {Chasse dTAtnaurSf p. 4P ^.J Fille, s. f.ll* Fille: « Granz est li dois kl sor « mei est vertiz ; Nen est merveille, n*ai mais filie « ne filz. » (S* Alexis, str. 93.) — « Sire je en sai « une, fille au roi de Hongrie. » (Berte, coupl. III*.)1 — 2* Bru, belle-fille. On a dit du duc d'Irlande, qui vouloit quitter sa femme : « Ne vouloit ouïr nulles « nouvelles de sa femme do loyal mariage : mais « ce duc... avoit une dame de mère.... laquelle < n'estoit pas de raccord de son flls; mais luy « blasmoit amèrement ses folies,.... et tenoît sa « fille, la duchesse, delez elle, et étoffoit sou estai « si avant, comme elle pou voit, et d'elle, et de ses « gens. " (Froissart, liv. III, p ^28.) — 3* Femme: « Bien souvent advient qu*une femme est amou- « reuse d*aucun éspécial amy de son mary, et « comme fille abandonnée de son honneur, le dit à « celuy qu*el1e aime. » (Olivier de la Marche, Gages de Bataille, fol. 30 ^) Expressions: 1* « Fille d'amour, i» fille de joie. (Oudin.) 2* « Filles d'honneur. » — • Le litre de dame « d'honneur étoit réservé pour la maison des dames « du plus haut degré; celles d'un rang ioferieus « n'avoient qu'une dame appellée dame de compar « gnie : les premières avoient seules des fiUe- « (fhanneurSy et une more des .filles, au lieu que « les autres n'avoient que des damoiselles, ou gen- < tifemmes, dont la vielle s*appelloit par son nom « de baptême. » (Honn. de la Cour, p. 75.) 3" [« Filles de vie, prostituées. » — « Nous avons « aujourdhuy condamné et condamnons Jehannette « La Huaude, Hacéde Haire filiez de vie > (1409. Prévôté.) — « Et les dites espingle donna « une fille de vie nommée Jehanete^ logée au bor- « deau d'Orléans... » (1412. Registre des causes d( la Prévôté d^Orléans ; L. C. de D.)] A* • J>rest fille de bonne mère, • il n'y avait per-- sonne. « Celle n*estoit pas fille de bonne mère qu m; « ne trouvoit quelque nouvelle façon pour mieu: « honnorer le festin. » (Strapar. 1. 1, p. 148.) 5* « Fille de père, • digne de son père. On a dii deM""d*Angoulesmev bâtardedeHenri H: « E1I# « chantoit bien, et jouoit bien du luth , et d'i < instrumens: bref elle estoit fille de père, en oeh « comme elle estoit en bonté; car elle est foi « bonne, et ne fait point de déplaisir & personne. (Brantôme, Dames Illustres, p. 340.) ù" « Fille aînée, » terme dont le roi se sert parlant de rUnivei*sité de Paris, par confusion av^^c? ame;^. Le roi, dans ses lettres de 1373, qualifia l'Université d'Angers « nostre amée fille » (Ord. V, p. 629), et parlant de TUnivcrsité de Paris, il 8*06/ servi clés même mots « amée fille, • dans un titre de 1513, rapporté dans TAnc. Coût, de Noitn. 16S*. 1" « Fille de Naples. » Le pape Clémeiit appelle Jeanne, reine de Naples, « ma fille de Naples. • (Froissart, liv. II, p. 55.) FIL - 216 - nL sens actuel dans le Mén. de Reims, § CO : « Si « manda le roi Plielippe'son filleul. »»] ■Dans les lournois, il élail le corrélatif de • par- « rain, confident, •» du conseiller assistant le com- battant en champ clos. Le parrain faisait observer exactement les lois de ces combats, mettoit son filleul dans le champ clos pour combattre, ne le perdûit point de vue pendant toute Taction, le fai> soit sortir de la lice et raccompa{!;noit lorsque le combat étoit terminé. Quand Fusage des duels se fut introduit dans la suite, filleul fut transporté à celui qui soulenoit le duel, et parrain à celui qui d'abord, appelé comme témoin, devint le second pour combattre. Filleus, 8. m. Terme d'amitié. [FilloU dans Rabelais, lll, 12.] — Un hommed'unâge consommé, parlant à un jeune prince fils de son roy, rappelle filleus. (Floire et Blancheflor, f.. i95 ^) Filloleures, s. f. p. Subtilités. On a dit : « Filloleures de paroles, et prétextes exquis. » (Rouillard, Hist. de Melun, p. 251.) Filoirc, s. f. Rouet à filer. (Cotgr. et Oudin.) Filole, s. /*. Filleule. [Voir Fiuort.] « Je l'avoie « acatée de mes deniers, si l'avoie levée, et bauli- « ^é, et fait ma filole. » (ms. 7989 % f. 73 '.) Filon. [On lit dans le livre de M. Fr. Michel sur V Argot : «Il existe un arrêt du parlement, en date « du 16 août 1623, dans lequel les voleurs sont « qualifiés d'hommes hardis se disant filous. • — Mais le filou était plutôt une chanson, un air de musique, appelé, comme le guéridon, du nom de son auteur : « Belles Oreilles et Poltroncsque ayant « dit ù Joly Barby qui vient de chanter une chan- « son : Tu n'en sçay pas davantage ? Celui-ci « repond : « Si fay, mais c'est un second guéridon « et un autre /î/021. ^ (LeCarabinageetlaMatoiserie soldatesque, p. 76.)] (Filou a dû être à Torigine le voleur qui file (suit), le pigeon, comme l'agent de police le file lui-même.) FUourdy, s. m. Composé de fil et otirdy. On s*en sert pour « faire peur aux enfans. » « Le com- « mun peuple dit, \e filourdy est derrière luy, qui « s*entend de la chemise. » (Oudin.) Filoutage, s. m. Filouterie, tromperie. On a dit du cardinal Mazarin qu*il « porta le fioutage « dans le ministère, ce qui ifcst jamais arrivé qu*à « lui ; et le filoutage faisoit que le ministère, même < heureux, et absolu ne lui scioii pas bien, et que « le mépris s*y glissa, qui est la maladie la plus « dangereuse d'un Etat, et dont la contagion se « répand le plus aisément, et le pluspromptement < du chef dans les membres. » (Mém. du cardinal de Retz, liv. IF, p. 97.) Fils, s. m. Fils*. Gendre". Terme d'amitié^ Jeune garçon °. Serviteur^. Faon*". *[« Par num d'ocire i métrai un mien plx. » (Roland, v. 149.)] Il avoit un vallet à fill Qui maint denier mist à essil ; Tant comme il fii en sa joenece, De sa valor, de sa largece, Palloit-on, jusqu'en Beauvoisin. [F, S. G. p. 80 *.] Enfans, ficulx, niepces, et nepveux Qui succéderont après eulx. (E. Desch. f. 477 ^.J Dedalus qu'ainsi veut ouvrer Le senefie, Et ses fieus qi, par se folie, Fu tous ars, par trop haut voler. [Vat. i490, f. AS •./ "Je suis tes pères, t*ez mon fils y Qi ma fiUe presis, et as. (Brut, f. 54 *.J Fait son fil entendre, et croire Que tout lui a dit chose votre. Pour son bien. (E. Desch. f. 5iS ^.} Louis XI dit dans une de ses lettres, de M' de Beaujeu, mari de sa sœur : « Mon fils de Beanjeu. » (Brant. Cap. fr. 1. 1, p. 48.) — « Là estoit Jehans de « Cantebrujre, fils du comte» duquel le roy de Por- < tugal avoit grande joye, et disoit au comte, veez «> cy mon fils, car il aura ma fille. » (Froiss. liv. II, p. 148.) — Le roi Charles VI ap|)elle toujours le roi d^Angieterre son fils, par le traité où il lui donne sa tille en mariage. (Afonstr. I, p. t243.) ^Le roi Charles YI dit du duc d Orléans, son neveu : « Notre dit fils d'Orléans. » (Honstrelet, I, fol. 198 ^.) — Le duc de Bourgogne, parlant au roi Charles \l du duc d'Aquitaine dauphin, lui dit : « Vostre fils, et le mien. » (Monslr. vol. I, fol. 186'), et le duc d*Aquitaine, parlantdu duc de Bourgogne, dit : a Noire très cher, et très aymé père le duc de « Bourgogne. » (Monstr. 1, p. 190 '.) — Henri lïl,^ parlant au duc d*Angouléme son neveu, jui dît :^ « Mon fils. ^ (Ném. dAngoul. p. 11.) ° [« Lequel sergent avoit pris et arresté un jeun< « filz de raage de dix huit ans. » (JJ. 165, page 229 _ an. 1411.)] '[«A esté ordonné que Colau Bertould, palfre — « mer de l'église prendera ung josne filz honest^ « et propice, pourle aidier à aBiller les chevaulx. «-«' (Cart. de Corbie, an. i510.)] Adonc il vid autour de ses cbarroys,... FUies, et filz, en la fleur de jeunesse. (C. Marot, i.) ^ « Soubdainement devoroient chevrols, ettantosi « se prindrenl à mugir, : et iantost leur fut « advis que chascune mère acourust à son fils, et <• leur fut advis que chacun chevrot alaiclast « mère. » (Percef. 1, f. 130 *».) Expressions : i*" • Filium pâtre, > « Dieu le père, et le fils. » Par la foy que je dois au saint filium pâtre. (Rou,p. 57./ 2° « Fils de bas, bâtard. • [« Bauderon de la a Viesville, fils de bas de feu le seigneur de la « Viesville. » (JJ. 156, p. 19, an. 1400.)] 2'' bis. [« Filz de lice » a le même sens, au reg. JJ. 84, p. 181, an. 1354.] 3*[« Guillaume Glaçon disl au suppliant : tues « un très mauvais filz, qui vault autant selon la « coustume du païs, tu es un très mauvais fUz de « putain. » (JJ. 176, p. 265, an. 1442.|] 4*' « Fils d'humilité ^ ei * fils ae largesse, * c'est-à-dire une personne polie, une personne libé- rale : « Le bon roy qui estoit fils d'humilité. » (Hist. du chev Bayard, p. 17.) — • Sire, diarentils. U . 1 / u FIN - 218 - FIN 6* « Fine frayeur, • grande frayeur. (Palhelin, i Testam. p. 119.) 70 « Fine froidure, » grand froid. (Arr. Amer, page 385.) 8* « Dès le fin matin, » de grand matin. (L'Amant rendu Cordelier, p. 527 ; Mém. de Sully, 111, p. 111.) 9® « Par fine paour, » par grande peur. (Chron. S. Den. 1. 1, p. 252 ^.) 10" « Par fine raison, » avec raison. ns ne sont nul liu aresté. Jusqu'où piffnon devant lia sale : Chascun valiez encontre avale As destriers, par fine raison, (Fabl, S. G. f. 86 *,) 10* bis, [« Par fine destrece convint Tempereor « Henri.... que il laissasl la voied'aler à Andre- « nople » (Villehard. § 480), c'est-à-dire par pure détresse.] 11^ « A /în souhait, » tout à souhait. (Villon, 75.) 12* « Fi7i bord. » Façon de parler encore en usage parmi le peuple. « Nous en avons (du mot « fin) fait un adverbe, comme quand Philippe de m Commines dit que quelques seigneurs dont il « parle estoient nu fin bord de la rivière de Seine. • (Pasq. Rech. p. 756.) — [« Au long de la rivière et « sur le fin bort. » (Comm. 1, 9.)] 13* « Au fin cuer, » au milieu, au centre. (Joinv. p. 10.) On lit « au fin coeur de Thyver, » au milieu de rhiver, aux Ess. de Mont. II, p. 265. 14^ « En fin fons, » l'endroit le plus retiré, le plus profond. Arbilraige, paix, ne acors Ne se doivent faire dehors, Mais en fin fous de la taverne. (Dt*8ch. f, 407*,) « Il s*en alla au fin fond de TEspagne. > (Ess. de Montaigne, t. li, p. 734.) 15* « Fi7i8 fous, » grand fou. (Dial. de Tahur. 46 **.) 16'' « Fin piemier, » tout le premier ; il se dit encore dans le populaire. (Vig. de Ch. VII, 1, 189.) 17* « Tout fin seul, » absolument seul. (Ess. ae Mont. t. m, p. 491.) [De même aux Troqueurs de la Fontaine: « toute /ineseulelte. >] 18* « De fin en fin. ■ Quens de Henaut ne s*i faingni, Et le conte de Joeingni, Qnens de Forez, et le Daufin : Celz i furent de fin en fin. (MS. 681 S, f. 80 «.; 19* • Fin à dorer comme une dague de plomb, » disposé à s*emparer de Tor d*aulrui, comme une méchante dague de plomb à prendre la dorure. (Rabelais, t. II, p. 155.) 20** « Au grand fin jamais. » Le peuple s'en sert encore pour donner plus de force au mot jamais. (Rabelais, t. lll, p. 60.) 21* • Tout fin prest de fmer, » prêt de mourir. Amours, vueillez moy conforter ; Reffardez mon cueur qui se pasme, Oui est tout fin prest ae finer. (A. Chart, p. 79i./ 22* « A fin, dit-on, fin et demi. > (Mém. de Mont- luc, 1. 1, p. 150.) 23* « Fin contre fin n'est pas bon à faire dou- « bleure, • c'est-à-dire deux rusés ou malicieux ne s'accordent pas. (Oud. Cur. fr.) 24* < Fines gens y auront passé. » — < Il n*y aura « plus que le nid, les petits s'en seront allez ; fines. « gens y ont passé. » (Contes d*Eulrap. p. 164.) 25* [Froissarl, parlant des Blancs Caperons de Gand, dit que personne ne se coiffoit du blanc cba- peron « se il n'estoit tout fin hors mauvais. » (Froiss. II, 424.)] 2. Fin, s. f. [1* Extrémité où une chose n'est plus dans l'espace ou la durée : « La /In de r siècle « qui nous est en présent. » (Roland, v. 1435J — « Ferai la fin de mes chansons oïr. » (Couci, XX.)1 2* [Mort: « Aide est à sa fin alée. » (Roland, V. 3723.) — • Saint Thomas, qui encore ert seaoz, « Eatendeit iluecmorte/lndesesanz » (Thomas de Canlorbery, 145.)] 2* bis. Frontières a*un pays : » FinSj et mectes de « dehors le royaume. » (Ord. t. III, p. 628.) 3° District, territoire (comparez le latin fines) : [« Item qu'il puissent planter vignes et ediffier en < toute la fin de Grancey. » (JJ. 161, p. 69, an. 1318.)] Diamans uns Qui sont trouvez aux estrangeres fins. Lm Harg. de U Marg. fol. 195. 4* [Décision, conclusion : « Lors se porta fins de ^ « parlemens et certains arrest... que. » (Froissarl, ^ t. II, p. 384.)] 5* [Fin peut être aussi considéré comme le verbal ^ de finer, terminer un litige, s acquitter d'une dette; ^ de là l'anglais fine, amende pécuniaire, le mol finance et les dérivations suivantes: I. Condition pour la rançon d'un prisonnier: « J*ai fait vostre^9 « fin : il vous faut paier en deniers tous appareil- -^ « liés cent mille francs. » (Froissarl, XII, 171.) — ^ II. Richesse, moyen de payer rançon : « Il devint si ^ « riches que on disoit que il avoil bien le/Ind « .Lx". escus. » (Id. V, 226.| — 111. Dépense â*argeni ou de peine : « Il faut, quelle fin que ce soit que i^ « soient conforté. » (Id. IV, 268.)] — IV. Cautio prêtée : « Si aucun possédant iiefs , ou alloe « s*absente de notre dit pays par trois ans entiers, « sans en avoir certaine nouvelle qu'il soit vivan « le plus prochain hoir d* icelluy les poufra sem- « blablement appréhender et relever, baillant /In e « caution, sans estre suject de faire apparoir desom. • absence. » (N. C. G. Il, 124'.) Expressions : 1* « Fin faire à la justice. » Terminer une affaire Rar les voies de la justice, par un jugement. (Lois orm. art. V.) 1* bis. « Fin faite, » caution donnée (Voir fin faire). « Il purra clamer son ticle par réversion, « ou parmy fin faite en nostre court que suppose « reversion, par defaute de engendrure» tout foit « ele principale ù luy ; et si le pleyntyfe ne defaoe « la fin, si cherra Taccion, si le pleyntyfe ne ^ « ascun fée taire par ascune forme de oon ; la fin « purra home defeire en plusieurs manières. » (Britt. loisd'Angl. f. 216\) 2* « Par simples fins. • — < Les jurours neque^ « dent sou ni punissables tauntsolement/Mir «fm- «p/es/lH3. »(ld. f. 245K) FIN -a « tant faire que la vie vous soit sauvée : J'ay fait ■ vottre /in; il vous faut payer, avant que vous « issiez bors de céans, en oeniers tous comptaos, • cent mille francs. ■ (Froiss. liv. UI, p. 198.) 24° • Ne savoir quelle fin faire, ■ ne savoir quelle caresse faire à quelqu'un. (Percef. I. f. 101.) 25* ■ La (in couronne et emttellit l'oeuvre. ■ (Le Jouvencel, f. 37''.) 26* • En la fin l'on connoit l'ouvrier. * Nous disons aujourd'hui à l'œuvre on connoil l'ouvrier. (Percer. VI, f. 33*.) 27° ■ De telle vie, telle fin. • [Pasq. Rech. 751 .) 28* • La bonne vie attrait la bonne fin. • (Hist. de Boucic. III, p. 334.) 29° ■ De mauvaise vie, mauvaise fia. > (Nuits de SIrap. l. Il, p. 286.) 30° • La fin du inonde approclie, les bestes parlent • latin. > (Oudin.) Flnable. [DéHnitif : • Ce fu toule la finable ■ response que li messagier dou prince en peurent ■ avoir. . (Froiss. VII, 238.)] Finablement, adv. Finalement, enfin. [Voir Froissart, Kervyn, !I, 62,206.] Nous lisons, des ■ reprises d héritages, on maisons à tiltrede proxi- ■ milé, frareuseté,et escleche > : ■ Sien dedans les ■ dils sept jours, et sept nuits, le dit acbeteur ne • vient recognoistre, ou soy opposer à la dile re- • prinse, le requérant doit estre mis fluamment à € f'beritage, el maison par luy demandée, et re- ■ quise. > (Coût, de Lille, C. G. 1. 1, p. 769.) — < I) « veut en vous engendrer une foy vive, pour fina- ■ blement par icelle faire de votre maladie santé. • (L'Am. ressusc. p. 531.) Flnage, s. m. Etendue d'une juridiction, d'une paroisse. • La bannie ou finage de Len^res, ce sont ■ les bornes, et le territoire d'une justice, et on les c nomme aussi ban. > (Ord. 111, p. 658.) — [■ Au ■ rcgarleten tant que louche leterroueret^nâti^e • du royaume de France, il y creut competemment ■ de blez. > (J. de Troyes, Chron. 1460.) — ■ Neuf • arpens de prez... en la chastellenie de Cbasleau- ■ regnart, ou finaige que l'en dit Plénoise. ■ (1403. Aveu de Douchy, duchéd'Orléans.)] Fioalson , ». f. Composition , transaction. ■ Quant argent faut, finaison nulle, • la composi- tion est nulle, quand l'argent manque; «Si le vassal ■ ayant été saisi, compose avec son seigneur du • rachat, et profiît de fief qu'il peut devoir, et pour ■ iceluy payer, luy est donné terme, dedans lequel • il n'ait payé, peut le dit seigneur jouyr du dit ■ flef, ainsi qu'il faisoil auparavant, et iceluy saisir • ile nouvel, si saisi n'a esté, qui est ce qu on dit ■ communément* quant aident faut, finaison • nulle. ■ [Coul. du Grand Perche, dans le Coût. Gén. 1. II, p. 175.) Final, adj. Dernier. [■ Cbascune ars a une finet • chose qui adresce ses œuvres. > (Brunet. Lai. Trésor, p. 257.)] Fort digne d'eatre pape, Pour son flnai degré. {J. Uclin. p. t&l.) *- FIN Finalité, «. f. Fin. • Si le prinoipil debteur est ■ adjournë, à cerUia jour, par devant an juge de ■ Bourbonnois, pour veoir vider les mains de soi ■ debteur, et au jour assigné y a défaut contre le ■ debteur principal, le défaut emporte finalité , tk • gain de cause, en faisant apparoir de m debtegar ■ obligation, condemnalion, ou cedule recogneue, « ou prouvée. • (Coul. de Bourbon, C. G. II, 377.) Finance. [1* Fin: ■ Poi après prist par mort • ^nance Jehanne. > (G.Guiart, v.21487.)]— -Tant ■ travailla le gentil roy Gallafer qu'il vit son chaa- ■ tel eslevé hors de terre, si en fut joyeulx à mer- ' veilles, car mouli luy pleut, et si lui dirent les ■ maistres que le demeurant esloit legier à accom- • plir, mais qu'il fist finance de la couverture. ■ (Percef. vol. VI, fol. 93.) 2* [Action de finer, de payer, de rançonner : « Si ■ manda a che receveur de Paris que il fesist la ■ fifiance de cent mille francs. • (Froiss. IS, 463.) — Mettre k finance (lil, 59), à courtois finance (id. 130), à finance raisonnable (id. 465), signifient, dans Froissart, mettre à rançon.] — De même dans J. des Ursins, fol. 13: ■ Prenoient prisonniers, ran- • çonnoient, ou meltoientà jfnatiM. • 3* [Somme convenue pour un règlement de compte: • Il lui avoit signidéqueitvoulsistdemoti- • rer de la rédemption el finance faite. - (Froiss. XVI, 37.)— De lù faire finance, faire les fonds: • EL fist finance ailleui-s parmi l'aide de ses bonnes • villes de Picardie. • (Froiss. IX. 464.) — * H fit • finance de 300 hommes d'armes. > (Journal d'an bourgeois de Paris, sous Charles VI et VII.) — • Convient qu'il fasse finance de chevaux sel(m I son estât. • (Les Quinze Joyes du Mariage, p. 123.) 4° [Ressources pécuniaires: ■ Quant finance ta ■ revenue, on en fisl paiement â Bruges. ■ (Froisa. t. !I, p. 187.)] 5° [Valeur : • Les sommiers le cardinal d'Amiens ■ ens esquels il avoit grant finance de vaissel d' (An. 1494. Delavigne, Voyage de Naples de Charles VIII, p. 119.) Financière, 5. f. Trésorière ; .... Cil qiii prie doit scavDÎr Îue, UDt plus est In chose chiere. But doll plus cooBter à ravoir : L». valeur t met la renchiere. Et dame qui est financière De tous les biens de mon pourpria, Ne vault.«lle qu'on la requière. Et qu'on l'acheté &. plus tiaut pria. (A. Chart. p. 7St.J Fine, s. Argent, finance. • 11 appartient au ■ voyer, que nulles saillies ne soient faites à Paris, • separ lui non; et quant li voyer en a fitte, le ■ prevost de Paris en a la moitié par la main da ■ voyer. > ^russel, sur les Fiefs, p. 743.) Fine, part. Participe de /Sn«r, trouver. • Lee ■ ealtiDS, on héritiers d'une femme finée boritiera • d'aucunes maisons, ou béritages tenus dndit FIN - i «scfaevinage, en eux portans beritiera, sont tenus ^e relever, de droicturer les dictes maisons, et lieritages. • [Coût. Géa. t. II. p. 92û.) 3^aelz. [Exilé : > Senz estre du tout des bers et TTises de leurs voitures, blez, vins. > (brd. t. V!, ■ jineûdu pais, ils ne pourroient supporter les « frises de leurs ^ I» _ 79, an. la?-!.)] ■i. Fioemeat. [1° Fin du monde: • Jor del ■ Jlnement, > dans la Ctiron. des ducs de Normaa- ai«.J — a-Mort: Pour bien refpier, et vivre justement, Priocesoe doit recongaoîstre commeiit Elle n'a heos qu'autre n'ayt en nature, Et que Dieu seul lui doone prélsture Sor ses lubjecta, et plain gouvernement : lïont craigue, et ayme. et serve lofaulment Cil qui la peut bouter 6 finemenl. ,'J. Marot, p. 183.) â. Fioemeat, adv. 1° Sincèrement: Si finemenl voa ai m'amor donée, Cu^ele niert jà à nul jor desseurée. {P. aa. 1300, IV.} 2* Finalement: Car ûnement boni serons, Se ta victoire n'en avons. (Vie» det SS. ch. LX.) X^lDer, V. Finir, terminer, achever, venir à **<»at". Mourir'. Régler des comptes*^. Financer, ï'ayer". Trouver, obtenir'. [• Et ne finerent de errer, si furent venus à ■ Croy. » [Froiss. t. XIV, p. 150.) — ■ Celtuy qui ce * acbeveraaura authorile de parler à la pucelle " dont nul autre ne pourra ^ner. • (Perceforest.j — ^ Avoit voulu avoir, par c^ devant, une jeune fille '^^ en mariage, outre le gre, et la volonté du père ^ de la fille : pour ce qu'il n'en peut fiiier, par la ^ résistance que le père y bailla. • (Malb. de Coucy, %ist. de Charles Vil, p. 695.) — ■ Le temps que le • monde /Inei'a. • (Dial. de Tabureau, p. 128''.) — On lit du duc de Bourgogne, qui demandoit à être reçu dans Paris: • Il ne peut pas ^ner au conseil < da roy, o'aux Parisiens d'enlrer en puissance de • la ville de Paris. • (Honslr. vol, I, p. 233*.) L'Egjptien remplf de dueil, et de ire. Pour abréger, ne BceuL quasi que dire, FoTB qall aisoit, pour ce propos finer. Qu'on ne l'avoit jamais sceu atSner. (Faifeu, p. 86.} "f« Easi /!fW chils rois dEnglelerre. » (Froiss. II, 86.)]— - Ftner piteusement ses jours. » (Arr. Amor. p. 207.) ~ • Se saisit de ce comle, et luy fit ■ /In«r ses jours en prison. • (Apol. d'Hérod. 379.) De chevaliers cent, ou plus, ; finirent. {}. Marot, 1904.) *' ■ Si le prevost ne voleit venir au dit conte, que • li prodhomme de la ville de la ditle recepte, et de • ladite mise puechenl conter, et bailler, et finer • sus le dit prevost, au profit de la ville. > (Ord. t. n, p. 343.) ^ [• Or vous dirai comment li prisonnier qui ■ avoient esté rançonné et reçeu sur leurs fois, « Anerent et paiercol. • (Froiss. t. VII, p. !40.)] — « Lui dist qu'il ne le laisseroil point aller jusqu'à ■ ce qu'il eust fine à lui, et force lui fut finer au € chevalier à cinq cens livres. • (Joinv. p. 20.) — ■ Parquoy il a convenu que plusieurs aient fine, • at composé es diverses sommes, pour la doabte i - FIN ■ de vexations, et des despens. • (Ord. III, p. 30.) — • Finer d'un sol. • (Clém. Marot, p. 154.) ' [• Il n'en (un médecin) peurent finer que trois ■ jours aprez. > (iJ. 138, p. 192, an. 1390.) — ■ Et ■ ne poeil Loois de Bavière finer que li papes • envoiast à Rome un cardinal en légation. • [Froiss. II, 345.) — • Son pareil ne peust on mye finer au . royaulme de France. • (Saintré. p. 646.) — • Re- ■ querez le conseil, la force, l'ayde de Dieu , si ne < pourez mal finer. • Id. p. 166.) Expressions: 1° • Finer de quelqu'un , do quelque chose, ■ trouver. • Si vous mandons, coramectons , et à • chacun de vous enjoignons estroictement que, • ou cas ou vous pourrez finer d'aucuns maislres, • ou maistres particuliers pour tenir lamonnoye. ■ (Ord. t. m, p. 503.) — • On finoit bien de cbevaulx ■ sans chevaliers. • (Percef. I, fol. 135*.) — • Lui • commanda que les deux meilleurs chevaux , et - mieulx ensellez, dont il pourroit finer, il lui fisl < amener à certaine place qu'il lui ordonna, • (Hist. deB, Du Guesclin, par Hén. p. 09.) — « Et • /îneron( bien,se il voellenl, de huit ou de dis • mille armeures de fier, • (Froiss. Il, 353,)] Je ne açay ou pourcay finer De nostre curé, à ceste beure : AUer me fault où il demeure. (Palh. Teat. p, 134.f 2* « Finer aux trehux, • avoir de quoi fournir à la dépense. (Joinvitle, p. H3.) 3" ■ Finer ii son adversaire, ■ s'accorder. (Gloss. sur les Coutumes de Beauvoisis.) Finerot, adj. Limitrophe. • Chemin ftnerot, » chemin de séparation ; < chemin voisinai, ° dans quelques coutumes: • Au duché de Bourgogne, il < ya sentier commun, chemin finerot, et grand • chemin : le sentier contient un pas et demy de < large, qui revient à quatre pieas et demy : le ■ chemin /inerol contient six pas de lai^e revenant ■ à dix huit pieds: le grand chemin contient dix > pas de large revenant a trente pieds. > (Coût. Gén. 1. 1, p. 860.) Finesse, s. f. [I» Tour méchanl et malin: < Jouer une ^nesse. • (JJ. 181, p. 172, an. 1451.) — > Leur administrer basions ou armeures detîensa- • blés pour faire leurs /inesses. ■ (JJ. 184, p. 239, an. 1451 .) — 2° Courtoisie : ■ Et à qui que feisse • finesse, il ne m'aymoit que pour le mien. • (Villon, Regrets de la Belle Heaulmière.) Voy. dans le P. Bouhours [Rem. sur la lang. p. 42) le temps oii l'on commen(;a il en faire usage. — > Finesse est une • parolte moiloyeniie entre la prudence, et la . tromperie. • (Pasq. Recb. liv. vlll, p. 756.) FlQet, adj. Diminutif de fin. (Oudin.) Fioeté. [Sincérité, aux Enfants Haymon, v. 857.] Finette, s. f. EtofTe de laine. (Oudin.) Plnlcion. Fin ; La Tôt tsult, l'église périt, Approuchant la finiaon Dt monde. {E. DeMhatnp», fol. 446 '■} FIR — 222 - FIS Finissement. Fin : Il est un Dieu, et sans commencement ; Qui tout temps est, fut, sera, et ne fine, Et qui jamais n'ara finissement, (J)esch. fol. i20«.) Flnité, S. A ïnnnité: Miracles une finité. [MS. 1218, fol. 204 «« J Finlteur. (Cotgrave.) Finltivet. [Déflnilif: « Avant que parlement « rendesist sentence finitivet. » (Froiss. XV, 235.)] Finito, s. indécl. Arrêté final d'un compte; c'est un terme de pratique. (Glossaire de THistoire de Paris.) Flnlz que, conjonct. Jusqu'à ce que : Âmerider U convient Finiz qu'il isse de cage, (MS. 76io, II, fol. i4i Kj Finoterle, s. f. Finesse méprisable. « Le car- « dinal Azolin.... avoil remarqué, dans ses mémoi- « res (de Chigi), de certaines finoteries qui n'avoient « pas de rapport à la candeur dont il faisoit pro- « fession. » (Mém. du card. de Retz, p. 373.) Flnte, s. f. Foi. « Par ma finte ou en bonne « flnte, » par ma foi, en bonne foi. Serment dont usoient ceux qui n'osoient jurer expressément par ma foi. « Jamais ces gens, qui font tant la petite « boucbe, ne furent qu'hypocrites, ils jurent par « ma finte ; ils n'osent proférer le mauvais, ils ne « scavent dire les choses par leur nom. ^ (Moyen de Parven. p. 120.) Fiole, s. f. Petite bouteille. [On lit dans Join- ville, §445: « Frères Yves vit une femme vieille qui traversoit parmi la rue et portoit en sa main destreune escuellée pleine de feu, et en la senes- tre une phiole pleinne d'yaue. » — « Me donna Godefrois a le chiere hardie, Dedens une fiole, par grande signourrie. Du sanc nostre Signour, une grande partie. » (Baud. de Seb. VI, 145.)] — Il veit amont, au meiliieu de la sale, la geôle de fer pleine de ampoules de voires, et de plusieurs maléfices qui destourboient à veoir le chastel par enchantements : alors il haulce la lance, et fiert parmy la geôle tant fort qu'il la rompit, et les feoles, et les sorceries qui y esloient. » (Perce- forest, III, f. 28'.) — On disoit dans un sens figuré : Pucelle savourant tous bieiis, toute gentillesse, toute honneur; fiolle sourdant de toute doulceur, et ouverture pour tous cueurs de gentilz-hommes amoitir, et arrouser de toutes grâces, et de toutes vertus dont cueur de gentilhomme doit estre remply, et aorné. » (Percef. VI, f. 86".) Floret, s. m. Terme de danse. (Tahur. p. 50.) Flquatelle, s. f. Partie honteuse de la femme. (Cotgrave et Oudin.) Flrllmouse, s. /*. Frimousse, mot factice. (Oud.) Firmament, [l*" Ciel: « Mais par celui quiflstle « firmament, Se mais i truis le mancel souduiant, « De mort novele l'asseur à mon brant. » (Raoul de Cambrai, 29.) — 2* Appui : • (Saint-Pierre) est li « fermement de la pierre de Sainte Eglise. » (Bru- netto Latini, Trésor, p. 72.)] Firme, adj Stable. (Cotgr. et Oudin.) Flroner. [Fureter, dans D. Bouquet, VI, 152: « Li traiteur s*en aloient cherchant et firanant à • chascun pour esmouvoir les cuers de ses barons « contre lui. »] Flrté. [Fierté : « C'est une beste de tel nobîlité, « sor tôles autres velt avoir la fif*té. » (Agolant, V. 303.)] Fiscal, adj. Il se dit au palais de tout ce qui concerne l'intérêt do roy, d'un seigneur particulier ou du public. « Advocat fiscal » signifloit autrefois « advocat général. » (Juv. des Urs., Histoire de Charles VI, p. 177.) — On disoit aussi « procureur « fiscal, • dans le même sens. (N. C. 6. Il, p. 1234.) Aujourd'hui, ces deux expressions ne s'employent plus qu'en parlant des avocats ou procureurs qui veillent aux intérêts des seigneurs dans leurs justices particulières. Fiscalité verte. Expression burlesque. (Du Tiliot, de la Fesle des fous, p. 125.) Flscau. s. m. Espèce de jeu. (Songe du Verdier, liv. I, p. 222.) Fiscelle, s. f. Ficelle. (Oudin.) Fiscellé, adj. Ficelé. (Cotgrave.) Flscellette, s. f. Diminutif de ficelle. (Cotgr.) Flslcien, s. m. Médecin. Fîsicieîi, n'apolicaire, Ne me pevent douer santé. (MS. 7218, f. 832 *.) Sergens d'armes, la fruiterie, Huissiers de sale, les fourriers, Les requestes, les fauconniers, Les veneurs, les fusiciens, Huissiers d'armes, cirurgiens, Chappelains, et clercs de la cappelle Et sert de l'eau, tout m'appeUe. (Desch, f, 378 •»./ Sachiez, se seu ne Tavez, Du félon mal que vos avez Est la vierge fuisicienne, (S^ Léoc, f, 33 ^,J On lit d'Anne qui se trouva à la présentation d Jésus-Christ au Temple : Veuve estoit, et moult ancienne Des âmes fu fisicienne. (HisL des III Maries, 95.) Fisinlers. [On lit au reg. JJ. 196, p. 186, an» 1470: • Fisiniers ou maistres de fer. »] Fislque, s. f. Médecine. Li rois li vilains apela ; Mestre, fet il, entendez ça, Je ferai ma fille venir. Car grant mestier a de garir : Li vilains 11 cria merci. Sire, pcr Dieu qui ne menti. Si m*ait Diex, je vous di bien De fisique ne sai-je rien : Onques de fisique no soi. (MS, 7218, f, 140;} Li preudomme, li ancien Ont leens un fusicien 8ui tant parest de franche orine, 'est Diex qui fisique set toute. Qui moult aime la gent, sans doute, Qui repèrent chiés abstinance ; Quar moult en ist bêle semance. (MS. 7218, f. 313 *J [On lit au reg. JJ. 173, p. 244, an. 1425 : • La « suppliante fist icelle femme cx)acbier envers el FIS -2S ■ luiboutaundesesdoisenla fi$iqueAesA nature; ■ «t Lors dist la dite femme dudit Perrenet qu'elle * louchoil où elle avolt mal. •] Ftsme, s. f. Feinte, frime. . . . .Tontportott patiemment, Sans en laira aembumt, ne firme. (Amant Cord. 554.) Flsonomle, s. f. 1* Physionomie : > Renart est ■^ une beste de petite estalure, et a le poil roux, et ^^ a la queue longue, et moussue, et a mauvaise ^ Asonomie; car il a le visaige gresle, et agu, et "^kles yeux enfossés, et prochains, et les oreilles •« petites, droites, et agues. > (Modus, fol. i)3*.) — C9* Signalement: ■ Icelles jeunes femmes mons- « trerent auzdiz sergens enseignes de la flsonomie « et estât dudit Ëstienne, afin qu'ilz le cognussent - mieulx. - IJJ. 135, p. 174, an. 1389.)] Flsonomiste, s. m. Physionomiste. On lit au sujet de la retraite de Chartes Avant que - se réduire, il avoit près de sa personne ce grand « tiypochra liste, et auatomiste, voire fisonomisle, ■ André Yesalius, médecin flamand très fameux. « natif de Bruxelles qui s'advanga de luy dire « souvent qu'il n'avoit plus guère ù vivre. > (Brant. Cap. Estr. 1. 1, p. 38.) Flssaigne, 4. f. Moquerie, tour, niche. (Oudin.) Flssaye, s. f. Espèce de danse dissolue. • La < volte, la courante, la fissaye que les sorciers ont • ameuez d'Italie en France, outre les mouvemens > insolens, et impudiques, ont cela de malheur • qu'une infinité d'homicides, et avorteinens en • advienneni, faisans mourir, et tuans ceux qui ne • sont point en vie. • (Bouch. Serées. !, p. 136,) — « Pensez qu'il n'y avoit , iiy flsçaigne [que les . chambrières, et esclaves mores dansent les di- • manches d Malthe, en pleine place, devant le > monde) ny sarabande qui en approchast. • (Brant. Dames Gall. 1. 1, p. 392.) FIssele, s. f. Ces vers, Jcbao Durpain, une moines de Vauceles, Ai fet moult soutilroent ; les rimes en sont bêles. Pries pour lui béguines, vieilles, et joyencelea. Que par vous sera s'ame portie en deua fiasele». *^ fM. HSS. do R. n- 7ÎI8. f. SOS. Fissiaulx, Fisseliere. [Chats sauvages, pièges pour les prendre : • Une fisseliere à prendre besles ■ que on appelle fissiaulx. > (JJ. 176, p. 498, an. 1446.)] FIsson, s. m. ÂiguilloD. Les taona, les guespes, les cheuesons Qui ont des plus piquans puons. fPaeq. Œuo. metl. 653.) Fissure, s. f. Fenle. (Oudin et Colgrave.) Fissuré, aàj. Fendu. (Cotgrave.) Flsticln, adj. (Cotgrave.) Ftsticque, s. Sorte de mets. (Rab. IV, p. 256.) Ftston, 8. m. 1* Ce mol se prend quelquefois en bonne part, et peut être regardé alors comme dimi- nutif de fils. (Contes d'Eutrap. p. 105.) — 2* Pris en mauvaise part, il signifie • petit coquin. > (Colgr. et Moiiel ; voy. Moyen de Piirveuir, p. 103.) - FLA Fistule, s. f. Fêlure. • One moyenne couleu- ■ vrine estant par aventure trop chargée, ou bien ■ ayant quelque j!sfu/Ë, creva; dont l'un des éclas • rompit la jambe aud. Boucard. * [Mëm. du Bellay, liv. 2, fol. 38.) Fistuler, v. Ecouler, Hansu char entre gras, et maigre. Car la gressa pourriEt lea dons Et si fait trosce qui fatuU. (Detch. {. i86\) Flstuleus, adj. 1* Troué comme une éponge. (Monet.) — 2' Plein de fistules. (Cotgrave.) Fix, s. m. Nom de la lettre grecque X. .... Sachiez bien que lijuis ApeLoient Jheau por v ; La lettre est déliée, et flx, El maintes gens l'apeleot fix; Mes je vous di que c'est faus nons, Et lue de Y est ses reoons : Ainsi l'apelent li Greu, Et U Ebrieu, et U Caldieu. (US. 7S18, f. iSl *.) Fixlon, 8. f. Fiction. Fiz, s. m. Injure. Moult en dient niales paroles, YX vilaines grans, et folea : Ne vos doi acouter !or diz, Quar on ne doit retraire a fit : Moult le btatengent, et laidient. (Parton, f. i^S*".) Flzain, s. m. Arbre dont on fait les fuseaux. (Cotgrave et Oudin.) Flzelement, adv. Fidèlement. (Glos. Coût, de Beauvoisis.) Flabellatioa, s. f. Action d'agiter l'air pour rafraîchir (Cotgrave.) FInbellé, pari. Qui a été rafraîchi. (Cotgrave.) Flablax. [Fableau : • Qu'il feist rimes jolivet- • tes, Motés, //aftiaa; et chansonnetes. Qu'il vueille • à sa mie envoyer. ■ (Rose, dans D. C. IV. 561 «.)] Flaboler. [Conter des fables, dans Gulieville : • Qu'est che, a dit le paisant. Que m'alez vous chi > flabûiant. >] Flac. [Onomatopée imitant le bruit de l'eau qui tombe par terre ou un coup qui résonne : > £t • fessez sont cheii, et lirent mouH grand fias. - (Guesclio, V. 19435.) — * Au branle du navire, et ■ au flot des vagues de la mer, l'eaue enlroiî • dedens par la passée, tout à flac. > [J. d'Auton, Louis XII, p. 352.)] — • Au cheoir qu'il fist. prist si ■ grant /lac, que a l'ouir sembloit ung gros arbre > qui fust abatu. > (Gérard de Nevcrs, 2' part. p. 64.) Flacargne, s. f. Brocard, le contraire de • fla- « gornerie. » (Borel.) Flaccleas, s. m. p. Nom des sectateurs de la confession d'Augsbourg;il leurfutdonnéde Hatbias Flaccius Illyricus, qui avoit élé ministie d'Anvers en 1564. (De Thou, trad. liv. 121, t. ill, p. 285.) Flacconner, v. Boire beaucoup. > Tous flac- < connerenl si bien que le bruit vint partout le ■ camp et qu'ils dévoient avoir au lendemain ■ l'assault; et qu'à ce,jà se preparoientleroy et les > capitaines, ensemble les gens de garde ; et ce par • boire à tire larigot. > (Rab. 11, p. 333.) FLA -3 i. Flache, 8. f. [Mare d'eau : • Item Jehan de • la Mare tient un verney et une (lâche continue. > (JJ. 166, p. 272, an. 1412.) — . Certains gratis fos- • sez ou flaques appeliez douvres. • [Cart. deLagny, fol. 204, an. 1406.]] 2. Flache. [Sorte de mesure, valant un flacon, au us. anc. 3812 ", f. U8 ' (Coutumes des foires de Champagne) : ■ Li sas de pois et de warpois - .nu. deniers, et la fîache une obole. • — • Deux • arpens de terre aveq deux quartiers de terre... à • la redevance de .vi. floches pour annuel cens. » (D. C. 111, 323 ".)] Flachel. [» Un baston de collerel, autrement • nommé /lachel. • [JJ. 180, p. 266, an. 1458.) Du \3ilin fiagellutn.^ Flachlet. [Mare d'eau, comme flache : • Un • granl flachiet plain d'aighe dormaut. » (Froiss., t. S, p. 23.)] Flachis. [Mare d'enu : • Avoit un grant flachis • tout plain d'aige et grans marescages. • (Froiss., t. IX, page 361.)] Flacon. [1° Petite botileille à bouchon de verre ou de métal : - Quelle différence est entre boiiteille ■ et flacon? (irande; car bouleillo est fermée à ■ bouchon, et flacon ix vis. ■ (Gargantua, 1. 5.) — • Un estuy pour melire et porter le flacon au • cresme. 16 s. p. «(Mouv. ComplesdelArgenlerie, page 231.) — 2° Bouteille k panse évasée et plate, qu'on portait à l'aide de courroies, et qui pour celte raison était enregistrée dans les inventaires avec les barils : • Ueaj. flacons d'or à deuxesmaux, - à deux courroyes de soye ferrées d'or. • (De Laborde, Emaux, p. 318, iiv s.)] Proverbe : ■ Terre loing de soy n'apporte que /7as- ■ conset bouteilles. > (Cotgrave.) Voir Flascon. FlacoDciaus. [Petits flacons : • Pelis flacon- • ciavs plains de vin. Qui tanlost furent vuidiet. > (Froiss. VI, 435.)] Flacquei*. 1° Plaquer. (Cotgrave et Oudin.) — 2* Jeter, flanquer : • Manasses lui va flaguer ce < fourmage mou dans le bagoulier, si proprement « qu'il entra tout el rien n'en sortit. • (Moyen de Parvenir, page 258.) — ■ Flacons nous \à, • pour mellons-nous là. (l)udin.) — On lit je flaci, aux Fabl. us. 70i:>, ll.f. 146'!. i. Flael. Eventail, du ïalin flabellum. Un poète dit des soins qu'il faut avoir près des femmes : Petit servise vient à «ré A gent de bonne volenté. As chiëa as dames l'oreiller. Quant eles vueleot someiller; Et ce meisme lor rêvait, El tens d'estâ, quant il tait cbalt. Suant il l'es ventent au flaet, u quant il mestent resrtiainel Desoz ses piez, quant ele siet. (Ovide, (te arle, f. 93 '.} Remarquons celte expression figurée : • Abattre le flaiiei, • abaisser l'orgueil de quel- qu'un. [Ph. Houskes, ks. p. 708.) 2. Flael, t. m. Fléau à battre le blé ': Fléau de * - FIA porte*. Fléau de balance ^ Fouet". Peine, eblU- ment*. Arme'. Oiseau", " [. Ainsi fièrent des haches com vilain de flael. » (Saxons, IX.) — » Qui porte tinel, qui porte hache, • Oui flaiel et basions despines. » (Renard.)] — • Quiconques apporte fléaux, ou verges de fléaux, • il doit deux deniers parisis pour une fois l'an. > (Thaum. Coût, de Berry, p. 333.) °[< Vinrent ans portes et coupèrent les flaiaus, • et entrèrent enz tuit cil de l'ost. > (Héo. de Reims, S 172.) — . Del flaiei de le porte li flert el eief. - (Aiol, V. 2924.)] — Quand Garonnet de Mandurant fil entrer Perrot le Béariiois dans la ville de Hoot- ferrand : • Caronnet vint au flayel, et bouta ■ d'aventure premièrement la clef en la serrure, • et il l'ouvrit puis vindrent aussi après, • à l'autre porte ly, et ses compagnons, et la cuida > ouvrir; mais oncqucs il ne peut : adonc • ceux qui esloient pourveus de haches com- ■ mencerent a ferir, et frapper en celle porte « si donnèrent à Geronnet, et à ses compagnons, ■ quand ils eurent pertuisé la porte, bâches et coi- ■ gnées pour couper le flayel de la porte. ■ (Froiss. liv. III, page 281.) — [. El coururent à le porte et « coperenlles/Iairtws. ■ (Rd.Kervyn, VIll, 41.]] •=■ En l'an 1444, fut apporlée il Paris la châsse ' de S' Quentin, et fut portée par les églises de • Paris, et ceux qui la conduisoienl faisoient pren- ' dre un grand fléau, comme il est au poids duroy,. > et là faisoient peser hommes et femmes, et eux - • ëlant en la balance ; on les tiroil tant qu'ils per- ■ doiont teno, et en ce faisant on nommoit sut — • eux plusieurs saincts, ou sainctes, et après ils se^ • racheloicnt de blé, ou d'argent elmouUfirent-; . grant cuilletc d'argent à Paris iceulx questeursj • de pardons. • (Journ. de Par. sous Charles VI ^ et Vil, p. 198.) Telle est peut être l'origine des balances où l'on se fait peser dans nos foires. "On a dit de J. C. chassant les marchands du^cJ temple : • Il fist ung flagel. comme une poignée d p^ ^ . verges de corde, el frappa sur les niarchans;:^^ • boula dehors beufs, et brebis, et gelta en l'air, et^S ' tist envoler coulombes, et tourterelles; renversai < les tables des changeurs. ■ (Hisl. de la Tois. d'or„ vol. 11, fol. 143 h.) ' < Le royaume des Assiriens fut le flael que Dieir • appareilla pour amatir son peuple d'Israël, puis < brisa il son flael. el détruisit le royaume d'Assur, - et en transmua la seigneurie aux Perses, et aux • Medes. > (AI. Chart. p. 295.) — On lilde la déroute des Fiançois à Crécy, ■ Dieu voulut corriger les • méfiais des François par son flayel. » (Cbron. S. Denis, t. II, p. 216.) — • Beau sire Dieu, qui • m'avez monstre quelle folie c'est que de trespas- » ser le voslre commandement, ainsi c6 flael ■ me plaisl que vous m'avez envoyé, et par ainsi ■ je le sueffre voluntiers. • (Lancelol du Lac. t. m, folio 81 ^] 'Arme dont on faïsoit usage pour les sièges. (E. Desch. f. 350 *.) Le P. Daniel eu donne une ae^ criptjon détaillée, dans sa Mil. fr. I, p. 619. FLA — 325 — FLA ^Ily avoit une taxe pour les récompenses données œixx qui rapporloienl des oiseaux de chasse : 3^or la treveure de faucon 2 besans, le fléau lïû besans el pour Tepervier un besans. » (Assis. Jërus. p^211.) expressions : i^ • Fléaux des poissons, » les nageoires. (Cotgr.) ^ « Fléaux des rameaux, des arbres. » (Cotgr.) 2^ « Fléau de la vigne, » ses vrilles. (Rob. Est. et din.) 4* « Fléau de vitrier, » instrument sur lequel il rte ses vitres. (Oudin.) 5* f> Yieox fleaUf » expression figurée et obscène. Médecins m'ontdit un proverbe ancien qui disoit qu'en vieille grange Ton bat bien ; mais de vieux fléaux on n*en fait rien de bon. » (Brantôme, ameè gai. II, p. 198.] Flaelep, V. Flageller *. Battre ■. Tourmentera *[• Cil qui ad malvais père, malvaiseesl s'eritez; Cil qui ad fieble cbief, sovent est flaele%, » (Th. e Cantorbery, 128.) — « Li diables sur elscureient, Eflaeolent, e bateient. > (Marie, Purgatoire, 101 7.)] ■ Moult li bal li cuers» et flacle. (MS, 1989 *, 54 f •.; Caers de famé est U chaud iaus d'aes : Plus est tornans ne soit estues, Et plus haleté, et plus flaiele Que ne fet boiUonu en paele. [MS. 72i8, f, S40 ^.) ^ Tu dis qu'amour te bat, et flaye. Et qu*U te fait si grefve playe Que tu pers tous biens iructueux. (MoHnet^ p, i37.) Tu connois bien ceste pucele, Ke le miens sire tant fiaele, [Vic9 des SS, ch. LX.J Flafla, S. m. Adulateur. (Cotgr. et Oudin.) Flage, s. m. [Bouge, cuisine : « Le suppliant et « aucuns autres entrèrent en la maison d'un taver- ■ nier, et trouvèrent ou flage ou bouge d'icelle « ledit Casin. » (JJ. 158, p. 82, an. 1403.)] Mais puis qu'ainsi est vostre melencolye, Qu*avez, pour ce, sur celle advantage ; Le micnlx venu trouvera povre flage. (Percef. Vi, 9i «. i Flagellans, s. m. p. Secte d'hérétiques, ainsi nommés de ce qu'ils se disciplinoient publique- ment. Cette secte commença en 1260, à Pérouse, et l'on en fait auteur un hermite nommé • Rainier. > [Suivant le continuateur de Guillaume de Nangis, on en comptait encore 860,000 en 1319. Les débris de la secte se formèrent en confréries au midi de la France. Henri III, revenant de Pologne, les vit à Avignon, les établit à Paris en 1583 et les vêtit de bleu, de blanc et de noir.] Flageol, s. m. Flageolet. [Voir Flajol.] • Cor- « nets, fluleaux, muses, et flageols. » (Perceforest, vol. IV, f. 150«.) Fluste, flageol, cornemuse, et rebec. fC, Mavfot, p. SSi.J Doubles flaaeolz faisoient lors raisonner Avec les voix. (Marg. de la Marg. f. 253 KJ Flageoler, v. Jouer du flageolet*. Jaser, babil- ler*. Flatter, flagorner*^. ^ « L'oiseleur flageole doulcement, quant il veult « décevoir l'oisel. » (Le Cbev*' de la Tour, Guid. des guerres, fol. 88 ^.) VI. Je n'ay mie si mal en l'ongle, Que je n*aye aprins à joiier A reschiquier, et flajoler ; Et quant vers lui seray venus. Bons meoesterelz seray tenus. (Desch. A93^.) ° [« Car le vin si tue et assomme. Nus boms n'en « prent plus que sa somme. Qu'il n'en ait la teste « plus foie ; Moins en a seus, plus flajole^ Plus se « débat el plus parole. » (Guersai.) — « Ne sai que « vous entre volés. Que vous poës vous entredire. » (Rose, V. 8571.) — « (Les oiseaux) s'en vont ça et là « flagolant. Amours louant et relouant En leur « latin. » (Légende dorée de Jacques de Voragine.)] Faictes le taire, Et par Dieu, c*est trop flagcollé, (Path. Fai*ce, p. 95,] Devant mon amour nous fauU aller Tous ensemble joyeusement, Sans plus flajoler, ne parler. (Ch. d'amours, ùi ^.) *^r« Mais bien croi qu'au derrain creusse Barat, « S autre conseil n'eusse ; Car si bel m'avoit flajoler « Que tout sus m'avoit affolé. » (Ménagier, II, 27.)] Si très doulce il me trouvera, Et doulcement luy parleray, Que mes dicts vavs esprouvera ; Car en doulceur ftajoleray, Que malgré luy, ma'gré ses dens. Il Ipp '?roira comme'evidens. [Ch. d'amours ^ 93 ^.) Loi s je luy dis, sans flajoller. Je vous jure, par mon serment, Que de conseil vous vcil saouler, A' mon pouvoir, très loyaulment. [Id. p. 197 *.J L'un est ménestrel, et Tautre a Semblant de faire le sot sai^e ; Ces .II. ont partout l'avantaige, L*un en janglant, l'autre à corner Des instrumens : lequel pranderay-je ? Compains, apran à flajoler, [Desch. fol. 3 13 *.) Il est vostre serviteur Bon, el loyal, sans flajoller. [Id. p. 93 »,) Flageolerle, s. f. Action déjouer du flageolet: « N'abaissez point la poésie à la menestrerie, viole- « rie, et flageolerle; car les poètes lyriques du « passé, ne ceux du présent, ne chantoient, ne • sonnoienl, ne chantent, ne sonnent leurs vers. » (Quintil. censeur, p. 204.) Flageolet. [Voir Flajolet : « C'est un navire « sans pompe. C'est un berger sans flageolet. » (Basselin, LVl.)] Flagèoleur, adj. Joueur de flageolet*. Flatteur, flagorneur ". * [« Vint ung bedonneur ou flagolleur devant « Tuis de la taverne, ou bedonnemenl ou flagolle- « ment duquel gens se assemblèrent. » (IJ. 173, p. 239, an. i 425.)] ° « A ung baillart, vanteur, et menteur ordinaire, « rien n'est si déplaisant que quand on le reprend a de laquelle folie congnoist tout homme saige qui « escoule les parolles d'ung tel flajoleur, qu'il bou- « rit un cocu scabreux, et le assouage de ses « mains. » (Nef des Fols, fol. 39 •.) Flagerade, Flageron. [« Icellui Batsera, « frappa ung grant cop d'une flagerade sur le cap « d'icellui fiilet.... Le suppliant frappa d'une « lance. » (JJ. 201, p. 158, an. i47G.)— « Un baston 29 FLA — 226 - FLA « sans fer, nommé flageron^ aiguisié à bout. » (JJ. 170, p. 14G, an. 1418.)] Flagollement. [Voir sous Flageolech *.] Flagornard, s. m. Flagorneur. . é . . . . Pour autant que la presse De CCS maodictz rapporteurs, I>e ces flagornards menteurs Me vont bouchant toute entrée De ta si douce contrée. Las 1 au moins, souvienne toy ; Te souvienne un peu de moy. //. Tahur, p. !^45.J Flagorner. [« Hélas! sire, Chacun n*a pas si « fain de rire. Comme vous ni de flagorner, » (Patlielin.)] Flagoter, v. Tu nous veux donc tapir pour jamais en recueil, DépouiUer tous nos rois, et princes do leur gloire, Âbatre le triomphe, enfant de la victoires ; FiagotatH tout cela scubs le lien d*orgueil. (Perr. 6S *.) Flagraiice, s. f. • Flagrance d'un delicl, » dans Cotgr. Nous disons encore « flagrant délit, » pour délit récent, délit tout chaud. Flagrant, ac/y. Chaud. De là au figuré* flagrant - delict, »» c'est-à-dire • présent mesfait. » (Pasq. Rech. p. 73t2.) — a Prendre au (mi flagrant, >» pren- dre sur le fait. (Colgrave.) Flahute. [Flûle, dans Froissarl, éd. Kervyn, H, 85, variantes.] Flahuiellc. Diminulirde flahute, flûte. Et il aura ma coinuielle, La musette et la flahutelie. (Froitss. Poës. fè\ 37 i *.J [Et quant j'oi lou /laihutel Soneir avec la tal)or. (Wachinwtjelf p. 75./] Fialluteur. [Joueur de flûte, dans déomadès, cite par Du Cange : « El des flahutears à deux dois, « labours et cors sarrasinois. •] Flaleler. [Se balancer au vent , comme un flaei^ un éventail qu'on agite : « Kt si avoit enlour • mainte belle flourcelle Dont on voit le sorjon qui « geniemeni flaielle, »• (Brun de la Mont. v. 892.)] Flaine. [Taie d'oreiller ; on prononce flene à Lyon.] Flains, s. m. p. Flanchet : « Les colez de mou- « ton, le maigre des lars, la graisse, et les flains... • queeeulx de la cuisine i^i qui ils appartiennent • porront avoir à leur prouflil. » (Fiais des offic. du duc de Coiirg. p. '255 ) Flair, s. m. Odeur ^. Odorat". Souffle^. - ^[« Voit cuisines fumer, de coi le flair senti. - (Guescl. V. 1G405.) — « De cel flair (lue la flors gela « Qui la pucele eu engrossa. » (Vie ms. de J. C. dans D. C. III, 380 ^)] Le tliin, et la marjolaine, De toutes parts embasment l'air Parfumé d un céleste flair Sous la zephirine haleine. /^ai/, p. iSd ''.) Quant vous marchez, vous faictes une roë Dont ren vous sieunt au flair coninic un sanglier. Eusl. Dcsch. I'u€s. MSS. fol. 211. col. 3. « \jn lac profond qui jelloit un flair puant, « et sulphurin. » (Cartlieny, Voyage du Chevalier erranl, folio 75 *».) « N'y ayant animal qui ail le flair si sobUl « comme le loup. » (Lett. de Pasq. I, p. 656.) " [ril aie bonne souefve « odeur, et flaireur. » (Tri. de la Noble Dame, HO»».) - [On lit dans une Vie ms. de J.-C. (D. C. Ill, 389'): « La grant flaireur de roignement Empli la maison « et la gent. »] -*.) O K re u 4Ut £ir ÔH « %,d . i5 / /• FLA -s Flamesctie, s. f. Planamècbe. ■ Les /lametcheê < de feu en saillirent. > (t'roiss. IV, p. 43.) On i dit an flguré, des misères du mariage : Des maleureux doit bien mener la treache Quant il sont Is flamesclie De feu srdent qui fait bud corps detraire Por femme avoir. (Dcach. f. 3G6 *.} An mois de may qu'amour se renouvelle, Et que Venus la déesse moult belle Sur ses aubjects jette ses srandes fiammeithei. U LD)er .IM ïMm ■mwn, p. 30Ï. Bien dit e'estoiat, corn jlame»ehe. (Dcsch. f. SSi <) Flamlche. s. f. Pùtisserie composée de rromagc, de beurre et d'œurs. On lit des Ecossoiâ allant ii ia guerre de 1327 : ■ Cliacun emporte entre la selle de • son cheval, et le peiion, une grande pièce plate, ■ et si trousse derneic luy uiie besace pleine de ■ farine ils gellenl celle pièce plaie au feu, et ■ détrempent un petit leur fanue et quant celle ■ pièce est ecliauffëe, ils jeltenl de celle ciere pasle • sur celle chaude pièce, el en font un petit tourlel • en manière de ftamiche, ou de buignet. • [Froiss. I, Ï6.) — [• Pristreot une flamiche laiU seulement - en la valeur de cinq deniers tournois. » (JJ. 1'20, p. 248, an. 1383.)] Flammant. [Enflammée, dans la Cbron. des ducs de Normandie, v. 30210.] Flamme, s. f. [1* La forme et le sens actuel ne se trouvent que dans Job (p. 514) : • Vruiement tosl ■ îoai flamme, • et au xvio siècle. Plus ancienne- ment on disait /ianibe.] 2' Sorte de maladie : 3* Bande d'ctolTe ressemblant au pennon allongé : • Faire monter la /lamme ù la pcne. ■ c'étoil aalrefois un signal de bataille. (Voyez Brant. Cap. Esir. t. Il, p. 124.) Flammelle, 5. f. Flamme pour saigner les chevaux. [On trouve aussi fiammete, dans Monde- ville, fol. 105.] Flammens, Flamenque, etc. • Si avoive- ■ rent-ils à terre en ung païs ou liabiloienl ^ens - que on nommoitf/amwens. ■ (Percef. iV, Si*.) ]"w oi mains Flamengel. (Poëi. av. 1300, 1, p. iOiO.j ■ Flamengue (langue) , • la natiou flitmunde. ;Godefr. Observ. sui' Ch. Vllt, p. 304.) — ■ Flamen- ■ gante (Flandre), • distinguée de la Flandre wal- lonne et de la Flandre impériale, en 1610. (Mém. de Sully, 1, p, Hià.) — ' Flantant(\}ne ctiaudcau), • chaudeau à la manière de Flandre. (Coquil. 16G.) Flammer. Brûler, être enflammé. [• Quant il ■ fu parvenus as loges et il les vil ardoir cl //ain- . mer. • (Froiss. IV, 22.)] Fojerqui furoe, S'aucun l'oliume, I^ntoat il flamme. (Blai. dea Faiilces am. p. S8S.) Ondisoitau figuré: Ues les pluisours aiment jusc" au /lamt-i-. (Fiois. 3i0 KJ Au flguré : 1* ■ Une fille en grant beaullé flam- «- FLA • mant. ■ (Peroef. i. T, f. 110'.) — S> - Flammant ■ d'ennui, > enflammé de li colère causée par l'ennui. (Percef. V, fol. 112 ■.) Flammeter. Etinceler: * Appercevant ja /lam- ■ meteren vous lesestincellesdcce beau lustre de ■ naïf enleodement. • (Alect. Bom. Ep. déd. II, 3.) Flanc, s. m. Côté. [< Les dous costez li deseivret ■ des fianct, * (Roland, v. 34G7.) — ■ Le cors e le ■ veulrail durement freit aveit, Edesun maldel ■ flanc acliaisenus esteit. • (Tli. de Canlorb. 155.)] I* •> Donner le flanc. • (Cotgr.) Prêter le flanc. 2° • Tirer dea flaus, • être poussif. (Rab. III, 41.) Flancar, s, m. Flanc*. Bardes pour hommes et chevaux'. * Saint Julien dit qu'il y avoil de la difflcullé de savoir si dans ce vers d'Horace, • Fecundi teporit • tapiem seclabitur armos, ■ il falloit entendre, par le mol latin armoa, les ■ épaules ou les flan' ■ cars. ■ (Uesl. hisl. p. 53B.) ' > Que les chevaux se puissent armer avec des . • bandes d'acier, el de toutes pièces, comme chan- ■ • Train de fer, flancars, el crouppieres de fer. ■ (La . Colomb. Th. d'honn. 11, p. 42C.) — [• Les hommes m ' d'armes seront armez de curache complette. . . salade à baviere. barbuce ou annet de gorgent, . • flancars el faites. > (Ord. du duc de Bourgogne, . an. 1473.) C'étaient des pans de fer découpés ajoutés ■a au bas des faudes pour prêter le dehors des - cuisses.] Flanchere. Housse , comme flassart. Oa lit ^ dans Du Cange sous ^rma'ura': • Unes couvertures, ■ < une flanchiere, unes picieres, el une tunicle de ^ • verveil, picieres et /ïa)ic/ii£)'es de samit, des - ■ armes du roy,.. item flanciere el picieres. ■ Flanchet. [Partie du corps entre le ventre et la poitrine : < Icellui Colart, en soy virant et tournant • fu attainl ou flanchet de son ventre d'un petit - • coustelet. » (JJ. 130, p. 18D, an. 1387.) — . D'un ■ mouton, le flaiicliet est ce qui demeure du quar- • lier de devant quand l'espaule en est levée. ■ (Ménagier, II. 4.)] Flancblaux. [• Iccllui Parmenlier dist que le • temps esloît cler et bel pour aler au trepanl . quérir flanchiaux. • (JJ. 100, p. 405, an. 1369.)] Flancblr , v. Fléchir, incliner. [• Quant le « suppliant se sentit frappé dudil cousteau, il se ■ flanchit en soy relournant, • (JJ. 183, p. 336, an. 1457.)] — « Pieire de Bavard, au rabalre d'un • des coups de l'Esuaignol, I approcha de tant que ■ en luy cuidant donner de toute puissance de • l'estoc au travers du visaige ; comme celuy ■ Espuignol flanchist la teste en arrière, le coup • fut assenne en sa goi^erelte. > (J. d'Aut. Aua. de Louis XII, p. 151.) Flanconade, s. f. Terme descrime. (J. d'AuL Ann. de Louis XII. p. 154.) 'Botte de quarte forGée, portée au flanc de 1 adversaire. Flandria, s. m. Terme d'injure. Oo disoit ■ un • grand //dHdrin, • pour un homme mal fail. (Oud.) FLA - 2 Flanger, v. Plonger. Qnant son folog descent eor Tescu, Contre la pana Ta leru : L'eapie flange outre le conte, Du poing li chiet il a grant honte. (Parioit. f. 136 *.) Flanqué, adj. Bien fait, de belle Uilla • Enire ■ lelles beaulez c'estoil la dame la mieux Çau- ■ çuée, et la plus baute qu'il eut jamais veue. > (Binant. Daines Gai. 1. 1, p. 366.) X^lanssole. Couverture, comme flaittart, etc. • I^es plus laides femmes (Maures) que on pusl voir, ■ et les plus noires; toutes avoient le visage de- ■ plaie, lescheveulx noirs comme la queue d'un ■ cslieval, pour toutes robbes une vielle (lanssote ' t.Mrès grosse, d'un lien de drap, ou de corde, liée • ^«r l'espaulte; et dessous ung povre roquet, ou ■ «chemise, pour tous paremens. • (Journ. de Paris, K>us Charles VI et Vil, p. ItS.) 'M.. Flaon, s. m. Flan, pâtisserie. Celte sorte de ï>~â me se rail avec du lait et des œufs. On trouve ■ ^atta de cremo, • dans Saintré, p. 568. On entre en une obeie Pour manguier oe», et caus flaom. (Vat. n* 1A90, ill^.) Tartes amoil, et /Zrnini chaua. (Fabl. S. G. 54 K/ Chnndea tartes, et cbaux flaon. {Bat. de Quai: f. Oi '.} Connia, cabris, oea, tartres, et paons, (Detch. f. HO.) Trovcrbes: 1° • Flaon& de Chartres. • (Poët. av. »_^»*0, IV, p. ICj3.) — -i" ■ Flaons cbaus s'enseigne. ■ ^^ proverbe répond au notre : « A bon vin, point •■ (Bout. Som. rur. p. 430.) 2. Flasque, s. m. Espèce de canon*. Affût d'un canon ■. Poire à poudre *. Bourse ". * On en trouve la description détaillée à la fin de la Milice frani;oise de Hontgommery, in 8°, Rouen 1603. [Voir la dernière citalion soua '.] "M'* de Hosny, grand maître de t'artilterie, lit, pour la fourniture de l'arsenal de Paris, en 1500, • des marchez.... avec les charrons, et charpentiers • pour boa nombre de flasques, moyeux, raix, ■ génies, timons, et entretoises. • (Hém. de Sully, t. IV, p. 78.} °< Comme je vis que les casemaltes ne liroient • plus, nous jetlasmes deux autres arquebuziers • dedans, ...el leur prenions les fiasques, et le feu ; • car il y avoit eau jusqnes dessous les aisselles. • (Mém. de Montluc, t. I, p. 653.) — [< Deux flasques ■ d'argent, gandronnée, moictié aorées et moitié ■ blanches. • (DeLnbbrde, Emaux, p. 318.)] Quand le page m si in, au flasque de son msistre Ayunt robe la poudre, à L écart se voit estre. Avec ses coiupsgnons pour y taire ses jeux. Par petits moncelels, laissant des entre Jeux, It range son émorche. et choisit une place Qu'il neloye devant, ou sa poudra il entasse, Et puis y met le feu. /Saif. p. S <■.) Avatit la réforme que StrOKzi établit pour les arquebuses, • ce n'estoit que petits meschanis ■ canons mal montez, qu'on nppelloit à la Luquoise, « en forme d'une espauJe de mouton, et le flasque • qu'on appelloit ainsi estoil de même, voue pis, ■ comme de quelque cuir houilly, ou de corne: . bref toute chose clielive. • [Branl. Cap. fr. t. IV, page 290.) — [L'étymologie est l'aliemand flasclie, bouteille.] " • A leurs bourdons pendoit un petit escrit « contenant le malheur qui leur avoit causé de ■ voiier leur voyage ; ils avoient sur leurs espaules ■ des manteaux courts, et le flasque à la ceinture. ■ (Merl.Cocaic, t. li. p. 256.) 3. Flasque, adj. Mol*. Foible". Affoibli par la faim*^. Affoibli par la peur". Telin qui n'as rien que la peau ; Tetin /tac. (C. Hiarot. p. 3Â8.} • [. Que Sarcisaus au cuer ferasche Qu'ele ot ■ trové damor si fla&chc. » (Hose, v. 1470.)] — • Vous vous abusivez de beaucoup, si vous croyez • qu'une damoiselle çréferasl ces doucels^iu^ut», • itouets, mois, et baissants les aisles, à un qu'elle « verra être robuste, fort, adroit, vigoureux, etc. • (ConlÊS de Chol. f. 222*.) <^ [• Trop pou leur tenoitdc chanter, Grant talent • avoient de mangier ; Chascun cheval esloit bien • fiac. • (Livre du Bon Jehan, v! 2131.1] FLA -S ■ lik fil mors li roia de Sébile ; O lui de SairoBins .x. mile. Qui de poour ierent tôt jlatqiien. /Moimli. p. iÔ'î.) Flasquement, adv. Uchemenl. (Oiidin.) 1. Plasquct. s. m. Poire il poudre. (Moncl.) 2. Flasquet, atlj. Diminutif de fliisqne. (Colgr.) Flassadier. [Fabricant i)e fîaisgarts,i\u reg. IS. 197, p. 159. an. 1171.] Flastrei'.v. Marqucravec un feicliauii, flétrir*. Tomber ù pUil, s'aplatir". * Appliquer une marque avec un forcband. soit à des mesures pour les rcconnoitre, soit ù des cri- minels pour les punir: • Mesures li vin, et mitres « breuvages flaslries. • (Laur. liloss du Dr. fr.) — - Nuls lie peut vendre pains, si la mesure n'est ■ //e/fj> desdits mayeur, et lîchevins. " [Coul. de Balaillu et Bussy. au ïNouv. Coul. Géo. I, p. -101.) — > Pareillement au dit seigneur, et orOciei's uppar- • lient corriger toutes personnes, ou peisonne • usaus (le mesures non flétries de la marque de la - ville de l>cns. » (Coût. lien. 1. 11. p. 881.) On se servoit aussi de ce mot en parlant des criminels. — [■ Estre mis ou pillory et//aslrts d un Tor cbaud. • (fiibl. de l'Ec. des Cli. 't série, III. Wt, xiv siècle.)] - ■ Celuy sur lequel, pour peine, on cmpraint une • fleur de lys cbaude, on dit rju'il a esté ftcslri, qui • est :wi abrègement, au lieu de lleur delizer. > (Pasq. Itcch. Vlll. p. 70:>.| — • A peine de vie. ou « de membre, ou destre flasirtj, ou enseigne d'en- ■ seigne publicque. • (Bout. Som. rur. p. 170.) — • Crime non capital s'assiet.... sur inhum:iinement - parler de son prince, dont on est ftaish-y, on • enseigné de sein de justice. • (Bout. Som. rur. p. 173.) " [L'opinion de Pasquier. au paragr. précédent, est loin d'éti'c jnsie: I clymologie est l'anglais /7r(/. plat ; le sens piimilif du mot jeter ii plat : • Quand - descendre cuida,ii terre cbiet paslrie. • 'Baud.de Seh. 11,911.)] Sen mumelea In y nionslra nues, FUtiri de vieinescc, el pelues. {Bnii, f. Si^.j Flastrure, s. m. Lieu oCi le lièvi'e el le loup s'arrêtent sur le ventre quand ils sont cbassés par les chiens courants. • 11 y peut avoir aussi quelque > doute, quand bien ce ne seroit qu'une jJastrure, • et que vous n'eussiez pas jugé au lièvre qui en « sera party, les remarquesqncj'ay dites pour voir € quecest celuy de la meute. • (Salnove, Vén. 'itl.} Fiat, s. m. Soumet. [Voir Renaît, v. 15513; V. ^455-1 • Lors haulsc la paulme. et luy donne tel • flBLt, qui l'abbat dti roussin à terre. > (t.anL'elot du Lac, 1.1, fol. 11 ^) Platement. Action de flatter. « Qu'en vault le • flatement, ■ à quoi sert de flatter ? (G. Gniapt. us. f. 319 ■.) — ■ Flatement aux clievaux. • (Cotgrave ) Flateour. [Flatteur ; voyez plus loin pateres, qui en est le cas sujet : • Mais ly menteur et ly fia- ■ leour ^'y osent plus faire demour : .le ne dis pas • quanque je pense. ■ (Eusl. Descli.) — ■ Ftalevr ■ soies preiniercmenl; Car c'est le droit cominon> »- FLA ■ cernent Par quoi on pucti bien venir. ■(Brayiuil, au Hcnagier, II, 35.)] Flaler, r. Flatter. [Froissartie conslruilavecle datif de la personne : • Pour mieulx plaire au roy « et Uiyflalter. • iXVI,90.) Cbacun se flacie e:: eon afTi.'ction. {J. du Bell. 490 K) L'infinitif est pris substantivement dans Bute* benf. 21 : . Lors vient jlalers el nail mesdire. »] Expressions : 1" ■ Pour ne vous point pater le dos. c'est trop ^- ■ longlems temporiser. • (Coûtes de CIioI. f. 233 ».) ^ 2" ■ Le (/;' n'ira point ù souliait quoinu'on le ^= • (laie. ' lH;i!i, 1. V. p. 0.) 3" - F/n/i'-; lierre, ■ qui remue les pierres, en par- — - laiit ilo la lyred'Ampliion : l'hicelant su flal-i-pia-re lyre, Ani^itloiiQ, d'un citant qu'il sceul rlire. Les rocs choquaiis. (Baif, p. 50 '.; A- ' Qui flate, il grate. . (Colgr.) Flatercaii, s. m. Diminutif de Aîiltcur. On lit -J en ce sens : ■ Comme leurs vonlurcntfiiireaccroire ^^^ • quelques patlereaux. • (Pasquier, Bechercbes, _ ~m p. 892,) — ■ Ils amadouent d'inllnis epil\ietës flale- ■ reaux. • (Des Ace. Bigarr. préface, p. 1.) Jongleurs, jonchctirs, deir.icteurs palereaiix. nir]n, pifs 14!. Klatcrcs, s. m. et adj. Ii'latleur. Li pDvre amis est en espace ; S'il vient â cort, chacun l'anchacc. Flateresse, s. et adj. Flatteuse. ■ Ce sont (la- — ^_ • leurs, et flateresses. qui dient mal d'aulruy à -^*^=-=— • leurs seigneurs , quant ilz scavent que leurs -J^^"^ • seigneurs tes hayenl. • (Modus, f. 51 *.) Flatir, 1'. Fléchir, tomber'. S'abattre". Jeter •=. Reculer ■*. '■ Si est du corps si estourdi qu'il patiat des '^ ■ genoulx, et des paulmcs ù terre. ■ (Utncelol du ^ Lac. 11. f. 25 '.) — « Lancelot leur courl sus. el en • fiert tellement ung à mont le heaulme que il le ■■ fait patir h terre. • (Id. II. f. 33 ^) — . De la selle ■< du cheval l'abatit. et le patil mort à lerre. > (Chron. S. Den. 1. 1. f. 43 ".) — • Une noise se leva, " en l'aer, par dessus leurs trcfs, tant grande, et • tant tiorrihie que il sembloit que leur logis, et • leurs chevaulx, deussent tous patnr à la terre. ■ (Percef. III, f. 46^) ■ • Si vous voulcs lendre aux aloes. la saison ■ en est environ la Tonssains mettes voslre ■ huon sur une butte asscs haulles, et doit estre « sur ung baston fourche, et doit estre me« ■ quand on voit l'aloe qui esl entre les deuz raiz. • et elle viendra pour flaictir ii elle. • (Slodus et Itacio, folio 81''.) En parlant d'un homme h cheval qui trébuche : — Li chevaus contre l'arcste D'un fosse vint, da tele eHClale, Que li ribeiis à terre flale. Si qu'a poi qu'il ne se tua. (MS. TSiS, fol. 236 '.) FLA -2 En parlant des avirons d'une galère : loii après <|u'on voit te jour luire, Fout galioz avirons bruire, Cui do touz lei en mer flaii$teni. (G. Guiai-t, {. S3t *.J ^ [■ Comme Symon Masse eusl esté pris et dele- • nvz cil la prison dj roy ù Loon... pour la souppe- - «jori... d'uvoir flaté el jelé par terre un sien •• enfant, en tele manière que il en mourut. • (J J - 00, |). l'>9o, an. 1333.)] Furent mate, et omnti, 3^ leur mur à lier* ftati. {Ph. Uotiskcn, p. 734.) Orent quatre corbeax de mei rosli ; Fn bousée de vache furent flati, Por ce fu bous li mes que il pui. (R. d'Andii/. S. G. Dû '.J ^* ■ Et si fei'trenl on eulx si cruellement que tous " 1 «s (irent //a't'r jusqu'aux portes. ■ (Journ. de *'ï> »-issousGIiariesVlelVll, p. 11.) Dont vcîssiei RommDii) flaiii; Plaitrs aaignier. novrei gésir. Oiicques plus graut occiement Nu veistea de tant de gent. (Biul, f. 43 \) DIz dehors, gui plusieurs sont. En la cité, flatir Ica (ont. (Brul, f. i03 '.) Cil signifie encore frapper : ■ L'on me devroit fialir ~ siu vis L'uc vessie de mouton. > (Itose, v. 85ïi0.)] ï'Iiiton, adj. Mignard. (Ondin, Uorel.) Flatré, udj. el part. Flétri, déshonoré, dans ^* «rliiiddla Porte. On lil/îes/rt;, au ms.7218, f.77^ L -« Ft pour ledit cas, fut /lustré mi front, le poing ~ coiippé cl t»anny du royaulme. " (Jean deïroyes, *— ^iron.an. 1477. ]J Fliittreuse, s. f. Même sens que /laslruvfi. "^ Selon le rencontre qui se fait dans la Ta^'on de ^ parler, quand le veneur fait son rapport, et le "^ lieu où il se couche le jour se nomme litLeau : *■ car ((uand on te court, et (|ue lors il se repose, ■^ et se met sur le ventre, ce lieu s'appelle ftat- ** treme. • (Salnove, Vén. fol. 203.) Fliitulent. Qui cause des vents. (Colgravc.) Flauber. v. h'rapper sur un lamljour. (Uudin.) Flauiiiardc, s. f. l-'lan. C'est ainsi que l'on ^ïppclle dans le patois limousin une sorte de mets fuitav6C la crème etdes œufs. (D.C.,âou&F/a{iïo»«s.) Flaiitele, s. f. Fiâtes : nobin». d'une Pautele, JhtsoitdeuflBontlTailis. (PuOt.en: iSOO.l.IV, i-,S3.} [On lit dane ta Bataille des Sept Arts : • Madame ■ Musique as clochettes, Kt li cler plain deuhanijo- • netes, Pqrtoient gigues et vielles, Salterions el • flauteki. •] Flaiitcur. [Joueur de llùlo, au Itoman do Cléciiiadès: ^Comparez /lalnilcur) : • Et des /fau- . /e«rsdellcliaigne,EtdesgigueoursdAlcinaigiie.-] Flave, adj. Jaune. iBouchet, Serées, liv. I, p. 10.) Flavel.s. m. Flatlerie, tromperie, piopremeiit éventail, ce qui sert à éventer (ilabcllum.) nelit;iou est trop bonueele ; Muï3 (lu'ili ue touclieiit à Li beste sent mettre /ffCf/ui^'fs, ne autres ordures que de > pure laigne, el gcnestre.... les dits fagots l'on ne • puis! fourrer do jlecqUiere, ne d'autre chose que • de la mesroe laigne. • (Coiit. Gcn. I, p. 81 i) Une fontaine ala querant, Ouunt l'ot trouvée, tôt errant Du IlixierL-i, et de geaiesle Kist une loge. [Mouskes, m», p. ÛGO.J Le lévrier dit au cheval : Ou te troile, prate, et estriile,... Et puis on tu fait ta litticre lli: blanc estroin, du de ftechi'-m [A où te dois reposer. ( fVoiai. l'm's. p. 82 "■./ Fleclilr, V, Fléchir le genou, céder". Hésitera". * r- Ne pur mort de jusiisc ne me verrez fléchir. ■ ;Tliumas de Caiiloibcry, 143.)] Si leur [ault •.) Si eydc n'oy du bon Dieu, et de celle Devant lesgiieli à deuil genoiilB me (luchct. De ma vie je ne donne trovs peachc»:. Œa>. do tia^. da CdIIco*. p. 1^. '• Vous sçavez que d'armes, et d'amours ne > doit on pas fléchir de dire vérilé; or je vous • demande, par la foy (|ue vous devez à amours, et • à chevalerie, leijuel des cUevnlicrs de dedans doit " avoir le prix, • [l'ercef. I, f. 110 ''.) Flechlssablc, adj. Souple, pliable. [• Vers lor ■ meui's nules prières ne valent tant comme blaii- > dices ; Tunt sunl dccevables et nices , Rt de • flechissable nature. • (Rose. v. Ifij53.)] Fleclilssnblcté. [Propriété de se fléchir, au Gloss. 7G8i, sous FlexibUHas.'] Flecliissaument. [En (lécliissant ; Id. sous Flexibililer.] Fléchisse, s. f. Bande de Ter couchée sur une porte pour joindre les ais. (Oudin.) Fleclitsfiement, s. m. Action de flccliir les membres : [■> L'utilité du flecmemenl de lui (le • ligament) fu pour ce que un membre fust meu ■ sans l'aulrc. > (De Mondeville, r. 9.]j Flecliisscurc, s. {. * Flecliissure du bras, • la jointure du coude. (Monet.) FIcctuere, 8. f. Sorte de piège : « Prendre le « videcoq à la flecluere. • (Modus, f. 78 ''.) Variante* .-"Flotoire. lliid. folio 93 *. — Foi.etoerk. Folio 179 '. - KoLLETOEiiK. Folio 180 i". - Foi.orouKnB. Folio 161 !■. - FOLLATEHiE. Fol. B8 ^ Fléer. [Battre au Iléau : * Icellui Troude prinst • une verge à fîeer de mcsiier el courut audit . Petit pour le ferir. i (JJ. 141. p. 89, an. ia9I.)j Flegard, s. m. Chemins , places publiques. [Dans le dé|iarlemenl du Nord, le mot est encore employé ; voir Gazelle des Tribunaux, ti septembre 1876, pa^e 869 ''.1] Les éditeurs ou les imprimeurs n'ont point entendu les mots flegard, flect, fros el les ont corrompus dans plusieurs passages ; ces flegard* étant souvent plantés d'arbres, ils ont confondu chêne et chemin, ironc et froc, flegard et arbre, plante et plantin. On trouve ces méprises, danslaCool. deDouay, N.C. G. Il, p. 972». Rageau, trompé sans doule par quelques-uTis de ces passa- ges, lui avoit donnélasignillcation de ■ neuve > on • rivière. • Laurière a relevé cette faute. « Tous ■ seigneurs ayant haule justice, ou moyenne sont • seigneurs voyers es frocs, flegards, chemin, et t voyeriescsiaiil au devant de leur lenement, ou ■ héritage, soit par eau, ou par terre; ou s'il y a • tenement d'un costé d'une seigneurie, el d'autre « coslé d'autre seigneurie, à chncun appartient la • moitié des dits chemins, frocs, flegards, et voye- ■ ries, à l'endroit, el selon l'étendue de leur tene- a- FLE • ment, el héritages. • (Coût. d'Amiens, C. G. t. I, p. 601 .} — ■ Aucun ne peut sur les chemins, frocs « et flegards, de la terre, et seigneurie d'un haut, • cl moyen justicier, estaller marchandise, prendre • l'esloeuf pour jouer h la paulme, danser le jour « de la fesle du patron, on dédicace de l'église, • jouer !> la cbolle, en assemblée publicque... sans • son congé, et consentement, ou de ses officiers. ■ (Coot. d'Amiens. C. G. 1. 1, p, 6(&.) — - Nul ne peut • piquer, fouir, ne lioucr sur les frocs, et flegards, • n'en Li terre, et jurisdiclion d'icelle, n'en icelle • exploiter, sans le congé des majeur, prevost,e( • eschcvins , à peine de soixante sols parius • d'amande envers gux. . (Coût. d'Amiens. C. G. l, p. 6116.) — . Tous arbres croissans sur les flegards, ^ • et places communes d'aucune seigneurie appar- • tiennent au seigneur vicomtier ayant la justice ^3 • vicomticrc aus dits flegards, et places commu- — ■ lies. ■ (Coût, de Montreuil, U. G. t. I. p. 009.) Comme la signillcalion de ce mot peut donner lieu.sLv à beaucoup de contestations entre les seigneurs.^ .e les communes et les habilanls des villes, et formera- s des questions importantes, nous renvoyons encore^— les lecteurs aux aulres passages. Voyez le Coût, j Gén. t. ï. p, «40. 647, C5I. 687, 695; t. II, p. 875- -^ 881, 887, 889, 897, 899, 901, 93'i ; Nouv. Coût. Géo. «-1 t. I, page lOr» '•. Fleisches, s. f. p. Flaque d'eau. Voir est que es fteischeede Vednjne, Une fois ou deux la sepmslne. Il s'en nlloit esbanoyer. Avec Petre le fauiconnier. Qui sceuBt plus de taiilconnerie Que bomme qui veaquit en sa vie. C>M de ]■ BJc». dM Md. MS. fol. Il, R*. Flemme. [Flegme : • Flemme qui est froide e"* ■ moiste. • {Brunet. Lat. p. 103.)] Fleqiinrt. [On lit aux pièces inédites 5uc:~ Charies VI, t. II, p. 275 : • A Elthan, le roy li donn;^ " ong très bel flequart, tout papeloté de grosses « peries. •] Fies, s. m. Limande. [Voir Fuiis.] Bartraes grasses, plaiz lecz. Et bons fCB au fenuel rostiE. (Bat. de Quar. f. 03 '.} Li bon flet, et li maquerei. [Id. {. 9i '.J Fleschndc, s. f. Coup de Hèche. • Blessé de • deux fleschades. > (Brant. Cap. te. t. II, p. 390.} Fleschler, s. m. Archer. (Cotgr. et Oudin.) Flesque. [Klaque d'eau : • I* suppliant se • desmarcha et sailly ou se mist en une petite • flesque ou maulvais pas. • (JJ. 17C, page 484, an. 1447.)] Flestre. [Fistule, aux Miracles de S. Louis, p. 391 et 468, xm- s.] Flestrir. [Faner : • Car quant vostre rose îerl « fleslrie. • [Rose, v. 14747.)— ■ Lor roses /7MHr. ■ (Rose, v. 7670.) — ■ Hais l'une de ses faces comença • h feslrir. Si que dedens la bouche Ires qu'asdenz <■ lui pourri. > (Th. de Cantorbery, 94.) Tant de formes difTércnlcs peuvent-elles se rapporter au latin flaccere, être flasque?] fLK -2 Fletèlttt, I. M. Petit bateau, diminuliC de flette. CCSotjraye.) Fletttt, s. Y. BatetD de rivière. On s'en sert ^VKOreiur la Seine pour désigner un coche d'eau. CdÂcl. nniv.) Il y a une fielte t Poissy. [On lit dans «:*. xe.Ord. de Chartes VI, février 1415 : • Et avecqnes "^ œ auront iine bonne flette.... garnie de huit "^c avirôDS. ■ — • Lesquels compaigaons alereni *«, d'un commun accort en une flette en lu rivière -^ de Seine. . (iJ. 165, p. 12*, an. I«0.)] Fleumatiqae, adj. Flegmatique. [> Se flËume •^ habunde plu» en on home, ii est apêlez fleuma- *> tiques. > (Brunet. Lat. p. 107.)] — > Compleaiion •^ flBumatigue. > iChron-. S- Dea. t. Il, fol. 40'*.) Fleame, s. m. Flegme , pituite. [Voir Fluhe. C'est encore la forme en picard , en genevois. Le jieuple de Paris dit flume.] IKenx Ket qao nu vielleace endure, Da tïoit, et renma, jour et nuit : De peumê, de tonx, et d'prdura, (E. Deich. fol. 443 *./ 1. Fleur. [Fteur. Voyez Floh.] 2.. Fleur. Odeur: • Le serpent qui s'estoit • musse dedans sa caverne, pour le froit temps de • la nuit, ystithors, et tantost eut le fleur de la • nef, et des gens qui eetoient dedans. * (Percef. vol. Il, fol. fi! •.) Fleurdelisé. [Semé de fleurs de lis: • Les • enseignes et lesorapeauxtous/îeurdensesfesoient • encore un fort bel effet. > (Hém. sur Du Guesclin, chapitre X.]] Fleardclys, 8./. 1' • Fleur tû lys aor, • monnaie frappée sous Cliarles V.'> Elle valoit vingt sots, ce qui rut cause • que dans la suite on luy donna le nom de franc • a'or. • (Le Blanc, sur les Mon. p. 281.) 2" ■ Deniers d'or tin aux fleurs de lyt. • — ■ Deniers d'or fin appeliez deniers d'or aux fleurs « de lys.... auront cours par quarante sols tournois « la pièce, et seront de cinquante de poix, au marc • de Paris. - (Ord. t. Il, p. 444.) 3* • Doubles à la fleur de ly». > (Du Cange , Mo- ^etœ aureœ.) A» • Gros deniers blancs à la fleut de lys. * Obid.) 6* < Etre fleur de lys, ou des fleura de lys, ■ être de la maison royale de France. Le roi de Navarre, haranguant le peuple de Paris, le 15 juin 1358, dit: • Qu'il aimoit moult le royaume de France, et qu'il ■ y estoil bien tenu, si comme il disoit, car il estoit • aeafleunde lys de tous costez, el eut été sa « mère roy de France, se elle eut esté ung homme, ■ car elle avoit été seule fille du roy de France. > (Cbron. S. Denis, II, fol. 2S0*.) — > Le pape Bene- « dict.... délibéra (en 1404) d'aller en personne ■ iasqu'à Rome, pourveu qu'il y fust conduict par € les fleurs ■de lyi, ce qu'il fit scavoir au roy, et î^ FLË ■ s'offrit le bon duc de Bourtion Louis II de l'y « mener: mais le roy ne le voulut consentir. • (Juven. des Ura. Hist. de Charles VI, p. 164.) 7" . Blanc comme ^(îar de Im. • — . S'embati- • rent en la place deux chevaliersquiavoient leurs • escus couvers de guymples plus blanches que ■ fleurs de lys. • (Percef. vol. VI, fol. 94*.) Plus blanche que n'est flor de lyi. /Blanch. fol. (75 '.) 8° ' Les fleurs de lys, > le royaume de France. On lit au Tri. des IX Preux: ■ N oubliez point votre • honneur k recouvrer, et nettoyer les fleurs de • lys (p. 5i0*). . — On nomme ailleurs le roi de France. ■ le chief des fleurs de lis (p. 537 ■). . 9* > Flor de lis, • épithëte donnée à sa dame ; Boine, dame, flor de lia. (MS. ISiS, fol i86'.j Fleurée, s. f. • Escume de la guesde • (Oudin) ; écume légère de la cuve du bleu. Fleurence, s. f. Nom de ville ; voir Flohesciî. l" . F]enc\n% de Fleurence, • florinsde Florence. (Ord. 1. m, p. 6fi6.) 2- ■ Pièce d'escarlate de Fleurence. • (Chron. scand. de Louis XL an. 1469, p. 153.) Fleurer.l* Exhaler une odeur. [«Mauvaise odeur • m'est plus fleurant que basme. ■ (Charles d'Or- léans, 104' Ballade.)] — • Si fleurait aussi doulx < comme se toutes les espices du monde fussent ■ espandues dessus. -(Lancelottlu Lac, III, f. TO'.j — < Doux fleurant. ■ (Ess, de Montaigne, I, p.342.) 2* Flairer : rycoDBens, qu'elle courre, aime rolsivf>té, Et loit des damoisoBnx fleurée en liberté. ' HoUên, EnI« iIw Funmw. Kl. 1. K. 1, p. 9S. 1. Fleuret, 8. m. Couleur bleue: . Voetre joue eat polie, et blanche comme marbre, Teinte un peu de fleuret, de lacgue, ou de cinabre : Voetre beau nez iraitis sert de necbe à droit Dl, A l'ébene de l'arc que taU voatre sourcil. Dm Aoc. Bipir. p. (SB. 2. Fleuret. Ancien pas de danse. [* Vois tu ce > petit Irait, ce fleuret, ces coupés. ■ (Molière, Fâcheux, t. 1,-p. 3.)] Doulx jeuls marchais aur le duvet, Qui portent mors à patenostre, Et ceux lu dient adieu fUuret, Laissez les aller, iU sont noatres. (Am. Cordai, p. 585.J • Fleuret en daoçant. • (Oudin, Dict ) Fleurete, s. A Diminutif de fleur*. Discours galans'. Terme ae danse, comme fleuret*''. Mon- naie". * • A celle heure, s>'embattit le chevalier assez • près d'uae place environnée de couldriere, bien • respesseurd'unggecl d'arc, et pour ce qu'il avoit ■ ungpetit plu, les^oure/tesen odoroient à mer- . veille. ■ (Percer vol. V, fol. 42''.) ' Quand, près de quelqu'oLjet, tous Jugex quelquefois Ouoiqu'ea pleine eanié, d'être presque aux abois, Et que vous débitez, et tleurons, et fleureltes, Pour mieux peindre des maux qu'à plaisir rons toob (Th. Corn. l'Am. a la Stode, act. i, ic. S.j [tUtes. '^ [■ Caprioles, tours et deslours, fleurettes drues ■ el menues, gamberottes, bonds et sauts. ■ (Car- loix, t. IV, p. 12.)] FLE -a " [• 11 courroit lors une moQnoiequ'oa nommoit • flourettes ou fleurettes, qui valoit dix liuict de- • niers; mais enfin elles furent remises & deux ■ deniers; puis on les defTendit tout il Tait, telle- - ment qu'elles n'eurent plus de cours. • (Pierre de Fenin, Ch. Vl, an. Ii2l, p. 495.)]V. Florette'. Fleuretcr, v. Toucher délicatement*. Aller de fleurs en fleurs". Conter fleurettes*^. Sens obscène °. [Semer de fleurs*.] * . Tastonnant et fleuretant. " (Rab. II. p. 280.) ' • Je me suis mis fi fleureter comme les mou- • ches à miel, afin que de divers recueils il me Tusl • possible produire un miol, et de la cire au gré, • et profil Iles lecteurs. >(S.Jul. Mesl. Hist. p. 303.] *= ■ Flageoler, et /7^Mre(ereii l'oreifle, et parler • de ctioses de peu de valeur. > (Mém. de Comines, t. I, p. W4.) ' Aprenez le fa, et le mi, Bien voua monatrerai l'egcriplura, Tant que vous n'arei jamais cure D'autre art scavoir, fors de compter Une, deux ; les temps mcEur^r, Et fleureier plus que le coura. [E. Desch. fol. 3H :} ■ [* Toutes ces ch'ses {joiaus) esioienl fleuretée$ • àe ambre, et estoit li ambres liez sur le cristal ù . ■ bêles vignetes de bon or lin. . (Joinv. § 457.)] Fleuretls, s. m. 1° Discours recherchés dans lesquels on aiïecte plutôl des pointes que des rai- sonnements solides: • Considère de quel pied il a ■ fait sa première démarche, quand sur l'entrée de « ses propos, avec une grande levée de rhétorique, ■ il nous a voulu faire accroire, non point pai' • arguments nécessaires, mais par un fleuretis de • paroles, que sur les lettres, toutes les monarchies « avoient fondé leurs principes. » (Pasq. Hech. p. 879.) — 1° Accords et autres ornemens dont un air est embelli : Eotaos de cueur ne faictee plus leçons De (Icureli!, mais notre contre note Sur requiem, en doulccltea laçons. (Crétin, p. ùi.) Pleureton, s. m. Espèce de poésie: FuyËs mortelz. vuydez ronds chapelet!, Et chants royalz ; vous aussi, fiorelon» Lava, viretclz, entrelalz, trioleiz, Arbres forcliua, balades, et chencons, Et romeletz de toutea lea Taçona. (Dépari. d'Ain. S54 •.) On trouve dans le même auteur, p. 252 et 255, plusieurs pièces intitulées Floreton. Rapportons la suivante pour modèle : Cetluï qui eft en merencolye InceGaammentou secours crie ; Son cry ne ee peut appniser, Il y avoit le • flovreton à double unisonnanoe au • millieu, par equivocques redoublez. ■ (Ibid.252.) Fleureur, s. f. Odeur. On lit d'un corps que l'oo avoit fait embaumer: • Y flst mettre grant ■ pUntédeespices, et de bonnes herbes qui en • raisoieut essir bonne fleureur. . fLanc. du Lac, t II, fol.lOG'.) Fltiureux, adj. Qui llaïre. [Oudin et Cotgrave.) i- FLE Flearla, t. m. Ce mot dé^gao une monnoie quelconque: monnoie d'or, réelle ou effectire; monnoie imaginaire ou de compte, et de difTëreale valeur, suivant les différens pays. Cette monnoie , fut appelée florin, ou parce qu'elle fut trapçt'- d'nbord à Florence, ou à cause de la fleur de I _ dont elle porte la flgure. [On sait que les armes às_„ Florence sonl des fleurs de lis rouges.] Suivant Villani, ce fut en 1252 que l'on frappa les premien florins à Florence ; ils etoient d'or lin et de huit i l'once. Celte opinion a élé adoptée dans le livr^H^ intitulé II Fiorino d'oro antico illustrato , '^'■~" mt 1738. Mais un titre lalin de l'an 1068, rapporté p ^. » - l.e Blanc, Traité historique des Honnoyes, p. 14^^, nous apprend que • les monnoyes d'or qui, depu^Ls ■ le commencement de la monarchie, avoient étt: é • appellées sols, étoient alors nommées francs, te -u • florins ; ce qui prouve que les florins sont beai^B^ • coup plus aiiciensque Villani ne l'a cru. »'I « même auteur cite l'Histoire de Normandie, qui fi^b^it mention deflorînsd'or sous l'an 1067, ■ lorsqu'eL le • dit que le duc de Normandie donua à celuy q -ui • lui vint dire, de la part de Harald, de sor^Wr • d'Angleterre, un coursier, une robe et qual___re ■ florins d'or. • — Florin s'est employé en géué^^val pour monnoie d'or quelconque: < Knvoia Irc^Hois • sommiers chargés de nobles de Castille, et d'^^ea- ■ très flonns, pour faire presl aux chevaliers, tA • escuyers. • (Froiss. liv. III, p. 98.) =-; • Le roy de Castille s'accordoït, et appaisoit au • duc de Lancastre, et marioit son flis k sa ""■* el • luy doimoit grand lerre, et grand païs en Casli^d^'e > el moult grand nombre de florins; environ de^^ujt ■ cens mille nobles. • (Froiss. liv. III, p. 357.) Noms de monnaie : 1* < F/orin d'or. > (Le Blanc, Traité des Uonnoy^f»; page U7.) ^ • Florins d'or grands, et petits. ■ (Du Cang«, Gloss. lai. au mot Monetœ aurea.) 3" • Florin d'or aux fleurs de lys. » (Le Blanc.) 4' Tournois à florins d'or, grans, el petits. > [Ord, 1. 1, p. 380.) 5* Sur le prix A\i florin, nous citerons ce passage où il est dit que le florin courant dtoit de 24 sois d'Avignon : Ftorenus currens quilibetde^. solidit Avenionensibus. (Test, du Car-d. d'Amiens, Gode- Iroy, annot. sur l'Histoire de Charles VI, p. 760.) — I^s 600 florins, en 1512, faisoient deux cents écos; ainsi le /7onn éloit le même que la livre. (Histoire du chev" Bayard, p. 332.) — • La livre tournois, ou • le florin • étoit de quarante gros de Flandres en 1579. (Hist. de M' de Thou, Viil, liv. LXIX. p. 128.) — On lit du mariage de Marie, fllle du duc de Berry, avec Louis ne Châtillon, flIs du comte de Blois : ■ Elle fut douée et assignée sur loute > la comté de Blois de six mille livres, moaaoye ■ de France qui vallent bien six mille fraacs i . prendre en florins. * (Froiss. t. IV, p. 114.) — Un FLE -s nia, dans la disette en i366, fut vendu jusqu'à un €»rin. [Froiss. I, p. 320.) *• Le florin fut confondu avec ■ franc, livres, «iODbles et moresques, > et pris pour monnoie Sdle et affective. >F/mns nommez doublesd'or. ■ ft. du Guesclin, par Hénard, p. 303.) — Florins et ■«TM^ties étoient synonymes ; les habilans de ^^yoD ne-en -Uarolle ayant été sommés de se ren- ■^iparle maréchal del'arméeduducdeLancastre, «nnt au héraut qu'il leur avoit envoyé : ■ Or allez et Tailesbien la besogne, et nous vous donnerons vingt moresgues ; quand le hères ooit promettre- vingt /lûrins, il fut rejoui. ■ 3'roissai't, t. III. p. 140.) — On a distingué florin de Ptne : • De Perpignan s'en allèrent h une ville appellée Conne. ou estoit lors le duc de Gironde. et le dit maréchal de Sancero; lequel duc leur donna dix florins qui bien valent .tu. francs, ou ■■ environ. • tConfess. de Vaudreton. Très des îharl. Layette 5 de Navarre, pièce II. p. 4 et 5.) 7-Les/?orjrt8 ont porté le nom de ■ florins de 1 Cfaarle./Iârinscarolus, 'OUikarolus, • c'est-à-dire ïarolus. ■ Payant annuellement un florin de . Charle. - (N. C. G. 1. 1, p. 1251.) 7" bis. • Florins de Pape. > • De Lyon se parli- ' rent, et vinrent droit à Avignon, en allant lequel • chemin trouvèrent le conte de Valentinois, et > madame sa femme qui leur donna cinq florins de I Pape. • (Confess. de Vaudreton, Très, des Chart. !jayette 5 de Navarre, pièce II.) 8* lis ont porté le nom des pays. Ile flst, par la chambra dea contes. Délivrer quatre vies florins D'Ârragon, tous persns, et fins : Deaquela quatre vias, ces aoissante, Dont j'aTOie (ait frans quaronle. (Fmm. Poës. f. 499:j ■ Florin de Brabant. • • Le florin de Brabant à ■ vingts palars, monnoye de Brabant. > (Ane. Coût. Géo. II, p.974.) — ■ /^^ortn de Florence, de chascun ■ huit sols trois deniers paiisis, • (Ord. I, p. 618.) — ■ Le flouTin de Florence doit courir pour dix ■ sols. > (Ord. Il, p. 249.) — Ils Turent défendus au mois d'octobre 1309. (Id. t. I, page 408.) — [• Item • 20 florins de Florence presiés 21 livres, ■ dans noventairede Clémence de Hongrie, 1328. — On ; lit encore • florin ou mouton... floi'ins d'or des- t gaisés. • (Nouv. Comptes, p. 48.)] — ■ Florin de « Hongrie. ■ (Hist. de laTois. d'Or, 1. 1, f. 128 ''.) - « Florin de Metz. • (1516.) Voyez Gotgrave et Mém. le Fleur. Ns. page 329. — ■ Florin du Bhin, • ou « Rin. • LeducdeBoui^ogne.voulantjoûler contre le gardien du pas de l'arbre d'or, ■ estoit armé de ■ toutes armes l'escu au col (lequel escu eloit ■ tout couvert de floriTts dn Itin branlans.) > (Hém. 4*01. de la Marche, liv. II, p. 578) 9* On dislJnguoit aussi les florins nommés r rieders ■ et les palars. (Hist. cbron. depuis 1400 jusqu'à 1467, p. 336.) io» • Les floi-ins royaux d'or, • (Du Gange, Mone- Ub aureœ.) ' 11* • Les florins d'or à ■ ou - de la reine. ■ Voy. le Mercure de septembre 1735, p. 2005 ; ils furent 5- FLE décriés par une ordonnance du 4 août 1309, qni se trouve dans les Ord. 1. 1, p. 474. la* Fieurin, florin ou « flourin à l'ange. ■ (Chron. de S. Denis, t. Il, f. 145 ''.) — [. Fleurins à l'ange- • loi, ■ Cart. de S. Vandrille, an, 1342.1 13' ■ Florin • ou * flourin à l'aignel » on «au ■ mouton. > ■ Le roi de France fil faire (en 1351) ■ florins de fin or appelés florins à l'aignel, pour ■ ce qu'en la pille avoit un aignel ; et esloyent de ■ cinquante deux au marc; et lorsqu'ils furent • faits, le Roy en donnoit quarante huit pour un ■ marc de fln or, et delfendit l'on le cours de tous • autres florins. • (Froissart. livre I, page 178.) — ' Flourin à l'aignel qui valoit d'aboi-d 22 sols de ■ petits bourgeois augmenté. • (Chron. S. Denis, t. II. fol. 145 b.) 14" • Fleurins à la chaire, un pour deux de Flen- ■ ronce se porteront comme ceus de Fleurence ■ dessus. • (Ord. I, p. 550.) 15* • Florins au chai, » ou ■ au cat. • (Coul. de Norm. en vers. fol. 17 «.) C'est là une pièce anglaise frappée d'un léopard. 16* ■ Florin à l'escu , • (Le Blanc, sur les Mon noyés, page 242.) 17' • Florin S. George, ■> ou ■ de S. Jourge ■ < Florins saint Georges, que lious faisons faire à ■ present, lesquels auront cours pour vingt sols ■ tournois la pièce. • (Ord. li, p. 242.) 18' • Florins mantelez • ou • au manlelet. > < Le fleurin au manlelet vaudra la pièce, douze . sols. - (Ord. I, p. 550.) 19* Petis flourins. [« La somme de soixante fiou' ■ rins du pays (Lille, Namur. Louvain) que on dit • pelis flûurtns ; c'est assavoir (rois vies escus d'or > de bon pois, pour quatre des petits flourins des- - sus dis. > (Cart. de Corble, an. 1428.)] 20* [• Florins de Haynau appeliez Guillelmus, « qui avoient cours pour un florin franc de nostre - coing et un tiers de franc la pièce; florins de • Cambrnysoubz la fourme de Frunce de nostre ' coing ; florins de Brabant, appeliez doubles mou- ■ tons, autres appeliez nobles d'Angleterre; florins ■ à l'escu de Flandres; /7ori»s contrefais aus /Tarins ■ appeliez Guillelmus ae Haynaul; autres florins, ■ appeliez francs à pié contrefais aus noslres à dif- > ference de Waleran et G uido;^onns Guillelmus et ■ Guido, et florins contrefais soubz fourme, d'escus ■ à différence de Waleran, et autres florins au ■ mouton de Lincourt. ■ (JJ. 111, p. 195, an. 1377.)] 21' [■ Icelle femme se print à rongner et copper ■ aucunes pièces d'or, comme cliquart, que on dit • /lorins Guillelmus, et autres piecesd'oraianscours > au pais de Boullenoys. • (JJ. 188, p. 81. an. 1459.)] 22* • Qui a florin, latin, roussin ; partout il trouve • chemin. » (Cotgr. Dict.) Fleuron, s. m. Diminutif de fleur*. Ornement d'une couronne royale ou ducale ". 'Quand je baisa tes yeux, je sens de toutes parts La fleur de l'oranger, la fleur de l'aubeapine, Le t;m, le poulliot, et la rosa eglantine, La framboise, la fraise, et les fleuron» de mars. FLE - 236 — FLO ■[« Une pelite couronne d'or, à ireize fierons, et « a en cbascun fleuron^ une esmerâuae contre- « faille, trois grosses perles et un grenat. » (De Laborde, Emaux, p. 198.)] — « Ducs à haut fleu- « ron; » ce sont ceux « desquels les duchez furent « jadis royaumes ; auquel nombre sont en France, « Bourgogne, Normandie, Brelaigne, Guyenne. » (S. Jul. Hesl. llisloriq. p. 570.) Fleoronner, t;. Fleurir, au propre et au flguré. Reposons nous sur l'herbe qui flewonne. (C, Marot, 94.) Tout affoUé d'eUe il so passionna. Et comme il voit que sa beauté jleuronne De plus en plus, croissant comme à Fenvi, De plus en plus il est aussi ravi. (A, Jam. S3S ^.) iPIeurotier, adj. Qui va de fleurs en fleurs. Qui croiroit que ces fieurotiercs, Ces abeiUes, ces ruchotieres Naissent du ventre d'un ioreaixffR. Belleau, I, p. 30 ^.) Fleurottant, part. Qui flaire souvent ; fréquen- tatif de fleurer. Pressotant, et mignottant, Fleurottant f et succotant MiUe douceurs ensevrées Sur tes lèvres pourpei'ées. (G. Durandy p. iSO.) Fleurs. [Scorbul, érésipèle : « Jebannin Hou- « dette feust surprins... d'une maladie que on « appelle au pays les fleurs Nostre Dame. » (JJ. 171, p. 13, an. 1419.)] Fleurtizant, part. Qui fait des fleuretis : « Ses « neuf ministres , ù diverses voix , accordantes < musicallement, en dessus fleurti%am^ basse- « contres barylonnanles, tailles douces, et agues, « haulte contres cbantarent un cantique. > (Aleclor, rom. p. 118 '.) Fleute, s. l' Joueur de flûte. (Rob. Est. Dict.) — 2* « Fleute d'Allemand » (Oudin), grand verre a boire. — 3" Instrument de musique : « \}\\Qfteute < traverse que l'on appelle à grand tort fleuste « d'Allemand ; car les François s'en aident mieux. > (Carloix, VI, 11.)] Voir Fluste. Fleuter, t;. Jouer de la flûte : Cils jours estoit uns mondains paradis. Car maint firent des arbres chalemeaulx, . Et fiigolez dont floustoicnt toudis. [E. Desch. f. 75 ^.) Les bergiers dansoient, Pastoureaulx fleustoient. {V. de Chartes Vil, p. 69.) Or cependant qu'en tes amours jpensois, Ou bien tandis que flustois, ou dansois. (C. Marot, 578.) « Fleuter pour le bourgeois, » boire beaucoup. (Oudio, Cur. fr.) — [Il signifiait encore divulguer, répandre : « Tex amors sunt lanlost seûes Qu'il les « fleutent par les rues. » (Rose, v. 7784.)] Fleuteres. [Joueur de flûte, au nominatif : « L'autre fut fleuteres, moût s'en sut bien aidier. » (Berte, couplet XI.) — Le cas régime est fleusteor, fluteur : • Là veissiés flemteors, Meneslrez et jon- « gleors. » (Rose, v. 753.) — « Danseurs d'Orléans, • Auteurs de Poitiers, braves d'Avignon. » (Despe- riers, 56* Conte.)] Fleuve, s. m. Fleuve : [« De l'autre part, ce « m'est avis. Court uns flueves de paradis. Qui « Eufrates est apelés. > (Flore et Blanch. v. 2007.)] Vous monstreray par exemplaire. Car en Saine, en Marné, ou en Oise, Et qui ne m'en croira si voise, Et es autres fleuves semblables. (E. Desch. f. 4-78 «J On disoit : i* • Fleuve de mer, » pour bras de mer. (Froiss. - liv. II, p. 30.) 2» « Le fleuve passé, le saint s*oublie. » (Cotgr.) _ * 3* On dit en françois : « Trois f. f. f. mauvai^s .flais « voisins, fleuve, fort, frère. » (Des Accords, Bigar page 159 *.) *9 Flexueux, adj. Courbe, tortueux. (Cptgr. Oud_ Flexuosité, s. f. Courbure, sinuosité. (Cotgr. Fllbot, s(. m. [Flûte qui ne dépasse pas ce tonneaux ; de Tanglàis /Iv, moucbe, boat^ bateau ... ^.^^^ . _ _ .. . rrr. .) .) ^nt bateau-mouche.] On lit du duc de Buckin|rbam qu en 1627; promet des secours et des vivres aur Rochelais : « Cependant le 21 du dit mois, comm» « l'on approchoit de la coste d'Angleterre, il se me IX 16 let « dans un flibot, envoyé les marchands Rocbelloia-^^Dis « Tattendre ù Bristol, et tourne le cap vers PIh: Mli- « mouth où estoit la flolte que le comte de Rolls^tk^^zmai « devoit mener. » (Mém. de Sully, XII, p. 443.) Fliche. |]Moitié d'un porc avec le lard et MT le maigre : « Bien avoit |;arni son hostel. Assez y avo ^ooit « un et el. Char salée, bacons et fliches ; De c > estoit li vilains riches. » (Renara, v. 1:281.) Un quartier de fliche de lart. » (JJ. 132, page an. 1387.) — • La tille de bachon, la flique el ■ « candeille qu*il preneit. » (Cart.deCorLan 1294. Flicme. [Flamme, lancette : « Lanceola est fe « rum subtile cum qua vena aperitur, galU « flieme. » (ms. lat. 4120.)] Flln, s, m. Marcassite, pour fourbir les épée (Borel, Cotgrave.) Flion. Coquille dite telline. (Cotgrave.) FIo, «. m. Flot^. Marée, flux". Bras de mer^ Canal, route par eau ^. ^ « Le flo de la mer. » (us. 7218, fol. 280 »».) — Au flguré, multitude, foule : « A grant flo de sensaote- « rie. • (G, Guiart, fol. 22 •.) "[ « Atant es vos torné le vent; Li vespres ert « bien avesprés. Et li flos tost au port mootés. > (Flore et Blanchef. v. 1352.)] — On trouvé flo, dans Britton, Lois d^Anglet f. 283 % opposé à « retrait, » reflux. On lit « flo montant, » dans Brut, us. p. 86.*; « le floc de la mer, » dans les Vig. de Charles VU, t. II, p. 80. — [Dans Ant. de Conflans, cité par Jal, on lit quart de flocq ou d'ésbe.] ^ « Est divisée la première partie des montaignes, « et de deux petitz flocz de mer allans et venans. > (Perceforest, 1. 1, fol. 2 %) ^l* Mous Florens Berthaut, sire de Ifalines... « tenons en flef... Tavoerie et la seignmé de Hali- « nés, le flot d'aiwe, les chemins et le marchiet du « seil. » (Charte de 1302, anc. 10197,22, folio 71»».)] Expressions : 1* « A floc, • à grands flots, (Contes de Cholières, folio 112»».) FLO — 237 - FLO 2* « Flot de mars, de septembre. « (Cotgrave.) C^rande marée de mars, de septembre. 3- « Tous d*un flou > tous ensemble. (Histoire de Bayard, p. 127.) 4* « Ce qui vient d*esbe s'en retournera de flot. » CCoigrave.) Ce qui vient au flux, s*en va au reflux ; ce qui vient par la flûte, s*en retourne par le t.ambour. 1. Floc. [Hare : « Ouquel bostel avoil ung « fumier et ung floc d*eaue. » (JJ. 189, p. 513, an. .^461.)] 2. Floc. Petite touffe de laine, de soie: « Un « beau floc de soye cramoisine qu'elle avoit sur la « teste. • (Rabelais, V, 165.) — [• Trempant en « huile bouillante un floc de laine attachée au bout « d'une esprouvette. » (Paré, XI, 16.)] Flocars, s. m. Floc, touffe de laine. « Faisoient « plusieurs chappeaulx, bouquets, et flocai^s. » (Cartheny, Voyage du Chevalier errant, f. 50*>.) Floceau, s. m. Flocon de flamme, de neige : « Deux dragons grans, et pareceux.... gectoient feu, « et flambe, à moult gvixns floceaulx parmy la • quelle. » (Lanc. du Lac, t. ï, fol. ISS**.) Voir sous Plochete». Flocbe. Poils, lambeau qui s'emie. On lit dans Du Gange sous Flocus : « Villosus, plein de floches « ou de peau. » Flûcheter. Tomber à flocons. « Flocheter « comme la noif qui chiet par flociaux, à la laine « de berbis. > (Gloss. lat. fr. du fonds S. G., Du Gange sous F loccare.) Flocon. [Touffe de laine , de soie : « Et li « gaignon le vont suiant Descerent lui son peliçon, ^ Amont en volent li flocon. • (Renart, v. 6968.)] Flocquer, v. Tomber par floches. « Ses chaus- « ses furent déchiquetées et flocquoit par « dedans la deschicqueture de damas bleu. > (Rab. 1. 1, p. 42.) Floe« adj. Mou, .flat^que. Cortois se plaint du mauvais pain qu'on lui donne : .... mon pain resamble becuit, Il est faiz, ou d*orge, ou de droe : A envis menjasse n floe En Tostel mon setgnor mon père. (Court. d*Arras, 84 KJ [« De travail et de peine fut forment foible et « flae. • (Berte, couplet 33.) — « Jtem je donne à « Jean Lelou, Homme de bien et bon marchant, « Pour ce qu*ii est linget et flou Un beau petit « chiennet couchant. » (Test, de Villon.) — Les peintres emploient encore le mot ftow pour une peinture bien fondue, ou pour un dessin lâche et mou.] Floer. [Gouler : « Et flsent la rivière d'Escault « floer entour le ville. » (Froiss. III, 138.)] Flotlotement 9 s. m. Le mouvement des vagues ; mot factice. Ainsi D0U8 oyons dans VirgUe Galoper le coursier agile, Et le ters d'Homère exprimer Le floflatement de la mer. (Joach. du Bellay, p. 474.) Flofloter, v. S'agiter. Mot formé par onoma- topée, pour exprimer Tagitation des vagues de la mer. (Voy. Floflotement.) Nos poètes du xvr siècle, et entre autres Du Bartas, étoient fort curieux de forger de ces sortes de mots. J*ay souvent veu PhcBbus, au matin, hors de Tonde Lever son chef luisant, dispos à voyager, Et puis, en peu de tems son visage cnanger ; Aussi la calme mer flofloter vaguabonde. (P. Enoc, i4.} On lit de TOcéan dans lequel vont se perdre les fleuves : Un floflotant tribut de tous lieux se débonde. Des fleuves nourrissons, dont le cours limite Retourne vers sa source. (Pasq. Œuv. mesl, p. 12i.) « Le flofloter mis en usage par les poètes de « nostre temps, pour représenter le heurt tumul- « tuaire des flots d'une mer, ou grande rivière « courroucée. » (Pasq. Rech. p. 671.) Floichol, s. m. Flocon : « Floichel de laine, » dans le Calholicon lat. fr. cité parD. C. sous Flocus. Flondellc, s. /". Le roy d'Angleterre, assiégeant Harfleur en 1415, avoit dans son année « environ « six mille bacinets et .xxim. mille archiers sans les « canoniers et autres usans de flondelles et angins « dont ils avoient grand abondance. » (Monstrelet, vol. I, p. 2231».) Flonne. [Bouquet d'oignons ou d'aulx : « Aux- « quelz compaignons icelui Grisart donna la moitié « d'un oison et des flonnes. » (JJ. 1G8, p. 381, an. 1415.)] Floquer. [Se dit chez les Picards d'un vêlement trop large; il rail des plis imitant les flots ou flocs.] 1. Floquet. Flocon. « Floquet de poils. • (Cotg.) 2. Floquet, adj. Hautain, opiniâtre. Louis XI, écrivant à S* Pierre, grand sénéchal, s'exprime ainsi : « Dites à M' de S* André qu'il ne fasse point ■ du floquet^ ni du rétif, car c'est la première deso- « béissance que j'aye jamais eu de capitaine. > (Hisl. de Louis XI, par Duclos, III, p. 240.) Floquet est une injure, dans Rab. I, p. 178. Flop, Flur. [!• Fleur: « L'escut lifreintk'estad « or e à flurs. » (Roland, v. 1276.) — « Pour ver- « dure ne pour prée, Ne pour fueille, ne pour flor. » (Couci, I.) Jamais de flors n'aurai envie, Quant de mon ami suis partie : Ne floTj ne rose que me vaut ? Quant ge n'ai Floire ne me chaut. (FL et Blanch. SOS *,) L'auteur a voulu faire un jeu de mois sur Floire et Flor. 2* [Paradis : « En seintes flurs il les facet gésir. » ^Roland, v. 1857.)] S'» [Virginité : « Mais m'aura, se Dieu plait, cel « qui en ot la floi\ » (Audefroi le Bastard, Roman- cero, p. 33.)] 4* [Elite: « De douce France m'ont tolude la « flur. • (Roland, sir. 174.) — Dans Froissart, les expressions fleur de chevajerie, sus fleur de cour- sier reviennent à chaque instant. — « En ce tem- « pore que ceste crois esloit en si grant fleur de « renommée. » (Id. II, 321.)] FLO — 238 — FLO |pt5' Fleur de farine : « Le pain, o toute sa fleur, » (Ord. V, p. 683.) — « Grand garnison de blez, et de « bons vins, de lars, et autres chars salées, et « neantmoins de fleur butelée. • (Hist. de Bert. du Guescl. par Mén. p. 505.) Chaudière, boinsnoire, et cuviaux : Pour enfans fauTt bers, et drapiaux ; Nourrice, chaufete, et baccin, PaeUecte à faire le pain, Let et flour. [Desch. f. A4S^) 6' Menstrues : « « Encore qu'elles n'ayent point • de fleurs, si ne laissent-elles à formiller a*enrans. » (Renart^ v. 12657.)] — « Tant comme le cheval se « povoit efforcer , se plongoit dedans les grans « fioite% de ses ennemis. » (Chron. S* Den. I, 244».) — « Les gens de cheval que les Ânglois avoient mis < au bois saillirent dehors en fioic^ et vinrent par « derrière sur la seconde bataille de nos gens. » (Juven. des Urs. Hist. de Charles VI, page 315.) — . « Si tost qu'ilz sçeurent entrer dedans la ville les « gens venoient encontre eulx ù si grant (ioie qu*ils « ne pouvoient passer. » (Perceforest, T, f. 94 ^.) — « Charle VIll parlant de Rome avoil, outre la flotte • de Tarmée, ses cent gentils homes arbalestriers, « Suisses , Allemans. » (Delavigne , Voyage de Naples de Charles VIIï, p. 127.) Plusieurs gens de toute contrée Arrivoient, et suivoient la floie^ Pour veoir le roy, et son entrée. [YiQ. de Ch. T77, /. II.) ^ [« Les Carthaginois guettoient leurs armées au « passage avec une grosse flotte de vaisseaux. » (Amyot, Timoléon, IX.) Flotte signifiait multitude et on disait une flotte de gens comme une flotte de nefs] Expressions : !• [« Mettre en flotte, » resserrer : « Lesquelx « carpentiers seront tenus mettre en flotte ung • des pans de laditte grange, lequel est évasé. > (Cart. de Corbie, an. 1421.) 2'' « Marcher en flotte. » On lit de cent Suisses qui accompagnoient le roi, eu 1502: « Ils marchoient « en flotte, > sans ordre. (Jean d*Auton, Ann. de Louis Xll, p. 77.) 3* « Passer ie flotte, » passer ensemble. « Lesquels « passèrent la rivière tous de flotte en eau jusqu'à « la ceinture. » (BJém. de Montluc, I, p. 95.) 4* « Chevaucher en flotte, » chevaucher ensemble. Le roy de Portugal, ayant envoyé reconnoitre l'ar- mée oe Castille, en 1385, « demanda, ...chevauchent- « ils tous en flotte ? nenny sire, ils sont en deux < batailles. » (Froiss. liv. III, p. 54.) 5' « D'une ^0/^, » en groupe, en masse. « Arri- « verent à Bordeaux sur Gironde, toutes d*une « flotte, bien deux cens veilles, et nefs de marchands « du royaume d'Angleterre qui alloient aux vins. » (Froiss. 1. 1, p. 433.) Feroient légiérement Resjoindre ces trois d'une flote, (Desch. f. il *.) 6o • Il fut de là en avant fort aysé aux villes « d'Italie de secouer d'elles le joug de l'empire; « commode fait les affaires s'y acheminèrent depuis « en flotte. > (Rech. de Pasq. liv. VIII, p. 743.) 7" « Gens de flotte. » (Cotgrave.) Floié, part. Ce mot s'employe plus passivement, comme en ce passage : « Pour n'estre grands « fleuves, ne sont flotez de grands bateaux, mais « aussi ne sont si petits qu'ils portent le nom de « simples ruisseaux. » (Rech. de Pasq. IX, p. 761.) 1. Flotep, V. Naviguer^. Couler". ^ [« Li alire en vunt (en) cuntreval flotant. » (Roland, v. 2472.) — « Et flouta tant li vaissiaus « qu'il vint au pont que li crestien avoicfnt h « le flun. » (Mén. de Reims, § 161.)] — « E « en icelle hostre isle, les cinq cens hoûiB « mes et qu'ils s'en viennent icy dédî « jours, et aillent ferir, et combattre les vî « anglois qui flottoient en mer. > (Hisf. de^ D. de Bourbon, p. 198.) ' [« Un castel trop durement fort^ seans « et que la mer flote tout entour. i^ (Prois. I « I^ rivier du Lys, en ceste endroit, faict u « laquelle ils avoient fortifié de rempars^ « ques des escluses faisoient flotter Teat « l'enlour, de sorte qu'on n'y pouvoit venir « une advenue qui n'avoit point cent i • large. > (Mém. du Bellay, liv. VIII, f. 9SI Lt Tins es titirine te flote, Tu poix, tu boiz, tu es estous : Ton ventre joue à la jieLote, Et bruit ; maudit soit U de tous. (Desch, f, i 2. Flotep. [Côtoyer : « Il s'en vinrent ton « les bendes de Normandie. » (Frois. IX, 6f Floternel. [Variante de jaque, de jup* Froissarl, XI, 29 J ; XIII, 179] 1. Flotte. [Ecbeveau de laine : • Le su] « pris en l'hostel de Jehan Veuille quatre / « laine. • (JJ. 169, p. 272, an. 1416.)] 2. Flotte. [Cuve à bière : « Les cuves, ^ « bacquels et autres vaisseaux d'iceux bnu (Cour des aides de Rouen, arrêt, 30 mars IB Flou, adj. Délicat, en parlant des chose en parlant des personnes. « Le paysage s'e « troit doux et flou. » (Gloss. de rHistoire < t. IIÏ, page 369.) Item je donne à Jehan le Lou, Homme de bien, et bon marchand, Pour ce qu'il est lingot, et flou... Ung beau petit chiennet couchant. (VtHon, Flouet, adj. Fluet fdiminuUr de fl(h < Jeanne qui estoit d'un désir insatiable ai « du lict, et son mary pour estre d'ane « flouette, ne pouvant fournir à rappoii « cette malheureuse princesse donna ord « faire estrangler. » (Pasq. Rech. liv. VI, p. Il est si tendre, et si flouet. (Coquill, p. Bief, quoique dames soyent flouettes... On ne les prent pas au flUé : Qui n'est rusé, duyt, ou stiUé, Jà n'y profitera à Toison. (Coquill. p. . i% « Main flouette. » (Colgr.) — « Cors/Iouei « ladif. » (Sag. de Charron, p. 424.) Flouin, s. m. Vaisseau léger. (CotgrO - flouin vient de rnilemand flûen qui signifie < (Duchat, sur Rab. t. IV, p. 100.) — « Voyez « nostre nauf deux luts, trois flauins, cinq « huict voluntaires, quatre gondoles, « frégates. » Flour (mal saint). Maladie guérie pa cession de saint Flour. Je re8soin£[ne aler au moustier. Pour les lairons de Jbesu Crit^ Truans, caymans qui aidier Se paelent bien : dont U uns dit : FLU — 242 - FOC « nesté de soy désister et jetter hors du flum de « luxure. » (E. Desch. f. 536 »>.) Fils, tant com tu seras en vie, N'aies de marier envie : Qui se marie, il siet sans double Sur les flums do luxure. (E, Desch. f. 536 ^.) On trouve • (luns de miséricorde, » au ms. 7218, folio 192 »». 2* Flols de la mer : [« Haimbon siet droilement « sus un bon port de mer et en va li flum tout « autour par grant fossés. » (Froissart, IH, 357.)] 3p Flux, marée : [« Je say un gré là où dousse « hommes passeroient bien deux fols entre jour et « nuit, car il fluns de le mer i est. » (Id. V, il.)] Flus, Flux, s, m. [l** Jeu de cartes; suite de caries de la même couleur; à Tombre, un joueur qui n*a que des triomphes et qui ne peut lâcher est a flux.] « L'on ne rencontrera point aas au jlux, » (Rab. t. V, p. 6.) Vrais innoccns. au desroc de dez, et (lus. Comme Judas lut de la mort de Jésus. //. Maroty 66 J &« Qui ludit ad ludum chartarum du glic, du flus, e la triomphe. >» (Menot, fol. 204.)] — On disoil, par allusion à ce jeu : « Passe sans flus. » (Rabelais, t. m, p. 189 ; Colgrave.) 2* [Maladie, écoulement d*un liquide hors de son réservoir naturel : « Une maladie le pristdou flux « dou ventre. • (Joinv. § 738.)] — Par analogie, on a dit flu^cde bourse, grosse dépense. (Cotgr.)— [F/t/a? est la forme masculine ; flue la forme féminine.] Fluste. Flûte : [« Le suppliant dist qu'il yroit « quérir une fluste ou flajot. » (JJ. 179, page 367, an. 1448.)] Plourez harpes, et cors sarrazinois, La mort Mâchant, le noble rethorique... PiasterionSi trcstous instrumens coys, Rothes, guitcrne, flaustes, chalemie... Faictes devoir, plourez gentils Galois La mort Machaut le noble rethorique. (Desch. f. 28 *J Ex Dressions * l'[« Flule double. » (JJ. 194, p. 267, an. 1467.)] 2* « Flûte bergiere. • (Cotgrave.) 3* • Avoir beurriers en la /ïi/s/^, » être soupçonné coupable de quelque faute. (Oudin.) 4* « On la soupçonnoil de faire Tamour, et il y < avoit quelque poussière dans sa flûte, » (Brant. Dames gai. t. L p. 199.) Même sens. 5* « Jambes de hautes flustes, reveslues de colton, « pour faire la grue. • (Des Accords, Contes de Gaulard, p. il.) 6* « Adonc le pauvre Anastase ayant remis ses • flustes en son saCj s*en alla sans sonner mot. » (Strapar. 11, p. 158.) l'^FluslesàG teneur, • flûtesquijouoient la basse taille. Cette expression est employée ilgurément et dans un sens ironique, de rartillerie du roy au siège du château de Pesquiere : Donc à cler peult ouyr les bruitz, et carriUons Des canons, et Taulcons du cbasteau de Pesquiere ; Mais le Roy congnoissant que la musique entière Fournie n'est oit pas, transmit tost à rencontre Ses fluFtes de teneur pour faire basse contre. J. Marot, pëge 141. Flusteau, S. m. Diminutif de flûte. Proprement ce mot désigne « la longueur entre les nœuds d*une « canne, ou roseau, canon de roseau. > (Oudin, Cotgrave.) — « La nuit, qui estoit prochaine, rao^ena « les pasteurs, et pastourelles des champs, et tout « leur.bestail, menans mélodieux deduyt de cor- « nets, /7t/8/(?a{i^, muses, et fageolz. » (Perceforest, t. IV, fol. 150 •.) Fluster, t;. Jouer de la flûte. (Coquillart, p. 138 ; Clément Marot, p. 578.) Cilz jours estoient un mondain naradis ; Car maint firent des arbres chalemeaulx Et flajolez, dont floustoient toudis. (Deëchamps, fol. 15.) [« Apprendre à fluster, et à jouer des tragédies. » (Amyot, Ëuménes, p. 3.)] Flusteur. [Joueur de flûte: • Pallas ancienne- « ment jetta la fluste, et Apollo cscorcha le /Jus- « teur. • (Amyol, Alcibiade, p. 4.) — « Danseurs « d'Orléans, /Zw^^Mrs de Poitiers, bravesd'Avignon. » (Despériers, 56* Conte.) Voir Flkuteres , cas sujet ; le cas régime était fleûsteors. (Rose, 753.)] Fluvlatile, aé^j. De fleuve. (Oudin, Cotgrave.) Flux, [h Ecoulement d*un liquide hors de son réservoir habituel: « Fu malades de flevre carte, « avec le flux dou ventre que li roys avoit. » (Joinv. § 738.) — « Puisque la plaie est apparelllie ou ./lus « de sanc est redouté. • (De Hondeville, fol. 39.) Au Hguré, « flux de bourse. » (Rabelais, Prognost. P^nt. 3.) — ^i" Jeu de cartes, suite de cartes de la même couleur. On lit dans Menot (fol. 204) : « Qui « ludit ad ludum chartarum du glic, du flus, de la « triomphe. » Le flus ressemblait à notre bezigue. — « Jeu de prime, de flux, de glic, de renette, de « triquelrac ou de lourche. » (Pasquier, I, 456.) Vrais innocens, au desroc dedez, et flus^ Commo Judas fut du la mort de Jésus. {J. Marot, p. 66.JJ Fluxible, adj. Qui s^écoule : « Dignitez fluxi- < blés et transitoires. * (Contred. deSongccr. 186''.) Fluxion, s. f. Ecoulement: « La nature d*elle « même sent Tavenir, comme une rixiere ei fltixion • d'eaues, comme la déflagration future, quelque- « fois du ciel et de la terre. » (Amant ressuscité, p. 318.) — Charron (p. 101) a dit, au flguré,deres- prit humain : « Je consents qu*on l'appelle une « fluxion de la divinité. • Foage. Droit payé dans le duché de Normandie tous les trois ans ; le duc prometlait en retour de ne pas altérer les monnaies. On lit dans l'Ane. Coût, de Normandie : « A ceste aide fere et à cesi « monneage paier les robes de leur propre cors, le • lit et Tostel, ne doivent pas estre comptez pour • moebles, et pour ceu soutoil-il estre appelé foage, « que cil le paioient principalement qui tenoient « feu et lieu. » (Ane. Coutumes de Normandie.) — Foage n*est qu'une variante orthographique de fouage. (Voir ce mot.) Foager. Exiger le fouage: « Foager son flef, > aux Assises de Jérusalem, ch. CGLXV. Foc. [Feu. On lit au reg. JJ. 69, p. 320, an. FOG - 243 — FOI 1336 : « Clamando et alla voce dicendo ,àfoCjà « foc. »] Focal, adj. Qui appartient au foyer « Tenir « focale résidence, » avoir feu et lieu. (Coût, de Norm. en vers, us. fol. 30 *».) Focale, s. Les ofHciers du parlement de Paris, • sorlans hors du palais, au lieu des chapperons, • portent une comète de tafetas que les anciens m appelloient focale. » (Div. Lee. de Du Verd. 515.) Foccllets, s. m. pi. Petits filets, terme de véne- rie : « Les petits filets doivent eslre encore au roy, « et le cimier au grand veneur, les grands filets • aux lieutenant, et sous lieutenants de In vénerie, « les foccilels, et les nombres, aux valets de limiers, « et le col aux valets de chiens. ■ (Sain. Yen. !64.) Foée. [Impôt ; le même que feu, founge, fouée : « In consueludine, quae dicilur foée, .xl. sol. » (Registre de la Prévôté d'Amiens, JJ. 34 bis, f. 9! »».)] Foene, s. f. Arme à tuer la loutre. [C'est un trident pour pécher au feu sur les rivières pu pour harponner les gros poissons.] « Une foene..,. ioïi « estre enhautée en une lance, comme la hante « d'un glaive. » (Modus et Hacio, fol. 57*».) — « Doivent aler les loutreurs au dessus, et au des- « soubz du giste, et regarder au fonds de Teaue s'il « verront passer, et s*il le voit, il doit ferir de sa « foenne^ et mettre painne de le tuer. » (Hodus et Racio, fol. 57^.)— « Etienne Lescarne prisonnier « es prisons de Chastillon sur Marne... luyfist sang « d'une foyîie de fer à deux fourgons, appellée • boutehache. » (Lett. d'Henri IL juin 1423, adres- sées au bailli de Vilry ; JJ. 172, p. 316.) — [« Un • baston nommé foyne dont on a accoustumé de « tuer poissons en eaue. » (JJ. 176, p. 510, an. 1447.) — « Ung baston, lequel.... on nomme foyne pour « chasser aux loutres. • (JJ. 195, p. 612, an. 1471.) — C'était aussi une fourche pourempiler les gerbes : « Icellui Colart feri le dit Pierre d'une fuyne ou « fourche à charger gerbes. » (JJ. 106, p. 241 , an. 1374.) « — Pilletla Fourme tenant une/bwî/n6,autre- « ment dite fourchefiere. » (JJ.139, p. 4, an. 1390.)] Foet, 8. m. Fouet. « Laisseroil elle choir son « foet, ou sa verge, ou autre chose, afin qu'il les « luy ramasse. • (Les Quinze Joies du Mariage, 126.) Foetté, part. Fouetté. (Tri. des Muses contre Amour, p. 336.) Fogat, s. m. Lanterne ù feu pour pêcher. « Ra- « mes, seurs, fogats, nasses pellées.... desquels « engins nous deffendons que Ton ne pesche de « nuit. » (Ord. I, p. 793.) Le même passage à peu près se trouve dans le Gr. Coût, de France, p. 28, et à la page 73. Foge effant. On lit du jeune Richard , duc de Normandie, dont les biens avoient été usurpés par Louis VI d'Outremer : Toutes les rentes peut à Leum envoyer, Jamez le fiz Guillaume n*en aura vu denier N'out terre de seignor, qui ne se peut aidier : Bien doit Ten foge effant, pour sage roy ohangier. (Rou,) Fognars, s. m. pi. Grognars, fognars, hognars je prive, Les biens leurs sont mal employez. fR. de Collerye, 127.) Fol, S. f (Voir Fei et Feid.) V Fidélité, parole donnée : [« Il boissa le roi Charle et sa foi lui « menti. «» (Roncisvals, p. 192.) — « Je n'i sui pas « tenus, s'on me fet foi que li escrit sunt perdu. » (Beau m. XL, 32.) — Le mol s'employait aussi au pluriel : « Se nous le poions nullement faire par « noslre honneur et nos fois garder, nous le « ferions. » (Froiss. t. III, p. 66.)] Si devons savoir entre fait Que poi vaut lois, et fois sans fait ; Quar li apostles dist, et conte, Que cors sans arme rien ne monte : Tout ensi fois^ et lois sans oeuvre Est tote morte, et rien n'acueure. (Mousk. p. 148.) 2" [Fidélité due par le sujet au prince, tandis que Thommuge était dû par le vassal au suzerain. Les écrivains exacts du xiif siècle ne commettent pas de confusion et disent « tenir à fié et à hommage, » c'est-à-dire à fief et à hommage. Plus tard, on a pris fie pour fei (foi). C'est seulement aux Ordon- nances du XIV siècle (I, 214) qu'on peut lire : « Nus « ne quens, ne bers ne puel donner son homme « de foi, se n'est à son frère ou à sa suer. • La disli notion était conservée, même au figuré, dans les vers suivants, la foi n'est due qu'au roi ;] Dame^ en la vostre bail lie, Mon cuers, et mon cors ont roi, Por Deu, ne m*ociez mie. Prenez en hastif conroy : Je non di mie par moy. Mes ce seroit félonie, Qu'îi vostre home devez foy : Por Deu, pilié vos en prsugnQ. (Poct. av. 1300, 1, p. 405.) Expressions : V « Fiancé par foy et par serment. » (Duchesne, Gén. de Bélhune, p. 138, an. 1219.) — « Eslre par « foy, • être lié par son serment. (D. Morice, Hist. de Bret. col. 935, an. i242.) 2® « Faire foy, » prouver, convaincre. (Ordon. L I, p. 515.) 3" « Prendre la foy, » se rendre prisonnier. « Le « sire de Prustallet prist la foy pour le duc de « Bourbon. » (Hist. de Louis de Bourbon, p. 68.) 4* « Foy de mon baptesme. » (Villon, p. 12.) 5* « Foy de mon corps , » serment que faisoit souvent Charles VIIL « Il aimoit, et craignoit Dieu, « n*y ne juroit jamais que par la foy de mon corps, « ou autre petit serment. » (Histoire du chevalier Bayard. p. 14.) G* « Foy de gentilhomme j'en ai tout du long « de dit le roy. » (Des Ace. Bigar. p. 33**.) 7* « Foy de grave. • (Cotgr.) On disoit autrefois, dans le même sens, « foy punique. » Ce proverbe commença d*êlre en usage en 1562. (Hist. de Thou, t. IV, liv. XXXni, p. 412.) 8* « De/oy, » par ma foi. « A, de foy, mal aven- « ture » (Poët. av. 1300, t. III, p. 1201.) 9" « Foy serment, » conscience. « Jurons par « nostre foy serment. » (La Thaumass. Coût, de Berry, p. 129. FOI -s lO* Or paiiei voui de folie 7 Sire, foi que je doia voua, JA, M Dieu plaist, da a'&niie Ne eera mes amis cotia : TourDez, fuies vos de ci, (Poil. av. i300, III, p. 19Si.; 11° ■ Belle nn r^iit qui pojr la fotj trespasse. > (Branl. Cap. EsIp. t. 1.) 12* • Démission de (oy. • Elle a lieu • qunnd le • vassal peut disposer de son flef, en Lout, ou par- • lie, en le baillanl à cens el rente , on b cens ■ seulement, ou en constituant rente sur icelui,... ■ reservant àsoy la /i);/ entière surce qu'il aliène. • (Laurière.) 13* ■ Entrer eu foij. ■> (Laurière.) 14* > Fo;/ et aveu. • Us < se faisoient ancienne- ■ ment en même temps, et par le même acte, el - l'aveu se faisoit de tout le iief sans aucun détail. > (Ord. 1. 1, ch.XXlX, p. 27C.) 15° • Nus, ne quens, ne bers, ne autres ne puel - donner son homme de foy, se n'est à son frère, ■ ou à sa suer. • (Ord. t. I. p. 204.) Du vassal qui trouve un trésor sur la terre d'un seig:neur ou sur une terre qui relÈve d'un seigneur, est obligé de le dire: • Se li honê du foy la receloit à son seigneur, ■ et il li eust demuntiëe, il en perdroit son mueble ; > et se il disoit, sire je ne scavois mie que je vous • la deusse rendre , il en seroit quittes pai' son ■ serment. • (Ord. t. I, p. 181.) IC" ' Tenir en (oy simple, ou en fou taille, géné- ( raie, ou spéciale. • — < C'est quand un héritage • est donné à quelqu'un, et à ses lieriticrs à tou- ■ jours, et à lui, ou à ses hoirs de son corps. • (Laurière.) 17* • Tierce foy, ° ù la troisième génération ; de là les quatre quartiers de noblesse. • Fiers nobles ■ esclieuz à gens roturiers, par succession directe, • sede^iarlent («ar teste jusques il ccqu'ils viennent • à la tierce foy ; et quand ils sont en tierce foy, y • prend l'ainé tel avantage comme Tont les gens • nobles. • (Coul. Gén. li, p. 277.) — » L'héritage > noble chet en tierce foy entre gens roturiers , en • la manière qui s'ensuit: c'est à scavoir, quand • l'acquéreur roturier a fait, ou deu faire une foy « el homage, el son héritier en a fait, ou deu faire, ■ un autre, le dit héritier décédé saisi du dit heri- ■ tage noble, il cliel en tierce foy. ■ (Id. 11, p. 561.) 18* • Foi ke doi. • (Poëf. «ss. av. 1300, IV, 1355.) 19* « Dieu vous saut à foi • : Alez avec lui ostet prendra : Dame S'ira] , sans plua atendre, Fait li Bouchier, et Dis vous saut : A foi, aire, et il tous consaut. (MS. lOSO ', fol. 210 *.) Folblage, s. m. Altération de la monnaie*. Monnaie altérée. * ' • Dans les monoies le remède de poids est une ■ permission que le roy accorde aux maîtres de ses « monoies de pouvoir tenir le marc d'espèces plus ■ foible d'une certaine quantité de grains que le • poidsjustc, ce qui s'appelle foiblage. • (Ord. 1. 1, p. 805.) — ■ Avant Louis XII plusieurs mauvais ■ homes en abusoient, les uns d apporter foiblage, • les autres de rogner, et laver pièces d'or, et les < autres de forger. • (Cl. de Seyssel , Histoire ds Louis XII, p. 18.) ■ On se servoil de ce même mot pour désigneH une • monnoye foible. • (Voy. Ord. t. lil, p. 1.49.) Folbleté, s. f. Faiblesse, débilité, dans la Itèela de S- Benoit, ch. XXXVII : Voient les rnouatierB ars, et le peuple tn^, Pu deCTauta de rois, et par aa fieb&U. (Bou, nu. p. 47, _ [De même qu'on lit tlebieté pour folbleté , o^ Irouve fleblette pour faibletle, au Myslère d'Adam > Tu es fieblette el tendre tthouse, El es plus fre^ « che que n'est rose. •] Folblettement, adv. Diminutif de faiblemenfc • Tout folblettement m'embrasse. • (Tahur. 266.) Folblier, v. Affoiblir, devenir foible. Tant a ploré que febloia. Le cuer. (Fabl. de S. G. f. iSS •./ Tristour. et merencolie m'ont looetcms par ma rolve Trop fait inerencolier ; cucr. corpa, et foiblier. taaL DntA. pi». HSS. M. IM. Folée. [Le même que fouée, corvées lîxigées de chaque famille, de chaque feu : ■ VicinitudinarUu, « qui fait foiée% d'autrui. • (GIos. du fonds S. G.)] Foler, s. m. Foyer. Le ban, et le foier. Et la table à mangier. fUS. 1615, II, f. tis *.) Foitlet,a4/. diminutif de foible. TUieux vaudrait lire foiblet.} Si n le vis trcstot soîUiâ, Et da larmes taint, et moitliâ : Le col a lonc trusqu'à la cosse, Trcsqu'à la teste qu'il n grueee ; Et graile, et mnicre, et taint, et noir: Foiflet, et de petit pooir. [Parton. f. t46 '.} Foignassc, s. f. Meiiloi. (Cotgr. et Oud.) Foigoée. [Redevance en foin: • Nuef vingt et • dix journaux de terre.... qui ne doivent foignées, « dismes. • (Cart. de Corbie, 21, f. 265, an. 1372.)] Foigaer, v. Gronder. (Cotgr.) Il semble pris en ce sens dans le passage suivant; où il s'agit d'un mari Ecossois jaloux: • Ccsl Escossois avoil tous- ■ jours froid aux pieds, et mal à la leste, et foignoit ■ (ousjours. . [Contes de Des Perr. I, p. 245.) Foignie, s. f. Chargement de foin. > Hippie • Tyrieu fut inventeur des navires de charge, oo • bateaux marchands qui, en vulgaire flaman sont > appellcii hulques, et par Appian et Thucidide hol- ■ cades, du genre desquels sont les bateaux à vin ■ dont les plus grands, nue nous appelions fonscts ■ et troncs, porleiit quelquefois qu)nze cens tOD- • neaux, et les moindres, que le vulgaire appelle > des lusardes, n'en portent que trois cens, l^pian • les appelle nefs vinolieres : du mesme genre sont ■ les bateaux à bois, moulliers à sablon, foignie» « et à charbon. • (Div. Lect. de Du Verd. p. 119.) Folllc, fi. f. Feuille*. Menu bois, fagots*. Ba^ tans de porte". Années". Revenu d'une terre*. Couverture, apparence, couleur, prétexte '. Penillei d'un livre, au propre et au figure. ". FOI -î 2* • Bailler du foin à la mule, • c'est-à-dire faire l'aclion charnelle, ou bien tromper, abuser. (Oud. ; Bouch. Serées, liv. II, p. 90.) 3» • Il a du foin aux cornes. • it est méchant. (Colgr.) On dit en latin fenum habere in cornu. A' ' Tirer du foin aux chiens. • (Cotgrave ; Contes d'Eulrap. p. 324.) 5* < Foin de vous. • Sorte d'imprécation. (Oudin.) On dit aussi dans le même sens : • Foin de !a besie, ■ et de celui qui me l'a vendue. • (Oudin.) 6° [■ Et me fist on mon foing ronger Tout à moi, ■ à ceste enseigne Que je conimenpay à songer Que . je faisoys cliasteaux en Espaignc. • (Coquillart, Monologue de la BotLe de foin.)] Folngnier. [Marcband de foin : . Quiconques • YCull esLre /"oiwffnier à Paris, estre le peut ; c'est • assnvoir vendierres ou achelieres de foing. » (Liv. des Met. us. delà Cliambre des Comptes, 68''.) Folnil, 8. m. 1°« Faulx à couper le foin. »(Oud.) — 2" " Une feniere, lieu où l'on met le foin, • (Oud.) Folrains, s. m. pi. Forains. « Marchands foi- ' rains. » (Ord. 1. 111, p. 151.) Foirai, s. m. l-ieu où l'on tienl la foire. (Ord. t. m, p. 156.) Foirar, s. m. Espèce de raisin ; terme en usage dans la Guiennc. (Rab. 1. 1, p. 17G.) 1. Folro, s. f. Poire'. Marché". " [Voir les foires de Champagne de M. Bourquelot, et l'article de M, Lefevre, qui refait ce livre en le critiquant dans la Revue Critique [année I86Ô).] ~- « Les foires sont appelées feriœ, ferœ, dans nos ■ coutumes, parce que d'ordinaire elles se lenoienl « à jour de fêle, ce qui étoil observé chez les • Romains. ■ (La Thaum. Coût, de Berry, p. 38.) — [■ La cort Ricbarl semblout tozjors feire ou mar- . chié. . (Rou, V. 1449.)] ' Toi cist siècles est foire, et l'autre paiement ; Ilèlna que feron nos qui empruntomes tant 1 Or deussion payer, et rendre maintenant : Qui ne a'aquJtera moult sera meschant. Fox est QUI tant emprunte qui ne puet en avant. F*brilSâ.deS.G.r (Percef. I, f. 38«.) Le passage est fort long et peu intelligible. 3' . Foire froide de Troyes. • [Ord. 111, 512.) 4° « Messire Jean de Goux, dit de Rupt avoit 100 « francs de gages en qualité de bailly, et 56 francs ■ pour la maîtrise des foires froides et chaudes. * (Etats des offlc. des ducs de Bourg, p. 282.) 5' . Foire du Pardon. . à Rouen. [Ord. III, 330.) 6* • De foire en foire. • On lit de l'entreprise de Charles VIII en Italie, et de ceux qui la lui conseil- lèrent, qu' * avant que partir, ils empruntèrent ■ cent mille francs de la oanque de Soh à Gennes. a à gros inlerrest pour cent, de foire en foire, et < en plusieurs autres lieux. • [itéra, de Comines, page 530.) 7* > Capitaine de la foire aux cbetifs, ■ homme des plus misérables. 16- FOI Quant tu m'u bût, pu iniquité, Soudainement, dont ja suit aoulis. Perdre le mien, et h RtinB la cité Cappilaine de ta foii-e aux ehtiifâ. (Deteh.f. 916*.) 8° ■ Foire aux quetis. > On disoit de méma • naiire à la foire aux quetis, • pour naître maL- beureux, chétiL Las je siii né à la feire aux quelia. Or m'en convient râler on mon pus. En chcvauctinnl deux bastoaceaulx de taulx, Se renriede n'est brief en mon [ait mis. (Deieh. f. M8 './ 0* .On nes'en va pas de /"oirecommede marché.! Ce proverbe « est fondé sur ce que les petits II18^ • ciers qui fréquentent les marchez de la campagne • yvendenl, et achètent ordinairement à crédit; " mais qu'aux foires échéent, et se font les paie- • mens. » (Rab. V. 49 ; voy. ICutrap. 410, et Cotgr.) 40* ■ La foire sera bonne, les marchands s'assem- • blent. ■ Expression encore usitée, ■ pour dire • qu'une compagnie se grossit, qu'il arrive quantité ■ de personnes. • (Oudin ; voyez dans Th. Com. V, r.\mour à la mode, act. 5, se. 8.) Il* ■ Il a Hé le premier à la foire des noz, • c'est- à-dire il a le nez bien long. (Oudin.) 2. Folre,s. f. Dévoiernent [• Renarlfaitcomme - pute beste ; Quant il li Tu dessus la teste, Drece la « queue et aler iesse Tôt contreval une grant lesse ■ De foire clerc à cul overt. Tout le vilain en a ■ Ouvert. • (Renart, v. 5825.) — . Et moult souvent • par le trop boire Ils avoieni le plus la foire. > (Froiss. XI, 349.)] Un j)rëtre aimoit une femme ; comme le mari les surpnt un jour ensemble, la femme le cacha promptement et le tira du danger : Or est U presires fors de foii-e. fFitbt. de S. G. f. 6S*.} Jamais ia foire ne vous Qne, Le mttl es der, mute es talons, La goutte es flani, sani mcdioine. (Detch. fol. 9il *.} Foiré, parf. Fourré: Li avocat qui ont les grans chaperons foirée* Uanguent bones gens, jusques eni es corréei. FdiJ. IISS. ds R. ■■ 761S, I. n. M. lU. Fotrer. [Péter, cbdmer: •■ Nulz fourbeurs ne ■ peut, ne ne doit au jour de feste, que li commun •t de ville foire, fourbir. • (Coût, de S" Geneviève, MS. fol.2''.)] Foiret, s. m. Forêt. (Oudin, Cotgrave.) Foireux. [Homme sans courage: • Jehan dfl 1 BourgeauviUe dist au suppliant qu'il batroit bien • un si failli et foireux chevalier comme il estoit. • (;j. 132, p. 28i, an. 1388.)] Foirle. [Jour pendant lequel il y a cessation de travail (Voir Foihe) : « La loi deffenl que jugemens ■ nesoil fez en jor de/otrie, se ce n'est par U < volenlé as parties. • [Digeste, 21.]] Expressions : 1° • Les foeries de Penthecousle, • la fdte de la Pentecôte. ('Vigiles de Chai-tes VII, p. 195.) 2- • Foiries de Pasques. • {Villehard. p. 146.) 3* - Foiries de Noël. - {Ord. t. I, p. 467.) On Ut foiriées de Noël, au reg. JJ. 138. p. 189, an. 1390. Foirié, adj. Jour férié où il y a foire ou fête : FOI — 247 — FOI f« Si soit letornoiz commenciez Le lundi enprès « les foiriez. » (Partonopex, v. 6588.) — « Lequel « arbitre... en pourra ordener toutes fois que il « li plaira à jour foirié ou non fomé. » (Cart. de S.Magloire, an. 1314.)] Poirier. [Gouverneur d'une foire: « Toutes « manières de marcbans de quelque marchandise « que ce soit, se peuenl loiger et prandre estaul « sans licence du foirier. > (Coul. de Ghâlillon-sur- Seine, us. anc. 9898 >.)] Fois. [Fo/« vient du latin vices; /!^, fiée, foie, foiée, d'une forme composée vica/a. (Voir Feiz.)] — On disoit « à ceste faie , » pour « ù cette fois » (««s. 7989», fol. 88*); « une feie sans plus » (Vat. no 1522, fol. 152) ; « à la /î^, » tout à la fois, dans vers suivans : Trop de robes font la bourse apovrie, Trop de maison gendrent povre manoir ; Car en chascun ne puet sires manoir, Qu'il D*y faiUe trop de meubles à la fie. (Desch. f. 63^.) tressions : f • "« Altre fois » (Loix Norm. art. 17) , en latin ^Itquando. 2» « Terce fiés ou tiers fiée » (Loix Norm. art. 42), usins le latin tertiam vicem. 3» « Fieie(à la) • (S. Bern. p. 75), dans le latin 9^€€indoque, interdum, aliquando. -«• • Fieie (aucune) » (S. Bern. p. 61), dans le l^tîQ aliquando et sœpius. &• « Fieies (toutes) » (S. Bern. p. 42) , en latin les. «• « Fieies (quantes) » (S. Bern. p. 236), en latin oties. 1* « Fieye (aucune) • (S. Bern. p. 230), en latin ^^^uando. *• • Fils (autre), » autrefois. (Rymer, I, p. 109.) tl* « Tel fie, • un jour: Ainsi face par chascun di Tel fie liegne de mon ami. fPyrame et Thysbéf f. 98 *.) 10* « Colés mi une fies, > embrassez-moi une îs. (Poël. av. 1300, t. IV, p. 1367.) 11* • A la foie, » ensemble : Tel home i a qui done à la foie, A son hoste, et rend plus qu*il ne doit. Pour ce que mieus le mette en sa foUe, Etque déplus engignier le voudroit. (P, av. iSOO, I, iOO.J 12* • A la foiée, • par hasard : Et s'U avient à la foiée, Que poudre sor son mantel chiée,... Oste la poudre à tes doiz,.... Et si n'a riens sor le mantel Escou noient ; si l'en est bel. (Ovide, de Ârte Amor. 03«.) Ces vers sont une traduction du passage suivant, d'Ovide : Utqoa fit, in gremium pulvis si forte puellse Deciderit, digitis excutiendiis erit Et si nuUus erit pulvis, tamen excute nuUum. (Ovide.) 13* [« Telfois fu, » quelquefois, dans Froissart, t. II, p. 405.)] 14* [« Tel fois de estre, » même sens. (Froissart, U XIV, p. 189.)] IS'* [« Tout à une fois, » tous à la fois. (Froissart t. V, p. 132.)] Folseles, s. f. pL l» Fossettes des joues: Entour avoit blanques maissaUes, Faisant au ris il. foiseles, Un peu nuées de vermeil. (Vat. n« i490, fol. i32 \) 2* Corbeille, comme faisselle: Querre 11 coviendroit henas, et escuelles, Et platiaus, et foiaseltes, grans gastes, et menues. Fabl. MSS. da R. n* 7615. II. fol. 813. Si i a marcheans de lin, De mueles, -de fer de molin, De haies, et de bemagoes, De pelés, de pis, et de hoes, Hostes, et vans, et escueles, Et de gâtes, et de foisselcs. (MS. 72i8, fol. 283^.) Foison, S. f. Foison ; abondance de personnes, d*animaux, d'arbres ; on Ta dit encore delà justice, de la beauté, du langage, de retendue d'un pays. [On disait même de la résistance des armes : « Con- « tre lor cop n'ait nule arme foison. » (Gérard de Vienne, v. 2813.)] £n la saison que le joly ver dure,.... Que tous veneurs en haulte cervoison Vont deslourner biches, cerfz, foison. (Crétin ^ p. 7S.J « Lors il appclla la royne, et foison de pucelles « qui eurent advis ensemble. • (Percef. VI, f. 94<*.) — « Leur scmbloit avis que ou haull de la montai- « gne y avoit des arbres grant foiso7i. • (Joinv. 36.) — « Encores en celle saison le comte de Flandres « s'en vint à Ypre, et fit faire grand foison de « justice, et déceler quelques mechans gens. » (Froissart, liv. II, p. 81.) Dieus li donna de grant biaulé fuison. (Vat. n» iAOO.) Escripre grant foison langage. (Desch. fol. 46 i \J « Ainsi acquist messire Bertrand, en ce voyage, « çr^nd foison de pais que les Anglois avoyent « tenu, et puis retourna en France. » (Froissart. liv. I, p. 412.) Expressions : 1* • Avoir foison^ » suffire, avoir suffisance, avoir ce qui suffit au besoin : Sempres y ot maint cop donné, Maint homme navré, maint tué,  Mordret prist à mescheoir ; Sa gente n'y pot foison avoir ^ Mais il pensoit. (Brut, fol. iOO^.) De là « avoir fuisson, » satisfaire, contenter : Cist aidierent si leur signer, ^ K'il en orent preul, et oimor : Des preudomes doit on parler, Et les mauvais n'a point de saison, Mais li biens a toujours fuisson. (Mousk. p. 192.) Pour çou se doit cascuns retraire De mal penser, et de mal faire ; Quar del mal ne vient, se maus non. Et U biens a toujours fuisson. (Id. p. 685.) 2<* « Maie foison, » quantité insuffisante : Tant me plaist vivre en amoureus dangier, K'a paines ai pensée à guerredon ; Si ne cant pas pour mes maus alegier, Car Je n'en plaing fors le maie fuison : Travail qi plaist ne doit on, par raison Conter pour haschie ; Li mal d'amoureuse vie Ne me font fors catUler. (Vat n» d490, fol 50 K) FOL -2 Fotsonnable, adj. [Populeux : • Vous dcmou- • rez maintenant en contrée assés foisonnable àe . pueple. . (Froiss. t. XI!, p. 273.)] Foisonnement, s, m. Abondance. (Oudin.) Foisonner, v. Abonder'. Siiffirc*. * [< El Diex ii (fi largesse) fesoit foisonner ses ■ biens, si qu'elle ne savoit tant donner, cum el - plus avoit. ■ (Rose, v. Il:i2.)] — On a dil de la ville de Poitiers, prise d'assaul et pillée par les Anglois: • Si n'avoit a donc en la ville plus nul « gentil chevalier qui sceust que c'estoil d'armes: « el aussi n'esloyent mie foisonnes de gens experts • en armes. ■ (Proiss. liv. I, p. 158.} Ne porient pas foisonner Les via, pour les mora enterrer. {Brut, fol. Hi '.) A fol large ne porroil fuitonner QiiBn([ue fors quist, ne qiiRn{]ue molin meut. C'esl-ft-dire tout ce qu'un four poiirroit cuire et un moulin moudre, ne suiTiroil pas au\ besoins d'un dissipateur. Foissettc, s. [. Fossette : Dlaiirhe endenture, jointe, et close, Kt (iprâs Torcetë menton. Dont naisBoit la Llanche gorgete, Duaqu^aus espaules sana foitselle. (US. 73i8, f. 351 ':) Foltable. [Comme fautable, auquel on peut se fier: < Tous les sept escheviiis avec leur grcrflei' el • le sergent foitaùle dudit esctievinage se assem- • blenten leur chambre. - [Statulsde l'échcvinage de Muzières.)] Folte-col, s. ni. Pédant. • Grossier foite-cul • de griimmaire latine. > (Des Ace. Bigar. p. 136''.) Fol, adj. l'^ol*. Brave'. LAche'^. * [> Laissun les /"o^s, as sages nous tenons. > (Roland, str. XV.)] — - Je confesse bien estre plus • grande injure en Irançois d'appcller sot, que « d'appeller /"ou..., il Taut considérer qu'ordinaire- • ment quand ou dil h un homme qu'il est un sot, • on ledit à bon escieni, quand on l'appelle fol, « on ledit par ironie, ou en se jouanl. . {Apol. d'Hérod. p. 19.) Gl est fos qui en femc se fie. (PoSl au. ISOÙ, IV, i47S.} ' On lit de l'ordre de bataille des François à Ver- neuil : • Estoient les plus grans fols des... archiers, ■ des deux bouts de^ bataille par manière d'ael- • les. " (Monstrelet, vol. Il, p. 15".) — Il s'agit de l'attaque d'un fort, dans le passage suivant: • Les • ennemis nrenl une cargue aux nostres.... alors ■ je dis au seigneur Francisco Dernardin, cependant ■ que nous ferons la cargue, faictes les quartiers... ■ il me répondit... or je ferai \tfoi aussi bien que ■ vous. • (Mém. de Hontluc, t. i, p. 354.) * Oacques ne vi plus périlleux, Ne plus meslË, ne plus eapàe : Qui ferir volt tost y ot mes : Li fot homme n'y ot mesUer ; Cousrt ne si sçet conseiller. (Brut, fol. 96 '.} Expressions : !• . Bon /■(}/, ou /'o/ hardi, » brave, intrépide. • Voua este trop fol harài , quanl à monseigneur »- FOL • vous allez btasmer chose que j'ay faîte. ■ (JoÎdt. page 105.) .... Qui fait le fol hardi Ptustost a amfe Que [eus, repaire, entour U sagement. PDét, iiss. *>. 1300, t. m. p. ns. Ces vers sont répétés dans les Poet. hss. du Vat. n° 1490, fol. il^. Dans le Gloss. sur les Coût, de Beauvoisis, • fol hardement > signifie témérité. 2* n Chien fol, • chien enragé. • C'est sans cause • qu'on appelle un chien enragé, fol: et dil on ■ communément qu'il folie, parce que le cerveau... • est la partie qui souffre le plus en toutes sortes - de rages. • (Charles IX, de la Chasse, p. 70.) 3" ■ Fol el sage, - c'est-ù-dire tout le monde : Eur co vient en biau servir, Ce aevent /■oi, e( Sfige. {Poël. av. iSOO, IV, p. i491.j 4° ■ Fo/joieux. ou sage, • boulTon de cour qui coulrefail le fol. Olivier de la Marche (liv. 1, p. 358) t nomme fol joyeux un certain Aiidricu de la Plume, . appartenant au comte de Charolois, qui se signais j en t-152, dans une escarmouche contre les Gantois. _ C'est sans doute un • fol de cour. ■ Nous lisons « que ■ Charles VU n'avoilcurede /"o/ssaffe*. • (El(^. _ de Charles Vil, p. H.) — [• Haincelin el Coquinet, _ • folz do roy (Ctiarles VI) el de monseigneur le ducs^ • de Thouraine. • (Comptes de l'Argenterie, I83.)y3~ 5" . fo/ sérieux. . Balzacest peut-être le premiers qui ail fait usage de celle façon de parler. ■ Boicra • Dieu, qu'Aristole et sa dialectique ont g^slé d^^ • lesles! qu'il y a dans le monde de {ottx serievx • (te Toux qui se fondent en raison, de foux qn.^ ■ sont déguisés en sages. > (Balzac, Socrale Chret^ t. II, p. 226.) — Fou sérieux a été employé depui^BS en 1666, par Gilbert, dans sa comédie des Intrigue^^ Amoureuses, suivant l'Hist-du Th. fr. t. X, p. 14. 6° . Fo/-jugé, • jugement mal rendu. » (Noo^"^. Coul. Gën. t. Il, p. 971.) "• ■ Fox nais, naix, naslre, naturiex. naturel, - fol de nature ; fox nais est aux Poët. hss. av.. I300> I, p. 77 ; fox naturiex est au Gloss. sur les OaaX. deBeauvoisis; /'o/nasfre, dans Brilt. Lois d'Ang:?. ch. XIll, fol. 21 '. 8* • Fouis oiseaulx, > mauvais serviteurs du roi, dans ta ilclion des • Oiseaux gentis, ■ pièce all^o- rique sur le gouvernement de l'Etat, sous Cb. VI : Aux fouis oiseaulx bit bonne chiere. (Detch. f. 3i9 '.} 9' • Fou comme ung chou à pommes. ■ (Rab. t. m, p. 236.) De là fol pommé. 10* • De fol juge brève senlence. ■ [Cotgrave.] U* > Ung /'o/ enseigne bien ung saige. • (Rab. t. III, p. 198.) 1S° . . . . Sa dete paie /oz. Quant fait folle. (Prov. du O de Brel. f. U4 '.} 13« < Parfaultedesaige maistre, on assietle fot « à la chaire. ■ (Percef. vol. V, f,i6, V-coL 1 et 2; ibid. vol. IV, f. 25, V col. i et 2; voyez Cotgrave.) 14* ■ Fols sont sages, quant ils se laiseat. ■ (Colgrave.) FOL -^ 13* • Il fait bon gaigner pour attendre un petit, . • aussi.... /■oZ/wmW n'est preux. » (Percef. V, SS*.) 16* • Fo/ se relraict toujours à sa massue, et le • saiee aux bonnes œuvres • [Percef. 1. 111, f. 73'), c'est>l-dire que chacun suit toujours la pente qui Veolraine : 1T> ..... Bon kirnel lait Qui de fol se delÎTre. (Piw. du Vil. fol. 74*.; 1H> . . . . Taot s en femes tiicberie ; ai m plus fox qui pltia s'i flp. (Fabl. de S. G. f. T.J 19> , . . . Hetlciun^olàparaojp, D pensera de sof cberir. (Notice, p. 560.} Jft" • Fo/necroit tant qu'il reçoit. • (Poës. d'Al. Cbarl. p. 719, et Cootes de Chol. fol. 249*.) M* .... Fol ne doute jusqu'il prent. {Deteh. f. iS9 *.) Le méa)ej)roverbe est rendu difTéreniment par le même poêle : FotiU e«t eongous & Ule enseigne ; J«>qn'll pfMit, ne craint l'ennemy. (Id. fol. S83:} C'est-à-dire qn'un fol ne fait cas des menaces jusqu'à ce qu'il soit pris en faute : as* .... Il convient le fol foloier. Et puis compère il sa folie, Qiumt on le bit com fol luier. (Detch. fol. *4ï ■.; SS° • Assez demeure de ce que fol pense, ■ c'est- ^-dire il s'en faut bien que tout ce qu'imagine un toi arrivé ou roussisse. • t^o tout ce que vousdicles • feost vray, ce aeroit moult ftraot dommage ; mais * je me réconforte moult qu'il demeure assez de * €0 que fût pente. ■ (Lanc. du Lac, t. III, fol. 52<.] Tout n'avient pas ce que fol pense. (JII Marie», p. S38.) 34* ■ Fol-\!\rfe, ' prodigue. [• Car il senloient le • duc fût large. » (Froiss. t. XI, p. 75.)] & fol larife ne porrclt fuisonner Qnanque rorsquist, ne qiiinque molin meut. Poil. MSS. vu. D- 1190. M. ». 35* • Je ne suis pas si fol, dit le portier, se pre- ■ mier ne scay ton nont. • [Percef. iV, fol. 107.) 36° ■ Fol de Souloigne, • qui s'abuse à son proflt, msé. (Oudin.) 37* ■ Foi des jeux, •comédien. (Contredit de Son- jecreux, fol. 9''.) 38* > Fol sage. > fol du duc de Bourgogne. (Voy. Vie de Charles vi, par Choisy, p. 353.) 3»' « Fol tondu • : Car « dit que de chiens le tait. Si comme je l'ay entendu KleuU este d'un fol tondu Proposé que ne l'a seau Ure. (G. de la Signe, f; tSS*.) âO* > Fol visage, • laide ligure. (Chans. du xin* siècle, Ms. de Boubier, fol. 193'.) 31* < Foie femme, • femme de mauvaise vie qui; comme on dit encore populairement, fait folie de son corps. On lit dans Joinville, p. 133: > Folles < femmes de leum corps, • et dans les Ord. t. I, p. 79, art. Il : • Fo/es femes et ribaudes communes. ■ — On a dit, en parlant de la reine Harguerile de Navarre, enfermée pour cause d'adultère: < Folle a etâiftamëe royne. • (Chron. S. Den. II, f. 150.) Ia famme sage est bonne, et belle, Limpvdiqtte n'est jamais telle ; Car plus belle eit au c... la sage, Olie B'avt la /Ule an aon visage. 1 - FOL Ces quatre vers sont écrits ù la main,' d'une écri- ture du xTn* siècle, à la lin d'un exemplaire des Plaidoyers de Marion et autres pièces imprimées en 1594. Folt femme plas que le pat, Eelonge, taj, et te transpcnie Plus ioing que tu puez de sa porte, {Deieh. f. 5S0'.) 32* • Foie gentil famé, ■ femme qui a forfait à son honneur avant le mariage. (Ord. 1. 1, p. 118.) 33* • Foie farine, > la farine la plus Une. De là, dans Gotgrave, ■ pailri de foie farine. ■ 34° • Foie ligue. • (Colgrave.) 35° • Foie justice, • mauvais jugement. ■ Se • aucune /(i/e justice estoit qui lessast l'uns aller • hors de prison,... et retenist l'autre, etc. > (Ord. 1. 1, p. 194.) Voyez Fol mat ci-des.tus. Stto > Folle mise et enchère, ou rencbere. > [Lanr. Gloss. du Dr. fr.) 1 . Folage. [Action et droit de moudre , dans les chartes bretonnes: • Hervé de Léon et les > seins emprès lui, recegnent et aient perpetuament • tote In mouste et tout le folege de lole la terre... • promenons que nous, ne les noz. nez poissons • reas avoir ne reclamer en la devant dite mouste, • ne au devant dit folage. • (Preuves de l'Hist. de Bretagne, col. 1070, an. 1-284.) — ■ Le molin de ■ Pallas, totes les moules el le follage des terres. • (Id. col. 1119.) —• Sans ce que la dite dame, ne • nul aulre, qui ayet cause de lé, poisse rien pren- • dre ne avoir de moulte ne de foulage du gentil ■ fe audit mons. Hervé. • (Id. col. 1347, an. 1327.]] 2. Folage. [Folie: • Que chil qui piert son • héritage, [>ar lasketé, fait grant folage. • (Cléo- madès, dans Du Gange, 111,341 <=.) Voir Chaslelain de Couci, V.841, etlaCbron. des ducs de Normandie.] Folagement, adv. D'une manière folâtre: Trlnce, toute sousvendon Gage excessit, grant pencion, Estas, dons biii folagemeni. Orgueil, envie, et trshiaoo - Yroot tous & perdicion. Quant U ne iera plus d'argent. ' (Detch. fol. 380 K} P''olant. [Flottant, dans Partoiiopex, v. 5764: > Et laisse son cheval aler. Et il vait o son fruin ■ pesant : Les règnes a es pis folant. >] Folastre, adj. Fou, Iwuffon, plaisant. ■ A celle • fin d'estre estimé mieux parlant, il ne cherchera . autre chose, qu'à Irou ver le moyen de faire venir • à propos aucun de ces mots comme follastre, . fat. • (Uial. de Tahur. p. 34.) — [Le mot n'était pas nouveau, car on lit au reg. JJ. 169, p. 146, an. 1394 : • Icelle Marion qui est dou sensible et . ainsi comme toute folastre. • — De même au grand Testament de Villon : ■ Au moins sera de > moy mémoire Telle qu'il est d'un bon follastre. ■] Folastrelet, adj. Diminulif de folAtre : Polastrement, adv. D'une manière folAlre. (Des Ace. Bigar. fol. 34*.) On lit foltatrement, aux mh — a^'^ FOI, Berger, de Rem. Belleau, 1. 1, p. 42 ; folatrement^ aux Poës. de Jacq. Tahur. p. 105. Folastrie. 8. f. Gaieté, badinage, boufToûnerie. « Il n'est pas qu'en quelques villes on n'ait • voulu représenter les jeux floraux le jour de la • Pentecostc ; car dès le matin, le commun peuple, « au Heu d'aller à l'église, va au bois cueillir des « rameaux, et Taprès dinée fait une inrinilé d'exer- « cices de corps ; voyre y a certains paysans en «chemise qui courent un jeu de prix: les « anciens conciles ne se plaignent d'autre chose • que de telles folastries, • (Pasq. Rech. p. 674.) — « Ce seront petites /(9//a8^rff s entre ma femme, et « moy comme advient ù tous nouvcaulx mariez. » (Rab. t. m, p. 242.) — • On trouve la félicité par la « guayeté, et la folastrie. • (Ess. de Mont. I, 415.) Foie, s. !• Foule. [« Renart, fet-il, moult ses de « bole. Tu t'es getez de meinte foie. » (Renart, T. 1444.)] — On a dit des François, battus dans une rencontre par Théodore Lascaris, empereur grec: « Ne porent celé foie soffrir ; si furent desconflz li « franc. » (Villehard. p. 201.) 2* Argument pressant. Un chrétien ayant soutenu à un Juif la conception immaculée, celui-ci répond: Beax amis, vos ciiidiez avoir trouvé grant foie; Non avez. (Dispute du Juif et du Chrétien^ f, i07 K) Folé, part. Blessé, foulé. « ^i'ost pascbevauchié « plus de six lieues, qu*il cncontra un Fspaignot « moult traveillié, et son cheval folé. » (Histoire de Beri. du Guescl. par Hén. p. 333.) Foleablemeut, adv. Avec folie : Bon fait garder sens, droiture, et raison... Règle tenir, et espagnablement Vivre du sien, et non foieablejnciit. (E. Desch. f, i2 *.) Folemeat. [Follement : « Et chaciercnt les < Commains une mull bone lieue mult folement. » (Villehard. § 355.) — « S'il perdoit par son folement « plaidier. - (Beaum. XLllI, 10.)] Folep, V. Devenir fou : Qui, de haut vol. Vient au bas vol, Par trop voler; Qui le ficol Se met au col Pour accoler ; Qui, pour galer. Et Crigaler Vient galeux ; n'cst-ii pas bien fol? 8 ai tant veut, pour femme, foler, ue femme le faict affoler, Jouant de luy au capifol. (Bluz. des faulces am. p. S67.) Par trop vin, foie le plus sage. (MS. TSiS, f. 238 :J L'en m*a dit, et ge 1' croi assez, Que Partonopex est folez ; Por vos a ci grand duel eu Qu*il en a tôt le sens perdu. (Parlon, v. 3395.) S On lit dans un bestiaire us. cité par D. C. III, *> : • Si folerent^ Si que les ydres aourerent. »] Folerez. [Moulin à fouler les draps, aux Ord. t. VII, p. 203, an. 1378. — On lit au Livre r9iige de la Chambre des Comptes, f. 500 s an. 1307 : « Medie- « ^tatem unius molendioi ad folandum pannos, gal- « lice fouUreiz. »] Folesuye. [Jeu de la saule : « Icdlai exposaqt « regardoit à jouer à la foleêuye le jour d*une vie- « toire, et fu fa pelote jaillie hors de la presse, et « pour laquelle avoir le dit exposant se baissa. • (JJ. 132, p. 275, an. 1388.)] Folesse. [Folie : « Lesquelx compaignoos par^ « jeune folesse alerent pour icelle fltletle avoir. i^ (JJ. 176, p. 358, an. 1444.)] Folet. [Dieu follet : « (Un banc) Tôt fet d'yvoire, « painture à argent ; Li pecol sont doré mouU ricbiK « ment; A chascun ot un folet en estant, Harpent « et notent, saillent menuement. • (Les EofanoQ^ Guillaume, dans GuiU. d'Orange, II, 18.) — • Etli • follet et les dryades R'onl les cuers de duel A « malades, Qu*it se tiennent trestuit por prisQuaat « si voient lor bois porpris. » (Rose, v. 18163.)] Foleton, adj. Diminutif de fou. (Oudin, Cotgr.) Foleur. Folie, sottise, étourderie : ' Grfant foleur fait qui sa marie, E!i Û8t qui premier se maria. (Detch. f. f42 ^.) Bien est gjnxin folors D*amer loiaument. Qui porroit aillors Cangier son talent. (Ch, du C** Thib p. i9.J Je ne quier dosloial amor, Mais compaignie sans fotour. (P, av. iSùO^ JJJ^ p. iOfé.J De ju^e chault, de femme, de folour Se doit garder toute personne saige. (Descb. f. 3iA K) [Folor est dans Partonopex, v. 612; dans Renart, V. 21582. — « Le suppliant se feust acointiée par « /(9/^tir et jeunesce aun appelle Jeban le Meois- « tre. » (JJ. IM, page 270, an. 1^379.) — « Comme • Tcxposant par sa fouleur et simplesse... eust « emprunté la somme de cinq francs. • (JJ, 186, p. 275, an. 1389.)] Folfré, adj. • Créiez que le lieu auquel conveîQt • le peuple tout folfré^ et habeliné feut Nesie, ou « lors estoit, maintenant n*est plus, l'oracle de « Leutece. > — « Fo//r^ et habeliné, c'est peut es(re « divisé en fnctions, comme autrefois en plusieurs « villes d'Italie les Guelfes, et les Gibelins. Rai)elai3 • neut avoir eu ses raisons pour déguiser ainsi ees « deux noms, particulièrement le premier, qui « vient de l'adjectif aleman wolffer^ et qui y~ « repond. » (Rab. 1. 1^ p. 107 et la note.) Folie, s. [lo Action ou parole folle, téméraire : « Guenes ad dit folie. » (Roland, v. 406.) — « Kar « vasselage (bravoure) par sens nen est folie. • (M. V. 172I.)J — « Estoit la paovre Dido tormenté^ m de visions innumerables et foliet d*esprit. > (Amant ressuscité, p. 228,) 2* Viol, débauche : [« Si comme les aucunes q«i « s*en vont por fere folie de leur cors. » (Beauma* noir. liv. LVU, 3.)] Quant vi que prière Ne m'i ^aut noient, Couchai la à terre... FistUU/b/ie; El ne r contredist mie, Ains le vont boneiçent. (Poëi. av. i300^ IV, p. i44^ « Requérir de follie femme df diev^Wei:, et « encliner à maulvàistié n'est poiiU booMur de ION - ! ■ dire avoir veu une vçrsioa plos ancieDDe que • celle-là portant, au lieu de ribaudes, femmes fol^ • lieuses. ' (Pasq. Rech. p. 725.) — Ambroise Lore, baron de Juille, prévdt do Paris, en 1446, > esloit 3\ ■ luxurieux qu'on disoit... qu'il avoit .m. ou .iv, • concubines.... et supportoiL partout les femmes • folieuses, dont trop avoit à Paris. > (Journ. de Paris, sous Charles Yl et VU, p. 202.) — [11 signifie aussi fou : • Icelle suppliante afToiblie de teste eL ■ devenue par heures aussi comme folieuse. • (JJ. 107, p. 377, an. 1375.}] Folliigler. rOire des injures, au poème d'Alexandre (III, "341 ') : • Ne unques à nul jour ne • l'vel on courroucier Ne franc homs de parole il « ne volt folingier. •] Fol ion. [Feuilles de mûrier, au Cart. de Lagny, f. 240 ** : ■ FolioH, un denier la livre. • On la nom- mait encore feuille d'Inde. ■] FollaiDS. [Cocons : • Lesquels trahandiers... ■ commetloient plusieurs inconveniensetmauviiis- ■ liez audit meslier de traire ladite soie,... pour ce ■ eussiez fait crier... que nulle personne... ne bail- • lasl... follains & traire auKdits trahandiers de la ■ dite soie. • (Chambre des Comptes, an. 1340, Beg. B. 2, folio 125 V)] Folle, s. f. • Folle du pied, > sole du pied, en parlant des cerfs. (Modus el Racio, f. S"».) [Lire soUe.} Foliée, s. f. I.'etnpreinle du pied. • Or te dirai • que c'est ii dire foliées ; se tu rencontre d'un cerf ■ eu tel pays que In puisse veoir l'empreinte du ■ pied pour l'erbe, et ne puisse veoir la forme du ■ pied tant seulement, se sont dictes foliées. • (Modus et Bacio, f. 7 ''.) [Lire sollées.^ Follletterie. s. f. Petite folie : ■ Comment pour ■ quelque folUelletie ne se osoit trouver chez sa • mère. . (Faifeu, eh. 33, p. 76,) Follllalsse. Partie de la viande qu'on lève le long des épaules du cerf : • Puis lèvera le collier • que aucuns appellent /'o//j/ai8se,' c'est une ch;ir • qui est demourée entre la hampe et les espaules, • et vient tout enlour par dessus l'os du long de la > bampe sus le jargel. > (Chasse de Gaston Phéhus, Ms. page 193.) Fonce, s. m. Nous disons encore foitcet, pour désigner les plus grands bateaux do la Seine; il y en a qui excèdent en longueur les plus grands vaisseaux de l'Océan, ayant jusqu'il 27 toises enire chef et quille : • Hippe Tirien fut inventeur des ■ navires de charge, ou batteaux marchands, qui • en vulgaire llamand sont appelles hulques, et par ■ Appien.ctTbucidideholcades; du genre desquels ■ sont les batlaux à vin dont les plus grands, que • nous appelions /"onsfU et troncs, portentquelque- • fois quinze cens tonneaux. • (Div. lec. Uu Verdier, p.119.) — «Il amena aveclui bien .lvi. batleau.t,et ■ onze fonssés tous chargez de biens, de quoy ■ corps d'homme doit vivre. > [Journ. de Paris, sous Chartes VIL an. 1430. p. 135.) — - Venoit par ■ la rivière 23 fonces chargées de vivres, et autres > marchandises. ■ (Ibid an. 1130. p. 134.) — [On I a- FON lit au MB. te. de la B. N. 26008. pièce 734, «n. 100» ■ Rogerio Hicbiel maistre da/owMt Saiot Bxtû^ ■ de Harefleu portant .il. tonoeaus. •] Fonceau, s. m. Synonyme de bosselle, en par- lant du mors d'un cheval. • Fonceau du caiMn. m (Colgrave.) Foncer, v. Garnird'un fond, construire *. Faintf un plancher, un fond". Fournir des fonds, de^ l'argent*^. *NoD, non jamaia une be*te anuvaga Ne mit rempui sur le bord dait toaaei , Par eUfl ausai, onc De furent foncn Les grands vaisseaux vis & vis du ringe. (Perr'm, 61 '.) 'On a dit d'un pont établi sur des canons dépo- sés dans une rivière rapide : • Iceulx canons furent ■ là assix, et foncez par dessus en manière que > toute l'autre arlilleryc et les gens de pié y passe- • renl tous seurement > (Jean d'Auton, Ann. de Louis Xil, fol. 60 >>.) ■^r. Que pour le plaisir et déduit II fonce, et qu'il ■ n'espargue rien. > (Coquillart, le* droits non- veaiix.y] On a dit • foncer le poignet, «ou * fonser • or au poing, • des ecclésiastiques qui, sous quel- ques fausses imputations d'usure, faisoient • denier • terre sainte • à un homme, après son décès, quoiqu'il eut fait son teslamenl et l'ecu les sacre- ments; alors ■ pour se rcdimer de celte vexation < barbaresque, les amis, et héritiers du défunt • estnionl coniraints/'oncer/epoijrncïjdesoniciaux, ■ archidiacres, et autres jugesd'cglise. «(['asquier. Rech. liv. 111, p. 251.) — ■ Les trahissent envers ■ leurs adversaires qui /oncefit mieux ù l'apoiale- < meni, et leurs onDent mieux les bourses. > (Apol. pour Hérod. p. 41.) ~ . Il y avoit un pauvre • gentilhomme plaidant, auquel on dict que. s'il < vouloit avoir la raison, et issue de son procèz, il ■ lui convenoit foncer, et bailler aident k ce . pi-ésidcnL • (Contes d'Eulrapel, p. 58.) Pour eslro a|mé, il tauK fimcei- peauaa. (Coller^, 138.) ^ iVu toit d'amours, beau porler n'a plus lieu ; Car Siing argent roua parles en hébrieif . Et fiissiei vous le plud beau filx du monde, 1! tint foncer. [.ilarot. p. 395.) Fonchiere. [Fondrière : ■ Les supplians trou- • verent dedens la rivière unengin appelle verzeul • pour prenre poisson; puis le musserent en /"on- « chiere emprès laditle rivière. ■ (JJ. 141, p. 103, au. 1391.)] Fonchigne. [• Uug baston emmanché de fer, • nommé fonchigne, de quoy on pesche. ■ iJJ. 187, p. 210, an. 1451.)] Foncier, adj. Qui a droit sur un fond. Ce mot s'est dit des choses et des personnes ; des choses : 1' • Foncière emende, • ou ■ amende. ■ (Voyez Laur. Gloss. du Dr. fr.) 2' ■ Jusiice. • ou « juridiction foncière. ■ • Si lost • qu'un seigneur vient nouvellement & terre ou il ■ a jusiice haute, ou moyenne, ou foncière. ■ Bouleiller ■ prend iuslicc foncière pour basse ■ jusiice; toutes fois on fiit distinction entre les ■ deux, et on csteiid plus avant la basse j uslice que (Oud.) — « Clercs et fonder, - savants et fondés en science. (Contred. de Soiigecr. H6*.) — [Il signifie aussi prépuré : < Et avoit inteoLion, et sur ce estoil • tout fondé et ordonné de passer à puissance le - bras Saint-George. . (Frois. XV, 2W.1J Fondetle, s. f. [Baliste & vergo.] • Les fondelfes • laschoieat aussi des pierres, ainsi que les frondes « a raain. * {Fauch. des Orig. liv. Il, p. H8.) Leduc de Bourgogne, pour assiéger exilais, fit faire < plu- « sieurs fondcffles, brigoles el eschelles. • (MonslP. vol. 1, p. 26.) Pondefler. [Lancer des pierres avec la fon- deffle : • Et en cheminant et alant, il fondefloient et • abaloient maisons d'avoc^s et de procureurs de le ■ court dou roi. ■ (Frois. IX. 393.)] FondeLz. [Fond d'une vallée: • Guillaume de • Figny cscuier, et pluseurs autres s'en alereut ■ es fottdciz quérir les joviaux dudit Guillaume, (|ui < esloit ou pauttinige desdiz fondeiz. • 'ii. 118, p. 2(i5, an. 1380.]] i . Fondement, adv. Avec rondement*. Profon- dément '. Abondamment ". •Voyez Oudin, dictionnaire. * Tous les presBns tendrement aoupiroient Trëa fondammeni, et ensemble ploraienl. {Ci-ëlin, 40.) *= ° 11 lui baisoit les yeul\ par très grant pitié, en < plorant si fondamment, que a peu qu'elle ne . l'arrousoit tout de ses larmes. • (Percef. V. 35 >'.) 2. Fondement. [1* Dase, au propre el au figuré: • Lus fundemenz des munz sont esmeiiz et - cpodlez, K.ir nostre sires est curuciez. > (Rois, p. 205.) — « Si redisl aillors l'escriture Que de lout o le femenin vice Li fondement et avarice. • (La Rose, V. 15!3]8.) —2* Anus: ■ Pour npostumes el • autres maladies Ki avienent u fondement. • (A!e- branl, § 13.}] Fondequc, s. m. Magasin. (Voir Fonde 2.) César, parlant de la ville de Gien-sur-Loir, . dict que de ■ son temps elle ealoit le fondeque, et le magasin • des Chartrains. ■ (Fav. Th. d'honn. 1, p. 333.) — • L'homme se plaint de son cerveau, de ce qu'il ly > envoyé tant de fluxions, fondique de toutes les ■ maladies plus dangereuses. » (Sag. de Char. 610.) — [On lit au Voyage de de Brives en Turquie, 31 : ■ Le fondics sont magasins où se serrent les mar- ■ chandisesqui sont apporléesdesindesetde Perse > par voie d'Alep... Les marchands y logent aussi. > Ce sont donc des bazars.] 1. Fonder, v. Appuyer sur un fondement et faire une fondation. On lit dans S. B. S. fr. p. 317: . Nule temptations n'en avérât force sor vos. si vos ■ permanez en bumiliteil en racineit el fondeit • (fimdati) en lei par Tormes racines. > — ■ Fandre > une chapeleaie a perpetuitei. ■ (Duchesne, Gén. de Bar-le-Duc, 37, Ut. de 1270.) — [< Sainte iglise • funda Deus e il l'establî, E par sun propre sanc ■ délivra et franchi, > (Th. de Cantorbery, 79.)] 1* ■ Se /'oncter héritier de quelqu'un, • se porter héritier de quelqu'un. • Quand un manant meurt chargé de tant de debles que personne ne se veut i- PON • fonder son h^tier, les escberins âoi ■ curateurs ausdits biens comme vacaoB Gén. t. II, p. 939) 2* • Fonder d l'apointemeot, > fourair. « > quelque bon nyais qui leur ayde à • t'apointement. ■ (Dial. de Tabur. p. 144 2. Fonder, v. Lancer avec la Tronde. GtraJE de laoces, et da dan. Et de laaAm dont il fontlotent. (G. Gwtari, nu Je fondeye carreaulx k mcrreîlle, Ga;, alesgre, bien csmouché, Et me rausaay aoiibi une treille Pour attendre iiuon teusl couché. {Coqmit. ; 1. Fondcres.[Kon[l;itenr;Da^obertâU ■ enrichissicres et fonderes d'abaies. ■ (1K m, ^S.) Cas sujet oe fondeur, fait sur /ïM 2. Fonderes. [Fondeur : ■ Quiconq ■ eslro fonderes et molcres à Paris, c'mI ■ de boucles et de monlaus, estrele p«ei < ment, portant que il sactie le meslier. ■ Métiers, 91.)] Fonderesse , s. f Pondalrîce. On reine Blanche enterrée ù Maubuisson : Là a nbbease, et mainlG suer De Cisteaux, qui eet ordre griie, Et qui lui rendent digno sarvise, Chascun jour, comme fanderette Du lieu dame, et delTendercsBe. (Deteh. f. Fondet, adj. Donné pour une fondalio Poi apricfl pour un 6 neurs, fondeurs en sable, fondeur* ei (Edit. avril 1597.) — . Plus estonnez, com ■ bas breton, que fondeurs de cloches. d'Kutrapel, ch. IV, f.71.)] Fondler, s. m Frondeur. (Oudin, Col( lit fondaires. au Tri. des IX Preux, p. 311 Fondis, I. m. Combat, mêlée : Si y eust un gnnt fondi$ : Adonc commence le chappiis Si grant, ai Tort, et si byaeux, Que chascun en fut tout hydeux. De bonnes baichee, et d'eepéea, Cu leurs lEutcea eurent eectées. (G. daUiBiç Fondolr, s. m. On nomme cloche oa éboulement dans une carrière on soos n On lit des réparations auxquelles lesâ( FON -as ■ mais je regarde une cliose ; car il m'est adviâ que ■ à petite fontaine boit on bien touef. • (Percef. vol. I, fol- 68'.) 2* [> Ellii a bien fait compieng (bourbier) de sa ■ clere /'onfatiie, ■ c'est-à-dire elle a bien sali sa réputalion. (Berte. couplet 74'.)1 S* [• Comme les supplians feussenl alez en la ■ ville d'Escleres pour eulx esbalre el {aire leurs ■ fontaines pour le jour de dimenclie, que l'en dil - my-caresine. • {JJ. 141, p. 4U, an. 1393.) — ■ Le . mercredy devant la mi-qiiaresme que on dit au • pais (Pertliois) le mercredydevantles fontaines. ■ {JJ. 173, p. 401. 311.1426.)] FontniDeaulx, s. m. p^ Etangs, canaux, Tossés pleins d'eau. On lit en ce sens: ■ Cosloyant les € maretz, el regardant sur les fontaineaulx , ilz > appnrçenrenl d'assez loing qu'une nacelle venoit « à couvert vers eulx, d'entre les rouseaulx. > (Percef. IV, fol. ."W.) — • Environ mynuil, il com- • mença à faire merveilleuse lourmente, par les ■ fonteneaulx, et crollieres qui estoJent à l'enlour • duchastel. ■ [Percef. IV, fol. 3f)'.)-~[Fottteneatt subsiste comme nom de famille.] Fontalnelette. Diminutif de fonlaine : Mignarde fonieneletie. Fontaine mignardelelte. (De» Ace. Bigar. p. i37 K} A l'ombre d'un orme vprt. Près d'une foiitainelelle, Doiiceleite, argpntblelte, Ja lenoia, un jour d'ealé, Ma Cbarlolte û mon coBlé. (Giilei Dur, p. UO.} \. Fontal, adj. Qui tient aux fontaines: Leeseï les fleurs, o déesses Nappées, El appelez les fonlale» Nayades, Et aux ioresti de vei'dure drappéee, Aneï quprir Satires, et Dryades. fJ. d'Aulot\, f. 131.J 2. Foatal, s. m. Source : Oe bonnes mœurs, el d'honneur le fontal Chacun se dit, et son pourti-ait total. Lm Hwf. da 1* Vif. M 4. Fontanelle, s. f. Diminillifde fontaine*. Som- met de la léte'. Vësicatoire''. * Une fonienele i aordoit. Qui te liu reverdir faisoit. (Fabt. de S. G. fol. 10 '.) ' Endroit de la tête où aboutissent la suture co- ronale et la suture sagittale. [Cet endroit est fort mou chez les enfants et ne commence à se durcir qu'entre ta seconde el la troisième année : • Por le ■ vertex ou sommel, est entendu la fontenelle, ou ■ bien ce qui est également au milieu de la suture . sagittale. ■ (Paré. t. III, p. 1.)] *=[• La plaie sera entretenue à la manière des • fontaneUes, avec des feuilles de lierre ou autres. ■ (0. de Serres, p. 899.)] Foutange. [On lit dans Bussy Rabulin (La France Galante): • Le soir comme on se reliroit ■ (à une parlie de cbasse), il s'éleva un petit vent ■ qui obligea H"* de Foutange de quitter sa cape> • line ; elle lit atlaclier sa coifTure par un ruban ■ dont les nœuds tomboient sur le front, et cet ■ ajustement de tête plut si fort au roi (Louis XiV), • qu'il la pria de ne se coiffer poiut aulremeot de FOR ■ tout ce soir ; le lendemain toutes les danxes de la • cour parurent coiffées de la même manière. ■ Le ruban d'abord, ensuite un bouquet de dentelle accommode avec le ruban, enfliL un bonnet garni d''une tiaute passe rayounée el menaçant le ciel, s'appelèrent fontange.] Foule, s. f. Action de fondre*. Fond, en ter- mes de marine'. * • Torcbe de fonte. • (Cotgrave.) — ■ Mettre en • fonte, ■ brouiller: .... Bien broullcr et mettre en /onte. Et dommaige. fVigilet de Chailei VII, t. Il, p. 19.) ' • Dom Ferdinand Carillo qui vit quelques nua- < gesqui lui fiiisoient appréhender changement de ■ temps, me proposa de donner fonte ii Porto • Condeqiiiesl un port inhatïilé dans la Sardai- • gne. • (Mem. du C:ird. de Itelz, III, liv. IV, 316.) Expression : • FoHle verle, » bronze. On disoit: - Pièces de_ • canon de fonte, verte. • (Péliss. Hisl. de Louis XIV, t. II, p. 37.) Fontele. Petite fonlaine: En un vergier, Lei une fontele, Dunt l'aive et bcle el clere. (Alex, et Aritt. fol. JS:} Fonteitier. [1° Lieu arrosé de lontaines: > Les • fonleiiiiers elheu\ frais de laterredontsourdeot ■ les fontaines, n'ont pas des amas d'eau cachées. • (Amyot, P. Emile, 'i'i.) — 2* Qui fabrique des Ibn- laines : • L'autre Jehan du Foing estoil fonlenierti. • plombeui'. • (J. de Troyes, Chron. 1477.)] Fontenll, s. m. 1" Petite fontaine, ruisseau: [<• Dcuz le ruissel d'un /(»ifenf/. • (Chron. de Nor- mandie, V. 31224.)] .... Voit les ruissenulx reasonens, La douce graine, les noiirettes. Saillir la sreve. el les picrrettes, rarini la duis du fotiietiit. (Deteh. fol. S38 K) 2° Lieu coupé de ruisseaux, marais. < Monta le > roy, et ses trois compaignons, el chevauchent • vers le/'ont^nis,' chascun ung fauloon sur sob • poing. • (hom. de Percef. 1. 1, fol. 33*.) 1. Fonture. [Action de fondre : • I^snppliant... ■ avisa que en la dite église avoitdu demourantde • la fonlU7-e de deux cloches, certaine quantité de ■ mel!)i1. ■ (JJ. ir>2, p. 68, an. 1397.)] 2. Fonture. [EfTondrement dans une toiture : ■ Les maisons, granges et estables... seront tenus • de retenir bien et soufTissamment de pel, de • vergue, de torque, de couverture sans ftmture ne • emmensissurc. • (Cart.deCorbie, f^5^, an. 1415.)] For, s. m. Jugement de la conscience» for inté- rieur (/'orum signillait tribunal.) Cil qui tnieva chemin Corctaià, Dont chascun Tort a droit l'avoie. Moult est Tuls, quant il se desToie, Por aler iitie Tnusso sente. Dont cbascun rorvoie la sente : L'un for si est bachelerie. L'autre si est vavassorie ; Qui a droit l'un des chomina oirre Preudon «st, trien le dera cnrirs. (MS: ItiS, f. t96 ■./ FOR -a • clain les biens d'un bourgeois d'icelle ville (Lille), ■ si premièrement eux, et leurs dits biens ne sont > demeue% de forain, el abbandoonez pnr la loy de ■ la ditle villo. > (G. G. I, p. 771.) Foralnemeat, adv. Au dehors, extérioure- meat. On lit au figuré, du comte de Flandres qui faisoil semblant de consentir à épouser la fille du roy d'Angleterre : ■ quelque semblant qu'il mons- • Irast fwainement, il avoit le courage tout francoia ■ au dedans. • (t'roiss. liv. 1, p. I(>3/) Forame, s. (. • Quand vous verrez que l'oiseau < ouvrira le bec, et qu'il aleine la langue, et ta « forame part des yeux en grosse à l'enlour, qu'il ■ couche les pannes et les aisles, sachez qu'il souf- • fre extrême chaleur. > (Arleloq. Faucon, f. 93*.) Forban,;), m. Bannissement,exii. (Voyez Beau- manoir, ch. XXXIV, p. 179; Ane. Coût, de Brelagne. fol. 59'; Coul. (ién. Il, p. 110.) — On disoit . faire • forban, • pour ■ prononcer oannissemenl. ■ (Ela- blissemenls de S. Louis, liv. Il, ch. XXXV, p. '■iM.) Forbannir, v. Bannir, e\iler, chasser : • Quand « ceux qui avoiciit la justice séculière, ou laïque, ■ avoieiit les criminels dans leurs prisons, si le ■ delicl le meritoit, ils les bannissoicnl, ou pour ■ user des termes de nos anciens praticiens ils les • forbanniisoienl. • {Ord. desR. deFr. 1. 1, 131, note.) Soit d'avec toj tout vice foi-banny. (J. Mayot,p, i84.J [• Mais fourbennis furent soirs et malins Coeurs • orgueilleux, que rebouter on doit. • {Jean Moli- net. Chapelet des Dames.)] Forban nlssemen t. [Action de forbannir, dans la Coût, de Normandie, ch. 34.] Forbari*é, adj. Kxclus : ■ Le seigniour erl for- ■ barré a reineuiiunl de sa accion pour sa malice. ■ et su nêgligeuce. •iHrill. Loixd'Angl. fol. 98, R* ) Forbatn, adj. i-'ourbu, morfondu. [Oud. Colgr.) ForbaiiU, adj. Epilhèle qui désigne une espèce de chiens de (^liasse : • Il est trois manières de ■ chiens suges qui sont appelles beaulx, les aullres - farbeatilz, les aullres beaulx rectis. • (Hodus et Racio, fol. 19 ".) Si parleray du cbien fouri/auil, El des Qulrea cbieos couraos soiges En monstronl les grans avantsigee Qu'ilz ont de mieulx chanter hocqueti, Et Je faire doubles motetz, Que n'ont ne moulins, ne muleaulx. /La Biijiie, i33 ^.j Foi'beure, t. /'. Fourbure; inllammalion du tissu réticulaiie, aux pieds des solipèdes et des ruminants. (Voir Oudin.) Forbir, v. Nettoyer un ustensile, un animal*. Sens obscène'. *[- Ferez, segiior des espées furbins. • (Roland, V. 1925.) — . Eve rose dont se fourbissent. - (Dildu Mercur. au Gloss. deRaynouard.)] J'ey ung vieil liarnoys qu'on foiirii. Sur lequel je fonde ung aubit. Et du surplus Dieu le pwTace. {D. de Mallvpaye, p. GO.) 1- FOR Qtevaulx fourbir et abnvrar. (Brut, f, 19 *.} ■Se quelqu'nne fui point /oiirAie. (Cofuiil. p. US.) Expression : * Fotcrbir ses deos, • manger: Vous arez luit bouche à court. Hais l'en voua ùtit d'avoir oaigeB le aontt Et si navei rien pour fourbir vos dan*, Fors bouche à court, senz riens mettra dedens. lui. DmcIi. fvtt. MSS. IdL tIS, al. S. On lit fourbesitse, à l'imparf. subi., aux Poêt avant 1300, t. IV, p. 13.-». Forblus.[Danni&5einent,anromandeTroieCD.C. t. III, 358 h : • Trois cent ans .il. et pins Avoit mû ■ perc en forbiut Aine qu'il passasl de ceste vie. ■] Forboire. Boire avec excès : • On dit que la < estois coustumier de le forboire. > (Recbercbes de Pasquier, p. 906.) Forbourg. [Faubourg : ■ A loz cens qui jnetican • et juridiction ont dedens la ville et dedeus 1e^ — forbourgs de Paris. • (Liv. des Métiers, 21.)] Forbouter, v. Pousser*. Suborner une fille' Passer les voies de la béte chassée '. * Forzboteit, dans S. Bern. répond au \sH.pul$us^ ' .... Ceuls qui ont les IUIgs beilee. Sont chascun jour en dure doulite Qu'aucun chetiF ne tes forboute, Eapoueee, Qaace. ou enmayne, Ou qu'elle ii'sil là panco plaine D'aucun cheitif coquori et nix. fDeie/i. f. S03*.} " • Leur façon de chasser est par les menées, <^b • suiventtoujoursiabeslequ'ilschassent à rendrez» ■ des vuys par où elle passe, ne forboutent polo» 1 ■ c'est à dire ne passent jamais plus avant que ^ft • bcsle a esté. ■ (Charles IX, de la Chasse, p. 38.) Forbu, adj. Fourbu. (MoneL) On croyait qu'a»ii cheval cchauÂ'é que l'on abi-euve trop t'dt devi».n( fourbu. {Foris bibere, boire à contre sens.) Oji trouve ce mol au figuré el eu un sens ot»cène dans Rab. 111, I5J, el les Contes de Choliëres, 208^. 1. Force. [Ciseaux: ■ Forces demande, si fi • tondi le chier » (Coioueroent Looys, v. 1958.) - • Il convicudra que la superfluite des aiguilles > laissées dans la suture d'une plaie, soitcoupéeo « les fordies. • (De Mondeville, f. 58.) — - Si com • el le tenoil forment Soef eu son giron dormant, • Copa les cheveux ses /'«rt^^s. Dont it perdit toutes « ses forces. ■ (Rose, v. 16885.)] Autres! fu Sansses fortin, Que sa famé, par son engin, tout en dormanl. i une force Tondi tant, qu'il perdi sa force. {.MS. 1318, f. iOSK) 2. Force. [1° Puissance d'action : • Com decbe' • rai ma foixe et ina baudur. > (Roland, str. 2(H.) — 2° Résislance : • El pour ce ne font force h • Assacis se l'on les occisl Quantil font lecommao- ' dément dou vieil de la Honlaigne. ■ (Joiuvîlle, §2^9.) — a- Violence: • Sire, vés là Jehan qui à • tort et sans reson, il ou ses commana, vint en tel ■ liu et ni'ii fel Icle forche. > (Beaumanoir, VI, 9.) — 4° Forleresse: ■ llem il convenroit passer parla • force âfi plusieurs seigneurs qui ne sont pas si FOR -259 — FOR « entiers, ne si loiaus aus chrestiens comme il « deussent. • (D. C. III, 347 »».)] Expressions : [A. À force, à force de, beaucoup, par beaucoup de: « Or se croisent à force, Diex lor soil en aïe. » iCh. d*Anliocbe, I, 920.) — « Désemparèrent le mur « i force de pils et de haviauls. » (Frois. II, 18.) — B. Par force, vigoureusement, par force de, au ffloyen de : « Par force iras en la terre de Bire. » fftoland, V. 3995.) ~ « Li Barrois le saisil par le col « et t&ri le cheval des esporons et le traïst par force ' de bras des arcbons. » (Ch. de Rains, p. 40.)J lo « En la force^ » poor fortifier ou confirmer. ■ Ea ceste présente cbarte matons noslres saelz en ' la force, et el tesmoignage de vérité, » à la fin i*tin titre de 1268, rapporté par Duchesne, Gén. de Coli^y, p. 58. !• bU. « Se le prevost ou la force le conte * prennent ou seisissent hosle de chapistre » (Ch. die 1306, dans D. C. sous Fw) ; c'est-à-dire la force drmée du comte. » « Force de femme, » violence faite à une femme. « Meurtres, larcins, force de femme, ou * antres cas énormes. » (Coût. Gén. Il, p. 863.) — &« Ki abat femme à terre pur lui faire force, » (Lois e Guillaume, art. 19.)] 3* « Force, force, » cri ordonné au siège de Sienne, en 1555, pour marquer les temps où Ton devoit attaquer les travaux de la place. (Voy. Mém. de Hontluc, 1. 1, p. 441.) 4» « Force forcée, • nécessité absolue. « Telle- « ment que par force forcée^ il faut que ce traité « soit publié. » (Mém. de Bellièvre et de Sillery, page 340.) Je faut force forcée Que j'éloigne votre œil, dont je suis éclairée. ŒoT. Dm Pot. p. 927. 5* « Chasteaux rendables à grande et à petite « force. ■ (Voy. Brusscl, sur les Fiefs, I, p. 389.) «• « Force pour le roy, » terme dont on se servoit en arrêtant un criminel ; on dit aujourdhui: « de la « part du roy. » — « Mathieu commence à s'escrier « tout haut force pour le roy, pour appréhender ce « malheureux. « (Esl.de la France sous François II, par la Planche, p. 588.) 6* bis. « Force simple, » distinguée de « force et « armes, > et se disoit en parlant de la saisie d'un héritage faite avec violence. (Britt. Loix d*Anglet. fol. 137 •.) 7* « Force tout courroucé, • avec le plus violent coarroux. « 11 s'en vint devant le preux Troylus, « qni pour lors sejournoit en la cite de Royalvilie, « et force tout courroucé luy dist. » (Percef. vol. IV, f. 76 **.) [AnjourdUiui force n est adverbe que devant les noms de quantité.] 8^ « Faire force, • 1. faire compte. (Cotgrave.) Nen faisoient force, ne conte. (HT Martes, p. iôS.J De tout ce ne faisoient forée. (Froiss. poês. p. i76 *,) II. Empêcher , s'opposer : « Respondit qu'ils « ramenassent quelle part qu'ils voudroient^ el « qu'il n'en faisoit force. ■ (Chr. de S. Denis, t. Il, fol. 104.) III. Ne pas manquer de faire une chose. Vin de riens ne le decevoit ; Yaue y metoit, n'i faisoit force. (G. Gniart, f, iàS ^.) IV. Enlever de force, faire donner : « Plus puis- « sanle chose ne vous peut faire force de votre « chappellet comme amours. • (Percef. V, 78<*.) V. Sans faire force, sans effort; on lit d'un coup de massue porté foiblement : « La laisse cheoir « sans faire force. • (Percef. Il, 63^) 9* « Force faicte. » I. Action de nouvellelé. • Les « clercs l'appellent un de vi ; si comme quand « aucun prend, ou happe par force héritage, ou « possession d'aucun : par cesle action de nouvel- « leté y peut, et doit estre pourveu, voire mais que, « dedans Tan après la force faicte. on vienne au « remède. • (Bout. Som. rur. liL 27, p. 161.) — II. Force ouverte: • Force faicte qu'en Normandie « on appelle escherpelerie, ou en autres lieux vio- « lence, si comme de tollir à autruy le sien en « voye, ou en chemin par les champs. • (Bout. Som. Rur. p. 171.) lO* « Force en est à luy, • il a l'avantage. « Force « n*estoit pas sienne, les gens estoient morts, ou « pris, et peu s'en sauvèrent. » (Frois. liv. 8, p. 10 ; voy. Parton. de Bl. ms. de S. G. fol. 137; Monslr. I, p. 33; Ord. l. III, p. 36.) 11" « Il n'y a force, » il n'importe. « L'une dira « ainsi : hélas, que mon compère, qui est maintenant « dehors, endure de mal ; l'autre repondpa, qu'i/ • n'y a force, et qu'il est bien aise. » (Les XV Joyes du Mariages, p. 37.) Voyez la note. 12® « Crier a la force, » crier au secours. (Voyez Hist. d'Artus lll, connest. de Fr. D. de Bret. 780.) 13o « La force paist le pré, » la partie n'est pas égale : • Hais la force paist le pré, car les autres « estoient cinq contre deux. » (Ilist. de B. Du Guescl. ar Mén. 335.) — « Mes souvent fores pest le pré. » Frois. poës. p. 201 *».) — [« Et François sont laiens • remés à sauveté : Pour çou dist on sovent: la « force paist le pré. » (Ch. d'Anlioche, IH, 366.)] 14» « Billet de fresche force. » Voy. Skinner, voc. forens expositio, au mot assise. 15* « Faire force et volte, » terme d'escrime. « Le seigneur a'Anguien estant surgv au Cauroux, « Janetin qui venoit pour le surprendre, fut décou- « vertaucler de la lune; mais nos gens feirent « telle diligence de lever Tancre, et faire force et « volte, que terre à terre ils se retirèrent h Tollon, • sans rien perdre. ■ (Mém. du Bellay, I, 303»>.) 16" « Forche de justice, • pour la rigueur des lois. • Li baillis doit estre dous, et débonnaires, sans « félonie, et sans cruauté, et non pas débonnaires « envei*s les fclons, ne envers chaus qui font les « mefTés ; car à tiex manières de gens doit il mon- « trer semblant de cruauté, et de félonie, et de « forche de justice pour leur malice eslro menre. ■ (Besuimanoir, p. 8.) 17" « Forse de venaison, » quantité de gibier. (Crétin, p. 78.) r. FOR -9 .18° ■ n y avoit deux bonnes lieues de force 1 tone. « (Hëm. hs. du H*' de la Vieuville.) 1. Forcé, s. tn. Foi-çat. ■ Le mol forcaire que ■ l'on a subâlilué au mol forcé, n fail place à celui • de forçat, qui vient de l'ilaiien fornato, el qui ne • veut dire aulre clioae que forcaire, el forcé, dans ■ la signification d'homme forcé de ramer. • (Le Ducb. sur »ub. l. I. p. '236.) 2. Forcé, s.m. Jeu auquel s'occupoil Gai^antun dans son enfance. (Itab. 1. 1, p. 1-iO ) Forcel , Forcele . Fourcelé , Furcele. [Poitrincà la hauteur des deux clavicules: • Dessor • SUD piz, entre les dous fitrceles Cruisiedes ad ses > blanches mains, les bcles. • (Roland, v. 2219.) — > Ëtdisl li sire de Nain (|ue encore lenoil le . cûlel, Quis maine avoil sous le fourcet. » (Roman delà Violette.) — • Apres ce que ledit Uietfroy fu • cbeu ù lerre, le dil Regnaull le bâti de ses pies « plusieurs cops contre le ventre et fourcelle. » (JJ. 152, p. 13j, an. J397.)] — . Sil y a aucune • ble(feure es boiaus, ou es nerfs des coslés, la ■ douleur en est c;i ta concavité de la (orcelie entre • le nombril el tes mamelles. • (Les Tn. de la Noble Dame, fol. 100.) Noble dame, liaulte atouritée, Dame Florence l'escornée, A longue eechine, plate (orcelie. (Cointill. p. iOi.} ■ GadilTer lity fiert de son glaive en la polclriiie, ■ et luy fend l'escu, et lui rompt le haulberl, et luy • passe le fer tout oultre la fourcelle. • (Pei-ceforesl, vol. I, fol'. 42''.} — [■ Lequel suppliant a aucunes ■ foiz acousiumê de jurer la forcellc Dieu. • [ii. 135, p. 286, an. 1389.)] Forcelé. Qui a une fossette. Blanclie endenlure. jointe, et close, El apiès ftinelé menton, Dont naidsoit la blanche gorgetc. {MS. 12i8, f. Sai >./ Forceler, v. Receler, caclier. Lorscjue le roy cl les aeigueurs de Fiance et d'Angleterre s'assem- blèrent à Amiens, pour traiter de la pai\ entre les deux royaumes, ■ fut ordonné sur amende très ■ grande, iiue nul liostelain, en son liostel, n'nuire, ■ ne forcelaxt ne meist hors de voye. par manière • de convoitise, aixrs, ne sagelles qui lussent aux « Anglois. ■ (Kroiss. IV, p. tXt.) — - Est l'acheteur • lenu venir , en dedans quarante jours après ■ l'acquisition par luy faite, vers le seigneur, pour ■ de luy avoir la saisine, et satisfaire des droits; et ■ à faute de ce faire, escliet en amende de soixante . sols parisis, pour les ventes forceléei. • (Coût. Gén. 1, 322.) — [• Et s'il aveuoit cose par aventure ■ que aucuns emblast ou forchelal le lonlieu au • remonter ou au ravaler, le poent arrester le « sergant de l'abbé el le convenl. - iCart. de Corbie 21, f. 99. an. 1219.^ — On disait aussi d'une blessure qui ne dégorgeait pas : ■ Si le sang estoit forcelé ■ trois jours, il seroil enchu vers nous el envers ■ lesdiz maieur et eschevins en .lx. sols parisis « d'amende. ■ (Charle de S' Wolfrao dAhbeville, . an. 1370.)] 9 - FOR Forcelette, s. /. Diminutif de force. Ta main blanchelette, Do SB forcelette. M'a bleasè du poing. (L. le Caron, p. Bi.) Forceleur. s. m. Receleur. • Qui oublyroit le • chevalier qui vous a desmontrd par trois fois le ■ gentil loy d'Escosse, qui ne rocommandast sa • prouesse, il seroit roheur, et forceleur d'autruy • prouesse, et d'autruy honneur. . (Percef. l, 151 ■•.) Forcemeat. [Violence: • Avant ledeslogemeut ■ se commit un acte li'es vilain d'un forcement de . fille par un gentilhomme. • (La Noue, 507.)] Forcenant, atij. Epithète donnée aux chiens courans qui sont ardens et vigoureux à supporter la fatigue. [Cotgrave et Oudin.) Forcenenient. Etat de celui qui est forcené: - La colère indomptée, et le foreenement Qui ■ tronhlcrent l'esprit d'un misérable amant. > (Despoiies, Œuvres, 443.) Forcener, tj. Etre furieux, enrager •. Désoler, faire enrager ■. Maltraiter '. Résister ". [Il vaut mieux écrire foriener, car la racine est être fort le sem, hors du bon sens : • Diinc li uni respuoda à < voix li forssené: se vus ne faites ce que li reisa • mandé, i en aura tut dreit. ■ (Th. de Canl. 130.)] • [• Lors ot te! duel, à poi ne forseiia. • (Roncia- vals, 95.) — • Rien puis, fel il, vis forcener. Quant . • vous me lenés pour vaincu. ■ (Rose, v. 3746.)] Je foiixna da voir que, sur votre retour, Ce traislre ssaeunj ainsr ma perle, et son unoiir. f. Csm Corn, d* !■ Vam, ict. V. K. 9. On lit de Concini, maréchal d'Ancre : Une tourbe de (;ens foreeiiK après les os Du brouillon qui Taisoit de la France un cabos. G. Dur. à 11 HiIIa ie Oonatl. g 113. ■ • Je voy ung chevalier cy devant en ce tournoj'^ • qui forscne tous, de la prouesse qui est en luy. «^ (Percef. i,f. 136',) *= • Tant rujenl les Rommains oppressez, et for — ■ cenez, combien qu'ilz fussent quatre cens contre •< sept, qu'ilz esloieut las de fertr, et n'y avoit se. < gaillard qui n'eust meslier de repos. • IPercef— vol. IV, fol. 82".) ° Richard ne pooit (»>ntre tous foreeiier. (Bou, p. 13S.J Se il sont plat de nous, ne r.ous chaille douter. Que désarmez no poent contre armés /bi'senei'. (Ib. 9S4./ Expressions : 1° • Mort forsenée, • mort cruelle: ■ Uort • crueuse, et forsenée. < (Mousk. p. 218.) 2* > Temps forcené, > temps orageux : ■ Manda > au conte de Dunoys, par ung gentilhomme de • siens, que si le temps n'estoit forcenné, que de • sa partgarderoit bien le passage du Gno contre ■• tous les Espaignols. < (J. d'Aut. Ann. de Louis Xll, fol. 43".) Forcenerie. Acte de forcené. (Voir FunsBNEaiE.) 11 sembloit lors que inrernaLee furies Bussent rompuz, par leurs forcenerie». Fers, et lyens des paluz pliitoniques. (Civii», p, S33.] « Celte forcennerie est voisine à celle de ce gar- ■ çon, qui alla saillir par amour, la belle image FOR - a — [• Dedens icelte huche le suppliant trouva un • fbrchier qu' il defl6Tma.*{}}.ièy, p. 82, an. 1415.)] Forcible, aH. Puissant, fort : ■ A plus forcible . reson. « (Britt. Loix d'Angl. fol. 207 ''.) Forciblement, adv. Par force. • Ne pourra • personne, pour mise sus de gens d'nrmes, pren- • dre forcierement desdils laboureurs , leurs cha- < riots, ou chevaux ny prendre d'eux aucune chose « par composition, ny autrement. • (Nouv. Goût. Géû. t. II, p. 147^) Foncier. Coffret, cassette. [« Un forcier ou un ■ escrin où la suppliante cuidastfiu'il eust argent. • (JJ. 143, p. 193, :ui. 1392.) — < Laquelle suppliante ■ print la clef d'un forcier ou coffre dudit cha- • DOine. • (JJ. 132, p. 19, an. 1387.)] Fortune a le forcier cassé, Ou i'espargnore ma rlchcese Et le bien que j'ay amassé, . Ou meilleur temps de ma jeunesse. [Al. Chartier, SOS.) ForCleux. ■ Après soici! levant donne h men- ■ gier à ton faulcon d'ung peu de bonne chair, tant « comme moitié le forcieux d'une cuise de geline, « et bien bonne, el cliaulde. » (Modus, fol. KC.) Forclolre, v. Mettre hors, exclure ■. Débouter ■. Bannir'^. Priver". Enfermer*. Fermer''. Exempter". * [■ Mes l'espérance m'est forclose. • [Rose, vers SI154,) — • Plaisance s'est de moy partie Qui m'a ■ de liesse forclos. • (Charles d'Orléuns, Dallade.)] " « Quand le juge déboule le demandeur, ou le ■ défendeur en veùe, de garand, de sommation, de ■ défenses, d'écritures, d'informer, ou produire et • qu'il luy dénie le delay qu'il requiert. » ([Laur.) — ■ Voulons expressément, que toutes adjudica- • lions judiciaires, nous eslre forcluzes, et des- — niées. • (Thaumass. Coul. deBerri, p. 130.) — > Quant il esl ainsi, droict n'a en ceste cause , si « l'en l'en forclos du toul, et vous aussi : et ainsi le ■ ferez, si vous voulez rendre leale sentence. > {Percef-vol. VI, fol.87v) * . Si vous voulez forcloire le ris de la table qui ■ doit cstre joyeuse, il faut en ester la parolle; et > si vous en osiez la parolle vous en ostez l'ame. ■ (Discours sur les Serées de Bouchet, 1. 1, p. 12.) — • Banni et forclos du monde. • [Sag. de Charr. 213.) N'y ayent yeulx plonge?, en larmeâ, ot que ri Elus Ueu ; mais forcioz, et prescnpu e tout plaisir. (CretUi, p. SS.) "• Elle privée, et forclose, petit à pelît, des > esprits qui donnent vie au corps mourut piteu- ■ sèment. » (Hist. de Floridan, p. 7-21.) — . Les > amoureux n'estoyent mye si fort privez, ne for- ■ c/oiw: du doux, el agréable regard, ne des gra- > cieuses devises de l'ung et de l'aullrc, qu'ils ne ■ parlassent, et devinassenl ensemble. >[ld. G96.) De vivres, et biens forelu». ( Vig. de Charles VII, p, {98.} ■ « Je cuyde que ilz nous forclorront , et se ilz ■ nous avoient enserrez, nousserioilsau dessoubz, Sour ce que nous ne sçavons les fuytles, ne les eslrois de céans. > (Lanc. du Lac, I, f. 100 ''.) FOR ■ Prince qui veult autrui gent guerroiflr, Veon Gomment aon propo* accomplisse : Et lui confiant .ix. points eatndiar. Vivres lui fault, argent pour B'aldier ; Gens qui ne soient pas mois, Larges on dons, de mensonges forclat. (Deteh. f. iSS *.} Item ma nomination, Que j'ay de l'Université, Laisse par résignation, Pour forchrre d'adversité, Pauvres clercs de cssle cité. fVillait, p. 7.J Forclose (à la), adv. A la dérobée. < Baraz i - v\a\. à la forclose. .(Fabl.de S. G. fol. 53'.) — On disoit aussi . jouer à la forclose. » Quant ii ert au tournoiement, N'avoit soingde dosnoiement. Ne de jouer â la forclose : \A où la presse ert plus enclose Se reroit. tout do plain eslais : 11 n'estoit mie ans armes lais. (US. 7S18, f. 348'.} ForclosloD, S. /*. Exclusion; ■ quand le j âge ■ déboute le demandeur ou le défendeur de vpâs, ■ de gnrand, de sommation, de deffenses.d'écritui£s, « d'informer, ou produire, el qu'il lui dénie Icdélay • qu'il requiert. . (Laurière.) — On lit forcloaUm au N. G. G. II, ^I3^ el forclusion [Godefr. Observ. sur Charles vni, p. 518). Forclouer, v. Biaiser. ■ En forclouant, ■ en .m biaisant. • S'il 3 reiz, il les doil tendre aux deux .3 ■ boutz des hayes, non pas tout droit, mais eo ^ > forclouant de cbascune pari : car un cerf vient .^ • quelquefoiz fi la haye, el a le vent des laz, et va .m • fuyani, et liss:int lout le long de la baye, et si les ^ • reiz estoient tout droit, ii yroit lousjours jusqueSi^ ■ à tant qu'il feust au bout des reiz ; pour ce cli-je^3 < qu'elles soyenl faites en clouant dechascunepart,,.— • car quant il sera au bout de la haye, il se terrais ■ aux reyz. ■ [Chasse de Gast. Pheb. us. p. 304.) Forçoler, v. Exercer sa force, résisler. • En^c • mal pays où l'on ne puet forsoier, ne bien cbe • vaucnier. • (Chasse de Gaston Pheb. »s. p. 316.) — — Gabriel Marie, bâtard du premier duc de Milan„^ dans une guerre qu'il eut contre ses frères, « se^ • bouta en une forte place de Milan, que on dit Ite • citadelle, el là teint par force, en cuidanl pouvoir • forçouer contre eulx ; mais sa présomption le • déçeut. • (Hist. de J. Boucic. p. KO.) — • Plu.sde • vingt Sarrasins estoyenl contre un chrétien, et ■ toutes fois en occireat nos gons plus de vingt • mille ; mais au dernier plus ne peurent forçoyer. > (Ibid. liv. 1, p. 100.) Forcomandeur. [Usurpateur: ■ Item que ■ tous ardeurs el forcoinandeurs de terres on . < d'autres biens... soient tanlosl de leur fait en la < cache du seigneur. > (Histoire de Liège, II, 4£, an. I3Ô5.)] Forcommand, s. m. Commandement fait au Sossesseur d'un héritage d'en quitter la possession, e l'abandonner. Le forcomtnand a lieu lorsqu'il ■ esl question de matière réelle, et de revendication « pour débouter quelqu'un de sa possession de FOR — 264 - FOR « un denier parisis. » (JJ. 168, p. 66, an. 1414.) — « Laquelle redevance est appellee chevaige, fm^es- « tage ou herbaige, pasturaige ou panaige des bois « de Conlesl. » (Cart.de Ponligny, 194, an. 1303.) — Il signifie encore garde des forêts: « Pour le « forestalge des bos de Guisy... n esté ordonné que « Pierre Moiltye ...sera commis forestier et garde.» (Can.de Corbie, 13, an. 1510, f. 30.) — Le forestage se payait en tourteaux, en gerbes, c'est-?i-dire en nature. (Liv. Rouge de la Ch. des Comptes, f. 347 », an. 1309.)] Foresterie, s. f. s. Nom d'un recueil de poésies champêtres, par Jean Yauquelin de la Fres- naye, imprimé à Poitiers en 1555, in-S®. — [Il dési- gne aussi roffice de forestier : « Juhel d'Avaugon, « cbevalier est homme lige du duc d'Anjou, ia cause « d'une foresterie faiée sise eu la forest de « Maienne. » (Registre de Louis, duc d*Anjou , folio 99.)] Forestier. [« Trop sai bien meshabizchangier, • Prendre Tung, et Tautreestrangier, Orchastelain « ou forestiers; Driement sui de tous mestiers. » (Rose, V. 11233.)] — « Forestier, Gruyer, Verdier, « juge des forests ont fait des noms de famille. » (Menestrier, OVn. des Arm. p. 476.)— « Forestier^ « ou sergent de bois, • désigne • celui qui a charge « de la garde des bois, et forests, et y peut faire « prise de bétail, ou de gages, et les accuser, et « rendre ù justice. » (Laurière.) Le forcsticT nos buez enmaine, Et dil que, en rautre semaine, Lui enulastes de nuit, trois chaisnes, Qui vos costeront bien trois fresnes, Et merqucdi au soir un hestro. (Fabl. de S. G. 78 ^.) Les forestier Ta encontrée^ gui gardoit le bois son seignor, t fus cointes, de bel ator, Bien armez, et d*arc, et d'espée. (Ihid, f. 77 ^,j On disait aussi au féminin : • Ce fu enquis aux « jours à Troyes, Tan .un. " et .xv. ; pour madame « de Masy, et pour les enfans de la forestière de « Chacenoy. « (Droits de Champagne a la suite de la Coul. de ïroyés, par Pithou, p. 461.) Foret, s. m. Outil pour percer les tonneaux. [« Faire un petit pertuis d'un foret emprès le bon- « donnail. » (Ménagier, H, 3.)]— « Un coutelier qui « faisoit couteaux, et canivelz à la marque de « wibrekin, qui en françois est appelle /(9ré?^ à percer • vin.-» (Mém. d'Ol. de la Marche, 1, p. 373.) Forfacture. [Confiscation (voir FoRFArcTURE) : « Et fut dil par arrest que les forfacturea seroienl « mises à exequution et les santances publiées. » Œdit de Louis X le Hutin, aux Preuves de Tllistoire de Lyon, p. 43.)] Forfaict, s. m. Crime, faute, péché, amende. Forfais, dans S. Bernard, traduit delicta; • for fais « de boivre » traduit crapula. • Le duc de Bourgo- gne ne voulant pas lever le siège mis devant le château de Connay, « ceux de son conseil luy dirent « que veu que le royqui l'avoit envoyé, lemandoit, « u s'en pouvoit bien partir sans forfait. » (Froiss. livre I, page 279.) — [• S^aucuns qui n'est mie de « quemugne, estranges ou foraine, fiert» (Ord. de 1254, au reg. fater, fol. 46*.) — < MoQUoie sannable d'uaquin, d'un pois et d'une • forge. » (Froiss. 1. 111, p. 215.) — - En dismeB.en ■ matelotes, en forget de monnoie et en toutes . exactions- ■ (Id. t. IV, p. 2.)] Expressions : 1* • Prendre forge. » Celte expression se trouve souvent dans les étals de la Chambre des Comptes. Elle désigne le droit de faire ferrei^ ses chevaux aux dépens du roy. • Ne prendra point de forge. • (Fol. 14*.) — Un trouve aussi • valet mengeant ù ■ cour, et un à gages, forge, et chandelle, ou à « gages, forge, restor, el chandelle. > (Ibid. f. 88''.) Voyez Feb et Clou. S* • Venir à bonne /brir£, • s'adoucir, se plier. Pathelin, après sa querelle avec le drapier, dit en se retirant : 3* • Gens de bonne forge. • (Cotgrave.) Forgé, part. Supposé. On a dit du cordelier qui s'éleva contre frère Hieronyme : « Se trouva un • cordelier forgé qui de luy mesme prit débat au ■ dit frère Hieronyme, l'appellant hérétique. ■ (Hém. de Comiues, p. 750.) Forgement. [1* Fabrication de monnaies: - Forgement de lausses monnoyes. ■ (Ord. t. V, p. 479, an. 1372.)] — 2"' Action d'inventer, de sup- poser: Quant aux prisonniers... auxquels fauldroit < faire procès criminel, le dict procès se fera le ( plus diligemment, et secrellement que faire se ■ pourra,... pour éviter les subornations, et forge- • mens qui se pourroienl faire en telles inuliercs. > (Coût, de Normandie, fol. M**.) Forger, V. Forger, fabriquer*. Battre monnaie'. Sens otecëne ". * [• A faire forgier une monnoie coursable. • (Froissart, III, 216.)— • Oui flst t'espée, mauvese la - forga. » (Aleschans, v. 1481.)] — « Tout en for- • géant devient on fevre. ■ (Percef. 1. 11, p. 71 *.) — Ail figuré, • /^orf^er de sa teste, • inventer. (Oudin.) - « Se forger amis, • se faire des amis, des créatu- res. (Tri des IX Preux, p. 294, col. 2.) " . Monnoyes ordenuées il forgier. • (Ord. 1,451.) " * Balade des hommes anciens regrelans leur • pouvoir de forgier, perdu par vieillesse. ■ (Des- (^amps, fol. 452^) Forgeret. [Coffre, cassette: ■ En un autre < forgeret que Ta suppliant trouva ouvert, prisi une (- FOR ■ verge d'or ou annel du pris de .xx. sols parisis. ■ (JJ. 152, p. 81, an. 1397.) — * Lequel argentil noai • offrit à bailler, tant en or ou argent, blanquAS ■ maailes et noires, lequel esioit en ung forgeret. > (Cart. de Corbie, 21, fol. S3t >>, an. 13400] Forgetture, s. /. Saillie hors d'alignement, surjet. • Celte place est close d'une muraille large, ■ et espaisse de seize pouces , et hauts seulement • de trois pieds, et rasée dessus de grandes pierres < plates de mesme étofTe que le pavé , longues de > neuf pieds, et larges d un pied dix pouces de ■ saillie en dehors, et en dedens pour la forgeture. ■ (VrayetParf. Am. fol.220^) Forgeu, adj. Reposé longtemps. • Chiens qai ■ sontde séjour, et qui sont forgeu ne peveotfoup ■ nir longue chasse. ■ (Chasse de Gast. Pbeb. 144.) Forgeure, s. /. Pièce forgée : * Les ferreures i Dqnt fevre Font les forgeura. (MS. 7St8.} I Forgier. [Coffre, cassette : ■ Icellui Jehan avoil i • priiis deux foi-giers, là où il avoit grant quantité I • de monnoye d'or et d'argent, lettres obligatwre 1 • et .plusieurs autres biens moebles. ■ (JJ. M, 1 p. GflS, an. 1359.) ~ ■ t^ suppliant prist en nu 1 • huche ou forgier, qu'il trouva et ouvri, vint neot ^ • pièces d'or. > (JJ. 154, p. 265, an. 1889.]] Forgolr. Abuser des jouissances: - Tel à la fois se forg^ Que autre en fait sa moquerie. (Vaiieati, iSS», f. ÎK»'-} Nais sages bien apenaei Ne se fornoi, pour grant plenté d'aTOir. VUioB, («>, M. 1» _ Forhu, s. m. 1* Le cri que font les chasso-im avec le cor pour appeler les chiens. (Monet.^ - 2* Le lieu où on rassemble les chiens. (Ibid.) — 3* La partie de la proie, les inleslins du cerf qa'oii porte loin de la curée pour attirer les chiens jw cette amorce, les accoutumer à quitter la mangeailfe et les rendre dociles aux diUereas sons du cor. (Cotgrave.) Forhuer, v. ■ Donner signal aua chiens ,. aus • chasseurs, de cor, ou de cri, de cornet, où de • bouche. > (MoneL) Les jeunes chiens fait euBeignier, Et les mener par droite trace. Pour mieutx aprendre leur mestier ; (UeKh.fol.i4A:} On le bat, forhuie, et n De la besle, Tictime à Diana sacrée. Aux cliiens joyeux, de sang ou donne la curée ; C'est plaisir de les voir si tost qu'ils ont oujr Sonner et forhuer. jAmad. Jam. p. OS.} Foriere. [1° Pâturage: * Sire, soiee en la > /'ort'ere; Chascuns de nous se traie ariere; Et I devant vous viendrons courant. ■ (Renart, 6407.) - « Messires H abés Jehans de Compicgne et tous ■ Il convens de chel lieue meismes m'ont donné et < otroié en fîef el en houmagc à moi et il mes otrs > une foriere de pré, qui estoitleurpropra. ■(Cart. le S- Corneille de Compiëgne, fol. 172', an. 1345.) - 2° Lisière d'un bois: ■ Et prisent In yorrt^re d'un • bois. > (Froissarl, t.V, p. 401.)] > FOR — Î6g - FOR « pas de la lignée dont il estoit descendu, mais « s'esludioit plus d'en suivir les nobles Tais. » (Chr. de S. Denis, 1, f. 218 *».) — « Il est laid de forligner, « et démentir sa race. > (Sagesse de Charron, 219.) ^ [« Ne sunt pas fil Jesu, ains sunt iuii fors- « lignié. - (Thomas de Cantorbery, 127.) — On lit encore dans Molière (Georges Dandin, 11, 14) : « Je « l'étranglerais de mes propres mains s'il fallait • qu'elle forlignât de Thonnêtelé de sa mère. »] — « Vois tu combien est demeurée en son entier cette • monarchie de France, et bien que, pour Timbé- « ciliité de quelques roys, le royaume ait forligné • en deux familles, toutefois ne se trouvera que, « depuis unze cent ans, ayt passé en main de nation « estrangere, fors quelque vingtaine d*ans, sous les « Anglois. • (Pasq. Rech. p. 892.) .... Il viendra pestilence du hault, Soudaine mort, de prince default ; Ainsi seront maint règne déserté, Par forligncr de la droite couronne, Et en autrui lignie transporté. (Desch. f, 340,} [On trouve aussi fourlongner, dans Ph. Mouskes : « Le comte Estase de Boulongne Ki del parage ne « fourlongne. »] Forlonge (de), adv. De loin: « Les chiens • ressentent de forlonge, • (Cotffrave.) On lit dans Gace de la Bigne, fortlongne (fol. 103 ^); fourlongne (fol. 104*). Forlonger, v. S'éloigner, s'écarter \ Fuir, éviter ■. ^ « On prentdains à force de moins de chiens que « on ne fait ung cerf, pour cinq causes : La P* est « qu'il ne fuit pas longuement comme un cerf, la « II* pour ce qu'ilz le chassent de plus près, et pour « ce qu'il ne forlonge pas tant comme le cerf. » (Modus, fol. 20»».) ■ Li rois, ki son preu ne foriogne, La damoiselle de Boulogne Li ftst prendre. (Mousk. p. 546.; [• Ne savum pas por qu'il s'en vunt Pot cel « eslre, por engignier. Nos volent eissi forsloi- « gnier. » (Benoit de S* More, 19804.)] Formacion, s. /. Complot. My sers en moy font fonnacion. Pour moy occir, con tendent à l'espée, Et de mes biens font vil vendicion. [Desch. f. 52 *.) Formaliser (se), v. Se liguer. On a dit de Charles de Valois, duc d'Alençon, qui avoit perdu le seul enfant mâle qu'il eût: « Le ciel sembla vouloir estre de la partie pour se formaliser contre luy, parce que sa femme estant accouchée d'un enfant masle l'an mil cinq cens dix sept il mourut Tannée d'après. » (Pasnuier, Hech. M. p. 500.) — Ceux de la religion prétendue réformée ont déli- béré se bander, et formaliser en corps pour monsieur de Bouillon, envers sa majesté, afin d'obtenir qu'il puisse retourner en ce royaume, et y demeurer en sûreté. » (Mém. de Sully, Vil, . 134.) — Ou dit encore se formaliser, se fâcher, irriter. (Pasq. Rech. p. 908.)— [• l/avez-vousbien s payé (l'avocat) pour y mordre (à votre cause) et s'en formaliser. » (Montaigne, II, 325.)] Formalité, s. /. Actes, contrats. < Le greffier « tiendra uu registre séparé des farmalitez^ ou « passations qui seront par lui expédiées , et • signées. » (Nouv. Coût. Gén. 1. 1, p. 783".) Formaller. [Rédiger en forme : « Les deposi- « cionsdes tesmoins eussions fait escripre, fomuMer « et courre. » (JJ. i07, p. 305, an. 1374.)] Formant, adv. Fortement, beaucoup, grande- ^ ment^. Exactement, précisément, formellement *^ « Presque, quasi, à peu près®. Peut-être °., ^ [« Forment le pleint à la Ici de sa lefe. » (Roi. j V. 2251.)] — « Dans nos vieux poètes, je trouve _ « /"arment pour fortement. » (Pasquier, Rech. 705. _ — «^ Elle blasmoit forment aucunes ^personnes. *' (Vie d'isab. à la suite de Joinville, p. 174.) — On lif « forment troublé », dans (Honstr. v. III, p. 42.) Lesquelles choses ont été, et sont en nostre îiî « grant doumaige et préjudice, dont forment nouK_sus « desplaist. » (Ord. HT, 527.) — [L'adjectif fort éta' ^seit semblable au masculin et au féminin; delà /br^-^/. ment, forti mente^ puis forment.'] ■ « Il sçavoit forment ou c'étoit. » (Frois. I, 218^38.) ^ « Autre response, ou forment pareille. » (Froi -^tis: sart, liv. I, p. 235.) '^ « En ce séjour que le prince fit au val de TOIk: .i/, « où il fut plus de quatre mois, et forment presqu^nie « tout resté. » (Froiss. I, p. 380.) Formarlage, s. m. Mariage contre la loi \ Sorte d'amende". ^ Au premier sens, formariage signifioit uu/? mariage fait contre la loi, la coutume, le droit d ^ seigneurs, un mariage fait entre personnes de diOV!^ rente qualité, hors de la terre de leur seignecrj; comme entre un esclave et une femme libre. Yoyez les Coutumes de Bourgogne, de Meaux, de Troye^. « Forsmariage est ù dire que personnes serves « ne se peuvent marier avec une autre personne « d*autre condition, en autre justice, sans le congé « de leur seigneur. » (Gr. Coût, de Fr. Il, p. 121.) — « Gens, ou serfs de formariage, sont ceux qui « ne peuvent se marier à des personnes franches, « ni même ù des personnes d'autre lieu que celui « de leur domicile, sans la permission de leur * seigneur; mais ils se peuvent marier chez eux, à « leur volonté, et faire testament en faveur de ceux « de leur résidence, et non en faveur de personnes « libres, ou d'autre résidence que de la leur. » (La Roque, sur la Nobl. p. 41.) " « Les hommes de serve condition, ne se peu- « vent, ne doivent marier à femmes franches, ou « d'autre condition que de la servitude dont ils « sont, sans le congé, et licence de leurs seigneurs ; « et s'ils font le contraire, ils sont amendables, par « la dite coutume, envers le seigneur dont ils sont « serfs, d'amende qu'on nomme vulgairement « amende de formariage. > (Coût de Heaux, C. G. 1. 1, p. 80.) — On appelait « droit de formariage • rindemnité moyennant laquelle on obtenait la levée du cette interdiction; elle varioit suivant les diffé- rentes coutumes. (Loysel, Instit.-Cout. 1, p. 134.) — l 'J'i t* ai»\)res» v^^ cheval- V \aqueue ^^^acourc^ , iogem®'*lr . (Je*^ • vcarter, ^«Tc^îl't^r, émouv^erti , car ^\^ ^Amener .,^i&^^ fourme»" FOR — 272 - FOR Formorture. [i® De fors, hors et mort : mort, où il y a une irrégularité ; par suile , droit du sei- gneur sur les biens d*un bâtard, d*un célibataire, aun étranger non bourgeois, décédé sur sa sei- gneurie : « Si a H quens.... fourmorture de bastarl, « ki muert sans hoir de se car, et de se femme « espousée ; ei fourmorture del eslraijer. » (Revenus du comté de Hainaut, p. 1265.)] — « Si quelqu'un « demeurant en la ville, et banlieue deNamur, non « marié, ny bourgeois termine vie par morl, tous « ses meubles appartiendront au comte de Namur, « pour le droit de formorture, mais s'il est marié, « une moitié de ses dits meubles escherront au •• corale, et l'autre moitié au survivant, ou leurs « enfans. » (Coul. Gén. t. Il, p. 868.) — 2* Donation faite aux enfants du premier lit sur les biens de leur père, quand il se remarie : • Un homme marié « ayant enTant, ou enfans vivans, de sa femme, « terminant icelle de vie par mort, et se mariant le « dit homme à une seconde femme, auront , pour « leur droit qu'on appelle formorture, la moitié des « biens meubles trouvez au jour du trépas de leur « dit père, lesquels ils partageront contre leur belle « mère, parmy en payant aussi la moitié des debtes « deues par leur dit père. » (Coût, de Nivelle, Nouv. Coût. Gén. 1. 1, p. 1204».) — « Ne sont tenus les « bourgeois, ou manans du dit Binch qui se rema- « rient donner portion de \eufs meubles, ny faire « formorture mobiliaire aux enfans de leur pré- « cèdent mariage, un, ou plusieurs. » (Coût, de Binch, Nouv. Coût. Gén. Il, p. 209».) — [3« Héritage à la morl d'un parent, autre que le père et la mère : « Comme uns debas et contens aient esté entre « Philippe de Anpoele d'une part, et ses quatre « sereurs d'autre, pour cause de la formorture de « la damoiselle Chaterine leur sereur. » (Cart. de Flandre, II, p. 588, an. 1332.)] Fopmose, adj. Beau. (Pétrarque, traduction d'Oppède, fol. 49^) Formoslté, s. /'.Beauté. « Elégante /iormosi/e. > (Tri. de la Noble Dame, fol. 143 et la note.) Formouvoip, v. Exciter, émouvoir^. Agiter, troubler ■. ^ « Quand Lizeus entendit que la pucelle Tavoit • en telle besongne esleu juge, par fiance amou- « reuse, selon les parlers de ses vers, amours •fformeurent ung peu. » (Percef. VI, fol. 85*.) — On a dit d'un amant: . . . . Il ne doit prendre aultre voie Fors ceUe qu'amours li lirre ; Et s'ardent désir trop Tenyyre, Et le fourmoet en sentement, Que vis li soit que lentement Viegne la grasce de merci. (Froiss. p. 7 *.) ■ < Bien entendit Norgal la pucelle, pourquoy le « sang lui en commença à formuer, par grand « fierté, du pied jusqu'au chef. » (Percef. V, f. 59*.) — « Les Plamens commencèrent à s'impatienter, « et se fourmouvoir. » (P. de Fenin, an. 1410.) Formulaire, s. m. [1* Langage : « Ils ont un « mesme formulaire pour toutes personnes. » (Henri Estienne, du langage fr.-ilal. p. 547.)] — 2** Moule, terme obscène, dans Rab. t. V, p. 140. Formule, s. m. « Le formule du sermenL • (Ess. de Mont. t. II, p. 226.) Formuler, v. Donner un modèle. « Dessus ar « formulé une complainte. » (Bout. Som. Rur. 203.) Formuller, s. m. Forme, formule d*acte. (Négoc. de Jeannin, t. II, p. 32.) Formullste, ad[;. Qui s'attache aux formules^ (Monet.) Fornage. [Droit payé au seigneur par ceuzq faisaient cuire leur pain au four banal: « Dera • per Tusage des molins de la vile de fornage « dener de sextier. » (Libertés de la Perouse, a 1260, dans la Thaumassière.)] Fornesture. [Vivres, dans une Vie de Jésim.^ Christ (Du Gange, 111, 44d<'): « Quant par le mc»^ • vos envoiai... Failli vous onques fornesture, 1^^ « besoingnable vesleure. »] Fornicateresse, adj. f. Débauchée. « Femma « fomicateressej et lubrique. » (Les Tri. de la Noble Dame, fol. 37 b.) _ [on lit fomicaresse ao Glossaire 7681.)] Fornication, «. f. Adultère. [« Trouver sat « femme en péché de fornication. • (Beaumanoir, t. XVIIl, p. 6.) — « Espoir qu'elles le font en bonne « entencion, Por garder leurs maris de fomica- « tion. » (J. de Meung, Testam. 1234.)] — « Fmi- « cation est d'avoir afaire, par homme, ou femme « mariez, à autre que marié ne seroit, ou à veoNe, « ou à femme de religion, et en ce chet amende « s'il est prouvé. • (Bout. Som. Rur. p. 730.) Fornicator. [Fornicaleur : « Si le fomicator « se marie o la damoisele dont il a eu enfanz, 11 « enfant sont molleré par le mariage. • (Livre de Justice, p. 210.) — « Les fomicators et les awollres jugerat Deus. » (Li Dialoge Grégoire lo pape, 1876, p. 295.)] 1. Fornler. [Cuire au four: « Le bolengier « pourra acheter le blé... le fera moudre, cuire et « fomïer selonc ce qu'il li samblera que bon soit.» (Statuts pour la ville de Provins, W. 56, p. SW, an. 1319.)] — « Gomme ledit Denisot fust venuz en « la maison de Lorent le Cat le jeune, fournier de « la paroisse de la Gauchie de Eu , pour son pain « aprester et fournier. » (JJ. 124, p. 294, an. 1384.)] 2. Fornler. [Boulanger préposé au fourbanal; on disait aussi fournier (Voir le précédent) : « Tuit « cil sont quites de cest aide qui ont membre de « hauberc, qui ont prevost, monnier et fomier. » (Ane. Coût, de Normandie, Du Gange, IV, 532*.)] 3. Fornler, i;. Nier, dénier. Ou disait, en droit, « fomoier un mefTet en jugement. » (Beaumanoir, chapitre LIX.) Molt le fomie ; Mais, quoi qu'ele en die, maagr6 Ten sai. ' ^ PoS. 1IS8. Vat B* 4400. f»I. 4t. FOR -^ Fomlgier, v. [Forniquer; on Ut fcrnigatiB, lux ËRfanls Ilaymon, v. 123.]] Ot m'a fomisié d'amora. (Poil. av. 1300, III, p. iiS9.} Porpalser, v. Quiller son pays*. Bannir'. Quitter son eile ". * < Quand ces anciens Gaulois esloienl une fois r forpayuz, ils vivoyenl aux despens de leurs ennemis, et des terres , qu'ils se rendoient en ■propre par le droicl des armes. » (Letl. de Pasq. ■ , p. 78.) — • Il y s eu des liommes si conscien- cieux, que de nesponser des filles, et femmes (Braiit. Dames Galantes, 1, p. 235.] ' [• Et se il en est fonpatsiez par la force de jDSlice. • (Livre de Justice, 128.1J — ■ L'amende qne leseignor en auroit, seroil tel que l'ome seroit/'orZ/uisé' toute sa vie hors du royaume. ■ assises de Jérus. p. 183.) — [• Je ne di mie ke H despaîsînenl leur aage soient resEabli on toutes causes. Et sachiez que tous ceux qui sont /or/jai- tié, je te distincte, ou il sunt par leur volonté ou ilsunl par leur besoiugne. ■ (Pierre de Fontaines, l«nseil, ch. XVll.)] * [. lin cerf ct)33ië et forpaïsié des bois et forestz " «trouvé en piain pais. • (JJ. 156, p. 434, an. t403.]] Forpnlstre,v. Aller puitre hors de son lieu. « Quand (le cerQ sort des forests, et se forpaist « ponr beaucoup de raisons; principalement en m avril, et en may, quand il a la teste molle , et en • sang ; par ce que si les chiens le chassent, il n'ose • fuir par les forls, de peur de heurter, et blesser « sa teste aux branches. • (Pouill. Vén. fol. 45'.] Forparler, v. Dire du mal. (Cotgr. et Oudin.) Porpasser, v. Passer les limites: • Seforpa»ser • d'un pas. * (Colgrave.) Forperie. [Friperie : ■ Li estaulx de la forperie ■ paiera chascuo .xii. d. > (Péages de Dijon, xir s.)] Forpex. [Fripiers: > Tixerans de draps, beloin- • ^ex, /()r;)£X, corduaones. > (Ibid.) Forprendre, v. Excepter. [Brill. Loix d'Ang). fol. 250".] Forrar. THaler un chien, le faire piller par d'autres; ■ Le suppliant respondil à icellui de • Lante que voirement il avoît fait forrar son ■ dienel à ses chiens. ■ (JJ. 196, p. 125, an. 1469.)] Porrc. [Fourreau, dans Agolunt, v. fil5.] Forrier. [Fourrageur: • Antoine a veu par ■ devant le /(»rri£r Qu'il amoine vitaille et d'avoir > sont chargiez, > (Parise la Duchesse.) — < Par li ■ pals corroient li /(frrt^. > (Auberi.]] Porrller, v. Tourmenter. • Le bon homme ■ SatKté, curé de Claye, qui oyant les damoiselles > ani rageoienl sursa chambre, cl cela l'empeschoit « d'estudier, possible, il leur cria: si je vais là haut, ■ je vous foirileray toutes tant que je vous feray « enrager. • (Moyen de Parvenir, p. 253.) Forrare, s. f. FMCtei donc eommer le lion... Lw dieux kveo venu Benmt, FOR 8e droit svei, et vous feront Au derrenier, avoir raiaan : Ne perdei pu *o>lre mIsod, Hais à voatre fait enteodei ; Au lioD de forrure tendes. Et ceste cbose soil secretle. /Deich. 484 *.} 1 . Fors, adv. Hors, dehors ". Hormis, excepté ', Nullement ^ Hais**. * • On en use en quelque lieux de la France, « disans: allez fors. Nous en usons aussi en ceste ■ manière de parler : je Teray tout, /"ors que cela, > pour hormis cela. > (R. Est. Gram. franc, p. 91.) — [' Fors s'en eissirent li Sarrazins. • [Roland, V. 1776.) — - Ams doua les oilz de f chef li ad mis - fors. .(Roland, v. 2200.)] Faites à cel vatet un lit ; Que il est tens d'aler gésir La de de fora en cete gr^nche. (Fabt. ifim. p. I9S.J [« A Saint Germain qui siel de fora Paris. • (Garin, I, 207.) — • Un archier ot près de l'image, . Qui grant dcsrer et grant damage Faisoil souvent . à chax de fors. • (Miracles de Coincy, dans Du Cange, ni,.346«.}1 '[• Murs ne citet n'i est remés & fraindre. Fors « Saraguce. ■ (Roland, v. 5.) — • Se j'en travail, je > n'en sai qui hlasmer. Fors ses douz ieus, et son < simple viaire. > (Couci, 11.) — • Hais il n'en 1 ol ■ nul qui un seul mot respondist, fors seulement > H arcediacres Guiliaomes de Brai. • (Mén. de Reims, g 479.) — « H ne avoient ou aler fourrager ■ fors en bruyères. • (Froiss. II. I69.J — On disait au même sens: 1° Fors de : • Com celé qui n'avoit « fors de bien faire cure. « (Berle, coupl. 42.) — 2* Fors gue: • Le menu peuple en avoit fait mener ■ li s'oudans vers Babiloine, fors que ceus que il . avoit fait tuer. . (Jotnv. S 358.) — 3* . El n avoit ■ à nullui conseil fors seulement à son chier cou- • sin. • (Frois.ll, 43.) — 4* • Mes rien ne menerenl ( dou leur fors que seulemetit leurs ronchins. ■ (Id. IV, 114.) — S- ' Fors tant que li bienfaisdes ■ bons, de quel pays lu'il soient, y est plainement . veûs et congneûs. » (Id. 11, 7.) — 6* - Fors seule- • ment lanl com. > (Chron. de Norm. v. 6205.)] •= ■ La royne n'avoil fors double que son seigneur « eust aucun inconvénient. • (Percef. VI, 109'*.) " [« Je ne vous en sçai nul mal gré, fors ceuls • qui chi vous envoient. • (Froiss. VII, 292.) — > Pour lors on ne parloil point de lances ne de ■ bachinés, fors de hiaumes. • (Id. Il, 386.]] 2. Fors, s. m. pi. • Les fors sont proprement les > privilèges accordez aux villes, et auxcommunau- ■ tez. ■ [Laur.) — [■ Et leur garderon fors, usaiges, > couslumcs, liberté;, franchises el privilèges. ■ (Ord. VI, 106, an. 1374.) Du latin forum.} 3. Fors. [Pluriel de l'adjectir fort. i° Monnaie forte: • Et les deniers seront taillez â douze /'orx, ■ et à douze foebles ; c'est h sçavoir les fors à .xiv. . sols .VI. den. . (Chart. de 1306, D. G. IV, 484'.)] nus de deus cens Uvres de fora Ne *aloit pas, par ao, sa terre. (MS. 7S18, f. 548*.} 2* Le plus épais du bois : • Aler parmi les fors. > (Modus, fol. 11".) fW* -s Forsable, adj. Qui peut être forcé. ■ La ville • n'étoil pas forsabte. - (Mém. du Bellay, 302^.) Forsablemeat, adv. Avec violeiice. > Il faut ■ donc enseigner beiiigDemenl, el non forsable- ■ ment, ceux de la religion prélendûe reformée, à • craindre et aimer Dieu. » (Lelt. de Pasq. t. ill, p. 598 ; voy. Al. Chart. p. 355.) Forsage, s. m. Violence. [• Comme à la requeste < de noslre procureur eust eslé amené prisonnier ■ à Paris Guillaume Maingo chevalier, sires de ■ Sur^eres, pour la c:iuse d'un forsage que l'en • disoit que ledit c^evalie^ avoit faist en la personne « Philippe Damelles, laquelle il avoil prise et ravie ■ par 11 et par ses complices, et deflourée à force ■ et contre sa volcnt(^. • (JJ. 69, p. 118, an. 1335.)] Dieux quelï maux, et quclz domrasiges, Quelz meacbietz, et quelz oultragea ; Quels ouvinges, Quels piltagca. Et forsaiget. (Al. Charl. p. S44J Forsalle, s. f. Sortie. Mervellea moi coinent s'est tant tenue K'ale m'a foit aucune forsalie, Ou eD jardin, ou en place, ou en nie. (Poêi. av. 1300, 111.) Forsbourgs, », m. pi. Faubourgs, au figuré. ■ Eu quelque manière qu ilz soyenl veneurs, croy- ■ je bien qu'ils entreront en paradis, non pas au ■ milieu, maiz en aucun bout, ou au moins seront ■ ilz logiez es forsbourgs, et basses coûts de pa- : ■ radis. > (Chasse de Uasl. Pbeb. hs. p. 302.) [Voir FOUBBOUB.] Forsenaige. Folie, fureur : D'une seule Toiz iûù sovlent. Que mu dame irië me fist, Et que mal lalent me Torprist, Que je la feri comme Tox, Et très à moi par les cheveux : Certes grant fuigenaige Ga, Quant ge par les cheveus la pria. {Ovide, f. 90'.} Forseneiement, adv. Follement. On lit dans S' Bernard, forseneiement (p. 25), forsenneiement (p. 291), forsenneiment [p. 144). Forsener. [Rendre, devenir forcené : • Hors ot « tel duel, à poi ne forsena. • (Honcisvals, p. 95.)] Forscnerle. [Folie, fureur, extravagance: ■ Quel forsenerie le maine A cest torment, a cesie • paine. • (Roland, v. 8783.)] Voicy propos pleins de forienerie. (M. de in Marg. 94 •.} Ge me cootieng en Tôle suite : Ce tait amors qui si me lasse ; Ne sai que plus droit la noniasse ; Se ga deisBH desverle ; Voire est, ce est /brienerje .- Cestuie en pais, or sui en guerre. INai-cis. S. G. HO '.} Je ne me doi d'amour tilasmer, Quoy que je die ; Hais, par droite f-iruetierie, Me convient ens! démener. {Poit. av. 1300, IV, 140S.J Forserve. [Forgeron ; < Gilet le forsetre demou- ■ rant à la Brocc lez talardon. > (JJ. 112, p. 18, an. 1377.)] Fors faire. [!■ Faire tort: ■ Ne m' fesis mal ne • jû ne r te fors /is. • (Roland, v. 2029.'> — 2» Se 1- *0k rendre coupable de : ■ La (ratsao jariA A si s^n e^ « fors fait. - (Id. 008.)] Forsglttier, v. Expulser. Fongittiete, parliaiv^ dans S. Bernard, traduit ejeetus. Forsicr. [> Lairon forsier. > (Girard de Viasii^ V. 416. 1857. 2385.) Voyez Fosmeb.J Forslolgnler. [Eloigner : « Nos volent ei«i > forslûignier. ■ (Ghr. des D. de Norm. v. 19601.]] Forsmettre, v. Excepter, exclure. (Penrt, Hist. de Bourg, p.,412, an. 1229.) Forsmis. [Hormis, excepté : ■ 11 sont lOnt-i < cheval forsmiê la ribaudaille. • (Froiss. II, IS3.|] — « Jàs'estoient li plus des Englès départis, /in- ■ mis aucuns des barons. > (Id. 182.)] Forsonner, v. Résister. . . . . IIz ne peuvent pas, uns doubtfl, FortoiMter à tl grosse roule. Si ne leur fut lenu secours. (G. de (a Bigiu, S9:j Forstaleiuent , s. m. AcliOD d'acbeter te denrées en chemin, avant leur arrivée au mnrdit. (Tenur. defJltl. fol. 53'.) Forstalei', v. Acheter des denrées en cbemiB avant leur arrivée au marché : • 11 semble que ilj > a ad unaulrecitusededisseiseindetoutslestnil < services avant dits, c'est à scavoir, si lesigniot > soit, en alant â la terre, tenus de lui purdutra- « ner par le rent arere, el le tenant, ceo oyant, Itj . encounler, et luy forlala la voy, ovesq forc6,« > armes, on luy menace en liel forme que il ne osM ■ vener ù sa terre pur distreincr, por sont twl ■ arere, par doubl de mort, ou mutilatiop destt • members; ceo est un diraeisin, por ceoqwla ■ seignior est disturbe de le meane, por quel il ôoil < vener a son rent ; et issint est si, por tiel font»- > lemenl, ou manace, ou ne osast vener demauDder • le rent arere. » (Tenur. de Littl. f. 53'.) Forstallcurs . s. m. pi. Ce mot purement anglais, et que l'on écrit aujourd'hui fore^taiUr, àéri\e àe fore-stall, veibe, quisignide • enlever.» Dé là on appeloit forstallers les marchands aoi enlèvent les marchandises pour pouvoir les veout seuls au prix qu'ils voudront: ■ ForstallouTS. • acressenlles foers de vitaille vendable, par toV ■ traverses que ilz founl hors des marches. » (Britt Loix d'Anglel. fol. 77».) Foi'stré, partie. Tiré dehors, enlevé. Quant les aneaus Turent ftnirit, Ll membres est tantost retiëa. (MS. 1615, II, SOS^J On m forstret, au us. 7218, f. 227". 1 . Fort, adj. [I. En parlant des personnes : i^FW au physique : • Et bels et fon et isnels et le^en. • (Roland, sir. 101.) — « Poez entendre la profeeieAa • l'uevre par Sauson le /brt, qui ouvn tabbedw ■ dou lion fi force. • (Credo de Joiovilte, § Wf.) - • II csLoit granset /'otj et s'estoit bien fournil, B > desiraus des armes de faire les deliz. - (CtevAiff, V. 319.) — 2'" Fort au moral, courageor: «Olrjt < ne sui si for% ne »i hardixiQu'envers amorne • peusse contendre. > (Coaci, V.) — • Li >hoitf fin « Teraîemeat sosUent moU de choses terribles et de ■ grans outrages por enpreodre ce que coQTient et < por laissier ce qui ost à laissier. • (B'runetto Lalini, Trésor, p. 300.) — 3* Coupable à un baut 4egré : • Chil est fort lerrea qui vent coivre por or I ou eslainl por argent. * (Beaumanoir, XXXI, 10 ) — A' Sévère, rigide : ■ Le duc de Gloucestery esioit ■ tassés plus/or( que il ne Tuist. > (Frois. SV, 120.) — 5* Autorise par un acte, muni do pleins pou- yoirs ; ■ Et de ce couvent j'en serav tien fors et • scellé de luy. • (Id. XIlî, 7.) — • Nous sommes • fort de par nostre roy de prendre et de donner ■ noe Irieuwe ung an ou deux. - (Id. IV, 135.) — n. En parlant des choses : 1* Solide, résistant : ■ Veslent hauberz blancs, et fors, et légers. • (Roi. Sir. S82.) — « Et prislrent le port par force, et « rompirent la cbaaine qui mult cre forz et bien • atornée. ■ (ViHehard. S 7«.) — 2° Bien fortifiée ; ■ Et fu pris li rois et envoiez en un fort chaslel. • (Kén. de Hcims, § 65.) — 3* Rigoureux : ■ Chil fors « et especiaiiscommandemens. • (Frois.Il, 123.) — 4" Accidenté : • Les forés de Godours sont fortes à « cevauchier. • (Id, 28"2.} — 5° Peu croyable : • Moult en disoient qui fortes estoienl à croire. > (id. VI. 264.)— 6* Difficile:] Ce sertit ausai fort chose, Pmûer par le tro d'une eguille Un chaùiel, teste eat d'evangille, Comme d'no rictie mondain seroit Qui en paradis ealreroit. (Deich. f. 969 ".J Expressions : 1* < Forte clameur. > — • Amende de deux sols M dix deniers dije au roy, selon la Coutume de la ' .■ Cbatellenie de Hontereau , ressort de Heaux. > (Laurière ; Coût. Gén. 1. 1, p. 89.) 2* ■ Né de fort heure, * né malheureux: Laisse de de fort heure née, Fortunée, Et malmeDée, Esgarëe, Triste, dolente, esplonrée. {E. Detrh. fol. 97 •.; « Né a fort heure, > a un sens différent : • Estoit *.àfortefteurené, et estoit bien nourri. < Forte monnoye. • — ■ Ce qu*on appelloit ■ ■ anciennement sols â forte monnoye valoit plus • que les autres; car les vingt-cinq sols forts en » valent quarante des nôtres. • (Laurière.) — • Li- ■ vrées de terre à fors, • pour « livrées en (erre et ■ en forte monnoye. ■ (Duchesne, Gén. de Bar-le- .■Duc, p. 28, an. 1243.) — ■ Livres fors Provinesiens, • .livres de Provins en monnoye forte. (Ibid. p. 37, •D. 1270.) 4* Fort tems, > temps rude. (Froiss. liv. I.p.222; . 'Mathieu de Coucy, Uist. de Charles VII, p. 717.) Sp • Fm'S noms, > noms rudes et difllciles à pro- noncer. Un ambassadeur de Portugal, dans un .récit fait au duc de Lancastre, lui nomme des sei- jroeurs Portugais. • f^ors commença le duc de .■ Lancastre h rire, et Laurenclen Fougasse de- ■ , manda : ■ Monseigneur, pourquoy riez-vous ? — -• Pourquoy, dit le duc, il y a bien cause. Je n'ouy « oncques mais nommer tant dehors noms, ne si - FOR ■ estranges comme je vous ay ooy nommer. - (Froisa.liv. lU. p. 106.) 6* > Fort tournoy, • tournoi solemnel. (PerceT. vol. IV. fol. 3".) 7- . fort vin. • (Du Cange, sous Fortis potio.] 8* ■ Fort et faux, • puissant et trompeur. On lit de Louis XI, qui n'épousa point Marguerite d'Autri- che après l'avoir promis : « J'ay tousjours oui dire • que contre /"orfs, et contre faux, ne valent, ne ■ lettres, ne sceaux. • (Uém. d'Olivier de la Marche, livre II, page 621.) 9* • Fort et foible. » Celle expression, fort usitée, en parlîint d'un vainqueur qui pouvoil entrer dans une place avec lant et si peu de monde qu'il vou- loit : < Entra (te seigneur des Cordes) à Gnnd , fort • et foible, et à son plaisir. • (Mém. d'Olivier de la Marche, liv. Il, p. 628.) Voyez André de la Vigne, Voyage à Naples de Charles VIII. p. 131. 10* • Le fort doit porter le foible. • Cette façon de parler est encore usitée, au sujet de l'assielte des tailles : Le riche doit être chargé pour le soula- gement du pauvre. (Laurière.) 11' « Fort à croire, ■• diflîcilu à croire. (Percef. vol. iV, fol. 130".) 12* • Fort à faire, • difficile à faire. (Percef. VI, fol. 91 h.) Voyez Petit Jean de Saintré, p. 629. 13* ■ Se faire fort d'une chose, • répondre d'une chose, garantir, affirmer: [• El&'esloit fais fors que > d'iaux mener sans péril. > (Froiss. t. Il, 123.) — ■ Je me fay fort, qui feroit maintenant tels voyages, « il seroit combalu. • (Id. t. XVI, p, 4.)] 13* bis. [• Se porter fort de, » s'appuyer sur: • Le roy de Caslille se portera fort el forliflera > grandement du roy de France et des François. > (Froiss. t. XI, p. 2C6.)] 14° • Fort et force faire h quelqu'un , > le mal- traiter, en agir durement avec lui. (Ordre de Che- valerie, fol. 7 '.) ]5r l* Il est fort se, fort y a se, • difficilement: • Fors estoit se à cesle venue don roy englës trop « cher ne le comparoient. > (Froiss. t. IV, 132.^ • Fort y ase'ie le voi jamais. • (Id. t. IX, 200.'' 16" [■ Au fort, • finalement, sous l'empire ( _ _ nécessité: • Quant cil de le ville de Grislo virent •I que il ne poroient autrement venir as pès, au ■ /orJ il s'y accordèrent et ouvrèrent les portes. ■ (Froiss. Il, 7G.) — A tout prendre, en somme : < Au ■ fort, mieux vaurroit que il demorast dus de Bre- ■ tagne. ■ (Id. t. VII, 67.)] — Au milieu : « Adonc ■ mon seigneur Etistace recueillit ses gens au • dehors de Nogent ; et se mit en une terre au fort • d'une vigne, ses archers pardevant luy. • (Fi-oiss. liv. I, p, 224.) 17* • A fort, • à force, vigoureusement : Après les chassèrent à fort, Jusqu'auprès du port de Bordeaulx. VisOMdaClurln VU, H- put. p. 111. 18° Comme on < estoit au plus fort de l'office. • (Hist. de Louis III, duc de Bourb. p. 192.) 19* ■ Par plus fort, ■ à plus forte raison. (Cbron. S.Denis, t. III, fol. 18".) r de la FOR — 276 - t%Jt\ 20* « Il leur fut /br^ » ils furent forces, con- traints. (Hém. de Fleu ranges, ms. p. 355.) 21» « Fort cliose esU » chose dimcile. (Gloss. sur les Coût, de Beauvoisis.) 22* • Relinquer au fort^ > abandonner au besoin. (Hist. de B. Du Guescl. par Hén. p. 406.) 23' « Fort luy seroit, » il lui seroit bien difflcile. (Clém. Marol, p. 151.) 24' • Se mettre à fort • : Car ne m^est vis qu*an aies tort, Qiian si vos en me^z à fort ; Ainz estes dolent, par senblant, De ce dont nos soines perdant. [Par ton, fol. i31 *.) 25* « Se rire d'un /bW à tenir. • (Voyez Contes d*Eutrapel, p. 368.) 26* • Venir au /*or^ » venir au fait, au principal. (Voyez Monstr. vol. l, fol. 45*.) — [Dans Froissart, t. \\, p. 36, le sens est devenir urgent : • Quant ce « vint au fort et il virent que autrement il ne « pooient nner, il parlèrent. »] 27' « Vient le /br/, • c'est rcsscntiel. (Hist. de B. Du Guesclin, par Mén. p. 138.) 28* « Fort en gueule, » en parlant d'un cheval qui a la bouche dure (Voyez Du Cange, au mot Èocafort]; elle désignoit aussi un homme qui s'ex- prima avec facilité. (Oudin.) 29« • Il n'y a si fort que de commencer, » le plus difficile est de commencer. (Percef. t. IV, f. 137*».) Un poète latin a dit au môme sens : Dimidium facliy qui bene cœpitj habet. 2. Fort, adv. Beaucoup. « Le regarda moult « fort. » (PelilJean de Sainlré, p. 320.) — « Cum • foi'tn • combien fortement (S. Bern. Serm. fr. p. 61), en latin quantum. 3. Fort. [Château, fort: « Mon fortàe Rome,ke • Ton clame ma chambre. • (Gir. de Viane, v. 4027.)] ForUiblement. [Avec violence : « Icellui Thi- « baut bouta et abali fortablement à terre ledit « Girardin. » (JJ. 96, p. 95, an. 1364.) — «Lesquelz « emmenoient fortablement le bois du suppliant « en sa présence et contre sa voulenlé. • (JJ. 188, p. 130, an. 1459.)] Fortefier. [i« Fortifier: « Car tous les fors « Englois, de que il y a tant, Chasteaux, villes, citez « se vont fortefiant. • (Guesclin, v. 16911.) ~ 2' Renforcer: « Toutefois li Englès mouleplyerent « et /'or/^/'î/^r^n^ et convint les Bretons recuUer. » (Froissait, t. IV. p. 176.)] Fortelesse. [Forteresse, au Mémorial D de la Ch. des Comptes, fol. 45 ^ an. 1361.)] 1. Fortelet, s. m. Petit fort, petite forteresse. (Britt. Loixd'Angl. fol. 31«; Rymcr, t. I, p. 109», an. 1268.) 2. Fortelet, adj. Assez fort. « Ce qui estoit « faict estoit bien joly, et assez fortelet^ et bien « fourni d'artillerie. » (Mém. de Rob. de la Marke, seigneur de Fleuranges, p. 412.) — En mauvaise part, • qui a peu de forces. » (Oudin, Monet, Cotgr.) Forteresse, s. f. Forteresse^. Château d'avant V os ou d'arrière sur un vaisseau*. Forcée Fort, traite**. Partie de la selle '. ^ [• Vers nous ne se lenra farteresce ne tors. (Saxons, XXVII.) — < El n*esloit qui li contredesi» a ! « et faisoit quanqu'il vouloit defors forteresses. ' (Hén. de Reims, §118.)] Droite à la raestre forterece. Va ren par une viez bretesche. fMS. '7615, JI, f. i88 ■ « Forteresse de la nef. » (Percef. Il, fol. 60'.] ^ Dans la Chron. fr. us. de Nangis, nous \h « forteresse du lieu, > en latin loci forlitudo. '^ • En quelque forteresce que chiens vois^^^/ « trouver loutre. » (Hodus et Racio, fol. 57^.) ^ « Quant il estoit en ung bon fait d*ariBes» et se « il se sentoit lasse, il se boutoit sur l'arson de sa « selle, et acoloit sa forteresse ^ et puis laissc/t « ferir. . (Percef. vol. l, fol. U2^.) — « S'en vint « par grant force,... et bien veit que le chevalier.. . « avoit rais Telamon par terre, et si s'estoil mis eci « sa forteresse^ pour soy ung peu reposer, car i ^ « avoit Tarson de la selle embrassé, si s'estoil clin ^^ ^ sur ses bras. » (Ibid. fol. 152*".) Fortfuyaoce, s. f. « Droit d'aubaine dont l^^>^ « duc de Lorraine jouit dans ses duchez. » (Laurièr^^.^ et le Nouv. Coût. Gén. II, p. 1018.) — On lit four- — ' fuyance.tkn t. II, p. 1127*; forfeyance, au t. 11, ^ page 1075*». Fortiblemeot, adj. Fortement. « Fortiblemeni « défendre. » (tiace de la Bigne, des Déd. fol. 99*".) Fortlflable, oAi- Qu'on peut fortiOer. « Pour « aviser, à sept ou huit mille deçà le Pau, quelque « lieu foi'tifiable^ pour y asseoir son camp en seu- - reté. • (Mém. Du Bell. liv. V, fol. 161 «.) Fortificaclon. Renforts: .... Envoya aux passaiges, Mettre gens dens ysle, et ooys, Pour garder que, par les rivaiges, Hz n*eussent secours des Anolo^s. Quond les Ângloys du marché virent l4i gi-and fortificocionf La place, sansassauU, rendirent. (Vig. de Ch. F//, i67.) Fortlflcateur, S. m. Ingénieur; mot souvenu employé dans les Mém. de Du Bellay: « Le seigneur-^ « Iiieronymc maria Boullonois fortiflcateur poui « fortifier la d. place. • (Liv. X, fol. 301 «.) Fortifier, v. Avancer ses affaires [Voir Forte- fier]. « Ainsi furent par devant le chastel Tespace « de six ans, que ceux du chastel ne yssirent hors, « ne ceulx de dehors ne fortifièrent au chastel qui « vaille ung parisis, car trop fort estoit de murs et « de fossés. » (Percef. II, fol. 29 *.) Fortlltrer, v. Terme de chasse. « Eviter le pas « où est le titre des lévriers, des chiens. • (Monet.) Voyez FORTITREOURS. Fortin, ad;. On a dit de Samson, que sa force n'avoit pu empêcher de mourir: « Sanson fortin a « fait la mortnner. • (Desch. fol. 145«.) Dans nos anciens ouvrages, fortin est le surnom de Sanson. (Voyez Modus et Racio, fol. 280» ; us. 7218, f. 193»»; MS. 7G15, t. II, fol. 153 ^) P' r 1 FOR -•' * fois celte fortune se cessa sur le soir, si se trou- ■ verent près de la terre. ■ (Percer. V, r. 32 ■■.) ■Les conleslatiotis survenues par rapport à la firopriéLé des mines d'or ou d'argent, ont dunné ieu à difTërcns réglemens dont les dispositions ne sont pas toujoui'3 les mêmes. Les Coutumes ne s'accordent pas mieux entr'elles sur la découverte d'un trésor. Les uns l'adjncrent tout entier au sei- gncor du fond sur lequel il a été trouvé, les autres ne lui en donnent qu'une partie, et disposent de l'autre en faveur de celui qui a fait la découverte. (Bout. Som. Ror. p. 255 ; Coût. d'Anjou, C. C. t. 11, &. 6fi.) — [On lit aux Etablissements de S. Louis, rd. 1, 18! ; « Nus n'a fortune d'or s'il n'est rois. ■ Et les forlunei d'argent sont aus barons, et à ■ ceus qui ont grand justice en sa (erre. Et se il ■ avenoit que aucuns noms qui eusL voirie en sa ■ terre, trouvast sous terre aucune trouvaille, elle ■ seroit au vavasor à qui la voirie do la terre où la ■ trouvaille fu trouvée. •] isions 1* . Fortune de feu, • incendie : • Par fortune de ■ feu qui, d'aventure ou autrement, se povoit pren- • dre, ou estrc boulez par aucuns matrailteurs. • (Ord. m, p. 668.) — • Revalidation, et reiiouvolle- ■ ment de lettres por fortune de feu, et autres • iriconveniens. » (N. C. G. Il, p. 40 >>.) 2" « Fortune de mer, • tempête : • Est de neccs- ■ site eulx pourveoir de bons mariniers qui ■ bien sachent l'estre, et la naissance de tous vcns, • et des périls de mer et les signes qui 1 démontrent /'oriwne (fe mer îi venir procliaine. > (Le Jouvencel, fol. 88 ^.) — [On disait encore : ■ Che premier jour curent il assés bon vent, et le ■ secont les priât une fortune si grande qu'il qui- • dierent eslre tout péri. • (Froissart, t. IV, 8.) — ■ Ne onques puis ne veut monter sor mer par la ■ paor qu'il out de la fortune. • (Uartène, V, 743.) — On dit encore voile, gouvernail de fortune.] 3' • Fortune de temps, • orage : < En cellui an, < le jour de S. Jean Baptiste, fit une fortune de • temps si grande de tonnoire et de fouldre , « laquelle fit moult de maulx en plusieurs lieux, • et par espécial à Vilry. • (Journ. de Paris, sous CbarlesVlI, an. 1431, p. 150.) 4* • Fortune de vent, » gros temps : . Plusieurs • de leurs nefs furent pênes, car leurs vaisseaux ■ eurent telle fortune de vent sur mer, que petit • leur en vint. » (Froissart, Uv. i, p. 89 ; liv. IV, page 208.) 5* • De fortune, • par hasard. (Mémoires de S. Gelais, p. 121.) 6* Le duc de Bourgogne, devenu le maître par la démence de Charles VI et se promettant de se ven- ger des favoris de ce prince, dit : « Dame, dame, • il n'est pas saison qui ne paye, ne fortune qui ne • tout-ne. » (Froiss. liv. IV, p. 159 ) 7° ■ Assez va qui (oYtune passe. • (Rom. d'Oli- vier de Caslille, us. de la Bibl. du B. n* 7550.) Assez fait qui fortune pasM, Et piua encor qui p... âwsse. (Colgrave.) 8- FOR 8* Contre fortune la diverse, 11 D'ast cbarettor qui ne verse. On trouve ces vers à la Qn de la Cité des Dames, Ms. du R.n* 7397. 9" . La fortune aide à trois sortes de personnes, ■ aux fols, aux yvrogaes, et aux petits eafaos. ■ {Ondin, Car. fr.) 10* • Mieux vautune once de /'orfun«qa'uaelivre ■ de sagesse. • (Colgrave ) Fortuné, adj. [I* Heureux : ■ Eosi estoit il < fortuné de ses besoignes. > (Froiss. t. II, 448.] — 2" Malbeureux : « Si y eut une journée trop fortu- > née contre lui, car il pcrdi grant fuison de bonne . baclieleric et il meysmes y demeura. • <\A. t. IV, page 32).)] Pauvre cbetirve, malheureuse. Et fortunée que je suis. fR. BelUau, p. 13S *./ ........ Monsieur, ne vous despUise, Csr, cesto nuyl, j'ny ealô fortuné ; De mon poullain. dont loul importuné Est mon esprit ; les Iau|is en ont fait teste. fFaifeu, 49.) Faulx orais, forlunei, Oui pour decepvoir furent nei. (Detch. f. 4*7 *.) • L'homme est bien fortuné qui a mauvaise ■ femme à espouse. • (Percef. IV, f. 112 '.) Fortune!, adj. Malheureux : Cest diligence Qui fait reboiiler indigonce, Et mniot autre cas fortuiiel. (Oesch. f. 530 *.) Le temporel va à déclin. Par mort, ou par autre ordonnance, On par forlimelle puiaiaiice ; liais re9|)irituel demeure. (Id. f. S43 K) ■ Comment l'en pourra discerner entre vrai ami, • et ami fortunel. • (Id. 487 •,) — [Il signifle aussi accidentel : • Reqtierans que comme ledit ca^ soit ■ fortunel, et non de fait appensé. ■ (JJ. 131, p. 84, an. 1387.)— ' Pelillat demande grâce pour ce cas « fortunel avenu en esbalement. - (Id. JJ. 138, p. 131, an. 1389.)] Fortuner, v. Favoriser, rendre heureux*. Arriver fortuitement ". Rendre malbeureux ". * • De ma propre voix j'ai appelle uosDieuxpour • bien prospérer, et fortuner oe que je faisois. ■ (L'Am, ressusc. p. 241.) Lb,\ea fortune en biens. (C. Marol, II, p. 693,} La fortunant de son parlait scavoir.- (J. ToAur. p. OS.) De mille biens fortunant notre taire. (R. Betleau, 1, 1.} " > Si issint fortunatt que, deins l'an, et le jour • après tiel claime, le disscisor mourust. » (Tenur. de Littleton, f. 100 ''.1 — . Sous supposâmes adont ■ les altérations, et changemens, es matières d'en- • tre lui et nous, ainsi qu'elles sont fortunées . depuis. » (Lett. de Louis XII, IV, p. 321.) ' Je hé mes iours et ma vie dolente, Et je maudf l'eure que je fu nei, Et à la mort humblement me présente. Pour les tourments dont je suis fortanex. (Deteh. HO :] Expression : > Estre fortuné, • être vaincu : ■ Supposons que < un bomme noble ayt plusieurs enfaos, et ait été ■ fortuné nve d'estre deconlil en champ clos par ■ gage de bataille, auquel cas il consiste, la vie, FOS — 279 — FOS « rhonneur, les armes, le nom. > (Olivier de la Marche, Gage de Bat. f. 29 ^.) Fortuneus. [Heureux : « Batailles fortuneu- ses. » (Froiss. t. II, p. 2.) — « Une incidence très- fortuneuse. * (Id. XI, 238.)] Fortuneusement , adv. [l^* Far malheur : Fortuneusement icelle femme fu atteinte du baston par la teste. » (JJ. 163, p. 43, an. 1408.)] — 2* Par bonheur : • Les rançonnèrent moult cour- toisement, chacun selon son estât et affaire, et encore de tant plus doucement que ceste advenlure leur estoit fortuneusement venue par beaux faits d'armes. • (Froiss. liv. 1, p. 307.) Forvue. On lit d'un faucon : « Avant qu'il choysisse aulcune chose, ne qu'il s'esbale, metz le hors de dessus ton poing tant en paix, et com- ment il tournoiera, va le trot de ton cheval, et courant par là; et s'il forvue sur ton cheval, si luy gecte le locrre, et ne laisse mie gueres tour- ner. » (Modus, fol. 64* ) Fossage, s. m. Salaire pour fossés. On lit du salaire dû au « maistre fosseux », du Uainault, que ce « salaire devra estre prins, et levé sur les heri- • tages, et terres voisines qui seront tenus de payer « le fossage. » (C. G. 1. 1, p. 812.) Fosse, s. f. Fosse^. Prison". Jabot (v. Fossette) ^ Trou creusé pour enterrer les morls°. Vivier*. ^ [« Enz en la fosse des leons. » (Roland, v. 3105.) — « Rumefu maison Deu: or est fosse à larrun; « Hoysesest tut suis cl règne Pharnun. » (Thomas le Bfartyr, 29.) — On disait aussi des fosses faites par les larrons fossiers: « Teus fait la fosse et le laz « lent, U il meismes chet et prent. » (Benoit de S' More, 11, 14898.) — « Aucun ne peut, et n'est « licite, de faire chambres aisées, nommées fosses • coies ou latrines, ou fosses de cuisine, pour tenir « eaux de maison auprès d'un mur mitoien. > (Coutume de Lorris, an. 1394, dans la Thaumass.)] * [« Li tenu pour cas de crieme soient mis en « /'osses et en fers. » (Beaumanoir, 41.)] — « Les « delinquans , et malfaicteurs ayans deservy la « mort, seront condamnez à estre exécutez publi- « quement par l'espée, par la corde, ou par le feu, « selon que les cas le requièrent, sans que l'on « puisse plus user d'exécuter secrètement, ou au- « trement par la fosse^ à la demande, et semonce « du prevost le conte, ou son lieutenant. » (Coût. 4e Yalenciennes, C. G. II, p. 909.) De là ces expres- sions : « fosse à voerie, cul de fosse, basse fosse. » (Voy. Ord. I, p. 271 ; Strapar. H, p. 299.) ^ On a dit du faucon : « Quant il sera bien manié, • se tu vois qu'il ait tout enduit sa gorge, fors qu'il « ail, sans plus, la fosse plaine, si lui met le chap- « peron. » (Modus, f. 118 *.) ° [« E se la maie mort l'enosse. Bien le convoit • jusqu'à la fosse. • (Rose, v. 1 1454.)] ^ [« Nostre meunier s'avisa de prendre un beau « brochet qu'il avoit en sa fosse et vint au cbas- « teau. » (Louis XI, 3* nouvelle.)] Fosséy s. m. [Fossé : « E Mahomet enz en un « fosset boutent. » (Roland, sir. 183.) — « Che qu'il « estoit mors desconfés ; Fors de Chartres en un « fossé. Comme un larron l'ont enfossé. » (Mir. de Coinci, D. C. III, 381 '.)] Expressions : 1* - Fossez d'averesse, » latrines. « N'est loisible « à personne faire edifler retraits, ou fosse% d'ave- « resses^ à trois pieds prèsTheiitage de son voisin. > (Coût. Gén. t. II, p. 948.) 2** « Fossez isiunes, > fossés aux faubourgs. (Glos. de l'Hist. de Paris.) 3" .... De mesme la terre Fait ren le fossé. (Prov, du Vil. f, 7S;J Ce proverbe se trouve aussi dans Rab, t. I, p. 66. Nous disons encore en ce sens : « faire à même la « terre, le fossé. » (Voyez Apol. d'Hérod. p. 583, Colgrave, Oudin.) Fosseep. [Entourer d'un fossé: « Se ledit lieu « estoit fortifie, fossée et emparé. • (JJ. 116, p. 63, an. 1379.)] Fosselé, adj. Entouré, coupé de fossés. « Une « grosse compaignie de Gandois se trouva retraite « d'aventure en un preail (pré} assez grand, et spa- « tieux; celuy preail estoit cios de la rivière de « l'Escaud en tourroyant, et par devant avoit une « grosse haye despines, fosselée^ et moult fort.à • passer. • (Mém. d'Ol. de la Marche, I, p. 40-2.) — « Le païs est tout fossillé, à l'avantage des gens de < pié, et au desavantage de ceux de cheval. » (Id. page 364.) Fosseler, t;. Faire des fossés : • Que nul ne « fossele sur chemin royal, ne publique, ne sur « regect, sur l'amende ae soixante sols. » (Bout. Som. rur. p. 507.) Fosselette, s. f. Diminutif de fosse. « Estons ta « grâce, et ta miséricorde jusques à moy ; que tel « oingnement me vaille tant que je puisse faire i^a « fosselette de ma propre main, ou ma charongne « puisse reposer, après ma mort. » (Perceforesl, vol. VI, fol. 118'.) Fosselu, adj. Qui a une fossette. « Menton « fosselu. » (Jacq. Tahur. p. 79.) Fosser. [1* Labourer une vigne : « Laquelle « vigne j'ai podée, fossée, vinée et gouvernée. • (JJ. 197, p. 88, an. 1409.) — 2" Creuser un fossé : « Si commencierent à fosser à rencontre d'yaus « pour briser leur mine. » (Froiss. Vlli, p. 32.)] — « Que chacun depuis la my mars, jusques à donc « que les biens seront dépouillez, soit tenu de « r'enclore, et fosser son héritage contre les wùres- « chaix, sur vingt sept deniers blancs de loix. » (Coût. Gén. (. I, p. 831.) Fosserée. Etendue de vigne qu'on peut labourer en un jour. (Voir Laurière.) Fosserie, s. f. Entretien des fossés. (N. C. G. t. II, f. 75»».) Fosset, s. m. Bateau, le même que foncet. .... Le dit foaset Âiloit sur Teaue, et la rivière. Ainsi que le vent le verset. (Vig. de Ch, VU, p. iOô.J FOS Oa lil du comte de Su fTolk : .... kbai qu'a estoit aur mer. Les gens du une de SobresBflt (SomerBet) Fossette, ». f. I' Diminutif de fosse : • Jouer à • la fossette ou à la foussetle. • (Ood.) — 2* [Cavité au menton, îi la joue : ■ Douce alêne ot et savorée, ■ La face blancne et colorée, La bouche petite et ■ grocete, S'ot ou menton une fossette. • (Rose. 538.) — « Et s'il li print envie de rire. Si bel et si . sagement rie , Qu'ele descrieve deus fossetes • D'atnliedeus pars de ses levretes. • (id. i3."(57.)] — 3' Jabot : ■ Et luy en donnes au malin si qu'il en • ail en gorge bien peu, quant il aura, c'est qu'il • ayt mis aval sa viande, et qu'il n'ait riens en sa « fossete de la gorge. ■ (Modus, f. 74'.) Fosseur. [1* Terrassier, mineur: ■ Mâchons, • carpcntiers, et fosseurs. • (Froissart, VI, 53.) — 2° Fossoyeur : * La mort egnlist le seignor au serf cl « les coronés aux fosseors. » (Brunetto Latioi, Trésor, 392.)] — • Uem je laisse au grand clerc dix ■ sols tournois, par condition dicte du curé; au ■ petit clerc, trois sols tournois, au fosseur dix huit • deniers- • (Bout. Som. rur. p. 875.) — 3" Maître des eaux et fossés d'un paya: •Nostre maistre ■ fosseur, par tout nostre dit pays, aura le regard ■ sur les rosseries nécessaires désire faites aux • rivières non navigables et chemins en iceluy. » (N. C. G. li, 149.) ~ 4* [Houe : • l!ng pelit piochon, ■ autrement dit fosseur. • (JJ. 208, p. 139.) Le cas sujet élait fossienes: • Pris fossieires et autres ■ inslrumeiis à fossier et ...fait faire fossez ou fons ■ et demaine d'iceulx religieux. ■ (JJ. 88, p. 120, an. 1360.)] Fossier. [I* Constructeur de fossés, ten'assier : • Un baston ferré, nommé loucet, qui estinstru- ■ ment à fossiers et gens de tel mestièr. > (JJ. ICI, p. 129, an. 1409.) - > Jehanin le Crotois, Guyot ■ Jesson, fossiers et faiseurs de chaussées d'cs- . tangs. . (JJ. 181, p 508. an. 1454.) - 2- Voleur ^^ui creuse des fosses nour y faire tomber ses vic- times: • Laron qui enble par fosse. • (Roman du comte de Poitiers, v. 512.) — < Ribaude fossière. ■ (Bec. de Fabliaux. II, v. 1644.) — ■ Larron fossier. • (Mir. de Coinci ; Cbr. de Norm. 111, v. 309 ; Roman delà Violette, v. 1198.]] Fos8olrle.[Métierde/'0Mter; voir le précédent.] Fossoyage, s. m. Action de fossoyer. - Tous • ceux qui voudront relever, ou faire fossoyer au ■ long des rues, seront tenu de jetter la moitié de ■ la terre sur les dites rues, et si avant qu'il soit • besoin pour rehausser la dite rue, d'avoir toute ■ la terre du fossé, par avant faire fossoyage, te ■ fossoyant sera tenu préaverlir ceux de Iri loy, ■ pour reconnoistre l'ancien fossé. • (N. C. G. t. i, page 308.) Fossoyer. [1* Entourer de fossés : • Et si ferai ■ la ville foistoter et fremer. ■ [Du Guescl. v. 5t 54.)] — 2* Creuser on fossé : > il n'estoit homme vivant B - FOU • qui peut si partons fossoyer en la roche. ■ ^Perce— forest,!!!, foL72'.) Fossoyeure, 8. f. AcUon de fossoyer. (OudiQ.> 1. Fou. [Feu : ■ Km en 1' fou la gotterent, coo^ ■ arde lost. > (Cantilène de S" Eulalie.)] 2. Foa. [ilélre. Voyez Rutebeuf, 1, 8.] Fouace. TGaleltc faite de fleur de farine et cuite sous la cendre, du bas lalin focactus, • Item trîginli - « panes albos, gallice fouaces nuncupaios. • {JJ. tS, ' p. L'ir*, an. 1319.) — • 1^ suppliant print niM • pouche. ou il avait sept pains, ajipellez fouasaes. • (JJ. 169, p. 381, an. 1416.)] — • Elle morte et euse- ■ velic, les voisins qui cognoissoient la pau^Telé < de ses enfans... leur donnoienL.. toujours quel- ■ que petite fotiasse, ou tourteau. • (Slrapar. 1. IL p. 309.) — ■ Au lieu de pain, il ne nous fut resliS • que de la fouace. ■ (Merl. Cocaie. t. Il, p. 25.) — On fait fi Lernay. paroisse du Poitou, • une espèce • de galette, ou tourteau cuit au feu, que ceux du • paTs appellent fouace, et ceux du Languedoc • disent fougace, et le petit peuple de Touraine • fouée, aans la uiéme signillcutioo. ■ (Le Duchal, sur Rab. 1, 174.) Voyez, dans le Moyen de Parvenir, &. 382, riiistoire de ■ la Jeune mariée, • imitée par ' Rousseau dans une de ses épigrammes. Expressions : 1° • Manger sa fouace sans pain. • [Rab. T, p. 65; voyez Colgrave.) 2* • Rendre pain ou pasie pour/'ouE/assfi. ■ (Cotg.) 1. rouage. [Mise du cuir dans la fosse au tan : • Octroyons que les quatre maistres... ayent la viu- ■ talion, congnoissance et interprétation du feuage < desdiz cuirs tannez. > (Ordon. de 1370, D. ti. ]1I, 385*.) Voir FoiER.] 2. Fouagc, s. m. Imposition par feux ; mot encore employé. ■ Pour ce souloit-il estre appelle ■ fouage ; car ceux le payent principalement qui > tiennent feu et lieu. • (Ane. Coût, de Norm. %.) Ce droit, qui se paye an roi pour chaque feu oa maison, s appelle en Normandie fouage, dans le duché d'Orléans bemage,àSiRS l'Anjou vtnage,ïaos la ville d'Angers seulement angevine, dans la géné- ralité de Toulouse albergue ou gueste annuelle, et dans Paris • relèvement de la moonoye. ■ (Brusa. Orig. des Fiefs, préf. p. 19.) — Il fut taxé à quatre francs par feu, dans chaque bonne ville, en 1369, suivant la Chr. de S- Denis, t. III, fol. 24 et 44; oiï trouve la manière de percevoir ce droit de fouage, et comment s'eslimoient les feux, dans un ord. dn mois d'aoât 1351. (Ord. II, p. 445.) — > L'an 1339, . Charte V s'advisa de lever, de chaque feu, pour ■ un an seulement, un franc, le fort portant le ■ foibte : cl fut cet impost appelle fouage ; en • 1385, Charte VI remit le même impost; mais bien ■ plus rude : ...il fut appelle par lui, taille, mot qui ■ n'est point depuis tombé Charles VU le rendit • perpétuel. • (Rech. de Pasq. liv. II, p. 79.1 — Le Prince de Galles établit, en 1367, ce droit dans Aquilaine, et voulut le porter si haut qu'il eût produit, par an, douze cents mille francs. Chartes V, FOD -a comme seigoeur suzerain, prit )a dérense de cetlo pr-OTinca vexée, ce qui donna )ieu à de nouvelles K-nerres enlre ta France et rAnglelerre. {Froissart, Is^, I, p. 331.) On a, de là, nommé droit de fouage tM «droit de monuéagequise prenoil par feu. • Peut prendre douze deniers, de trois ans en trois ans, sur cbacun fea, pour son monneage, et fouage, ■• qpi iay Tnl octroyé anciennement, pdur ne chan- « eer la monnoye. ■ (Coût. Gén. t. I, p. 1007.) Le /^Kttge ou ■ monneage > étoit un droit qui se tevoit Sar feu, en Bretagne et en Normandie, au moyen B quoi les tiauls seigneurâ ne cbangeoient leur isioiinoie. (Bruss. sur les Fiefs, p, 212.) f ouageur. Officier chargé de lever le fou^e. Qui fuit Boos U esbahU? SerBCDB de l'iroposicion : SituitEberUhais? lermlx en coDClaeion : Qui fu PbareairelecUoD... El Arpbuat fut fouageur : Qui fut Ragain ? exécuteur : Et itcob T Te clerc du papier : Qui fi] Ualetta T retonnateur. (Dach. {. 310 *.) Voaaige. [Action de fouir: • Plusieurs pionniers " «iuvrerenl de leur mestier de pionnaige et de - fouaige. » (JJ. 189. p. 250, an. Usa)] Vonaille, s. f. • Droit qu'on fait aux chiens, ■ ri'un sanglier, quand il est pris; c'est même * cdiese que curée en chasse de cerf. • (Ménage.) On |^:<^mmoit cette curée fouaille , parce qu'elle se *akl.soit sur le feu. > Toul quant qui est dedanz le * sangler doit eslre mis au fouail, sus le feu, [lour * faire le droit aux chiens, et les boyaulx tourner * sas le feu. • (Chasse de Gast. Pheh. p. 204.) — * Tout le sangd'un sangler soil gardé dedansaucun ^ vaissel. pour faire le fouail aux chiens. • (Chasse 4« Gasl. Phéb. p. 203.} Foaailler.w.l'FoueUersouvent.On remployoit ^ans un sens obscène. • Elle 8{;avoil donc qu'il y a * des chanoines qui fouaillent, le penseriez vous * • (tfoyen de Parvenir, p. 2ï4.) — 2* Faire la fouatlte ^u sanglier : • Lequel pourcel le suppliant lua ; et « ce fait, fouaillerent ledit pourcel comme se il « feust sauvage, et prindrent chair ce que ilz vou- - drenL.(JJ. 117, p. 94.) Foaane. [Hotissine : ■ Bernard ayant appelle « Sansonnet, vilain coucou el donné d'une petite - fouane, et getté à la leste. ■ (JJ. 137, an. 1389.)] Fonaron. [Fouace : • lies fotiarons que les •I compaignons ont acoustume demander aux ■ nopces. > (JJ. 167, p. 5, an. 1412.)] Foaasse, s. f. Droit levé sur le bois de chauf- fage apporté dans les villes : • Seront tenus payer ■ les dicls défendeurs, et leurs successeurs, et • séquelle, aux dicts religieux, à chascune fesie de • Noël, pour chascun d'eux tenant feu, et lieu ■ en la dicte terre, une gelïne, ensemble les droicts ■ de boutaige, el de fouasse. • (Thaum. Coul. de Berry, p. 214.) Fonassier, 8. m. Harcband de fanasses. (Cari. de Lagny. f. 199 ^ an. 1443.) 1 - FOU Foubert, s. m. Nom propre pris au sens d'im- bécile, comme Michel, Jeannot. Avons trouvé un fnuherl. Mais je vueil ta borse entamer, Qu'il a Bi grant, et si liuvée. (Ùorlois d Artois, f. 83*.} Fouc. [1° Troupeau ; comparez l'allemand Volk, peuple : ■ On dit pas fouc de vaches ne fouc de cbe- vaus : mes on dit bien fouc de pourchiaus el fouc de brebis. > (Beauman. ms. ch. Xll.) — < Dès que le pastour est férus l.i /bue des berbis est vain» eus. • (Vie us, de J. C. dans D. C. Hl, 385.)] — Oo t, au sujet des droits attribués au louvetier : Lequel louvier. si la prinse se fait, ne pourra pourchasser que une lieûe à la ronde, du lieu là où il l'auroit prins, ne prendre au plus prochain foucq de blanches bestes, que un mouton an plus. . (Coût. Gén. I, p. 811.) — « Fou de porc. ■ (Courtois d'Artois, hs. de S. G. f. 84 ■'.] — On disoît aussi • /bue d'oyes : • • Pour le fouc d'oyes, six deniers: pourtant qu'il n'y en ait que dix; si plus y en avoit, lors seroit l'amende de trois sols... si c'esloient bestes qui fussent en garde, tout le fouc ne deveroit qu'une amende. ■ (Bout. Somme Rurale, l. 11, p. 858.) ~ [i' Uunde, troupe ; Lfi vi un fouc de soteriaus Quijuoientaus tomt>e- riaus. • (Rutebeuf, H, 238.]] ~ ■ Et ruèrent jus par fous et par compagnies, moult de François. ■ (Froissart, V, 73.) — . El les pendoient par fous as arbres oix il les trouvoient. • [Id. VI, 47.)] Fouchlere. [Fougère : < Ouquel usaige peveat prendre... la fauchiere el les racines d'icelfe era- chier el fauchier à quels conques ferremens qu'il leur plaira. . (JJ. 124, page 3.i7, an. 1361.) — La Rose (v. 1698) donne fogiere : • Ne voit l'en com- ment de fogiere font cil et cendre et voirre nestre. ■ — ■ N'y estoient trouvez que beaulx verres et esguierres de verre el fevgiere, • {t. de Troyes. Chron. 1478.) - • Cinq ou six voires de feuchiere. » (Coquillarl )] — ■ J'esgardai aval sous un arbre foilli ; pasloure vi faisant cliapiau de feuciere. • (Chans. du xs. Bouhier, pièce 434, folio 369 '.) Il aloit & la boia, il n'ot c'un avantier Et porter à son col, el genest, el feuchier. Fibi. HS3. ds H. D- me, roi. IW. V «1. 1. Fouci, part. Garni, comblé, peuplé : Ceat le bon seigneur de Couci, Qui m'a souvent le point fmtet De beaux Horins, à rouge escaille. (FroiM. Poêi. f. SiS*.} [C'est un dérivé de fouc, troupe : <■ El relourne- * renl en Hayiinau lout fouci d'or el d'argent. • (Froissart. Cliron. U, 95.) — • En le ville de Haspre • qui lors esloit une bonne ville el grosse et bien . foucie. • (Id. III, 89.)] Foucquer, v. Disperser un fouc, une troupe. ;Bouteiller, p. 506.) Foucres, s. m, p. Nom propre; les Fuggers; leur richesse éloit passée en proverbe. • Plusnchw . que les Foucres. • (Bouch. Serées, liv. III, 306.) — • Plus riches que les Foucres d'Ausbourg. - (Contes d'Eutrapel, p. 78.) KW -* Fondras, adj. Foudroyant. Uq ancien Doële dit des choses qui arrivent contre l'ordre ae la nature : Ver aaax délice, et aanz verdor, Aost Bani fruit, et suu mtot, Tver, toDerree, el foudrax, Eates pluieus et très dwu. (Parton. f. iQ4 K} Fondre. [■ Endemenlieres que il venoieni, il « Bembloit que la galie volast, par les nageoursqui « la contreingnoienLaus avirons; et E^mbloit que « \i foudre ulieisl des ciex, au bruit que li penoon- ■ cet meiioient, et que li nacaire, li labour et li ■ cors sarrazinois menoient, qui estoieot en sa ■ galie. • (Joiaville, § 159.) — un lit dans la Chan- son d'Antioche (Vil. 551) : • Descend! uns orages de ■ devers Ocidenl, En l'ost aux Sarasins cbei hidou- « sèment; Moult en furent li nos en grant effrée- ■ ment Et li Sarrasin plus ou li /'oi^rfs descent. ■ — < Chéent i /u/t/reset meuut et souvent. > (Roland, atr. 109.)] Expressions : 1" « Fouldre de mer, » horrible lempéle. • Si <• avoit si grant suylte de chevaliers, d'une partie, ■ et d'autre, que eu sembloit fouldre de mer de la « fumée, et de la poussière que tous les chevaulx « faisoienl. ■ [Percef. 1, f. J48 ».) 3* ■ Fuir comme fouldre, > fuir avec la plus grande vitesse : ■ Guerpirent le fort fuyans comme « fouldre. > (HisL du chevalier Bayard, p. 126.) Poudrier, v. 1' Foudroyer. [On lit fnildranie au lib. psalmor., p. 240. • Li diex cuideroient, « espoir. Que j'assaillisse paradis, Cum tirent les • geans jadis : S'en pourroie cstre foldriez. ■ (Rose, 5449.) Tempeate du ciel, toulo mal avealure, UesocDde 1& tant qiia tout se foudrie. (DeKh. f. SOS '.] 2* Epouvanter : ■ Lesquelz deux mastina se • eslaissicrent el coururent à iceulx moutons, et ■ les foudroierent el séparèrent. ' (JJ. 174, p. 293, an. 1429.)] Foudroyement, s. m. Action de foudroyer. (Oudin.) Fondroyeur, adj. Qui foudroie, au figuré : Fouée. [1° Fagots de chauffage : * Deux basions ■ de courte /'oiice ainsi comme seroient deux bas- . tons de costerés. • [JJ. 116, p. 141, an. 1379.) - < Icelluy prendeur aura chacun an pour sa fouée • ungjournel de bos, prins au boa des fessez. • (Reg. de Corbie, 13, an. 1512, f. 142.) — 2- Droit sur le bois de cbaufTage : ■ Qui veut le curetée à un • cheval à plusieurs carkie de mairien, el de tout ■ bos, doit .1. denier de la fouée. • (Péages d'Amiens, dans D. C. m, f. 331 ^) — De là, dans un Glossaire Hs. du fonds S. Germain, • faiie fouées d'autnii, • en latin vicissitudinarius, acquitter les charges d'autrui.] 1. Feue). [Assemblée, dérivé de /oui;: ■ lebaa- ■ not de Villemain vit que on menoit ainsi vilaine- • meni sou frère,.- Ueu de grant amour chamelle > ae feri entre ceulx qui le maooieot, pour aîdier i ■ son dit frera, etisri on foiul% on amembUe, ^ • d'9veoture auena à la teste an compaignoa. • (U.lll, p. Il4,an. 1377.)] 2. Fonel. [Comme fouaille, curée du sanglier : ■ Comme Pierre de Crequi chevalier eus! pris k > chiens un sangler,... et l'eus! fait apoorter i • Crequi en la taverne,... pour faire le droit qui • appartenoit a faire aux chiens en tel cas;... et • depuis eust fait le foael dudit sangler, et fait cor- • ner et huer et lessié allé lesdiz cbiens pour venir > au fouel pour avoir leurs droiz. > iji. 118, p. 37, an. 1380.)] Pouer. [Uellre te cnir dans la fosse au tan : • Ordené par arrest yceulx tanneurs estre teanz, « dèslors en avant, de vendre leurs cuirs bien et . profllablement foue%. • (Ord. V, 315.)] Foueres. [Laboureur : • Il n'aflert mie à eves- ■ que qu'il soit /tïueres en vignes. '(Mén. de Reims, § 192.) — Le cas régime est foueur. (Ordoon. t. H, , p. 367. an. 1350.]] Fouet. [> Dn /"ouel d'yvoire, à trois pommeaux. ■ d'or, esmaillés des armes de la royne Jeanne du ■ Bourbon, à quatre chaiennes d'or. ■ (Pièces snrr Charles VI, 11, 304.) ~ • Un fouet, dont le mam • est d'or, à trois pommeaux garoiz de pierrerie.— s, ■ et au bout dudit manche à un gros saphir carréer-^ ■ et fait ledit manche cadran, et a en la chasaoii:^^ < huit boutons à dix huit perles grosses. ■ (Id . page 354.)] Pouettable, Qui mérite d'être fouetté. (Cotgr— ') Foue ttade, s. f. Volée de coups de fouet. (Cotgr _ ) Fonettement, s. m. Action de fouetter. (Golcr— , Oudin.) Rabelais dit du carême : ■ Oiablà afora ■ font leurs offices : CafTardsalorssortentcn placo; ■ cagols tiennent leurs grands jours, forces aes- ■ siens, stations, perdonnances, s^olereses, OW'- ■ fessions, fouettemeiUj anathematizaUoos. ■(Rab t. V, p. 146.) Fouetter, v. • Fouetter un chien enfermé, * fouetter cruellement. (Des Ace. Escr. Dijon, p. 36 ^J — . Fouetter comme seigle vert. • (RabelJ,î, t. H, p. 174.} — [• Ainsi mon ami, fouette mol CJ verre « de vin, ■ avale-le. (Rab. Garg. I, 5.)] Fouetteurs de S. Victor, $. m. p. On oon- moit ainsi les chanoines de S. Victor, parce qu l'usnge de la discipline ou flageUation a commenod chez eux ; ils ont aussi, les premiers, adopté Itt trois vœux monastiques pour se distinguer dtt autres chanoines. (Longueruaoa, I, p. 74.) Pouettenx, s. m. Qui fouette. [Oudin, Cotgr.) Fouense, adj. au f. Enflammée. On a dit  L'autre soite se Foime en 1» haute contrée De l'élément du Teu, prëa U Toute étbario, Quand l'amas épaissi de foueuK vapeur S'aaaied en propre lieu, pour se joindre à Fardear D'une étoile d'en liaut. jBaîf, f. iS :} FOU -a ■ ne fournir se n'est pour l'ameadement des pasiu- • rea et des voies. ■ (Tailliar, Recueil, p. 231.) — ■ Biiiussire, qui estes vous qui en ueste vi^ne • foue% ? — Celles, siré, dist li preudons, je sui li ■ evesques de Torins iiui ci eaiiing mon pain. — ■ Cotnmenl, dist li evesques de Beauvais, il n'aliert « mie à cvesque qu'il soit foiieres en vignes. — En ■ non Dieu, dist 11 evesques de Torins, m'eveschie ■ est si povre qu'elle ne souffll mie à mes despens ; ■ si me convient Taire mieuz que je puis. • (Mén. de Reims, § 192.)] — 2* Creuser, uu propre et au figuré : Je TOUS menrei ea lieu plaisant, Bel, et ombru, et verdotant. Et ne croi, qui y foueroit. Aiguë nouvelle y trouveroU, Car vaUée y a. préa d'un mODt. (Fi-mu. Poe», f. S87 *.) Troeïo en moy, quant elle y foel, I^ minière De loyauté. (FrQittart, foi. S49:J Foulssoment, s. m. Action de rouir. (Rob. Est., Cotgr-, Monetet Oudin.) Fouisseure, t. f. Action de fouir. (Cotgr.} Fouissis. [Pierre il fusil, au Gioss. 4120, sous Fericudium ; on lit fouesil au Gloss. 7679.] Foulage. [l'Action de fouler la vendu nge ; de là, vin de fort foulage, vin de bonne qualité : • Icel- <■ lui cousin a acouslumé faire taverne et vendre f vin de hauli pris et de fort foulage. * (JJ. l(>3, p. 82, an. 1108.)] — 2* Action de fouler lu drap: ■ Oullrepeutle dit bas justicier avoir moulins à • draps, et contraindre ses suhjets est;]giers, ■ demourans au dedans de trois lieues dudit mou- ■ lin, â y aller fouller leurs draps, et s'ils sont ■ trouvés allans fouller, ou leur drap foulléàautre ■ moulin, ils seront tenus payer douze deniers • tournois, pour chacune aulne, oultre le droit de - foullage. • (Coût. Gén. H, p. 63.)] Foule. [1° Multitude: • Quant entrée estes dans • la foule Ou chascuu vous liurte et défoule. • (Rose, V. 9290 } — 2* Action de se presser : « La ■ /(>u/ticsloyt ù qui premier saulteroyt en la mer < aprez leur compaignon. -(Rabelais, Pantagruel, IV, 7.) — 3* Action d'opprimer, exaction, dommage : • A la charge cl foule d'icelle cour etd'aucunsoup- • çon d'icelle. ■ (Rcg. du Parlement de Toulouse, Ms. anc. 9879*, an. 1458.)— • Il semblera peut estro • que celle /ou/e soit petite; mais je pense qu'elle • se monte plus de douze cens mille livres paran. > (Lanoue, 1(1^.] — ■ Avoit soin d'ëgaler, et disputer ■ le dommage qu'il faisoil, si que la foule esloit • moins importable à chaque parlicuiier. > (Ess. de ifonl. III, p. .{3.) — [■ Le suppliant courroucé des ■ parolles qu'icellui Parisot avoitproferéesà nostre • rau{/e, en favorisant.... ceulx qui lenoient paity . à nous contraire. • (JJ. 200, p. 379, an. 1478.)] — 4* Déshonneur: • Celui qui demande, il boute ■ arrière de luy honte, et vergongne, et si acheté ■ deux fois, et à double pris ce qu'on lui donne , ■ car sa demande est ung pris qu'il en donne; la '• vergongne aussi qu'il a de demander, ou pour 4- FOU • plus proprement dire la vilité. ou foulle, ou il se ■ met pour demander est ung autre prix qu'an > noble cueur doil estimer plus que don que on • luy puist faire. • (Ilist. de la Tois. d'Or, II, 196 ■>.) — 5* Combats en désordre, dits ■ trépignez, ■ par opposition aux joutes en règle : .... Nous voulona en foule, ou en cairiera A cheval, ou à pié, ou joints à la barrière Maintenir que Tamour est plus vit, et plus fort. Œn. la BAm), I. Il, p. M. Piquer bien un ctieval en foule, ou en carrière. U. t. D. p. n. 6* [Etat de fatigue, d'accablement : ■ Si se reirais- ■ sent pour le /oute et pour remettre à point les . blechiés. • (Froiss. IV, 17.)] Foulées, s. f. pi. • Les foulées du cerf appelle ■ l'en, quant il marche sus lieu ou il v ayt trop • d'erbe, et on ne peut veoir la fourme au pied, on • quant il marche en autre lieu , od il na point ■ d'erbes, et pouldrc, et dureté de pays, ou fueilles, ■ ou autres cnosesempeschent de voir la fourme ■ du pié. • (Chasse de Gast. Pheb. p. 155.) Foulels. [I* Presse, foule : • En grant/du/^ûde ■ gens et de chevaux. ■ [Froiss. L 111, p. 105.)] — ■ Tant fist, par sa force, qu'il fut i) la moyenne du < foulys du tournoy, oi^ les doute chevaliers de la • rayne faisoient droictes merveilles d'armes. ■ (Percer. 1, fol. 138».) — 2° Traces, herbe foulée: .; • Bien veireiiten l'hcibe foulliz de chevauïi; ai M ■ pensoient qu'on y joustoit souvent. > (Percef— ' vol. H, fol. 76*.) Foulement, s. m. Action de fouler. (Cotgr.) Foulerle. [Action de préparer les éloffes d^. laine en les faisant fouler au moulin : ■ Pour ce qa^ ■ plusieurs fraudes et malices esloîent fêtes ol^ ■ mestier de la /'ou/me, et dont domage avenoi.M • au commun du meslier. • (Liv. des Met. 400.)] Fouleur. Endroit où la terre est foulée. ■ W i= • le coffret ou l'escureul est, devant le jiannelel, ■ et le melz à terre, que le couvercle soit à la fOf^~ • leur de la terre, et au bout du couvercle Aamt • avoir ung pertuis- ■ {Hodus. fol. 5C».) Fouller,)} Marcher dessus, fouler*. Presser* Enfoncer*. Opprimer, vexer". Excéder de fatigue'. Dévaster '. * [. Lede estoit et sale, et foulée Celé ymage , e( ■ megre et chelive, El aussi vertcommeunecive.> (Rose, V. 196.) — ■ Dieux avoit planté la vigne et • ;o/Wlevin. .(Ruteb. II, 66.) - - Ce seroit boa • oue vous feissiés toutes manières de gens passer • devant par quoi il ne soient point foulé de cbiaus • il cheval. ■ (Kroiss. t. V, p. 46.)] "[< Renart, la maie flame farde.' Tjntes fois • nos avez foléei Et chacies et tribulées. Et Aeëti- ■ rées nos pelices. • (Renart, v. 10015.)] — Dans 11. comédie de la nativité de Jésus-Christ, Sopbroa répond à Elpion, qui lui dit d'entrer : Tout beau, sans l'un l'antre fouler, Lm Itef . ta I* Itec. 1. 1. M. tS. ' On a dit du comte de la Rochefoucault : - Le • matin on vint pour rompre, el fonUr la porte de FOU -a ■ hommes, el subjels, plaider par des-ant les jugea « de leurs seigneurs cliastellains: ausqoels seuls • apnarlient toute juridiction, et exercice de justice, « pnvutivemenl il leurs vassaus, si non que, par ( l'adveu el denombremenl du vassal, fiisl contenu, • et perlé par exprès le dit droit d'avoir jurisdic- • tton, et contrainte de four. » (Coiil. de Poilou, Coul. Gén. 1.11. p. 612.) 3* ■ Porler la pasle au four. • On a dit d'un accommodement négocié à la cour de France entre l'empereur el le roy d'Arragon, pour l'adminislra- tion de la Caslille : ■ Pensez que s'il y a romplure, • vous serez [Marguerile d'Autriche) la première • qui en portera la patte au four, el qui en aura • plus de dommage. • (Lelt- de Louis XII, 1. 1, i95.; 9> L'en me promet, mais comment qu'on mp. die : Puiez seras, le conseil se varie ■ A utant tuit teui- que la bouche cfiin four : ia\ tout perdu, ma lournée est bruie ; Mais du paier, ne scay voie ne tour. (Deich. f. 53.} 4* - Par la bouche se met le feu au four. • Expression obscène. (Alect. Rom. p. 5 ''.) B° > A faire la gueule d'ung four, sont trois ■ pierres nécessaires. • Ce proverbe est en usage dans le Limousin, (tlab. IV, p. 40 ) 6" [■ Les Tous à estas élever, les saiges laisser en ■ destour. Les vailians mettre au cul du four. Faire ■ inimisié et desruison. * (E. Descb. Comment le roi aura juste maison, éd. Tarbé.)] 2. Foup, 8. Foire, [du latin forum]. .... Cil qui set tout le pooir du dé Est ajncois ribaus de four, Que cil qui n'en set jouer. ( Val. n' 1522, f. 105 '.) Houliers, et ribaux do Cbarapoigne, Qui sont si liez, et si gaillaii, Et ritwui de fmir, et paiUart Qui gaain^ en guoires atandcnt. Pat te* cbans, c& et là s'eapandent, Volenteiz d'aler en feurre. (Guiart, f. 3SS <>.J Fourager, v. Cueillir de l'herbe*. Dévaster, piller ". * • Nul, ne nulle ne voise fourager en jardin ■ d'autre , depuis le temps du rencloage , sur t l'amende de six sols. • (Bout. Som. rur. p. 506.) •[- 11 veit /■ourrapw bonne partie de la ville, • (Honet, I, ^7.) — ■ En passant par leur pats, et le ■ fourragea et pilla comme terres d'ennemis. > (Amyot, Agésilas, 25.)] Four aller. Au pis aller. (Sentences de Liège, page 378.) Fourbalet, s. m. Fourgon. (Oudin.) Fonrbanl. [Voir Forbani, banni : • Une congre- -•< galion de fourbanii de Flandres. » (Froissart, II, Si?.] Le verbe forbani a laissé le subslanliT verbal forban.'] Fourbe, s. /. Fourberie. [■ Dame, je ne sav de ■ leurs forbei, ne aussi leurs enlenlions. • (Mvst. d'Orléans.)] — De là on disoit • jouer la fourbe. • Oo lit au sujet de la mort du duc de Guienne, frère de Louis XI, qu'on crut avoir été empoisonné : • Le • moyne (qui disoit ses heures avec luy) estoit •t soupçonné, qu'il avoitjoué la fourbe à Monsieur S- FOU ■ de Guyenne, et baillé la corme verte, et qu'icelay ■ moyne fut cause de le mettre hors de la terre des « vivans, • (Cabinet du roy Louis XI, IV, Î18.) Fourbeur. [Fourbisseur: < Nulz fourbeurt, oe • peut, ne ne doit au jour de feste, que li commun > de ville foire, fourbir. • (Coût. ii3.deS''GeaeviëTfi, fol. as an. 1330.)] Fourbir. [Voir Fobbia. Il signifie encore paaaer: • Et fourbirent leurs plaies el rebendeiereat. > (Froiss. V, 191.)] Fourblssement. [Action de curer une ri\ière: • Li église de Saint Davou pora regeier et refourbir ■ et parfondir et ewuider le viese Lis (Lys).... et le ■ porra faire si avant ke li viese Lis s'estent ; et > porra li devant dite église faire ^etter le terre • dou fourbissement de la viese Lis, auquel leis ■ k'ele vora. • (Lois et arrêtés... sur l'administratioQ des eaux el polders de la Flandre orientale, an. 1270.)] Fourbisseur. [■ Quiconque vouldra estrear- • mûrier ou brigandinier./'ourtfisseuretgarnissear • d'cspées et de harnois. • (Ord. de Charles VUl.)] Expressions : 1' • Bec à bec comme fourbisteur. • (Nuits de Strap. 1. 11, p. 308.) 2° ■ Teste à teste comme deux fourbisseun. • (Colgrave.) 3° Le féminin fourbissereste s'est pris souvent dans un sens obscène. (Roger de Collerye, 167.) Fourblssenre, s. f. Action de fourbir. (Cotgr.) Fourby, s. m. Espèce de jeu. (Rab. 1, 136.) Fourc. [!• Branche fourchue; mot encore em- - ployé en Normandie : • Avons droit de prendre ra m > ladite forest (de Brothome] un fourc à choix aa.« > terme de Noël, constume et bois pour ardoir^. - • pasturages et pennages francs. > (Gartulaire d^M Jumiéges, 1, 15.) — 2* Routes, allées qui se croisent = ■ Laquelle femme moult courrouciée en le twut oi_j • fourc d'uu pommier, dont ils esloient assez près-.. < ellelecuida ferir dudit coustel en la joue senes— • tre. • (JJ. 109.) — ■ En ung fourq et croisée d« > deux chemins. • (JJ. 181, p. 170, an. 1452.) Fource, s. m. et f. Frai, action de frayer: • Qu'aucuns ne prennent sccqueteaux du fourecii . l'année. • (N. C. G. i\, p. 150v) Les trois mères, pour le peuple édifier, Qui mortes sont, est Froncbise première ; Raison aussi, pour tout fructifler -, Et Justice est auques la derreniere : Et la /ourse est du peuple la matière Que Ven desLruit, par les tenir trop roit. (Deieh. 138 '.J i. Fourceller. [Receler: ■ Item fut ordonné ■ i}ue nul tiostcllain en son hosteL ne autre ne ■ fourcellasl ne mesist hors de voye par naaniere > de tesclie d'aucune convoitise, an» ne saieltea • qui fuissent aux Aiiglois. * (Frois. XIV, 382.) — > Une france vérité doit estre en l'an de toute ■ choses fourcellées. > (JJ. 69, p. 365, an. 1304.)] 2. Fourceller. [Tondre avec les forces : ■ Se FOU — S88 - FOU « et bien fort, ann qu'il n*Y puisse entrer aucune « manière. • (Fouill. Vén. fol. 103 «.) Fourchoier, v. Se diviser en deux branches. (Rab. IV, 23.) Au figuré, ou disoit d'une famille qui sedivisoit en plusieurs branches: « Si aulcun va « de vie h trespas, sans hoirs descendans de son « corps, les heriiaiges anciens, et biens immeubles, • qui du dict defTunt n*ont esté acquis, ne conques- « tés, branchoient, et forchoient et viennent à « iceiuy, ou ceulx qui est son plus proche parent, « de l'estoc, et branche dont lesdicts héritages sont • issuz, et venuz. » (Thaum. Coût, de Berry, 386.) Fourchumcnt, adv. En manière de fourche. (Cotgrave et Oudiu.) Fourchure , s. /*. Endroit du corps où com- mencent les cuisses : [< Et tout le cors très qu'en la « furcheure. » (Roland, str. 102.)] GuiUoumo Longue Espée fu de grant estature ; Gent fu, et bel, et de moult grant facture ; Gros fu par les espaules, greille par la chainture. Jambes out longues, droite, large la forcheure. (Hou.) Fourcicr, s. m. Réservoir à poisson : .... Trois mercs en celle fourcier avoil, Qui de peuple mon esta ne gouvernoit, Par leur moien, qui maint bien m'ot rendu ; Mois ce fourcier est devenu trop froil. Dont mon estanc est dé tout pomt perdu. (Desch. 137 ^.J Fourclore. [Exclure: « Là furent si compa- ti gnon, qui hors esloient fourclos^ priesque tout • mort. » (Froiss. t. III, p. 340.)] Fourçoiier. [On lit dans Flore et Jeanne, p. 38 : « Conlre vo seigneur ne contre ses barons vous « n'avez pooir de fourçoiier. »] Fourconsillier. [Mal conseiller. (Froissarl, t. V, p. 58.)] . Fourcours. [Attaque contraire aux règles: « Car de fourcours mal deuement fait il consieuvy • sur le heaulmemessireBouchicault. »(Froissart, t. XIV, p. 142)] Fonrcq. [Confluent de deux ruisseaux : « Depuis « le polisM. de Folleinvilleen amont dusquez au « fourcq de Tiaue, qui s'en va à la Noefvillô. » (Cart. de Corbie, an. 1418.)] Fourdlne, s. f. Prunelle. On lit fordine aux Poètes av. 1300, t. IV, p. 1333 : Maie espine Nourist, et trait maie fourdine, Et raale brance, maie flour. (Moush. p. 602.) [Dans roise, c'est le nom du pommier sauvage: « En une espesse moût très grant Plaine de ronses « et d'espines Cargies de noires foiirdines. » (Li Cheval, as deux espées, p. p. Foerster, v. 652.)] Fourdrinier, s. m. Prunier sauvage. (Colgr.) Fourdroier, v. Foudroyer. « Goliath approcha • David, le croyant fourdroier de sa puissante • hache ; mais David Tanticipa, et prévint. » (Tri. des IX Preux, p. 28».) Foiirer, v. Piller, ravager. [Voir Focrrer : • Li « Franchois parardirent et fourerent tout Oslre- « vant. » (Froiss- 1. III, p, 185.)] - • L'avant-garde « de l'ost s'embati dedens la Mansore, et par con- « voitise que les menues gens avoient de fourer la « ville. . (Cont. de G. de Tyr, Martène, V, col. 734.) — • Il signifie aussi fourrager: » E* au soir il se « logierent en ung biel prêt et trouvèrent assés à « fourer, qui bien besongnoit à leurs chevaux. > (Froiss. t. II, p. 262.)] Foureur. [Fourrageur: « Et envoyèrent lears • foureurs chevaucer fourer et ardoir en Escoche* > (Froiss. t. Il, p. 262.)] Fourfaire. [Voir Forfairb. Il était neutre et actif. Neutre, il signifiait: 1* Hanguer à son devoir, à sa parole : « La seconde demande fu : se ungflevé « d'Alemaingne fourfaisoit en amenrissant i*Em- « pire, ù quelle amende il doit estre. • (Froiss. Il, p. 465.) — • Vous estes grandement/(9Mr/û« en vîers « moi. » (Id. t. III, p. 365.) — 2* Porter dommage: « Oncqnescil de Vatenciennes n'i peurent riens « forfaire. » (Id. 111, 277.) — • Mais au chastiel ne • peurent il riens fourfaire, car il est trop fors. » (Id. V, 82.) — Actif, il signifiait encourir une perte ae biens ou d'argent : « Il a presque fourfait tous « les heriiaiges que son père lui laissa entre la « Meuse et le Rhin. • (Froiss. XllI, 7.) — Réfléchi, il signifiait: 1* Manquer à ses devoirs: « Celé dame « garda mal son mariage et sefour/ist, » (Froiss. Il, 212.) — 2* Se méprendre: « Et à painne y avoit « nulle espasse de tires que il ne regardast la dame « si fort que elle en estoit toute honteuse et s'en « fourfaisoit bien en traiant. »• (Id. III, 458.)] 1. Fourfait. [Coupable d'un forfait. (Froissart, t. X, p. 103; t. XIV, p. 33.)] 2. Fourfait. [Violation d'une convention : « Bien se pooient armer H chevalier de celle terres « sans fourfait, mais on ne pooit prendre ne ar- « doir, ne essillier nule cose, le terme durant, e « la dicte conté. • (Froiss. IV, 245.)] Fourfaiture. [Même sens: « L'amende « fourfaitures de Flandres. » (Froiss. IV, 345.)] Fourgon, s. m. Longue perche ferrée pour remuer la braise d'un four^. Partie d'un vaisseau". Fourchon ^. ^ [' Car pou s'efTorce à ceuls qu'il tient entre ses « estes, Qu il trébuche en enfer, sans fourgons et « sans peles. » (J. de Mung, Test. 1823.) — « Jehan « Le Maistre frappa Raveilles d'un fourgon oa « aliseur de four qu'il tenoit. » (JJ. 201 , p. 160, an. 1470.)] Arse serez à un fourgon, VieUe ribaude, et maquereUe. (Desch, fol, 330 :) • Le fourgon se moque de la pelle , » se dit de deux personnes ridicules qui se blAment mutuel- lement; le fourgon vaut la pelle pour attiser le feu. (Ess. de Mont. IlL p. 199.) — <  telle pelle, « tel fourgon, » (Cotgrave.) * « Tirant les ancres du carraquon,.... le plus < beau navire de la mer du Ponant.... dedans lequel « devoit estre la personne de l'amiral,.... le feu se « meit au fourgon tellement qu'on ne le soeot « jamais sauver. » (Mém. Du Bellay, X, fol. 398^.) t j lOB -* Expressione: 1* ■ Emprunter un pain sur la fournée, ■ coucher avec uae filIc avaot do l'épouser. (Oudin,) — [• Un 1 homme ne se fie pas voulentiers à uno fille qui ■ lui a preste un pain sus la fournée. > (Desper. V' conte.)] â" . Il n'y a que la première fournée, ou la pre- > miere pinle chère. • (Brant. Dames Gai. Il, 358.) 3* > Tout ù une fournée, ■ tous ensemble: Uoult fet à rodouter Cale pearoe joroée, Où nos aérons jugiA Tuil, à une fournée. (US. 7615. JT, fol. US *.} Fourneise. [■ Deux fomaises de chaus que ■ Colars devoit Tuire i) ses cousis. > (Du Cange, Conslanlinople, Chartes, p. 26.) — ■ El feu qui est ■ tuz jurs ardanz En fomeises de soufre espris. > (Marie, Purgatoire, 1093.) — • Et les manières del ■ peccié Ont alumée lor fornaise Dont li peciere ■ est à mesaisc En autre cure que il n'est ore. ■ {Guy de Cambrai, Barl. et Jos. p. 2.}] ~ On disoit au flguré: ■ Jeunes gens venans droit de la fovr- • neige, eL qui de nouveau se meiteut au monde. > (Arr. Amor. p. 42'J.) Fournel, s. m. Arcade. Une religieuse • prit • Bon tour à aller à la fontaine de la Lavunderie, cordouannier à Paris, il ne puet ne ne doit mestre ■ viez euvre en fout^ement avecques nueve. ■ (Livre des Métiers, g 228.)j Fourner, v. Cuire au four. Rabelais dit de Gar- gantua : • li devint aussi snige qu'oncques puis ne ■ fourncasmes noua, » — « Expression prover- ■ aiale, ajoule Le Duchut, pour diie que Gargantua ■ perdu son tcms, etque son pniu.... ne 80 trouva • pas plus cuit que l'estoit le notre, quand uous ■ enfournasmes. • (Rub. 1, p. 93.) — Dans uo Gloss. du fonds S. Germain, fourner traduit furnm'e. Fourneture, s. m. Provision , choses néues< salres à la vie*. Quantité prescrite". * Faim ÏOUB onqnes foi-neslure, Ne iHssoiiigDAUe vestiira. (Bou, nw./ ' • Que nuls ne puisse vendre, ne acheter le dit • barenc en maises. ne en lonniaus saus cûmple ; > c'est assavoir en chacune raaise de lyienc sor, ■ doit avoir on millier, et vingt barens, pour foW' • neture, et en la maisc de harenc blanc doit avoir ■ huit cens et seize bai-eufi, pour founieture. - (Ord. t. Il, p. 676.) Voyez FooaKlssrJtE^T. Fourni, part. Muni, garni *. Gros, qui a du corps'. Achevé, fini*. * • Ambassadeurs fournis àe plainiere puis- . sance. ■ (Malhieu de Ooucy. Hist. de Cftarles VII, page 711.) ■ • Adonc pnnt son eseu qui esloil couvert ' d'une verde housse, et le descouvrit, si t'appu)« ■ à ung arbre, puis print h le r^arâer. et veil que ■ la champaigne (le champ) estait d'azur trea fln, à ■ neuf lettres de fin or grandes, et fournies. • (Perceforest, vol. Il, fol. 112».) Artus devint bacden, Grann et fumU, et bUai, et den. (Mouiket.p. 549.} Lee bras avoit auques fom'n; I^rnes et groilcB avoit les doii. (R. de Karâne, f.it7t^ * ■ Le traitlé d'Arras n'a pas esté foumy, «t ■ acccomply. ■ (Math, de Coucy, Hist. de Charles VII, page 729.) Fournler, i. m. Qui a droit de four banal ". Qui a soin du four banal '. Boulanger'^. * Il y au Rome (je crois dans la Bibliothèque Olloboni) un litre ou le duc de Bourgogne termiae rénufoéralion de ses qualités, par oelie de > four- • nier A» Roure. • ' ■ Ne foumier, ne mousnier qui gardent les fors, « et les moulins. > (Ord. I, p. 15*.) — [. Du fuerra < preut une bracié, Et si l'a au foumier jeté. ■ (Benarl, v. 2926.)] '^ Le connétable de Clisson, < toujours bien se ( tenoit sur son cliËval, et lantigu'il fu féru sor le • chef d'une épée, duquel coup il versa jus de « son cheval, droit à rencontre de l'huis d'un /"oiir • nier qui iùesloit découché pour (taire son bain. ■ et le cuice. • (l'Yolss. liv. IV, p. 143.) ~- • Four'^ ■ niers, el palissiors qui ont accousïumé de cuir^ ■ pain a bourgeois. > [Ord. I, p. 5!M.) pRovEaBE : ■ Il y aura de bien chauffez, si le /W*~ ■ Hier ne s'endort. • (Rab. V, pronostic, p. 4.) Fournil, s. m. Pièce attenant au four ofi I'vd pétrit la pâte. • Personne ne peut louer ses dmî- • sous, ses foui-nis, ou ses chambres à des esb^- ■ .gers, ei ce n'est par la permission de la loy. ■ (Nouv. Coût. Gén. l,p. 513'.) Foupollles. rUenu bois propre à diauBirle four : • Le four de Chambay uquel à chascna in < cent chanelées de fourniUns prises en la fortsi ■ de Gouffer. • [JJ. 144, p. 87, ao. 1307.) — ^ Et > doit prendre li foumiers à celui qui quist, d'un • witel un denier pour le foumille; et s'il voet,il ■ puet apporter se feunille au four. ■ (Rev. 4n comté de liainaut, an. 1265.)] Fourniment, s. m. Habillement, armure. Si ai (ot l'a pareillement Dont (emme Ikit fomimiunu. (Fabt. 4a S. G. f. At*i Expressions : 1° > Bon, beau fourniment de Milan. • (Braot. Cap. fr. t. IV. p. 126.) 2° ■ Fourniment d'une pistole. ■ (Cotfrave.) 3° - Fourniment de Reins. ■ (Colgravc.} < Fournir, v. Donner, garnir, pourvoir '. finir, achever'. Accepter le comttat^. ' Dieiie a ei très grent pirtte Do biens mis en vous fumir, C'uoe autre se doit tenir Du menour « bito pote. (W. 1A90, f. 6i V ■ Onke» ne «eae ohaiioon fUmû' jUcaamtÊuMKC ^mâamU fJPoit. •«. iSÛO, BI, m$.) « Je na ftis douta, «i nfMt bien aMs ipie onf FOU — a« — FOU « homme de grand affaire peult assez tost Taire une « âmye ; legiere cbose est à fournir ; et le bien é tenir est le sens. » (6er. de Nev. V* part. p. 01.) ^ « Les trois chevaliers s'en vindrent au renc,en « grant orgueil, et esprins de hardement, pour « ftmriiir les trois chevaliers bretons qui encores « estoient livrans joustes à cenlx de dehors. » (Percef. iv, f. 57 *>.) C'est souvent le sens dans ce ro- man. — Monstrelet rapporte que le « comte d'Eu feit % scavoir an.... comte de Sombresset, que s'il vou- « loit combattre puissance contre autre, il les four- « niroit^ ou cent contre autre cent, on de sa « personne contre luy. » (Monstrelet, II, fol. 174 \) — « Les nobles hommes avoient délibéré que « le seigneur de Charry, leur cher, en ceste partie, « auroit la première bataille et foumiroit le dit « premier chevalier. » (Mém. d'Ol. de la Marche, liv. I, p. 180 ) Expressions : !• « Fournir à la joule, » grêler le collet pour jouter. « Malaquin se plaint que aucun chcva- « lier ne le foumist à la jouste, » (Perceforest, II, folio H »».) 2* « Fournir à nature, » mourir. (Pasquier, Rech. page 905.) d* « Fournir du nom de quelqu'un, » nommer. « Un certain gentilhomme du nom duquel je four- « nirai bien, si besoin estoit. » (Apologie pour Hérod. p. 611.) 4o[« (L'épée) Dont ot foi*ni maint grant estor « champel » (Roncisvals, p. 144), c'est-à-dire pris part aux tournois, aux joutes.] 5' [• Quant Renart l'ot, si ot grant joie, Ne set s'il « fomira la voie » (Renart, v. 11162), c'est-à-dire se mettra en chemin.j 00 [« Et disoit encore qu'il s*estoit présentés à « Tore de miedi, par quoi il voloit son npel avoir « fumi. • (Beaumanoir, LXl, 63.)] 7* [« Si ledit pleige dit que il n'a de quoi il lui «r puisse faire que pleiges, l'autre li doit dire, « fournissiés en l^assise, et il la doit fournir ensi, • que il doit jurer sur sains, que il, ne autre pour « lui n'a dou sien à couvert. » (Assises de Jérusa- lem, di. 113.)] FournIroD. [Même sens que Fournier : « Item « que les habitans... puissent cuire es fours de « ladite ville,... et se les fourniers ou fournirons... "« empiroient ou afoloient le pain,... les dis four- « itiersou fournirons seront tenuz de l'amender. » [li. 198, p. 360, an. 1374.)] Fournissement, â. m. Provision, terme de droit; il signifloit «'le séquestre de la chose conten- « lieuse, en matière possessoire, et de complainte, « et le rétablissement des fruits qui doit estre fait « es mains du commissaire. » (Laurière.) — \ Séquestre, vulgairement appelle fournissement « de complainte. » (Gr. Coût. deFr. p. 160.) Ponrniture, s. f. Action d'accepter un combat, -fle^fournir on adversaire au chevalier qui se pré- Mu toît pour jouter : « Jacques de lialain qui de « longue main avoit queru, et désiré son parti, « pour soy esprouver en celle noble épreuve, pre- « vint avant tous autres, et (It tant que le duc luy « oUroya icelle fourniture. » (Mém. d'Ol. de la Marche, liv. I, p. 255.) — On disoit aussi en lermes de chevalerie « fourniture des armes, • pour l'action d'achever les joutes entreprises. « Neresloit « plus de son emprise que la fourniture des armes « à pié, que de sa personne il avoit emprises. » (Mém. d'Ol. de la Marche, liv. VI, p. 194.) Fourostagier, v. Lever des otages à tort. On lit des guerres de Charlemagne : Et Ângletiere, et Danemarce, Qui moult esloit lointainne marce : Si en ot le Danois Ogier, Pour Gaufroy son père ostagier, Et diut rendre treu, et ban. De quatre deniers, cascun an ; Mais Gaufirois i laisa Ogier, De tout en tout, fourostagier. fMouskes, p. iS5.) Fourpasser. [1» Surpasser, dépasser : « Car « >3hacuns s'efTorchoil de fourpasser son compai- « gnon. ■ (Froiss. VI, 295.) — « Et si estoit nuls qui « osast, sus le leste à coper, fourpasser ne chevau- « cierdevantles bannières forsrais les luareschaux. » (Id. Il, 141.) — 2® Transgresser : « Fourpasser un « commandement. » (Id. III, 393.)] Fourq, Fourque. [!• Chemin qui se bifurque, terre qui se bifurque pour embrasser une autre : « En ung fourq et croisée de deux chemins. » (JJ. 181, p. 170, an. 1452.) Voir Fourc. - 2« Four- ches patibulaires, gibet. Voir Froiss. III, 349.] Fourquler. FGrande fourche, au reg. JJ. 160, p. 355, an. 1406 ] Fourqulllon. [Petite fourche, au reg. JJ. 195; p. 1203, an. 1474.] Fourrage, s. m. Paille, herbage, blé ^. Pillage ■. Droit seigneurial ^. Temps du frai ^. ^[« Les soudards Thraciens chargèrent quelques < fourrageurs des Romains qui porloient du four- « rage au camp. » (Amyot, Paul Emile, 29.)] " « Nous serons tous à butin, aussi bien ceulx de « dehors, comme ceulx de dedens, afln que nul ne « s'amuse au fourraige. » (Le Jouvencel, p. 393.) ^ « Peut le seigneur bas justicier créer, ou com- « mettre gens pour lever, et recepvoir les dismes « qui luy appartiennent en sa seigneurie, et pareil- ce lement les droicts de la couppe des bois, ensem- « ble de vaine pasture, et fouragc. » (Nouv. Goût. Gén. t. II, p. 345 «.) ^ < Que nul ne pesche depuis la sainct Jean « Baptiste jusques à la Pasque, h harnas que on « appelle muche, qui est pescherie de roches, sur « l'amende de 60 sols, et le harnas perdre ; et ne « doit estre tendu, en temps de fourage, à cent « pieds près du foursin , sur l'amende dicte. » (Bout. Som. Rur. p. 507.) Expressions : 1"* « Fourrage de corbeaux, » pendard. (Cotgr.) 2<» « Tout lui est fourrage^ » tout lui est bon. « T avoit un lévrier fort meffaisanl qui entroit par- FOU -a • tout, et ne trouvoit rien trop chaud, ne trop <■ pesant; pain, chair, fourmage, tout luy estoit « fourrage. • (Contes de Des Perr. 1. 1, p. 13C.} Fourragement, s. m. Action de Tourrager. (Cotgrave.) Fourrager. [!• Aller au fourrage : - El vlnreut ■ loger en un beau pré où ils trouvèrent assez a • fourrager pour leurs chevaux. » (Froissart, éd. Buchon. I, I, Ai.) —2" Piller : - Et alloieiil par • outre ta rivière de leur colé fourrager, ei rame- ■ noient souvent grant proie. • (Id. I. I, 2C0.)] Fourrager, Fonrragier, Fourrageur, s. m. Haiteurs d'cslrade, maraudeurs. [• Un homme > qui sembloit estrc pillart, tellevacier on fourra- • gier et parloit eslrange tangaige. » (JJ. 121, p. 166, an. 1383.]] — On lit du retour du dauphin auprès du roi Charles VII, après son expédition en Allemagne : • Il y demeura des siens, depuis son • entrée au dit pays jusques à son retour, mille ■ hommes de guerre, ou plus, tous gens de bonne « estoffe, sans leslioospiliiers, fouragers,e\ autres ■ gens de petit estât. • (Math. deCoucy, Histoire de Charles Vli, p. 540 ) — » Fourrageurs vont à deux, ■ Ji trois, ù cinq, k six lieues, et aucunes fois à • plus de sept loing quérir à mangier, sans les • guectes, escoules, clievaucheurs et guides de > toutes piirs, que une compagnie doitavoir, quant • elle n'est logié en lieu fort. • (Le Jouv. p. 577.) — • Pauldra qu'il soit nuyl avantquo nous approu- • cbons d'eulx plus pr&s de deoiye lieiie adlin r]ue • les fomragiers ne nous sentent venir. > (L.e Jouvence!, us. p. 81.] Encor, quont Us vodI cbevauchier, L'un court devant, l'outre dorrier, Jà n'y ert ordonnance misa ; Eo péril sont li fourragier. Avant garde n'y a meslier ; Guet de nuit, escoule d'bvisc : Tour garder l'ost chascun ae prise. (E. Desch. (. 80 >•.) Fourre, [l'ourreau : • Item nulz fourbeur ne • peut, ne nedoitfaireyoutreàespéedebazanne. > (Coutume de S'" Geneviève, ss. f. 2 *•, an. 1330.)] Fourre!. [Même sens : • Iceulx fevres deman- • dcrent à certains compaignons,... se il avoienl ■ point trouvé un fourreau d'espée ; les(|uelx res- > pondirent par manière de moquerie, qu'il n'avoit • saint en paradix. se l'en l'appelloit fourrel qu'il • ne s'en courrou^^ast. • (JJ. 118, p. 100, an. 1380.)] Fourrellcr, s. m. Gainier. (Cotgrave, Oudin.] Fourrer, v. Garnir*. Fourrager, ravager". * > Micolete eut fait le loge.... mouthele. et moût « pente, si Tôt bien forrée dehors, el dedens de • Hors, et de fuilles; si se repart de lès le loge en • un espès buisson. ■ (us. "989 ■, f. 77 •■.) [Voir l'édition d'Aucassin et Nicolette par MH. G. Paris etBtda.J ^.... Qu'uns homs soit bien veslus, et fari'é». On a dit au figuré : ■ les yeux fùurréi de cenàal ï- FOU • vermeil • (Froissart, liv. iV, p. Î40), c'es^à-di^e bordés de rouge. " > Ils partirent de Beauvais, pour aller quérir « leurs aventures, et fourrer le pays. • [Moastrel. sous l'an 1431.] — ■ Si commencèrent les archers il • fourrer, et piller le village. > {0\. de la Harche, page 357.) — > Le prince de Galles, et ses gens ne > savoient mie justement le convenantdesFraaçois; • mais ils supposoient qu'ils n'estoyent pas loing : • car leurs fourreurs ne trouvoieot plus que « fourrer. • (Froiss. liv. I, p. 185.) Expressions : 1° > Collation fourrée. • (Saintré, p. VtOd.) 2' • Fourrer un gasteau. > (Cotgrave.) 3* . Gauffi-e fourrée. • {Coquillart, p. 166.) 4° • Hérétique fourré. • hérétique en apparence. _ ■ Tous les auteurs qu'il a leu sont, ou schismati — • ques. ou hérétiques formels , ou libertins qu^^ • j appelle hérétiques fourré». • (Garasse,] Recb ^ desRech. p. 604.) 5° ■ Chaperons fourrez. ■ [Voir Chats fourrés.] Tels promeneurs reprauTopa Car ae tous biens est esclipces. EHClipces Es grands seiiçneurs, es délices. Et es fourret chaperona. (Detch. f. 08 '.} 6* • Fourrée pelice • désigne encore les gens ■ ^ robe ou d'église. Au conseil a chascun s'oppirùon, Tuit dient bien, mais, quant vidut au Leur consauU est de fourrée peliee. (Desch. f. 54 '=.j ^•> . Forré maisniée. • Même sens. Cil qui ainsi sont enserré, Sont de la maisniée forré; Quar ii font les fax jugemens. (Fabl. deS.G.S4 '.J 8° ■ Pais fourrée, • fausse paix, paix feinte ei simulée. (Du Clos, Preuv. de Louis XI, p. 287.) - [< L'empercres envola au soudan faire paix forrée.' (Hist. Occ. des Croisades, I, 370.) C'est une paii semblable fi hi monnaie fourrée ; comme dit le vul- gaire, c'est du plaqué. Ou lit encore dans la Chroa. Norm. p. p. V. de Viriville (p. 401] : > Je me doute • que ce ne feust pais fourrée ou par crainte. ■] 9» < Fourrer ses boughes, ses mitaines, ses poi- • gnels, ■ piller, s'enrichir. ■ Plusieurs pouvrei - affamez rtargenl y fourrereul si bien leurs poi- > gnet3,ee qui leur fut... chaulde gorge. > (J. d'Aol. Anii.de Louis XII, hs. fol. 76^.) Bans l'imprimé, p. 48. on lit : ■ fourrer ses mitaines - ; — « fourrer • ses bouges • est dans S' Jul. Uesl. Uisl. p. 550. 10° ' Fouirer la paume, > garnir la main, donna de l'argent. [Ord. t. II. p. 325.) Fourreurs. [1* Fourrures employées comme doublure ou bordure: > La /'ourreure dune robe de < drap pers de quatre garnements que ledit sei- • gneurotlejourdePasquesFlories: C'est assavmr • pour la housse, elles et ellettes, 872 ventres de > menu vair; pour le seurcot clox 560 ventres; > pour le seurcot ouvert 482 ventres; pour lecluip- ■ peroii 84 ventres: pour les manches de oine • 60 ventres ; pour le diappeau de bievre 50 vea- FOU Folirtonpnoyer, v. Avoir le dessous jiu lour- [ noi. " Or il perra comoient ceulx de Grèce se ■ monslreront en ce lounioy, et chasciin de nous ■ soit sur sa garde, et que nous aydons l'ung « l'aulre, afiln que les autres ne se puissent pas « vanter, et mocquer de nous : Je ne vouldroye pas • pourtant que le roy Alexandre, ne sa Kenlillesse • fussent fourlournoyez , iaçoît ce qu'ilz soient . preux. • (Percer. I, f, '23'!) Foupvier, i'. Mellre dehors. Jejiierral sur mon autel. Jamais en ton Ut ne serrai ; Orendroit te faun-ie>-ai. (MS. 1989 ', f. SiS <-.; Foiirvirer, V. Tournoyer. • Entre heurter, et ■ foiirvirer les unes contre les autres. ■• (l'ercef. vol. IV, fol. 139''.) Foiirvoy, s. m. i° Détour. Cascim de nous va tant, et Biarce, Que nous venons, sans nul fourvoi, Droitemeut ou le temple voi. (Froi*. poêt. f. 30''.J 2* Erreur, égarement. C'est bon que voua venez o moi ; Si serei hors de tout fourvoy. (Frais, poèa. f. SO *.} Si poroit moult bien eslre en si Que ta dama, ou corps agensi, Refsembleroit sans nul fourvoi, Celle qu'en ton présent ]a voi. llbid. fol. 308.J ■ Foiirvoycment, s. m. Détour ; • Remerchiaot € icelluy seigneur de Gurce, du travail, et fourvoyé- « ment qu'il avoil fait d'être venu de Manloue, ■ jusques icy. • (Lelt. de Louis XII, p. 320.) Fourvoyer, v. S'égarer. [• De maltalcnt fu • Gerisenraigiés'.S'ilnesevenBejasera/iwi'fl/^a. • (Raoul de Cambrai, 181.)]— ■ li vaut donq beau- « coup mieux, pour ne vous fourvoyer aucune- . ment, prendrela seule Iracequi nous est cogneûe, ■ celle de nostre mère commune la terre. • (Dial. de Tahureau, p. 12G ''.1 — On a dit, au figuré, h la S" Vierge : Dame, ton adresse pourvoie < Le porc qui estoit eschaufTé, et plain defelon- • ni6 se lance en fourvoyant des narines. -{Percer, vol. II, fol. 9 >■.) On lit plus bas • ronfler de la • narine. • Fous. [Soufflet, du latin foilis : ■ Li fous t fevre • huit deniers; et li doi foel à fevre, 16 deniers. ■ (Tailliar, Recueil , page 26.) — ■ Il soudoit les foJix ■ dudit fevre & alumer la forge. • (Hir. de S. Louis, page 425.)] Poussegée, s. f. Collectif de fossé. • 11 est ■ permis d ctiascun de mener ses bestes pasturer ■ en toutes terres d'icelle terre, et justice de Tlievé, • où il n'y a ctosture, ou fonssegée deument, et ■ bouctieuses. > (Tbaum. Coût, de Berry, p. 210.) Pousser, v. Pêcher. _,.. Montèrent, à Aurillier, Leur perches en son un pillier Qu'il! mirent en une tonEaine ; La fovtterent, et de nuit pl^ne • - toc De perchas, si comme js trula. Dont on en prlnst .xiiii. mnia. En un jour, noires comme aronde. (Deteh. f. US *.} Fousseure. s. f. Louis XII, pour recevoir le roy d'Arragon i\ Savonne, • feil nire un pont de Itois, entrant on mer, environ de douze pas iari^c, i\ passer trois hommes de ffont , faid il gardes, et assis sur pillolis, elsur la founeure, couvert d'un drap roui;e attaché de petits doux, pour faire à l'aborder la galereduroy d'Arrap)D, et sortir par là de la mer. pour entrer en la ville. » [i. d'Aut. Ann. de Louis XII.) Poussoir. [Houe : • Icollui Symonnin fer>' ou poussa feu Thibaut... d'icellui foussair, qui estoit lUec pour leur labour. . (JJ. 163, p. 475, an. M09.)] Foutoir, a. m. Machine de guerre, la ménie que is • belliers, vulgairement appellezoarcamonsses, et aujourdhuy foutouers.... pour l'aller, et le t venir que l'on fait en les esbranlant, affln de a heurter plus fort. ■ (Faiieh. Orig. des Dign.deFr. _ V. il, p. 117.) — < Déchargeoient tout t coup des « couillards, une grosse gresie de pierre fort incoin mode aux assiégez, de dessus les murs; laadis^ que par dessous, les foiitouen agissoient de vive^ force ù les renverser. • (Boullainv. Essais.^- .100.) Fontu. [■ Berihelemy Gentil dist de Mauprorrr: d'Eistrac chevalier, qu'il estoit un faulx, mau — vais, traître et fuitif et /i!(ii(u chevalier. * [Si. 169 ' . 418, an. 1116)] Fouy, part. Labouré. [Voir Fouir.] ■ Le dcten leur de vigne à coraplanls seulcitent, ou à com — plant, et ù cens, ou autres devoirs ensemble, le^s peut quitter, et expouser au seigneur, toutes foi^ qu'il luy plaira, s'il n'y a coQveoance au contraire, en laissant au temps de la ditte exponsion, les dites vignes en Testai des façons que vignes doi- vent eslre, et ont accoustumé eslre faites au pay% au temps de la dite exponsion, et quittance; c'est à s^avoir deschaussées, taillées, fouyes, et binées, et en payant les arrérages des dits cens, ou charges, si aucuns en y a, du terme prochain à escheoir. • (Coût, de Poictou, C. G. II, 575.) - Ce participe esl employé comme substantif. < Quand le gentilhomme veil la terre esmue par le groii^ du porc, il alla dire au roy : sire, ne me croyez jà, si ce fouy que vous voyez n'est fait par le plus grnnt porc, et le plus puissant que veisse oncques. • (Percef. II, f. 9 ».) 1. Fouyer, v. Payer le louage. « Se il ave- nistque la raençon fust si grant que l'on ne la peust trouver b amasser trésor, meuble, et ne irovasE l'on emprount de la quantité de ce qni en deffaudroil de la raen^^on, les homes sont tenus de fouyer tor fiés un besant par cent. ■ (AsRiaes de Jérus. p. 182.) 2. Fonyer. [Chasse des oiseaux h la lanlérhe, k la (rouée, comme on dit aux environs de Laogres : ■ Les supplians oyrent sonner une sonnette à • fouyer; parquoy supposèrent que c'estoient gens FRA - 295 ~ FRA « qui chassoiant au fouyer les perdrix, qui est • chose dcrendue de par nous. > [JJ. 195, p. 1218, aQ. 1474.) C*esl encore un genre de chasse interdit.] Foye, s. m. [« Se Irouvoient ces chevaliers et « escuyers d*Ânglclerre les vins ardens et forts... « qui leur rompoient les testes... et leur ardoient « les /*ot/^s ei les poumons. • (Proiss., éd. Buchon, II, III, 82.)] Expressions : i* • Donner du foye de connil, » en faire accroire. (Oudin, Cur. fr.) 2* « Aimer du bon foye, » aimer du meilleur de son cœur. (Rab. III, p. 116.) 3* « Avoir bonne raie, et encore meilleur le foye, • chemin battu, au t. Xin, page 147.] 2. Fraler, v. Froisser : Cliarchiô d'armes, el poing Tespée, Dolent, et en péril d'estaindre, Uesteut en la presse remaindre, Où le ilo des cnevaus le fraie. Tant qu'aucun sien ami l'en traie. (Cttiarl, fol. fff7 *./ 3. Fraier. [Avoir des frais, faire des dépenses a Comme lesdiz plaiz et procès fussent tailli^ durer lonc lems, par quoy les dites parties pouw roient eslre fraiez et coustengicz et despeod leur chevance. » (JJ. 102, p. 84, an. 13^.) IceJlui Pierre poursui nos di; iz ennemis... com autres de nos genz, où il frata et despendi mou du sien. - (JJ. 109, p. 416, an. 1376.) — moult ont fraie les traiteurs qui ont esté parde la mer. • (Froiss. t. XVI, p. 11.)] Fraigneis. [Action de briser. (Chron. de No V. 33148.)] Fralle, adj. Frêle, fragile. Ce mot, dans S. Berr»,^ traduit fragilis. [- Al tens Noé, et al tems Abraha v?/ « Et à David, qui Deus par ama tant. Bons fut // « secles, jamais n'ot si vailans ; Velz est et frailes, « tut s'en val empirant. » (S' Alexis, U.) — « Car // « sires de Fiennes, connestable à présent, Devieo( « frailes et vielx. » (Guesclin, v. 16923 )] .... Femme n*a plus grant science, Fors voulentô pour conscience, Est elle fraile et malicieuse Et à mal faire estudieuse. [Desch. fol. 50i ^.) Les goûtes d'eau, neiges, et gresles, Plus en amours y a de Ûel, Plus de tourment fort et cruel, Plus de douleurs aigres, et fresles. (Faute. Am, p. 346.) Fralletclz, s. Fragilité. Ce mot, dans S. Sera., traduit fragilitas (p. 53). Fraillon, s. m. « En celluy fort yver leurs « cbambres, el leurs places estoient bien nettes et « sans feu ; et qui trouvast aucunes fueilles vertes, « elles feiisscnt jonchées par Thoslel et la cheminée « estoit lioussée comme en esté de fraillon^ ou de « aucune chose verte; aux licts navoit que une « serge legiere sans plus. » (Le Chev de la Tour, Instruct. à ses filles, fol. 60 \) 1. Frain, s. m. Frein, mors^. Fouet". Aiguil- lon ^. ^ [« Li frein sont d'or, les selles d'argent mises. • (Roland, sir. VU.) — « Adonc sali li rois Henriz, et « prist un frain; et s*en ala aus cbambres conrtoi- « ses toutdesespereiz et pleins de Tanemi; et si FRÀ ■ des batailles ebloieat passées. > (Jokiville, % 178.) — t Lore à la frùinte et noise d'eulx, yssi des geos « et des voisins. » (JJ. 1Ô5, p. 219, an. 187S.) — •* II cirent la frainle des Angloisqfii chevauctioient . par le chemin. » [il. 108, p. HG, an. 1375.) — ■ Tantost que Jelisn de Lorme oy la frainte et les • marctieis desdiz jefines sens oudit jot'din. ■ (JJ. 143, p. 5, 311. 1392.)] — ■ La guette commènva à • sonner, à corner; et h mener grand freinte. • i3S. liv. 11, p. 252,) — ■ Elle oyt urtc très grant — frainte, et crierMontjoyC, et cuyda que ce fuasfenl . les François qui venisseïii pour te prendre. » (Id. liv. 11, p. 33.) * . . . . Dient li eege, et H nicc Qii'ik faignoit, pur ilroite malice, Qu'aesci lost iie.uet, ù graot frainle. Passer jusqu'en la terre suinte. {Guiail, (. SiO '.J A granl freinte de baronnie A treepasBé Is chaucta. (MS. 76*5, it, f. 100 KJ Pdnz et iTêtictilex tunt trembler. Tant i ot gmnt frainte de genê, (Ibltl. l. II, f, t90*.} ' Doit des raiijBianx t^ire briste. Et en brisaot Jetter A terre Aucuns, en poursuiv-aat son erre : El des frainlfi doit aussi Ibire, C'est que boise, par tel a[aire. Ses rains. se soies entenilens. Qu'eux arbres demorent penaens Afin, se retourner luy Tant, Qu'a son retour n'ait nul défaut. {Trét. da Véii. 39.) " Paterne, envoyé du roy Clovis, ■ alort une nuyl • dormir en ung solier d une maiso'n ; les llottis > esracherent l'eslablissement qui esloit devant son • lit : cil que de ce ne savoil riens, se leva par nuit • pour aller à diumlire; il dieat purmyia fininte • ai laidement qu'il eut un bi-as brisé. • (Chron. de S' Denis, i. I, rot. 13.) ■ El comment porroie drecler Mon vlaire envers leautA Se j'avoie la feouté, Que ai [oit a bone smor, entrainte ; HÉB ja, se Dieu plest, k tel fraitite. (MS. IHS, f. tST.J Fraiolr. 1* EndrtHt où le poisson fraie. (Oudin, Monel.) — S- Haras. (Oudin.) — 3" Endroit sur les baliveaux où fe cerf a frayé sn t£le et enlevé l'écorce. Ou lit freoire, dans Modus, f. lO- ; froier, SQ is. 7015, II, f. 168*. -^ [■ Cognoissoit bien le • pied, le sole et les alleures, Fumées, tiardouers et ■ frayoirs, et s^avoit, Sans avoir veli le cerf, quelle • leste il avoit. > (Ronsard, 210.)] .... Oi»nd ce grand veneur, Par la pince, a. connu Quelles voyes, on route ont le oer[ delenn. Ou bien par le frayoir. (Am. Jamin, p. 65.) Frairée, s. f. Fêle, régal, frairie. ■■ Quelque ■ chose qu'il fust, si n'y avoil il acte public en la ■ paroisse, comme baptistaires, commères, nopces, ■ morLunires, et fratrées, que sa portion ne luy • fust gardée, ou envoyée. » (Cont. d'Eulrap. 470.) — [Le sens primitif est assemblée, confrérie, du t«B latin /yafrta, collège,' corporation, fait sur le frec fçaiç(a qui a même radical que frater : > Nous ■ Amabn et Jehan dessus dis les /rajiifi et allian- ■ ces, en tant comme est de nous et comme h nous v en touche, ne approuvons ne ratifions, ains les • d^tluoDs en Mtit. ■ (Hirtèiie, Anoed. 1, col. 13M. an. 1317.) De lu on a passé au sens de fesûatt corps, pais festin en génënil.] VoirFiulnE; Fralres. [Frêle : > Quand .il les voit devaat ses • ietfi Haisttee et frairea et viols. > (Bestiaire, cité parDuCange, 111,388'.)] Fratreur. [Cousin frairévr, cov^n geftnain: • RoMne vesve dé f^ Pierre Hoisiton ante dn sup- ■ pliant, et Pierre Moisson prestre (Ilz de la dilDe ■ femme et cpusin fraireur d'icellai supplimt. ■ (JJ. 143, page 2^ an. 1891.) On disall ati lëœinfn : ■ Guillémine chambrière de Midw! le Peurcel Ct • cousine/rereuse dudit Hicbiek • (li. 174, p.'i&i, un. 14S8.)] Frais, orfj. Frais'. Pacifique*. Glacé, friini^ Prêt, dispos ". Pur*. * [< Eiifans qui cueillez lés floretes, El les fresês ■ freicliesel nelesCi gigtli frais ser^iens en t'erbe. ■ (Rose, v. 16752.) — ■ Les roses ouvertes et \ées • sunt en ungjor toi alées ; Hais li bouton durent • tuil frais A tout le [uoins dëu^ jours ou trois. * (Id. lliSti.)] — On disoil • Freiclié coulpe, > crime fralcbemetit commis, flfigfant délit. • Les vagaboodi • et etiangers acusez, ou les bourgeois du wfs ■ prins en flamant delict, qu'on dit en la fretae "' cùuipe, mentant ChasiOy corporel, pourront eslit ■ arrestez, et saisis au cOrps. > (N. C. G. t. li, tSB) * . . . . Cilt que nulz n'avança Et vit du sien, s'il est doult, et courbjb. Vit Mûrement, soni seoir «n baolt doy*. Et sani ptour qu'il doie tretauchM ; Ïai ainsis iail s'il est liumbtes, et /rot*, els homs doit tK'an son Dieu reuercier. fDeteh. tOÎ *.} <= On a dit d'une victoire des Croisés contre là sujets hérétiques et sorciers del'évêquedeBraisme, révoltés contre lui : . . . . Cil qui SOT cevaus eatofsnt De lor gent cntrues s'enfuoient Pat boB, par prés, et par mares. Dont moull i ol, et lee, et fria : Hoult i ot gaegnié devoir. Casctms retrest à aon nanBoir Des croisiës, et li vesqoes r'ot De son droit quanque dire en s'ot. {Umiak. f. 170.) ° Uallet firent monter maneii Sour son destrier, qu'il ont tout freiz. (Boa, SiO.J L'ire mortel, et ta haine. Convient que en la fin donne ; Entre noua Dretona, et Ewlén De nous grever sont tout tërapa frrt: Jà nul Jour ne nùns tuneront. (Snil, f. Hi •.) ■ Vueiltent tous rois tenir ceste ddctrine. De leurs noUes Bcquerir l'ttmiaié : RoyB qui guerre a, par ceuli la determiiM ; Soit constant, ait lee bons en cbiwté, Et aux mauvais soit sires en SetlA, Et en grant pugnissement : Et aux vaincus soit niieabledtfeit. lunt les vertus, et des vices *oit frmt. (Deteh. f. Ui '.] [Il Signifiait encore neuf, gui a soo lustre: • Lai-gece ot robe toute fresche D'une porpre mtrh > zinesche. • (Rose, v. 11G9.) — ■ Et portent dnq • lames letrécs De frei sinoples colorées. » (Ptrfbn. T; 7771.) u. • E d'eBcun Jrefs peins k wiiis. « (Gbron . des dMB de Kormandio, t. C6148v)] FILi ^m^ FRA Expressions : t<* < Anceot frait oq trois, t argent comptaitt. (Housk. us. p. 'iàs.) 3* • froifi glaive. • Douca daoïe, /raù glaive vos destrolgne ; Trop me faite, de par font, sopirer. JPoet. av. 1300, 1.) 2. Frais, part. Bompu {fractus.) On a dil à la S^ Vierge : Par loy Inféra Ita fmâ. Dont Adam fut forint». (PoSt. av. 1300, II, p. 831.) La dame fa tôle eabahie. QuHiit el Titl'eBCa detpecié, $t frait le fuit de aon espié. (Fabi. S. G. f. 54 :) 9. Frais, i. m. p. Frais, dépenses*. Intérêt de deniers'. Récompense °.> '^ « Tout fut au frait, et deapense du roy. . [Cbron. de Nangis.) — [> On le vouidroit avoir oucis ■ an frait et aventure du pays. • (Froissart, t. XVI, page i03.)3 Je congnois bien la psiae du marchant, La/ratldes grans, et ladure finance Des cardinaulx, et dea clercs le bobant. (Deteh. {, 43 *./ f ■ L'on avoit de coutume, de par les tuteurs, et • cçrstoursdesmineursidurant la minorité d'iceux, • (le pouvoir bailler les deniers des dits mineurs à • frais, et engager à prix raisonnable, et y apposer ■ tel temps que Don leur sembloit, pour élre rem- ■ bourse de son principal. * (Coût, de Langle, Hpuv. Coût. Gén. t. I, p. 307 i-.) * « malheureux ! pourquoy m'as-tu procréé > contre la vouleoté des Dieux : par aventure, ce ■ fut anin que tu receusses de raoy ce frait qiii ■ t|en demeure. • [Tri. des IX Preux, p. 172 ■.) Fralscbement, a4v. Rôcemment, nouvelle- iti«nt. • Tout fraischetnent. ■ (Oudin.) Voyez aussi Qritt. Lois d'Anglet. f. 23 *. Fraischeur, s. f. Lieu frais *. Fresque ■. Terme de vénerie ". * On a dit de M' d'Imbercourl : • Ce seigneur ■ n'aymoit point a prendre ses aises aux frais- " cheitrs depuisceproverbecouroit : vonsallpz ■ il la fraischeur de M' d'lmt>ercourt, quand on < alloit par pays au plus chaud du jour. • (Braiit. Cap. fp. 1. 1, p. i09.) — C'est encore ainsi qu'on a dit depuis • la fraischeur de H' de Vendosme. > (Ondin, Cur. fr.) ^ > Lit sont painctures pareilles en pareille frais- « ckeur, comme icy. > (Bab. t. V, p. |71.) "* Quand le sanglier fera des boulis dedans les ' hayss, pour avoir d'une racine qu'on appelle le • -paPc, le veneur pourra cognoistre la grosseur, et ■ longueur de sa hure, en regardant la profondité, ■ et largeur des boutis : aussi il pourra cognoistre • aux fraischeurs Ik où il va faire le boutis pour - vermeiller, et en autres lieux. • (Fouilloux , Vénerie, fol. 59 ■.) fraise. [Collerette bouillonnée etgaudronnée, pprtée aux xti* et irn* siècles : ■ Il y a après la • diversité de rotondes à double rang de dentelle, • .Qa ^eo fraises à confusion. > (D'Aubigné, Vs^ns^i I> 3.) Voir Fheseaus.] Fraisé, a4j- Ridé comme une fraise, toile plis- sée autour du col, dont les rides semblent inciter les plis. Udo gOTgo blanclie, et fraxée. (Coquill. p. 21.j Franc, frais, frtué comme an oignon. {Coijuitl. ^. iffS.) . [■ Rebondis comme belles miches. Et frayxés • comme beaulx (^nons. > [Villon, Bailleveat el Ualepaie.)] Fraisete. [Petits boutons en forme de fraises : ■ Le suppliant prinl en l'ostel Jehan le Hoir esciiier ■ demourant t Nogon, un culot, nouimé bûurse « boutonnée de fraxsetes dorées. ■ fJJ. 165, p. S3, an. 1410.)] Fraisne. [Frêne : > Ardent ces hanstes de • fraisne et de pomier. • (Roland, v. 2537.) — • Un ■ /rnsnevit lé et brancnu, E mut espès et bien « ramu. . (Marie.)] FraIsniD, Fresnla, aâi. [De frêne, dans la Ghron. des ducs de Normandie; dans Partonopex, v. 6875.] Fratsse. [Frêne : • Pour charge de piques, • javelines et autres hastes de m\% fraisée. ■ (D. C. m, 398 ■, an. 1541.;} Frait, <. m. [Singulier de /"rats, dépense.] On lit d'une embuscade tendue à Louis Vlll, par les Albigeois : Una troitrea de la dadens, Pour Français prendre, et etoler, L^sa la porte ju> couler Et ont deriere sua uns pont frait. Pour millour gage avoir del frait : Lors auidierent le ror meisme Avoir li trailour en crisme, Pour Ra baniere c'on porloit Avoec sa gent Ici là estoit. fMouskes, fol. 097.} Fraite. [Ouverture, brèche. Voir Fbaicte.] Fraltier. [l- Mettre en dépense, en frais ;- <■ tcellui preslre faisoil citer ses paroissiens, pour • les plus fruitier et dommager. • (JJ. \K>, p. 69, an. 1450.) — 2* Faire des dépenses : • Ce que on • despendoit et fraittioit, tant eii boire comme en > mengier on t'oatel du dit Amourath, il n'est point • h pepAr dont tout ce venoit et estoit pris. > (Froiss. XVI, «.)] Fraltin. [■ Se aucun laye personne, quel qu'il • fuist, enlroit par violence en aucune des eaglisfls ■ de Liège et brisast el rompist la dite église, se ce • n'estoit pour ton corps agarder, ou par comune ■ besongne nécessaire de! ville de Liège, et on s'en . plendist, et prové fuist en vérité, on en iroit ■ avant comme de fraitîn. • [Hisl. de Liège. H, 403, an. 1287.) — . Quiconque ferat fratin, briserai • egliesede forche. • (Id. 444, an. 1424.)] Fraitureux, aâj. Indigent. • Toujours en repos • receveni, et non fraitureux demandant, et riens ■ ne le fault recuevres, et rien n'as perdu, > rien ne te faut, et as joye du gaing. • [Chasse de Gast. Ph^b. p. 398.) — • Sire ne fennuye, si jet'py • prié des choses dont je suy fraytureux. » (Ibid. page 372.) Fralty . [Fj>i<^ : « Et est le haut ehemin, qni est FRA -a ■ entre la crouée de la ber^rîc d'une part, et les - terres et fraitys du Jouchery d'autre part. - (us. de Commercy, p. 206, an. 1497.)] Fraizelette, s. f. Diminutif de frai&e. (G. Ou* rand, p. 97.) Framboise, s. f. [• Li dux ne prise une fram- ■ boi$e Quant qu'il en dit ne qu'il en noise. ■ (Benoît de S. More, v. 28624.)] — • Les bons gour- > mets taslans du bun vindisenlqu'ilsenKa/ram- • boise, lorsqu'ils le veulent haut louer, ne a advi- > sans |>as toute fois que, si un vin senloit sa fram- ■ boise, il n'y aceluy qui en voulust boire aisément: • par quoy il faut indubitablement dire d'un bon • vin qu'il sent son francboire, c'est à dire qu'il n'y • a aucun Yii^e. • (Pasq. Itecb. p. 753.) Framellle. [ferniuil : ■ Item deu.\ frameiUes • d'argent en façon de chapelet. • (JJ. I5:t, p. 5.3, an. mi.]] Framente, ». Fragment. Ce mot, dunsS. Bern , traduit fragmentum (p. 21i.) 1. Franc, s. rn. Valeur numéraire et monnuie. Voyez l'origine [l il cause que le roy y est représenté armé de too- ■ tes pièces, monte sur un cheval. > (Le Blanc, sur les Monnoyes, p. 257.) 2* * Franc à pied. • On le disliiMrue du > frane à .^g • cheval. • — > On le nomma franc à pié, a cause ^f=^ • que le roy y est représenté étant à pied. • (Leg=^e Blanc, sur les Monnoyes. p. 282.) — * Au temp s^f ^ • passé souloit courir monnoie blanche, forte *- • moutons francs à cheval, franc à pieV '] • ecus de soixante au niarc, et n'en y avoit .tncien — .m. ■ nement point d'auli-es monnoyes qui eussent d^».3a < présent cours. • (Duclos, Preuv. de Louis XI '^MJ p. 393.) — ■ Bons frans àpiV,etàchevai,etroyaac jî • pour 39 s. tournois. ■ (Du Gange, sous Monsta -,) 3<> < Francsd'argenl. • (DuCange,aumot¥on/te:^MK argent. Reg. Franc.) f ' Franc d'or. • — ■ Le />vtiic d^or estoit I .^Be > même que la livre tournois, 20 sous. • (Le Phni — — -, sur les Monnoyes, p. 161.} 5° • Franc d'or lin. • — • C'est apparemment ^^Be ■ prix de cette monnoye, qui a donné lieu de no g r sj . • mer francs, \a livre numéraire, ou de comp — ^ • dont nous nous servons. ■ (Ord. III, p. 440, not t=^ ^ — * Fratics tTor fin soient prins, et mis pour vin^ ^ •' solz tournois ta pièce. • (Ibid.) — On trou'^^c ■ bous deniers d'or fin appelez fratts. • (Ord. IT/ page 520.) , 6* • Grans francs d'or Wa. • (Ou Cange, au mot I UtonelcB aureœ Reg. Franc.) 7* ■ Francs de France. • Le duc de Berry ayant ! demande dix mille francs !t ses trésoriers, en 13M: • Les trésoriers.... appareillèrent tout l'argent eo • couronnes d'or, et en francs de France, et fdt • mise la Qnatice en quatre petits sommiers. > (Froiss. liv. IV, p. 3.1.) 8* ■ Franc royal. > — • Un oscu d'or en valoit • 20 en 1421, quoique d'abord il n'en enst valla • qu'un en 1421. • (Ilist. Chron de 140d à 1467.) 9° • Franc de rente. • — ■ En prisée de terre, on • revenue, le franc de rente, ou censé perpétuelle • est estimé valloir pour une fois vingt livres tour- ■ nois, et en rente constituée ie franc n'est estimé ■ que dix livre.s tournois. • ((]out. de Troyes, CouL Gcn. I, p. 410.] — ■ Le franc de rente fonciereaen • estimé à la somme de quinze livres tournois. ■ [CouL. de Montargis, Coût. Gén. I, p. 915.) — > Item • si aucun prend un héritage censuel à rente per- > pétuclte, chacun franc de ren/e est estimé à treize • livres tournois, et de chacun franc desdils treize ■ livres tournois, doit le preneur quatre sols, et aa • feur l'employé. ■ llbiJ. p. 9IC.) 10* ■ Francs messins, • valeur nuqiéraire dans le pays messin: • Atin que personne ne puisse ■ douter à quel prix pourront estre l^itimement > acquises, et constituées les censés en espèôs, •I est déclare que le chartal de vin est estime pour ■ le prix, commun sept livres quatre gros messins ■ qui vatenLdouze francs messins, qui reviendra. • pour le sort principal à la somme deqaltreTingtft FRA - 301 — FRA « six livres buicte gros, valant sept vingts quatre «' francs me$sin$. » (Ck)ui. du pays messin , Ck>ut. Gén. 1. 1, p. 1159.) il* [« En laquelle lasse et bourse avoit seize « escus, un franc du pape du pris de .xiui. solz. » (JJ. 163, p. 310, an. 1409.)] 2. Franc, 0^'. Libi'e\ Noble". Sincère^. ^ Franz, dans S. Bern., répond au latin liber. £Les Francs ayant conquis la Gaule, le nom des yainqueurs fut synonyme de ingenuù probi homi" nés : « Franc chevalier, dit Temperere Charle. > (Roland, sir. XY.)] — • Eslans en nostredit royaume • ftancn et délivré. » (Ord. t. III, p. 429.) Par cette ordonnance, le roi Jean ratifle tout ce que Charles Dauphin avoit Tait pendant son absence. Pasquier, dans ses Rech. liv. VIII. p. 658, s*en est servi au même sens. Par une suite de celte môme acception, franc d*un impôt signinoit « libre, • exempt d'un impôt: « Tous ceux sont francs, à cause d*etat, qui « exercent quelques charges, et offices, soit au (S baillagc, ou juslice inrérieure de ville, ensemble les advocats au baillage, et domestiques de mon- seigneur. • -— « A cause de résidence, ceux qui demeurent en lieux, et maisons Tranches, pourveu qu'ils ne tiennenl, cultivenl, ou labourent autres terres que celles qui dépendent des dits lieux , et maisons; autrement, et ou ils n*en tiendroient, ils entrent es corvées, aides, tailles, et subsides, à proportion de ce quils en liennenL et culti- vent. » (Coul. de TEvéché de Melz, Coût. Gén. Il, p. 414.) — « Franc homme et frans hoem at. home « et francz home » est opposé •ù « serf. • (Loix Norm. art. 3,16,17, 18.) ■ On lit au sujet de Vannes, ville de Bretagne, assiégée en 1343 : « Ils furent un jour devant la cité « plus de douze mille hommes que francs, que • villains. » (Froîss. liv. I, fol. 157 ^) « Par droi m'i fi, Ke gai de fi, K'ele eat de cuer si france. Qui de 8*amoiir Promet la flor, N*eD doit estre en dotance. [Poêt, av, iSOO, III, iOfS.) [« Pur ço est France franche, par les sains où je • fui, Que cil ki mestier unt i viengent à refui ; « Mult seit il bien venu. > (Th. de Cantorbéry, 54.)] Expressions: 1*" Le Franc étoit aussi un canton particulier de Bruges, qui a sa juridiction dans quelques endroits du dedans et du dehors de la ville. (De Thou, t. IX, p. Î3i.) — On disoil • ceux du Franc, » pour dési- piet les habitants de ce canton. Ils abandonnèrent le parti des Gantois pour se soumettre au comte de Flandres. « Quand cenx du Franc entendirent que • le comte de Flandres estoit paisiblement à Bruges, « si doutèrent et se mirent tantost en la mercy du « comte : lesquels il prit, et en eut grand^joye, car « son pouvoir croissoit tous les jours, et aussi ceux « du Franc tousjours ont esté plus de la partie du « comte que tout le demeurant de Flandres. » (Froîss. liv. II, p. 117.) Il y avoit « la chambre du « franc de Bruges, • en 1579. (De Thou, VII, 115.) Remarquons ces expressions, parmi lesquelles on distingue diverses sortes de monnoyes nommées francs : 1° bis. « Franc aleu, • héritage tellement franc, qu'il ne doit à aucun seigneur, ni foy, ni hommage, ni investiture. (Valois, Notice, p. 209**.) — On ap- pelle donc « franc aleu un héritage tellement ftanc qu'il ne doit point de fonds de terre, ne de celuy n'est aucun seigneur foncier : ne doit vest^ ne devest. ne ventes, ne saisines, ne autre servi- tude à quelque seigneur; mais quant est ù justice^ il est bien suject à la justice ou jurisdiction d'au- cun. • (Bout. Som. Rur. p. 496.) — • Franc aleu c'est héritage non féodal sur lequel aucun n'a droit de prendre annuelle pension pour fonds de terre. • (Gr. Coût, de Fr. liv. Il, ch. XIV, p. 117.) Tous citoyens, et bourgeois peuvent acquérir, et posséder seigneuries, flefs, francs-alœufs ^ et toutes autres sortes de biens. • (Nouv. Coût. Gén. II, p. 395«.) — On distinguoit le « franc alleu noble et le roturier. • — « Le franc alleu noble est celuy où il a droit de justice, ne reconnoissunt aucun supérieur, sinon en ressort de justice, se partage comme les autres flefs. • (Nouv. Coût. Gén. Il, p. 874**.) — « Franc alleu roturier esiierre sans justice, pour laquelle le detempteur ne doit cens, rentes, lods, ventes, ne autres redevances. » (Coût. Gén. 1, p. 416.) — - Franc alleu roturier est héritage tellement franc qu'il ne doit point de recognoissance de fond de terre, ny d*iceluy n'est aucun seigneur foncier, et ne doit aucune des- saisine, ou saisine, devest, ou vest, ni autre servitude. • (Nouv. Coût. Gén. t. Il, p. 874**.) — De lu « tenir en /ranc a//^{^ est tenir terre de Dieu tant seulement ; et ne doivent cens, rentes, ne dettes, ne servage, relief, n*autre nulle quel- conque redevance, à vie, n'a mort, mais les tiennent les tenans franchement de Dieu, et vont toute justice basse. » (Bout. Som. Rur. p. 490.) 2* • Franc archer ou archier. » C'étoit des gens destinés pour le service militaire ; ils furent établis l'an 1448 par Charles VII. • Le roy ^Charles VU) ordonna, en chacune paroisse de son royaume, estre entretenu un archer, aux despens des vil- lages, et furent nommez francs archei*s, pour ce que le roy les flt tenir quittes de toutes aydes, et subsides. • (Chron. de 1400 à 1467, p. 347.) — Charle Vil,.... pour avoir... une milice d'infan- terie... aisée à rassembler,... ordonna que chaque Earoisse de son royaume choisit un des meilleurs ommes qu'il y auroit pour aller en campagne avec l'arc, et les flèches, dès qu'il seroit com- mandé, et servir en qualité d'archer : le privilège qu'il accorda ù ceux qui seroient choisis fit qu il y eut de l'empressement pour rétre, car il les affranchit presque de tous subsides, et c'est de cet affranchissement qu'on les appelle francs archers, ou francs taupins » (HiL fr. du P. Daniel, 1, p. 238.) — On logea dans Paris, en 1167, les francs archers. « CeuxdeNormandiequiestoient «• des bailliages de Caen, et Alancon.... furent logés FRA/ - 308 — FRA « par distribution ; c*est à scavoir ceux de Caën qui « avoient jacquectes ou estoit escrit dessus la « broderie, Caen, furent mis, et logés tous dedans •« rhostel, et pourpris du dit temple ; et les aullres « du dit bailliage d'Alançon, qui avoient jaquectes « ou estoit dessus escrit aussi de broderie , audi « partem, furent logés au quartier du dit temple. > (Coût. d'Alost, Coul. Gén. I, p. 1108«.) — * Bourc et franc « bourc »sontdistinguésdansune même commune. (Pérard, Hist. de Bourg, p. 460, an. 1216.) 8* « Fraïuj-bourgeois. « — « Francs bourgeois « ne sont pas redevables de devoirs annuels , mais « en plusieurs lieux, ils sont tenus d'aller aux « chasses, ou de pescber les étangs du seigneur, « ou d'ester, et contribuer enire eux pour faire les « frais du jugement des procès criminels, à la « décharge du seigneur justicier, quand il n*y a « point de partie civile, commen la chât^llcnie de « Nancaï. • (Laurière.) — « Francs bourgeois ne « doibvent, et ne payent au seigneur aulcun droict « de bourgeoisie, et en sont francs, et quittes. » (LaThaum. Coût, de Berry, p. 223.) Le nom de francs bourgeois est donné aux magistrats de la ville de Nancy. (Ib. p. 22.) « La dame de lu terre et « chastellenie du Chastelet, tient plusieurs hom- « mes, et femmes francs bourgeois^ et abonnés, par privilège donné par la dicte dame , ou s^ préaécesseurs ; lesquels hommes, et femmes, franclis bourgeois y et abonnés peuvent.... faire tous actes qu'il appartient à gens frutichs^baur- geoisei abonnés.... suivant les qualiOcations contenus es lettres d'affranchissement. > (Thaum. Coût, de Berry, p. 152.) 9* « Franc de bourgeoisie. » — « Quiconque « estranger, et forain convoie en mariage avec une « bourgeoise de cette ville, i\ est tenu , en dedans « les quinze jours après la consommation du ma- « riage, de venir prendre la boui^eoisie susdite, « en la manière telle que cy devant; à défaut de « ce, il se rendra non franc de la dite bourgeoisie^ « et payera l'issue des biens de la femme. » (Nouv. Coût. Gén. t. I, p. 904«.) lO* « Franc bois, • bois tenu en franc alleu. « Les « droit prérogatif, et de préciput consiste en chas— « teau, et maison seigneurialle, avec le vol d'ui « chappon, constitution du mayeur, règlement, eB*^ « obéissance des subjets,.... pesches es eaux sei — Ji « gneuriales, bois d'aisances communs à la bour — - « ^eoisic: sauf des /'rancs bois s'il y en a qui « devront partager avec les comparsonniers. (Coût, de Bouill. Nouv. Coût. Gén. Il, p. 857.) iio . Franc cens. » On compte, entre droits dus à la seigneurie de Montmor: « .n. < < de franc cens, à la S' Remy. > (Denoqibr. (Ten. de Lilll. f. 4*.) 36* • Les quatre francs niesliers. • Lieu ainsi DOmmé. dans In Coutume de Daynaut. • Comliien • que les villes de Gand. et Bruges, avec partie de • la ville d'Audenarde, comme du pays de Flandres, • soient lieux aubains , neantmoins les quatre « fraiictf» mestiers d'iceluy pays de Flandres, et le ■ comte d'Alosl ne sont tenus pour lieux uubains; ■ nonobstant qu'ils soient par delà les rivières . d'Escarpe et de lEscau. • (N. C. G. U, 143^.} 37* • Francs mex. • C'est ainsi qu'on désignoit certains ■ héritages en la coutume locale de I S' Pial de Seclin sous LisiP. • (Laur.j 38° > Francs oiseaux. > On appeloil ainsi les faisans et les perdrix. Suivant l'Ane. Coût, de Korm. c'éloit un terme de chasse. On Ht dans le latin : franci canes et francœ aves. (Voyez Ane. Coût, de Norm. rol.28*.) 39° • Ftanc soreau. . (Cotgrave.) 40" ■ Francs plaids. ■ — • Une veuve neul, et doit > jouir, durant sa vidnité, et non plus, de toutes les • franchises, privilèges, et prérogatives que son • feu mary avoit en son vivant pour luy, et ses ' hoirs, et par ce moyen, si le mary estoit noble, ■ ou seigneur franc, et exempt de taille, la dite ■ veuve en doit pareillement durant sa viduitë, et • non plus, en demeurer franche, et exempte, et ■ jouir de tous autres privilèges qu'ont accoustu- • me2 d'avoir les nol)les, et comme auroit son ■ mary. tant pour faire vendre ses vins, bestiaux, ■ et choses venues de soei cru, sans payer ving- < tiesme, ou impositions, que d'avoir en adjourne- ■ mcDt francs plaids. • (CouL de l'éronne, N. C. G. t. II, p. 616 1-.) Voy. Coût, Gén. 1. I, p. 647. 41* . Francs sujets ou sujecls francs, • c'est-à- dire ceux qui ont droit de bourgeoisie dans le pavs de France. (N. C. G. 1. 1. p. 605.) i^ • Francs laulpins ou taupins. • C'étoit les babitans de la campagne qui étoicnt enrâlds pour le service militaire et qui étoient exempts, dans laurs paroisses, de toutes cliarges publiq ues, excepté de la taille. (Laur.) IS* • Franc tenant. . Qui tient, qui possède librement. (Laurîère.) On lit fraunc tenaunl, dans Rymer, t. 1, p. 109', an. 1268. 44* • Franc tenement. • (I^ur.) 45' • Franc vouloir, ■ franc arbitre. Pasquier, parlant de notre liberté, s'écrie : • quelle prero- < jcative, et combien digne excellence donna Dieu fi « Fhomme, quand il mil en son vouloir l'addresse- • ment, et le choix de son pouvoir. > (Pasquier, Recb. p. 513.) 46" • Franc voyageetdemourance. ■ Droit d'aller *- FRA et de demeurer dans un lieu autant qu'on le jogeoit à propos ; ce droit étoit seigneurial. Le roy CbarlM VII, dans l'offranchissement de la viile de Heung, en 14.39, dit qu'il y avoit ■ franc voyage, et demoD- > rance. • (Tbaum. Coul. deBerry.) 47* • Fraunc tor et fravnk sengler. • Oo lit ■ aver ' framw tor et fraunk sengler, • dans Britt. lois d'Anglet. ch. 28, fol. 70^. Peulrélre est-ce le droit d'envoyer sa vache au taureau et sa truye au verrat. Dans la coutume de Normandie, le droit de tor e^ ver désigne celui qu'a le seigneur de fournir seik. ^ un taureau ou un verrat bannier dont il lire d^^ l'argenl. 48* • F}-aunk de saunk. > On distinguoit, sou> termes de • petites serjaunties, sokemanries, • 1< terres concédées à charge de • simples services, • commesterresenfraunchés, >de celles qui étoiej tenues par • fé de chevalier, • c'cst-ii-dire h cbar de services militaires. (Britt. loid d'Anglet. f. ItU Les premièies n'étciient point sujettes au droit • ^»-de garde • mais • de nurlure seulement de pi us • procheyn de saunk devers le Piera, de hérita ^gp ■ descendaunt de ot .l. mère. • [Ibid. fol. 163^.] - Delà l'expression fravnks de saunk pour dfeigi^^ner ceux qui étoient exempts de ce droit. ■ Ascu ne ■ gentz sonnt fraunks de sannk, et lenent terre de • nos en villeinage, et sount prouvaient nos soW Ae- • mans, et ceux sount privilège en lelc maae re, • que nul ne les doit ousicr de tielz tentz «ai in[ ■ corne ilz fount tes services que a lour tenemeiHOlt • nppendent, ne nul ne poit lour services acreîsl_ Te • ne cbaunge à faire autres services, nu f'i~KJs,' • autrement que ilz ne soloient. • (Britt. loisd'AiK g/ chap. 66, fol. 165'.) 49° ■ Fraunk estnte, • franchise, l'état d'un bomme libre, franc. [Britt. Lois d'Anglet. ch. 31, t. 78^.) ; 50* ■ Franc estale, > franehe résistance. i Chevaliers verasMit en la bouriw,... Mes II quens d'Artola n'i *a mie : kiaz est, comment que l'en l'astaitle, El plus parfont libwté d'entrer, sortir et passer dans un héritage. (Briltoa, Loixd'Angl. f. 152".) 52° • Franque mare, • mare, bourbier. Gentil! doyens, fr tout vos butberiMn, Et vos poissons de mer de Noroundis ; Haietre Mohius, ei tous estes de Ciaux Qui frequontei franque mare, et boiiUa. (Deiek. SU '■] 53° ■ Femme franche, • demoiselle. (Gloss. sur les Coût, de Beauvoisis.) 54* • Franche aumône, > héritages donnés à l'église pour servir à Dieu et dont les donateurs se sont réservé la seigneurie de patronage on la juridiction temporelle. (Laurière.) Voir Ord. t. I, préf. p. 19 ; Loysel, Inst. Coût. I, 101 . 55* • Franche chasse. • La dame de Richebonrg ■ ai, en sa seigneurie, toute fhinehe chatte, et une • heronniere en sa maison, et censse de la cour de •> l'advoyé, tellement que nuls n'y penvenichasser, ■ ny voler, sans son gré, ou licence, a'çat a péril FRA -a « d'amende de .lx. sols parisis, pour chacune fois. • (N. C. G. 1, p. 393 ■.) 56* ■ Franche Comté. • [La comté de Boui^ogne était dite franche, parce qu'elle ne devait aucun tribut au souverain. Elle se subdivisait en Franche Jrontapn^. (Pontarlier, Oiselet, Saint-Claude, Salins), et Montagne (Besançon.)] 57* . Franche liogue, • chien de François; c'est l'anglais fretich àag. Franche dogue, dist un AngloiB, Vous ne faites que boire vin : Si ^sons bien, dist li François ; Hais VOUE buvez le lienequin ) Roux estes corn pel de mastin. (Deteh. {. SS4 *.} 59» < Franche esleulle. - {S. C. G. t. I, p. 456.) Voyez ESTEILLE FBANCtlE. 59" • Frankes femea paisans. • L> roine Uehaua moru ; Li rois Henris dolans en fu... Etsi ,_._ Le conte Estase de Boulogne, Hais li rois n'en ol nul enfant, Si ot, de baa, li rois .vi. fius Et .VII. filles, auques gentius, De frartket femei paiaani. (Mmiskes, p. 470.1 60* ■ Fraunke ferroe. » Tenure. [Britton, Lolx d'onglet, r. 464 *.) 61° • Franche reste, • Toire franche où le mar- lAiànd est exempté des droits de vente: • Au mois • d'octobre 1424, Pbilippes, comte de S. Paul, per- • mit au sieur de Ilesdm, son vassal à cause de . S. Paul, d'obtenir du roy une franche feste, et le ■ 16 juillet 142C, le môme Pbilippes affranchit iQu- ■ les les marchandises arrivant à la franche feste ■ d'Hcsdin. ■ [Laurière,] — ■ Au dit mois de juing, . messire Jeunet de Poix, par l'accord du duc de • Bourgogne son seigneur, accompagné de quatre ■ cens hommes de pied, print chars, et meit en ■ tonneaux secrettcment leurs armeures, et par > compagnies, par divers chemins, allèrent & la • franche feste en guise de marchants, et ainsi que ■ le roy estoit ù Saint Germain en Lave, et le con- ■ nestable en !a frontière de Normandie. > (Moastr. vol. 1. p. 236 ''.} — On lit dans des remontrances adressées à Charles VI : . Voslre demaine,.. très ■ mal est gouverné; en tant que plusieurs mai- ■ sons,... édifices, si vont à ruine, semblablement ■ voz bois, voz moulins,... et les revenues de vos • francpiei (estes, et genérallement tout voslre « demaine. » (Monstr. vol. 1, f. 22 ».) — Un homme coupable d'un homicide commis dans ta ville ou banlieue de Tournay étoit banni de la ville et ne pODVOil • jouir de la franche feste de Tournay. • (Ord. t. V, p. 377.) 62» > Franche maison. > On disoit encore < fran- • chise de maison. > Ce droit > ne tire après soi « conséquence de jurisdiction, aussi n'a le pro- ■ priétaire droit de bastir moulin, fourny, collom- < bier, ny avoir troupeau à part, s'il n'en a titre, ■ ou s'il ne faict paroistre de possession suffisante S- FRA • à prescrire tel droict. Celuy qui a maison fran- • che peut vendre du vin sans permission du ■ seigneur du ban, ou de la justice, la capture, et • cognoissance des crimes commis dedans les ■ maisons franches ùu pays iiess'in : les amendes, « et confiscations adjugées, en conséquence d'ieeux, • appartiennent à la ville; le propriétaire d'une ■ fTiaison franche ne peut transporter hors du ban • un prisonnier qui aura commis crime ded:ins • iceluy, sans la licence du seigneur, qui sera bien • fonde d'en demanderlaressajsie; mais si le crime ■ a esté commis dedans la maison franche, \iius- • tice de la cité le pourra tirer hors d'icelle, et du - ban, sans permission du seigneur haut justicier. » (Coût, de Slttz, N. C. G. II, p. 398'.) 63° . A la franclie marguerile, ■> à la bonne foi. (Oudiii, Cotgrave.) - 64" • Franche maiiette, • espèce de pomme. {Oudin.) 65° • Franche matière, ■ bonne maçonnerie. • A • Bayeux la possession de la maison d'espèce qui . est sans /ï'ancfte matière, c'cal sans mortier, et • sans cnrrel, doibt revenir ù celuy de qui elle est « tenue. * (Ane. Coul. de Norm. (. 40 '.) 66° « Franche pescaille, • poisson frais. (Ordono. t. V, p. 2.14.) 67° . Franche terre. ■ — ■ Nul ne peut faire fosses <• ù latrines, ou retraicts, qu'il n"y ait entre la ditte ■ fosse, et la terre de son voisin, deux pieds et ■ dcmy de franche terre, et pour quelque lemp^ . qu'il lait autrement possédé, il ne peut acquérir . aucune prescription. • (C. G. 1. 1, p. 600.) 68° . Franche vérité. . 1° Information : • En • généra! peux, et dois savoir que, supposé qu'il • n'y ait cas espécial, si peut et doit le sire, une • fois l'an, tenir, et faire vérité en sa terre, qu'on « appelle franche vérité, qui comprend tous cas • civils, ou criminels, qui, dedans l'an, peuvent « être advenus, et encourus en sa terre, et par ta • franche vérité, n'autre vérité que pour advenir, « et pour atteindre l'amende de soixante sols, et • en dessous. . (Bout. Som. Rur. p. 269.] 2° Assises : • Tous les sujets du baillage et chas- ■ telleiiie de S. Omer, demeurant sur les manoirs • amazez ou amazables estans sur les fronts des • rues, sont tenus comparoir à la franche vérité < des edecquines, qui setiennenldeseptans : sans • en pouvoir partir jusques après que les arresls, • qui se prononcent le dit jour, soient vuidez. » [Coût, de S. Orner. C. G. II, p. 877.) ~ On appeloit encore ■ assise de franche vérité générale, ■ celle que ■ le grand baillv,... avec les hommes de fier, et - le greffier de la cour, peut tenir tous les sept « ans,.,, à laquelle il a le pouvoir de faire venir, • par publications faictes aux églises, et d'y faire ■ comparoislre toutes les personnes masles, et • habitansde ta ditechaslellenie. • [Coût. d'Oude- narde. N. C. G. 1, p. 4063 •.)— De là . tenir /ratjcfte « vérité, ■ tenir des assises. [C. G. 1, p. 23« ''.) 69° • Franche volonté, » mariage d'inclination : . En l'an 1436, la duehesse de Bethfort, seur au FRA — 306 - FAA « comte de S. Pol, se remaria de sa franche vou- « lente à un chevalier d'Angleterre nommé messire « Richard d*0udeville ;... au regard de son lignage, « il n^estoil point pareil à son premier mary le « régent, ne à elle. » (Monstrelet, 11, f. 140 ■.) 70* « Tenir franches les faires, » maintenir ses droits. « Fut rassemblée, en une cité qui siet emmy « ceste forest, qu'on reclame Damantes, pour ce « que Darnanl la nomma ainsi, et Ta moult enfor- • cée, en son temps, pour monslrer sa gloire ; et « depuis en avant y ont ses hons demouré, et ont « si tenuées /'ranc/ié's les faires que ceu\x de dehors « n'y ont ose entrer. » (Percef. I, f. 138 *.) 71* • Franches personnes, > gentijshommes , femmes nobles. (Beaum. p. 112.) 3. Franc. [Kcurie : « Pour un pourcel que le « suppliant avoitemblé par nuit... en un franc à « porceaulx. • (JJ. 140, p. 19, an. 1390.)] France. [Dans la Chanson de Roland, France désigne Tempire de Charlemagne, TÂustrasie ou la Neustrie, et ne parait pas limitée kVIlede France : « La siet li reis qui dulce France tient » (v. 118.) — « Or se preingne garde, flsl-il, li roys qui s'en va « en France, que il face bon droit et hastif h son * peuple. » (Joinvilfe, § 55.) — On lit au Roman de Cléomadès, cité par D. C. lU, 39S " : • Lors s'en « ala El royaume de France droit. Que on adonc « Gaule nommoit. Pour aprendrc sens et honnour « Et che qu'il afflert à valeur. >] Il s*est dit pour nie de France. Picars, Champenois, Beauvoisins, Normans, Briois, les geDs de France, [Desch, f. 4Î3 ^.J « Allemagne... ores est appellée ancienne « France. » (Chron. S. Den. I, f. 21 \) — On a dit des trésoriers de France : « Il ne faut autre marque de leur ancienne grandeur, et authorité que le titre, et qualité de France qu'ils ont, lequel n'es- toil jadis donné par les rois, ny communiqué, sinon aux grands officiers de la couronne, et de leur maison, comme sont le conetable, maré- chaux, amiraux, pairs, chancelier, et autres grands officiers de France. » (Hiraulm. des Coui^ sou ver. p. 530.) Expressions: 1* « Li plus apert home en France. »• (Poet. mss. av. 1300, III, p. 1652.) Les hommes les plus francs, les plus ouverts sont en France. 2* « Courtaux de France, » (Bouchet, Serées, page 427.) Francement. [1" Avec exemption de toute charge : « Ce (]ui lor vient por cause de francise, « doivent il bien uzer francement. » (Beaum. X1V« p. 27.) — 2° Noblement. Voir Partonopex, v. 450.] Franchée. [Valeur dun franc : « Lequel Colin « disl à iceliui prestre qu'il auroit deux franchées '• et plus, pour un franc ou deux escus. » [JJ. 107, p. 62, an. 1412.) — «* Le suppliant acheta... seize « escus dorez et environ huit franchéesdc monnoye « blanche. » (JJ. 167, p. 246, an. 1413.) Franches, s. f. p. On envoya, ei) 1338, des à m commissaires en la ville de CbauffioBt pour réfor^ mer plusieurs désordres : « Avofent faicl... degas • ez vignes, et maisons, dedans les franches iusqm « au roly des murs par dehors^ et (>ar dedans, « comme les dicts réformateurs leur imposoient. (Thaum; Coût, de Berry, p. 430.) Francheté, s. f. Franchise. (Brul, f. 31 ^.) Franchlleches. [Tenir en frûnehileches c'est-à-dire en franchise : « El tenoient à fié et « homage de nostre sei^nor le roy de France dess « dit, excepté ceux qui ont à plain pois, soit ( « cens, en rentes, eu costumes, en complans, « terrages , en franchileches ^ en bornages, « ventes, en déniés. » (Antiq. du Poitou d^EsUenn MSS. III, 969, an. 1294.)] Franchir, t;. Affranchir^. S'affranchir, racbel—^^r une rente ■. Traverser, sauter au-deli ^. ^ « Céans qui s'avouent pour frangomates, « esclafs fransiSy il doivent perler lettres sceU • dou visconle, ou dou bailli de la contrée en q « il sont, coment il sont frans, à ce que Ton ne « puisse arester. • (Assis, de Jérus. p. 213.) C'est lui qui nous ama tant Qu'il se fist sers, pour nous franchir. (Desch. f. tOn lit déjà dans Thomas de Cantorbery (7i ^ )eus suffri mort en croiz pur S'iglise franchir^ '.; - - •] "[« Michault Potier s'obliga en trente h^it « solz tournois par an, de rente à héritage, à coo. « dition d'icelle rente povoir franchir. • (JJ. ISS p. 1672, an. 1476.)] Je voy toute restrlDCtion Faire sur le fait de justice : Le subgiet, dominacion AToir, sur le chief de Toffice, Le serf franchir^ lever le rioo, Et le noble ftranc asservir. (Desch, fol. S94 *.J ^ [Ce sens n'apparail pas avant le xr siècle; il est rare qu'un mot passe ainsi d'une signiflcation abstraite à une signification physique.] « 11 seleust, « et fist silence, et le chevalier se print à imaginer « comment il pourroit franchir la fontaine. • (Percef. vol. IV, fol. 127 ^) A cause des mauvais passages, Des défilez, et marescages, Que nous ne pouvions pas gauchir, Et que nous pouvions moins franchir. Mcm. du Gard, de ReCs, t. IV, p. 810. De là, « franchir le mot, franchir le Rubîcon, > dire hardiment. (Oudin, Cotgrave.) Franchise, s. f. Loyauté^. Crédit". Liberté ^ Privilège, exemption ''. Banlieue^. Terre en Iran* chisè'. Asiles®. Bourgeoisie^. Droits dans les forêts'. lettres de grâce''. * [« Moult fut Berte courtoise et pleine de fran- « chise. • (Berte, VI.)] Or a en vous tant d*avis, et dû bieii, Sue j*ai espoir, ensi je le supoose, ue vous ferez de ceste simi^e chose Que j*ai à moi appropriié. et miBet Compte moult grant : s*U8erex46/raiH;A«se. [Fruits. 7i*.) " La belle Heaulmière (armurière) se plaint ainsi à la vieillesse : FRA — 807 - FRA m'as la haalte franchise, waullé m*avoit ordonné lerz, marchans, et gens d'église, m il n*e8tott homme né Mi le sien ne m*eust donné. [Villon, p. SOJ il de ramour« dont il Taut se défier : mr ma foy, ce n'est pas petit ^aige le bouter sa franchise en serviage, endurer les maulx qu'on y reçoyt, Plus tost que tard. (J. Marot, p. 294.) L'Eglise) deit aveir bien, e luit li suen fran- Quant par sa morl li ad nostre sire con- » (Thomas de Canl. 70.)] — « Jehan Lyon rille de Gand perdit un jour, tout ce qu'il y et fut banni de la ville de Gand : quatre ans ), le comte de Flandres exploita tant, qu'il . paix avoir à partie et ravoir la ville de et toute \Vi franchise. » (Froiss. liv. II, p. 58.) Hollande, frère du roi d'Angleterre , après é Richard de Stanfort, «s'en vint.... en la le S' Jehan deBrinelle, et en prit la fran- ' et point ne se partit de là, car la ville est le, et bien savoit qu'il y auroit, pour Tamour chevalier, un moult grand trouble en l'ost, savoit que son frère le roy d'Angleterre en . » (Froiss. II, p. 297.) — « Les empereurs, ites de Hainaut donnèrent jadis ù la le Yalenciennes (un privilège), que quand mine auroit tué un autre de beaufait, à dire en son corps dépendant , et sans 3herie, ni advantage, il pourroit venir ider sa franchise de Yalenciennes, et qu'il il maintenir à l'escu , et au baston qu'il tué son homme sans advantage,.... sur ce toit accordé sa franchise, et nul ne pouvoit lui demander pour cette querelle, sinon la prist, et maintinst à l'escu et au baston, inant la loy de la ville. » (Brant. sur les • 9.) 3z la Thaum. Coût, de Berry, p. 72. » Carpentier, Histoire de Cambray, p. 28, >, où il signifie territoire d'une franchise : disons qui fieu a, franchise a, qui l'en doit ï service. • (Coût, de Norm. en vers, ms. ) On appeloit autrement ces terres franc- it. Il est pris pour affranchissement et le la franchise, dans Pérard, Hist. de Bourg. m. 1246. our ce que le suppliant fu hastivement uivi de justice, se bouta en franchise en e de la paroisse, où il fu bien un mois. » p. 290, an. 1413.)] — « Ha esté baillé co- )n de prendre au corps le dict amant def- iir, qu'on ne peult trouver, car il est en ïi$e. » (Arr. Am. p. 355.) Voyez Contes de de Navarre, p. 10. 3luy qui est bourgeois d'Ypre , ou qui le idra, ne peut, par aucune voye« prendre le autre bourgeoisie, fraternité de loy, ou ht«^ semblable; mais, si tant est quil le il perd ipso facto la bourgeoisie d'Tpres. » >>ut. Gén. 1, p. 887«.) t de prendre du bois de charpente ou de chauffage dans les forêts du roi. (Gr. Coût, de Fr. livre I, page 72.) ^ [« Disant icellui chevalier que ligne noble, cry et armes procèdent de par père, et que le ventre ne peut, ne doit anoblir ; mais peutbien acquerre franchise en ^ucixn cas. > (JJ. 139, p. 42, an. 1390.)] — « Pour donner la/Van^jftwàquelqu'hom- micide, se paye soixante huict sols; scavoir au mayeursept sols. >• (Coût, de Lessines, Nouv. Cout.'Gén. II, p. 219 •.) 11 y avoit aussi des « lettres de 'non franchise. » — « Un bourgeois ne peut arrester un autre bourgeois demeurant dans la ville, et pays de Termonde, en sa personne, ou dans ses biens, si ce n'estoit qu'il fut fugitif, et cela, avec la permission des esî^hevins, par une lettre de non franchise. » (N. C. G. L p. 1162'.) Expressions : i" « Demander franchise, > demander la garantie en parage. (Ord. I, p. 124.) 2* ■ Franchise de retourn. • (Britton, Loix d'An- gleterre, fol.9«.) 3" « Camarade la franchise, • surnom que la Fronde, en 1651, donna à M de la Rochefoucault. (Mém. de Nemours, p. 217.) 4*" Franchise fut un nom donné à la ville d'Arras depuis que Louis XI en eût fait démolir la cité. (Lussan, Hist. de Louis XI, t. VI, p. 388.) 5** [« Qui franchise vend pour avoir Bien dessert « a souffrance avoir. L'or et l'argent de toute Frise « Ned'AItemont ne vaut franchise. » (Ysopet, Fables, 1. 1, p. 27, XIV siècle.)] Franchlsseikient. fAclion de franchir une rente : « Icellui Potier offry au suppliant les deniers « dudit franchissement, » (JJ. 195, p. 1672, an. 1476.)] Franchomates, s. m. pi. Affranchis, dans le Gloss. sur les Coût, de Beauvoisis. « Pour ceaus « qui s'avouent, pour fraûgomates, ou esclas fran- « sis, il doivent porter lettres seelées dou visconte, « ou dou bailli de la contrée en quoi il sont, coment « il sont frans, à ce que l'on ne les puisse aresler. » (Assises de Jérusalem, p. 213.) Franciscane (à la), express, adv. A la ma- nière des franciscains. « Révérence courbée à la « fraficiscane. • (Contes d'Eutrap. p. 351.) Franciser. [« Cestui sieur de la Roche estoit « homme joyeux.... et quand il estoit en ses bon- « nés, qui estoit bien souvent, il latinisoit le fran- « çois et francisait le latin. » (Despér. 16* conte.)] Francislens, adj. Une femme compare une inclination que cache le mystère à une intrigue bruyante et indiscrète : .... Tel amour ne retiens ; C'est ce qui a tout honour mis au bas, Et amorti les francs cucrs francisiens. [Desch. f. 75 ^.] Franckaerde, s. f. Espèce de mesure. « Le « meusnier ne pourra prendre plus de livre et « demie de farine, de chasque mesure dite franc- « kacrdCn et non pas d*avantage, a peine... > (Coût. d'Ypre, Nouv. Coût. Gén. 1, p. 845 ^) FRA - 308 - FRA Fi*anckinarchief. [« Mondit seigneur de Len- • grès, avec mondit seigneur de Bour^oigne, a « droil de prendre... de toutes personnes foraines... « qui viennent demourer audit Chastillon ung « treliu, qui s'appelle francmarchief et estellaige, « qui est tel que pour eulx affranchir de ventes « perpeluelement en icelle ville. • (Terrier de Châtillon-sur-Seine, B. N. anc. 9898*.)] Francmplu. [« El doit avoir ledit fermier, et « ara francmolu ù nos mollins de Corbie. > (Cart. de Corbie. an. i421, fol. Iû8»>.)] Françoier. [On lit dans un Glossaire du fonds S.Germain: « Pranciscare, françoier; c'est soy « avoir en parler, en manière de françois. »] François. [« Dient Franceis : il nus i convient « garde. » (Roland, v. 192.) Il se disait surtout de la langue : « Surent près d'aussi bien le françois de « Paris. » (Berte, ¥• couplet.) — •« Il n'est nus qui « françois se&si. • (Rose, v. 72:25.) — « Il avoit « gens illecqui savoientle sarrazinois et le fran- « çois. » (Joinville, § 335.)] — Suivant Fauteur de l'Apologie d'Hérodote, p. 439, quelques personnes ont prononcé « Françés » pour François. Léon Trippault (Celthellenisme) prétend que l'on a tou- jours prononcé François. Voyez les courses que firent les François dans les Gaules, et en quel temps ils s'y établirent. (Pasquier, Rech. p. 19.^ — [Jus- 2 n'en 1789, la prononciation de la diphtnongue oi tait oti^' et non oua.^ Dans le Journal de Paris, sous Charles VI et VU, p. 64, « Arminaz » est syno- nyme à François. Les « Gascons > sont distingués des François, dans les Mém. de Montluc, 1. 1, p. 73. Francs est l'ancien nom des François ; il fut donné dans rOrient, et même diins les Iles-Britanniques, à tous les étrangers, parce qu'il y en avoit plus de la nation des Francs que des autres (l^oisel, Instit. Coût. t. L p. 87.) Expressions : !• « Bon François, • farceur. Voyez dans Garasse (Rech. des Rech. p. 690), un détail curieux au sujet du titre de « bons François comédiens du roy, » que prirent les comédiens de l'hôtel de Bourgogne. 2» « Devenir François , » prendre le parti des François. « Blonsieur de Clicon oui estoit devenu « François..., tant avoit grevé les Engloiz qu'ilz • î'appelloient boucher. » (HisL de B. Du Guescl. par Ménard, p. 403.) 3' - Vin françois, • vin qu'on recueille dans l'Ile de France. tOrd. III, p. 298.) Dans les Ordon- nances, il est distingué du vin do ta Somme, des vins d'Auxerre, de Beaune et de S* Pourçain. (Ord. de juillet, 1315.) On le trouve encore distingué du vin de Bourgogne, du vin de la rivière de Loire. (Ord. t. II, p. 319.) 4" « Revenir au tout françois^ «• prendre sa re- vanche. Un Anglois joutant contre Du Guesclin, lui avoit porté un coup sur le bacinet sans l'ébran- ler: ■ Adonc revin/ au tout François, et raporta « son glaive; mais si dolens fu au cuer qu'il ne • sonna mot. » (Hist. de B. Du Guescl. parMén. 42.) 5** < Avoir compagnie françoise, > avoir des filles de joie : « Pour faire chère entière il falloît avoir « compagnie françoise à coucher. » (Des Accords, Escr. dijon. p. 16.) On disoit aussi « fournir de compagnie françoise, • fournir de filles. On lit d'un curé : « Il estoit bon compagnon, et de bonne chère, « il trouvoit toujours des moyens assez pour ap- « paiser son evesque ; lequel mesme passoit par « chez lui, car il lui donnoit de bon vin, et le « fournissoit quelquefois de compagnie fratiçoise. ^ (Contes de Desperr. 1. 1, p. 226.) 6° « Couché ù la françoise^ > se déshabiller po^^t se coucher : « Si vous sçavez, avec paroles allegr^&â^ - et joyeuses, flatter le soldat, et l'esveiller, et ^ ai représenter par fois le danger où le peu de sejd^ ur vous mettra, vous en ferez ce que vous voudr^vi, et sans lui donner loisir de dormir* vous le n^^ei' Irez, et vous aussi en lieu dcseureté,sansenga^2ier vostre honneur, comme plusieurs que j'ay \^ren attraper (;ot/c/ie% (comme on dit) à la françom^ ont faict. • (Mém. de Montluc, p. 173.) — « SLés gens d'armes François du S' de Teligny <)u/ estoicnt las, n'en tinrent compte, et se vouiureo( coucher à la françoise, et eux despouiller, di&anf qu'ilz n'avoient garde. - (Mém. de Rob. do /a Marck, seig' de Fleur, us. p. 79.) 7» « Dormir à la françoise, » même sens. (Mém. de Montluc, L II, p. 513.) 8" « S'endormir à la françoise, » être nonchalaot sur quelque chose. (Mém. de Bellièvre et de Sillei7, page 131.) François (St). Par allusion aux ordres men- diants, qui rapportent à ce saint leur origine, on a appelé la pauvreté « le mal S' François. » (Rabelais, t. V, p, 99.) Francop. [Génitif pluriel de Francorum, pris substantivement: • Geste Francor .xxx. escheles i « numbrent. • (Roland, v. 3262.) — « Vous fustes « tils de la seror De la haute geste Francor El del « lignage as Troiens. » (Parton. v. 9269.)] Si sorent que U rois Jebans, Ki moult lor avoit fet d^ahans, Ot prise a fenie la serour Blancain la roine Francour, Ki flUe fu le roi d'Espagne. [Mousk. p. 799.) Franc-orine, adj. [Franc, libre d'origine. (Coût, de Ilainaut, ch. LXXXIII.) Franc osie. [Hôte libre ; d*autres, au contraire, étaient assimilés aux serfs: « Il li renvoyeroil cou- chant et levant dessous li, et que il ne le pooit receler, devant que il auroit fait son devoir de s'ostise vers son seigneur, ou par quittance ou par vente, pardon, ou par échange, mais chés vous ne peut li sires deffendre ù son oste, puis- qu'il est son franc oste sans servitude. Et fut encore dist à cil jugement fere, si comme ils a voient ouy témoigner à leurs pères et à leurs tayons que cette concordance fust faite entre le comte Raoul de Clermont et ses hommes en la comté de Clermont, pour che que li cucus rucus Raoul avoit fet crier au lieu de Villeneuve en Hcz, franches mazures et à petites rentes, et les FRA — 309 - FRA donnotent à chaux qui y vourroient habiter Tran- cbement. » (Beaumanoir, ch. XXXII, p. 169.)] Francourlis, s. m. Oiseau. JRab. IV, p. 251.) Francquiesmes, s. m. pL « Fmncquiesmes sont héritages francs, qui sont différens des fiefs. • (Coul. de Herly, Coût. Gén. l, p. 703.) — Sous les dits francquiesmes, tout homme qui est résident, couchant et levant, il ne doit nul afto- rage, gambage, herbage, moulonnage, ny autre chose. » (Ibid.) Frandé, adj. Frisé : Les un|^ si ont les cheveulx blonds, Pignez, et frandez à mer/eiUes. [Coquillart, p. il3,) Frandoiller. [On lit dans Renart, v. 13985: « Cil se frandoille et se detorne. »] Frandole, ». f. Pelilc fronde. « David allant • contre Goliath, met cinq pierres en sa malette, et n en sa main dextre porta sa frandole. ^ (Tri. des IX Preux, p. 27 ^) Frange, s. Dans S. Bernard, mss. 284, il traduit fimbria: « Cist (la charité du Christ) est li oigne- « menz ki dessent del chief en la barbe, ki dessent « assi en Torllc del vestiment, ensi que nés une • petite frange ne soit senz oigneroenz. » FrangeoD, s. m. Diminutif de frange. (Oudin.) Franger, v. [Garnir de franges. • Geller dessus « du saffran par filés, Tun ça, l'autre là; ce que « les queux dient frangié de saffran. » (Ménagier, t. II. f. 5.)] Frangible, adj. Qui se peut rompre. (Colgr.) [« Toutes les pierres sont frangibles. » (Nat. a ralchimisie, err. Ii8.)] Frangoust, s. m. Nom que Gaston de Foix aimait i^ donner h ses domestiques, i»ar allusion à leur complexion et flgure. On lit « frangoust^ buasi, « frang goust, » dans Des Ace. Bigar. p. 90^. Frangule, s. f. Le pape Eugène écrit contre le duc de Savoie qui se disoit pape en 1349 : « Ce très « déloyal sathan Aiuadeus, jadis duc de Savoye, « ....ja pieça a ces choses préméditées en son cou* « rage, et a esté acerlené de plusieurs faulces • pronostications, et sorceries par plusieurs exé- « érables et mauldits hommes et femmes, lesquels « ont délaissé leur sauveur derrière, et se sont « convertis après sathan, séduits par illusion de « diables : lesquels en commun langaige sont « nomées, sorcières, frangules, straganes, ou vau- « doyses, desquels on dit en avoir grand foison en « son pays. • (Monstr. M, p. 161 ".) Franlaus. Plantation de frênes : Ma mère qu'on appelle Helainn^, A de saus tous plains ses courlis, Et d*arbrissiaus grans et petis, Qu'elle y fait planter tous les ans ; Car mon bon père, sire A dams, Les aimme moult, et les auniaus, Les cornilliers et les franiaus. (Frois. poês. p. ^7 ^,) Franqiiise. [Rlat de celui qui est franc ou noble : « Mais tant vous pri par vos franquise En « gueredon de mon service. » (Robert le Diable, Ms. dans D. C. IH, 391 b.)] Fransie» adj. au f. [Lisez Transie,] « Tant y a « que cette partie ainsi pasle et fransie n*est point • plaisante a voir. • (Branl. Dames gai. t. I, p. 353.) Fraour, s. f. Frayeur, crainte. • Non pas pour • ce qu'aie annui, ne fraour. » (Poët av. i300, IV, page 1406.) Frap, s, m. Coup. Puis li a doné tel soupape. Par poi les dens ne li esmie : Vois, par le cal Sainte Marie, Fet estormis, je sut matez ; Cist prostrés est resuscitez ; Comm* a ore doné bon frap. fMS. 12i8j f, 13 ^.J Frapaille, s. f. Terme d'injure [Gens qu'on frappe à laçuerre, mais qui ne sauraient frapper sur Tennemi : « Et seroient chassez dehors tout le « demeurant du frappait. » (Hisl. de Ch. VU, 407.)] . . . . Jà frapaille, Ne merdaiUe Ne saura de mon rdoir Riens, fors par aderinallle. (Val. n<> 1490, /. 151 ».; Voyez ibid. f. i(>6« ; Rou, p. 329; Brut, f. 94 \ Frape, s, f. [1» Piège : • Et Renart est tornez en « fuie Et iesse Belin en la frape. » (RenarU vers 23815.)] — 2- Tromperie : Femo se met en vente, gart sol bien qui Tachate : Feme sel moult d*enging, de barat, et de frape. Pidkl. MSS. do s. G. fol. 107. Frapel, s. m. Coup. « Ferir maint frapel. » {Brot.fol.56i'.) Frapelent, s. m. Même sens. « Sans avoir « frapelent. • (PoëL av. 1300, II, p. 7C6.) Frapier, s. m. Fuite. Se metent tantost au frapier,,.. De toutes parz fiiiant se queurent. [Guiarl, f, 13^ »./ .... Il se sont mis au fi'apicr ; Li leu se sont mis à la trace. (\fS, 7918^ f. 48 '.) Frapon, s. m. Coup. (Borel, Corneille.) Frappart. !• Moine libertin et débauché. Princes qui boit, chascuu jour, do Tort vin. Par son boire devient frère frappart. (Desch. f. WO ^.J 2* Bourreau : Lierres, par la vierge bonourée, Vo gueule sera estranglée, Ja vous livrerai au fraparl. [Desch, f. ^36.) 3» [En Lorraine, le jour de la Saint Nicolns, des gens déguisés viennent deux à deux porter des bonbons aux enfants et s'informer s'ils sont sages ; l'un a le costume d'évéque comme S* Nicolas , l'autre a celui d'un moine et porte une verge à la main : c'est le frère frappart.] Frappé, part. Entre dans l'expression suivante: « Frappé par le pié. » Charles aine, de la maison de Bourbon, après avoir été dépouillé par le roy de presque tous les droits de sa charge de connétable: « Combien qu'il ne fust dres.so de ses appointemens, « et qu'il se vist frappé par le pied de l'exercice de « son estai de conneslable, si ne laissa il, pour « cela, de rendre tous les bons services au roy qu'il « pouvoit désirer de luy. » (Pasq. Rech. p. 500.) FRA -3 Frappeis, s. m. Bruit des armes*. Carnnge". * On lil d'une bataille où les Ecossois. sous la conduite du comte de Douglas, défirent lesAiiglois: ■ Si se renouvella la batGille, cl les bouLis de ■< Umces, ei les frappis de haches sur ces hacinels « durs et fors. . (Froiss. liv. III, p. 337.) " A |3 bataille de Brignais, les compagnies ra- massées ■ vindrent férir en ces François; si en • renversèrent en celle première emprise, plusieurs • par terre. Lu eut çrand frappeis d'un coté, et € d'autre. » (l-'roiss. liv. I, p. 257.) Frappemain, s. m. Main chaude. Comme font les corsons au jeu de frapemain. Qui se mussent la tasle, et la raonatrent soudain. ŒuT. de e>ir, p. 10. ■ Il llL baisser le curé, comme quand on joue au ■ frapemain, ou à la fausse compagnie. • (Moyen (Je Parveii. p. 300.) Frappement. I» Action de frapper. (Colgrave.) — 2° Contnsion. (Hob. Eslienne.} Frapper. [1' Donner uu coup : ■■ Mais ainchois . que mais voie le solail esconser. Leur fera telle • aieuwe Richiars au bien fraper. - (H. Capet, V. 2330.) — 2" Se jeter, s'élancer: « Cbil llainuier ■ se frappèrent eu ces Franijois. • {Frois. III, 158.)] — • Se vint frapper, et bouler dedans l'armée dos • ...Bourguignons, et illec, h l'aboi-der, y eusl fait < des plus bcaulx fails d'armes que jamais furent « veus. » (Cbr. scandai, de Louis Xi, p. 40) — . En . l'ost du roy s'estoit frappée une maladie de flux • de ventre. • (J. le Fevre de S' Remy, Histoire de Charles VII, p. 67.) — ■ Le feu se frappa en aucuns • de ses navires. • (Ibid. p. 82.) — . Adonc regar- . derent que, quant la mulle eut circuit loule la ■ praerie, elle se frappa dans la foresl. • [Percef. 11, f. 5'.) — • Si leur convint tourner le do/, si • se frappèrent dans le chasteau, si effrayement > que, quant ilz deurenl passer le pont, plusieurs • furent noyez. • [Lanc. au Lac, III, L 17''.) 2* Dépenser. Galliot du Pré, libraire, dans sa requête pour avoir le privilège d'imprimer la Mer des Histoires,àil : • A quoi faire lui auroit convenu ■ frapper grosse somme de deniers, tant pour . l'impression, que correction du dit livre. ■ (Jour, des Savants, janv. 1734, p. 103.) Expressions : 1" « Fraper aux huys. • Je cherche et quiers ; je frape aux huys, et maille, Et si ne puis crocquer la seuUe maille. (Crétin, p. ISO.j 2» t Fraper des éperons, • comme ■ ferir des ■ éperons. ■ On disoil • frapper à esperon, » pour accourir, (ms. 7218, L 49*.) 3" . Lorloge frappe, • l'horloge sonne les heures (Oudin.) 4' • Frapper à la napolitaine. ■ [Dialogue de Tahureau, p. 12''.} 5* ■ Frapper à route, » s'élancer. « S'il advcooit • que le cerf, en tournoyant sur sa meule parmy ■ son forl, eust donné le change, ils doivent lous « menasser, et rompre les chiens, puis les recou- . < pler, en retournant prendre les aerniers erres, »- FRA • ou bien chercher la reposée, el frapper à rou te • jusques â ce qu'ils ayent relancé leur cerL • (Fouill. Vén. f. 41M G- • Frapper aux dénis. » N'avoir de qaoi metfc. xe sotis la dent. (Contred. de Songecr. f. 72'.) 7* . Tel cuide frapper qui tue. • (Colgrave.) 8° ■ Tel se cuide bien garder, qui se frappe &■ -^f ■ le nez. . (Id.) 9° - Toujours ne frappeSon pas ce à quoy 1' -^t ■ vise. • (Id.) Frapperle, s. f. Action de frapper. (Cotgr.) Frappe-teste. Voyez Cotgravo. Frappe-tratt, part. Atteint d'une flèche. > l • fut tué ung chevalierd'Angletlerre,et fut/rap^HiK ■ trait parmy leur bataille sur le haut de la c^^bc - velle. . (Chron. S' Denis, t. II, f. 198.) Frareuseté, s. f, I* Jouissance indivise. (Mo— ^, — 2" Partage. (Laur.) — 3° Lorsqu'un des co-pai ti genns vendoit sa part, ceux qui possëdoiènt Un autres portions de l'héritage partagé pouvoient h retraire, el ce droit s'appeloil droit ou ■ tilré de ■ frareuseté. • — • Par la couslumede l'I^ste, • pour reprendre aucune maison, ou héritage I^iid • de l'eschevinage de la dilte ville proced^ant ■ dacquesle, ou autrement, ou portion d'ÏMluy ' est requis procéder par l'une des trois voyeS',i • sçavcir proximité de lignage, de frareuseté, oa . escicche. ■ (Coul. Gén. 1. 1, p. 769.) — . Par- It • dilte coustume, le plus diligent, en pareil dcpr^ ■ à tiltre de proximité, ou en pareil droit, à litre • de frareuseté, ou escleche, faicl à préférer. ■ (Ibid. p. 770.) Frarle. [Confrérie : " Gilot Berengier de fa • /'rarif desdiz drappiers (fist à Lochon de la . frarie desdiz tanneurs. • (JJ. 111, 38i, an. 1377.)] Frarle parage , s. m. Terme de coutume. (Cotgr.) frarie.de môme que /'reroffe, signifie un partagcenlrc frères ou autres; pnrape, au contraire, désigne celui qui se fait entre frères seulement, et par lequel ■ les puinez, garantis sous l'hommage de rainé, sont pairs ou égaux avec luy. • (Laur.) Frarln, adj. Lâche*. Vil". Mauvais*. InOrme". Pauvre, misérable'. • . . . . N'a*oit paa te ouer frarin. [III Maries, p. 4&}.} Franclie dame soit lienorée Qui à frarin sest mariée. (Paiton. f. 185 ''.; Desconfille geDt veissiei, et fran-iné. (Ibid. tlS *.} Une kl n'est pas frarine. k cui je pena nuit et jour. (Poct. av. tSOO, lit, p. ItO.) • FelotiB, et quirerz, et fi-arains. (Parton. f. ifS :} ' Nui escrii n'est tant frarini. Ne des vices as Sarraitas, Donc l'en ne puisse example traire. De mal laisser, et de bien faire. (Parton. f. tS4 :} ° • Malades et franns. • (Rou, p. 159.) ' Un évéque reproche ft un curé sa dureté pour sa mère : La bone (eme à vos s'ateat, Que vos tenez poure, et frarine : Et vos tenez vostre mescbine A bonne robe Taire, et grise. (Fabl. f. SI *.} FRA - su - FRA Frarois, s. m. Succession, bien de nature à ^tre partagé entre frères : « Ung frère, elune seur, t ou celuy qui tient ung frarois^ ou partie, si ses ' autres frerescheurs li lessoient tenir, il n^est tenu > à rien leur en rendre. • (Ane. Coût, de Bretagne, ôl. 114 »>.) — On trouve, dans la Coutume de Normandie, une disposition semblable en faveur de *ainé à qui la succession paternelle est dévolue de ))ein droit, et dont il jouit sans être obligé de ren- tre aucun compte à ses frères puinés, lorsqu'ils i*ODt pas demandé de partages. Frasnel. [Rejeton de frêne : « Lequel Arnoul... ■ avoit une happiette en Tune de ses mains, dont > il avoit couppé ledit frasnel, > (JJ. 195, p. 1592, IQ. 1457.)] Frasque , s. f. Tromperie : • F^a mauvaise > frasque qu'il fit contre nostre service. » (Hém. | le Montrés. 1. 1, p. 367.) — On trouve « frasques, » et bourdes, • dans les Dial. de Tahur. p. 119 ^. — 9n disoit « donner une mauvaise frasque > à quel- S*uQ, pour lui joi^r un mauvais tour. (Brantôme, p, Eslr. 1. 1, p. 5^.) Frast. Mot factice dont s est servi madame de Séviené pour exprimer le bruit du papier qui se léchire. (Lett. 1. 1, p. 434.) Frater, s. m. Moine, ermite. On lit d'un corde- lier dont on avoit cousu Taube avec la robe et la [^Kemise, tandis qu'il disoit la messe : « quand ce « feut à Yxie missa est, que le paoure fraler se « voulut devestir son aulbe, il emporta ensemble, « 6t habit et chemise. » (Hab. t. II, p. 101.) Voyez Contes de la reine de Navarre, p. 60. Fraternaly adj. Qui vient du côté du frère : • Aux biens fraternaux, le frère déboute la soeur « ab intestat, et en tous biens, et aussi par lesta- « ment, aux biens avitins. ^ (Coût, de Marsan, N. C.G. iV, p.909«.) Fraterne, s. f. Correction fraternelle. On a dit !e Diogène : Go vieux cynique estoit un vray falot, Cousin germaiu de sa dive lanterne; Un cascaret, ou bien un sibilot, Qui méritoit une bonne fraterne. Garas. Rech. des Rech. Ep. an Lact. p. 0. Fraterniser, v, « Aucunes fois les vers ne se > suivent pas, symbolisant, l'un Incontinent après ■ l'autre ; ains sont croisez, en sorte que le premier > fraternise avec le tiers, et le second avec le . quart. • (Art. Poët. de Sibilet, I, p. rjO.) Fraterniteit, s. Dans S. Bern. p. 27, il répond au latin fratemUas. [« Cil de la Trinité Ont grant > fraternité; Bien se sont aquité, D'asnes ont fait » roncin. « (Ruteb. 172.)] Fratesque, adj. Qui est de moine. (Mont. 1. 1, p. 261 ; Oudin, Cotgr.) FratinSy s. m. p. Ce mot <« est en usage à Metz « pour dire des échalas rompus de vieillesse. > (Le i^nch. sur Rab. X. IV, nouv. prol. p. 38.) Frairense. « Quand aucuns parchonniers ■ tietraenl ù faire partaige d'aucuns manoirs. • celuy, ou ceux ayant part sur le derrière, et noir « front aux rues, peuvent avoir voye, et passage « sur le manoir, et heritaige de celuy ayant front « aux rues, tels que de quatorze pieds de large, « par eschange d'herilaige, si avant que soit jardi- « nage, et au regard des terres à laboeur, celuy « ayant sa part sur le derrière peut avoir voye, et « passage, au moins de dommalge que se poidrn, « que Ton appelle voye de fratreuse. • (Coût, de Richebourg, Saint Vaast, N. C. G. 1. 1, p. 452 •.) Fratrin. [Fraternel : < Le suppliant, esmeu de « cou raige /ra/rm, incontinent saillit en la rue,... « pour cuider secourir son beau frère. » (JJ. i99, p. 201, an. i463)] Fratrisée, adj, au f. La « rime fratrisée » est « celle en laquelle les vers fralernisent de telle « manière, que le dernier mot du carme précédent « est répété entier au commencement du mètre « suivant; soit en équivoque, ou autrement. » (Art. Poët. de Sibilet, liv. Il, p. 147.) En voici deux exemples : Malheureux est qui récuse science, Si on ce croit excuser son mesfaict : Mais fait heureux la suyvre en diligence, Diligent ce sera nommé parfait. (Poët. de Boiss. S50.J Metz voile au vent, single vers nous, Charon, Car on t'attend : et quand seras en tente Tant et plus boy bonum viuutn caruin Qu'aurons pour vray, donques, sans longue attento Tente tes pieds. (C. Mavot.J Fratrisleau, s. m. Novice. (Cotgrave.) Fraude, s. /*. [« Puisqu'il Taceta sans fraude « et en marcié, il ne doit pas recevoir la perte de « son argent por autrui melTet. » (Beauman. XXV, p. 22.)] T- • Fraudes, malices, et invasions de nos « ennemis. » (Ord. t. lll, p. 21.) Expressions: 1" « Fraude recelée, » dol. « Mauvais engin, que « les clercs appellent de dolo malo, est quand en « aucun contract, ou marché, se fait fraude rece* « lée, que on appelle dol entre les practiquans en « cour. » (Bout. Som. Rur. p. 359.) 2" « Faire fraude contre une ordonnance, » la transgresser. (Ord. 1. 1, p. 209.) 3« « La vertu périt par la fraude. » (Nuits de Strapar. U, p. 342.) Fraudeleux. [« Et aussi vouloienl iceulx « cueurs faire vuyder le fraudeleux appel qu'ilz « avoienl par avant intergellé. ' (Bibl. ae TEc. des Ch. IV série, I, 2G2.)] Frauder, v. Tromper, frusirer. [« Les armes « fait prendre et le non, A ce bastart de son « baron... fraudant la ligne Du père à Tenfant « putatif. >» (E. Desch. f. 568.)] — « Nous et noslre « peuple somes frauldiez, et dommagiez grosse- « ment. • (Ord. II, p. 289.) Il veult faire son testament Cy, devant nous, présentement. Sans ftauldet' ses hoirs, et sa femme. [Path. Test. 130.) Frauderie, s, f. Tromperie : • Ors sers amours « en chantant lyement et jus(iues enfin sans nulle • fraiiderie. » (»*ercef. VI, f, 99 ^) FBA - a Fraudeur, adj. Trompeur, Taux. > En conlract ■ d'esctiange, el donRison, ny pour relraicl de > preinesse. n'apparliernent venleà, sinon que « i'escliange fusl fraudeuse. • (Coût. Gén. t. 1[, p. 7ô9.) — On lit . fraudeux coulracls. ■ (Ord. 1. 11, page -119.) Frau doucement. [Frauduleusemcnl , aux Ord. VII, 217. an. 1388.)] Frandulaclon. Tromperie. Vault miciilx à toute région Avoir seigneur par mariage, El descendue de linaige. Et l'oy, qu'ù Torcc. et par eslire, Ainsi comme on fait en l'Empire : Cor en telee élections A trop du fraudulacions, Oii par malice, OH par promesse. (Desch. f. 480 ''.J Frauduleusement. [• La lierce branche ■ d'itvni'ice, si est fraude; c'est quant une pcr> ■ soiine, par déception, par barat ou frauduleuse' • ment. • '.Uénagier, I, 3.)] Frayable, adj. Coûteux. > Si les bcsies, ou . Hutres biens meubles du debteur sur lesquels, h - la poursuite du créancier, arreat est fait, ou qui <■ sonlprins, et levez par peine servie, sont biens ■ frayables, et périssables, ils se doivent vendre, < par justice publiquement, au plus offrant et « dernier renchérissant, â l'extinction de la chan* « délie allumée. > (Coût. Gén. t. II. p. 8V4>.) — • Le • fol appel par voye de revision estoit fort • frayable. • (Charte du comte deHainaut, S. C. G. t. Il, p. 88''.) Frayant, adj. fréquenté, passant. (Voir Fbaiant.) Le comte d'Arondel, chef de l'escadre angtoise, allant prendre terre à Maraiis, près la ItochetlL', avecson armée navale, détacha quelqu'un pour reconnoitre les lieux ; ceux qui l'avoient envoyés ■ le firent mettre liors, par une barge, surlesablon, ■ et l'endicterentainsi : tu l'en iras les couvertes ■ voyes, tout le pays [lu congnois bien les torces • et les adrèces et les chemins frayans) tant que tu • viendras il Chaslucet. • (Froiss. liv. III, p. 312.) Fraye, s. f Frai: <■ Les poissons fraient en • iceluy tems (mois de mars) et laissent leur fraye . aux herbes. - (Ord. 1. 1, p. 793.) Frayel. [Cabas à figues: ■ Icellui Drouet prist ■ une pièce d'un viez frayel ù ligues, qui estoit par • la maison,... le gela audit Aubinet et l'en leri ■ parmi le visage. • (JJ. 102, p. 73, an. 1370.)] Frayer, v. Frotter, heurter*. Déchirer en frot- tant", [Voir FflAiEfl.] * On lit au premier sens : ' L'empereur, et leroy ■ Charle V s'etant rencontrés à cheval vers la cha- • pelle près de Paris se saluèrent ; mais le roy ne • voulut pas s'approcher trop près de l'empereur, > crainte que son cheval ne fraiast aux jambes de • l'empereur qui avoit la feoutte. » (Chron. de S. Denis, l. III, fol. 3(1.) — « II rencontra des boeufs ■ en un destroit l'un desquels fraya contre sa • jambe. ■ (Des Ace. Contes de Gaulard, p. 59.) Testes fraier, testes hurter. (Brwl, fol. 9'.} 2- FRE " • Un coup de fauconneau qui luy fraya eo _ • l'espaule. et le col, de sorte que la chair luy f^^ • emportée jusqu'à l'os. > (Histoire du cbeva^M Bayard, p. 327.) Itissus (le lin) est vers naîscens de terre, Et de bois qui le veult querre : Qudnt il est du bois arrachieE, Adoiiques Tsull qu'il soit plungiei En l'eau, et puis Irais par defors. Puis aux rais du souleil très Tors Doit estre rais, et desechiei ; En lin sec, doit estre maillez A mailliez, puis frayez au mains. (Deêch. fut. 543 ^.j Frayeure, s. /. Se dit des cerfs quand j| fraiient ou frottent leurs bois contre les arl^iiet (Coigrave.) Frazcure. [Pilon : • Hicatoriuni, esmioire vet • frazeure. ■ (Gioss. 7692.}] Fréuns, part, et adj. au pi. Qui fraient: • ^fols • poisson n 161*3, ne autres, ne peut, ne ne doil "veo. • dre gardons freans, c'est assavoir gardons ealn • la my-avril, et my-in;iy. • (Ord. t U, p. 584 ) Freau. Cabas, comme frayel. • Frea» de ■ ligues. ' (Cart. de Jumiéges. I, p. 19.) « Abigailfli • porter fi David deux pipes de vin, cinq moutona, • cinq vaisseaulx plains de bouillie et 100 frayaulx • de grappes de raisin. • (Tri. des IX Preux, 38*.] Frec. [Terre en fi-iclic. au cartnlaire 21 de Cor- bie, pé-iges de Ilapaume : ■ Frec de Vermandois..,. • frec de Flandres, •)] Frecenflée. [Droit acquitté par le doa d'an • jeune porc ou p:ir sa valeur en argent: • Item • frecengée payée à la Lompne le dimenche aiaot • les roësons. • (Liv. Rouge de la Ch. des Comptes, fol. 140 ''.) Voir Fbesasce.] Frechete, adj. au fém. Diminutif de înicbe- « Ni ai repos ne nuit ne jour, quant je reroire sa • bouchete, sa très frechete coulour, • (Chaos, du XIII* siècle, Ms. de Bouh. ch- 1, fol. 1 ■>.) Freda. s. f. [Freya, Vénus Scandinave, d'oii Freilag, vendredi (Veneris dies).] Elstre ces dix que dy vous ay, Cullivons nous divesse Frée, Oui partout est moult honnorie : Ù ancien, pour Taire honnour, I,y ont sacré le sieste jour ; Si l'ont par (;rsnt suctorité. De Fi-eda, freeday nommée. (Bmt, fût. 59*.} Fredaine, s f. Escapade'. Tour de libertin'- * [• Jehan dist au suppliant : Que vous faites de . nares et de fredaines pour le port que vous pre- « nez de vostre neveu. ■ (JJ. 171 , page 374, an. 1420.)] Puisqu'amours pleines De telz fredaine» La les laissei. (Blas. des Faulcet Amourê, p. 887.) " On a dit de l'empereur Claude: ■ ComlneQ > suportal-t-il les fredaines , et salles b de ■ Valeria Messalina. • (Branl. Dam. Gai. 1. 1, p. 34.) Le même auteur, parlant des femmes qui preiment FBE -» pour amans des militaires, dit : > Il faut bien qu'elles > se donnent de farde de broncher, et varier devant ■ eux, si elles se sont une fois soumises i leur ■ domination; car s'ils s'appercevoient, le moins t du monde, de leurs fredaines.... ils.... tes gour- ■ mandent terriblement, ot leurs gallants. ■ (Brant. Dam. Gai. t. II, p. 347.). .... Luy estant an beau najs de Touraine, Et a'esbatant faim nihinte fredaine. Et jeux joreiu, «on argent tout perdit, Dont aon esprit qvuui s'en «psrdit. (Faifeu, p. li.j Fredlr. [Maltraiter: » Adonc print à renier, ■ malgroyer et despiler Dieu que se icellui Brochart < o'onvi^it tost ledit huis, il le frediroitd» corps. • [JJ. 197, p. 359, an. H72.)J Fredon, $.m. Vocalise'. Terme de jeu". ' Souvent le lut animé de ses doigta Sonne si doux qu'il tirerait les Bois Ainai qu'Orpbé : mestne, quand eUe accorde Sa belle voix aux fred-ma de la corde. (Jamin, p. Si8 *.J .... Lea chantiea oiseaux tl^goisent, babil'ars, Les avens découpez, de leurs (redona raiguars. 'Réunion de trois cnrtes semblables au jeu do hoc, de prime. On dit aujourd'hui brelan. (Oudin.) Fredonoer, V. Faire des fredons. Rabelais dit dePanurge: ■ De la langue contracte dedans la ■ bouche /"rcdonnoi/ joyeusement. - (Rab. II, 185.) Bien que douceur ne resonne la Toix, Rien que divin ne fi-edonneni tes doits. Et rien qu'honneur Ion visage ne porte. loKk. [ta BclliT, f. 3Se. ■ Vous prenez grand plaisir que vos mains fre- ■ dûtiHent il la harpe. • (Contes de Chol. Toi. 65*.) ^ ■ Les chantres oisillons qui fredonnelan» leurs • chansons degoisent un mignol ramage. • (Œuv. de Baïf, p. 41 b.) Fredonneux, ady Qui fredonne. (Colgrave.) Fréement, adv. Furieusement: Devant lui vint freemeni. Et parla moult enfleement. (Brut, fol. iO*.) Frefe!,8. m. Trouble, chagrin*. Débat, dis- pote". ■ En tel aoUBSi, en tel frefeil. [Frolu. Poëa. p. 116 \J [■ Vës les ci, il venront tantost à nous pour nous ■ combalreeten sont en grant frefel. > (Froiss. VI, 435.) — < Et avoient le vin en teste dont il la « vente il estoient eschauffés et en plus grani « frefeil et en moins de sens et de bon advis. > (H. t. SV, p. 312.)] ■ [• En ce frefel, assaut et rihote. • (Froissart . t- Vh, p. 402.)] En ce frefel, et en celte rihote, Fai maint souspir, main plaint, et mainte note. rniH. Pon. usa. p. os. Nous ne trouvons le mol que dans cet auteur. Fregoller, s. m. Micocoulier. (Oudin, Cotgr.) 1. Fregon. [On lit dans Gulleville (Du Cange, i. 111, p. 420 ^) : ■ Il y croissoil lious et fregons, Bos ■ espinens plains d agaillons. >] 2. Fregon. [Fourgon, au reg. JJ. 148, p. 6S, ». ia»2.)J I- FRE Freguereal, s. m. Sorte de poisson. (Cotgr.) Freldeur, s. Le froid, la froidure. (Marbodus, OOL 1652.) Fréter. Frotter son bois contre les arbres, en parlant du cerf: .... Au troier coKOoiateras Dou cerf, quant tu le trouveras ; Car au plus gros froir se freie. Et avient plus haut. C'est la vraie : Lors dois reatortolre prier, Et plus matin t'estuet lever. {US. 761Ù, II, f. i08 K} Fi-einture. Etal de ce qui est brisé: Grant cop li done sor l'eicu. Outre s'en pasfie o son espié. Si I'b entier a lui saichié ' La hanic est de poniier ferrée, Ne puet briser, tant oat frétée, Outre s'en passe sanz frtinture. (Parlon. fol. i35\] Freiton. [Même monnaieque /"er/on; • Et jurons ■ que nos ne recevrions nus des deniers des ou- • vriers.... plus de trois fors et de trois foibles • au freitoii, c'est Jt savoir que li fors doivent eslre • de 15 sols et 5 den. > (Serment des monnayera au comte de Poitou, en 1265.) Frelanipler, s. m. Charlatan. (Borel.J Ce mot a signifié, à l'origine, celui qui avoit soin d'allu- mer et d'entretenir les lampes , le frere-lampier. (Oudin.) Frelon, i. m. Myrle sauvage. (Cotgr., Oudin.) Frelatement, s. m. 1* Action de falsifier le vin. (Colgr.) — 2" Aclioo de le transvaser. [Nicot.) En flamand, verlaten, transvaser. Frelatter. Transvaser. (Oudin.) [0. de Serres écrit frallater.'i Frelaut, s. m. Nous ne trouvons le mot que dans l'expression . bon frelant, » pour • bon com- ■ pagnon. > — • Dn bùn frétant tennnt le verre an • poing. • (Des Ace. Bigar. p. 40''.] — ■ Lesquels • estans bons fretaux avoient accoustumé de se < rallier des pei'sonnes, avec leurs belles parolles. > (Merl. Cocaie, 1, p. 178.) On lit frelot, au\ Serées de Boucbet(II, 197). Frelée, s. f. Frimas. yver, n'a de frelée. (S" Léoe. fSSrj Freleniant, adv. Avec faiblesse. (Honel.) Freler, v. Ferler, plier: « Fréter les voiles. • (Monet.) Frelln. [Monnaie ; t;i même que Feblis : ■ Ne me • faut nuls secours en noie n'en jardin, Pour un ■ homme tenir, car par S. Mâlelin, S'il y en avoit ■ deus, n'en donroie un frelhi. • (Cuvelier.) — t L'un desquels dist ù l'autre qu'il avoil getlé deux ■ fretins à une foiz, qui n'estoit pas chose accous- ■ lumée au dit jeu (de brelan). • [JJ, 176, p. 371, an. 1415.)] Freloque. [Petite houppe, freluche: ■ Le sup- ■ pliant avoit roignié ou coppé certains />>£/ogues • et draps de diverses couleurs qui estoient aux 40 FRE — 314 — FRE « robes de Loys de Bertam chevalier. » (JJ. 154, p. 751, an. 1399.)] Freloqulé. Orné de freloques : « Un chapperon « de brun vert et une coquille freloquié, » (JJ. 171, p. 513, an. 1421.) Frelore, adj, Gâlé, perdu, de Tallemand verloren^ Nostre fait seroit tout frehre. S'il vous trouvoit levé. (Path. Farce, p. 5iJ Nous trouvons ce mot employé dans une comédie de 1671. (Hist. du Th. fr. t. XI, p. 163.) Freluque. [Choses frivoles comme des houppes, des freluches : « Car aujourd'hui de deux [reluques « De cheveux d'un petit monceau. Il semble qu'il y « en ait jusques Â,u collet, et plein un monceau. » (Coquillarl, Droits nouveaux.) — »« Le duc de Bour- « goigne a fait courir ou pays de Boullenois « aucunes monnoies noires de son coing, de petite « valeur que aucuns appeloient frelucques. » (JJ. 189, p. 358, an. 1459.) — • Pour ung virelan de « noiœ monnoie, nommée au pays (Ponthieu) fre- • lusques. » (JJ. 184, p. 478, an. 1454.)] Fremail. [Fremail, agrafe : • Je Bernard, che- < valier, sires de Horoeul,... voel que eUe (ma fille) « ait le couronne.d'or et le fremail à couvercle. > (Cart. de Corbie, 21, f. 101, an. 1302.) — • Il auroit « pour le pris ung jfremail d'or très riche. • (Frois. t. XIV, f. 284,)] Fremaille. [On lit au reg. JJ. 132, p. 156, an. 1387 : « Fremaille ou gaigeure. »] Fremailles. [Fiançailles : « Quant faites furent « ces fremailles Puis parolent des esposailles. » (Partonopex, v. 10521.) — « N*i out mie longues « fremailles; S'emprès fureut les espousailles. » (Rou, dans Du Cange, III, 302*.)] Fremaiilet. [Diminutif de fremail : « Et leur « donuoit joiaulx, verges dor et fremaiilet», à « cbascuue selon ce qu il veoit qu'elle le valoit. » (Froissart, XIV, 43.)] Freiner. [Fortifler, dans Partonopex, v. 374. 380, 1660, 1742.] Frémi. [Fourmi : « ......Pluslost en un tas de « paille, Si m*aïst Dieu et saint Rémi, Trouveroit « un oef de frémi. » (Rose, v. 14872.)] Fremier, v. De formicare. [Frémir : « La royne « saut sus, si preut à fremier. • (Berte, coup. 87.)] Et lors ne se pot contenir, Que ly cuer ne ly fretniast. Ne de ses yex ne larmoiast. (Ill Maries, p, SiO.J Le cueur fremie Souvent à tel qui de douleur lermie, Pour une amer, comme dame, et amiç, Qui ne l'aime, ne ne ramera mie. (A, Charlier, 569.) De grand peur la chair me frefnie. [M. de la Ma^-g. iS3 ^.J On a dit du vin : « Vin fort, et fremiant. • (Gaces Brûlez, t. î, p. 463.) Frèmiller. Diminutif de fremier. Vénus promet un présent à Gupidon s'il pouvoit rendre Neptune amoureux : Cupidon Meu de si grande asseurance Fremilloit après le don. /"BaV» P- SO^.) Fremilon. [« Uauberc fremilon^ • dans Gira de Viane, v. 1577. On. Ht dans Aubri^ page 161 « Hauberc fermilion. •] Fremin (mal Saiut-). Mal Saint-Firmin. Du mal Saint Fremin d'Amiens, Du S. Fiacre, et du S. QueoUn, ^ De la rage qui prend \£b chiens,... Soit maistre Mahieu confondus^ (Deech. f. 2iSK) Frémir, t;. De fremere transformé en frémi 1** Avoir le frisson, trembler. Au propre et au figu .... Tresaut mes cuers, et fremist, Peur la douceur ki m'en ist. [Poët. av. 1S00, II, iSO. « 11 vit apertement qu'elle se frémit ung peu, • qu'elle eut paour de loy. • (Percef. I, f. 53«.) • Quand la royne Tentendit, si ne peut mot dir* « ainçois luy fermit tout le corps, et le cueur l « serre, si se pasme. • (Lanc. du Lac, t. H, f. 15 2* Murmurer : Normanz virent les chans de ceuls dehor frémir, " Qui la cité vendent, par grant ire, assaillir. {-Rfiu^ i(^^4 3" [Bouillir: « Prenez de l'eau et mettez frémit"^ (Ménagier, H, 5.]] 4» [Ondoyer, flotter: • La veissiez ces banier*< • frémir. »(Garin le Loherain, 1,240.)] — « Chi « bien seantz, ondes et fremisans. Plains froo. « reluisans, et parans. Regars atraihans, ' « humilians, Catillans, et frians ont fait tao » d'enhaat que pris est adaus. » (Chans. fr. d xin* siècle, ns. de Bouh. fol. 280 (Hist. delà Toison dor, 11.,^ fol. 151 ^.) — [« Et aussi s'il fet pramesses el tens « qu'il est en frenisie, ou hors du sens. > (Beaum. VI, 24.)] Frenaisieux, adj. Frénétique. « Charles VI, • tous les ans estoit enclin de cheoir en maladie « frenaisieuse. » (Froiss. IV, 264.) — [• Il entra en « une petite maladie frenesieuse. • (Ed. Kervyn, VIIL 402.) — « Icellui Jacquet, qui par la maladie < qu*il avoit eue, estoit fort frenasieux et altéré de « son entendement. • (JJ. 188, p. 203, an. 1459.) — « Icelle Jebanne qui est de longtemps et souventes « foiz lunatique, frenaisieuse et insensible. » (JJ. 114, p. 212, an. 1378.)] Frenelle, s. f. Instrument de maréchal. (Oudin.) -; rf FRE -3 Jï'rener, v. Réfréner. .... ia De puis, et ne pouiroient les Dieux Frener le coors de ma' volonté fiera. (J. du Bellay, 67*.} f renoisleusement. [.4vec frénésie ; • Icellui J«han courust frenoisieusement sur ledit Guil- laume, et se bouta l'espée dudit Guillaume son «"rere parmi le ventre. ■ (JJ. 92, p. 30, an. 1861.)] 'Vrens. Présent indicatif de freindre, verbe à la r-^mière pers. sing. du pfés, de l'indicatif. D'sroir goûtes de quoy l'en cria et brait, Au gehinei estre, pour son meffàit ; Mais c'est tout riens su regard que je fi-ens, U D'eet doleur que fors le mal des dens. {Deseh. 9i7 *■) Wreour. Frayeur: Verdeur n'y a, eeb^teraent) ne joye. Fors espiues, ronces, tristeace, esmay, Langouf , freour, dur penser que m'aooye ; Le chahuant Beschansdemorlm'envoye. (Detcli. 109*.} Treperle, «. (. Vieux draps, vieux habits. .... Ce ne fu mie d'esloupes ; Hanaa d'or, d'argent, et coupes, I ot assez, et draperies; Îu'il n'ol cure de freperie; ais p^ d'Yppre de bonne iDigne, Et d'escarlatetainteen graine Et de Gant, et de S' Omer. (MS. IGiS, U, {. i?4 >>.) De lù on disoit: . • Draperie vaut miex que (re- * perle. • [sis. 7615, 1. 1. f. 73».) — • Marcheans de * freperie, • marchands frippiers. (us. 7il8, 283''.) FrepilUer, v. Fureter, chercher. .... Quant cilqu'amours tome. Est de jnlousie esmus, Adont sent il les vertus De bdne aroour qui la tonl frepittcr. Et querre ce qui ne li à meslicr. iTof. « /529, f. i6i "./ Fréquence.- rFréi]uenlalion : • Jehan pour « l'affection désordonnée qu'il avoit à la dite Marie '« de l'accompaigner' charnelement, eust hante et « fréquence par moult de fois en l'ostel desdits « exposans, tnnt de jour comme de nuil. > (JJ. 121, p. 22y, an. 1382.)] Fréquentable, adj. Fréquent. ■ L'e.xperience . certaine de pardurable renommée, laquelle par ~ * les fréquentables records de vertueux, et me- '■ morables, actes dont refulcisl, et magnifie les • .bumainsdu haull don d'i m mortalité. • (J. Marot, prolog. â la reine Anne, p. 5.) Frequentans, ad}, pi. m. Débauchés, qui fréquentent les tavernes. Le souverain des frequenlans. Oui sa vie a usé cent aos A auir Uverne. (DnKh. f. AOO '.) noble pays dn Valois, Crespy cy aux gentils Galoys, Aux Dona buveurs, aux freqiienlan». Je ne vous vis, il a cent ans. (Detch. f. 498*.} Fréquentation, s. f. Figure de rhéLorique. > Fréquentation est collection de plusieurs predi- ■ cats & ung subjeci, pour faire la sentence plus • grave; comme Jelian est orgueilleux, yvrogne. • luxurieux, irréverend b son père. ■ (Fabr. Art. de Rhélor. liv. I, fol. 101 '.) Fréquenter, v. Faire souvent. (Ord. 1, 508.) S' Bernard, S. fr. mss. p. 245, a dit dans le sermon B- FRE de la conversion de S' Paul : • Frequentel om encor ■ la mémoire de sa conversion, » en latin frequen- tatur. — Jean d'Arson, accusé par le duc de Bour- gogne, dont U avoit quitté la cour, répondit: • Nécessité m'est, pour mon honneur, et pour la • vérité de ma justice et innocence, de dire et • déclarer, non sans grand déplaisir, la cause qui • m'a meu de ce faire, laquelle est pour les très ■ viles, très énormes, et deshonnestes choses que • le duc Charles de Bourgogne, lorsque j'estois - devers lui. freguentoit, et commetloit contre Dieu « noslre créateur, contre nature, et contre nostre ■ loi', en quoi il m'a voulu altraire, et faire condes- • cendre d'en user avec luy. » (Duclos, preuv. de Louis .\1, p. 368.) Ce sont liîs points certainement Que ceuls doivent sentir, ou sentent, Qui les vins de vertus /réouenfeiil. Et qui sont de la nascion. fDeich. f. 408 *.,' De là, frequentans signifie débauchés. Frerage. 1* Succession b partager. Voyez la char.te de la Pérouse, publiée par La Thaum. 100. 2* Partage. Ce mot qui, suivanl l'esprit de la coutume, se prend pour partage entre frères, ne doit cependant s'entendre que de celui fait entr'eux de biens indivisibles par leur nature, comme une rente ou un fief et particulièrement un llef dont l'hommage doit être rendu par un seul au seigneur dominant. [Voy. Du Cange, Dissert. 3, sur Joinv.) 3° • Portion des biens nobles... possédée par les < freresdontl'ajsnélesavoit partagés. •(Le Labour, de la P3irie,257.)Onse3ervoit cependant du même mot, que les biens fussent nobles ou roturiers. (Laur.) 4* Hommage que se retenoit l'aîné sur la part de ses frères puînés. « L'on peut définir le frerage, le ■ droit de mouvance des Hefâ échus aux puisnés. • réservé îi l'aisné, par le partage fyit entre les . frères. . (Thaumas. Coût, de Béni, ch. 36, p. 47.) Frerastre, s. m. PBeau-frère : ■ Martin de • Sieona frerastre du suppliant. • (JJ. 206, p. 393, an. 1478.)] Frère. '"On lit aux Serments de Strasbourg : ■ Meon fradre Rarlo. ■] 1* Compagnon : . Or dist le capitaine de Cralhor, • je vouldroye faire service au roy. au royaulme, < et à tous vous au très mes seigneurs, sejepovoye, ■ et aussi croy-je que si feroient tous mes frerfia . qui sont eii ceste bataille. • (Le Jouvencel , folio 27 ^.] — ' C'est un frère, au lieu de dire c'est > un bon compagnon qui ne cherche qu'à se don- . ner du bon tcms, ■ (Apol. pour Hérod. p 358.) 2° Hugueiiol.Honlluc parlantd'un avantage qu'il remporta sur les huguenots, dit : • Lu rencontre ■ fut un jour de vendredy : cela estonna fort les • frères , et donna courage aux catholiques. • (Mém.deMontluc, t. Il, p. 73.) 3° Terme d'amitié. On a ditdu séjour de la cour ; A grant paine sont gens de court loyaulx, Et je vous puis assez monalrer comment : Car ou 11 uns appelle l'outre frère, U le iraist par derrier taintement. (Deseh. f. 389 '7 FBE - 316 — nœ Ce terme éloit en usage entre une maîtresse et son amant : « Fortune tu soyes mauldtcle, car tu n m*as tollu mon amy, et mon frere^ dont jamais « n'auray joye. » (Percef. V, f. 30 «.J — « Lapucelle « qui estoit jeune, et tendre... dist à son ami: cher « frère j*ay bon appétit, se nous avions que man- « ger; par ma Toy, cher soeur, dist-il» vous en « aurez. » (Id. V, fol. 35 *.) — Frere^ comme terme d*amitié, s*est employé pour les seigneurs, les sou- verains mêmes et les particuliers. Bassompierre appelle les comtes de Cramail et de Grammont, « ses anciens frères et amis. > (Mém. de Bassomp. an. 1621, p. 367.) — H' de Schomberg et Bassom* Sierre se traitent réciproquement de frei*e$. (Mém. e Bassomp. p. 372.) — André de Burgo, ministre de Marguerite d'Autriche* écrivant à Louis Baran- gier et Jean de Marnix, met pour suscription : « à mes bons amis et frères. • (Lett. de Louis XII, t. II, p. 215.) ~ Le « connestable Glaiquin (du Guesclin) , > parlant de Louis de Sancerre en 1372, dit « mon frère de Sanxerre. • (Uistoire de Louis III, duc de Bourbon, p. 36.) — Le s' d'Urfey, grand écuyer, et Pierre de Vergy, s' de Dulphy étoient liés d'une grande amitié, et « par une fami- « liere gayeté, ils s'appelloient frères. * (S. Julien, Mes!. Hist. p. 437.) — Le (H)mte de Buckingham donne le litre de frère et de beau- frère au duc de Bretagne. (Froiss. liv. II, p. 108, an. 1380.) — Jean de Luxembourg, chevalier de la Toison d*Or, écri- vant aux chevaliers du même ordre, les appelle « 1res cbers frères et compagnons. » (Monstrelel, vol. Il, p. 163 *».)— Les rois ont aussi donné le titre ie frère à difTérens princes et seigneurs ; Pbilippe- le-Hardi, en 1275, qualine de « son frère • Robert duc de Bourgogne. (Ord. t. II, p. 603.) — Louis XI donne ce tilre au duc de Bourbon, mari de sa sœur» en lui écrivant. (Duclos , Preuves de Louis XI, p. 272) ; parlant du connétable, il dit « mon frère « le connestable. • (Brant. Cap. fr. t. I, p. 39) ; il appeloit aussi • mon frère • le duc de Bourgogne en 1473. (Mém. d 01. de la Marche, livre II, p. 509.) — Ce titre de frère fut donné, en 1598, à Tarchiduc par le roi qui jusqu*alors Tavoit traité seulement de « cousin. » (Mém. de Bellievre, p. 444.) — Charles VIII, dans une lettre qu*il adresse à MM', de la Chambre des Comptes pour leur donner avis que la reine est accouchée d*un fils, use de ces termes : « Très chers seigneurs, et frères. • (Godefr. Observ. sur Charles VllI, an. 1491, p. 627.) — En 1598, le roi donne ce titre au duc de Savoie, dans une lettre qu'il lui écrit. (Mém. d*Angoul. p. 237 ) — Les rois se donnoient autrefois réciproquement le nom de frère. On dist que jadis, par mistere, Les roix si s'appelloient firere^ Ja ne fuissent nés d*une mère. (Poè$, de Froisa. 206 K] Les rois de France et d'Angleterre, après la paix de Bretigny, s*appellent frei*es. (Proiss. 1, an. 1359, p. 251.) — On a ait, en parlant au roi Jean : « Vos- « tre frère le roy d'Angleterre. » (Froissart, liv. I, an. 13C4, p. 291.) — L'empereur Cbarlas-Quint, parlant du roi François 1^, dit < le r (Hist. du chev. Bayard, p. 4^ eu Robiert uns vaUait apiale, Demanda lui ki gens estoit Robiers Wiskars, se il savoil : Frère, lait cil, veés le 16, A celé baute table là. (Mouskes^ f. 447. J 4* Les gens d*église prenoient communément titre de frères. Grégoire XI le donnoit aut naux. (Froiss. liv. II, p. 19.) — Ce titre est pris, 1266, par Eudes Rigaut, archevêque de Rouen. » ff, Roque, sur la Noblesse, page 362); par les ab^vS^ (Ibid. p. 363 ) -- Ce titreest donné à des chanoin^BitL dans Dom Vaissette. (Hist. de Languedoc, t. IV^^ ^ C'est aussi le titi*e d'un religieux jacobin, Itoit 4la pape en 1359. (Eust. Descb. fol. 575 ■) — EnÂmiiL étoit donné anciennement aux plus jeunes uhdÙhs^ h la différence des vieux appelés « pères. » (Apoh gie de M^ Tabbé de Ranci, p. 80.) — L'évéqoe i Murray, ambassadeur écossois, écrnrant ù Tevèqui de Paris, ambassadeur du roi Louis XII, finit par ^ « vostre bon frère et serviteur. • (Lett. de Louis Xll, t. Il, p. 221.) Façons de parler : i« a Frères agachies, et frères pyes, • moines habillés de noir et de blanc, comme les jacobins. [Les jacobins, disait Ru tebeuf, sont venus au monde vêtus de robe blanche et noire.] (Du Cange cite Walsingbam sous fratres.) 2* « Beau freine. * Alexandre, parlant à un jeune bachelier qui demande à être fait chevalier de sa main, rappelle beaufrere. (Percef. I,f. 111 \) Voyez Fabl. Mss. de S. G. f. 56 ^. Une femme parlant à son mari : Ne TOUS chalt, fait ele, beax'frere. (Fabl. S. G. f. 18 K) Voyez Poët. av. 1300. IV, p. 1365 et 1366. 3- • Frère d'armes, » « frère d'alliance, et de ^ « confédération, » « /irre d'alliance et de fortune, • • < compagnon et frère d'assaut* et frère d'ordre. » Expressions usitées entre personnes liées ensem- — ble, comme entre rois et personnes d'un rang infé- rieur, entre chevaliers ou gentilshommes et mém^ entre soldats. [« Jehan le Cambier qui estoit fter^ t cTarmes à icellui Cautain. » (JJ. 171, page 237, an. 1420.)] — Les frères d'armes dévoient partager entr'eux leurs exploits et leurs fortunes, employer leurs biens el môme sacrifler leur vie pour la déli- vrance l'un de l'autre. (Cotgrave, Nicotet GIoss. des Arr. d'amour.) — [Voyez un traité de confraternité d'armes entre Olivier de Clisson et Du Guesclin, en 1370, au mss. de la B. N. Clairambault, 622, f. 9.] — On lit en parlant de rois liés ensemble : « Leroy « de Castille frère (Tannes , et allié du roy. > (Monstrel. III, an. 1445, p. 8 \) — Parlant de rois liés avec des personnes d un rang inégal, le roi de Sicile et le connétable Arthur III étoient frens FRE -3 provinces. Oa trouve • partage de cohéritiers, el « frarescbeurs, • dans le Coul. Gén. t. II, p. 86. Frereux, adj. Issd de germain *. Qui appartient au frerage". * [« Guillemine ctiambriere de Micliiel le Pourcel ■ et cousine frereuse dudit Michiel. ■ (JJ. 174, fi. 252, an. 1428.]] Se dit dans quelques cantons de a Normandie. *< Un herïlier de portion de maison, ou liei'ita- ■ ges frareux, et non séparez de bonnes, ou assens « sultisans, peut, en dedens quarante jours en suy- > vans les venditions, et deshéritement d'autre ■ porlioii frareuse. le reprendre Ji tillre de Trareu* • seté. • (Coût. Gén. t. II. p. 928.) Frerle, 8. ^. Prairie, fête, régal', l'raleniité'. ConTrérie, société"^. Tenure en parage°. * [Voir Fbaibie, Frakie.] De là, en parlant de quelqu'un dont les doigts sont grus et malpropres: ■ Les doigts comme landiers de /'mWf. • (îtabelals, t. IV, p. 134.) ■ Oudin traduit frerie par l'italien fmieritilà. *= • Amitié est une llamme sacrée allumée en nos ■ poictrines, premièrement par nature, et a monstre ■ sa première ardeur entre le mary el la femme.... ■ puis se refroidissant, a esté nillumée pur art, et . invention des alliances, compagnées, fratries, ■ collèges, et communautés. • (Sag. de Ctiarron, p. 479.) — ■ Gens d'églises, frairies, communau- « tez. et autres de main morte. • (Coût. f.én. t. I, p. 141.) — De là cette expression proverliialfi : - cire • de la /'raWe de S. Fausset, ■ être Tourbe; ■ lia, > dist le Renarl. il n'est rien que on ne (ace par ■ compères, et par commères: nous sommes lant i ia\2ifrarie Saint Faiilxset, qu'il ne peut que • nostre besoin sne ne soit faite. ■ (Modus, f. 96'.) " • Tenir en frairie, parage, ou parcage. ■ (Fau- chet, des Orig. liv. 11, p. 104.) Frérot, s. m. Compagnon. (Cotgr.) — . Un jour ■ ce gentil frerol. • (Contes de Desperr. Il, p. 188.) 1. Fres. [Frais, dépenses: « En ceste manière ■ se pot il melre liors de le compaignie et des fres ■ de la commune. • [Beaum. t. XXJ, p. SO.j] 2. Fres, adj. [Voir Frais: • Les poissons frès à ■ blanche aillie. > (Fabliaux de Barbazan. IV, p. 8.) — < Et portent cinq lames letrées De frès sinoples ■ colorées. ■ [Partonopex, v. 7771.)] Fresale, s. f. Eiïraie, [• Or dirons de nyctico- « race Un oiseau de mauvaise trace ; Frasae a nom ■ en dret roman. • (Bestiaire de Guillaume, cité par Ménage.) ~ • La oionoscopie se faisoil par le ( moien des pies, corneilles, corbeaux, hinoux, • ducs, chai-huans, /"resai/es, et aiitrcsoiseaux qu'ils • appelloient oscines. • ;.Mal d'Amour, p. 136 ) On lit [ressaie au us. 7218, fol. 193".)] Fresange, s. f. Cochon de l'année'. Mouton de l'année'. Sorte de droif^. [Dérivé de l'allemand frisckling, marcassin, fait sur /"riscft, fiais, jeune.] * ■ Si aucun se veut enlrcmestre de bouclierie, " ne doit tuer beste qu'elles ne soient lionnes, et -'"'»■• aux ewards vives, et mortes, ne 9 — ttua ■ les mettre à estât, sans avoir, esié ebbarde: et > s'ils tuent fretingue seront tenns les boaillir et • saller. • (Coût, de Pernes, Nouv. Coût. Gén. t. I, p. 388 ■.) — [Il signifie aussi truia : • Il puet occir • la plus belle fressange de la porcherie. • (Grnyw de Seichebijère, 1393, dans L. C. de D.)] " • Trois friseingue9, c'est à dire en cet endroit, • trois agneaux, car en d'autres lieux la friseingue • se prenoit pour un cochon de l'année. • (Traité des Fiefs de Chantereau, p. Iô2.) ^ [On lit aux informations sur le domaine de la Lonue (19 vol. des prisdCs et informations du temps des Anglois. fol. 15 >>) : • Renies et fresenges dirent • et apportèrent les dessus nommez qui à la sei- • gneurie appartient et deues deux fresanges ou ■ cinq solz pour chacun fresange, quand il y a ■ panage en ladileforest,etnevirentonquesiceles ■ fresenges payer en espèce; mais ont oy dire et • tenir aux anciens qu'une /'cesen^e est une pourcel > farcyetquede loul temps ceux qui le ooiveot ■ ont le choix de payer eu espèce, ou en ledit ■ argent. • — De là dans une charte de 1553: - Item competeel appartient au dit seigneur (de • Barbezieux) un autre droit appelle le droit de la < fressenge. h cause duquel il a droit de prendre... > parchascun ans sur tous les... demeurans au > terroir du Boiscoutau, ayans pourceaux ou truies ■ jusques au nombre de trois, les pourceaux de ■ lait exceptez, deux sols tournois; et ceux qui ■ cachent leurs pourceaux, pour frauder leur dit • droit, doivent uu seigneur .li. sols d'amende. ■] — • item, cent neuf sols neuf deniers et maille parisis • de cens.... et /'resanf^es que plusieurs personnes ' doibvent chncun an. • (1^98. Don aux Céleslîns d'Ambert, par le duc Louis, de la terre de Champs, dans L. C. de D.) — [C'éluit aussi ledroit de paisson des porcs dans la forél : > Item, ledit Gruyer a fret- • san£/e dans la forest. >• (1393. Gruyer de Seiche- brière, dans L. C. de D.)] Fresangeau, 8. m. Cochon de l'année, plus fort qu'un cochon de lait. Ce mot est encore en usage, en ce sens, dans l'Orléanais. (Du Caage. sous Friscinga, d'après Ménage.) Fresaude. [Sorcière: ■ Por les ex bieu, fool < cil uslage, Ceste fresaude, ceste drage Jetons eu . mer isnelement. • (Mir. de la Vierge de Coinci, tome II.)] Fresc.[l" Frais, qui nest pas fatigué: - Tout • fresk et tout nouvel. • (Froiss. t. III, p. 197.) — ■ 11 amena loule fresce gent. ■ [Id. IV, 72.) — • Une « granl roule d'Engliîs y sourvinrent /"ri^s et nou- . vianx. • (Id. IV, 72.) - 2" Humide, froid: « n ■• plouvoil tant et il faisoit si frète que on ne pooil . aleravanL ■ (Id. t. X, p. 113.1] Freseade. Ombrages frais. De là, dans Oudin : ■ Habillé à la freseade. • Mais l&s, helas, si j'aatoy, Ma m^nonne, auprès da ti>r, Folastrent soubi ta reuillade ne quelque douce fretcide. (I. Tahtir. p, OS.) FRE - 330 — FRE — . De son de frestel s'émerveille (le cerf) Quanl il ■* a drecbié l'oreille. » (BesUaire, D. C. 111, Ali ».)] Son ffôsi-d & oris Si chante et frestele. (Poët, av. iSOO, IL 642.) Voir FllETEL. Frcsteler, v. Jouer de la flûle. Robins chante, et frestele. Et crepc, et cne, et sautele. (Poët. av. iSOO, II, 642.) Voyez Frestel. Frestiz. [Friche : « Item à la Noe Blanche envi- -• ron trois journels en frestiz. Ilem à la Varranne • des biez environs trois journels en frestiz, » {Inv. de Jaucourt, f. 16 ^, an. 1387.)] Fresve, s. f. Instrument pour tuer les loutres. « Les ioutreux, pour le guecter à toutes leurs « fresves. » (Modus, fol. 31 *».) — « En quelque for- • leresse que chiens voisent trouver loutre, ilz se « boutent en Teaue, et dès qu'ilz oycnt lecrydes « chiens, doivent aller au dessus, et au dessoubz « du gisle, et regarder au fond de Teaue s'ils le « verront passer, et s'il le voyl, il le doit ferir de « la freiive, et mettre peine de le tuer. » (Ibid.) Fretable. [Coûteux : « Geste guerre que vous « tenés au royaulme de France est moult mervil- « leuse et trop fretable pour vous. » ^Froissarl, VI, 281.)] Frctall. [Soliveau : • Icellui Simon d'un gros « frétait ou cordon de bois, qu'il avoit osté de « ladite cloison, et dont icelle cloison estoit cordée, « frappa tellement le suppliant qu'il cuidatumber « à terre. • (JJ. 208, p. 66, an. 1480.)] Frétante. Couvert de dessins en forme de frettes ou 1o.<^anges: « Le feu prit à sa chemise qui « étoit toute fretaillée de filets. » (Bouch. Serées, page 187.) Fretalller, v. Frétiller. « Fretailler de joye. » (Percef. V, f. 111 -.) Frète. Flèche : « La terre de Boyere doit tous « les ans, de service, deux arcs, deux /7*e/^s ferrées, « et deux bousons. » (Reg. de Louis, duc d'Anjou, d'après D. C. sous Frecta^ — [En blason, ce sont des barreaux croisés formant dfes losanges : « Bran- « ches laciées par manière de frète. • (Delaborde, Emaux, p. 355.)J 1. Frété, part. !• Equipé, gréé. [« Quant li « vaissiel furent frétée cargiet et abilliet. » (Froiss. IV, 218.) — « Selonch ce au'il estoient bien frété et « en grans vaissiaus. » (la. V, 261.)] — • Equipées « et frettées de tout ce qu'il falloit en navire de « guerre. • (Les Tri. de la Noble Dame, f. 297 *».) — ^ Préparé. On lit au sujet de l'enterrement de Marie salomé : Lors, quant la fosse est aprestée, Et la chose toute frétée. (III Maries^ p. 443.) 2. Frété. « Rompu à toutes sortes de ruses, et « de malices; ce mot vient de fractatus, fait de « fraetare augmentatif de /ran{/er (Rose, 8542.J — • Si tu vois que le • faucon est bien friant a la char et qu'il meiigue . bien volontiers. ■ (Modus, f. 79 ""O — 2* Appliqué aux mels et boissons délicats qui semblent frire sur la langue : ■ 11 n'est si bonne armeure que de ce • vin friant Et de ces pastez là qui vont souez « flairant. ■ (II. Capet, v. 2269.)] Expressions : 1° < Esprit /Hand, * esprit subtil. (Oudin.) 2* < Navire friand ù la voile. * (Cotgrave.) Frlandeau, adj. Diminutif de friand, employé pour caresser ou injurier. Fay Bemblant, friandelfile. Ne pouvoir la parolletLe, De les poumODB arracher. //. ToAur. p. 361. j € Les oui Irai gearent grandement, lesappeDans... < plaisans, rousseaulx, galUers... averlans... frian- . deaulx. • (Rab. 1, p. 177.) Friandement, adv. DHine manière friande : ■ La cour allèche friandement ceux qui y viennent, > en leur usant de fauces promesses. ■ (Al. Chart. page 400.) Frtaader, v. Faire bonne chère. Tant sont perdus de geos, pour gourmander. Tant en sont dcslruils pour boire, et friander, 1^1 T.<. il> U Nobla D«B. Friandise, ». f. Plaisir, volupté, en bonne et en mauvaise pari. • Gloutonnie, qui par lecherie, ■ friandie, ou haboudance de vins, et viandes, « nourit le cors en délices, délectations charnel- . les. - (Les Tri. de la Noble Dame, folio 260 >■.) — On disoit en ce sens : ■ Elle a le nez tourné d la < friandise. • (Oudin, Cur. fr.) Voyez aussi les Quinze Joyes du Mariage, page 178. — ■ Lorsque « Socrales, après qu'on l'eut deschargé de ses fers, • sentit la friandise de celte démangeaison, que ■ leur pesanteur avoit causée en ses jambes ; il se • rejouit, à considérer l'estroile alliance de la dou- - leur à la volupté. ■ (Ess. de Mont. !11, p. 561.) Frlaataures, s. m. Sobriquet d'un cuisinier, dans Rab. IV, p. 172. Fribours, s. m. p. 1* Nom d'une fausse mon- noie de cuivre, fabriquée dans le Poitou au XVi- siècle. (Pasq. Rech. p. 738,). S° Pasquier ajoute que l'on se servoit du nom de celte monnoie pour désigner les calvinistes : ■ Au • pays de Poitou, où l'on avoit forgé ^es doubles ■ faux qui furent décriez, et par hazard ayaos esté • appeliez fribourgs, aussi appelle l'on les calvi- • uistes fribourgs, comme eslaus entre nous, par • métaphore, une monnoye de mauvais alloy. • — Favin (Hist. de Navarre, p. 833) écril fribourgs et « - Ffiï ditque lesprengiers lulhérieaa de France viorent de Pribourg en'Bri^au. Frlbonx, s. m. p. Antre fOrme de Fribour : ■ On appella ainsi ceux qui tremperenl dans la < conspiration d'Amboîse. ■ (Chron. NoVen. 1. 1.346.) Frlbus, t. m. p. Espèce de-gens de guerre : • J'ai pensé de vous dépeschei* ce couner ponr ■ vous dire que vous envoyez quérir Arsens. et ■ pariiez avec lui, pour voir si monsieur le prince <■ Maurice, avec ses fribut, ou coureurs francois. • (Hém. deSully, Vm, p. 102.) Fric. On disoit : • Il n'y a ni fric, ni frac. > (Oudin.)— • Ce qui vient de ^n'c, s'en va de frac; ■ • ce qui est mal acquis se dissipe aisément. > (Oudin, Cor. fr.) Fricassée, s. f. [Au temps de La Curne, c'était une danse irrégulière et fort libertine.] Expressions : 1' • Je suis malheureux en fricaaée, • je n'ai point de bonheur. (Oudin.) 2* Sentir la fricassée, c'est-à-dire l'approche du danger. [• Roscieux, aiant accompagné soamaislre • au conseil, à la contenance des gardes, sentit la - fricassée. -. (D'Aub. Hist. 111, 153.)] 2* bis. - Battre la fricassée, • c'est une manière précipitée de battre le tambour : • On s'en sert • pour avertir que l'on levé, ou que l'on pose le ■ drapeau, ou pour faire avancer un bataillon <■ dans une bataille, ou l'en retirer. ■ (Mil. fr. du p. Daniel, I. p. 535.) 3° • Paire une fricassée broche mauUillée, • faire une cotte mal laillée. • Il faut de tout faire < une fricassée broche mautaillée, et ne rien • aigrir. > (Contes d'Eutrap. p. 88.) i- Arliflces en usage dans les sièges : • Devant la ■ dite porte y avoit un petit revellin de pierre, par > dedans lequel devoit passer les ennemie qui fut ■ tout pavé de fricassées, et feux artillcielles coo- ■ verts de paille, où ceux dessus la porte dévoient • jcller feu, loi'squ'il leur seroit commandé. • (Hém. de Du Dellay, liv. II. f. ti5 >■ ) Fricasser. [On lit dans. Villon (Ballade des Escoulans, p. 181, de l'cd. Jannel) : • L'espée es- < toit toute d'acier ; Il ne s'en failloit que le fer, • Hais l'hosle la me fist machier Poureau et tout « sans fricasser. •] Fricassure, s. f. (Villon, p. 67.) Fricauderies. Ce sont des friandises ou pièces de four délicates. (Laurière.)— « Goueres, pastez, ' el aulr&s fricauderies. ' (Coût. Cén. t. !, p. 887.) Frlcc. [Gai, vif, éveillé, joli, comme frisqne : ■ Un escuiers jonesel/'rtces. * (Froiss. III, 125.)] Fricement. [Avec entrain, avec asn^meiU : • Fricement et gentiment. • (Froiss. t. Il, 29J.) — < Se lenoicnt en leurs logei^ /nceifi^nl et grosse- • menL > (Ibid. IV, 252.)} Friceté. [Gaité. (Ibid. IX, 205.)] 1 . Friche. [Le même que frice : • Si friches et • si jolis dievaliers. .» (Froiss. t. V, 223.) — < De la FRI — 824 - iab. 1. 1, p. 128.) Songe creux qui pread le brouil- ird pour une réalité.] 2. Frimas. [Semblant : « Hau, Watteville, pour t le frimas Faites venir frère Thomas Tantosi qui « me confessera. • (Palelin.)] 1. Frime, s. f. Mine, semblant. (Cotgr., Oudin.) — « Le page d*Âlexandre se laissa brûler d*un char- « bon, S2im faire frime aucune, ny contenance de « se plaindre, pour ne troubler le sacriflce. • (Sag. de Charron, p. 580.) 2. Frime, 8. m. Frémissement du cheval : Le noise, et le fnme, et le cri Ke li bons cevas demenot, Por son segnor que perdu ot. [MS. 7980 *, f, 10 K) Frimé, adj. Gâté par le brouillard, les frimas. • Bled frimé. • (Oudin.) 1. Frimer, v. Se couvrir de frimas : En cel tems ke voi frimer Les arbres, et blanchoier, M'est pris talens de chanter. [Poët, av, iSOO, II, p. 79i,J 2. Frimer. [Frémir, dans Partonopex, v. 10505.] Fringades, s. f. p. Saut. « Sauter, dancer, « faire fringade. * (Le Loyer des faulces amours, p. 321.) Voy. Rog. de Collerye, p. 57. Fringant, adj. Sautant, fringant^. Gai, galant ". ^ Le vainqueur en champ clos devoit « estre accompagné jusqu'à son logis, du maréchal estant à la main dextre du plus grand conte ù la senestre, et d*aulres nobles après, selon leur degré, et devant rois d*armes, hérauts, poursui- vants, et trompeltes, la jeune noblesse saulant, « et fringant. » (La Jaille, du Champ de Bataille, fol. 56 *>.) ~ « Vezalius médecin de l'empereur Charle... dit franchement (au comte Buren), après lui avoir laslé le pouls qu il luy trouva fritigant, aue dans cinq ou six heures, pour le plus tard, devoil mourir. » (BranL Cap. Estr. t.I, p. 269.) — [« Et venez cy exemple prendre; Le plus finn* « ganl deviendra cendre. > (Rec. de Farces, p. 452.)] ■ Pour mieulx la ftHngande parfaire. [CoqxdlL p. il 4.) Fringantis. Blême sens que fringant : Vous semble-il? que pour mignotis, Aubades, virades, et tours, Entre nous mignons ftinyantis, Plaisans, gorgias. et lainctirz Puissions jouyr de noz amours ? {Coquillart^ p. 138.) Fringe. [Frange : • Uns noirs enfezons lo • traioil fors par la fringe de son vestiment. » (Dialoge, Grégoire lo Pape, p. 65.)] FringeurSy s. m. p. D'tfuUrc part frimjeurs à huitaines Ont chaînes a*ung marc, d*une livre, Pour faire valoir leurs fredaines, De beau laiton, ou de cuyvre. [Coquillart, p. i73,) Fringoter. Pousser le petit cri du pinson, fringilla, en latin frigutire, fringulire. La pinçon fringoite^hxx lever du matin. (Bell. iS2 K) Fringotcries, s. f. p. (Cotgrave.) Fringue» s. f. Saut, danse \ Mauvais tour*. * Faisant saolte, et fringue» extreanes. Sur leôr ctevaubc. (Vig. de Charlee Vil^ p. iS94 Adieu galans qui souliei (kire/ringtMff Parmy les mes. [Vig, ée Charlee FU, p. 30. J * « [^ roy de Caslille a cscrit unes lettres au doc de Gueldres de Castille en hors, luy faisant men- tion comme il avoit esté adverty comme, depuis qu1l estoit party de Flandres, luy avoit fait plusieurs frinorties de par de Ift, dont il se repen- ti roi t. » (Lettres de L.ouis XII, t. I, p. 61.) -* Le • Pape a escript ung brief ausdits suyees, les admonestant... aappoincter, et faire paix aux François,... et est à doubter, attendu les grandes Srolongalions de leur conclusioD, qu'il n'y ait e la fringhe. » (Ibid. i. II, p. S47.) 1. Fringner, v. Sauter, danser\ Coqueter^ Tromper, jouer des tours ^. Sautiller, ea parlant d'un cheval ^. ^ Voyez le Dict. d*Oudin. « Fringuer sur les lau* c riers. » (Brantôme, p. 195.) Fringuer, pomper, chanter, sanlttr. {CoquilL p. iSi.J " Titaerane, mesureurs de pUstcB Fritiguent^ et font les capitaines. (CoquilL p. ilS.J Si je vois quelque sot fringuer De chose qu'à sa femme je donne. Se je la pourroye vendlquer ? (CoquilL p. 58.) ^ Tant que serez loyalle, et bonne A moy, et bien vous m'aymeres, Et que point ne me frinaueret ; A vous seul tout je me donne. (Chasse d'amours, 168.) ° Après le conte do Oermont, Per de France, et duc de Bourbon, Qievauchoit, et gent de grant mont Qui bniyoit, et fringoit à bon. (Vig. de Ch. VII^ p. 73.) 2. Fringuer. Nettoyer. [« I^it Toussaint < Palris avoit une chambrière qui ne servoit que « d*aller quérir du vin, fringuei* les verres, et ver — « ser à boire. > (Escraignes dijonnaises, 1, 19.)] Buvons tous à la ronde A ce vieux Sibilot ; Friiigue la tasse, fringue, (Pomone paslor. R. d'Opéras.^ FringuereaUy $. m. Diminutir de fringant. Venons au poinct, ung mot vault mieulx que mille : Ne faictes plus accourir à la Aie Oqb fringuereaulx, pour leur vendre à l'enchère Ce dont avez faict largesse en derrière ; Car la façon n'est belle, ne gentille, C'est trop fringue. (J. Marot, p. S38.) Fringuerie. Galanterie, coquetterie. On verra bien par frinouerie. Porter maiatz habits chicquetez. (CoquilL p. 16.) Aux fringans mille fringueries. (Jd. p. 133.) Frinson, 8. m. Nnson ou verdier. (Cotgrave.) Frioler. [Frire : « Prenez voslre cresson et une « poignée de bettes et les friolez en huile. » (Ménagier, II, 5.)] Frion, s. m. Oiseaux de la grosseur d*une alouette. Froissart fait dire à un lion enchaîné : Or n'est aloe, ne f rions Qui n'ait otant De force, en ses petits pignons, Que moi qui ne sui pas pigons ; Mes grans, et fors, et drois et Ions. (Po3s.ms». p. f04 K} X FRI — 39d — FRI « lou poisson et un oisel torner. » (Aleschans, V. 3577.)] Expressions : 1« .... Je suis perdu, ou je suis frit, [Coquill. p, i45,) 2' « Si n'a que frirCj » il n'a rien. (Hist. du Th. fr. t. II, p. 146.) C'est en ce même sens qu'on a dit « ne trouver que frire^ • pour ne rien trouver. {Coquil. 57; Rab. IV, p. 75; Apol. pour Hérod.461.) S" « Je n'en ay n'a frire^ n'a cuire, » je n'ai point d'argent. (Hisl. du Th. fr. t. II, p. 148.) 4* « Ce n'est pas pour vous que l'on frist ces « oeufs. » (Dial. de Tahur. p. 25 »».) Conjugaison :  l'indicatif présent, d'après Robert Estienne (Gramm. p. 73) : Je fri, tu fris, il frit, nous frions, vous friez, ils frient. — Frioient (Hist. de la Tois. d'or, II, f. 139). — Frist (us. 7989% 45«). Fris, part. Frotté, brisé. On lit de la préparation du lin ou du chanvre: Et puis est entre les mains fris Et en desjoint on les estoupes. (Desch. 545 ^,) Frise, S. f. Nom d'une province de Flandre \ Nom d'une étoffe aux poils frisés". ^ C'est de là que tirent leur nom les « chevaux < de frise » ; machine de guerre imaginée par les Hollandois dans le pays de Frise, à Groningue. (Du Gange, sous equi frisii,) * « Tous vendans draps, soit en gros, ou en détail, les aulneront par le fest, sur peine d'amende arbitraire, fors les rolleaux, frises^ et carizez d'Angleterre ; et ne seront vendus, ou exposez en vente à l'aulne, en la dite seigneurie, les dits draps de laine, sinon qu'ils soient mouillez, re- traits, et prestes d'eauê ; fors et exceptez les frises^ et doubleures non excédans douze sols six deniers tournois l'aulne. » (Coût, du païs de Lodunois, Goût. Gén. t. II, p. 545.) Ils y vendent drap, ou la frise, (Coquil, p,4ij < DefTences aux juges royaux en 1550, d'entrer « au tribunal, en robbe courte de fri%e; deffence à « un enquesteur de s'y présenter d'avantage en « robbe de frize, le colet renversé. » (Le Bœuf, Hist. civ. d'Auxerre, 381.) — « Bureau de frise, » étoffe grossière. (Tri. des IX Preux, p. 545».) Frisé, part. On nel'emploieroit plus pour raflé. « La conqueste de la duché de Luxembourg, qui < fut rafflée et frisée en un rien. » (Brant. Cap. fr. 1. 1, p. 40 i.) Voyez Friser. Frisement, s, m. Action de toucher légère- ment : « Le /risemen^ d'un trait. » (Cotgrave.) Friser, v. Enlever, conquérir. On lit du conné- table de Montmorency : « Il n'y a personne qui ne « sçache que , sans sa belle conduite au camp « d'Avignon , l'empereur frisoit la Provence. » (Brant. Cap. fr. II, 122.) — • Frizer les carreaux. » (Colgrave.) I Frlsoler. Fredonner. • Les cornemuseurs, par « le moyen de la bouteille, redoublent le vent, et « avec la langue fresche font plus dru frisoler le « flageolet. » (Merlin Cocaie, 1. 1, p. 175.) Frison, s. m. Jupe de frisette. « Frison d'AHe- « magne.... • (Bouchet, Serées, p. 427.) Frisoter. Fréquentatif de firiser. Tantost il veut ses cheveux frlsoter^ Se parfumer, se tiffer, mignoter. (Tahur, p, i95,) Frisottare, s. f. Diminutif de frisure. (Sully, L VIll, p. 431.) Frlsquaire. « De trois choses Dieu nous ^aarde, « d'etcœtera de nottaires, de qui-pro-quo d*apothic« « quaires, et de bouquon de Lombards frisquaires. 9 (Apol. d'Hérod. p. 45.) Frlsqne, adj. Frais ^. Beau Joli, galant*. [Voir Frice.] * Je vous souhaite, entre vous gens de mer. Qui avez chaut dedenz vostre galée, De ce bon vin frinque, friant et cler. Dont à la cour est ma gueule arrousée. (Desch. f, i9 *,J " On lit du roi d'Angleterre et de la comtesse de Salisbury : « Amour l'admonestoit nuict et jour, et tellement lui representoit la beauté, et le frisque arroy d'elle, qu'il ne s^en savoit conseiller, et n'y faîsoit que penser tousjours. » (Prois. I, p. 107.) En celuy temps, trépassa de ce siècle.... le gentil et joly duc Wincelins de Boesme , qui en son temps noble, frisque, amoureux, et armeret avoit esté. » (Froiss. liv. II, p. 260.) Tel est bien paré, frisque^ et gent Qui ne sçait ne croix, ne pille. (Coquil. p. f 74./ Frlsquement, adv. Joliment, galamment, gaie- ment. Froissart, parlant de gens d'armes envoyés pour engager, par la richesse de leurs habits, une compagnie de pillards à tomber dans une embuscade, dit : « qu'ils estoient moult frisquement armés de < toutes pièces, afln qu'ils fussent plus convoités.» (Froiss. liv. IV, p. 72.) — [« Dne jeune fllle de .iv. « ù .XVI. ans ou environ, laquelle estoii bien ^r- « giase et habillée fort jfrisquement, et eh manière « meretricale. • (JJ. 195, p. 906, an. 1473.)] Frisson. [« Bolant la voit si fut en grant frison, » (Roncisv. p. 88.)] Le mot était féminin. Ariodant, à ce propos, se plante Tout éperdu : une frisson tremblante Court par ses os, et s'il eust creu cela. De desplaisir, alloit trespasser là. (Baif, p. i45,) Frissonner. [« Toute frissonnante et d*une « main mal assurée, elle appuya la pointe sur sa « blanche poitrine. » (Yver, p. 542.) — • En mon • pays suis en terre lointaine ; Lez un brasier « friçonne tout ardent. • (Ch. d'Orl. 107* Ballade.)] Frit, s. m. « Penchement de muraille en dedans. • (Borel.) Ce mot est encore usité en maçonnerie. On dit plus communément fruit : « donnisr du frit à « une muraille, » ne pas l'élever d*aplomb. Fritaige, s. m. Collectif de fruits. « Gattans les « blez, les granges, et les fritaiges. « (Journ. de Paris, sous Ch. VI et VII, p. 180.) [Voir FRrrAGE.] Friteau, s. m. Manièi^e de frire un mets en l'entourant de pâte. On a dit de Téquipage de char» nage : FRO - 328 - FRO Elle me fait les bras entendre : Et je qui tout dis yoell entendre A faire ce qu'elle requiert, Par ses parolies me conquiert : J'estenc les bras, je fac la roë, Je passe si roit que tout froe. [Fvoiss. Poë$. p. 355 •./ Fpogler, Frouchler. [Profiter, dans G. Guiart, V. 6670. Dérivé de fructus.] Froideillous. [Frileux : « Hom lenz et pesanz, < et froideillous et dormillous. > (Bruneito Lalini, Trésor, i07.)] Froidelet, adj. Diminuiirde froid. O le mignard ventelet, Doucettement froidelet, [Jacq. Tahur, p. S79,) Froidelettoinent, adv. Diminutif de froide- ment. (Cotgrave.) Froidille, s. f. < Asfodelle, ou aphrodille. > (Oudin.) Froidir, v. Causer du froid : Amors li a ffité un dart ;... Froidir lui fait, et eschaufTer, Sovent li fait color muer. (FabL de S. G. f, OS «.; Froidor, Froldoup. [!• Froid : • El décline « H tens vers la froidor, tout aulressi comme en « mars vers lacbalor. » (Brunetto Lalini, p. 1S4.) — « Sains Phanuiaus se jut un jour Enmi la salle à « la froidour Sous une kiolle de cendal. > (Vie ms. de J. G. dans D. C. 111, 413 <".) *> Fraîcheur : • Adonc me prisl une froidoi\ « Dont je dessous chaut peliçonOi puissentu mainte « friçon. » (La Rose, v. 1701.)] Froidure. 1* Froid. [« Il deust faire outre me- • sure En yver estrange froidure. » (Rose, v. 17870.)] 2* Fraîcheur : Aucuns, pour leur soif oublier, Qui grant estoit à des mesures, Et pour querre un poi de froidure. Le fer à leur denz engouloient. [G. Guiarl^ f. Soi *,J De là « assaillir à froidure, • attaquer au frais. Froissarl dit d'une guerre entre les Ecossois et les Ânglois en 1388 : « Les Escoçois soupoient ; d'au- « cuns estoient couchés, et reposoient ; car ils... se %vouloient lever au matin, pour assaillira froi- « dure. > (Froiss. liv. III, p. 333.) Froidureux. Qui amène la froidure : L*an vingt et sept, février le froidureux Eut la saison plus claire, et disposée, Sue mars n'apvril ; brief il fu si heureux u'il priva niay de sa dame rosée. (C. Marot, p. 323.J Frôle. [Frai des poissons : « Les pescheurs • détruisent toute la froie, » (Ord. Vil, 779.)] Frôler, v. Frotter, broyer^. Moissonner ■. [Voir Fraier.1 ^ [« L'en ooit ses os entrehurter ensemble et • freindre et froier Tun à Tau Ire. » (Miracles de S. Louis, p. 397.)] Tel cuide on qu'au lange se froie, Qu'autre chose a sous la corroie, Si com je cuit ; N'est pas tout or quanqu'U reluit. (MS, ISiS, f, Si4 «.; [« Au froier cognoisteras Dou cerf quand tu le « trouveras. • (ms. 7615, II, f. 168.)] " Jusqu'à Taoust fu pris respis, ' Qu'on peust fi'oUer les espis. (Mùuékm^ p. 909.) Froigner, v. Froncer^. Frémir". ^ Nous disons encore « se renfron$rner. » • Quan- « ques puet du nez froingne. > (ms. 7218, fol. Wi *.] Voyez Frongne. " « Quant le cheval vit la rivière, il refuaoit de « passer oullre, et commença & fmgner. • (Percef. vol. I, f. 28 «.) — « Lors commencèrent leurs che- « vaulx à frongner^ et à dresser sur leurs pieds de « derrière. » (Ibid. 1, f. 41 *».) — « Ronfloit, et fron- < gnoit comme un cheval. » (Ibid. III, fol. 45 *.) ~ [« Le cheval de messires Jacques de Lendest^ se < commença à hennir et à frongnier et à frapper « du piet en terre. » (Froiss. XIII, 249.)] Frolon. [Coup : « L'asne out doné tant de « froions. » (Renart, IV, v. 344.)] Frols. Substàtitif verbal de froisser ; par suite mêlée. On lit de la bataille de Poitiers : Li rois est moult bons cheyaUers, Avant se met moult volanUers : Partenopex est de lui près, Et Gaudms qui n*est pas mauves : Ensmnble viennent à un frois^ Grant noise font, et grant effrois. (Parton. f, Î59 K) Froissable, adj. Frêle, fragile. « La femme est « de froissable nature, et de foible condicioD. > (Ane. Coût, de Brct. f. 171 »».) Froissé, adj. Terme de blason. • I^ chevalier... « s'armoit d*argenl, froissé d*azur, à une molette « d'argent ou chef. • (Froiss. IV, p. 47, 48.) Frolsseis, s. m. Action de froisser *• Choc, mêlée '. ^ « Hz oyrent les fueilles trembler, ou les arbres • bruire,... si arresterent souvent, en escootan « s*ilz orroient quelque froisseiz, ou se l'un « quatre qui aloit devant retourneroit. • (Le Jouv. fol. 20 ^.} — « Passant un buissonage enli*^ouyren « le frotssis d'un hallier, comme aune beste qu « brossoit les hayes. ■ (D. Flor. de Grèce, f. 119 ^.3 ' r« La eut grant frotsseis et bouteis. • (Froiss.^ liv. V, p. 442.)] — De là, dans Cotgrave, le fH^issi des causes. Froissement. 1** Action de froisser. (Oudin.) 2* Peine, fatigue : « Qu'en armes chevalier d^ tourment, AincoisquH puist à grant fais adrecier, Clers de labour, ouvrier de froissement,... Leur grant travail en la fln po leur vaut. > (E. Desch. folio 42 \) Frolsseiir, s. m. Qui brise : « Injurieux très- passeurs, violeurs, froisseurs de nostre présente sauvegarde. » (Ord. des R. de Fr. t. III, p. 631.) Frolssler. [1* Briser, démolir : « Od vos caables avez fruisset ses murs. » (Roland, str. XVL) — • Là veissiés fier ester et pesant ; Tant escu fendre, tant lance froissante Et desrompu tant hauberc jazerant. » (Raoul de Cambrai, 158.) — « Ces jeuiauls furent mis en paniers et en bonne ordonnance pour le plus aise porter sans frois- sir. • (Froiss. Il, 95.) FRO — 829 - FRO 2* Meurtrir : « Li canonnes rechut tamaint < horion dont il Tut durement /roissie^ et blechiés. > ] Expressions : 1* « Froid sang, » sang-froid : « Fut ordonné par « le grand seneschal,.:. que nul si hardy, à peine « de mort, ne touscbast aux biens des esglises, et « que l'honneur des femmes fut gardé, et que l'on « ne boutast feu, ne ne fut aucun tué de froit • Mng, » (Monslrelet, 111, p. 70 ^,) 2* « Avoir froid aux pieds, > être jaloux. (Contes de Des Pcrriers, 1. 1, p. 119.) 3* « Dieu me donne le froid selon la robe ou selon « le drap, • c'est-à-dire le travail selon mes forces. (Oudin.) 40 « Froides nouveles, > mauvaises nouvelles. Le meschief, les froides nouveles^ Estendent sus Flamens leurs eles : Qui faire s'en puet, U eschape. (ùuxart, f. S44 K) 5* « La foire froide de Trezet de Troies » est au nombre des foires de Champagne. (Ord. t. II, p. 74, et Du Cange, IV, 659»».) 6** • Froide passion. • On disoit avec imprécation : • Froide passion le Acre. » (Poël av. 1300, t. IV, page 1468.) ?• « Faire froit, ne chaull, » c'est-à-dire rien. .... Qui tient règle en prison, Fortune jà en sursault Ne luy fera froit, ne chault, (Desch. f. 96 •.; 8*» « Mourir froit, » mourir tout à fait. (Lanc. du Lac, L II, fol. 52'.) 9* • N'estre pas froid de venir, » venir avec em- pressement. (Froiss. liv. I, p. 237.) 10* « Frot^vaulx. • Par allusion à Tabbaye de Froidmont : Ce n'est que rent D^ gens qui n*ont hostel et femme, Puisqu'il y a seigneur sans dame, VI. L'en treuve hostel de froit vaulx Ce n'est c'une estable à cneravOx Ou il a foing, et pou litière : Varlet n'y a, ne chamberiere. (Desch. f, 554 :) 11* « Icy vient à point le proverbe que Ton dit, « pour bien fait, court froit; ainsy en prent il à ce « chevalier, car en retournant pour le chiennet, il < vous cuidoit aucunement à gré servir ; mais il en « est maintenant mocqué, et gabé. » (Percef. rv, fol. ifl3*.) C'est-à-dire le bienfait est payé par une cour froide, par des remerciments peu chaleureux. 12* [• Et sachiez, froit a à la fié. Qui plus estent • son pié que son mantel. • (BibL de TEcole des Chartes, 4* série, V, 317.)] Froitérle, s. f. Action de battre, de frotter. « Se ton faucon va au change, et il prent coulon, ou corneille, ou autre oisel de change, et tu le treuves mengant, ou qu'il ait mengié, ne luy fay nulle froiterie, ne ennuy. » (Modus, fol. 120*^.) Fromage. [« Ainsi comme il entroit en la sale à Paris, il fu apareilliez qui le feri d*un formage en foissele en mi le visage. » (Mén. de Reims, S 358.) — • De fromaches vit un millier qu'en avoit fet asoleillier. » (Ren. v. 7211.) — « Li morsiax qui fu en l'enging. Pu de fromage de gaain. > (Id. 18378.)] — « Fourmages, au nombre de dix, estoient composez d'un tonneau de bouillie, et de dix pains. » (Tri. des IX Preux, p. 26»».) Expressions : 1* « Formage de gain » (voyez plus bas gaain\ c'ost-à-dire de regain, d'automne. (Chron. S' Denis, t. II, fol. 74.) 2* « Fourmage de Bans. » (Cotgrave.) 3* • Fourmage de Betune. » (Cotgr.) 4' • Fourmage de Louans. » (Cotgr.) 5" « Fourmage de Taupe, et pain d'Argus. » (Id.) 6« « Fromage de Brie. » (Poës. av. 1300, IV, 1652.) Froment. [1» La meilleure espèce de blé. Le pluriel neutre fromenta fut pris pour un féminin singulier : « Uns bons se dit à un autre qu'il est « deceus par sa tricherie an ce qu'il se fioit en lui, « d'un arpent qu'il acheta qu'il n'avoil pas veu, ^ « li fist entendant qu'il estoit de fromentes et n « estoit de roiges, dont la chose vaut moins. > (Liv. de Justice, 116.)] — • S'il trovoit mes bues, ne mes « vaces, ne mes brebis en ses prés, n'en sen « forment, qu'il fust mie si hardis pour les exacre- • ner, qu'il les en ossast cacer. » (us. 7989% f. 78»».) — 2* Vivres, comme frumentum dans les auteurs classiques. Zosiroas commenche son oîrre ; lui porta un peu de coirre. Et de lentiUe ensement ; Il n'avoit soing d'autre forment, Vkê des SS. foni*, Sorb. dii'. Ci. col. 27. • Expressions : 1** « Cueillir le froument qu'un autre a semé, » recueillir le fruit de ses peines. Je voy d'amour reguerir largement Amans, amans qui ne Vont desservi : Et à autres voy cueUUr le froument, I Qu'ils n'ont semé, labouré, ne nourri. IDesch, S77 «./ 42 FBO — 880 -^ FRO 2" • Quant amours a à mon cueur addressé bon « et bel, preux, bardy, et plain de chevalerie, leal « et certain envers moy ; nul ne m*en sçauroit faire « partir ; car fol est gui quiert meilleur pain que « du frument. » (Percef. Yl, f. 72»».) Fromentage. [Droit payé d*abord par les terres à blé, puis par toute esptee de terres, même les vignes : • Jean du Baillai! lige de certains fromen- « tages, que il tient de la baronie de Mayenne. » (Registre des biens de Louis, duc d*Anjou, fol. 112.) — « Item un clous de vignes appelle le fromentage « ou domaine du seigneur. • (id. f. 51.) — « Tant c en rentes que deniers, fromentages, avenages, « gelinages. » (Registre de Louis le Hutin, JJ. 80, année 1316.)] Fromentée. [1* Bouillie de farine de froment : « Farracum, fromentée ou viande crasse. • (Gloss. du fonds S. Germ. dans D. G.) — • Or sont-ils morts, « Dieu ait leurs âmes; Quant est des corps, ils sont « {pourris Ayant esté seigneurs ou dames, souef et « tendrement nourris De cresme, fromentée ou • riz. » (Villon, Grand Testament.) — ^ Bière. (Rabelais, IV, 255.)] Fromenteux. [ « Voy ces rochers au front « audacieux; C*estoient jadis des plaines fromen- « teuses. • (Rons. p. 903.)] Fromeatin, adj. Qui est de froment. (Cotgr.) Froml. [Fourmi : « Dist la fromiz : or chante à c mei. » nt de la mer Se frizer doucement, en petites fronceures. Sous les tiedes soupirs, et les molles enQeures Des zephirs tremblottans. (R. Bell, I, p. iil,) " Froncher, v. [!• Respirer avec bruit, s'ébrouer comme froigner: « En un estable ont mené la • destrier ; Fronche et henist et regibe des piez. -a (Garin, dans D. C. t. III, fol. 518 ^) On lit aussi daiL: Fierabras, 126 : • Li destriés fronke du nés. »] Comme un tison tout ainsi fume, Et comme un porc ainsi escume : Du nez fronchtst, des yex roaille, Et ainsi brait com une aumaille. (III Maries, 938.) ^ Ronfler en dormant. Celle le laissa reposer. Et cil commença à froncher. (Fabl, de S. G. f. H*.) Fronclaulx, s. m. p. Oiseaux^. Bandeau de front, ferronnière ■. (Voir Fronteau.) * La chantoient tarins, et fronciaulx, AUouettes, pinçons, chardonnereaulx. (Desch, f, 75 K) * Les muremilles flairables Qu*eUes portent eu leurs narines, Les pierres pendantes aux poitrines. Et les fronctaulx sur leurs sourcis. (Desch. f. 539 *.) Fronciez. 1* Ridé : Fronciez est comme singesse. (Desch, f. 86 ^.J [« Il avoit le visage froncé comme un pardie- « min. • (Desp. 85« Conte.)] 2* Renfrogné : Ele avoit une fiUe mal ensaîgoièe. Oui avoit non Bougise : si ert fronclêe^ Moult ert laide. (Rofi^. d'Andigé. f, 67 *.) FRO -3 Fronclne.'Lepoëte, dans les vers suivans, dit oue < l'avoir, • c'est-à-dire l'argeDl, fait tout dans 1 église : kvoit fait Uen m petit psge D'une fronHne, d'un rafiot, Qui n'«st pu gnùodres d'un cabot, Un gnut MiDiior, un gnnt doian. Hbl. i* S- UeeA. US. im 8. G. M. «, V oL S. PrODCls, 8. m. Plis. (Ondia et Cotgrave.) Froncy, part. Ridé *. Plissé '. * Ce mot signifloil ■ ridé, > en parlant du visage. ■ Le chef chanu, le viz pasie, et froncy. > (LaneeTot dDl.ac, 1. 1, f. il7. ycol. 2.) " Houskes dit d'une victoire remportée sur les Sarrazins par Cbarlemagne : Cel jor orsDt maie vesitle, & HormTe, Turc el paten; Honlt i gaansnent creatiien. Ceraos, palelroia, et roncis, Tentes, et pavellons frmeis. D'or, et de scie de ccniionrs. (Moutktt, p. tiS.j Frondail. Fronde : > David print l'habit auquel ■ il esloit acoustumé à garder les brebis, et son • baslon qu'il porloit,... et met cinq pieres en sa ■ pannetiere, et un /Vofu/niMe cordes en sa main. > (Hist. de la Toison d'Or. I, f. 36 ".) i. Fronde, ». f. Action de fronder, de criti- quer : . Bachaomont s'avisa de dire un jour que le « Parlement faisoit comme les écoliers qui frondent « dans les fossés de Paris, qui se séparent dès • qu'ils voient le lieutenant civil, et qui se rassem- ■ nient dès qu'il ne paraît plus. • (Retz, II, 385.) De là {ronde et mode sont opposés dans les vers sui- vans oit un valet dit des diables : Il en eat de lourdauta, de hargneux et de momei ; Il en est d'eojouei, il en est de grondants ; De danseurs sur la corde, et d'an-aclieur* de dents ; Il en est de rUIage, il en est de grand monde, U en est à la mods, il en est & la /ronde : Enfin que te diray-je? il en est de galands, De brefeura, de flioux, et de passe volens. Tkoo. Con. FUm Mlrsio);. *cl* V. k. (t, p. TV. 2. Fronde. Voir Fonde. > Les autres appres- ■ toient ztCA, frondes, arbalesles. • (Rabelais, [II, p. 7, prologue.) Expressions : 1* • Issir • ou • sortir de la fondede quelqu'un, • se débarrasser de quelqu'un : Hais femme pmadre eslraint si roit Que nulz home prins n'isl de la fonde : Femme est plus fort lien qui soit. (Deseh. f. 45S '.} S* • Mettre quelqu'un en sa fonde, • se rendre maître de quelqu'un : A.U mieulx venir, nostre vie mondaine A -Lx. ans pou puet oultre passer : Dont .XX. ans sont en jeanesce soudaine. Vint avons pour avoir omasser ; Dix ans régnons entarin : Autres .X. ans languereux, orphenin Vleulx, décrépis : mort nous met en ta fonde. Sut. Dodi. PoH. MSB. bl. 405, ul. I. 3" On donnoit t la mort une fronde, comme on lai donne plus communément une faux : Cis rois que mort ooolrepaaaa, Quant de eest siècle trespassa Par M aocamant de sa fonda. (Guian, f. »t5 *.) i- FRO Frondclet, z. m. ■ Un flan de laict, une • dariolle. > (Oudin.) Fronder. (Voir Fronde, 1.) Fronderles, s. f. Discours contre le gouverne- ment : • Il y a ici de grandes fronàeries, mais cela • s'apaise en vingt quatre heures. > (Lettres de madame de Sévigné, 1. 1, p. 347.) Allusion au parti qu'on nommoit ■ la Fronde • et qui s'éleva contre Hazsrin en 1648. Frondeurs, s. m. p. Nom donné en 1648 aux ennemis du cardinal Hazarin. Ou appeloit ses par- tisans ■ Hazarins; • les > gens sages et impartiaux* étoient désignés sous le titre de < modérez ; • sous celui de ■ pères > on désignoil les • magistrats ■ chefs de la Fronde. • (Vie de Faberl, par le P. Barre, II, p. 3.) Voyez l'origine de ce nom, dans le Siècle de Louis XIV, par Voltaire, page 72. — [t M"' de Montpensier affecta de faire ta frondeuse - avec emportement. • (Retz.)] Frondille, s. /. Diminutifde fronde : • N'avoieat • escus, ne targes, ne espées, fors seulement fron- • des, et frondilles à jetlêr pierres, et basions tels • que le peuple est acoustumé porter. ■ (Hist. de la Toison d'Or, I, f. 52.) Frondillon, s. m. Le frère Jean dit il Panurge : ■ Voudrois-lu faire rétrograder les planeltes, de- ■ mancher toutes les sphères célestes, proposer • erreur aux intelligences motrices, espoincter les ■ faseaulx, articuler les vertoils, calomnier les ■ bobines, reprocher les detrigoûeres. condemner <■ les /V0Rdi/ton>, défiler les pelotons des Parcques. • (Rab. III, p.155.) Frondoyant , part. Couvert de feuilles : • Arbres... frondoyans, et feuillez. • (L'Am. ressusc. page 323.) Frondoyer, v. Se couvrir de feuilles. (Jotgr.) ' Frongne, $. f. Air refrogné : Ainçois me rel>oute arrier. Et fait U fnmgne. (FroUf. Poèa. p. S67 K) Frons, 5. p. • Au hurter ne pourroient nuyre ■ les nefz ennemies, car la baulleurdes pouppes, ■ front, hunes, et tours barbarines surmontoient • de trop leurs vaisseaulx. > (Tri. des IX Preux, page 323 ■•) Front, s. m. Front, devant de la têle*. Partie antérieure d'une chose". * [« Entre les ieuz mult ot large le front. • (Roland, strophe 92.) — < Et vos doiiz front qui est ( plus clair que glace. • (Gouci, Xi.]] Pour ce ne doit nuls boms amer poulain : Pourquoy 7 pour ce qu'il sa cnide, et qu'il ront, En traversant, de grant chavaulx sentiers ; Et en alant s'embruncbe, et Uent son front. Par devant eutx, comme orgueilleux, et Hevs. bM. EhiSi. Pdf*. HSS. M. S». a>I. t . Expressions: 1* . Ffont à front, * ii l'opposile : • Toutes et ■ quantes fois que gens à pié marchent contre ■ leurs ennemis, front à front, ceulx qui marche- • roni, perderont, et ceulx qui demeureront pié FRO -3 ■ quoy, et tiendront ferme, gaigneronl. > (Le Jou- vence!, f. 43 *•.) 2* « Au premier front, de premier frcnt, » au premier chef. (Chroa. S. Denis, II, f. il] — On lit • de premier front, • pour • d'abord, > dans Des Accords [Bigarr. p. 5O0 3» . De front, • à côlé l'un de l'autre. (Oudin.) 4* « Faire front, - s'opposer, résister. (Oudin.) — [■ Le suppliant prist icelluî sous sei^nt par le nez • entre les deux doiz prochains du poussier de sa ■ main désire, en lui disant : ■ Je te fays front. > (JJ. 138, p. 80, an. 1389.)} 5* « Par la foi que doi seint Front, • jurement. (Hiât. de S" Léoc. ms. de S. G. fol. 31 s] [11 s'agit ici de Saint Front de Périgueux.j 6* * Au front l'abbé. > Cette expression est en note dans Palhelin, Farce, p. 68, pour servir d'in- terprélation au vers suivant : 11 en Tiendra au pied lei-i. ' ■ S'il y avoit jardin derrière le manoir, et terre ■ qui n'eust point front avec les dits survivans, ■ leur est tenu bailler quatre pieds de voyes, pour ■ eschange d'autre héritage. * (Coût, de Iticneb. N. C. G. 1, p. 394 •.) Expressions : 1° • Front de chemin. * Par la coutume de la salle et baillage de l'Isle. < quand père, ou mère ■ termine vie... les fils maisné... peut prendre jus- ■ qu'à un quartier d'héritage seulement, ou moins, ■ se tant ne contieni ledit lieu, avec la mailresse ■ chambre, deux couples en la maison, la porte sur ■ quatre esleux, les porchil, carins, fournil, et « colombier, s'ils sont séparez, le burg du puich, et ■ tous autres arbres portans fruicts, et renfoncez ■ autres choses reputez pour héritages, aveclesur- ■ plus des édifices, et bois eslans sur le dit qiiar- ■ < lier de terre, reputez pour meubles, si bon luy • semble, pour lel prix qu'ilz seront prisés â porter ■ en voyei meclanten mont commun, pourrecom- ■ pense, un autre quartier de terre, ou autantqu'il ■ en averoil prins, et eu à front de chemin, de ■ pareille tenue. • (Coût, Gën. 1. 1, p. 908.) 2* . Front de rue. > — ■ Nul ne peut faire bastir, ■ et édifier maison, ou autre édifice, sur front de ■ rue, sans prendre alignement de la justice. > (Coût. Gén. t. n, p. 1028.) .., 8* • Avoir front aux rues, » être logé sur la rue, sur le devant de la maison : • Quand aucuns par* t chonniers viennent ii faire partaige d'aucuns ■ manoirs, celuy, ou ceux ayant part sur le derrière, « et non front aux rues, peuvent avoir voye, et < passage sur le manoir, etheritaigedeceluyaj/ant ■ front aux rites, tels que de quatorze pieds de ■ large par eschange d'heritaige. > (C. de Bicheb. S. Vaast, N. C. G. I, p. 452 '.) 4° * A front de taille. • terme des eaux et forêts. On lit de ceux qui ontdroit d'usage: • Ils prendront ■ bois mort, ou mort bois, non à leur cboix indiffé- • remment cà et là ; mais par beziersqui se marque- ■ ront par pelées, trancnées, et portions, à front ■ détaille. • (CouLdeGorze, N.C.G. t. Il, p. 109C.) S- FRO Frontant, part. Marchant en face. • Le comte ■ de Navarre s'en vint /ron/ani devant la barrière ■ de la ville de Val-Veyde, et taisant sa monstre ; et ■ monstroil bien qu'il demandoil la bataille à ceux ■ de dedans. > (Proiss. liv. lil, p. 106.) Fi-onteau. 1* Diadème de perles, cercle d'orfè- vrerie. [• Vn fronteau d'or à blanches violettes, ou ■ il y adeux balaiz. • (Preuves de l'Hist. de Bourg. III, 170, an. 1393.) — ■ Item doit ledit Regnaolt • livrer à la dite Marguerite pour ledit mariage une > bonne robe longued'escallate bien fourée, un bon < chaperon selon la robe, une pelisse de gris en- « suiaut, une bonne sainture, un couslel, un eutio- • glier, un cbappel, un orfroy, un frontel. ■ (JJ. 138, p. 109, an. 1383.)] — De là, au Bguré, l'on a dit des payens, qu'ils étoient • voilez, et bandez d'un ■ frontal d'ignorance. ■ (Contes d'Eutrap. 398.) Îui nUe B, n'est pas à repoB : arre lui fautt premiéraineRt, A tousjouTS, non pas à sa vie ; Robes, jovaulx, or, M i^ent. Pannes, cfrap d'or, st pierrërls, Ifaateaulx, anneaux, peleterie, Menu ver, gris, oh«pel d'or ht. Fronleaulx, couronne : hé Disu I qud glay ? VsiaseLte, ptas, escuelles, pos ; Jamais Hlle ne mariray. (Deich. f. 305 :} Frontiaax, et coefes t^n outtAs. (Id. f, SSi *.) 3° Bandeau de front, en étoffe. [• Douzaine de 9 ■ fronteaux. • (Nouv. Compte de rAncent. 213.)] ^ Marot dit de Calisto, dont Jupiter étoit amoureux : .... Cesle pucella sacrA Paa ne Taisoit ouTraffes delioata ', Parer son chef aussi n'estait son cas, Ains le tenoit d'un blan fnmUau serra. (Uarot, 566.J Expressions : 1* « Fronteau de vigne. > Couronne de vigne que^ portoient les bacchantes : ■ Les cheveux voletan^H • en l'aer, avec fronleaulx de vigne. >. (Rabelais-^ t. V, p. 186.) 2* • Frontel de heaume. ■ partie du casque qui^ couvre le front. (Percet. I, f. 85 ^) 3' • Fronteau de mire. ' Collier de bois plac^ autour du collet d'une grosse arbalète pour pointée juste. (Mil. Pr, du P. Daniel, 1. 1, p. 422.) Frontelet. [Bandeau de front pour religieuse. On lit aux Statuts mss. des Bénédictines, cités par D. C. III, 422: < Par dessus leurs couvrechefs ud • voille noir avec frontelet el barbettes. »] 1. Frontler. [^Devant d'autfil : ■ Un colhidtao • de chapelle garni de chazuble à un orfroi de bro- • deure à aposires, de frontier, doussier. ■ (Preuv. de l'Hisl. de Bourg. III, 217 ^ an. 1403.)] 2. Frontler, w. Conflner'.CÔtoyer'.Fairetéte'^. * On lit de S' Louis, qu'il ■ luy esloil expédient, • avant toutes choses, subjuguer le royaume de • Thunes qui est le pays ou fut Carlaige, car > d'icelluy coslé qui fronlie sur la mer, venoient • moult de nuyssances, et empeschemens aux cres- • tiens qui passoient par mer en la terre saiocle. • (Hist. de la Tois. d'or, I, fol. 89.) " Les Anglois > demeurèrent en leurs vaisseaux, FRO -a ■ et toarnerant vers Normandie, el ne tiroyent à ■ preudra terre nulle part, fors à frontoyer les • terres de Normandie, et de Bretaigtie. > (Froiss. liv. m, p. 297.) — [■ Il frontoioit à quarante lances • les frontières de Lymosin , d'Auvergne et de • Bourbonnois. • (Ed. Kervyn, XllI, 53.)] ° Voir Oudin, au mot Pho-ntoyer. Frontière, 8. /. Frontispice, devantd'un objet*. Garnisons de frontière *. Front de bataille^. Pays ". Bandeau de front *. * • Fronlispicium, frontière, la partie devant de ■ l'église. • (Gloss. du fonds S. G.) — [• Pour avoir • couvert d'ays la frontière de la cheminée. ■ [1469. Hôtel de la Prévdlé, dans le Clerc de Douv.)] * • Le roy laissa les frontières contre Niort, la où < esloit Jean de la Roche qui avoit avec lui des ■ Anglois. - (Hist. d'Arlus III, p. 776.) ^ ■ Or vint le dit Tliallet)ot, et sa compaignie, et ■ arrivèrent droit à la barrière, cuidans entrer ou ■ champ; mais ils trouvèrent /ronfterâ de vaillans > gens, bien expers au fait de guerre, qui leur « feirent bon visaige, et hardy, dont les dits Anglois ■ furent moult esnabis. ■ (Monstr. III, p. 57*.) — {^* Lors ordonna il tous ses vaissiaux et mist les - plus fors devant et flst frontières à tous costés de - ses archiers. » (Froiss. lU, 94.)] Destriers entre FUmens s'embatent, Desquiex l'un verse, l'autre ptesse : Au travers d'eus, rompent la presse En tel manière qu'en aUnt Va leur frontière dévalant, A pltu de .mi". banièree, lusqu'es tentes le roy premières. (Guiart, f. 360 ''.) " [' Li roys Carie avoit grandement pourveu ces € frontières de bonnes gens d'armes. ■ (Froissart, VIÏ, 412.)] ■ [. Une frontière à esnotisée garnie de perles. • (JJ. 190, p. 86, an. 1160.)] Expressions : l' [Avoir frontière, avoir missioo de défendre: ■ Il est en lu merce d'Escoce ou il a la journée et ■ la frontière de parlement pour nous contre les . Escos. • (Froiss. X, 209 1] 1* bis. « Frontie>-e de bride. ■ (Cotgr. et Oudin.) 2* > Asseoir les frontières, • établir les garnisons et les quarliers d'hiver, lorsque la campagne étoil finie. (Hist. de Louis III, duc de Bourbon, an 1365, page 34.) 3' « Faire frontière, • faire lête, combattre. • Le ■ duc (de Bietaigne), ei le connétable son frère ■ firent reparer ta ville de Pont-Orson, qui départ • Normandie, et Brelaigoe, à deux lieux du Mont ■ Sainct Michel, el y fut mis grosse garnison pour ■ faire frontière contre les Anglois. ■ [Monstr. II, p. 36*.) [Voir aussi Froiss. éd- Kervyn, III, 129.] . . . Eat digne d'&voir de couronne salaire ni, contre grand ponvoir, ose frontière faire : tr on voyt peu souvent, bon défendeur deraire. Uàoi. d-01. de 11 Hvcbe, li*. Il, p. M5. 4o*MetLre frontière. • mcUrodes Li'oupesen ligne pour garder un pays. « Lors, fut mise frontière à • l'encontre du Crotoy de la gent Anglaise. • (Mons- Irelet, vol. il, p. 7-; voy, Froiss. liv. I, p. 67.) Qui, ( Caro '- FRO 5° • Suivre à frontière, » côtoyer. .... Les dit! Anglaifs montèrent En bault, pour passer la rivière ; Mais les François leur empescherent. Les suivant tousjours d /Wmfiere. (Vig. de t'A. VII, 46.) 6' • Tenir frontière, • tenir tôte aux ennemis en faisant garder les frontières par des troupes. (Mons- (relet, vol. m, p. 10*; Vig. de Ch. VII, t. IL p. 54.) Celte expression est employée flgurément dans ces vers : .... Il n'est ne clers, ne lais. Marchant, ouvriar, n'ouvriere, Qui n'ait à mentir palais ; It ne règne autre bitnniere ; S'elle puet lenir frontière. Tout sera mis en tourment, Mais j'aprendraf la manière De mentir, puisqu'om me ment. (Deach. (. S3i '.} Frontlssant, partie. Qui confine. • Louis le ■ Débonnaire donna à son III* fils Charle le Chauve ■ la Gascogne, toute l'Aquitaine, el toutes les autres • terres frontissnnt aux Espagnes. > (Hist. de la Tois. d'or, vol. I, fol. Ôô''.) Frontaeasemeat. [Avec effronterie : • Moult ■ folement el moult fi-ontueusement il demanda « cette chose. ■ (Dom Bouquet, V, 244.) — . Aulre • viluiue costume avoit; car il metoit hors le croiz • de son ventre devant la gcnt frontueusement et « sanz nule vergogne. » (Id. ill, 197.)] Froqueur, Froquter, s. m. Voyer, qui a l'inspection des rues pour empêcher qu'on ne réta- blisse, sans permission, aucun édifice tombé en ruine ou qu'on ne fasse quelque nouvelle fenêtre. [Dtf Gange, sous Frocarius, et Colgr.) — [• Icelles ■ religieuses disoient que li babitans de la ville ne < poievoient édifier, faire, reraire... esdiz fros sans ■ prendre congé au froguier de la dite église. • (Reg. des Olim, an. 1315, f. 135.)] Frosser, v. Bâlir sur une terre en friche, sur un fros: • Frosser, et caver, • dans la Coul.de Hons, ch. 53, art. 5. Frossté, partie. Froissé, meurtri. (Gérard de Nevers, II* partie, p. 16.) Froter. [i° Sens actuel : < Si tost cum il s'i art • plungez Lavez et frotez et baigniez. • (Benoit. II, 1391.) — 2* Toucher, heurter: • Leur vaiasiel ■ estoient si grant que se il euissent /'ro'^ à lèrre < en telle fortune, il fuissent romput. • (Froiss. III, 141.) - ■ Car il allèrent frotter as roches d'Irlande. « (Id. 1X,214.) — 3* Becevoir une frottée: - Chier > frère, ne vous en doublez Que François nous ne - devons craindre ; S'i veoent i seront frotez. ■ (Mysl. d'Orléans, p. 607.)] F,xpressions; 1» • Se /IroferL quelqu'un, • l'atlaquer. On le dit encore populaiiVment. (Cl. Marot, p. 586, Oudin.) 2* ■ Frottersa mitaine. • Même sens. . 11 trouvera ■ d'autres gens à qui parler là bas, et faut qu'il ne . s'y frotte sa mitaine. • (Brant. Cap. fr. III, 373.) 3» • Frotter son lard. » Expression obscène. (Rab. t. H, p. 195.) FRO - 334 - FRU 4° « Frotter son museau de quelque chose, » manger. (Slrap. 1. 1, p. 94.) &» Droiz dit qu'uns medisans dira, Et à son seigneur contera, Un tel mesdit, et tel losenge, Et seur tel son mesdit merra, Que lui sires celui barra, Et le fera de lui estranse ; Or se peut il frôler au lange, Veez son afaire qui 11 change. Jamais voir ne le querra. [MS, 76i5, /, f, i09*.J Frouans. Saupicquetz frouans de gourtz acquetz, Pour deshouser beau sire Dieux, AUés aiUeurs planter voz marques : Berards vous estes roug[e8 gueux, Meoard s'en va sur les joncbeurs. (Villon^ p. i09,] Froucher, Frouger, v. Fructifier. Vairon, que ferai-je ? puisque vous mehaigniez Bien voi que motdt par tens serons descompaigniez... Sire, ne me devez mon mebaing reprocbier, 8uar onques nule beste ne poez chevauchier, ui puisse desos vous amender, ne frouchier ; C'est tout par vostre croUe, et par vostre hochier. MS.7Si8. fol. 343. Frouessep, v. Froisser, briser. « Frot/^ss^r son « serment, • manquer à son serment. (Ane. Coût. deBret. fol. 86*.) Rommain queureift à la rescousse ; Qui lance porte, tost la frousse ; Quant les lances leur sont faillies, Aux espées caplent fourbies. (Brul, fol, 9i ^.) Frouger. Ahi clers I plus ne frougeras, N*a clergic plus n^entendras ; Tu en as fait voler les coins, Quar tant te plus, et tant Famas Lecherie, quant facointas. (MS, 72i8, f, 18 «.; Froumenteit. [Vin froumenteit, vin de cens et rente. « Item chascun jour une quarte de vin, « c*est assavoir une pinte de vin froumenteit^ « et Tautre marchant. « (JJ. 64, p. 450, an. 1326.)] Froumigerie. [Espèce de bouillie. On lit au gloss. 4120, an. 1352: « Comedia, froumigerie. »] Frouste. [En friche : « Item une vigne... laquelle « est apresent frouste. » (Reg. des fiefs du comté de Poitou, f. 73 s an. 1423.)] Froustis. [Même sens : « Item tiens à mon « domaine les froustis^ qui jadis fut harbergement, « courtillages et appartenances. » (Id. f. 22 b.)] Froiix. [Troupeau : « Item se uns frotuic ou uns « pars d'oueilles trespasse per eschapee, et est pris « en autrui meffait, il sera en amende de deux « soulx. » (JfJ. 59, p. 346, an. 1304.)] Froyé, adj. Il se dit de la têle du cerf, lorsqu*il s'est frotté contre les arbres. « Si le cerf n'est froyé, « le doit le veneur laissier abayer aux chiens bien* « longuement, ....mais s'il est froyé^ et bruni, il le « doit tuer le plustost qu'il pourra,... pour doubte « qu'il ne tue les cbienz. » (Chasse de Gast. Pbéb. page 243.) Fracherie, s. f. Lieu où Ton met les fruits, à Marseille. (Du Gange, sous Frucharia.) Fractifiemenz, s. Production. Ce mot, dans S. Bem. p. 118, traduit fructi/lcaHo : « Bffraim « k'altre tant valt cum fructi/iemenz. » Fructifier, v. Porter des fruits. [« Booe ente • en bon estoc doit bien frwtiher. » (Thomas Id Martyr, 128.) — « parole brief et plaine, parole « vive et fructifian% et digne qo'ele tôt par tôt soit « receue. » ;s* Bernard, XXVII, 30.)] . Jamais grain ne fructifie^ Si premier ne se mortifte. (Ccigrave.f Fractualre, s. m. Usufruitier. On lit, au sujet des tailles d'un bois : « le fruetuaire qui auroit « vendu la taille, pour la demeure d'icelle saison c n'y auroit dommage, ne le .marchand; mais le « foncier y a interest ; car le ject, et le fons du bois « en vaudroit pis. » (Bout. Som. rur. II, p. 769.) Fructueusement, adv. Avec fruit. (Monet.) Fructueux, adj. Qui porte des fruits \ Utile, profitable *. * Le maistre ouvrier en vraye agriculture Planta jaiUs au terrestre verger. Arbres plusieurs, de fruict, et de fioriture. Belles à veoir, et doulces à manger. Dont ordonna une fructueuse ente. De ses clozier, et dioziere estre exempte Du fruict cueillir. (G. Crettn, p. iô.J " [« Et au regard des autres biens de la terre n « fut pas grant habondance de vin, mais la mer fotl « fort fructueuse, • (J. de Troyes, Cbron. 1464.)] — • Tu perstous biens /ri^j^u^ua;. » (Molinel, p. 127.7 Fructuosité, s. f. Fécondité. (Cotgr. et Oudin.' Fruem (mettre à), express. Mettre h sac Mouskes dit de l'abbaye de Jumiéges ravagée pas les Normands : I avoit moines .lu. cens ; S'orent tieres, rentes, et cens, S'enporterent lor coses toutes ; Et li paien, et leur grans routes, Arsent tôt, et misent à fruem, Et puis s'en allèrent à Ruem, Et destruisent toute Neutrie Que nous apielons Normendie. Frugal, adj. Sobre. (Oudin.) Frugalité. [• Il ne fut onques cité, en laquell « povreté et frugalité aient esté tant longuemen « honoi^ées. » (Bercheure, trad. de Tite-Live, f. 7 \ Fruiant. [On lit dans Rcnart, v. 12898 : « Pat^ « fruiant. •] Fruiche. [Friche : « Ez lieux incullivez, qui < sont eu cbaulmes, en fruiclies et brueres» et < buy^sons, n*y a, et n'y eschet point de prinse de « bestes. • (Thaumass. Coût, de Berry, p. 367.) Fruic te. Collectif de fruit. « La place.... oase c vendoit la fruicte, et les berbes. » (J. d*Auton, Ann. de Louis XII, p. 50.) Fruit, s. m. Produit^. Petits des animaux*. Service, utilité^. Durée *^. ^ Les curés « prétendent exiger dismes de bois, «foins, herbes, et toutes grosses bestes à cornes, «"nnoutons, brebis, agneaux, laines, pourceaux, (Mousk. p, 335.) FRU - 335 — FRU « veaux, oisons, et autres semblables fruicts. » N. C. G. Il, p. 194 ••) — On lit « fruits des bleds, » pour blés, dans Perard, Histoire de Bourg, p. 400, an. 1246. B « Est plus expédient venir à rencontre d'une « ourse, quant on luy a oslé ses fruits^ que a un • fol qui a luy mesme me le confie, et ne veuU • recevoir aucune correction. » (Nef des fols, f. 52*.) * On est amé tant com (bit fruit. (Desch. f. i6 *.) Quant fruit fonlt, desserte 8*en va. • (Id. f, 34i,) Quant fruit fàult, vielz homs devient chargans. Id. IbkL iol. 355, col. i. Quant fruit fàult, nnl guerdon n*a. [Id, f, 390 •.; * Puis sone son cor, et lostise ; Si asiet bien les moz de prise \ Li chien i vienent, à grant bruit, Qui du sangler vuelent le frtiit. (Parton, f. iS6 KJ Expressions: !• • Fruits blancs d'hyver. » (N. C. G. I, p. 972 •.) 2** « Le fruit et la fleur, » c'est-à-dire tout. n y a .m. fois trop de gent Qui happent le fruit et la fleur, (Desch, f. 294 «.; 3» « De belle fleur, fruit crochu, » c'est-à-dire de parents-bien faits, naissent des enfans contrefaits. m On voit souvent issir de belle fleur fimit crochu, « et affin que vous sachez pour moy, et par quelle « raison ma mère qui si très belle estoit, apporta • fruit si bossu. » (Percef. I, f. 76 •.) 4* « Le bon fruit vient de bonne ente, • d*un bon père naît un bon fils. « Comment, dist le roy, est le « père si preudhoms ; par ma foy, dist elle, c'est le « plus preudhoms du lignage Damât, c'est le iiis « de Câlinant du Clar, pour ce dist le sage : le bon « fruit vient de bonne ente, et ainsi du contraire. > (Percer I, f. 32 •.) 5" « Les deux chevaliers disoient à estre aimez, « et de tels personnes quilz ne n'ont cure ; mais on « a dit pieça, qui désire le finit, à peu d'occasion • il jette Voeil; non pourtant si n'ont ilz occasion « tant petite qu'elle soit, et si en parlent-iiz cour- € toisement. » (Percef. VI, f. 88 *.) 6*" « Compagnie de mauvais fruit, » mauvaise compagnie, (ns. 7615, 1, f. ili *.) 7« Fruit n'est prous qui ne maure. (P. av. iSOO^ I.) Frair, v. Jouir. De ce coup Dodon perd, et Famé, et le sang : Lors il chet, et les yeux, à grande peine, il ouvre, Qu*un dur repos oppresse, un someil plombé couvre : Trois fois U les dessille, de la lumière douce Il tache de fruir. [Du Verdier, BihL p. i208.) Frultage. [Collectif de fmit : « Iceile Jehanne « s'entremettôit de vendre harens, fruitages et « porées. » (JJ. 116, p. 97, an. 1379.) — « Laquelle « femme leur donnoit des noix et autres menues « choses et fruitages. » (JJ, 132, p. 171, an. 1387.)] — c Au tems d'automne, les humains plus copieu- « sèment usent fruictaiges qu'en aullre saison. » (Rab. III, p. 73.) Le pommier qui i>orte bon fruUagey Vaut mieux que cil qui ne porte que fleurs. Oém. Ifarot. p. SM. Pommes, pruneaux, tout plein de bon fruictage, Id. page 484. Fruiterie. [L'un des six métiers de la maison du roi, dont l'ensemble avait pour nom la « bouche « du roi. » Le titulaire de cet ofQce pourvoyait la table de fruits, de cire, de bougie ; il était nomina- lement sous les ordres du grand maître d*hdtel et réellement sous ceux du premier maître d*hdtel : « Valet de la fruiterie. » (Chr. de Flandre, ch. 72.)] Fruiteron, s, m. Petit marchand de fruits. Pourquoy se fait fevre, masson ? Pourquoy se fait un fruiteron^ Vendeur d'oint et d'espicerie?... Soufdse à chascun son mestier. [E, Desch, f. 5i9 ^,) Fruitier, s. m. !• Officier de la bouche qui, dans les maisons royales, a la charge et le soin du fruit. ■ Varlet de fruictier de monseigneur Loys de « France. » (Chron. S. Denis, II, f. 192 »>.) 2* Jardinier. (Voyez Brant. Cap. fr. II, p. 336.] 3'' Marchand de fruits. [• Certes la femme a*un « fruitier Qui vent son fruit parmy la ville seroit « plus aise nue telz mille Comme je suy, et est sans « doubte. » (Desch. Hir. du Mar.)] Fruitière, s. f. Verger. « Planter fruitière. » (Ane. Coût, de Bret. f. 118 •.) Fruition, 8. /. Jouissance. [« Se on fait marché ? « fruition. » (Villon, Baillevent et Malpaye.)] — « Fimtion de Téternelle, et perpétuelle gloire. • (J. Marot, prolog. à la reine Anne, p. 6.) FruUion du bien puissions avq^r, Mys en reserve au divin présçavoir. [Crétin^ p. 264.) Fruitir, v. Porter des fruits. Orangiers, soleillez, fleurissans y fruitissent. [Batf^ 2.J Frumail. [Agrafe, fermoir de livre : « Le livre estoit enluminé et couvert de vermeil velours à deux grans frumaus dorés et richement ouvrés ou millieu de roses d*or. » (Froiss. XV, 167.)] Frume. [Semblant : - Compère, porqoi t'en vas tu ? Et renart li a respondu : N'en faites jà chiere ne frume; Bien vos en dire la costume. » (Renart, v. G897.) — • De bien se doit on esjouir : Li bon, car c'est droit et coustume, El li mauvais en font la frume. • (Lai d*Aristote.) — « Et ja soit ce qu'il li anuit. N'en fait samblant, ciere ne frume. De son dos fait pour Dieu englume. • (Mir. de Coinci, dans D. C. 111, 424 «.)] Frumental. De froment, de blé. Dame Gères qui, par miracles haulx, Régénéra tous les dons frumentaulx, (J. Marot, p. 48.) Frnmenteau, s. m. Coulevrée, plante ram- pante. (Oudin.) Frumentelle, s. f. Poire. (Cotgr. et Oudin.) Frunz. [« Li deables... Li frun%, li fel, li an- « nuieux. » (Ruteb. II, 304.)] Frustrateur, s. m. Trompeur. (Monet.) Frustration, s. f. Action de frustrer : • Frus^ « tration de notre vouloir et intention. » (Mém. du Bellay, notes, U, p. 458.) Frustratoire , adj. Vain, inutile : « Chose « vaine, superflue, et frustratoire. • (Nuits de FUE -a SIraparole, t. II, p. 359.) Voyez Essais de Montaigne, l. H, p. 49. FrustratoiremeDt,adv.Inutileinenl: • S'osla • de sa main la vie qu'il avoit si libéralement ■ abandonnée, et frustatoirement, aux mains ■ ennemies. ■ (Ess. de Mont. Il, p. G32.) Frustré, adj. Vain, nul. • Scacliez que ce ne ■ vaut, et est /"riis/re, et vain langage. » [Bouteill. Som. rur. p. 136.) — • Leur opposition seroit frus- • trée. • (Bouteiller, Som. rur. p. 197.) — ■ Que la • bonne estimation, et créance que nous avons en ■ loi, ne soit frustré, et vaine. > (Mém. Du Bellay, t. VI, p. 282 et 283.) Frustrer, v. Piller. Froissarl dit que, dans une révolte du peuple d'Angleterre contre les nobles, ■ les ricbes hommes, et seigneurs fussent occis, et • leurs maisons frustrées, el pillées. » {Froissart, liv. II, p. i40.1 — « Pillèrent et frustrèrent la ■ chambre de 1 archevêque. • (Froiss., Il, p. 135.) — Honstrelet dit de la ville de Braine en llainault, détruite el désolée par les commis de Brabant : • Prindrent, ravirent et frustrèrent tous les biens, • et puis boutèrent le feu en plusieurs lieux, et • maisons. ■• (Monslr. II, p. 22*.) Frut, verbe à l'iodic. 3» pers. sing. du prétérit. Se rompit. ■'eepée bus ly courut. Et respée del grant cot frut. {Brut, f. S6 *.} Frutage. [Fruit, revenu : • Ilem des frutages • des terres appartenant ù nous religieux ledit • chevalier, ne les aians cause de lui, ne pourront ■ reclamer aucun droit. • (JJ. 79, p. 59, an. 1313.)] Frutices, s. m. pi. Arlirisseaux. • Du latin ■ frutex qui s'entend de tout arbrisseau qui ne ■ meurt point, ni ne seiche comme les herbes. > (Rab. t. II, p. 94, notée.) Fmttuaire. [Usufruitier, dans une charle de 1387, au reg. de Jean, duc de Berry: ■ Apres la ■ ditte démission, ledit mons. le duc de Berry • entrera et sera receuz en foy et hommage, posses- • 8)on el saisine de l'usufruit comme s'il estoil ■ plain seigneur et propriétaire desdittes terrus, ■ nonolistâ[it que par la cou^iuine, viagère et frut- ■ tuaire n'en deusl pas si plainement user. >] Fubleure, s. f. Vêlement. • Sa fubleure est • conlremenl haucié. • (l'oel av. 1300, II. p. 818.) Fudos. [• Audevanl de la maison desdis reli- ■ gieus le nuit de le S' Jettan niiplisle l'an 1312 • n dis religieus par euls ou leurs gens avoient fait « faire un feu,apelé/'«rfo8, en l'onneur de monsieur • S' Jehan. . (Cart. Noir de Corbie, f. lOO'.)] 1. Fueil, s. m. Feuillage. ■ Quant ung sanglier ■ a prins gresse, et le temps est bel et sec, et il a ■ un peu gelé, et le sanglier vient de menger, el ■ vient au fueil, et se boute dedans et se toueile ■ parmi le fueil en la boue, et au partir du fueil, < il va à ungarbreprèsd'tlecetsefroteii l'arbre.' (Hodus, fol. 24*.) 2. Fueil. [Feolllet: ■ Tôt out tillors le ^«i > tourné. • (Parton. v. 4918.)] Fuelllle. [Feuillëe : ■ Le sipiear de France qui ■ avoientperdulors lentes et pourveanches, eurent • conseil que il selogeroientdearbreset AieUfia.» (Froiss. IV, 22.)] 1. Fuer. [Prix, valeur; voyez Fou: « On fist un • ban que on leur amenislrast vivres selon te fuer • commun. • (Froiss. IX, 193.) C'est notre mot /ur.] 2. Fner. [Taxer: ■ Item le maire et les esche- ' vins pourront fuerea la ville, au pain, au vin, à • chairs et à autres denrées par l'assenlement de • nostrc bailly, et non autrement. ■ (Cartutajre de S- Wulfram d'Abbeville, an. 1S7«.)] i. Fuerre, 8. m. Fourreau. Coupe gortie (pii n'ist du fuem. Fors quant larrecin vet en tiiene, Ou mniDe routiers ou Pic«rt, Aa tournoi ne vint pas sor quart. (MS. 76i5, 11, 191 *.J 2. Fuerre. [Fourrage : • Aler en fuerre. • [Froiss. IV, p. 194; Agolant, p. 184' ; Garin, I,27t, 272.) Voyez Feube.] Fuete. [Ce qu'un homme peut labourer en un,«^ jour: ■ Desqueles pièces, l'une siet delez Matluet.# .^ ■ Honleron... contenant la fuete à trois hommes. — * '; (JJ. 59, p. 459, an. 1420.) — < Une pièce de vign^ „' • eo mont Harsen contenant vint fuetes on envi ^f.-. > roa. > (JJ. 72, p. 560, an. 1346.)] Fueur. Prix, valeur. Je me toj bu lit de plour Pour deependre et Baingner po : HaiB j'af mia le ptua beau Ae fueur. (Deich, StS *.j Fague. Composition musicale oii l'on réno— toutes les difflcullés possibles; de là, au figuras • suivre toute fugue, • prendre toutes sortes i^3i tons : « Que je suis ennuyé de vos longues redite-s, • Rscrivains ambigus, esprits hermaphrodites .. • Oui suivez toute fugue, et qui prenez le l»n, • Aujourd'huy de Paris, demain de Chareolon. • (Garasse, Recn. desBecta. p. 577.) Fuie, [i* Fuite, venant régulibremenl de fuga: • En fuie sont torné, n'ont soing de remanance. ■ (Bonc. 197.) — « Quant il veirenl les gens d'armes ■ venir, il lurent tout esbahi et tournèrent en fuin • deviers l'osl. • (Froiss. IV, 49.) — 2* Déroute : Qui pour Dieu la bataille prent, 1. Fuir. [Fuite, inflnilif pris subslantivemenl: ■ Les fuirs, ne les encauchiers. Les retours, ne les ■ ralliers. > (CIcomadès, dans D. C. 111, 428 r)] 2. Fuir, «. Fuir'. Haïr*. Poursuivre". Eviter, échapper". S'esquiver, se réfugier'. ■ Malherbe a toujours fait fuir de deux syllabes, < et fuit d'une svllabe. > (Hénage, sur Malherbe, liv. II, p. """ ■ ' l.-a , p. 338.) Mon anse prévoyant, en vos yeux, mon domage, Et que deviez changer ie repos de mon sort, Vouloit que de to> traita je fuùae VeOori, ADn de ne tomber en éternel servage, (/antin, 181 *.) FUI - 8»7 — FUI ^ [« El li enorte Qued elle fuiet lo nom chris- K tien. » (Eulalie.) — • Nostre Pranceis n*ont talent i <)e fuir. » (Roland, str. 93.)] Hanter les bons, et fouyr les vicieux. (Crétin, 54.) ^ Comme il vous plaiat nous fouir ou aimer. llell.deS.Ge1flto.fol.i2. ^ Louis, un dos bâtards de Louis-le-Bègue, « che- « irauchoit par les champs en guerre contre les ^ Normans, vit une jeune (111e qui fuoit luy ; comme "■ ieune home qu'il estoit, fouyt après : la fllle se * boula en l'hostel de son père ; le roy la suyvit, et ^ entra à cheval dedans Thuys; le hauUde Thuys ^ lui serra les espaules tellement que la poictrine ^ luy vint sur Targon de la selle qui le froissa si ^ durement qu'il en mourut. » (Hisl. de la Toison ^'"or, I, p. G7*.) — « 11 monta sur son cheval, et se ^ mist à suyvir ceste beste, autant que son cheval ^ pouvoit fouir à la course. ' (Peixef. VI, f. 46'.) — • Quand ces Lombards les apperçeurent ainsi fuir, * si fui7*e7it aussi après eux. » (Berry, Chron. 372.) S'il nous attendent, si ferron, Et s'il s'enfuient, si fuiron : Tournons nos frains vers eulx en queste. Ainsi si vaincron leur poeste. (Brut^ f, 95 ^,J ° [« Ceulx qui estoiententachiés de la maladie ne « peussent fuir que ils ne morussent en séjournant « en Ville-Arpent. » (Proiss. Xll, 3-i3.)] * [« 11 se volt fuiVj mais il ne pot. » (Id. H, 71.)] Waireraus, qui dont estoit dus, Et pour manscal esleus. S'en est fuioia o sa mesnie A Pcpin ki sire iert d'Âustrie. fMousk. f. 46.) Expressions : !• « Fuir à la loy, » fuir la loi. (Ess. de Mont. 1. 1, p. 410.) Autrefois on conslruisoit souvent ce verbe avec le datif. (Sag. de Charron, p. 21.) 2* . A fuire, » en fuyant. (Vig. de Ch. VU, p. 140,) 3^ Qui fuit toudis, treuve bien qui le chace. (Desch, 235 V ^ . . . . Remède contre la peste par art. Fuir tost, et loing ; retourner tard. (Coigr.) 3. Fuir. Fouir, labourer. ChevaUer, prestre, et laboureur qui fuel L'un nous défient^ Tautre fait oroison, Lsdx)ureiir fait les biens dont nous vivons Croistre, et venir. [Desch. f. iS7*.; Si sui U povres Durfeus, Con fait For fuir et quester. (Vat. i490, f. 33 »».; Mieulx me vaulsist fuir mes cbamps. Et mon courtil courtiUer. (Desch. f. 374 ^.) Par art, prant le chien le gorpil. Celui qui tant set de farsil. Qui les autres bestes engigne : Par art, fuet U vilains la vigne ; Ainsi, qui velt d'amors Joir, Par art U convient maintenir. (Ooid. f. 93 ^.) Fuiret, Furet. [« Item le fui retour mengera à « court et aura hors et ens .xvui. den. de gages par « jour, ses fuire% et ses filez poiez. » (Ordon. de l'hôtel, an. 1317, f. 80*.) — « Cil mist les fure% es « tenieres Et flst les connins assaillir. » (Rose, V. 20366.)] Fuireteur. [Voyez le précédent, et le mém. E, an. 1386, f. 100^: « Fuireteur de conina. »] ▼1. Fuiron, Fnron. Furet ^. Curieux*. Voleur^. Jeu^ ^ [« Le roy Philippe, l'an 1315, donna audit « Guillebaut la chasse de toutes besles à piez clos, « à fuirons, Tii, reis et lévriers. » (Reg. de la Ch. des Comptes.) — « Hem que nuls ne puist tenir fuiron^ c ne rersois, s1l n*est gentix hons, ou se il n*a « garenne. » (JJ. 34, p. 54.) Comparez Ord. I, 336.] * De ceulx qui vivent de la manne Du ciel, qui mordent en la grappe. Ce sont bons furtms en garenne ; U n*y a riens qui leur eschappe. [Coquill. p, 29.) ^ « A Paris il fait fort dangereux mettre de Tar- • gent dans sa pochette, ou porter bourse ; il y a • des furons qui, en moins d*un tour de main, « auront mis la main sur la marotte, et gripperont « Tescu. » (Contes de Chol. f. 67»».) ^ Jeu, dans Rab. I, p. 147. [H consiste à se passer run à Tautre un objet quelconque, de telle façon qu'il échappe h la personne qui le doit saisir.] Fuiseler. [« Et li assist desoubs l'oeil ou descen- « dant dou froncq ou nés, car point ne porloit de « visière, et li encousi la dedens en fuiseliant • contremont. » (Froiss. VU, 447.)] Fuiselet, s. m. Terme d'horlogerie. Encores met li orlogiers à point 1^ foliot, qui ne cesse point, 1^ fuiselet, et toutes les brocheles ; Et la roe, qui toutes les clochetes Dont les heures, qui ens ou dyal sont. De sonner très certainne ordenance ont : Mes que levée a point soit destente. (Froiss. f. 67*.) .... Cils dyaulx aussi se tourne, et roe Par la vertu de ceUe mère roe,.... A rayde d'un fuiselet petit. [Id. fol. 58 *.; Fulsil. [Morceau d'acier avec lequel on bat la pierre à feu : « De fuisils et de secqs bois il en « fisent tant qu'il en eurent assés en pluiseurs « lieux. • (Froiss. IX, 38.) — On lit dans un gloss. du fonds S' Germain : « Fugillus, fuisil, fer à faire « feu ...Fugillator^ faiseur de fuisilz, »] Variantes : FUISIL. Vies des SS. Sorb. ch. 29. - FuYSiL. Chasse de Gast. Phéb. p. 338. — Fuisill. Parton. de Blois, f. 143«. - FouisiL. MS. 7C15, II, f. 213 «. - FousiL. Cotgr. Fuisiller, v. Battre le fusil. « Faire feu de « pierre par fuisil. » (D. C. sous fugilius, d'après un gloss. du fonds S. Germain.) Fuisius. [Fusil, dans Partonopex, v. 5065 : • De « vénerie i a oslius Li canivéset li fuisius. »] Fulson. [Foison : « Quanque lor toil, ne m'a • fuison^ Car je l'ai tôt contre raison. » (Partonopex, v. 2633.) — • Un grant fuison d'années. » (Froiss. IX, 395.)] Foisonner. [1" Foisonner: « Cité fuisonnée de • gens. • (Froissart, V, il3.) — 2« Se multiplier: « C'est un feus qui fuisonne. » (Id. 1. 111, f. 455.) — « Charles de Blois avoit dont grant host et belle « gent et tous les jours li fuisonnoient. ■ (Id. IV, 91.)] Fuiste. [Venir à fuiste, venir se réfugier, dans Renart le Nouvel, v. 1656.] Fuitif, Fuitls. [i* Fu^tif: « Sire, funt-il, à vus se • plaint li reis Henris E d^un des plus bauz hommes 43 FUI -s « de Irestut SUD pats, Qui s'en est d'Engleterre > Duilanlre alez fuilis. ' [1h. le Hart. 53.] — < Sers ■ est fuitU qui par cause de fuie va bors de la ■ œeson son seif^ceur por celer soi à lui. * (Digeste du XIII' siècle, 235.) — > Eneas Las et faitis du ■ biau pais De Troie, doiil il fu nalz. > [La Rose, V. 13383.]— • Contenant que pour le fait et occasion • des guerres ilsont été (uittft. > (1441. Remise des droits de Grurle par le duc Cnarles.)] [L. C. de D.) .... Uainlenant fKUif, panvre et bluiné. lm IIm«. d* li Uiq. fol. 186. J'aj Teu l'aisné de France, Fuyiifde son Bourgeon, Venir prendre umbroiance, Soubi le duc DourBuignon. {itotititt, p. 155.J 3* Passagers: Doulz maa Itsenl de boncbe amera. Mois lo cuer lea tait venimeux. Par tes couraigCB envieux Dee convoilans l'autre aur l*nn. Pour les fuitis lûen temporeux : On ne doit poa croire cnascun. (Deaeh. f. 444 \} Fuitoyei-,v. On lit d'un homme qui va chercher d'autres femmes que la sienne : Il est maint ribaut. majat bourlier, Qui souvent de soy met en blâme. Contre miaon, sa prude Dame : Par mal faire, et râr fttitoyer. En vit on souvent deavtûer, Dont leurs maris sont presque couse. (Deich. S5S '.} FuUte, s. m. et f. Fuite*. Déroute". Poursuite"^. Subterfuge, issue". Dclours'. Obstacle, difllculté^. * [> Là seront o toute leui* suite. Qui ne sot • onques riens de fuite. » (Rose, 107li0.j] ' [• Et aussi lu bataille et arrière garde n'assem- ■ blerent point avec leurs gens, ains se misdrent ■ tous à l;i fuite. ■ (Fcniii, 14iri.)] " • Quant GadiCTer se print â esinouvoir en ire • sur ta damoisellc, il liroclia son cheval qui esloil ■ fort, et isnel, et se mist à la fuytte piir devers ung ■ chasiel qui estoit assis en ung placeiz enclos < d'espinoys, si hors de tous chemins que nul ne ■ s'y embatoil qu'il nefust desvové. ■ (Perccforest, vol. Il, fol. 13S'.) Bille du piot, va devant, passe, passe ; Je doubte trop la fuiie des csclos : Qui (uit loudie, trcuve l)ien qui le cbace. (Dctch. SSG'.j " [• Je dirai avant quantes fuilet principaus il y ■ a en la haute court en plait. ■ (Assis, de Jejusa- lem, I, 56.]J — • A quoy, de la partie de nos dils « cousins, fut dit que la matière se pouvoit vider ■ par leur enquesle, et production ; car les choses ■ proposées par notre piocureur n'csloient que . fuites, ou nuysances. . [Godefroy, Obserx-, sur Ch. Vil, p. 'À«i, Ord. du 5 mars 1483.) ' ■ Doivent estre regardez les acourz, et fuytes ■ du boys ou l'en vouldra chascier. >' (Chasse de Gast. l^heb. p. 3] I ] ' • Se culx, ou aucund'eulssecomplaingnent de ■ ceuls qui se sont entremis des impositions, ou ■ temps passé, ou d'aucuns nos offlciers, ou d'au- • 1res, faites leur sommeremeni, et de plein, ostez • louïhouquez, /utles, et cavillalions. > (Ordonn. t. U, p. 558.) - FUM Expressions : 1* ■ Une bonne fuitte vaut mieux qu'une mao- > vaise altenle. > (Nuits de SInipar. Il, p. 401.) 2* ■ Fu^te de loup. > — • On dît que l'homme de • guerre doit avoir trois clioaes en luy ; assaut de ■ lévrier, /uyte ée loup, defTense de sanglier. • (Fouiil. Vén. f. 117 *.) Falclr, V. Appuyer, soutenir. ■ FuUir la ■ misère ■ de quelqu'un, la soulager. (Eustacbe Desch.fol. 41»M Du ricbe nom de gloire, et lox /ulty. (Crttin, p. S8.) [> La suppliante frequenloit souvent avec un • nommé Simon tisserant de toilles , qui estoit ■ homme marié, faigaant de le vouloir embesoin- ■ gnierdoson meslier;et une fois entre les aulres, ■ elle ala en l'oslel dudit Simon pour fuUir son < fait, soubz umbre du mestier dudit Simon. ■ (JJ. 174, p. 81, an. 1427.]] L'indnilif était pris subs- tantivement : Et quand il leur vient maladie. Si je foiz tant que je le die A mon mari, et que je l'oRK A saint fular, ou k saint QaiSlotn, Pour son aalui, et guerison, 11 me met aua uraut mesprison, Et dit que je no faia qu'a^. (Deich. f. StO *.} Fullgîne, s. f. 1* Suie. (Cotgrave.) §ï' Humeurs : > Par la contraction du coeur et es artères la fuligine est chassée hors. • (Paré, Introd. 8.)] Fuligineux, adj. 1' Plein de suie. (Cotgrave.) Si" Terme de médecine : • Vapeurs fuligineuses e l'humeur inelancholique qui monte an cer- • veau. - (Paré, Introd. 6.)] Fullque, s. Espèce d'oiseau de rivière. (Car- Iheny, fol. 49] Fulmlnatloa. [< Les excommunications et • fulminaliOHs faites par Marcelin Landriaoo soi • disant notice du pape. • (U'Auh. Ilisl. ill, %7.]] Fulmlnatoire, a«(/. Fulminant. [Glossaire de Uarot.) Fulminer, v. Terme de procédure. « Ne pour- • ronl fulminer, et grossir les pi'ocez par rolz; • ains joinderont, et accoupleront ensemble toutes <■ escrilures, et documens des parties, en leur ori- • ginal, ou copie authentique d'iceux documens, • annotant seulement leur exhibition. e( les actes • dessus expédiez, et appoinliei, à peine de priva- • tion d'oriice, et ne viendront en taxe contre les ■ parties aucunnes fulminations, ou rolulemeus • doublez des dits procez. ' (Coul. Gén. Il, p. 980.) Fumage, s. m. 1" Droit dû h la seigneuile de Cheure en Dretagnc, sur les • étrangers faisant feu • et fumée. • (Lauriere.1 — f- l..es avoueries, li . fumaige. • [SI. 61, p. 290, an. 13Î1.}] 'i* Bois nécessaire pour le chauffage. (Cotyr.} Fumager, s. m. Nom du palais de l'empereur de l'oitlre burlesque des fumeurs, buveurs étourdis Bar la fumée du vin, selon la llclEOQ d'Eustacbe eschamps : FUM - * Pensons, deden* .m. mois prouduûna. Tenir noBtre noble consUa, A nostA pnisaana domicile , De Futnager km 1« perriera : Là tendrcms noatre conrt plenîere. fDaich. f. i05 *.} Famat, i. m. Raio, poisson. (Oudip.) Futué, port. • Voila on beat] champ s'il estnit « bien ftttaé. ■ C'est une mauvaise allusion de ■ champ, ■ à > chant, > pour dire que quelqu'un chante mal. [Oudio.] Fuméo, t. t. Vapeur, fumée'. Poussière'. Fumet , odeur . Mauvaise odeur". Rêverie '. Fantaisie, chagrin^. Colère, folie". Querelle". Accès d'oi^ueil '. ' [< Fumée levad de ses narines, e li fus ki de sa ■ bûche vini, devorad e les charbuns alumad e ■ esbrasad. ■ (Roiâ, 206.) — • Lit ou li feus a > demoré longemeni, tozjors i seront les fumées. • (Brunetio Lalini, Trésor, p. 360.]] " > Longuement fut le roy, et sa compaignie ■ qu'ilz ne sçeurent comment il leur estoit, mais ■ enfin la fumée ctieut , et luysoit trop cler la • lune. > [Percef. VI, fol. 107 '.) — . Hz veoient la ■ fumée dessus la balnille si grande, comme si se ■ fussent deux chaux fours. • (Pei-cef. I, f. 90».) ' ■ Va t'en si loin que jamais on ne senle odeur, • vent ny fumée de ton corps. ■ (Strap. I, p. 347.) " Voyez Rab. 1. IV, p. 288. Enst. Desctiamps com- pare la condition humaine aux arbres : De vin, d'utile, et de balsamée, Sont chargiez ; tu ea ctiKrgë« Da Bena. pyssat, cracherre ; Bonne odeur seult on requerre Es arbres, en toy r'umee. (DescA. f. 8S'.J * Quant il Fut fors de sa famée, Abs«z tOBt après s'esveilla. (Deieh. f. 4SB '.) ' « Pour une peltte fumée., ou quelque desplai- ■ sance. > (Arr. Amor. p. 327.] " [■ Icelle Guillemete, qui estoit femme testue et • ftimeuse... et quant lui monloit en sn fumée. > (il. 179, p. 161, an. 1447.)] Par la char-Dieu, c'est grant fumée. (Detéh. f. 230 *.} " Lesquels se turent, Et point de fumie n'esmarent. /Id. W9 '.) ' [■ Ces fumées des François sont et ont esté • bien abatues et descirées en Turquie. • [b'roiss., t. XV), 2.) — < Que cil François font mainlennnt de < fumées et de posnées pour un mont de vilains « qD'il ont ruet jus. • (Id. X, 204.)] Expressions : !• • Fumées de cerf, » (ientesdu cerf : • La fiente ■ des bestes sauvages sont nommées en quatre • manières... ueltesdes cerfs, et des bestes rouges... « sont appellées/'um^eSi-celIesdesbestes noires.... ■ laies, el celles des leus, celles des lièvres, et des ■ connins sont appellées croies ; celles des goupil, - et des puantes bestes fientes ; celles des lou- ■ très... stercurias, ou espreioles. • (Modus, f. 7 ''.) t • L'empereur de toute famée. • Chef d'un ordre burlesque de buveurs. (Ë. Desch. fol. 409'.) Oa diaoit • estât de la fumée, ■ du même ordre en général : FUM (Deieh. f. 409 '.) • Subejez de la fumée, • sujets du même ordre. (Voyez Ibid. t. 401 *.) 3* ■ Va t'en si loin que jamais on ne sente odeur, < vent ny famée de ton corps. ■ [Nuits de Strapar. 1. 1, p. S47.) — On dîsoit en ce sens : « Parole, et ■ fH»Mî> avoitde ceesté. ■ (Chron. S. Denis, t. I, folio 169.) 4" • Fumée des Picards. • (Rab. v, pronost- p. 24.) Voyez BoDcoH. 5* ■ Faire fumée, • se donner (e signal en mer, en faisant de la fumée sur les vaisseaux. (Mém. du duc de Guise, p. 94.) 6" . Trois choses gectent l'homme hors de sa ■ maison, la fumée, la goutiere. et la mauvaise ■ femme. • (Le Chev. de la Tour, f. 74 M Fumelle. [Femelle, femme, au ms. d'Amiens de Fmissart : ■ Li royiiumes de Franche est bien si * nobles que il ne doie mie aller à fumelle, ne par ■ conséquence à fil de fumelle ■ (11, 21.)] Fumement, s. m. Action de fumer les terres, de les engrîiîsser. (Cotgr., Oudin.) 1. Fumer, v. TOn a dit fumer pour femer, comme fumelle pour femelle; Informe régulière estau Roman de l'Escouffle: < Li faucons tent bas « csleré Vers un camp femê par monciaus, > — On lit dans Génin [Recréât. Il, 235) : < Aucunes foys le « laboureur par trop fumer n'a le meilleur. »] 2. Fumer. [!• Fumer : • Ensi comme li feus ■ qui fume. Tant que la flamme s'y est mise. >' (Chev. au lion, v. 1778.)] 2* S'irriter : [• Le suppliant de ce se fuma et > courrossa. • (JJ. 192, p. 45, an. 1460.)] On disait même en latin : • Ne fumetis ; patience ; • quel homme estes vous? ■ Ne vous fûchei pas. (ContesdeCho!. f. 255-.) 3- < Faire fuvier le pistolet, ■ tirer un coup de feu. • La plusparl de vous autres (comme ils disent • en Gascogne), firent fumer le pistolet sur queû • ques soldais, et habitans qu'ils rencontrèrent . dehors. . (Hém. de Sully, 1, p. 138.) Fumeroo, s. m. Charbon mal cuit (Cotgrave.) — • C'est aussi ce qui paroist de la cheminée par > dessus le toict. > (Oudin.) Fumery. [• Icelltii Régnant qui s'esloil muciez > en un certain lieu audit hostel. appelle le . fumery. • [JJ. 114, p. 349, an. 1379.)] Fameusement, adv. 1° Avec beaucoup de fumée. (Oudin et Colgr.) 2* Avec chagrin, tristesse : ■ Fameusement mea- ■ ray fumeuse vie. ■ (Desch. f. 213 =,) 3° Avec la chnleur que donne la fumée du vin : Une autre noise sailli Tantost, entre messire Ogier, Encontre Arnaut te tapicier, Qui priodrent à compter ensemble I^u>neiMeni«nf. (Doch. f. 408 './ FUM — 310 — FUN Fumeux, adj. Colère, emporté, furieux^. Obscur ■. ^ On a dit du pape Urbain VI et des cardinaux : « Celuy pape ne leur esloit pas proffllable ; n*aussi « à Teglise ; car il estoit irop fumeux, et melanco- « lieux. • (Froiss. liv. Il, p. 52.) [Voir sous Fuiiée.] Pour le vin, qui le fait fumeux, Il fiert, il devient ouUragieux. (De»ch, f. 952 '.) * Obscur , en parlant d'une pierre précieuse. (Oudin, Dict.) Expressions remarquables : l*" « Chancelier des Aim^tix. » Suivant une fiction d*Eust. Descbamps, cest une dignité dans Tordre burlesque des fumeurs : Je doy estre chancelliers des fumeux, (Desch. f. SiS ^.] 2* « Empereur, et sire des fumeux^ » le chef des fumeux, suivant la même fiction : Jehan Fumée, par la ffrace du inonde, Où tous baras, et tricherie habonde, Empereres, et sires des fumeux, (Desch, f, 404 ^.) S» « Fumeuses dissencions, • querelles excitées par la fumée du vin. Gomme debas, et questions Et fumeuses dissenciona. Fussent hier meuz en la taverne. (Desch. f, 408:) Fumez, s. m. pL Espèce de raisin. « Les fiers < sont une sorte de raisin qu*on nomme aussi « fumez, • (Le Duch. sur Rab. 1. 1, p. 176.) 1. Fumier, s. m. [Paille mêlée de fiente; la forme régulière est femier : • Et cil reversent le « fien Renoars vit le femier reverser. • (Bat. d'Aleschans, v. 4003, 4007.) - On lit fumier, au Chevalier au lion, V, 115: « Toz jors doit puir il « fumiers Et félons enuier et nuire. »] Expressions : {• • Un chien est bien fort sur son fumier. » (Oudin, Cotgrave.) *> « Folye fait envahir le chien sur son fumier •; la folie failentreprendre les choses les plus difficiles. « Seigneurs, dist le chevalier, folye fait envahir le « chien sur son fumier. Âinsy est-il du chevalier « qui a présent est champion de telle pucelle, qui « de son entreprise il ne luy pourrait mescheoir. » (Percef. vol. V, fol. 00-.) 3^ « Son fumier, • sa propre terre. • Les ennemis « sont venus jusquesau /'Mmi^r,etvray possessoire « de France. » (P. Desrey, à la suite do Honstrel. 110'.) — « Hz nous sont venuz assaillir sur nostre « fumier, montrons deffense comme fait le chien. » (Percer, vol. III. fol. 47%) 4' • L'expérience eslpropi^ementsur son fumier, « au sujet de la médecine, • c'esl-ù-dire Texpérience est maîtresse de la raison en médecine. (Essais de Mont. t. UL p. 535.) 2. Fumier. [Fumée: « Ossi noire queatremens « de fumier de tourbes. » (Froiss. X, 36.)] 1. Fumlere, s. /*. Fumier. Les vers suivans expriment les regrets d'une nièce sur la mort de sa tante : Si je me plains, ce n'est pas sans matière, Veu que trop fut horrible cest orage. De convertir en terrestre fumiere Ce corps qui seul ha navré maint courage. (Marot, 444.J [On lit dans un Bestiaire ms. : « Jamais de la basse c fumiei*e N*istrons pour nule destinée, Se nous en « cesle matinée. Ou en la nuit ne nous armons. » (Du Gange, IV, 43i V)] 2. Fumiere. [Fumée: « H veoienl les /iinifiif ^res « que li Escot faisoient, qui ardoient en le conté de « Norhomberland. • (Froissart, II, 132.) — « Par « fumiere ne peuent il venir ù vostre héritage. » (Id. VIII, 296.)f Dieux que li lieux est beau ù regarder ; Fumiere y a, dont il est plus noir qu'encre. (Desch. 84 :) Ores Tespaisse fumiere De rOcean monte aux cieux. (J, du Bellay, 79, J Fumosité. Vapeurs. • lorsque l'estomach « chargé de viandes, les fumosités montent au < cerveau, et l'obnubilent. • (Les Tri. ^e la Nobl Dame, fol. 39.) Fumures, s. f,pL [• Plantez le cep et fumez d • bonne fumure. • (Mén. 11,2.)] — « Tous censiers « et louagiers seront tenus donner caution de leu « censés, ou louages d'une année, avant main « aussi des fumures, et délivrances, ores qu'il n*e • soit rien dit par leur bail, et seront tenus l « héritiers les garandir. • (N. C. G. t. Il, p. 134'.) Funain, s. m. Corde, cordage. [V. Partonopex. V. 759.] Moult veissiez nez aloumer Nez atachicr, nez à ancrer, Nez assechier, et nez floter. Nez cheviilier, et nez cioer Fupiains estendre, et mas drecier, Pons mettre hors, et nez chargier. (Brut, f. 85 ^.) Funèbre. [« Euripides, après leur desfaiite e ' « totale desconfiture, en feit une deploration fune— « bre. » (Amyot, Nicias, 31.)] Fnnebrement, adv. D'une manière funèbr (Cotgrave et Oudin.) Funebreux. !<> Honteux, triste : .... La print et In lia Et la rendit toute humble et funebt^use. TH. de U Nublo Dmw, i. 2" • Chapelle funebreuse, • chapelle ardente « Une chapelle funebreuse, toute couverte de cicr^ « ardens, et saincturée d'un drap de veloux noyr « garni des escussons des nrmes de Bourbon. ^ (Jean d'Âut. Ann. de Louis XII, f. 55^.) Funeraille. On lit, au sujet des funérailles àix duc de Dourbon : • Ainsy fut faitte la funeraille • feste. • (J. d*Aut. Ann. de Louis XII, f. 56 ^) Funeral. Qui tient aux funérailles: « De la « mort du bon duc Pierre de Bourbon, et de son « obseque funeral fait ù Mascon. » (J. d'Aut. Ann. de lA)uis XIL f. 55.) — « Prie Dieu pour son ame, « et luy rend toutes sortes de devoii*s funeraux. • (Lett. de Pasq. t. III, p. 80i.) Funereux. Meurtrier. « Un peu après icelle « funereuse, et furieuse bataille. ^ (P. Desrey, à la suite de Honstrel. f. 122'.) FUR - 341 - FUR Fungoslté, «. f. Qualilë fongueuse. (Cotgr.) Pungueux, adj. Fongueux, qui tient de la nature du champignon. (Cotgrave.) FuQlcle, s. m. Corde. Je leur donmy, n'en doublez mie, Pour douce odeur, grant punesie ; Pour la beUe zone, averont Or funicle, et s'en couverront ; Pour la cheveuleure crispine Aront chauve leste sanz crine. (Desch. f. 53^ »./ 1. Fur. Prix, valeur, du latin forum. (Voir F^ur, Far^ Fuer.) Nous disons « à fur et mesure. » — « Feurenl occis par troupeaux, au feur que ils « venoient. » (Hist. de Boucic. p. 92.) — • Au feur • qu'il croissoit, grâce, et beauté croissoient, el « multiplioieul en lui. » (Ibid. p. 13.) — « Pour ses • gages de capitaine, durant la dite année, douze • cens livres, qui est au feur de cent livres par ^ mois. » (Godefr. Observ. sur rilist. de Ch. VIll, P- 6H.) — • S'il y a cent livres de renies tenue en « foy, et hommage le fief d*iceluy se baillera en « assiette, pour vingt sols tournois, et ainsi de « plus, et de moins, et au fur l'empCage, c*est à dire « au prorata. » (Coût. Gén. t. II, p. 407%) 2. Fur. Furet (?). N'ose issir de la ville, par cler, ne par oseur ; Tenir vousist Richard outre Teue à Saumur, N'en ira mez noient, si vivra comme fur, (Rou, 79.) Furcheste. [Fourchette : • Trois furchestes « d'argent pour mangier poires. » (De Laborde, Emaux, p. 322.)] Fuper, V. Etre en fureur. 11 me faut de dépit furer. Et crever de rage mortelle. (HisL du Th. ft\ /, 3S5.) On lit, au figuré, d*un médisant : Les chiennes aux crins de couleuvres, Tousjours furient en tes oeuvres. (Tahur. p. 136.) Fureter. Rechercher. (Oudin, Cotgrave.) «"Il « dérobe quelques baisers qu*il furette , tandis • qu'elle appreste tout. » (Moyen de Parvenir, 277.) Furette, s. f. Sorte de maladie. « Les filles sont « sujettes à maladies, comme à pasles couleurs, « mal de la furette^ fièvres, et autres. » (Brantôme, Dames Gai. t. II, p. 49.) Furfure, s. f. Crasse. (Cotgr.) [• Furfures sont « uneseseaillesqui viennent ou cuir. » (Lanfr. 41 **.)] Furfuré, adj. Crasseux. (Colgrave.) Furger. [i* Fourgonner: « Lequel Guillaume • fut^goil ou bouloît d*une grant perche, qui tenoit « ù Tendroil du lieu ouquel estoient lesdiz pigons. » (JJ. 125, p. 140, an. 1381 ) — 2» Nettoyer: « Robert « d'Eslouleville, chevalier, seigneur de Valemont, « lui csbalent et furgcnt ses ongles d'un petit - cous'.el. » (JJ. 140, p. 144, an. 1390.) Furgoeres, s. pL Lime à ongles. Rasoers, forces, et giiignoeres, Escureles, et fut^joercs. Et bcndeax, et cresj^iseors, Traîn-î.ix, pignes. mireors. [Fahl. de S. G. f. 491) Furgon. [Fourgon : • Ungbaslon appelle furgon « de four. • (JJ. 192, p. 30, an. 1461.)] Furibondes [< Li hom furibondes tient à sen- « tence tôt ce que à lui plaist, et ne lui chaut si ce « est contre les autres gens. • (Brnnetto LatinI, Trésor, p. 307.) — • Si vint une leue furibunde des « montagnes pour boire au Heuve, et trouva les « enfans exposés à la rive. » (Bercl:eure, f. 8*».)] Furibundeux. [« Icellui Dcnisot meu de mau- ■ vaise voulenté , comme homme furibundeux^ • donna audit du Chesne du poing sur le visaige. « (JJ. 162, p. 192, an. 1408.)] Furie. [!• Divinité: « Anciennement Ten creoit • eslre trois déesses d'enfer appelées furies. » (Bercheure, f. 23*».) — ir Fureur : « Tout à Tentour « de nos rempars Les ennemis sont en furie. • (Basselin, 62.)] Furieusement. [« En le laissant la furieuse- « ment s*en alla où estoit sa maislresse. » (Marg. 43* Nouvelle.)] Furieux. [« Las, qu*ont servy tant de temples « divins Et tant de vœux ù ceste furieuse (Didon), » dansDuBeUay, IV, 8'.] Furiller. [Fureter: « Aucuns siens serviteurs « lui avoient rapporté que ilz Tavoient veu (Jehan- « nette) /'urt//er et aler entour ledit comptouer. • (JJ. 154, p. 126, an. 1398.)] Furiosité. s. f. Folie. « Celui qui est en furio- « site ne peut faire testament qui vaille, ne dure, « tant que sa maladie luy dure. » (Bout. Som. rur. 598.)— [• Comme le suppliant soit par foiz furieux « et insensible...; lui estant ou entrant en sa ditte « furiosité. » (JJ. 165, p. 419, an. 1411.)] Hé, fortune qae je doy haïr, Et maudire ta grant furositâ. Ton Taulx semblant, ton periUeux air. (Desch. f. 2i6 :) Furkeller, v. Fureter, remuer. Un ancien poëte dit d*un avare : Quant il escoute une soris, Qui furkelle en ses charbons, Grant paor a de ses trésors. (Poêt. av. 1300, IV, 1313.) Furkes. [Fourche patibulaire : « Ne crient ne « mort ne furkes ne turment. » (Th.deCanlor. 31.)] Furlucqué, adj. (Voyez Cotgrave.) Furlufé, adj. Ennuyé, dégoûté. (Oudin.) Furineire. [Créateur, dans Jordan Fantosme, vers 1263.] Furnir. [!• Pourvoir de: « Fmmis de biaus « jeuiaus et riches. » (Froiss. II, p. 194.) — 2* Rem- plir : « Tuz ses comandemenz sûmes près de furnir^ • E chastals et citez brisier et assaillir. » (Th. de Cantorbery, 134.) — 3* Mener à Un : « Tust cest « conseil aveient furni et aturné Le trei prélat qui « erent de lur mestier sevré. • (Ib. p. i30.) — « Si « entendy messire Olivier de Clichon à faire sa < guerre et à /"liruir contre son adversaire le duc - de Bretaigne. » (Froiss. XV, 103.)] Furole, s. f. Feu follet. (Nicot.) Cotgrave donne fuiroUe^ furolle. Furor. [Fureur: « Ele (Judith) ne douta pas les FUS - 3 « fvrors des rois, ainz se offri à mort pour sanver ' ■ le pueple. » (Drunet. Lai. Très. p. 62.)] Furrelique. rHonnaie; la même que lerlin: •I Lequel Rooert changeur a aclieté el prins mon- • noie, appellée Poitevines ou furrelique. » (JJ. 107, p. 66, an. 1375.)] Furscelles, s. f. pi. Fourclietles: ■ Nul ne • peut cliassier, ou autrement prendre conyns, oi < autres bestes sauvages si non nostre dite ■ dame, ses gens, ou commis , que ce ne soit à ■ péril; el pour chacune foisqueleconLraireseroit • Fait par les délinqiiaiis, de amende en tel cas • appartenant, et punition de prison, avec de con- . fisquer les chiens, furscelles, arnas; esbales- • triera, pegnaux. autres basions et armures. ■ (Coût, de Penies, Nouv. Goût. Gén. 1, p. 385.) Furt. 8. m. Vol, larcin: [Icollui Hulin emmena ■ furtivement ledit cheval, el le mist en l'ostel de • Jean deScurechevalierqui diidit /«rf ne savoit . riens. ■ (JJ. 167, p. 179, an. 1413.)] - • Crime de ■ flirt, que l'on dit larcin ; mais toutes fois grand ■ différence a enlre furt el larcin : car furl est ■ chose emhlée, si comme de retenir l'aoLruy, de • receler, et denier la chose. • (Bout. Som. Rur. ch. XXVllI, p. 173.) Furtivement. [Voir sous Fcrt. • Icellui sup- • pliant prist furtivement environ soixante pièces • de douelles il faire tonneaux. ■ (JJ. 117, p. 190, an. 1380.)] Fusain. Voir Colgrave. Fusclau. [Dois de flèche, Tuseau : • Icelluy ■ Jehan print six on sept d'icenlx viretons , et en ■ brisa les /'usciaHx et emporta les Ters. • (JJ. 118, p. 170, an. 1380.)] Fusé, part. Fondu. On appelle • chaux fusée, * celle qu'on n'a point amortie ni détrempée avec de l'eau et qui s'est d'elle-même réduite en poudre. On n'en peut faire usage, parce que toutes les parties ignées en sont sorties. (Cotgrave.) Fnsée, s. /. Fil sur lefuseau*. Pièce d'artillce'. B&ton ^. * [• Cng escheveau de layoe rose et une fuzée € de layne blanche. • (Bibl. de l'Eu, des Charles, 5' série, t. 1, p. .ir.6.l] " ■ Fusées arilenles, et lances enflamées de feux > grégeois, jeticits en signe de joye à l'entrée de • Charles VllI a Tise en 1495. . (André de la Vigne, Voyage à Naples de Charfès VIII, p. 153.) C'est aussi une pièce d'artidce dont on se sert pour mettre le feu dans une place dont on fait le siège: ■ Les ■ Daulphinois :iui estoicnt dedans l'isle, et chastel ■ du pont de Hemy, trahirent le feu par fusées ■ dedans les dictes maisons, lesquelles tantost, de . l'une ù l'autre, furent toutes embrasées. • (Mons- trelet, vol. 1, ch. CGXLV, p. 309-.) - . Parmy les t estais de nos roys se trouve le maislre artdler, ■ qui estceluy qui se mesle de faire des arbalestes, > des traits, et des flèches,.... el aussi se mesloient ■ de faire des futées. ■ (Brant. Cap. fr. IV, p. 42.) î- FUS ^ [• Getla ledit curé an baston ferré , appelle > fusée, après lesdiz exposans. ■ (JJ. 125 , p. 360, an. 1381.) — • Le suppliant refer)* icellui Cirardon • d'un baston nomme fusée. ■ (JJ. 183, p. 176, an. 1408.}] Expressions : 1* • Le jet de deux fusées ■ s'est dit pour signi- fier l'espace que peuvent parcourir deux fusées, dont l'une seroit jetée où la première auroil tom- bée. (Vig. de Charles VII, t. Il, p. 37.} 2° • Commencement n'est pas fusée , ■ ce n'est pas assez d'avoir commencé. (Percef. VI, fol. M *.) 3* • Sur petit commencement, on fait grande • fusée. • (Colgrave.) 4° ■ Nous avons mardy fusée. ■ Expression iro- nique pour dire nos affaires n'avanceront goères. (Oudin.) Fuse). 1* Fuseau. Voir Fuisel. — î* Rouleaux^ de la lanterne d'un moulin. (Poël. av. 1300, t. IV,^ p. 1359.) — 3* Barres de fer : Princes, d'en du mes, et marteanlx. De enivre, d'airain, de fuieaulx De fer, d'encbanteroens, de cbarmes, Soit reru. p^rmy Isa bojauti Qui me requorera de faire armes. (Detch. fol. 350 './ 4'" Barreaux dont on ferme les écluses àe=^~s étangs. (Voyez Labour. Orig. des Arm. p. 2îl.) 5* Jeu. • Par la coutume d'Ypre, il éloitaeffendu d^- ■ jouer aux fuseaux, h la paulme, ne autre jeu. (Coul. Gén. 1, p.828-.} Expressions : 1* < Bruire ses fuseaux, • ne pas examiner I marché qu'on fait. (Le Fesl. de Pierre, ad. m. sc.i - 2* • Prendre fuseau sans peson ■ : .... (Test rml compilé, VbI entendu, et mal nié De prendre fiiieau tani peton. (Coqtiitl. p. 194.) 3* « Fuêeau des champs. - [Colgrave.) 4* ■ U fuseau doit suivre le gorreau. » (Cotgr.> Fuselier. [Fabricant de fuseaux, dans Du Gange, sous Futarius ] Fusike, s. m. Nature : De tous boÎDB Fusil. 1° Instrument h faire du feu. (Percef. I, fol. 63>>.) Au figuré, un de nos poêles a dit de NéroD, qui m mettre le feu aux qualre coins de Rome : Les Romains malheureux lamentant leur damage ; Néron, fuiil de meurtre, et de Oamme, et de raee. Se rit de leurs regrets. (Dei Perr. p. 107.) 2* Pièce principale du collier des chevaliers de la Toison d'or : ■ La devise de Philippe le Bon duc de ■ Bourgogne étoit un fusil : il porloit cette devise • par ce qu'un B, qui signifle Bourgogne, est fait • en forme de fusil. Ce duc ayant insUtué l'ordre • de la Toison d'or, donna aux chevaliers un collier ■ richement orné de sa devise; c'est a dire de • fusils, enirelassés avec des pierres étincelantes. > (DicL. de Trévoux.) On peut voir la figure de ce collier dans les Dissertations du P. Honoré, snr la chevalerie, p. 457. (Voyez Monstr. vol. Il, p. 56^.} GoDStantia aurait aoané pour armes, à Constan- FUS -!" tiaople, ■ l'escu de gueules, â la croix d*or, ean- i « lODuée de quatre B grecs qu'on appelle fttzils. • (Fav. Th. d'Honn. t. I, p. 598.) Fasque, adj. Obscur, trouble, couvert. [Cotgr.) 1. Fast, >. m. Arbre'. Arbre d'un pressoir". Bois*. Bâton". Manche, hante'. Lance'. Tonneau, m*. Bois d'un arc". Hachiue, palissade'. ArTûl". Toit ^ ^ * [• Quand il [le chèvrefeuille) est si laciez et pris • E talenturle/ust s'est mis. Ensemble, poient bien <■ durer. ■ (Lai du Chèvrefeuille.]] D'un oalor vueil raconter ci, Qui Bor un futl ftvoit sou ni : Li bucarans ensamble o lui. (Fabl. de S. G. fol. Si:) * Voyez Beaomaooir, p. 204, et Rab. t. V, p. 74. * • Du ftttt de la vrijye croix, ■ en latin M Ixgno «anctiFcructs. [Chron. t). Denis, t. 1(, fol. 67.) — - Aiiisy le promet, et jure sur les suints evangriles « de Dieu, et sur le fuit de la vraye croix. . (Jali- «oy, Ilist. [le Charles VllI, p. 58.) - [. E il fud •• comme 11 petiz vermes ki le dur fmt perced. • (PerceL 1), fol. 1*.) « [• Al cors li met et te fer et le (ust. • (Roland, str. 119.)] — • Puis prinl le (ust d'une javeline, de • la grandeur de cinq piedz. • (Riib. II, p. 228.) '• Un autre chevalier rcguist au bachelier ■ qu'il YOulsist joustcr .^ luy; ... sire, répondit le ■ chevalier, il me plaisl très bien, mais que j'aye • une lance; si ne demoura giieres que ung • escuyer luy présenta ungyus^ • (Percef. V, f. S'.) "[■ Fisl dressier les vaisseaulx de vin en lor • estant, El te fust defonsser. • (Uuescl. v. 2U1.3C.)] — • Rendre ù quelqu'un le merien du fmt qu'il ■ fait < : A tels chanteurs, respondei courte mcsaa : Ou fv»t qu'ils font, rendes leur le merien ; A grant nioqueur, iuult grant moqueressc. (Dcach. SS5 ''.J " • Doit estre son arc si :;isé, et si dooix qu'il se ■ puisse tenir tout enlesé longuement, et convoler ■ la beste, tant (|u'elle soit un pou oultre lui, en ■ assennt sa main, et en tenant son corps lousjours > le plus droit, et scrié contre son fust qu'il • pourra. • (Uottus, fol. 74".] '[■ Li reisout une accinle faite.... El li autres ■ Turent as fuz. > (Cliron. de .Normandie.) Les nens le roy un groiit fittt lieveul. Qui lu BUS le pont eeicndu ; Par engin t'ont en l'air pendu, Si comme un meitre dutL tes a ; Prés d'un arbre 6 presseur peso. Sus dens granz nés, au duafacicr, le font cheoir, et crabacier ; Tout quant qu'il s conduit, esmonde ; Les nés, et cous dedam afonde. {Guiarl, fol. 70:) " ■ Se l'en treuve un sueîl bien hanté des bestes, ■ et que le pays, et le buisson en soit bien garny, • l'en doit faire son fust sur le sueil , en ceste - manière. * (Modus, loi. 83*.) *- ■ Estoit celuy logeis tout couvert par dessus te > fust, de trillis, et par dessus le Irillis couvert de > toile de Inde. * (Joiav. p. 69.) - FUS Expressions : !• • Fuste, et escorce, » le tout : .... Tout prendre, et futt, et escorce. lUotitk. p. 699.) Heslans fuH, et acorce. fld. p. 8i8.J 2° « Aulner fust k fust. ■> (Cotgrave.) 2. Fust... fust. [Locution conjonctive, ayant la valeur de soit.... soit: < Point il ne li faudroit, fust • de gens, fust de linanire. • (Proiss. Il, 57.)] Fostage. [Bois merrain : • Cascun pot Joyrîdeu < fuslage desus deits heremps per bastir et per lo - caufage. - [Coût, ciléc par D. C. 1. iV, 446 '.) - • Que ledit capitaine ne poussent emporter aucuns > fustages, utenciles. ■ (JJ. 101, p. 140, an. 1371.)] Fustale. [- Faut querrc le chevreul îi rongter ■ vers les cleres fustoîjes. • [Modus, f. 29 *.)] — ■ Il • est permis à l'usufruitier de couper, en son • temps, toute sorte des arbres légères, comme ■ sapins, aulnes, peupliers.. . et bois de basse ■ fuslage, ou autres de bois dur, comme chesnes, . faus. ormes. • (Coût, de Bruxelles, N. C. G. 1. 1, page 1254 ^) Expressions : 1° • Chose de haute futaye, > chose remarqua- ble. (Colgrave.) — Ue K'i ■ livres de haute /'»$tave, » livre.s dignes de passer à la postérité. • On lisoit . originairement livres dignes de mémoire : llabe- • lais depuis, a mieux aimé dire livres de haute •> fustaye ; mais en substituant celte seconde • expression à la première, les imprimeurs ont mal ■ ji propos retenu dignes qui est bon avec mémoire, ■ mais qui ne vaut rien avec haute fustaye. ■ (Le Duchal, sur Rub. Il, p. 5 du prolog.) — • Moulons • de haulte futaye, • • moutons gros, gras, et • aussi icndies que les chupons du Mans, '{u'on ■ appelle commuiipment chapons de haute gresse. > (Le Duchal, sur Rub. IV, p. 22.) 2* • Fuslaies claires , • forëls i>eu épaisses. [Modus, L 7 V) Fustaille, s. f. i' Ce qui est de bois. F- Quicon- • que veut estre escueliiers à Paris, c'est à savoir • vcnderes de auges, fourches, pelés, beesrhes, pesteuz et toute autre fustaille cslre le puel fran- chement. . (Liv. des Met. 112.)] Onques ne vijilus gr.int ordure Ouc de niangier eu ces plateaux De fvitaillc, ou chascune, com veaux, A su barbe, et sa main brouiUie. luesck. f. SVOJ 2" [Tonneau ; voir le suivant.] Fuslaillcr, s. m. Tonnelier. (Colgrave.1 — [■ Un leur voisins fustailler... qui inenoit vendre plu- sieuis /'KS/ai//es. • (JJ. 157, p. 349, an. 1403.)j Fustalllerle. [Colleclif de fustaille: • Iceltui suppliant et son freru aturcnt en la compaignie de leur inere i) la fesie de Condé sur l'Escaud mener pour vendi-e plusieurs denrées de fustail- lerie. - (JJ. 157, p. 349, an. 14103.)] Fustaine. [ElolTc de 111 et de colon : • S'ot ves- lit une rouge fuslaingnc iUès que par leus ert détrônez. ■ [lien. 7620.) — • Et si dira encor : je vueii Une fustaine, monseigneur Et me faut un FUS — 344 — FUÏ « manlel greigneur. » (Desch. Mirouerdu Mariage.) — « liera « 46 aunes de fustaine en trois pièces, • 4 s. l'aune. » (N. C. de rArgenterie, p. 17.)] — « Fustaine, ou bombasîn, et toutes autres choses « faites de coton. » (Rob. Est.) Faste. [Comme fust : • Une fuste ou pièce de . bois. « (JJ. i70, p. 232, an. 1418.)] Fustcil. [Fustel, bois pour les teinturiers, aux Statuts des teinturiers de Rouen. (Ord. Vil, p. 117, an. 1359.)] Fuster, v. Fustiger, battre^. Placer à Taffût*. Fouiller, chercber^. Piller**. ^ On a dit des violences faites au pape Virgile, à Constantinople : « Lui lièrent une corde au col, fut « mené,et/'wstéparla ville. •(Ch. S. Denis, 1,(^32 *>.) Prince, je tien que rcmme fait folie. Qui le bon pert, et en chetif 8*alio :... Se mul l'en prant, plaindre n'cl doit on niie, Mais la fuster^ quant son maleur descueuvc. Eust. Dcsdi. Puct. MSS. fui. 45i, cul. 3. On disoit « abbatu et fuslé par telle manière « que illec en la place eust esté mort. « (Hist. de B. du Guescl. par Mén. p. 478.) — [« La mère d'Agnes « cria à la mort, combien que para vaut elle eust « vendue saditte fille, dont elle lu pour ce fustée et « punie à Senz. » (JJ. 138, p. G9,^n. 1389.)] ' « Quant ils seront bien à point, ilz doivent cha- « cun mettre sa sayette en la corde de son arc, et • cellui... qui les a fustés, doit dire ù cellui qui « vient, qu'il demeure, lui doit monstrer son fust. » (Modus, f. 77 ^) ^ « Fisl fuster le chastel, à sçavoir que le cheva- ■ lier estoit devenu. ■ (Percef. V, f. 5.) ^ On lit au sujet de Télection du pape Jean 1" : « Le menèrent en Teglise cathédrale de S. Pierre; « là, en le mitrant, prindrent le serment de luy, et < après le menèrent en Tbostel de son prédeces- « seur, c'est à scavoir, au palais, et tantost toute « sa maison fut fustée, et emporté tout ce qu*on y « trouva. » (Monstrel. 11, f. 22 '.) — • S'efforcèrent • de desrober les trésors royaulx, affin que, se « César les fustoit, Il ny trouvast que prendre. » (Tri. des IX Preux, p. 380 v) — [« Si la fusterent et « coururent tontes et puis boutèrent le feu dedens. » (Froiss. VI, 3G.)] Fustcreau. [Barque: « Le suppliant et icelui « toulefoy entrèrent ensemble en certain vaisseau « ou fustcreau. • (JJ. 188, p. 201, an. 1459.)] Fustcrie, s. /*. Chantier de bois. P. d*Ailly, évo- que de Cambray, légat de Charles VI, vint « A Avi- « gnon, et se logea en la grand fusterie. » (Froiss. liv. IV, p. 308.) - [. Berlhelemi David habitant de • la ville d'Avignon estant en une taverne, assise « en la grant fustcrie de la dite ville. » (JJ. 137, p. 52, an. 1389.)] Fustetz. [Fûté : « As oi corn Girars contre toi « gronce et parle! Tu es li plus fustet%, 11 plus « déshonores. Se celz or vilz Bourgoins n'est par • toi acorés. » (Girars de Ros. v. 724.)] Fustier. [Charpentier : • Un fustier ou cbar- « pentier« appelle Michau Valdun. » (JJ. 167, p. 384, ^n. 1414.)] Fustif . [De bois : « Une charette fustive sans « ferrcure chargiée d'avoine. » (JJ. 128, page 155, an. 1385.)] Fustigation, s. f. 1/action defoueltcr. (Oudin.) Fustiguer, v. Fustiger. (Oudin et Cotgrave.) Fiisuner. [Prospérer, le même que foisonner, fuisonncr, dans Edouard le Confesseur, v. 4309 : « Ne puet parpire fusuner, »] Fut à fut. [< Mensura communis quae vulgo « vocatur/'M^ à7M^ » (Olim, an. 1306.)] Futur. Expressions relatives à ce mot: !• « Auj « futur, » à Tavenir, dans la suite. (Eust. Desch Poës. MSS. fol. 490, col. 1.) 2" « De futur » a presoue la même significatîorr^ dans cette expression, « fiancer, » et « épouser d • futur, » opposée ù celle de « fiancer • et « épouse « de présent, » c'est-à-dire sur le champ. [• Uni « feme esposa un home par futur, ele oit dire qu< « il estoit trop cruel et par devant un herroile fl « vœu. » (Liv. de justice, 193.)] 3" « Compete a nostre cour (de Mons) seule; • d'accorder commissions ù'enquestes à futur. • Valétudinaires, et rtd;wp^/Mam m memoriam' . avant procès entamé. » (Coût, de Hainaut, N. C. Cén.Il, p. 47«.) 4" • Examen h futur, » examiner à futur. (Vovez Dict. de Cotgr. et le Gr. Coût, de Fr. Il, p. 143.) * Fuullier. [Fouiller : « Pourcel ne doivent en nule saison estre soufert en prés, porce qu'il enpirent de fuullier. » (Beaum. LU, 5.)] Fuye, s. f. Colombier. « Celuy qui n'a fief, cen- sive, ne justice peut avoir volliere, ou fuye Ae 500 boulins, et au dessous, porveu qu'il ail au terroir où est construitte la ditte volliere, 50 arpens de terre. >• (Coût, de Paris, C. G. 1. 1, p. 66.) — • Messieurs soyez les bienvenus; ça, que Ton se depesche ; garçon au vin, au poulalier, au crochet, à la fuye, serviettes blanches. » (Moyen de Parvenir, p. 323.) Fuynes, s. f. p. Fourche : Quant se sent si assaiUy, Dedens la rivière est saiUy, Or va aval, mais va amont, Ce dient ceulx qui présent sont ; Ils treuvent leurs forges serrées, Qui fuynes en l'art sont nommées ; L'un s'enfuyt tout droit au radier. A sa fouyne, pour la garder. (La Signe, f. iiS ^.) Fuyo, Fuyo. Mot liégeois, selon Honstrelet, qui dit d*une bataille des Liégeois contre le duc de Bourgogne , en 1408 : • Voians la compagnie.... • départir de Tost des deux ducs, el aller au loing,... • cuiderent pour vray qu*ils s'enfuissent; si corn- « mencerent.... à crier.... en leur langaige, fuyo, • fuyo. » (Monstr. I, cbap. 47.) G GAA G. [« Plus que nule letre que j'oie, Signifie G la « goie Qui par feme revient au monde. » (Senefiance de l'A B G, dans Jubinal, II, 278.)] Gaabller. [Percepteur de gabelles, d'impôts : « L'exposant mist main à la lace de Drouet le « gaablier^ et en emporta plain son poing de mon- « noie. » (JJ. 105, p. 171, an. 1373.)] Gaagnable. [Labourable : « Terres gaagnables « et non gaagnables, • au Cart. de S' Wandrille, t. 11, p. 1481] Gaagne, Gaalgne, Gaalngne. [Forme ver- bale de gaagnier. V Gain, produit : « Nous perdons ilos gaaignes et nos marchandises, et nous en- chierit li vivres chascun jour. • (Mén. de Reims, $226.) — « Dont li drapperie et li gaagne dou • mestier commença moult à afoiblir. » (Froiss. Il, 362.) — « Combien que le dit povre prisonnier eut fait son pooir de gaaingnier , si ne pooit sa gaaingne pour soustenir les personnes dessus dites. » (JJ. 141, p. 20, an. 1391.) — « Disoient encore liait religieux qu*ils avoient la gaaingne de la disme de notre moulin. > (Cart. de S' Vinc. de Laon.) — 2» Gain d'un procès: • Ledit Berrier eust fait gaagne et atainte de la dite cause à ren- contre dudit Richart. ..(JJ. 15!, p. 330, an. 1397.) — 3* Terre labourée: « Et as plains sans et es aies. Es gaaignes et essemes. » (Best, dans Du Gange, m, 450»».)] Gaagnerle. [Terre labourée: « Li duz a la planté de la cnevalerie, li duz a la planté de la gaagnerie. » (Rou, dans D. G. V, 306%)] Gaaignage. [PGain, profit, utilité : « Se aucuns gentis bons avoit bons qui teinssent terres à terrages de batart, et il ne l'en rendissent autres coustumes, que les terrâmes, li sires les porroit bien prendre à son gaaingnage, m^t'is il ne les porroit bailler a autre. » (EtabK de S' Louis, liv. I, ch. 99.) — 2* Terre labourée et ensemencée : • Par jardins et par gaaingnages. > (G. Guiart.) — « Et en traiant le sanc des chaires, G'on espant par les gaaingnages, Trancher nés et fendre visages. » (Ibid.) — 3* Récolte: • Et prenoit proies et prenoit « paisanz, et tribouloit si le païs que on n'i semoit VI. GAA « ne aroit ne faisoit nul gaaingnage. > (Mén. de Reims, S 118.)] Gaalgnier. [1* Cultiver, labourer: « En pais « tenons nos terres, ses faisons gaaignier. » (Saxons, XVI.) — « Se tu veus labourer en terre, Vergiledois « lire et enquerre, Chiite sara bien enseignierQues • terres tu dois gaaignier. » (Le Gaton en roman, dans Du Gange, III, 457'.)] La voit les chaDS amplez et lez Bien gaaigniez et bien semez. (Parton, ms, f. iSO^J 2* Moissonner: « Blez semèrent, blez gaain* « gnierent. • (Parton. f. 9'.) 3* [Butiner : « Pour la renommée qui estoit grans < en Cypre, de la bataille qui devoit estre, passèrent « de nos gens serjansen Hermenie pour gaaingnier « et pour estre en la bataille. > (Joinv. § 143.) — « Pour gaegnier et fourer. » (Froiss. lll, 159.)] 4» [Gagner, profiter: • Gaaigner à autres, » c'est- à-dire au service des autres. (Ordon. lU, 438.) — « Gaaigner la chose, » c'est-à-dire la propriété. (Id. 1, 163.| — • Au gardera plusgrentsens que ^flat^n^ « ce ail Ten. » (Ovid. de Arte, f. 95*.) — « Amours « va par aventure ; Gascun y pert et gaane, • (Vat. n* 1490, fol. 102 ^.) — « Adont demandèrent il entre « leurs variés, se il en y avoit nul qui volsist • gaegnier et porter ceste lettre qu'il avoient « escriple. » (Froiss. IV, 259.) — • Et si sont signeur « et gens qui gaagnent volentiers. » (Id. Il, 353 )] 5"* [Exercer son métier : < li s'aherdirent au « labourer et au gaegnier dou nouviel. » (Id. t. III, fol. 320 )] 6° [Capturer : « Si s'abandonnoient (lesecumeurs « de mer) à gaignier un vaissiel ou deux. • (Froiss. II, 362.)] Gaalgnieres, Gaaigneur. [Laboureur ; mot correspondant au bas breton goniaec {pont, gain) : Quant elles (les eaux du Nil) se retraient li gaain- gnour vont chascùns labourer en sa terre à une charue snnz rouelles. » (Joinv. § 188.) — • Chagno estoit gaaignerres en terres; se li commanda Nostre Seignor que la disme de son blé li randist. » (ms. S' Victor, serm. 44, dans Du Gange, lll, 450>>.) — « Li quatres mui serunt de blé sec et moiteen a 44 GAB -» « le veue et au tesmoignage de gaaigneurê de > Verberie. ■ (Cart. de S> Corneille de Compiègne, f. 182% an. 1257.)] Gaain. [Fromage de gaain, d'automne, daos Renarl, v. 1837803 Uaaing. [Bulin, gain, proUt: < Son eskiec lor ■ départ li rois... Et porta part à la roine Done > de gaaing la mescine. • (Ploire et Blaocbeflor, V. 131.) — ■ Li gaains petis que elle a fait à moi. • (Froiss. 111, 4flO.) — • De tout vostre gaaing ne vous ■ demanljemie > (Saxons, Vil.)] Gab. 1* Raillerie, plaisanterie. [• Paien nel' tin- ■ drent mie en gab. • (Roland, v. 2113.) — Dans le voyage de Charlemagne à Jérusalem et à Constan- tinople [Xll* siècle], les barons français ne sont guëres reconnaissants h l'empereur llugou de son hospilalilé et se livrent pendant une nuit à des plaisanteries, à des gabs Tort immoraux: Olivier déshonore la fille de l'empereur. L'étymologie , d'après Diez, est le nordique gabb.'] — ■ Excusance ■ avec pardon vouL soit donnée, mais que jamais ■ par gabi ne autrement de ce ne parlez. ■ (Percef. IV. fol. 47*.) Doucea paroles et beu gtu Voloatiera fet pucele oir. (Ovide, f. 06 '.; Dist la dame, taiseï, beau aire, Gai ne me devriez vos dire. {Fabl. S. G. f. liS.J Fort sont li lac et graut li couvertour ; Ce D'eat pas ya* En que cil est ki aime par amours. (C" Thibaut, 63.) L'en ne doit mie amer à go*. {Poêt. av. iSOO, IV, 14S0.} Lessiez vos ciHéB et vos gaa. (MS. 7015, I, f. i03 :} 2" Moquerie : [• Il ne fu mie fais par gap. * (Vie do J.-G. dans D. C. sous gabator.) — • Li cuens de • Bar n'en revint pas Qu'il y fu pris, ce n'est pas . ga». . (Id.)] Expressions: 1' ■ Jetler gas, * se moquer, railler. Robin vers l'autre & tant Cort gront aleure ; Mais celé ac l'atendi pas En eslepas U gete un gai. (E. Coupaiim, III, p. iS50.; 2° ■ Faire gas, > même sens. Un poi vueil ainors blasmer Car je ai souvent choisi Ceux q^uaut joie recouvrer Oi fetoiettt rjat de U Et ceus de dolur ptorer Qui éloient On ami. (J. de Ckimu, t. U, p. 681.) 8' Tromperie, fausseté : - Aucuns si dient que li • enfans de poète sont toujours en aage, mes ce est - gai. • (Beauman. 90.) — Un de nos anciens poètes fait ainsi l'éloge de la douceur et de l'ingënuilé de sa maîtresse : Douce désirée sans ilel et sans oui. Pleine de Bolas. {MS. de Souh. f. 46:) Proverbes : 1» ■ Bailler une gabe de puille, » jouer un tour. Monstrclel dit du gouverneur de Vitry, pris dans son château cl dépouillé de ses biens : > Comme il fut ■ commune renommée, Jean Itaoulet avec la Hyre (- GAB ■ fut consentant de lui baïaercesle gabe de puilte.* (Honstr. vol. II, fol. 1 ">.) 3* N-i a si mal gai com le voir. (MS. 16t5, II, i'JS'.J Nous disons : • Il n'y a que la vérité qui offense.* Gaban. Caban. ■ Se couvrir du vieux gaban du ■ bien publicque. > (Hém. de Vornay, 1, 622.) Gabarre. Bateau plat, à voiles et fc rames. II est en usage sur les câtes de Guyenne et sur It rivière de la Loire, au-dessous de Nantes. On s*eQ seil parliculièrementà lester ou délester les aavirea et h la cargaison des vaisseaux. [• Mises et despenses ■ pour assembler plusieurs nets, gabarres et antres ■ choses nécessaires aux pons et passages sur la ■ rivière de Garonne. > (Compte de 1338.) — ■ Comme • les suppliants {eussent en un vaisseau nommé ■ (labarre estant sur eaue en un lieu nommé l'ester • du port de Corsse, près de la ditte ville de Sain^ • Jehan d'Angely. > (JJ. 155, p. 390, an. 1400.}] — Je» ■ me trouvé... il n'y a que deux jours avec plusieurs > autres en une gabarre pour passer l'eau avec no^ ■ montures. • (Bouch. Serées; II, 64.) — > A combles • barqueset pleines gabarres luy feurent en t>arbe > gens armez. • (J. d'Autoo, Ann. de Louis Xil, 26.^ Gabarrier, s. m. Matelot de gabarre. [■ Dng ■ autre gabarrier lequel amarra sa gabarre joi- ■ gnani celle du suppléant. • (JJ. 205, p. 17, ao. 1478,)] — . Pour le passage de la ville de Bordeani ■ à Lormont, l'on payera bomme et cbeval un • carolus et à la Bastide deux liars et sera tena ■ chacun gabarrier avoir trois personnages dedans ■ sa gabarre,c'est a scavoirun gouverneur et deux < tireurs. > (Coul. Gén. t. II, p. 672.) Gabeler. [Payer la gabelle : ■ Ilem d'avoir < vendu à leur pi'oflt ledit sel ainsi défalqué seni . gabeler. . (JJ. 138, p. 37, an. 1389.)] Gabelés. [Gab, plaisanterie: > Ne feri mie i ' gabelés. • (Benart, t. IV, p. 5. v. 101.)] Gabellaiis. [Gabelants, ceux qui devaient se fournir aux gabelles: «Et tiendront lesdits officiers, ■ csdits greniers et boutiques où se fera la vente, • une barre au travers de la vente pour d'illec • prendre ledit sel gabelle; sans que lesi^aM/ans • puissent presser ladite barre. • (Ordonnance du 8 novembre 1498.)] Gabelle, {i' Impôt en général : . L'on souloït < rendre de l'imposition de la gabelle des dras de la > sénéchaussée de Carcassonne 4500 I. t. ■ (Rôle de 1332.J — 2* Bail : . Tuit li chamberlanc et li bailli, ■ puis qu'il auront receu aminislrer les bajulatîons « en gabelle. » (Statnls de Ch. I", roi de Sicile.)] Gabelller. [■ Gabellier$ et officiers eslablis sur • le sel. • (Letl. de Philippe VI de Valois, an. 1340, reg. B. 2, de la Chambre des Comptes, f. 8i*.)j Gabelou. [• Tu as menti, mescliant bourreao, > gabelouxqne tu es. > (Eutrapel, ch. 23.)] Gabeor, s. ni. Moqueur. Li Gascon et li Poitevin SoQt lie bon cuer a lui melii) : Cil soiil cortois et iigabeor. (Partoti. f, iSO'.J GAG — 348 - GAG « venoient, et Ten le pooit scavoir, il en paieroit « soixante sols de gages. » (Ord. I, p. 132.) [70 Pari : « Voulez vous Taire un gage à moi ? « Oui, vraiment, dit-il ; quel sera-t-il ? » (Louis XI, Nouv. XXVll.)] Expressions : 1* « Gage d'argent, » dépôt : « Se aucuns accuse « autre personne de larrecin, il doit avoir les « priieres prestes.... et doit nommer le larrecin, se « ce est cheval ou robes, ou gages i argent. 1 (Ord. I, p. 258.) 2^ « Bailler son gage et mettre outre, » proposer le défi. Le connétable de Clisson dit au roi : « Sire vostre père me fist et créa connestable de France, laquelle office, a mon loyal pouvoir, i*ay exercée et usée : n'oncques nul n'y veit de faute, et s'il estoit aucun qui vousist dire ne mettre outre que je m*y fusse mal acquitté et qu'envers vous ne la noble couronne de France, j'eusse fait autrement qu'a poinct, je voudroye bailler mon gage et mettre outre* » (Froiss. t. III, p. 201.) 3» « Gage de bataille. > — « Telle estoit la cous- tume que cellui qui appelloit jelloit un gand pour gage et l'appelle le levoit, et si quelques fois tous deux bailloient le gage, et s'appelloit gage de bataille. » (Brant. sur Tes Duels, p. 17.) 4* [« Et si aucun des parties se partoit après jugement assis, gaige jette et couvert^ sans la licence ou bonne seureté, icelui partant doit estre tenu et prononcé pour convaincu. » (De la Jaille, traité du Champ de Bataille, dans Du Gange, t. VI, page 720 '.)] 5* « Contre gage^ qu'aucuns seigneurs ont pré- « tendu pour pouvoir de leur autorité faire prises, « quand on leur avoit fait tort, dont ont été baillez « arrests au Parlement de Paris l'an 1281 et 1283 « contre les comtes de Champagne et d'Âuxerre. > (Laurière.) 6» « Depost et gage. » (Laurière.) 7* « *Amander le gage de sa loy, » payer l'amende. (Ord. I, p. 238.) 8° « Devoir le gage de sa loy, • pour devoir l'amende. (Ord. I, p. 232) ; au même endroit « faire « le gage de sa loy, » la même signification. 9° « Le droit gage de sa loy, » amende. (Ordonn. 1. 1, p. 191.) 10* « Fa\re gage • ou « faire gageure. » (Laurière.) — Le même sens que « gager personnes en son « dommage. » (Voir sous Gager.) 11* [Lever le gage^ accepter le défi : « Je lèverai « vostre gage. • (Froiss. IX, 127.)] 11* bis. [« Tenir jugement et gage de bataille > (Froissart, t. Vil, 223), être arbitre dans les conflits entre chevaliers.] 12* « Laisser gage d'espée ou d'esperons. > ~ « Venoient nobles hommes de tous cotés et de « divers pays pour eux esprouver a celle haute et « chcvaleureuse espreuve et d'aucuns non disposez « a ce laissèrent à l'arbre, es mains des heraux « gages (Tespées ou d'esperons. • (Hém. d'Oliv. de la Marche, 1, p. 188 ) 13« « Se mettre engage faux, » engager le combat avec le coupable qu'on a accusé, avant d'avoir prêté serment devant le juge. (Assises de Jérusalem, page 70.) 14* « Faire le gage de sa loy. » — « Se un mar- cheant trespasse paage sans paier son paage, et li paagiers le prend et li dit : vous vous en aies sans payer... et cil die... je ne savoie mie que je deusse ici en droit point de paage.... et ainsi l'en li puet es^rder que se il ose jurer sur saints que il ne savoit que il eust point de paage, il en fera le gage de sa loy et si rendra le paage et fl itant sera quite. > (Ord. I, p. 227.) Voir Gagsb. 150 « Faire le gage de sa loy d'amende. » — Quant bons coustumiers ne rend ses cens et coustumes au jor que il les doit au seigneur il fet le gage de sa loy d^amende. > (Ord. I, p. 340. 16* « Se mettre en droit gage • se dit forsqu quelqu'un prouve que son accusation est fondée.» (Laurière.) 17* « Se mettre en loyaus gages^ ■ même sen que se mettre en droit gage. (Assises de Jérusalem » page 70.) 18* < Gage mort > est le même que « mort gage » ancien terme de pratique pour signifier « antî- « chrèse. » C'est une convention par laquelle celui qui emprunte une somme d'argent cède au créan* cier la jouissance des fruits d'un héritage pour lai tenir lieu d'intérêts seulement, s'obligeant de lui rembourser le capital en entier, lorsqu'il voudra rentrer en possession du dit héritage. C'est en ce sens que Laurière définit « gage mort, » « un gage « qui ne s'acquitte pointdes issues ou de ses fruits. • — De là « tenir terre en mort gage^ ■ pour en jouir à titre d'antichrèse. — Vojr. Cage vif. « Gage mort, » selon Littleton, sect. 32, signifie aussi « le gage qui « est vendu au créancier quand le débiteur ne le « retire pas dans le temps dont il est convenu. • (Laur.) Voyez anc. Coût, de Norm. f. 3C. 190 « Droit de movi gage^ » « droit que le père a de bailler et le fils de tenir l'hoirie à titre de mort gage. » (Laurière.) 20* « Gage de Uons. * — « Item que tonneaux trouvez trop petits selon le gage de Mons soient condemnez estre brûlez. » (Coût. Gén. I, p. 8^.) 21* « Obligation de mort gage; » c'est • celle que l'on contracte quand on oblige un héritage, pour le tenir tant et si longuement que celui à qui il doit appartenir de droit, ne le rachette de la somme qu'on a assis et hypotéqué sur le <Ût héritage, tellement qu'on ne décompte point les fruits perceus. • (Laurière.) 22* « Gages pasturans; • les bestiaux, gages, nan- tissement de la ferme. « En prinse et exécution de meubles ne doivent estre prins gages pasturam : sur tous les chevaux ou bœufs tirans a la char- rue, ni les outils d'un ouvrier desquels il se sert ordinairement à travailler de son mestier. > 23* « Le petit gage. • — « Dilayant le condamné de payer après le command ou sommation lui faicte, le petit gage sera premereemmeut levé GAG -349 — GAG V |>our trois jours après expirez estre vendu par la « justice, et adjugé et délivré au dernier encheris- « seur. • (N. G. G. p. 861.) ^4« « Gage'p\eçe. » — « Gager est s'obliger à payer les rentes et redevances dues pour Tannée suivante ; si le vassal qui les doit n*est pas resseant sur le fief a raison duquel il les doit il doitdonner ;>/e0e qui y demeure et qui s'oblige de les payer. De ces deux mots gage et plege on a composé celuy de gage-plege, » (Lauriëre et le iuL 6én. I, p. 1011.) 24* bis. [« Nous les sçaurons bien maintenir A ^ cognoistre preu ou dommaige , Nous passerons ^ plaigier gage. » (Athis, dans D. C. VI, 719».)] 25* « A gage ployé. » — [« Devant le roi sont li « gage$ ploie. Des deux barons qui ne sont queres « cbier. » (Garin, dans Du Gange, VI, p. 719 •.)] — « Item qui vient contre la sentence ou appoincte- « tement ou ordonnance du juge, il chet en soixante « sols parisis d'amende, et avec ce doit amender « a gage ployé en \^ main du juge. » (Boutciller, Som. Rur. p. 857.) 26* « Pan ou gage signifie les habits et autres « choses qu'on peut prendre pour gages sur celui « qui fait dommage en l'héritage d'autruy afin de < l'accuser et convaincre en justice. » (Laurièrc.) 27* « Gage prins. » (Laur. et la Coût, de Berri, tii. 10, art. 5.) 28» « Venir à gage, » offrir le duel : • De tos cas « de crisme pot apeler ou venir a gages. » (Beau- manoir, ch. LXI.) 29<> « Gage vif. • Nous avons vu ci-dessus que le mot gage étoit celui dont le produit annuel appar- tenoit au premier qui en étoit saisi, sans déduction sur la créance. Le gage vif, au contraire, étoit celui dont le produit annuel servoit à l'acquit de la dette. [« Vif gage est qui s'acquitte des issues, mort • gage qui de rien ne s'acquitte. • (Loysel, 483, 484.)] 30* « Garder les gages, * comme nous disons « garder les manteaux, • c'est regarder le combat sans se mettre de la partie : « Alors du dit combat • l'armée vénitienne estoit en bataille près du fort... « lesquels Vénitiens gardoient les gages , car s'ils • eussent voulu assaillir de leur costé, comme les « Suisses les ennemis eussent été contraints de « séparer leurs forces en divers lieux. « (Mém. de Du Bellay, liv. Il, fol. 41 '.) 31* [« Jasoit ce qu'il se soient combatu , et il se « puissent accorder entr'eulx, il s'en pourront yssir • et départir en payant cent sols tournois d'amende « es dessus nommez ou à l'un d'eulx , sans autre « punicion, et emporteront leurs armeures....; et « se li gaiges est oultrez, l'amende sera sur le • vaincu, selon la coustume. ^ (Ord. t. VI, p. 60, an. 1352.)] Gagé, part. Payé*. Contraint par justice". Saisi, arrêté pour les gages ^. ^ < Cettuy-ci (il s'agit dun médecin) qu'il avoit • fait venir exprés et qui étoit bien chèrement ' « gagé. • (Ess. de Hont. 1. 1.) ' * Godefroy, dan^ ses observations sur l'IIist. de Charles Vlll, p. 693, dit de personnes qui se sou- mettent h une juridiction : « Voulans par icelle < cour estre contraints, gagés et compellez par « prise. • ® Mes plusors qui (Cen retornoieni Et qui bien la trieve savoient Et Facort que Ten avoit fet Gagiez furent sans droit de fait. (MS. 68i0, fol. 84.) Expressions : 1** « Bataille gagée, » combat contre son accusa- teur: « Les combaltans étoient à pied ou achevai. » (Laurière cite la Coût, de Normandie.) 2** « ClSimeur gagée. • — « La clameur de bource « est gagée quand celuy qui est assigné en retrait « acquiesce, quand il consent que le retrait ait lieu, « et déclare qu'il est prest de recevoir son rem- « boursement, auquel cas le garnissement doit estre « fait en or ou argent monnoyé ajrant cours , dans « les vingt quatre heures. • (Laurière.) Gageable, adj. Sujet à l'amende : « Bestail y « mesusant de jour est ^a^^ab/e à cinq soulx d'a- « mende pour teste. » (Coût. Gén. Il, 1073.) Gageaflle. [Gageure: « Un pot de vin par ma- « niere ôegageaille. » (JJ. 185, p. 148, an. 1451.)] Gagement. 1* « Gage ou nantissement d'un « domage causé. • (Pilhou, Cout.deTroyes, p.447.) — 2* Salaire : « Nuls de nos gens, baillis , prévôts, « ou sergens ou autres de nos sens ne prendront « gages, salaires, gagewens ou dépens. » (Ord. 1. 1, p. 692 ^) — 3* Gageure: A courre ont grant gaigetnent mis Et court chascun mieulx qu'il pouvoit. (Desch. f. 265 ^.) 4* Laurière dit que « gagement est l'obligation et « hypoteque des biens d'un débiteur obligé, » et cite la Coût. d'Orléans, art. 360. — 5» Caution : « Il « convient remarquer ce terme gagemens qui vient « du verbe gager, et les notaires principalement du « chalelet de Paris en usent aux contracts en cette « manière promet et gage.... et mon vieil praticien < rend toujours le mot latin catitio par gage. » (Gr. Coût. Gén. liv. Il, p. 131.) — 6*» Engagement: [• L'en doit avoir un petit seel ou signet, qui sera « tout propre et perpétuel à signer... les ^a^^m^ns « que l'en fera des plaiz et des causes. » (Ord. VI, p. 593, an. 1381.)] Expression : « Gagement de bataille, » gage de bataille. (Ord. LI, p. 539*») Gager, v. Gager, parier*. Donner des gages". Engager, soudoyer^. Prendre des gages **. Faire une saisie*. Différer, retarder^. Refuser, de l'ex- pression gager de service ®. Promettre **. * [« Si vous prie que vous gaige% qu'elle le fera, ■ et je gaigerat que non. » (Ménagier, 1, 6.)] " [« Se aucuns des mestiers devant diz est adjor- « nés devant le mestre qui garde le mestier.... et se « il vient à son jour, et il cognoil, il doit gagier. » (Livre des Métiers, 110.)] ® [« Li flnanche que h roys englès envoyoit eu « Poito pour gagier trois mil combatans et payer, « se il besongnoit un an. » (Froiss. Vlll, 131)] GAG -î " [Il est dit aux Assises de Jérusalem, p. 93, d'un créancier, qu'il • ne peut ne ne doit gager par ■ l'assise la robe de son vestir, ne le dras de son • lil. > — [< Que doresnavant vous ou aucun de € vous ne gagés ou conlraiguiés ou souffres estre ■ gagés ou conlrains.,.., en corps ou en biens. ■ (Ord. V, 385, an. 137i.)] « • El ou cas ou vous trouvères aucun qui ■ s'efforceront de faire le contraire deschosesdeasus ■ dictes si les gagez et contraingniez a payer la . (lile amende. • (Ord. t. III. p. 98.) ' Dn père et une mère ayant perdu leur enfant en allant le porter à Charlemagne , qui revenoit chargé de reliques de la Terre Sainte, lui dirent: • Nous te requérons que ta pitié et la miséricorde • soit huy sur nous : si ne dois pas gager k mons- ■ trer les miracles de nostre seigneur. > [Chron. de S. Den. 1. 1, fol. 133.) " L'amors delTent C'on n'acoinl toi dru «otana ; Quant Diex ot siècles les gage, Amours les blaame et soua preDt Qui n'amblent pas de nature. (PoSt. av. 1300, II, 8St.} A loua jours mais sui gsris : Lis espoirs me rssouage. (Poit. av. iSOO, 11, p. 81S.) Adans H Boçus dit de sa maîtresse (t. IV, f. 1413): Mes richesse et bisuté l'aTugle si Dont ele se gloreSe Ru'ele me gage et oubeiia Qur ce que ne me voit pareil a li. Il ne muet poa de sans celui qui plaint Paine et travail, qui aquiert avantage. Pour ce ne puis veoir que cla bien aint Qui pour jouir d'amours BofTrance gage. ,'Ibid. 1388.J [( Je Guace de Loygni.... fait assavoir à tous que • je ay gagé k.... monseigneur Symon... evesque « de Chartres, à faire toute sa volonté haut et bas € de la flnance du rachat du fié et des appartenan- • ces de la terre de Loygni. • (Cart. de I evéché de Chartres, an. 1394.] — ■ Icellui Cardin çaiga paier ■ audit Robert les huit blans en la main du curé ■ dudit Beaumont. > (JJ. 158, p. 339, an. 1403.)] Expressions : 1* . (l'ojïer l'amende, • ta payer: [< Tous les ■ baillis et seneschaux en la fin de leurs assises, • avant qu'il se parlent, taiixeront toutes les amen- « des gagées. • (Ord. IV, 411, an. 1362 )] 2* ■ Gager bataille • ou • gager un combat, • c'est, d'après l'inlerprélalioa taline de Honet, • promettre • en jettant son gage de se rendre au lieu du com- • bat. ■ — [■ Ciaus ou celles qui font apeler et qui ■ gagent bataille par champion. • (Assises de Jéru- salem, p. 150.}] 3* ■ Gager et actuellement offrir le rachat.... se ■ dit du vassal quand il offre réellement au sei* • goeur feudal le droit et proUt de rachat. > (Laur.) 4' ■ Gager la loy ou gager loy, » offrir de faire serment. Laurière cite l'Ane. Coût, de Normandie: ■ Quand quelqu'un baille gages ou pièges de se • desrener, c'est b dire, de se purger par son ser- 0- GAG • ment et par le serment de ceux qui lui aidenl de ■ l'accusation qu'où lui a intentée. • — [• Se cil • qui est querellé, encbiet de la loy qu'il a gagée, > il doit amender le mesfait à celui à qui il le fifsL • et à la court. " (Ane. Coût, de Norm. ch. LIXIT.]] 5* • Gager partage. ■ C'est, dans la Coutume de Normandie, - olfrir eo jugement partage a ses « frères puisnez. • (Laurière.) 6* < Gager personnes en son dommage. - Hooet l'explique par damnum agro inferenti pigmit- auferre. C'est donc, comme dit Lanrière, ■ pnûidr^ « le chapeau ou autre habillement du pastre di^ • bestail qui fait dommage en l'héritage d aulruy. >^ 7* . Gager de la robe et d'autres habits. • {Liur. Héme sens. 8* • Gager du service. ■ — ■ Cela se disoil de^ < vassaux, lorsqu'ils faisoient savoir H leur seigaeii^ > qu'ils cesseroient de lui faire hommage s il n^ ■ rendoit justice îi l'un de leurs pairs. ■ — [■ Noo^ ■ tous ensemble, et chascun par soi vons gageons ■ dou service que nous vous devons, tant qoevou « • aiez rendu à nostre per son fié, ou ne dites raison • pourquoi vous ne le devez faire. > (Assises de Jérusalem, ch.CCVII.)] 9» . Trouver de quoy fffljfer, » trouver dans une maison sur laquelle on a une renie des efltets qui puissent répondre de ce qui est dû par le proprié- taire. (Gr. Coût, de Kr. liv. III, p. 4*2.) Ifr . Trouver à gaigier. • (Gr. Coût, de Fr.liv. H, p. 215.) Môme sens. 11° • Gagier son sang. . — ■ Quand quel habitant ■ ou autre est blechié a sang il est tenu endedans ■ 24 heures enssuivaut gagier son sang qui est de > déclarer ou se declaire au sieur son bailly on • lieutennnt le nom de cestuy ou ceulx le ayant > blechié en quel lieu et quel cas le fait seroit . advenu. • (N. C. G. 1. 1, p. 407.) 2. Gager, s. m. Homme gagé, exécuteur testa- mentaire *. Hurguillier *. Eiigagiste ^ Homme soudoyé par un seigneur", * Il est difficile de déterminer le sens de ce mol dans Duuhesne, Gén. de ChAtillon, p. 58-61, til. de 1268. Il parolt tantôt pour serviteur à gages, un fermier, tantôt pour juge à gages ou pour jure Ui par serment ; enfin il semble être dit, ibid, p. 60 et 61, des évéques et abbés appelés au conseil On voit encore gaigiert, exécuteurs d'un testament, dans Duchesne, Gén. de Montmorency, p. 386, an 1265. [Voir au même sens les preuves de l'Hisl. de Bret. 1, col. 1190, an. 1302.] -- Dans le Traité de U Chancellerie, par H' de Hiraulmont, p. ^^, il est dit des secrétaires du roi, que > leur collège est ■ composé de six vingt membres tant boursiers que - gagiers. • ' * Ceux qui ont le titre de trésorier, de marguil- ■ ler,def7a{;a'0udefabricier,c'est pouradmioistrer • le revenu d'une église érigée en paroisse, avoir ■ soin du temporel et des meubles du revestiaira • ou sacristie. > (La Roque, sur la noblesse. ^; voy. Coût. GéD, 1. 1, p. 967.) — [■ Par XtAçaigien GAG — 351 — GÂI « dttditmoQsUericeUoimesselfu trouvé le vendredi « SaiDt. • (Ji. 160, p. 367, an. 1405.)] ^ Engagiste, « homme qui tient par engagement « quelque domaine ou droit soit du roi, soit des • particuliers. » — • La duchesse de Saxe... vendit « le dit pays (de Luxembourg) au roi de France « Charles septième sans le sceu d*iceiluy duc Phi- « lippes qui le possedoit comme seigneur gaigier. » (Hisi. de la Tois. d'or, vol. l, f. 129".) ^ Le dictionnaire de Trévoux dit que « ce mot ■ 8*est aussi employé autres fois pour homme sou- > doyé, soldat enrollé et aux gages d*un seigneur. » Gragerie, subst. fém. Saisie gagerie *. Sorte de possession ". ^ Le dictionnaire du Droit françois définit ce mot au premier sens, une saisie de meubles sans les déplacer, ou bien une espèce dliypothèque sur les meubles. Il semble qu*il ait confondu gayerie avec sim/)/^ ](/a^me, que Laurière explique « saisie pri- « vitégiée de meubles sans transport. » Cependant il paroitroit que gagerie auroit été employé dans une signiflcation différente puisque, suivant la Coût, de Calais, art. 54, gagerie a lieu quand, pour les arrérages d*une rente, l'on prend des meubles d*une maison par exécution. Au reste, soit que cette distinction soit réelle ou non, elle disparoit dans les passages suivans. On lit dans le Coût. Gén. 1. 1, p. 9 : « Il est loisible à un propriétaire d'aucune • maison par lui baillée à titre de loyer de faire < procéder par voye de gagerie en la ditte maison « pour les termes a luy deuz pour le dit louage sur « les biens du conducteur étant en icelle maison. » — > « 11 est loisible à un seigneur censier en la ville « et banlieue de Paris de procéder par voye de « simple gagerie sur les biens estans es maisons • pour trois années d'arrérages. » (Ibid. p. 39.) Cette saisie a été ainsi nommée, parce que la chose arrêtée devient le gage du créancier. ' On acquéroit autrefois de deux manières. Quand on contractoit simplement avec celui qui aliénoit, l'héritage acquis étoit réputé immeuble; au con- traire, il sortissoit nature de meuble, lorsqu'ayant été acquis par un personne afHdée, cette même fiersonne' reconnoissoit qu'elle devoit le prix de 'acquisition à celui pour qui elle acquéroit et lui cédoit ce même fonds à titre de gagiere ou « mort- « gage, » que nous appelons aujourd'hui antichrèse: « Elle avoit traité au duc de Saxe pour la duché de « Luxembourg pour en débouter icelluy nostre « prince... lequel y avoit droit de gaigerie. » (Hist. de la Toison d'or, vol. l,fol. 130»».) — On appeloit • gagerie de rachat » l'offre réelle d'un vassal à son seigneur féodal du payement du droit et profit de rachat. (Laur.) Gageure, s. f. Offre réelle \ Gage de bataille". Saisie ^ [Le sens actuel est au Ménagier: « Et « avecques iceulx a fait [Awsieuvsgaigeures de puier « le disner. • (l, 6.)] ^ Laurière délinit ce mot : • Offre réel et actuel. » De là « gajure de rachat, » pour signifier l'offre faite réellement au seigneur féodal piir son vassal, du droit et profit de rachat, qu'on appelle aussi relief, en termes de coutumes. Suivant la Coût, du pays Lodunois, lorsque les vignes sont dans le cas du rachat, « celuy qui levé le dit rachat est tenu de les faire et labourer comme faisoit le dit seigneur d'icelles, des façons en quoy elles estoyent au temps du rachapt gagé , et rendre les terres labourables en Testât qu'elles estoient lors de la gageure du dit rachapt. » (C. G. t. II, p. 549.) Ce rachat avoit lieu « des lors de la gageure d'iceluy. • (Ibid.) " « Tout autour les pins avoit dames.... et cbeva- « liers armez et desarmez, si dançoient les aucuns « les heaulmes lacez aussi comme se ce fust gageu- « reSyles autres en costeset en manteaulx. » (Lanc. du Lac, t. II, fol. 89^) ^ « Elle est et a toujours esté exempte de ga* geures. • Gagie. [Aliénation, engagement: * La tierce « partie des couz que l'on doit pour raison des « vendues et des gagies, que l'on fait à Tournus « dedans les termes de la Chambarerie. > (Preuves de l'Hist. de Tournus, p. 243, an. 1328.)] Gagiere, s. f. Saisie^. Antichrèse". Héritage possédé à ce titre ^. Droit de rachat**. * « Arrestz, saisies, ^a(7iere$,execu tiens, vendages • à droict de villes, main levées. » (Coût. Gén. IT, p. 1076.) — • Gageres et exécutions ae biens meu- « blés, » sont synonymes dans l'Ane. Coût, de Troyes. (Nout. Coût. Gén. t. III, p. 284.) • • L'héritage acquis par gagiere est réputé meu- • ble en ce qui touche la liberté d'en disposer par « testament ou entre vifs, et le droict d'y succéder, « mais il retient sa nature d'immeuble en ce qui « regarde l'hypoteque et Talienalion. • (N. C. G. II, p. 400 ; Coût, ae Metz.) — « Feu le roy Wenceslaus • pour lors roy des Romains, de Bohême et duc de « Luxembourg, transporta le dit duché par forme « de gaigiere à feu le duc Antoine de Brabant pour « la somme de 120.000 florins du Bhin. » (Lelt. de Ch. duc de Bourg, au S' Dufay, p. 371.) ^ « 11 y a deux sortes de biens, sçavoir meubles « et immeubles; les immeubles tiennent nature de « fond ou de gagiere. » (Coût, de Metz, Nouv. Coût. Gén. t. Il, p. 400.) ^ « Villes cédées avec toutes leurs appartenances « et appendances deschargées de touttes gagieres « et rachats. » (Mém. de Com. 1. 111, p. 38.) Gagnage. [Voir Gaignage.] Gagneau. [« Prez gagneaux^ » dans la coutume de Poitou, art. 19G, de Saintes, art. 126 ; ce sont les prés qu'on sème chaque année.] Gabil, 8. m. On lit au sujet des désordres aue les François commirent en Normandie dans les guerres qu'ils eurent contre Guillaume le Bâtard : Lo jour meitent terre a essil, La nuit demaitincnt grant gafiil ; Le vin querent, les bestes tuent, Assez boivent, assez menjuent. [Rou, p. S6i,) Gai. [" Donc j^ n'aiez à tel jor le cuer gai. » (Raoul de Cambrai, 197.) — « Fille, dist la royne, GAI - 3S8 — GAI «*^soiez joians et paie. > (Bepte, VIIL) — « Du feu a «^demandé Vabbe de Malcpaie, Tout pour bouter le « feu^en celle ville gaie. > (Guesclin, v. 20349.)] Gaiche. [Aviron. Les mariniers de la Loire disent encore gâche : « Jehan Grineaul, qui estoit à « un port de la rivière de Loire ....print un aviron « nommé gaiche^ et s'efforça d'en ferir ledit Perrin. » (JJ.II09, p. 113, an. 1376.)] Gaiement. [« Et vint droit à Paris montez « moult gaiement. • (Capet, v. 553.)] Gaif . [Délaissé, abandonné : « Es mettes de la « sergenterie fust venu et escheu d'avenlure un « cheval de gaif ou espave. » (JJ. 104, p. 322, an. 1373.) — « Et ont les héritages que eulx tenoient, laissiez guerps et gays. • (Ord. IV, p. 716, an. 1366.)] Galgaille. [Gageure : « Icellui Santon dist audit « Berthelot que il esconvenoit que il luitast audit « Hamantson vaiiet pdivgaigaillei^ un pot de vin. > (JJ. 153, p. 466, an. 1398.)] Galgement. [Gage, nantissement: « Icellui « Cardin gaiga paier audit Robert les huit blans en « la main du curé dudit Beaumont après ledit « gaigement. » (JJ. 158, p. 339, an. 1403.)j Gaige-plege. [« Selon l'usage et coustume du « pays de Normandie, cbascun seigneur qui tient « noblement, tous ses subgiez sont tenus de venir « aux plais du gaige-pleige^ bailler pleige au sei- « gneur de lui paier ses rentes et devoirs seigneu- « riaulx. » (JJ. 185, p. 154, an. 1451.)] Gaignage, s. m. Gain, pront*. Dutin, pays qu'on peut piller®. Fruit, produit^. Le fonds même produisant, fermer métairie, terre ensemencée ^. ^ • Aux taverniers par les majeurs et eschevins... « est baillé sur chacun lot gaignage compétent et « raisonnable. » (N. G. G. I, 321*».) — [« Mendiant « par deffaute dou gaignage. • (Froiss. II, 362.)] " « Vindrent au dit lieu de Paris la plus grand < partie des capitaines de Picardie a tout leurs gens « d'armes.... espérant qu'au dit lieu de Paris trou- « veroient bon gaignage^ mais la plus grande partie « trouvèrent le contraire. » (Monstrelet, I, ch. 188, 264^.) — [« La suppliante cuidoit que lesdis biens « feussent prins en païs de gaignage, pour ce que < c*estoit en frontières de noz ennemis. > (JJ. 160, p. 215, an. 1405.)] ® Produit et revenu : 1" de terre, 2' de bétail, 3' d'argent. l» et 2* « Plusieurs mettent leur héritage a • gaignage a autre ou leurs bestes, par si qu'ils en « ont la moitié des profits, et le gaigneur, qui sur « ce fait tous despens, a l'aulre moitié, par si que « les bestes sont prisées, et le conquest se départ à « moitié, le bailleur premier ayant prins son prin- « cipal. » (N. C. G. 1. 1, p. 291'.) — On trouve au sujet d*un débordement de la Seine : « Moult fist de « mal aux gaignages de bas oays sur rivières. • (Journal de Paris, sous Charles Vl et VU, p. 192.) — « Les meilleurs ouvriers sayeurs de bleds et autres «Iffar^na^es durant les moissons ne peuvent prendre «in'avoir que deux sols six deniers. » (Ordon. t. Il, Mi p. 367 ; voy. aussi Chasse de Gaston Pbébus, p. 38.) — [« Avons donné à Tabbë d*Escurey no moid et « deux quartiers de froment et y prendront « terrages et gaignages. » (Gartulaire d*Escurey, an. 1303.)] 3* « Les tuteurs et curateurs des mineurs • peuvent bailler les deniers des dits mineurs a < fraiz et gaignage a pris raisonnable au profQt des « dits mineurs. » (C. G. t. Il, p. 872; voy. aussi 1 Coût, de Hainaut, au N. C. G. II, 58^) — « Mettre^^M « ou donner à gaignage * signifioit donc prêter intérêt, quand il s*agissoit a*argent, et affermer moitié pront, quand il étoit question d*une ten*e d*un bétail. ^ [On lit au Roman de la Violette (D. C. III, 457 «): =: Qu*il a une terre trouvée Qui de tous biens estS^ estrouvée. Car il ne y avoit que gaignaiges^ El prés, rivières et boscaiges. • — Gaignage signifie melairie, aux Ord. V, 475, an. 1371.)] — • Gagnagei quelques fois sont les fruits qui proviennent d< la terre... quelques fois sont les terres même don! on perçoit les fruits. » (Laur.) — • Aussi faut-il sçavoir qu'il y a différence entre gaignages et taillis ; les gaignages se prennent pour champs el jardins là ou sont semez les bleds et potages : el si un cerf faisoit sa nuit dedans ces champs, h veneur doit dire quMl a fait son viandis dedani les gaignages : et s'il fait sa nuit dedans les taillis, il pourra dire qu'il a fait son viandis dedans li taille. » (Fouill. Vén, fol. 36 »».) - « Qu'il y ait di bons viandeis, tant de bois comme de gaignages et bons pays. • (Chasse de Gast. Phéb. us. p. 249.' Expressions : 1*" • Gaaignages de terre, » produits, revenus (Gloss. des Coût, de Deauvoisis et Ordon. des Roii de Fr. vol. I, p. 224.) 2* • Faire gaignage de bourgeois. • — « Quan( 1 « ung habitant ...faisant gaignage ie bourgeois pai « le temps de trois ans se départ d'icellc ou qu'il - « trépasse et ses héritiers ne sont bourgeois, il ei « est deu le droit de demi issue des dicts biens cf « héritages. » (Coût. Gen. 1. 1, p. 291 •.) 3* < Bon gaignage fait bon potage. • ;Cotgrave.) Gaignart. [Pillard: «Un moine, qui'ot non • Gniars, Qui moult esloil fel eigaignars. » (Mir. de Coinci, 11.) On lit gaingart, dans Renart, v. 103.;j Gaigne, s. /". Gain, profil*. Prise d'une ville'. Butin, pillage^. Arme offensive **. Injure*. * [« Icellui Courbet dist audit Paillé que il lui « donast de sa gaigne un lot de servoise. » (JJ. 157, p. 257, an. 1402.)] — « Faites vertueusement ce que devez faire, car par ainsi ne pourrez faire chose, gaigne ou perte, que tout ne soit à honneur. * (P. J. de Sainlré, p. 202.) — « Il ne faut douter que nul jour sans perte el gaigne se passast tant d*un costé que d'autre. » (Mém. de Comines, p. 58.) " « Après ce que le dit Bourgogne eut bien sceue la gaigne que les Liégeois avoient faicte de la ville de Nuve. » (Chron. Scand. de Louis XI.) ^ [« Noz ofliciers demandent et reclament aucuns « droits, pai ts et portions es gaignes ou es pilles GAI ^ 353 — GAI « faites sur noz ennemis. » (Ordon. 111, p. 35, an. 1355.)] — « Environ la roi avril pour la charte de « tous vivres et pour les maulvaises gaigne» qui « pour lors a Paris estoient... se party de Paris bien « douze cent personnes sans les enfants parce qu'ils « ii*avoient de quoy vivre et qui patissoient de « faim. » (Jour, de Paris, sous Ch. VI et Viï, 137.) " [Voyez plus loin Gaigse-pain.] Chances li lacent a fircael, Dont les mailles et li tassel Estoient d'argent neelé : Faites furent d*antiquitté ; Un roi les conquist en Espaigne. Ja de saete ne de gaigne Ne d*autre arme n erent fàusées Tant sont les maiUes bien ovréos. (Blanchand. iOO ^.] ■ [Voir Gaignon.] .... Tant soit-il plaisant et beau S'il n'aymo ce n'est qu'une gaigne (Faul. Am, S41.J Expressions : 1* • Gaigne coustumiere. • (Coût. Gén. 1. 11,444.) — « C'est ce que le sur\'ivanl des conjoints par « mariage gagne selon la coutume d'Auvergne des « biens du prédécédé. » (Laurière.) 2* « Ce n'est pas gaingne de roy, » ce n'est pas un grand avantage, il n*y a pas grand profit. (Percef. >ol. 11, fol. 43«.) Sr a Etre a perte et a gaaigne, » se dit de plusieurs r^rsonnes qui participent autant l'une que Tautre la perle ou au gain qui revient d'une affaire. On a dit de Tâme et du corps personnifiés : .... L'ame et U cors sont a perte et a gaai(^ne Se il fait bien ou mal entrax en sont compaigne. Chânteplenre, fol. 104. Gaignable. [Voir Gaagnable.] 1° Où l'on peut pénétrer : « J'ay veu et advisé l'entrée qui est gai- « ^nafr/e pour gens de pied. » (J. d'Auton, Annales de Louis AU, an. i506 et 1507.) 2* Labourable : Cette contrée est moult vaiUant, Moult me semble bien gaaignahte, Et plaintive et délectable. (Bi*utj f. 46 •./ Expressions : !• « Terres gaaignaules, • terres affermées parce qu'on n'afferme ordinairement que des terres qui méritent d'être travaillées. > (Gloss. sur les Coût. de Beauvoisis.) 2® « Gaigiiables sauvages. » — • Les terres non « cultivées anciennement nommée gaignahles sau- « vages ou sauvées de la mer doivent de relief six « deniers pour aire au seigneur duquel elfes sont « tenues. > (C. G. I, p. 1010.) 3* « Terres gaingnables » ou « ahanables. • — « Terres qui sont de grand fruit ou qui se labou- « rent et cultivent a grand peine » (Laurière.) Galgnent. [Laboureur: « Guischart Traffoy « gaignent et affaineur de bras. > (JJ. 190, p. 172. an. 1460.)] Gaigne-pain, s. m. [Sorte d'épée, au pèlerinage de Gulleville : « Et che firent les gaignepains Dont « il avoit armé ses mains. »] — « Les harnois etoient « 81 pesans que c'etoit la charge d*un crocheteur VI. « d'en porter un ; aussi faloit-il, outre le harnois < ordinaire d'homme d'arme, endosser un tonnelet, « et sur icelui avoir un grand gaignepain en forme « d'escu, tout semés dedents de mules ouchevaulx.» (S* Julien, Mesl. hist. p. 442.) Gaigner, t;. Gagner \ S'emparer, prendre, piller •. Cultiver un fond ^. [Voir Gagner.] ^ « Le mari qui survit la femme ^atn^ne la moitié • de la dote. • (Coût. Gén. t. II, p. 479.) — Un roi disoit à un seigneur qu'on l'avoit cru perdu : « Sire, repondit-il, étant vostre comme je suis, il eust esté malaisé que j'eusse été perdu si légèrement veu que ceulx qui désirent seulement vous faire service sont volontiers bien gagnés et non jamais esgarez ny perduz. • (R. Florès de Grèce, i40*».) ' « Celle nuit se reposèrent au dit chastel ou ils souppcrrent et trouvèrent des vins assez et se ils ne Teussent gaaingné il leur eust convenu toute nuit gessir aux champs sur Therbe. * (Hist. de B. Du Guesclin, parMén. p. 471.) — « Nous avons ordonné ordonnons et voulons qu'il soit ainsi publiquement crié que chasciui de quelque estât qu'il soit puisse prendre, gaiîigner et piller sur les ennemis du royaume. • (Ord. III, p. 139.) Les paysans de Sainte-Palaye et des environs se servent du' terme gagner pour prendre, dérober, escamoter. ^ Dans le continuateur de G. de Tyr, Martène, t. V, col. 507, on parle d'un puits qu'on croyoit creusé par Jacob, mais qui ensuite fut comblé de manière qu'on en ignoroit la place ; il est dit : « Et « gaagnoit'Yon par dessus et a peine seroit Irové. » Expressions : 1® « Choses gaingniées. » — • Si sont qui ne sont « appropriées à nul homme et qui sont trouvées « que nul ne demande ne ne reclame. > (Gloss. sur les Coût, de Beauv.) 2" « Gagner- franc. » — « Se dit des chanoines qui « ayant quelque offlce qui les dispense de résider • ne laissent pas de gagner-franc les gros fruits de « la prébende comme les conseillers des Parlemens, < les chantres, et capellains dans la chapelle du « roy. » (Dict. du Dr. fr.) 3- « Gaigner l'amende, » la payer. (Ordon. des R. de Fr. t. V, p. 682.) 4® • Gaigner avant le coup, » prendre d'avance. (Percef. vol. 1, fol. 122«*.) 5»« Gaigner \e pendre ou ^at^nar a eslre pendu, » c'est-à-dire mériter d'être pendu. « Un monsieur « vouloit faire mourir un homme sans information « et quand le juge lui disoit: hé monsieur t/ n'a « pas gaigne a estre pendu^ il lui respondoit s'il ne « fa pas gaigne h cette fois, il le gaignera bien une « autre. » (Bouchet, Serées, H, p. 60.) 6« ■ Gaigner la coline, flfa/(7n^r la guérite, f/at^n^r « le haut, gaigner au pied, gaigner le taillis, > s'enfuir, prendre la fuite. (Oudin.) 7- • Gaigner les pardons, » obtenir sa grâce. (Id.) 8" « Tout gaigrié de quelque chose, » atteint et comme possédé. .... Enfin tout gaigne de noire poison, Après le sens trouble s'égara la raison. (Des Portes^ 457. f 45 GAI — 854 - GAI 0*" « Il n*est pas marchand cjui toujours gagne. » (Es9. de Mont. p. 278 ; LovBel, Instit. Coul. liv. III, l IV, p. 34.) 10" « Qui bien guigne et bien despend, ne luy « faut bourse a mettre argent. » (Cotgr.) lio « Qui bien guigne et bien espargne devient « tantost riche. » (Gotgrave.) 42* « Il fait bon guigner pour attendre un petiL » (Percef. vol.Y, fol. 35»».) 13* « Assee guigne qui malheur perd. » (Cotgr.) 14o « Tel change qui ne guigne pas. » (Cotgr.) 150 « Marchand qui ne guigne perd. • (Cot^.) 16* « Jamais ne guigne qui plaide a son seigneur « ou qui procède a son maistre. » (Cotgr.) 17* « Nous avons bien disné, pendu soit-il qui l'a « guigné. » (Oudin.) 18* « Pour gugner ne pour perdre, » c'est-à-dire pour rien au monde, quelqu'effort que l'on fasse. Gaignerie, s. f. Gain, proflt*. Fruits de la terre*. Terre labourable^. Labourage"*. Pâturages'. Métairie ^. * Cuidoit que Dex baist icel gaaignerie Dont tant mal estoit fait et tant averserie. Vi« de Minte TbaMM ; Bibl. de Sorboone, chif. 27. cdt. 18. " D*Argenlré, Coul. de Bret. p. 822, dit que ce mot désignoit toute espèce de fruits. ^ « Pour les guigneriez et vignes qui sont faites « jusques au temps que sont en grain de bourgeon « on peut demander l'assise, amende ou desdom- « mage. * (C. G. II, p. 779.) — « En Gastine guigne- « rie de quatre bœufs garnie de prez et pàsturages « est prisée et comptée pour mesure de terre, et « guignerie de deux bœurs pour borderie et guigne- • rie d'un bœuf pour quarteron ; et guignerie de « demi bœuf (qui est le quart de la bonlerie) est « appellée retail : toutes fois vers Pouzauge et en « aucun autre lieux appellent et prennent borderie « pour guignerie à quatre bœufs, mais pourtant le « dit plecl ne croist. • (C. G. IV, p. 584.) ^ Li cultivierres bon Qui fet gaaignerie, 'Premer^ment arrache Le chardon et Tortie ; Por ce que la semence Moût roiex en mouteplie Car terre trop poi rent <}ui n'est bien gaaignie. (MS. Wi5, II, f. i78 K) *Borel, au mot guugnerie, cite Perceval comme l'avant employé au sens de « pasturaçes. » ^[« Laquelle rente lui assiet et assigne... sur sa « guignerie^ appelle la guignerie feu Turpenay. • (JJ. C, page 37, an. 1333.) — « Item une guignerie « séant en la paroisse de 8. Cire sur Loyre, avec « deux maisons de deux arpens de vignes. • (JJ. 97, p. 311, an. 1366.) — ■ LesquelxBertins eussent pris « jusques à certain temps de Jehan Buoir escuier « sa guigneiie et terres, à les labourer à moitié. » (JJ. 148, p. 321, an. 1395.)] Oaigneur, s. m. 1" Pilleurs, butineurs. (Bout. Som. Hur. p. 897.) 2» Laboureur, fermier, censitaire. (Laurière.) — « Adooques (Adam et Eve) les départirent et firent « Caym guignor de terre et Abel firent pastour a « gai^der les bestes. » (Hist. de la S" Croix» P- 3.} — [« Jaques Lobet du lieu de Maisieres en la sanes- « chaucie de Thoulouze,... (/at^neur ou laboureur, p (JJ. 170, page 232, an. 1418.) — Le cas sujet éUit gaignerres : « S'il est ouvriers ou gaignerres^ de « quelque mestier qu'il soit, il doibt trois deniers. » (Cart. de Lagny, f. 159 ^)] Proverbes : I" • Hardi guigneur, hardi mangeur. > Golgrav explique que « ceux qui travaillent beaucoup man « gent beaucoup. * 2° « Mieux vaut bon gardeui* que bon gmigneur. (Gotgrave.) Gaignon. [Chien, dans la Chron. des ducs Normandie. C'est le nom d'un cheval, dans Rolan (V. 1890.)] Gaillard. [1^* Vigoureux, plein de hardiesse « Geat a le cors, guillurt e ben séant. • (Rol^( V. 3115.) — • Herupois sont prudhommes orguei 13 « leu6 et gaillart. • (Saxons, ^tr. XIX.)] — • Oo d.^ < que et guillurd et gaillardise viennent a ^oUû^^ « audoi^to et que ceux sont appeliez gaillards qxi/ < couratreusement entreprennent quelque cbo^ « tant avantareuse soit- elle. > (Bouchet, Seréeta p. 498, liv. III, série 25.) 3^* [Gai : « Icil portiers fu moult gaiUars^ Et si Su « il moult bien musars. r (FJore et Dlaocbeflor, v. 1929.) — « Et si y estoit... la r^ente sœur âu duc « Phelippe laquelle estoit pour Je temps tenu la « plus gaiUurde de toutes autres dames. ■ (Feoin, an. 1424.)1 3* Grand, considérable : « Le bon père que Dieu « me donna n'a de moi que la reconnoissancede « sa bonté mais certes bien guiUarde. » (Montakœ, t. m, p. 577.) Expressions : 1*" « Armée guillardç^ » .une bonne armée, de bonnes troupes. (Disc. poiiL et milit. do Lanoue, page 754.) 2<> • Galop guillurd. » (Gotgrave.) 3o • Avoir le cerveau gaillard. » — « Pour dire « honcstement, il tient du XoUon dit il a le cerveau « guillurd, ou 11 a le cerveau un peu gaillard. • (Apol. d'Ilérod. p. 20.) Â'* « Ouvrier guillurd celé son art. • (Cotçrave.) 5* C*est le nom d'une fortaresse que Richard, voi d'Angleterre, fltfaireen Normandie, vers l'an 1200: (fuum vocavit GuiUardum quod idem aonat in gai- lico petuluniium . (Guillaume le Breton, 81.) 6** [« Frère Jean au cluuteau gaillard [du navire] m monta galant et bien délibéré avecques les bom- « bardiers. » (Rabelais, Pantagruel, IV, 33.)] Gaillarde, s. f. Danse ^. Monnoie'. ^ [Pas composé d'un assemblé, d*un pas matcbé, d*un pas tombé] On lit du comte de Brisaic : « Ct « n'étoit le dit comte propre.pour.iuesettlâftaqse... • onais estoit uniuecsel seo tout, fut pour les braAS- « les, pourla0iati/ar(te,^iK>urla^vaaaed'ï!^MC^ < . pour les ^narieSf bief pour4oute6. » (Bcanieme, GAL - 356 — GAL •/ « die qui par enuie nos gaitent, car je ne m'en par- « tirai fors per les gaiteurs félons. » (ms. Bouhier, eh. 5^f. 75 \) 1. Gai. [Galet : « Colin print une pierre ou gai • de mer et le gelta à la teste du suppliant par telle « manière quUl le porta à terre. > (JJ. 116, p. 128, an. 1379.)] 2. Gai. [Poids : « Item de deux livres de laine « ou de agnelins jusques à demi gai, sans plus « avoir, se paiera comme de demi gai. » (Livre blanc de l'hôtel de ville d^Abbeville, folio 97 \) Voir Gaux.] 3. Gai. [Forêt (voir Gaud), de l'allemand Wald : « Mais ce, sire, sai ge bien que au gai fu comblez... « Parcoi naqui je duc dedans ce gai ramé. » (Parise la Duchesse.)] Galactide, s. Espèce de pierre, en lat. galactis^ dans Harbodus, col. 1670. Galance. [Garance, aux Ordonn. t. Ill, p. 657, an. 1388.] Galand. [1** Honnête, loyal : « Et messire Jean « de Lalain fut pris prisonnier et eut la vie sauve • par le moyen d'un gentil galant de la garnison. » (Monstrelet, II, 100.)] 2* Hardi : « Un gallant lévrier. > (Gace de la Bigne, f. 115»».) 3<> [Sorte de brigands : « Les supplians povres « gens de labour, pour obvier aux entreprises de « nos adversaires se sont mis sus en armes avec « autres que communément on appeloit les galans « de la feuillie. • (JJ. 197, page 157, an. 1471.) — « Lequel de la Vigne estoit mal renommé veu qu'il « avoit esté galant de feuillée. • (Ibid. pièce 359, an. 1472.) Voir Feuillars, Feuillée.] Galandiz. [Galandage , cloison de briques : « Item bretescnes ei manteaux couronnez, ou « galandiT» de tours soustendront d'aisselles seule- « ment sans gros. » (Arrêts du Parlement, t. VI, an. 1375.)] Galant, s. m. Nœuds de rubans*. Confitures sèches •. ^Nœud de rubans « qui sert à orner les habits ou « la tête des femmes. • (Dict. universel.) — • Le « roy m'appella auprès de lui pour lui aider a « entretenir la dame qui donnoit la bague, ce que • je fis assez bien, mais il y eut une brouillerie « pour un galand qui lui manquoit lequel Dandelot « sans son scu donna a monsieur le Grand qui le {lorta sur son chapeau. • (Mém. de Bassompierre, , p. 232.) Donne gonds, mouches, essence, Et gcUtutds en abondance. (Perrin, p. 20i,) ■Confitures sèches, faites; avec des écorces d'orange ou de citron, parce qu'apparemment on leur donnoit la même forme qu'à ces nœuds de rubans. On trouve au sujet d'un festin fait en Pologne : • 11 y avoit des poires de bon chrestien < d'une grosseur prodigieuse des oranges, des « citrons, des melons, des tortillis de sucre de « diverses couleurs, et des galands de même. » (Le Laboureur, voyage de la reine de Pologne, pages 213 et 214.) Galantement, adv. Galamment, bravement. (Rab. 1, 158.) Galantlse, s. /*. Galanterie. « C'est une galan- « tise pour vous remettre en goût de voti*e pays. > (Moyen de Parvenir, p. 19.) Galbanum, s. f. « Espèce de gomme qui « découle par incision d'une plante ferulacée dont « elle porte le nom, et qui croit en Syrie. • (Dict univ.) — [« Et por ce est bien dit à Hoysen : pren « espezes, stacten, galbanen et onica. » (Job p. 447.) — « Galbanum, une manière de pigmeni « de vestement ou de couleur. » (Gloss. du fond S. Germain.)] Galbes. • Paroles diaboliques qu'on baill « aujourd'huy contre le mal des dents ou il y • escrit, galbes, galbât, glades, gladat. • (Boucbet Serées, liv. III, p. 452.) Galcheur. [Moulin à fouler les draps, au Cart de Vienne, f. 81 ^ an. 1184.] 1. Gale, s. f. Fête, réjouissance, joie, bonne chère. [L'espagnol gala remplace ce mot de Taa* cienne langue : « Il avoient fait là leur galles et « leurs ris. • (Froiss. X, 63.) — « Plusieui*s joieu- < ses paroles ei gales pour faire rire les roys et les « seigneurs. » (Id. XV, 304.)] • Soit I*avenluro bone ou maie Rire, plourcr, couroux, ou gale. (Char lier, p, 626. J Expressions : 1° • Compaings de galles, • pour compagnons de débauche, de plaisir. (Villon, p. 81.) 2'' « Mener grant galles. > L'on trouve au sujet des femmes pendant le carême : Leur feront sans amandement Encontre leur volonté franche Porter la haire et la souffrance Pigneresscs menant grant galles. (Molinetf p. igc.) [< Lesquelx respondirent que il danceroient et « meneroient grant gale. • (JJ. 118 , page 48, an. 1380.)] 3* « Etre payé de ses galle». • J'ay veu porter souffrance A Werwic qui cuidoit Trouver Ânglois soubz France, Et France sur son doigt. Payé fut de ses galles^ Car il passa par la Et le prince de Galles Oncques puis ne parla. (MoHnei,p. 460.) 2. Gale. [Forme féminine de gai, galet, relevé plus haut : « En manière qu*il feront trente gales « de cire, dont il aura es treze, treze ensegnes « encloses. » (Cart. de Flandre, à la Chambre des Comptes de Lille, an. 1275.)] Galeasse, s. f. ^ De galée est venu galeasse qm « est une espèce de vaisseau en usage sur la « Mediterrauée, ainsi appelle selon la maniera des « Italiens parce qu'il est beaucoup plus grand « qu'une galère. * (Milice franc, du P. Daniel, t. lU -Il GAL ~i p- 635.) — [On lit gatiace^ dans Monslrelet, vol. 111, p. 5 *> ; galltace, dans la Chronique de Berry, p. 430. — • Avec quelques naves el bon nombre de galées « el une grosse gaieace que palronisoit un appelle ■ niessire Albert Mely. • (Comm. Vil, 5.)] datée. [La galée ou galèie, navis longa des anciens, est mue par des rames el ne se serl des voiles que comme d'un moyen auxiliaire, plutôt Sour la guerre que pour le commerce. Elle est One e Termes et Torl étroite par rapport à sa longueur. Ellie n'a qu'une rangée de 25 à 3'î rames, par bande Ou boi'd. Cliaque aviron est servi par trois ou six rameurs. Le mot est dans Roland : • Eschiez et ■ barges el galles curanz. ■ (Roland, v. 27:i9.) — • 11 avoit bien titiis cens nageours en su galée. • (Joinv. S 158.) — . 11 estoienl en grans el gros vais- « seauu c'en dial gallées. • [Froiss. t. ViH, 129.)] — « On donnoit aussi aux galées le nom de longs « vaisseaux, par ce qu'elles eloienl fort longues en • comparaison des autres Le nom de galées fut « depuis changé en celui de galère; les Italiens ont « retenu l'ancien nom de galea. On se servoit « encore de ce terme du tcms do Chiirles Vlll. Le « mot de galère devint en usage en France sous - Louis XII. ■ (P. Dan. t. H, p. 634.) — . Quelques •■ uns prétendent que ce mol de galée vient du > latin fra/ea qui signifie un casque mais nos > historiens me paroissenlavoir prisée nom immé- ■ diatement des Grecs du bas Empire... nos auteurs • françois ne s'en servent point avant le tems des • croisades et tous s'en servent depuis ce ■ temps la. • (Id. p. 633.) Expressions : l" • Galée huissiere, • navire à porte, à huis pour les chevaux : * El par mer avoit en navire sept ■ galées subtiles , el deux grosses galées huis- > sieret. > (Hist. du maréchal de Boucicaul, p. 312.) 2' [« Celuy à qui le bourreau donrioil le briinsle, • s'escria : vogue la galée. • (Monlaignc, 1, 290.)] Galées (clos des). [Arsenal et port militaire établis à Rouen au xiv siècle (Voir la brochure de M. de Beaurepaire publiée â Rouen en 1861.) * Pour • avoir ouvré à nagier el monter de devant le clos « des galies jusques es ylles oultre le pont de Rouen ■ noeuf galies qui do nouvel estoient retoruécsde • la mer. • (B N. fr. 20009, n- 90.3, an. 1370.) — Des fossés foilinaienl ce clos et embrassaient des halles ou cales couvertes. (B. N. Ir. 2G00C, n* 89, an. 1361.) — Les galées étaient nbrilées sous ces balles pendant l'hivernage ; on les y montait h l'aide deguindeaux : > Pieux à tenir les viudas a trere • pour vinder les dites galies dedens les halles du •I clos des galies du roy... près Rouen. • (B. N. fr. 26010, n* 1114. an. 1371.) — Des accorres et des épontilles élayaicnt les galées ainsi remisées : • Eseores ù eacorer et ponteler les dites galées . esdilea balles. » [\i. N. fi'. 20009, n- 102, an. 1370.) — Les cales de consiruction ne semblent piis avoir été connues ; on construisait les navires duns une fosse où l'on faisait parvenir l'eau du fleuve après coDslruction. Des ouvriers sont payés pour avoir ' - GAL ■ ouvré 5 fouir les terres et osier de dessonz les > dites barges affin de les mettre à l'iaue. > (B. N, fr. 26008, p. 070, an. 1369.)] Galefreticr, s. m. r • Celui qui faisoit métier ■ de calfater les vaisseaux, d'en boucher les fentes - avec de l'etonpe et du goudron. • (Rabelais, II, p. 249. noie 20.) 2- Comme c'etoil un métier peu lucratif, on s'est servi de ce mot pour gueux, homme de néant qui ■ n'a ni feu ni lieu, » comme l'explique le Diclionn. univ. et il subsiste en ce sens. (Rab. IV, p. 73.) Gatemart. [Par raillerie, long couteau sembla- ble à un écritorre : ■ Ou est le vilain cornard, qui ■ a\c galemart,... voulant dire du suppliant qui « avoit un grand couteau à sa sainturc. • (Si. 209, p. 138, an. 1481.)] Gatendé, adj. Bordé *. Muni d'un galandage'. * Belle fa et bien atoraéc D'un m d'or estoit galendèe. {Rote, dans D. C.j Et les ditea tours galleniiùet. (Oeich. f. ilO '.) Galenttne. [Gelée de viande ou de poisson : •I Bouce pourcoi cante matines. Quant li cuers met ■ en galentines, Grans bars, gnins lux, et grans < lamproies. • (Mir. de Coinci. 1.) — • Ainsinc cnm <■ fait li bons lechierres Qui des morsceaus est < cognoi::sieres, Et de plusors viandes, tasle,... En ■ friture,, en galenttne Quant entrer puet en la « cuisine. • (Rose, v. 21823.)J — • Grosses anguil- « les renversées à la gallentme. » (P. i. de Saintré, l. II, p. 568.) — On lit galentine, dans Eust. Desclï. folio 379 ^ Galeote, s. f. [Galeode. genre d'arachnides, famille des faux scorpions. (Rabelais, t. IV. p. 274.)] — Cotgrave l'explique en anglois : • Espèce de ■ lézard ennemi des serpents. ■ Galer, v. Se réjouir*. Railler, plaisanter". Se moquer"^. * Jû plaines le tems de ma jeunesse Auquel j'ay plus qu'autre ^allé Jusqu'à l'entrée de ma vieillesse. (Villon, p. il.} [L'adjectif galant est le participe présent de ce verbe : • Icelle femme dist à son mary : vous ne • faites que aler par pays et galer par les laver- ■ nés. • (JJ. 161, p. 145, an. ]J09.]] " [• Si ne m'en sai autrement vengier, que je leur ■ feray les testes eopper par devant les compai- ■ gnons qui laient sunt el qui m'en gallent tous les . Tours. . (Froiss. IV, 99.)] ' [. On n'en faisoit que i'ire et galer. • (Froiss., t. IX. p. 360.)] Expressions : 1° . Galler le bon temps, ■ se donner du bon temps, se divertir : ■ A voir nos guerres civiles, qui • ne crie que cette machine se bouleverse, et que > le jour du jugement nous prend au collet, sans ■ s'aviser que plusieurs pires choses se sont vues, • et que les dix mille parts du monde ne laissent • pas de gallei- le bon temps. • (Essais de Mont. 1. 1, page 234.) GAL -3! 3» • Fd galle lise (aui galler, «il faut hurler avec les loups. (Pabri, Art. de Rhétor. II, r. 46 <>.) Galère. [Ce mot n'apparatt pas avant le XTi* siècle. On disait auparavant gaUe, galie : • Vogue la galère, dist Panui^e, tout va biea. • (Babel Pantagruel, IV, 23.)] 1. Galerie, [f* Allëe couverte, porche, porti- que: ■ Grant compaîgaie de Fabieiis qui avoieot • attendu en la galerie de la court. > ;Dercbeure, fol. 4Si*.) — • Tant qu'au logis en noslrehostellerie • Feusraes venus en une gallerie. • (Christ, de Pis;in. Ditde Poissy.)] Callerie. dans Perceforest, IV, fol. 28''. — a- Machine de guerre: ■ La gallerie • avoit la forme d'une treille et c'est pour cela ■ qu'on rappelloitvinea. La couverture n'en elolt ■ point en dos d'âne comme celle du muscu/»s, ni ■ en ceintre comine celle du ptuleits, mais plate. . Elle étoit couverte de planches et de cinyes, et ■ l'on mettoit par dessus des cuirs crus contre le • feu. Elle éloil longue de sci: Etre dans sa galerie, • se galler, se gratter, fiarune basse équivoque entre galle et gallerie. Oudia.) 2. Galerie. [Action de se réjouir, de galer: • Lesquels compaignons, après soupper, menoient • grant galerie, (ellement que on les oyoit en la • rue. • (JJ. t98, p. 516, an. 1462.)} Galerne. [Vent du nord-ouest : < Se la mer est • enflée ou koie, Ja ne sera qu'on ne la voie [la ■ polaire) Ne pour galerne ne pour bise. > (Lais inédits du xm* siècle, p. ni.]] Ou com les flots ri>nt plungtrr la nasselle Par le tcmpest et par le souflement Da biae, austère et galerne enaemeni. (Deieh. f. 60 '.} Salnove, Véneiie, p. 191, dit aussi : • Il y a les c vents de bise galerne et autan • ; il ajoute que les deux premiers son! aigres et essuyuns. Fouil* loux, Vén. fol. a '', le nomme vent du nord : •■ 11 y ■ a, dit- il, deux manières de vents que nous appel- ■ Ions ffafenie et hautain, autrcmenlnommés vents « de nord et de midy • ; il ajoute nue « le vent de ■ 0a/ernc est acre et froid, et celui de hautain, < chaud et corrompu, parce qu'il passe soubs la ■ région de soleil lequel se putréfie et se corrompt « a cause de sa chaleur. > — • Contrée entre bise • et galerne. * [Note du R. d'Alex, fol. 53.) \. Galesche. Gallois: ■ Et il.veit deux pavil- ■ Ions tendus dessoubz ung arbre et avOil empres ■ une loge galeche qui estoil faicle de nouvel. ■ (Lanc. du Lac, t. TII, fol. 37'.] — * A ce cbitstean , ■ tourna Gallehaullsoo chemin etqaant il tut ^ • presa une lieue pn/escAe, st lia vairent tout ap- ^ > pertemeot. ■ (td. fol. 115<.) — « Si aroieat escoa ^ • fors et durs.... cuirasses galetehes et chappeanx :a» ■ en leurs testes. • (Id. fol, i46*.} 2. Galesche. [Gaulois, d'un adjectif ûdif gai ^ Ucitis : • De la forest en une lande Eatrai, etvi on o g r^ < breiesche A demie Hue galetehe. * (Cher, auc^- 'r Lyon, V. 188.)] Galet. Caillou poli et arrondi *. Jeu '. * De Tcnerie i « oslius, Li canivés et li fuiaiut El li tondras od le galet. fParlonopex, int. f. liS '.} •Voir Galloire. Galetas. [Caletas, à rorigioe, est le faubourg ^^g Calata dans Conslantinople : ■ Au chief de celé vi"~^. ■ avoit uno tor 1^ où li nnsdeschiésdecelechaet ~~^g • fu qui de Cotistantinople venoit.... celé tonnes ^, • le tor de Ca/af/ias. > (Guill. de Tyr, dans Martèr^ « Ampl. Coll. V, (iG3.) Ce nom propre est devenu xiô nom commun et a désigné latourdn trésorchez t^ Templiers : • Datum in domo templi et in gatata , ■ puis, par extension, le trésor royal: ■ Datum in ' • domo de ffff'af/foa anno domini 1354. ■ (Ord. IT ~ 1358.)] Dans E. Desch. fol. 14re sous les combles : Vigoea Buasi et les tems arable*, Moulina toumana, beana plaina h regarder. Et beaua sauvoirs pour les poissons garder, Galata» grans et adrola. Et beUe tour qui garde les deiroîa, Ou l'oD peut se rctrairo à atoveté. On lit gatletat, dans Percef. IV, fol. 40' ; galtatoi, ibid. III, fol. Gi^^galathas, dans la Chron. iiss. de Nangis, an. 1377. Galette, a. f. Galette, forme féminine de ofàit. [• Dech:inestiauset0a/e(es. > (Barbazan, Fabliaiii. t. IV, p. 9i.) — • Un cent de galettes sucrées, hait • deniers. • (Hénagier, II, 4.)] Galeux. Cet adjectif entre dans les expressloas suivantes : 1* ■ Une brebis galeuse, • une personne quigiie les autres. (Oudin.) 3* * Comme un galleux, • séparé des autres. (Ibid.) 3* • Il sesentflfl/^eux, • il connoll son défaol. (Ibid-.) i» • 11 y prend plus de plaisir qu'un galleux > qu'on étrille, • il y prend beaucoup de plaisir. (Ibid.) 5* • Qui se sent galleux se gratte , ■ quiconque est marqué de ce défaut s'en offense. (Ibid.) Gallace. [Gnléasse: • Arrivèrent unze fnstes, > tant galiaces, gelées que galiottes, et chargèrent • de viaelles une partie d'icellee. > (Monstr. t. III, roL5', an. 1448.)] Galice. [Calice, dans Agolant, p. I«9^ ; > Estai ■ de cuir boully.... pour mettre et porter le galiet • de la ditle chappelle. • (Nouv. Comptes de l'Ar- genterie, p. 329.) — . A SimonnetleBec. orfèvre,.-. GAI. -^ « |iour.... avoir appareillié, redrecié et mis à point ! * va aaUiee d'or de la ctiuppellé madame la royne. • (Haid. p. 230.)] Galle. [Variante orthographique de gaUe, daas lUHaud, V. 36253. ■ Et lea gàlies demouierent au - pOTt de Naples, n'ouques puis n'en Q&l on uevre. ■ (Uén. de Reims, S 237.)] -. Galier, s. m. Galant, gai, gaillard*. Coquin, fripon '. Espèce de vase à boire ^ . ' A la veoir sembloit eetre aflolée Ou que Da fut de quIIt consolée Conifiiiio qu'ayoit maints nobles chevaliers A l'enlour d'elle bons rusties tigaitiert. China d'AiDBDr, p. 41. ' Oudin, daiis ses Curiosités fran^oises, eiipliqDe ce mot {ratier par un ° meschant Trippon •; dans son Dict., il le rend par des expressions italiennes qui ont le même sens. = Varroii (liv. I de lu Vie antique du peuple ro- main) dil : • Vbi eral vinum in meimâ positum aut • galeola aut sinum. • Et de là (c'est-à-dire du mol gateola qui étoit un vase h boire de forme ovale en usage chez les Caulois) desicndoit le vertie ancien gailare, c'est-à-dii'e boire joyeusement, rigoler en un bon galier, à ta gauloise. > (Favin, Théàt. d'Honn. I, p. 372.) Gatlete. [Petite gaiée: • A Bar en Puille est la • navie grant. Tant ta barges et dromonsctcbalana ■ E galiete* et eschipes coraot. > (Ogier de Uanem. page 2314.)] Galilée. [Porche d'église; ■ Et il esgardent si • com il issoient de l'iglise; si voient devant la ■ porledu mostier de fors la {/alJ/ËË un perron tôt . quarré. . (Merl. r 72v)V. dans I). C. Ca/iioia, 1.] Gallmacbue, s. f. Uassue, en picard. (Cotgr.) Gallmairée. [• Calimafrée ou saiilce pares- ■ seuse ; prenez de la moustarde et de la poudre • de^ngembre. • (Ménagier, II, fi.} — « Tout met ' • en galitnafrée, Loml)art, Anglois, Aleinanl, Fran- ■ cois, Picart et Normanl, C'est une chose faée. ■ [Ch. d'Orléans, Rondei, 61.) — -A lous coups vous « prenez des mots que vous n'entendez pas pour • des mots de cuisine, comme une galimaphrée . pour un galimatias. • (D'Aub. Fœn. l, IV. p. 16.)] — ■ Quelque diversité d'herbes qu'il y ait tout s'en- ■ veloppc sous le nom de i^aladc ; de méinc sous la ■ considémtion des noms je m'en vay faire ici une ■ galimafrÉe de divers articles. > (Es^. de Mont. I, p. 460.) — ' Galimafrée de bigots, • l'assemblage êe toutes les superstitions pratiquées par les faux- igots (Le Duch. surRab. II, p. 74.)— • Jetlerune « gaitimafrée du derrière. ■ (Merlin Cocaie, 1, 153.) Galinat. [Poulet: • Ainsi que le suppliant cui- ■ doit frapper d'icelle arbaleslc, d'un malerat qu'il ■ y misi, ung poJet ou galinat, qui estoit en ladite • place. >>(JJ.179, p. ll!l, an. 1448.)] GalIn-gaJols, s. m. Badaud. (Colgr., Oudin.) Gallon. [Galiole, petite galée: • Lors vint mes- • sires Phelippesde Ûoiiirort enun0a/iâ»,elescria .•^u roy : • Sire, sire, parlés à vostre frère le conte de Poitiers. > [Joinv. § 3tt9.) — > Et furent presls jusuu'à quatorze navires genevois et plusieurs galeeset galions. ■ (Commincs, VII, 4.)] — . De galée est venu le mot de galion tiui signifioit au- trefois une petite galée autre vaisseau de guerre. L'auleur de l'Histoire de Jérusalem semble res- Iraindre ce nom a la galée qui n'avoitqu'unrang de rames et dont le corps etoit moins long mais les vaisseaux auxquels on donne aujour- d'hui le nom de galion sont beaucoup plus grands et d'une toute autre structure que les galères; ce sont des vaisseaux de haut bord et ne différent de nos vaisseaux de guerre que par leur pesan- teur. • (Hist. de la Mil. fr. du P. Daniel, II, 634.) 1. Galiot. [Galiote, dans Parlonopex, v. 1745 : L'amirauten un galiot Fait entrer o lui sans alente ArbalcsLriers entour quarante. > [G. Guiart, an. 1304.) - . Font galHoz avirons bi uire. ■ (Ibid.)] 2, Galiot. Pirates: ■ Vindrent nouvelles a court que 13 nefs plaines de galiotz estoietit parties de Noiraandie. • (Chron. de S. Denis, 1. 1. fol. 163''.) ' Pour encontrer se aventure fust, les gatioz et les l'obeoi'S qui en celé isie de Corse faisoient souvenlgranzdomages. ■ [DomBouquel.VI, 1I5.)] GaJiotte. [Voir Gauace.] Gallppe. [■ Iceulx ailleurs esloient sur la rivière de Dordogne dedans une f^a^jppf barbotarde, en laquelle il pensoit estre la plus grant partye du pillaige. - yJ. 192. p. 71, an. 1460.1] Gullande. [Guirlande : • Dans l'un des petits coffres avoil trois gallandes ou chappeau d'ar- gent. ■ (IJ. 163. p. 202, an. 1409.)] 1. Galle. [Noix de galle : ■ Pour faire trois pin- tes d'encre, prenez des galles et de gomme de chascun deux onces. > (Hénagier, II, 1.)] 2. Galle. Maladie. De là les locutions suivantes: 1° • Il est galand homme, il a apporté la galle en France. • — • Cela se dit bassement et par une mauvaise allusion de ^a/fe à galand, pour faire entendre qu'une personne n'est pas trop habite ou bonneste. • TOudin.) 2* • Galle de Safiles, • c'est le mal vénérien. (Cariheny, Voyage du Chevalier errant, f. 06, V*.) 3- • Galle S. Main > ou • mal de S. Maiu, • ou • mal de S. Raphine. • selon le DicL angl. franc, de Sliervvood, au mot scab, gâte sèche. (Monet.) 4' • L'amour, la tousse et la galle ne se peuvent « celer. • (Colgr.) Galier. [1* Gratler, frotter : ■ Une cbevi-e qui • avoit une taie devant la pupille, se frottant et ■ gallant contre des espines, abattit ladile laie. > (Paré, Animaux, 1.) — • Si cela avoil lieu, il faudroît • en excommuniant un ivrogne lui défendre te vin, • et aux paillanis leur oster leurs femmes, et aux ■ ladres leurdefendredesegaler. • (Sat. Ménippée, page 181.)] 2- Hallraiter : GAL -s Sons dire mot, et quant eont au derriera Conrondent tout, et par terre et par l'aer, Itlsia force u'ont Fora aus pauvres gatler, Ballre et fouUer, /Tri. de la A'. Dame, f. 35 •■) 3* Sens obscène : Elle aime ung plaisant escuyer Et alln de son caa celler Elle permet aa chamberiere Baiser, taater. Taire et gaila: (Coquill. p. 44.) 4* • Gualler en loup marin, > gratter où l'on n'a Eas démnngeaidon, • battre, rosser. > (Rabelais, IV, p. 89.) Galle-tignon, s. Teigne. (Oudin.) Galliecque, s. Soldats de la Galice au service des Espagnols: • La furenl Espagnols en nombre ■ de trois cens hommes d'armes, quatre cens géné- • taires et quatre mille hommes de pié nommés ■ gatliecques avec hauts bonnels, et presque tous ■ deschaulx, targtietles et pavois en main. > (J. d'Anton, Annal, de Louis Xli, f. 1 ''.) Galllotage. [Piraterie : < Comme le suppliant ■ eust delaissié son labour,... el fustalésur la mer • en escumcrie ou galliotage, où il eust demouré . grant temps. ■ (JJ. 165. p. 237, an. 1411.)] Galllots. [Nom des vicaires et clianlres suriiu- méraires à S. Pierre de Lille. (D. C. 111, 4(Î3 ■.)] Galloche, s. f. Chaussure de cuir qu'on porte sur les souliers pour les garantir de l'humidité. Le docte Bail remarque que gatlicœ • etoient une ■ espèce de souliers dont les Gaulois usoient pen- • dant la pluie; nous l'appelions cncoreaujourdhui • gatloches. . (Rech. de Pasq. VIU, p. (i57.) Gallolre. [Table pour jouer aux galets : ■ En ■ une rue de la ville de Villiers, où sont les galloi- ' rei à jouer aux gales. > (JJ. 167, p. 85, an. 1413.) C'est une longue table sur laquelle on pousse un galet; le galet le plus rapproché du bord gagne; s'il tombe à terre, on perd son coup ] Gallois. [Au XIV* siècle, l'Angleterre avait pour infanterie d'élite les Gallois, comme la France avait les Bretons : ■ Si donna la première bataille à son « m le prinche de Galles atout douze armures de • lier, quatre mille archiers et quatre mille Gallois « de son pays. ■ (Kroiss. t. V, 31.) — • Archiers et « Galloiê. • (Id. Il, 262.) — • CerUino quantité de • gens d'armes, qui lors cstoient appeliez Galoys, ■ se fussent logieii en la ville de Lorriz en Gastin- . nois. ■ (JJ. 151, p. 313, an. 1307.)]— On lit dans le Brul, r. 93 • : Ne aay s'il fu Bret ou Galoi». De même dans Percef. I, 2H -i : . Dormant lira un ■ couleau galoyi el fiert le roi en la poitrine. ■ — . Un valet galoii. - (Eust. Desch. folio 97 *.) — Descbamps dit encore des Gaulois (f. 54 ') : Et cooseiUier aont les Galoi» espère Haia ne acevent leurs consaulx exploiter. Gallon. [Mesure pour les liquides: • Un gallon < de bon vin de Rhin pour huit estrelins, et celi de ■ Gascogne pour sis estrelins, de quoy li gallons • fait les deux quartes de pois. ■ (Froiss. 11, 129.) >- GAL — • Ung gallon, qui sont deux potz, de cistre. ■ (JJ. 180, p. 136, an. 1450.) — • Combien que ledit • Jehan le Norrois eust justement perdu un galon ■ de vin,... ledit Robert son cousin et autres, & qui • la gageure toucboit, le quittèrent pour un pot de • vin, moitié de ce qu'il avoit perdu. ■ (JJ. 120, p. 213, an. 1381.)] Gallot. [Gaulois, Français : > Bretaîgne gallot • est oppose à Bretaigne brelonnant. » (Froissart, t. VIII, p. 254.)] Galoche, s. ;n. [1' Ecolier, externes de l'Uni- versité, qui portaient des galoches : ■ Il est comme • galoche, dedans et dehors. • (Le Roux de Lincy, Prov. t. Il, p. 37.) Ces élèves étaient dehors comme externes et dedans comme suivant les cours.] 2° Monct l'explique par • incivil, maussade, à • guise de porteur de galoches et sabots, à guise de • villageois. > 3° • Coureur, promeneur, qui tJ'alne partout ses • galoches. • (Ibid.) Galoclier, v. neut. ^* Selon Honct, • agir gros- ■ sierement et incivilement, se comporter d'une I manière maussade el impolie, • comme les gens qui porlenL des galoches, les paysans. 2* ■ Aller et venir çà et là sans dessein, tracasser • et courir de coté et d'autre saus raison, sans • jugement parce que (dit Nicol) les villageois • indiscrelcment se meuvent et pour chose de ■ néant à courir et tracasser ça et là. - Galocbier, s. m. 1* On appeloil galochiers > ceux qui faisoient celle espèce de souliers dont • les Gaulois usoient pendant la pluie. ■ 2° • Ceux qui porloienl des galoches a qui elles ■ servojenl de cnaussure. » maison n'employoitce terme que par mépris. (Mcot et Oudin.) — De là les galochiers étaient les • escoliera qui n'estoient pas • logés dans les collèges ou ils faisoient leurs etu- ■ des • et que nous appelons maintenant • exter- ■ nés • parce qu'ils porloienl des galoches pour se garantir du froid el des crottes : • 11 y a encore des ■ escoliers qui demeurent en ville, hors des colle- I ges; qui vont ouir les leçons d'uns et antres ■ regens selon que l'opinion leur en prend et aux • mailres qui les gouvernent; les jeunes appeliez ■ martinets par Jious et les autres galochiert. • (Rech. de Pasq. IX, p. 792.) 3° • Grossier, incivil, maussade, • parce que les paysans el villageois qui usent des galoches (Rech. des Bech. Pasq. p. 519.) Galole. [Hesureja même que (/a/Zon : « Je vous • âonrai du meillor vin Qui soit ceens, une galoie • Par convanl que vengié en soie. » (Fabliaux, t. II, p. 9.)] Galois, adj. m. Galant, gai^. Libertin, de mau- vaise vie ■. Dérivé de gale. . ^ • Galans, galois, gaillards, gens frisques, « mignons, poupins. » (Des Perr.) — « Propos « qu'on oit ordinairement tenir à nos bonnes galoi- « ses, et principalement à celles de Paris, quand « elles sont en leurs guogues, et qu'elles mettent « leurs maris sur le bureau. » (Estien. Gonform. du Fr. avec le Grec, liv. II, p. 119.) " Ils seront compaignons galoi» Se l'un grousse l'autre de frippe. (Desch. f. 210 ^.) Ce mot sappliquoit aux femmes débauchées : « Advient aussi que celuy qui se marie trouve « femme bonne galloise et entend bien raison qui « la lui dit. » (Les Quinze Joyes du Mariage, p. 10.) — « 11 ne faudroit que trois telles galloises (comme « Messaline) pour gaster tout un pays. » (Cartheny, voyage du chev. errant, f. 28 *• ) Galoise, subst. Hnitresse. On a dit de l'en- fant prodigue : « A grnnd'peine luy demeura sa • chemise, nette comme un torchon, nouée sur • Tespaule, pour couvrir sa poure peau. Si bien « Tavoyent entretenu en sa prospérité, et en ses « pompes, ses galoises » (Apol. d'IIérod. p. 46i.) Galon. [Voir Gallon.] Galonnée. Contenance d'un gallon : Quand fortune ainsi me départ De ses biens à galonnées. (Froiss. fol. 270 *.) Galonner. Tresser les cheveux, la barbe avec des fils d'or: [« Seoir i voit une pucele Qui moult « estoit gentieus etbele; Elle ses cheviâus galon- « noit A deus Iléus d'or qu'elle tenoil. « (Vie ms. de Jésus-Christ, dans Du Cange, 111, 4G7«.) — « Bien « fu vestue d'une porpre roée, A un fil d'or sa « crigne ^a/onn^'e. » (Garin, ibid. iG7*.)] Et se tu consens que leurs tresses A fil d'or soient galonnées. (Desch. fol. 501 ^.J • Quand il estoit levé (Yvain de Galles) il venoit « devant le chastel seoir ; et la se faisoit peigner et « galonner le chef. » (Froiss. II, p. 28.) Galop. [• (Un chien) Qui vint à Charlelesj/a/ops « et les balz. • (Roland, 731.) — • Les granz galoz • s'en ist de mont Laon. » (Koncisvals, p. 183.) — « Un léus en saut, la breblz prent; Grant aleure et « grans galos s'en va li leus fuiant au bos. > (Re- nan, 65.) — « Chevauchoient les grans galos. > (Froiss. m, 286.)] • Galoper. [■ Et cil respondent : ù vostre volenté ; «JLors s'est li Turs vers Derniers galopes; Quant il «? vint près, si s'est haut esches. > (Raoul de Cam- brai, p. 271.)] Galopin. [Petit valet : • 11 lui demande: Dont « es-tu biaus amis? De Clermont, sire, si ai nom VI. • galopin. » — • 11 s'en torna maintenant sans « respil. En la taverne hastivement en vint, liée « trouva menuel galopin. Lez le tonnel en sa main « trois dez tint, Quatre ribaus los l'estrumiax « rostis. » (Garin, dans Du Cange, 111, 468 •.) — « Jehan Ligier, galopin de noslre cuisine. » (JJ, 154, p. 174, an. 1399.)] Chambre aux deniers gaiges du moys Tous offices à ceulx du boys, Queux, escuiers, li galopin. (Desch. fol. 436 ^.J Galou. [Galeux. « Le suppliant courroucié de ce • que icellui Thomassin avoit appelle son compai- « gnon Breton larron ou galou. » (JJ. 164, page 99, an. 1409.)] Galoy. [Droit de bris, dans TOuest: « Toules « coustu mes, passages, Irespas, espaves, galoiz^ • droit de desherance, bris et brieffz par mer, par « terre. » (Lettre de Jean duc de Bretagne, dans dom Lobineau, II, G6I, an. 139G.) — « Je Jehan de • Craon, sire de la Snze.... advouhe à tenir ....à « foy et hommaige lige mon herbergement de a Charrace, avecques loules ses appartenances.... « pescheries, deiïens, galloys, eslanîrs. - (Reg. des fiefs du comlé de Poitou, an. 1410, fol. 37 *».)] Galureau. Godelureau. (Voir ce mot.) « Ny a « si meschant fils de laboureur ou villaige qui ne « veuille faire du galureau, porter chausses et « habits bigarrez et le grant plumas au chapeau « qui est chose aussi bien advenante que mettre « chausse trapes en un lac. • (Nef des Fols, 62 *».) Galverdine. [Cape contre la pluie: « Icellui « de la Selle despouilla sa gavardine , qu'il avoit • sur lui, et se mit en prepoint, et print une jave- • line en sa main. • (JJ. 208, p. '244, an. 148-2.)] — « Puis le vestit d'une galverdine, rencapitonna « dung beau et blanc béguin. • (Rab. V, p. 205.) Galz. [Poulet: • Quant Hylaires fu entrez ou « concile, li pape li dist : Tu es Hylaires li Gauz. Et « Hylaires li respondi : Je ne suis pas galz, c'est à • dire pous : mais je suis de France, et ne suis mie « nez de gelino. - (ms. du fonds S. Vict. 28, f.28^)] Gamfiffrer. [Rapprocher galimafré: • Qui « gamaffre beste paiisl et plainct en esl, doit cinq « sols d'amnnde, et rand le dommage sans loyer. » (Assises de Jérusalem, p. 407.)] Gambade. [« Tous les matins la belle aubade, • Visaige frais et non halle, Bon corps pour faire « la gambade. » (Coquillart, Monol. des Perruques.) — « J'aime l'allure poétique, à saulls et ;1 gamba- « des. . (Mont. IV, 130.)] Gambader. P Faire des sauts, des gambades. Faifeu dit de lui-même : Il gambadoit, il faisoit le badin Oncqs on ne vit ung plus parfait landin. (Faifeu, p. S5.) 2° Se promener. (Gloss. des Arresl. d'Amour.) Gambage. [Droit sur la bière: « Disant icellui « Girart que il ne paicroit point à cellui Olivier « ledit foraige ou ^am^â^e desdiz bpuvaiges. » (JJ. 184, p. 104, an. 1451.)] 46 GAM -362 — GAN Gambaiseure. [Couverture de cheval garnie de bourre ou gambois: « Que chascuns ait le plus « qu*il pourra de chevaux, couvers de raaailles et « de gambaiseure. • (Mém. C. delaCh. des Comptes, fol. 143-, an. 1353.)] Gambaison. [Gambeson : « Et seront armez de « porpoins et de hauberjons, ou de gambaisons. » (JJ. 115, p. 36, an. 1303.)J Gambaron. [Surnom de Robert duc de Nor- mandie, d'après Orderic Vital ; il avait les jambes courtes et grosses.] Gambe. [I* Jambe : « Piez ad (un cheval) copiez « e les gambes ad plates. • (Roland, v. 1652.) Voyez aussi Froissarl, X, 132.] De là les expressions sui- vantes : 1* « Gambe en grue (donner la\ » faire attendre quelqu'un, Tobliger à mire le pied de grue: « Le « moindre lacquais du logis ou il a affaire, il le « caressera , lui donnera la gambe en grue. » (Contes de Chol. fol. 59»>.) 2o « Gambe rolte, » pas de danse imitant celui d'un homme qui a la jambe rompue. (Dial. de Tahureau, p. 50.) Il" [Jambage de porte : • N'i lessent hoslel droit, « ne gambe, Qu*il ne mettent en l'eure en flambe. » (G. Guiart, v. 581.)] Gambeler. Agiter les jambes : Quand il vindrent au rour effondrer et fouir Cil dessus lor gelèrent de merveiiloux air Grans pieres et grans fus maint en firent pluir Assez en voissiez yambeler et mourir. (Hou^ p, i04.) Moût voissiez Engleiz tomber Gésir à terre et gambeler Qui ne se poent relever. (Rou, p. 369,) Gambesié, Gambolsié. [Garni de gambois, de bourre: • Que seul des cotes gambesies Pouvoit-on « emplir maintes jailles. » (Guiart, an. 1298.)— « Des « armoiers et coustepointiers de Paris : item se l'en « fait cotes gamboisiéeSj que elles soient couchées « deuement sur neufves estoffes et pointées, enfer- « mées, faites ù deux fois, bien et nettement emplies « de bonnes esloffes, soient de coton ou autres « estoffes. « (Liv. des Métiers, cités par Du Gange, t. III, p. 470^)] Gambier, Gamboyer. [Se promener : « Et * après tout ce, et en gambiant luy et moy ens es • ailées, à Tissue de la chambre du roy, je luy de- « mandai de ce conseil. » (Froissart, XV, p.l57.) — « Gelluy... est bien hors du chemin qui cuydetrou- « ver amys es cabarets et es tavernes, es estuves et « es places publiques à gamboyer bras à bras « parmy le marché ou parmy la place commune en « gamboyant à lachaulcée. » (LaTois. d'Or, IT, 19»*.) Gambiere. [Jambière : « Les gambieres ou « harnas de gambes de fer. • (Reg. des péages de Bapaume.)] Gambison, Gambolson. [VoirGAMOAisor^ : a Je « me levai et jetai un gamboison en mon dos et un « chapel de fer en ma lesle. » (Joinv. §256.) — « A « ces paroles li vavasors s*arma d*un gambison « viez enfumé qu'il a. » (Gaydon.) — « Là sont « heaume et haubergons , Gorgeretles et gambi- • sons, » (De Gulleville, Du Gange, III, 470 »».)] Gambrolsins. [Monnaie de Cambrai : • Estera « lins d*Angleterre et d'Escoce, gambroisins de « Philippe... sont à .xi. den. ob. argent le roy. • (B. N. an.8406, fol. 147'.)] Game. [La gamme ; au xi* siècle, on ajouta à[la série des sons désignés par les lettres deTalphabet, le r grec, le sol grave du violoncelle qu'on ne vou- lait pas confondre avec le sol du premier octave. G, et celui du deuxième octave, g. La série des sons «^ commençant par un gamma prit le nom de gamme: - « Trop entré en la haulte^/amé? , Mon cueur, d'ut,.^ « ré, mi, fa, sol, la, Fut ja pieça, quant V afola LeasK « trait du regard de ma dame. » (Charl. d'Orléans^, 52* chanson.)] Gamel. [Gamelle : « Item deux petits gameaux^ « et une forche d'argent à trere soupes » (Preuves de rilist. de Bretagne, I, col. 1202, an. 1306.)] Gameles. [Sorte de navire : « Et i ot .xv. galies « et autres vessiuus menus, saities et gameles et « bien cinquante. • (MarL V, col. 731.)] Gamion. [Camion : « Le suppliant chargoit « ladite terre en ung gamion, que le filz de Pierre « Pageon faisoit mener à son cheval. » (JJ. 19J, p. 121, an. 1455.)] Ganchir. [Gauchir, éviter, s'esquiver: • Cil à « cheval vindrent ferant des espérons, et n'osereat « assembler ù nostre gent ù pié, ainçois(/anc/}tr^n( « par devant aus. » (Joinv. § 259.) — « Quant li « arcevesques vit que il ne porroit plus ganchir, si « li couvint aleir. » (Mén. de Reims, § 469.)] Gandalin, s. Nom d*un ancien auteur de comé- die. On s*en sert dans plusieurs provinces pour désigner un « nigaud. • (HisL du Th.fr.) On lit gandalin, dans D. Florès de Grèce, 172 ^ ; gandolin^ dans l'Hist. du Th. fr. t. V, p. 75. Gandie. [^Tromperie, déloyauté : « Ensi vos sert- « il de gandie. » (Partonop. v. 2673.)] Gandillier. [Se détourner: « Mais je me soi « bien remuer Et ^anrfi//t^r et tressaillir. » (Renart, V. 17346.)] Gandir, v. 1*> Tourner autour. On a dit d'un chien qui garde son maître contre un oursd*une grandeur énorme: Herica soi, si abaia Entor raoi gandi ça et la. (Parlon. f. i66^.] 2" [Echapper, se sauver : « Ne qu'il li puisse pas « gandir Ne par ester ne par fuir. • (Partonopex, V. 3409.)] Ganelon, s. Traître. C*est le nom de cet arcbe- véque de Sens, qui, comblé des bienfaits de Charles le Chauve, quitta Le parti de ce prince pour embras- ser celui de Louis le Germanique. Cette action parut si horrible que toutes les nations de l'Europe , comme d*un commun accord, voulurent flétrir à jamais son nom; elles s'en servirent pour daigner un insigne traître. (Favin, Offlc. de la Cour, de Fr. II* race, p. 88 ; Hist. de Fr. de Chalons, 1. 1, p. 139.) GAN - 863 - GAN 3*autre3 tirent Torigine de cette signiHcation de Hatielon qui livra Tarmée de Charlemagne aux Sarrasins, près de Roncevaux, et causa la mort de iioland et de plusieurs braves paladins: a Guenelon I (cœur de), • cœur traître. (Colin Muset, Poës. IV. 1300, t. I, p. 203.) — [Le cas sujet était Guenes 'Roland, v. 178, 3735, 3973) ; le cas régime Guenelon [y. 619, 3704, 3748). Le mot était encore populaire au xviio siècle, car M"* de Sévigné écrit, le 6 avril 1672 : « Je doute de la sincérité de votre conduite « et de la ganelonnerie de la sienne. •» — On disait ganelon, comme nous disons Judas: • L'exposant « respondi : « Tu mans comme faux garçon, Iraistre « ganelon ; et Dieu et toy le savez bien. » (JJ. Hl, p. 3, an. 1377.) — « Et plusieurs autres injures en « Vappellant guenelon, traître. » (JJ. 89, p. 171, an. 1357.)] Gangoer. [Labourer: « Une terre qui souloit « eslre bruyère, et n'a guaires la Ten encommencée « kgangner. » (JJ. 166, p. 272, an. 1412.)] Gangoerie. [Métairie : « Icellui Jehan avoit • certaine mnison,... joignant une petite gangnerie « ou mestairie. » (JJ. 163, p. 103, an. 1482.)] Gaugull. [Filet, au reg. JJ. 47, p. 130, an. 1307 : « In ali(|uo stognorum prtBdiclorum cum arte , a vocata ganguil, nullus ausus erit piscari. »] Gaulvé. [Voir Ganivier.] Gaoivet. [Couteau; on appelait» sainct ganivet » le couteau avec lequel un juif perça Thostie. (Vigil. de Charles Vil, p. 524.)] Ganivier. [Coutelier: « Jehan le Veel povre « ganivier... misten vente sur un estai, plusieurs « ganives, petiz couteaux. » (JJ. 139, p. 44, an. 1390.)] Ganneau. [Qu'on peut labourer: « Pré gan- « neau^ » dans un aveu et dénombrement de 1366.] Gant. [I. Cette pièce du vêtement moderne appa- raît pour la première fois sur les mains des Gallo- Romainsà Tepoque barbare. L*antiquité ne connut que le ceste et les moufles. Tous les indigènes de la Gaule portaient, au vr siècle, pour se parer ou travailler, des M;an/s, peut-être d'origine celtique. Une tradition du moyen âge en atiribuail Tinvention à Yvain de Galles, l'un des héros du cycle breton. Dans Roland, la forme est guant: < Met li el poign • de cerf le destre guant. » (Roland, v. 3845.) — • 01 ambdeus cousues ses manches. Et pour garder « que ses mans blanches Ne halaissent, ot uns blans • gans. » (Rose, v. 565.) — Au xiv siècle, dans les Comptes de l'Argenterie, la ganterie était l'objet d'un article spécial (Nouv. Comptes de TArg. p. 215 et suivantes); on y relève des « gans doubles de « chevrotin, gans bruns doubles, gans ù fauconnier, « gans fourrés de martres, gans de chien tenue/., « sengles et brodez, gans doubles de chevrolin « pendans à boutons d'or, gans de parement, gans « de chamois, gans de louveteaulx, gant senestre « à fauconnier. * Expressions et remarques : 1* « Gans à broches de ferr » — « Se ilst armes « Bertrand moult noblement de bonnes plates et grèves et ol Tespée et le coustel et lance pour jouster et riche bacinet et gans à broiclies de fer qui bien faisoient à doubtes. » (B. Du Guesclin, par Mén. p. 55.) — [^On lit dans Cuvelier: « Gans à broches de fer qui sont au redouter. »] 2" [L'habitudeen se saluant était d'ôter ses gants : Bernard de Becans escuier trouva d'aventure Guillaume de Faget, autrement dit Cayphas, son parent bien prouchain, sur le chemin publique, lequel il salua gratieusement en disant teles paroles ou semblables en effet: Dieu te gart, il a longtemps que nous ne parlasmes ensemble, et tu en as grant tort; car ce est à ta deffaulte ; et en disant ces paroles esta ses gans des mains, et tendi la main audit Cayphas pour le touchier en signe de paix et amour, et aussi comme bons amis et parents ont accousturaé de faire, quant ilz ont demouré de eulx veoir. Et ainsi qu*il lui tendoit la main mise hors du gant, ledit Cayphas lui tendi aussi la sienne, mais il ne dengna'oncques ester ses gans des mains. Et lors ledit suppliant veant qu'il le faisoit par desdainz et mesprins, lui eust dit ces paroles ou semblables: So ribaut, et tous- jours te durera ta malice.... » (JJ. i:>3, p. 187, an. 398.)] IT. Droit dû au seigneur à chaque mutation : Quand les seigneurs investissoienletensaisinoient les acquéreurs de quelque fond, ils se servoient toujours de gans qui restoient au sergent des seigneurs et dans la suitle ces formalitez s'etant abolies, les gants ont été dûs aux sergents en argent et ont fait parlie des droits seigneuriaux ....ce droit est de deux deniers parisis que l'ache- teur doit au seigneur censuel pour la saisine selon la coustume de Senlis. » (Laur.) Expressions : 1* « Gands blancs. » Droit seigneurial dû ù M" de S' Vaast par les acquéreurs ou héritiers de quelques biens dans leurs domaines. (Coût. Gén. 1, p. 421 ^) 2*» « Gants (ventes e\). » — « Qui sont dus au « seigneur feudal ou censuel par le nouvel acque- « reur de terre tenue en foy et hommage ou « censive, à sçavoir pour les ventes, vingt deniers « pour vingt sols du prix de la vendition et pour « les gants quinze deniers pour tout l'acquesL » (Laurière.) 3" « Ga)is (je vous dois vos), » pour je vous dois une récompense. (Percef. vol. II, f. 46.) 4" « Gands d'une nouvelle (avoir les), » pour raconter le premier une nouvelle. (Percef. IV, 24 ^) in. [Dans Roland (v. 245), le gant et le bûton sont les attributs des ambassadeurs. Au v. 2373, on tend le gant de la main droite pour prêter hommage. En combat singulier on jetait le i/anf par défi. De là les locutions suivantes] : !• « Gand du gage, » pour gant jeté pour proposer le combat à outrance. (La Salade, f. 50''.) 2» « Gant (appeller quelqu*!in par son), » appeler quelqu'un, lui faire signe de venir en lui jetant un gant. (Not. du Rom. d'Alex, f. 16.) 3* • Gand (jetter le), • défier au combat. (Oudin, CAR -» Cur. fr.) Cette expression s'emploie aussi- pour une preuve d'amour. (Percer. V, f. W.) IV. [Forme de négation : . Tresluz les alires ne ■ prie jo mie un guant. • (Roland, v. 3189.) Voir Scnweighaciiser. De la Négation dans les Langues romanes, 71, 72. V. Gant Noire-Dame, herbe odoriréranle, dont la fleur ressemble h un gant. (Oudin ; Bûuchet, II, l?i.)J 1 . Gante. [Janle de roue : • Cantes. flusires des • ^ris orl gantes de roe à ctiaresle. • (Gioss. 7679.)1 Voir aussi Mouskes, ks. p. 148. 2. Gante. [Oie, de l'allemand Cnns. dans Floire et Sianclied. V. 1681, 3185. — Oie: • Une grue et • .11- gantes et m. ploviers. • (Aiols, v. 4011.)] Gantelée. [Même plante que le Cant Noire- Dame: • Ni l'hyacinthe au teint d'œillet, Leglayeul ■ ni la gantelée. ■ (Rons. 420.)] Gantelet. [• Que l'en ne puisse brochier ne < anieis pointer . ganlclés de baleine, fors sus ■ telles sueues. • (Liv, des Met. 371.)] 1° . Gantelet (faire lever le), • pour faire lever la main devant le juge. (Oudin.) 2° ■ Gantelet (hauïsor le). • Triponner. (Des Aqc., Contes de Gaulard, p. 17 1'.) 3' • Gantelet (être pris sans). • Nous disons aujourd'hui « être pris sans verd. • (Brant. Cap. Esir. 1. 1, p. 2r..) 4* ■ Gantelet amasse gorgerin desperd (ce que). • (Expilly, chevalier Bayard, p. 433.) 1. Gantier. [• Quiconques veut esirc gantiers ■ il Paris, de fere ganz de mouton, de ver ou de ■ gris, ou de veel, il convient qu'il achate le mestier . du roy. » (Liv. des Met. 210.)] 2. Gantier. [1" Chantier: • Item le sire de • S. Wallery aura le vin au prix qu'il conste au • bourgeois sur les gantiers. • (Cart. de S. Vulfran d'Abbeville, an. 1370.') — 2* Chenet: • Et reversa la ■ buscheet l'asne en la cheminée sur \ets gantiers.' (Froiss. XI, 64.)] Gantterie. [■ Gantterie pour le roy nostre sire, - pour madame la royne, et pour monseigneur le ■ ducdeThounine. . (Nouveaux Comptes de l'Ar- genterie, p. 215 )] Ganle. [Geôle, au Roman de Rou : • Fu trouvé - morlen la ffflo/e Grimonl,si en futgrant parole.» (D.C. 111,510".)] Garais. Garet. [Guéret: • Andui s'abatent très « enmi le garais. • (Raoul de Cambrai, 101.) — « Kuians s'en va lot un garet. • (Henart, v. 299-2.)] Garancte. [Teint en garance: . Une cote ■ simple a femme, de couleur j/aranceV. • (JJ. 135, p. 48, an. 1388.)] Garand. Garant, Guarani. [1' Garant el garantie. défense et défenseur: ■ Se Hahumet me « voelt eslre guarani. » (Roland, v. 808.) — ■ Dient •I Franceis: Ben lierl nostre guarent. » [Id. 1609.) - < Elle lequist conseil fi monseigneur Robert > d'Arlois quel cose elle poroit faire ne ù traire it > garant et fi conseil. > (Froissart, XIII, 158.) — i- GAR 2° Répondant, caution : • Se cil qui est pris à tout < le larrecin pot Irover son garant qui li baille, il - est délivrés. • (Beaumanoir, XXXI. 4.) — • Il Ost ■ entendre à chiaux de Jugon qu'il estoit renchon- > nés à mil floiins et que ses fils en estoit garants • et pièges. '(Froiss. IV. 113.)] — • Nous appelions ■ garant celui qui est appelle en court à défendre • la chose dont l'en plede, ou à l'eschanger. • (Ane. Coût, de Norm. 1I8'.) — • Est a noter que aulcuns ■ appellent garans pour garanttsseurs absolus et ■ delivreurs de la cause. > (Stiie de procédure au Parlement de Norm. fol. 79',) — 3" Sûrelé : Ne remanrBi chi aux ces tirane Por dismes. clera, boreois et serjsna Plus en croisa convoitie ke créance. Hais ce le crois ne leur iert ja gainni, A. nul croisié ke Diex est si poissana Ke il se vangc a peu de demorance. (Qiies'iei, III, 985 J 4" Témoin. •> Seroil li garant oi tantost, s'il • estoient en la cour. . (Ord.desR.de Fr. l,p.230.J J'en trairai Dieu à garatit Et tous les sains de la sua. {Thibaull, p. 151.} Expressions: I' • Garant (aller îi), • s'enfuir. Parlanl d'unparli d'Anglois qui avoit été défait et dont les restes vont joindre le corps de l'armée : • Ils corn m enci créai • à crier aux Engloix moult afl'réement, qu'ils • allassent a garant, et que le deable venoit Ber> • trand du Gucsclin qui ne prenait homme à < rençon. • (Hist. de Bertr. du Gucsclin, par Mén. p. 12'J.) — [• En divers parties fuioient;li un aloient > ù garant es viles et es repoustailles des bois. • (Dom Bouq. 111, 183.)] 2* ■ Garant (se bouter à), . se raetlre en sûreté. (Col grave.) 3° • Garant conlributeur. • — « Sont garants • contribulcurs qui ne sont pas garans en la toLalilé > de In querelle, mais en portion. • (Stile de proc. au Parlem. de Norm. fol. 79%) 4° • Garant (mettre à), • même sens que bouter à ffaraiil. Parlant de l'ilme: • L'erreur, les songes, ■ luyservent utilement, commeune loyale matière, > à nous mettre à garant, el en contentement. • (Ess. de llont. I, p. 417.) — [■ Hessire Jean, bastarl < de Renty,... laissa chejir la baniere du duc, qu'il ' porloit, et se meit à garand tout le pluslost qu'il - peusl. • (Slonstrelet, IV, f. 43".)] 5° ■ Garent (clamer). ■ (Laur.) 6° <■ Garent (défaillir de), > défaut de garantie. (Laurière.) 7° 'Gai'e/i/quidefaut, > refuser lagarantie. ttaur.) 8" . Garent (délai de). • (Laur.) 9° • Garent formel, est celui qui prend entière- • ment et absolument le garantage de la cause < pour undemandeurou défendeur, el les met hors ■ de cause. - (Laur.) 10' < Garent (retour et). • (Laur.) 11* • Garent (le sang est te] de l'homme qui se • plaint d'avoir été navré îi tort. • (Laur.) 12° ■ Cdcenf (tirer ù). • (Laur.) 13* ■ Le guarand de Brunelles est une promesse • servante à l'assurance et corroboration des coo- GAR — 365 — GAR > tracts recoçQitions, conveotioDS et autres docu- « mens passes par devant les escbevins de cette . ville. -(N. C. G. 1. 1, p. 1250'.) 14* - Garent (qui lire à) et argent n'a, sa cause • perdue il a. » (Cotgr.) Garande, s. !• Refuge, lieu de sûreté. • Quant « Brayant eust basty son chastel et bien garny de « touts pointz ; il le nomma le cbastel de la « garande. pour ce que ù tous besoiugs il se garen- • liroil. « (Percef. IV, f. 25 ^) - 2* Gite : « Le cerf « ne se mouvoit, tant se tenoit fler en sa garende.^ (Ibid. YI, f. i07<^.) Garandie. Garantie. « Ne prend pas garandie « qui ne veut. » (Bout. Soni. rur. p. 213.) Garandir, Garantir, Guarentir. [1" Préser- ver : « Li nostre Deus, guaraniise::» Charlon. • (Roi. V. 3277.) — « Mais Diex Ta garanti et la Vierge • honorée. » (Berte, coupl. 46.)] Sn ses regars me fausnoie Ki aus mon cors a fait voie Dont vint mou cuer assaiUir K'ame ne m'en puet yarandir. (Poës. av. iSOO^ III^ i92.) 2** [Soutenir : •< Jo ne vos puis lenser ne guaran- « tir. » (Roland, v. i86i.) — • Mun jugement voel « sempres guarantir. » (Ibid. 3836.)] 3* [Sauver, guérir, mettre à Tabri : « Un des « chevaliers sarazins dist à celi qui nous avoit « garantie, que il nous reconfortast. » (Joinville, §324.) — « Il enfuioient et emportoient lor petis « enfans lu ou il se pooient garandir. » (Froiss. l. VI, f. 45.)] — « Se fust garanti si on Teust laissé « entre les mains du chirurgien Lyon. » (Mém. de Bassompierre, t. II, p. 211.) Tout autre si com U poissons de mer Qui sans aiguë ne se puet garandir Ne puet mes cuers sans madame durer. P (Froiss. VI, 235.) — « Les deux garbes que lesdits « religieux prendent en le disme. » (Cart. de Cor- bie, page 23, an. 1407.) — - El si tenoit le carion, « c'est à dire le dime de le dime, et il le doit aca- « rier, et doit avoir le jour qu'il carie une garbe - de past. n (CarL de Corbie, 21, f. 110, an. 1248.)] — « Garbe de don, » droit payé au seigneur de Saulty par ses sujets pour les garder des bétes sau- vages. (N. C. G. I, p. 407 ».) 2. Garbe. De Titalien garbo. [Dès le temps d'Henri Estienne, on tendait à prononcer galbe.] !• Maintien : « Pétrarque, entre les propriétés delà « femme y met la fierté et l'orgueil, mais si elle est « belle il faut bien hausser son train, porter son « garbe roide, pompeux et audacieux. » (Contes de Cholières, p. 164 »>.) 2" Bonne grâce : « De mon temps j'ay veu plu- « sieurs mots rais en usagequi n'estoient recogneus « par nos devanciers... garbe pour je ne scay quoi « de bonne grâce. • (Pasquier, Rech. p. 662.) 3" Enjolivement : « Le beurre estant prest, mis « en livres demy livres, quarterons et n'y restant « plus que la petite façon dessus, cest que les bien « disans disent le verbe, le garbe, ou comme vous • voudrez : cette joliveté s'y faisoit avec un petit « bois taillé, elc. » (Moyen de Parvenir, p. 159.) 4" Dans la marine, on connoit de quelle nation est un vaisseau à son garbe, c'esl-ù-dire à sa cons- truction : « Nos mariniers qui se trouvèrent fort « étonnés et, qui, d'ailleurs étoient fort ignorans, « ne savoient où ils étoient et ne prirent de roule • que celle d'un vaisseau qui nous donna la chasse « nous força de courir. Ils reconnurent à son garbe « qu'il éloit Turc et de Salé. » (Mém. du cardinal de Retz, t. III, p. 329.) Garber. [Voler des gerbes : - Jehan Raoul fust « souspeçonnez d'avoir emblé pluseurs biens... et a aussi de avoir garbé pluseurs foiz en aoust en la « jurisdiclion du chapitre de Therouenne. » (JJ. 117, p. 105, an. 1380.)] Garbio. [Vent de sud ouest : « Nostre neis hurta « devant Tille de Cypre par un vent qui a non « guerbiu, qui n'esl mie des quatre mailresvenz. » (Joinville, §39.) — Les variantes donnent garbin, garbun.] — On lit dans Rabelais, garbin (IV, 33), guarbin (Id. 181.) . Garbouteau. [Garboteau, garbotin, noms vul- gaires de la chevanne : « Ilz levèrent pluseurs « nasses, ou ilz trouvèrent barbillons et garbou- • teaulXy qui povoient bien valoir six blans. • (JJ. 16^, p. 57, an. 1409.)] Garce, s. Jeune fille ^. Fille de chambre ®. Fille ou femme de mauvaise vie^. [Féminin de gars, garçon,'^ * r« Si leur soit lost la garce et errant délivrée. » (Berle, couplet XVI.)] — a Le bon vieillard veut « avoir la jeune garce pour essayer s'il pourra « encoires avoir ung fils, mais jenlends qu'il est « bien débile. • (Letl. de Louis XII, IV, p. 300.) ■ « Le mot garce semble aussi avoir été pris « anciennement pour une putain, comme il est a GAR -3 ■ presenl, quoy qu'il n'y Dit pas beaucoup d'an- • nées qu'on le prenoit pour une fille de chambre. ■ (Borel. au mol garce.) '[■ Partis csl de ma terre li ors gai-çon truans ; • Si emmené ma soer qui tant ert soiiffisans ; > Jamais tionour n'ara la garce en son vivant. • (Baud. de Seb. YI, 8*0.)] On a dit de Frédégonde et de Ct]il[iéric : Or ot fait sa (lanc roine. l'.WoiisJtes, p. 33./ '•.p. 370.) i' ' Garces • (avoir de l'eau vers les) (Cotgrave.) 2* - Garce (amour de) et saul de chien ne dure si < l'on ne dit rien. ■ ;Cotgrave-) 1. Garcettc, s. Diminutif Je garce. 1° Jeune flile: Ma nimphelte Drlatlette Ha doucelle, ma garcetie. fJt 2° Fille de mauvaise vie ; Peliio Janette l.asEJve garf!tle lie jour et de nuit. (Jar-q. Tahur. p. 144.) 2. Garcette, s. Coiffure de femme, apportée d'Espagne par Anne d'Autriche. C'éloil des clieveux coupés et rabattus sur le front. Cet usage fut établi en Espagne par Jacques, roi d'Ai'agon. pour distin- guer les Sarrasins des chrétiens. Aux premiers, il ordonna de te raser, aux secomls de porter les che- veux rabattus sur le front. [• tes artisans ont à . leur porte l'enseigne du meslierquilsfonl Etnos • dames en ceste sùile Ont les i/arcettes sur le . front. - (D'Aub. Fœii. IV, 2.)] Garchns. [Gué : ■ Quant iceulx voituriera • furent au garclias ou gué du champ des prez. ■ (JJ. t76, p. 670, an.i«8.)] Garchoonler. [Mauvais garçon : < Si vilains, « et si ffarWioimier, Si mauvais et si paulonnicr. • (Best, dans D. C. III, 47» ^)] Garçon, Gars. [Cars est le cas sujet ; garçon est le cas régime. 1° Valet d'armée : ■ Ne n'i adeisl • esquier ne garijun. • (Roland, v. 2i37.J — « Et li • garz cuillid les sajcles, portad les a son sei- « gimr. _- (Rois, 82.^] — - Hz achclej'entde petites . haqnenées pour chevaucher plus fi leur aisu et • renvoycient leurs garsons cl leurs sommiers, ■ maliei'sel halius par mer. ■■ [Froissart, 1, p. 23.) Voir Desch. folio 185 i>. — [. Mais n'i vint mie en • guise de garsnn, Ains fu armés en guise de - baron. • (Aubcri. dans t). C. III, 479 '.) — - Et cil • d'armes es chcvaus saillent. M ffm^oK les lances . leur baillent. ■■ (G. Guiarl, ou. 1207, Ibid )] Lasse je tloy l)ien eelro irrée Quant on a sur moy souspcçon Sans cause; mieiilx t un ijurrmi Me vaulsisl avoir esté Temnie ; Mon propre mari me diUame. (Desch. f. 500 *.; Voy. Id. f. 301 ■. • Dieu garde les chevaliers qui vont ii pied parmi • les forest étranges, comme garçotis trotereatilx. ■ (Lanc. du Lac, III, f. 14 ■.) [2° Novice : • Ices deus ars tint Dous Regars Qui ' - GAR • ne sembloit mie estre gars, Avec dix des floiches • son mestre. • (Rose, 924.}] Fols est et gars kl a darae se done Kan leur amor n'a point d'afailemeot. (Foêl. av. 1300.,' [De lù peut-être celte expression : • Laquelle ■ femme dist à Jehan de Fer qu'il esloit un garson • p/iim^f et qu'il avoit grant tort de l'avoir ainsi - boutée. . ;JJ. 206, p. 161, an. 1478.]] 3* Ecuyer : Drent quel 3 meschoisi Quant d'un ijnrcnn llst son ami Tant bon chuvalier l'attendoient Qui tant bel et tant riche estoient. (Parton.j • Si tira l'espée et embrassa l'escu et s'appareilla • de monslrer le graigneur proesse que il oncques • pourra : car il sçavoit bien que celluy à qui il a ■ jousté n'est pas ^ari^o». • (Lancelot du Lac, t. Ul, folio r.9 ■.) 4° Gens de guerre. On lit de la bataille d'Hasling, où Guillaume le Conquérant défit Ilarold : Lances ercbcrs portèrent Dont furent armez ts baron Li cUe»alicr et li y:ieisi vaulx et les autres si s'armèrent incontinent. • [Lanc. du Lac. III, f. 12 '.) 5" Débauché : Nus nn doit amors traïr Fors ke garçona et ribaut. (Chani. rfu G" Thib. 9.J [O" Par suite, ce mot devint une injure : ■ Reoart • cil rons,cil puanz.cil vil lechierres, cUgarçotu. • (Renarl, r»03.) — . Et avec ce lui dist plusieurs • injures et villenies en l'appellant garç4)n. • (JJ. 110, p. 182. an. 1376,}] — • Garson ordoux, • injure que dit le roi de Portugal eu colère à nn de ses chevaliers qui avoit été en course contre sa défense. (Froisa. !I, p. Itir>.) [7" Mauvais garçon, brave soldat ; " Ledit de • Monlauban qui estoit cntholique, descouvrit l'af* ■ faire cl y fit tuer plusieurs mauvais garçons. * (D'Aubigne, Hist. H, 62.)] [S' Garçon n'est pas opposé à fille avant le XVI" siiicle : ■ L'une trave:jtie eu garçon, coiffée d'un ■ morion luisant. ■ (Montaigne, I, 37.)] Garçonlser. [Injurier en traitant une personne de gai'con : " Iceliui Estionne s'en ala en usant de ■ ha'.iUaiucs et injurieuses paroles, elengarçoni- ■ san/ et vilienant lesdi;; Magon et leurs amis, et « disant qu'il n'esloienl que mcrdailles et garijon- ■ nailles. • (JJ. 150, j). 2r.2. an. 13%.)] Garçonnallle. 1* Simples gendarmes. On a dit des compa?;nies angloises que le prince de Galles avoit en France en 1368 : « t':sl advenu que garçon- • nailles et autres capitaines des dites compagnies ' sont allées au roy d'Angleterre. ■ (Cbron. S. Den. i. III, r. 19 V) 2" Valetaille, gens vils. [Voir le mot précédent.] Car il Q'i a fors gai-çonitaille Qui riens ne valent en bataille. (Giiiai-t, f. 05 ^.) GAR -36 Garçonner. [1° Violer, meltre à mal : • 11 n'a jusqu b la mer lielée Garçon qui ne l'ail garçon- ■ Hée. • (Ren. v. 232W.) — ï« Insuller, trailer de jwçon : • Je ne suis point garson et vous me gar- • lonnei,.... vous ne me garsonnerez plus, car ma • femme esl Irespassée. > (JJ. IGd, p. 366, an. 1416.) - ■ Jehan desmenti et garçonria plusieurs fois ledit ■ Aleaume. - (JJ. 87, p. 43, an. 1358 )j - 3° Prodi- guer les preuves d'amour: > Disent les maislres • que tels baisers ne sont ù àouner ne t garçonner, • aias il faut que un homme soie bien expérimenté ' et qu'il ayl bien servy avant qu'il soit digne d'avoir un baiser. » (Aresla Amorum, p. 124.) — Les femmes qui communiquent lant qu'on veut leurs pièces il garçonner. • (Ess. de Hont. t. I. ■. 308.) — 4° S'habiller en homme : ■ I! n'est bien séant qu'une femme se garçonne pour se fiiire monstrer plus belle, si ce n'est poiirse gentiment adoniser d'un beau boiinelavecia plumeatlachée ù la guelfe ou gibeline, ou bien au devant du front pour ne Irancher ny de l'un ny de l'autre. • Brant. Uames Cal. t. f, p. 406.) — 5" Avoir des nailresses : Nous voyons povrcs ((oguclus. Minces, mesgree, niays et lours, Pour estre à plaisance vesiue Gayionner salin et velours. (Coiiuillarl, p. iH.) Garçonnet, s. Jeune garçon *. Terme d'injure". * « Combien de fois m'a-l-il pris envie passant • par nos rues de dresser une uirce pour vanger ■ des garçonnets que je voyois écorcher, assommer ■ et meurtrir a quelque père ou mère furieux et < forcenez de colère. • (Ess. de Moiil. 11, p. 690.) — [■ Un garçonet a apelé; Avis li est que trop . demoré. • (llenarl,v. 1606i.)] " Un flatteur, entendant son maitre ou son protec- leur blâmer autrui, s'écrie: Ha ! mon seigneur, ce n'est qu'un garcoiineau Il fiet tel cas, il est ung truandeoii Et vous ment à gorge deploiêe. ( Vig. de Ch. VII, II, S6.) Gard. [• Comme le suppliant se aloil esbalre • tout seu'l autour du gard ou jardin. • (JJ. 167, p. 27, an. 1412.)] 1. Garde. [Forme féminine de gard: • Le sup- ■ pliant se transporUi en une ^arde ou mcstoierie, • ea laquelle avoit pluseurs besles aumaiUes, el • illecques prist deux buefs, lesqnelx il mena ii > Saint Lo. • ^J. 163, p. 190, an. 1100.)] 2. Garde, s. f. [!■ Action de garder ; ■ Il nus i • convient guardc. • (Roland, 1»2.) — . Estre de • bonne garde, • être bien gardé : ■ l'oiliers esl • une très grande ciiité el de forte garde et mouli « raeoiplie d'églises el de raousliers. ■ (l-'roissarl, V, 115.)] — • En adver.'îilé palience, el en prospe- • rite continence, garde de bouche. • (Chasse de Gast. Phebus, hs. p. 371.) 2* • Garde el veille, • guet que les vassaux font au château de leur seigneur : • Les vassaux qui « doivent parties de leurs corps.... les doivent faire • quand elles leur sont commandées. ' (Coût. Gén. t. Il, p. &46.) — •■ Doivent faire leurs gardes à leurs GAR • despens quand ils sont semonds. •(Ibid.p. 72.) — [C'est le service d'estage; " Li sires de Possessedoit " à Vitri la fffli'rfe un an et un jour. . (Cari, de Champagne, f. 4251=, an. 1261.)— ■ Jean des Hoches ■ chevalier, ù cause de sa terre de Drain doit .x.x. ■ jours de garde en la ville d'Angers une fois en sa ' vie, - (Reg. de Louis, duc d'Anjou, an. 1387.) — De même qu'on distinguait l'eslage simple et l'estage lige, on distinguait la garde de la garde lige. (Coût. d'Anjou, art. 174.)] 3* [• Carde des églises, • droit du roi ou du sei- gneur sur le temporel d'une église pendant les vacances : - Que li rois généralement a le garde des • églises du royaume, mais especialement cascuns < barons l'a en sa baronnie, se par renonciations • ne s'en esl osiez. ■ (Beaumanoir, ch. XLVI.)] — • Aucunes églises sont qui ont privilegedcsroisde • France, liquel privilège lesinoignentqueelessont • enchiefel en membres en la garde le roy. ■ (Ibid. ch. LIV.) — [. Kostre taille de la saint Reme • chacun an que nos avons acoulumé à faire porta ■ reison de la garde que li diz rois a an nos hom^ • mes el an nostre église chacun an. > (Cart. de Champagne, fol. 38» ^ an. 1260.)] 4° [Tutelle roturière. commelebailétailla tutelle féodale. Le gardien surveillait les intérêts du mi- neur, percevait les fruits pour les capitaliser; ne payait pas les délies, mais ne s'appropriait pas les meubles. Il rendait compte de sa gestion à la majo- rité de l'enfant, et avait droit à une indemnité. Chargé de l'entretien el de l'éducation de l'enfant, il n'en avait point les frais. Le bail féodal ruinait le mineur; aussi les coutumes modifièrent l'ancien adage: ■ bai! de fiefs, garde de villenages, • en cet autre : " garde d'ascendants, buil de collatéraux. * Souvent même le sens du mot se perdit, el la c6û- tume de Paris appela \e\3aii\ garde noble, el In garde propre garde bourgeoise. Les rois se substituèrent a leurs grands vassaux pour profiter de la tutelle des mineurs, et établirent sous le nom de garde royale iHie sorte de tutelle dalive; ils affermèrent leui's droits de garde, firent dresser un tableau des émoluments à écheoir et surveiller la perception par la Cour des Comptes.] — • En lerre de main • ferme ne chet point de bail, mais y appartient ■ garde d'enfant, el garde de biens. Ne bail appar- • lient sinon a terre noble et entre nobles person- • nés, pourquoyquandenfansd'hommedepooste... • demeurent pupilles, il convient qu'ils soient gar- ■ dez et muintenus par tuteurs et curateurs qui ■ ayent ie soin et garde d'eux et de leurs biens. • (Bout. Som. Rur. lit. 93, p. 530 ) Voyez sous le lit. 94, p. 533, la différence entre garde royale et garde seigneuriale, entre !a garde noble et gai-de fjour- fffoit^. Beaumanoir dit que • bail rend quile, et . délivre l'héritage à l'enfanl, et garde doit rendre ■ conte quand elle est de vilenage. . (Chapitre XV, p. 87.) — . Père et mère, ayol et ayolie ont garde • des enfans soubz aage, frères, swurs, oncles • nepveux, cousins el parens d'un costé ont bail. • (Gr. Coût, de Fr. II, p. 315.) GAR - a 5" [Attention. De lise {/oHiicr j/arde, prêter al- lenlion, se douler d'une chose: ■ Quuiit moins se « donnent ffardc cil qui sont an crene!. ■ (Snxons, IX.) Voir aussi Renart, v. 9ô8; Froiss. II, 201. On disait encore s'en donner de garde [Froiss. III, 292) ; A'en donner à garde (Ibid. III, 288); s'en prendre garde (II, 25). — • Sur vos gardes soiCK et main et . annilier. • (Giicscl. v. 21058.)] 6* [Portée de vue : ■ Si tretot que li Gascon [pour. • suivis par les Anglais) furent en leur garde, il ■ descendirent de leurs cUevaus et prrsentlesglaves ■ cl s'en vinrent franchement combattre main à « main as Englès. ■ [Froiss. IV, 2i4 )] 7* [Danger: ■ Li rois chevauctioiL a piivée mes- • nie, et ne cuidoit avoir garde pour ce qu'il cuidoit ■ que li l'ois Richar'z fiist encore en Englelerre. • (Men. de Reims.S 109.) — • Li chevaliers eut grant • joie quand il entendi qu'il n'aroiffffli-rfedemorl. ■ (Froiss. IV. 2fl8.)] 8° [Crainte : ■ Nous occirons le roy et ces riches < homes qui ci sont ; car de ça quarante ans n'avons ■ mais ffarrfc; car lonr enfant sont petit. • (.loinv. §371.)] 9* [Dommaçre: • Il cuida que il venissent bien • seurement et que il n'eussent i/arde, si se herherja ■ ù un casai qui Cortacople a nom. ■ (Villehar- douin.gaSl.)] 10" Prévôté donnée en garde, il vie et non à ferme, au pl'is offrant et dernier enchérisseur: ■ Que totiles les prevoslez du dit royaume, qui ■ estoient haiilieiicnf/arf/esoientbailliezdesorniaiz . b ferme. ■ (Ord. lU, 609.) H- [Fortification, poste d'un garde: • Aussi la « guette du chasiel ouil la frainte et l'aperçut de ■ sa garde : si fut tout csbahi et commcn(;a t son- « ner et à corner de sa bucine. » (Froissart, éd. Buchon, 1. 1, 1, 79.)] — Monstrelet dit qu'au siège d'Harfleur par les Anglois, on fortifia ■ nuit et jour • en grand diligence les gardes de la dicte ville. ■ (Liv. 11, p. I73>.) 12* Champs ou forêts réservés: [• Uesles qui • sont prises à garde fête, en damaces. si comme » en laillia on en vignes. • (Beaum. XXX, 87.)] — ■ Veux et ordonne que les dils religieux (Celes- • tins)... ayent tel et semblable usage en mesforesis • d'Orlean.'^ et de Blois, pour maisonncr et ardoir, • et leurs autres neussilez qu'ont les i'eli»ienx • Celeslinsde .Nostre D. d'Ambert en la ganle de ■ Neuville. ■ (Test, du duc d'Orléans, Annot. de Godefroy, sur l'ilisl. de i;tiarles Vl.) — « Que nul ne « meine, ne face mener ses beslespnistre es champs • entre f/ai'dts d'autruy en temps d'aousl, ne en « prez tant qu'il y ait foin en len>ps de fenison. ■ (Coût. Gén. t. I, p. 833 ) — - Us di^ls uiaisli'cs des « eaux et forets.... visiteront chascun an une fois • bien et deuementles dictes foresls de garde en ■ garde. • {Gr. Coul. de France, Ord. des Eaux et Forèls, p. 18.) 13° [Pointes de fer qui entrent dans tes fentes du panneton d'une clef: ■ Nusaerreuriers nepuet ven- • dre il Paris serreure neuve, se ele n'est garnie de t- GAR ■ toutes ffarrfcs, car elle est fausse. • (Livre des Métiers, p. 51.)] 3. Garde, s. m. [1° Celui qui est chargé de gar- der un homme, un lieu, senlinelle: ■ Trestoot • manois as i/dt'dfs sont livré. > (Roncisvals. 188.) — • Et les gardes i courent la bataille est Huée. • (Ibid. p. 19G-'] — Yvain de Galles, qui assiégeoit Hortagne, ayant été assassiné, le chambellan meu^ trier de son maitre ■ se partit et tira tout te petit ■ pas fi ta couverte devant le chastel et fist tant • qu'il vint à la barrière, sy fut mis ens et recueilly • desgarde&, car il s'en tit congnoissable. > (Fioiss. H, p. 29.) — Froissai't dit d'une troupe en marche: • Adoncs'arresterent les gardes, par le comman- •> dément du connestable. tous quois à rencontre ■ d'un grand bois. • (Liv. 11, p. 16.) 2° Garnisaires mis chez les débiteurs: • Silosl • comme une dete estoit quenue ou prouvée, l'en ■ metoit gardes ou nans menjaus seur le deleur. • [Beaum. Coul. de Beauv. p. 286.) 3« Régent: • Le Cuens Kenaut de Dammartiu ■ demora nuo le roi laissa avec l'arcevesque de • Reims son oncle pour esire garde de la France. * (Cont. de Cuil. de Tyr, Martène. V, col. 629 ) Ce coc est de Pt>i tiers le conte Qui de garde en reaulé monte. (MS. 6819, fol. 53'.; 4° [Tuteur d'un roluricr : • Nul n'est contrains ù • penre bail ne estre garde d'enfans ne esIre hoirs ' de nuini s'il ne li plest. ■ (Reaum.XV, 4.) — • La • dame de la Lunde comme garde de ses enfants. • (Cart. de Chartres, an. 1393.)] 5' [l'rotecleur: En parlant de Dieu à la fin des- lettres, loinville termine ainsi en écrivant à Louis- ie-Huliii: • Nostres sires soit garde de vous. - [Joinville. § 850.)] Expressions relatives à Gardr 2 et 3 : 1* • Garde-baa, ■ gardien de biens ou de meubles saisis: ■• La basse justice donne droit de creere • maire el justice pour prendre connoissance des • embornemens des heiitagcs, des actions concer- • nant le fond et la royc. faire saisir el crier beri- • tagc pour cens non payez, créer messiers gardt- • ùansel porteurs de paiilx. .(S. C. G. II, p. 417''.) 2" . (.'(ij-de de bois. ■ balustrade: ■ N'approchoit . aucun de ce buffet plus avant que les gardes de • hois qui y estoient faites, sinon ceu.\ qui furent • ordonnez a servir du vin. ■ (Math. deCoucy, Hist. de Charles VII, p. 668 ] 3* ■ fiacrff" (boys de). ■ — ■ Au ditpays(deSever3) • y a autres toi/s appelles de garde, qui ne sont > clos ny fossoycz et portent paisson et ont accou- • tumez eslrc vendus pour le seigneur. • (Coul. Gêii. t. 1. p. 8H6.) 4° - Garde bracelet d'or. • Voir le suivant. Deuï chevaliers, • qui tous deux portoient aux ccddesde ■ leurjbras scnestres une grant garde bracelets ■ d'or el aoui'nces de Unes perles. ■ (Petit Jean de Sainlré, p. 389.) 5° • Garrie-bras. • [Voyez reg. JJ. 152. p. 208, an. 1497. La coudière se prolongeait par une plaque ronde, faisant l'office d'un petit bouclier au défaut GAR — 369 — GAR deVarmure, au pli du bras.] Voir E. Desch. f.234*; Hist. du Cbev*' Bayard , p. 48; Hist. de Louis III, Àdc de Bourbon , p. 160; Jean d'Auton, Ann. de Louis XII, fol. 47 ; Mém. d'Oliv. de la Marche, liv. I, p. 248 ; Petit Jean de Saintré, p. 249 ; La Jaille , du Qiainp de Bataille, fol. 47 •. —Le Jouvencel dit: « qu*il ne cbevaucberoit pas que le garde bras ne t lai reluisît sur Tespau e. « 0* « Garde du camp. » — « Le chevalier Bayard c est ordonné maistre et garde du camp, dans un c combat à outrance entre deux Espagnols. » (Hist. du dievalier Bayard, p. 245.) ?• « Garde (changer de), » pour changer de des- 9fiin (Oud. Cur. Pr.) 8* Carcte-cauches, * eunuque : « Comme on voit « les gardeS'Cauches du grand seigneur à qui on « coupe les parties de la génération. • (Bouchet, Serées, III, p. 104 ) 9* * Garde des coffres. » (Monslrel, I, p. 159 «.) Après avoir parlé des trésoriers de Tépargne, il parle de l'office de la garde des coffres et semble ainsi indiquer les trésoriers des menus. 10" « Garde-corps, » lieu de sûreté : « Ce chastel • icy est bien séant en la poincte de deux grosses « rivières porlans navires, si le flst le comte d^Erby t rafreschir et >eparer aussi pour y avoir son « retour et en faire son garde corps. » (Froiss. I, p. 127.) 11* « Gardes et contre gardes des monnoyes, » au 6r. Coût., p. 41. — [« Le garde de la monnaie « devoit jurer que il gardera bien et loiaument la « monnoie et que les trousseaux et les piles que li • tailleur d^icelle monnoie lui baudra, que il les « gardera bien et loiaument, et ne les baillera à « nulle fors que à monnoiers, qui la monnoie mon- « noieront. > (Etabl. de S. Louis.)] 12» « Garde de dedans, • rancune, colère interne. Un raccommodement avant été simulé entre Margue- rite de Valois, reine de Navarre, et le duc d*Epernon, « les plus clair-voyans qui cognoissoient le naturel c de la reyne se doutoient bien de quelque garde de « dedans; aussi disoit-elle qu'elle avoit joué un « roUe en cette comédie mal volontiers. » (Brant. Dames ill. p. 252.) 13* « Garde derrière, » porte de derrière : « Toutes fois on ne s'y floit pas trop, car ils ont c souvent garde derrière et tiennent le party des « plus forts. » (Jean d'Auton, ann. de Louis XII, p. 126.) Voy. Lelt. de Pasq., I, p. 358. 14* « Garde les fagots, » gare les fagots, la punition est à craindre. Tant de broiUis, opi'en justice on tolère, Je Tescrivois, mais je crains la colère : L'oysiveté des prestres et cagots le la dirois, mais garde les fagots. [C, Marot, p. i27.) 15* « Garde faicte (a), • à dessein : « Poltrot qui a tua le duc de Guyse devant Orléans estoit proche a parent du père de Ravaillac. Un Poltrot trisayeul, m OU quart-ayeul de ces deux monstres eut trois a flUes, dont l'une fut mariée avec un honorable a citoyen de la ville d'Angoulesme. Le nom duquel VI. « j'obmels à garde faicte, qui eut une fille laquelle « il maria avec Ravaillac ayeul de ce Ravaillac qui a « tué notre roy. » (Lett. de Pasq., III, p. 31.) 16* « Garde faicte «ou « garde gardée, » en terme de droit, se dit lorsque « celui qui est commis en la garde du bestail est trouvé gardant le bestail en rheretage auquel le dommage est fait, ou que ledit gardien est près du dit bestail en manière qu'il le puisse veoir et ne fait diligence de le mettre dehors, ou qu'il mené, ou conduit le dit bestail au dit heretage, ou qu'il l'a declost et débouché, en manière que son dit bestail y puisse entrer, et après au moyen de la dite ouver- ture le dit bestail y entre. » (Coût. Gen., II, p. 406 et407. Voy.ibid., I, p.210.) 17* « Garde- foWe. » — « Quant à la cavalerie, elle « a aussi ses piquets dans le camp, toujours prêts « à marcher en cas d'alarme. Elle fournit aussi les « grandes gardes avancées déplus une autre « petite garde de auinze ou vingt maîtres que l'on « pousse encore plus avant et qu'on apelle aussi « garde folle. « (Mil. franc, du P. Daniel, I, p. 354.) 18" « Garde harnois, » officier de la maison de Charles VI. (^'oy. Godef., annot. sur l'hist. de Charles VI, ép. 701.) 19* * Garde huches, » officier de la maison du roi en 1359 et des ducs de Bourgogne. (Ordon. III, p. 391 ; Estats des offi. des ducs de Bourg, p. 56.) 20" a Gaycte de justice. » — « Prévost, ou juge d'un « seigneur subalterne, ou du roy, et qui est infé- « rieur au bailli, et qui a la jurisdiction comme en « depost et en garde et non à ferme, et s'appelle « garde de la prevosté. » (Laur. Gloss. du Dr. fr. N. C. G., II, p.599^) 21» « Garde[lettres de\ • sauf-conduit. J. de Luxem- bourg écrivant aux chevaliers de la Toison d'or au sujet de sa disgrâce avec le duc de Bourgogne : Touchant les lettres de garde, qu'on dit que j'ay baillées et qu'avois acerlené eslre à l'assemblée des trois estats pieça faicte en la ville d'Arras, à laquelle avoit esté remostré que plus nulles des dictes gardes ne seroient baillées sinon à mon dit seigneur. Je n'ay point de souvenance que j'aye esté à quelque assemblée avec iceux trois estais. • (Monstrel, II, p. 164 ».) 22» « Garde de librairie, • nibliothecaire. (Laur. Gloss. du Dr. fr.) 23" « Gardes des livres. » — • En la chambre des « comptes, qui ont la charge des papiers, des « comptes, acquits, chartes, aveus, denombremens, « patentes et autres pièces. » (Laurière.) 24» « Garde dou loup (faire la), • être mauvais tuteur : « Tel à qui eschiet le baillage ne doit « garder l'enfant, porce que si l'eir moroit, il en « seroit heir dou fié et mescreu en seroit la mort « de l'enfant et auci tost mauvaise convoitise li « fairoil faire la garde dou loup. » (Ass. de Jér. 123.) 25° « Gardes de la manche, » gardes du corps qui, en certaines occasions, étaient debout aux deux côtés du roi ; armés de pertuisanes, ils assistaient à la messe du souverain, le gardaient à vue durant 47 CAR -3 Vorflce et faisaient mettre à genoux au temps voulu. (Daniel, Nil. fr., p. 146.) 26° > Gardes maneurs ou manneurs sont établis ■ en la maison d'un débiteur jusqu'à ce qu'il ait • satisrait ou nanti de biens, ou baillé caution ■ quand on ne trouve biens portatifs. • (Laur. Voy. Coût. G. I, p. 794; 11, p. 101 i>.) 27* ■ Garde du meslier, • préposé à la garde d'une denrée non vendue au marché. Parlant de poisson : •> L'estalier à qui il en demeurera, l'heure ■ sonnée, sera tenu de porter, et faire porter en la ■ garde, où on a accoustumé mettre les poissons > en garde et pourra monstrer ce qu'il y portera à ■ la garde du meslier, qui à peine de cinq sols • d'amende sera tenu de rendre toutce qui par tele « manière lui sera baillé. • (Ord. Il, p. 361.) 28'" « Garde moissons, » messier. (Roman bour- geois, 11, p. 145.) 29* • Garde n'avoir, > ne pas épargner. Prince, gingembre c'est tout cler, QOH, saphran, graioe n'ont d'eulx garde ; Mais à chascuD font destramper Tousjours sans demander, moustarde. (Deich., 206 '.} 30* ■ Gardes-notes, • notaires. (Laur.) 31* ■ Garde et commande (obligation de). • Par- lant du droit romain, < il appelle ■ oliligation de garde et de commande • celle qui est par corps. ' (Gr. Coût, de Fr., Il, p. 132.) 32° • Garde du palais, ■ concierge. (Moastrel. I, p. 177 M 33° > Garde du pas d'armes. ■ (Voy. Pis d'aeuies). 34° • Garde des penneauls, des las ; • ils se tien- oent près des rets, des las : • Nous vous dirons • comment on afuste les gardes des penneaulx. ■ Cbascune garde doit avoir deux basions et une > espée et se le loup vient le garde le doit ■ laisser passer, sans fust, et puis lui doit jecter • l'un de ces basions après le cul, sans sonner « mot. • (Modus, f. 37».) . Se le sanglier tombe ■ aux latz laaarde le doit poursuivre pour le tuer. • (Id. fol. a^".} 35° • Garde de la prevosié, • Les mêmes que les gardes de la maréchaussée. (Ordon. 111, p. 609.) 36° ■ Garde de proisme, • le plus proche parent, l'héritier qui est chargé du soin des biens de celui duquel il doit hériter, pendant l'absence de ce der- nier. [D, C, VI, go?*", a'après la coutumede Liège.] 37° « Gardes d'un roez, ■ les deux tringles de bois, ou les deux planches qui forment la longueur du peigne dont les tisserans se servent pour faire la toile. (Ord, III, p. 412.) 38° • Gardes d'un sanglier. • Ergots. (Colgr.) 39° > Garde du seel royal. > (Laur.) [Epithële des baillis ou des vicomles en Normandie.] 40* • Garde évite très mauvais encombrier • (Bonne). - (Percef. Il, f. 29 •} 41* < llardiement peult chevaucher qui en sa • maison scet estre nonne garde. » (Id. 1, 98 '.) 42* Garde paist le leu (la maie). • (Fabl.) 4. Garde, sttbst. Terme de fauconnerie : > Puis ■ doit prendre les os qui sont en l'esle du héron, >- GAB • et soit chacun des os rompu aux deux bouts, ei • preng une des moles penne» de l'esle du beron, ■ et en couppe le bout, puis le bout tout au long ■ de l'os et la moele qui en ystera fais la mai^^ < à ton faucon C'est ce- que nous appelions la. • garde qae l'en doit faire à son faucon, pour lut • faire amer la char du beron, car c'est une viande • lecheresse. > (Modus. f. 122 ■.) — ■ La mouella • qui sortira de l'os de son aisle couppée par le bout • que nous appelions garde. • (Ibid., f. 126 ■.} 5. Garde. [Carde, peigne à carder : • Que aulz ■ ne faice, ne faice faire gardes, qui ne soient de ■ .L. vergues, de noeuf cuir et de noeuf (il. • (Livre Bouge de l'hâlel de ville d'Abbevile). ■] Garde-bien. [Estage, d'après une charte de 1270 au cartulaire de Saint-Hichel-eo-Lherm.] Garde-bras. [Boite couvrant l'avant-bras dans l'armure du xiv* siècle. Voir aux expressions énu- mérées sous Garde.] Gardecolz, subst. Ajustement que les femmes mettoient autour de leur col, du temps de Hai^oe- rite de Valois, reine de Navarre. (Voy. les Marg. de la Harg., p. 352 >>.) Garde-corps. [1° Robe courte avec demi- manches : ■ Deux aulnes d'escitrlate sanguine de • Broixelles... pour faite le garde corps d'une ■ petite cote, pour parfaire ladite robe de -v. garne- ■ roenls pour ladicte dame Isabeau de Bavière. (Nouvnaux Comptes de l'Argenterie, p. 133). » — ■ .u. Aulnes .1. quartier et demy de drap persde ■ Rouen,... pour faire un garde corps en lieu d'ua > peliçon. (Ibid., p. 234). • — ■ Fuçon et eslofTes • d'un peliçon, fait de deux aulnes et demiede drap • pers.... en lieu d'un garde corps. (Ibid. 299.]] 2* Lieu de refuge : • Se le tlst li contes Derbi > garnir si bien que pour avoir son gardecorpsel ' son retour, se il besongnoit. (Froiss. V, 283). .] Garde-cul, s. Robe dp femme: • Pouravoirde ■ quoy acheter un gardecul on craindra qu'elles ■ ne vendent le devant. • (Bouchet, Serées, II, 370.) Garde-derriere, s. 1* Porte de derrière ; parlant des paroles données par les Vénitiens : < Toutes fois on ne s'y floit pas trop, car ils ont • souvent garde derrière et tiennent le party des ■ plus forts. ■ (Jean d'Auton, Aon. de Louis in, p. 126.) 2* Traite. (Voy. Chasse d'amours, p. 33, col. 1.) Garde-huches. [Officier surveillant le coffre au pain du roi, dans une ord. de 1386. (Hém. E, fol. 100 ^)] Gardelende. [Jupon (?) : * Vae gardelende ࣠■ chambrière mise en gaige pour lasomme de trente • sols. > (JJ. 170, 86, an. 1417.) V. landie, lendie.] Garde -mangler. t° Endroit, armuire pour serrer, garantir le manger: « Pour un estuy decntr • bouUy armoyé, pour mettre un garde m*ngier. > (Delaborde, Emaux, 827). • ■•- ■ Le tiers meoja ■ que nuls ne l'sot; Au gart mançier illuec passol GAR -* ■ uns frères qoi bien aperçoit Que Benart lî ros les • déçoit. . (Ren. v. 15344). S* Officier de Irauche : < Item au commun trois • queux, dont il y aura toujours les deux à cour, ■ et sera l'un garde tnangier. (Mart. Anec. I. . col. 1201). - Garde-nappe. [Plaque d'argent, d'étain, de bois, avec de petits rebords pour poser le pot à l'eau, le vin, le pain: • Le suppliant prist en lostel > de Vionnet Asserode demeurant a Paris quatre • garde nappes et une saucière d'eslain (JJ. 149, < p. 18, an. 1395). • — ■ Icellui Mathieu gelta au ■ suppViani Jing garde-nappe à la teste le cuidant • fraper. . (JJ. 195, p. 525, an. 1471). — . Une ■ garde nape de bois oCi on met le pot sur la table. . fjJ. 203, p. 35, an.i4771, .] Gardeor. [Le cas sujet est gardere. 1* Celui qui garde, qui protège : • Or soit Djex de mon cor ■ et de m'ame gardere. (Berte, coupl. XVil). •] Li prêtre et li clerc doivent estre no mireor ; Par dit et par parole se font il mailior ; Mes il en eont par oeure si très il gardeor Que plus i garderez, mains i aura luor. (MS. lSi8,f. 331.} ■ Gardeur de lions [habillé comme un), ■ c'est-à- dire un homme qui porte toujours le même habit. (Oadin.) [2° Supérieur d'un couvent de capucins : • Frère • Hugue Revel gardeor des povres oe Crist. > (Cart. de Champagne, L 78, an. 1277.)] Garder. [I* Défendre. C'est lesens de la racine warten: « Trait vosadkiaffwardervosonl.. (Roi., T. 1192.) — -Nul autre esquivement pour moi « garder nevi. » (Berthe, c. 118.) — 2° Veiller sur une personne ou une cbose : > Fait cels guarder • Iresque li dreiz en serat. » (Roland, v. 3849.) — « Quant li coulombiers qui le coulomier gardait le « perçut, si l'ala dire le Soudan. • (Hen. de Reims, § 160.) • A Ewruich une bonne cité qui siet ou norq ■ pour garder sur les fronlleres d'Escoce. • (Frois. 11,10.) — . 3* Préserver, à grant meschief fu il • sauvés et gardés d'estre pris. » (Froiss, IV, 160.)] On a dit d'un jaloux : «Jamais le bon homme • n'aura joye : il sera servi de mensonges et le fera ■ on paistre. Sa chevance se diminuera, son pauvre ■ corps asseiehera : il voudra garder sa maison que ■ le vent ne l'emporte ; et en laissera ses besognes • que jamais bien n'aura. • (Les 15 Joyes du mariage, p. 89.) 4- [Prendre garde : • Cuardez de nos ne turnez le • curage. " (Roi., v. 650.) — • Car que fortune ne ■ t'abate. Comment qu'el te tourmente et bâte. > (Rose, V. 5901.) — » Bêle Amelol seule en chambre « flloit, En haut chantoit et son ami nommoit. Mal ■ se gardait, sa mère l'escoutoit. > [Romancero, f>. 72.)] — Parlant de Geoffroi Teste Noire, blessé it a tête d'un trait : ■ De ceste bleceure, s*il se fust ■ m bien gardé, il eust été tost guery, mais mal se « garda, et spécialement de fornication de femme < dont cher l'acheta. • (Froiss., 111. p. 354.) S* [Ëpai^ner : • Richesce ne croist pas par doner. 1 - GAR « mais par amasser et par garder. > (Brunet. Latin. Trésor, p. 285.)] 6' [Empêcher : • Qui gardèrent et eseonserent ■ tamaint meschief â faire. > (Froiss., IV, 412.)] 7* [Regarder : < Guardet aval e si guardet • amunl. • (Roi., v. 2246.)] Qui parient peu mais ils sont premesns À bien faire et labourer Et Dieu servir, à chevance amasser Et leur cbant pou qui les garde ou rigole. {Deteh.,5$'.} Et le Teneur après ira Gardant bas. fFoni. Guer. Tri», de Ven., p. 3S.} 8* [Soigner, organiser : • (La fête de l'entrée de la « reine Isabeau) avoit esté belle et bien gardée. ■ (Frois., XIV, 253.)] 9° [Carder l'eure, attendre : « Li prince dou > roiaume se mellent. et elle ne garde feure qu'elle . muire. » (Mén. de Reims, § 397.)] Lors le regarde ti tlraus Qui tel estoit et mal qiierans ; Li preudon ot paor moult flere Ne garde l'eure, cil le Sert ; Iles il met tout en aventupe. (MS. 7S/S, f, S ^.} • Si plouroient tous ceulx de l'ost petis et grans ■ quant ils veoient monseigneur Gativain si a < malaise et furent toute la nuit en telle manière • devant lu y pour veoir qu'ils feroient, car ils ne ■ gardaient l'heure qu'il mourust entre leurs ■ mains. • (Lanc. du Lac, III, f. 151 *.) Expressions: 1- - Gard la lune des loups (Dieu). » (Cotg.) 2* • Gard de mal qui voit bien et ne oit goutte « (Dieu). • (Cotgr.) 3' « Garde (a qui est l'asne, si le). » (Cotg.) 4° ' Garder les montons à la lane, • être pendu en rase campagne. (Oud.) 5° • Gorderle mulet, -attendre à une porte. (Oud.) 6* . Garde de qui je me fie [Dieu me). » (Cotg.) 70 < Garde moi de moi (ô Dieu,). • (Charr. p. 233.) 8' • Ne se i;arfte pas bien qui se i7ar(te toujours. ■ (Cotgrave.) 9° " Gardé (que Dieu garde, il est bien). • (Cotgr.) 10* > Qui garde son disner, il a mieux a souper. > (Cotgrave.} 11" • Garde (qui n'a qu'un œil bien le). • (Cotgr.) 12* ■ Gardé qui n'est (mal est pené). » (Percef. V, 11, f. 92'.) 13* • Garde son corps, garde bon cbastel (qui). ■ (Percef., 127'=.) 14° • Dieu garde de mal qui voit bien et ne oil « goutte. • [Cotg.) 15° « Au garder a plus grent sens que au gaai- ■ gnier se dit l'en. » (Ovide, f. 9j«.) 16° • Tel se quide bien garder qui se frappe sur ■ le nez. . (Cotgr.) Garde-robe. 1* Chambre à garder les robes, les vêtements : ■ Lors s'enclost en sa garderobe, < entre li et moy sanz plus, et me mist les dous « mains entre les seues. • (Joinville, g 611.) — ■ Elle s'en venoit en ia garde robe et la mangeoit la < souppe au matin, ou aucune lescherie. ■ (Chev. ■ de la Tour Laudry, Inst. à ses filles, f. 4 ^) CAR -a 2* Château dont on fait un garde-meuble. Par- lant de la rébellion des Angtois qui mettent Londres à sac et tuent l'archevêque de Cantorberi en 1381 : ■ Encores entrèrent les gloutons en la chambre de • la princesse : et dépecèrent son lict : dont elle • fut si épouvantée qu'elle s'en pasma : et fut de « ses vailels et chambrières prise entre leurs bras, ■ et apportée sur le rivage, et mise en un bateau, ■ et la couverte, et amenée en l'hostel, qu'on dit la t garderobbe de laRoyne. * (Froiss. Il, f. 139.) 3* [Archives, trésor des chartes : ■ Fet à remem- « brer que il Taçenl enserchir les registres, et ■ portent oveskes eux Lotes choses que touchent la • duchée, en totes ou en parties, et soient enquises ■ cestes choses en tresorie ou en garderobe. * (Beg. de la Conétablie de Bordeaux dans Du Gange, 111, ^80'.)] 4" Chambre à coucher : • Sire venez veoir m!* ■ fille laquelle mon maryattent qu'elle ait son sage ■ qui n'a encore que neuf ans. Et adooc le mena ■ en une garderobe ou ta jeune pucelle gissoit « toute nue en son lict. • (Percef., v. 2, f. 62',} 5* Armoire ù serrer les armes, les habits : ■ Il y ■ avoit en la chambre de sa feu mère un beau ■ garderobe, fort magnifiquement ouvré, ou la fille ■ lenoil ses riches acoustremens et bagues et n'y ■ avoit personne qui le put ouvrir. » (NoiLs de Slrapar., I, p. 64.) Brantôme dit que François I" ■ prit la meilleure espée qui fust dans la garde- • robbe. ' (Sur les Duels, p. 195.) 6" Tablier pour protéger la robe : • Que les maris ■ donnassent ordre que leurs femmes eussent ce « qui leur fait besoin ; car pour avoir de quoi ache- - ter un garderobe, sera à craindre qu'elles ne « mettent en hypoteque leur devant. ■ [Contes de Cholières.f 186''.]— C'est par allusion k ce vête- ment que Molière fait dire à un paysan, parlant en son patois, d'un gros monsieur qu il a vu habiller : - Eng lieu d'haut de chausses ils portent un garde- ■ robe aussi large que d'icy à Pasques. > (Le festin de Pierre, acte il, se. I.) 7* [Valet de chambre : « Jehan Pavillon, varlel de . chambre et garde robe de la dite feue dame. » (Bibl. des Chartes. 6' série, f, 344.)] 8' [Chaise percée, dans Montaigne, 1, 16.] Ciardeur. [VoirGinDEOR. On lit au Carlulaire 21 deCorbie, folio 115 •* : . Par la volenté d'ichiaus • nobles homes mes curateurs et gardeurs de ma • terre. ■] Garde-vin. [Officier, cité dans une Ordonn. du reg. Noster, f. 119 ■. Comparez Gabde-huche.] Gardien. [1° Celui qui a la garde, la tutelle d'un roturier. (Goût. Gén. I, 27.)] 2'' Gouverneur : . Le chastelain de Dynant en ■ Bretagne esloit gardien de Cuinchamp, oi!i il • avoit laissé pour capitaine en son absence mes- « sire Regnaud son fils. • (Froiss. I, p. 97.) 3" [Régent : ■ Endenture faite entre sire Edward « eisnez fllz au noble roy d'Eugleterre, ducs de ■ Cornewaille, count de Cestrieet^ard^i/n d'Eogle- »- GAR • terre d'une part.... • (Rd)e de la 12- année du règne d'Edouard III, dans D. C. II, 726 ^)] 4° Injure : Fut oûveceste meoss^ere, Dame de bonté singuliera Valenline iireguliere AumouaDiere de vieuli nsveaulx Gardianne de vi^ulx drappeauUe Le doa ëgu comme une botte. (CoquiUart, p. m.) Gardier. [1° Curateur : ■ Pierre Coustam, dit « Mortier, nostre gardier à Vienne pour garder • nos droits et jurïsdiction à rencontre de l'arce- . vesque dudit lieu de Vienne. » (JJ. 165, p. Mt an. 1406.)] 2" Bourgeois sur lesquels s'exerce le droit de garde : ■ Item que nostre sire le conte (de Savoye) • ne prendni, ne recevra par soy, ses gens, ne ■ officiers quelconques, les hommes et subgetz > desdits nobles en garde ou k gardien, saulve- • garde ou bourgoigie, sans la volonté ou exprès • consentement desdits nobles. > (Ane Fr. 5186, p. 61 ^ an. 1398.) Gardin, s. m. Jardin. [• Une masure, gardin, • cheillier, lieu et tenement séant en la ville de « Corbie. • (Cartulaire 23 de Corbie, an. 1473,)] — « Nicolele jut une nuit en son lit, si \ il la lune luire ■ cler par une fenestre. et si oi le lorseilnol canler - en garding. • (ms. 7989, f. 71 «i.) Gardolen. [Personne soumise k la garde, à la protection d'un seigneur: • El si est à savoir que • si aucuns de mes homes ou de mes filiex ou dd < mes gardoiem venoient pour demorer en la > comuneté dou Nuef Chastel. •(Brusâel, Usage des fiefs, p. 1017. an. 1256.)] Gardoir, s. Réservoir. ■ J'ay vu des gardoin • assez Dti les poissons accourent pour manger, à • certain cry de ceux qui les traitlent. > [Essais de Mont. Il, p. 240.) — ■ Le gardoir et le magazin ou ■ demeure et se garde ceste grande provision, ■ t'esluyde la science et des biens acquis est la • mémoire. » (Sagesse de Charron, p. 527.) Gardon. [Poisson d'eau douce, dit aussi rosse : • Nus poissoniers ne autre ne puel ne.ne doit ven- . dre gardons freans ; c'est as^voir gardons entre • le mi avril et le mi moi. • (Liv. des Métiers, 265.']] Expressions : 1* • Cardon (frais ou sain comme un), ■ un homme qui se porte bien. (Oudin.) 2* • Gardon pour avoir un brochet (jetler un), • c'est-à-dire faire un petit présent pour en avoir un grand. (Gotgr.) Gardoner. [Médire, aux Miracles de Coinci : • Quand cil ne set plusque respondre. Pour l'abau- • bir, pour le confondre, K gardoner et à mesdire • Se prent, et li coumenuhe à dire. > (D. C. t. III, page 482 '.)] Gare. [Adverbe, impératif de garer : ■ Nobs < sommes tous morts à ce coup ; guare, voy le ci. • (Pantagruel, t. IV, 33.) — • Gare le heurt. » (Mont t. IV; 142.}] — ■ Gare la corde, ■ il y a du danger GAR - 3' d'être pendu. (Oudin.) — • Gare (sans dire), > sans avertir, sans demander permission. (Oudin.) Garenne, s. f. [Voir Garanhe.] 1° Enclos à renfermer bœufs, moulons, ou cerfs et dalas : • On fera faire une garenne ou le bestial sera • enclos, et puis faire crier que tous ceulx qui k la • feste sont venus et viendront soyent francs ou • vilains, dames el damoiselles, de quelque con- ■ trée qu'ils soient a la garenne du roy • Escossois et prennent chairs à leur vouloir sans ■ demander pour qui ils seront apareillés que leur ■ délivreront lanl de beufs et de moutons, etc. » (Percef. 1, f. 118 •.) 2* Lieu réservé pour la chasse : [• Aucunes gens ■ Guident que cil qui sunt pris emblant connins ou • autres grosses bestes sauvages en autrui garen- > nés anciennes, ne soient pas pendables ; ines si ■ sunt, quand il sunt pris par nuit. > (Beaumanoir, t. XXX, 105.)] — . Qui est trouvé tendant aux per- ■ drix en pais de garenne, il ctiet en amende de • dix livres, et le tiarnas perdu. ° (Bout. Som. Rur. t. Il, lit. 40, p. 859.) — ■ LecomtedeGuesne ordonne • que lui et ses hoirs ne ayenl garenne de grosses ■ bestes ne d'autres, si elles ne sont encloses de ■ murs ou de palis. • (N. C. G. I, p. 236 \) 3* Etang, partie d'une rivière où il étoit défendu de pêcher : . Etangs et rivières portant garennes, • et aussi garennes, sont défendues, el qui y chasse • ou pesche sera puni comme de larrecin. > (C. G. 1. 1, p. 919.) — C'est pourquoi ces lieux de reserve portoient le nom de ■ défense. • (Voyez Loysel, Insl. Coût. I, liv. II, lit. Il, p. 294.) - - On ne peut ■ tenir rivière en garenne el deffense, s'il n'en y a • titre ou prescription suffisante. • (C. G. I, p. 885.) — [■ Hz avoienl pesché et prlns du poisson en une - fosse, que on nomme ou paysj/arettnc. ■ (JJ. 189, p. 524, an. 1461.)] 4° Asile. Froissart dil que les écumeurs d'Afrique ■ faisoyent de la ville d'Afrique leur garenne, • Seul-être leur asile, repaire, un lieu de défense et e sûreté. Garentage. [Garantie, caution : • En garenlage • de vérité, nos... avons mis noslres secls à ces • présentes lelres. ■ [Preuves de l'Hist. de Bourgo- gne, II, 44, an. 1276.) — • Promettons... à lui j^aire • garentage des choses que pour ce lui avons hait- ■ lies. . (B. N. fr. anc. 8542, 3, ar. 1422.)] Garer. [1* Se garer : . Garez en vous, gentils • fils à baixin. > (Honcisv. p. 110.)] [2° Se ranger : ■ Tous voitturiers par eau seront - tenus garrer leurs batleaux et vins à l'isle Nostre . Dame. ■ (Arrêt de la Cour des Aides, 8 août 1585.)] Garct. [Guéret : ■ Fuianl s'en va lot un garet, m Que grant peor ot desgaingnons. ' (Ren. v. 2992.J — ■ Andui s'abatent Ires enmi le garais. • (Raoul de Cambrai, 101.) — • Mort le tresturnerent Ires ■ enmi un guaret. • (Roland, v. 1385.)] 1. Garetier. [Jarreltëre , dans Froissart, éd. Kervyn, XVI, 205.] 2. Garetier. [Guéreter , donner le premier (- GAR labour aux jachères ; c'est un dérivé du latin vervor gère . dont le supin est vervaclum (guéret) : . Veractare, reonnerou garetier. '(B. N. lat. 521.)] 1. Garez. [Moisson : • Chascun qui a charrue • doit trois corvées, une ou temps de garez, une ou ■ temps de semailles et l'autre ou mars. > (JJ. 196, p. 280, an. 1470.)] 2. Garez. [Jarrets : • Il trenchad les garez des • chevals ki Iraistrentles curres. ■ [Rois, p. 147.) — ■ A soufre et à fer chau ait les garés bruis. » (Chans. d'Anlioche, V, 309.)] Gargaltc, Garçate. [Gosier : > grant cou- « teaux et o coingnies I-or ont les gargaites Iren- • chies. » (Rou, dans D. C. III, 483'.) — . Gargata, < gargate, gavion, ructa, au GIoss. 7684.] Gargamelle. [Gorge : <> Le suppliant coppa la ■ gorge audit Guillaume, ou quoy que ce soit, la • gargamelle ou gosier. • [JJ. 197, p. 59, an. 1468.)] Gargeton. [Gorge , en latin gurgulio , au Gloss. 768i.] Gargole. [Gargouille, conduite d'eau dans un monument gotnique : < Plusieurs lieux desentâhle- • ments qui sont en droit les gargoles il refaire. ■ (Bibl. de l'Ec. des Charles, 5* série, III, 226.)] Gargotter, v. Manger à la gargotle, boii;e au cabaret. (Oud.) — . Gargotter la marmitte (faire), • faire bouillir la marmite : • Il ne vous en chaut de • tous les bruits qu'on fait courir de nous pourveu ■ que nous ayons de quoy faire gargotter la mar- « mite. • (Les Caquets de l'Accouchée, p. 178.) Gargouille, s. 1° Canal par lequel s'égoutlent les eaux : • Verse de furie tout ce qui luy vient en • la bouche comme la gargouille d'une fontaine. ■ (Ess. de Mont. t. III, p. 381 .) — [. Pro lapidibus qui • vocantur gargoules quadrigandis. • (Compte de 1295, au us. lat. 5529 ^.) 2° Une grosse bouteille, de grande capacité. (Gloss. de Marot.) 3* Petites bulles qui se forment sur l'eau agitée. (Rabelais, IV, p. 266, note 3) 4* Après avoir exposé la dispute qui s'éleva entre plusieurs écrivains au sujet ou miracle opéré par S. Romain, archevêque de Rouen, l'auteur dit : . Grande pitié certes que du miracle fait contre la « gargouille, soit issu une nouvelle gargouille, je • veux dire un fascheux différend et mauvais mes- • nage entre ces personnes d'honneur, car ainsi « voy-je être souvent mis en usage ce mot de gar- « gotiille. • [Pasquier, Rech. p. 866.) — Parlant de Gondebaud qui prétend être nls de Clotaire !" et avoir part à sa succession : • Attira plusieurs grands > seigneurs à sa cordelle : qui excita une étrange • gargouille en France. • (Pasq. Rech. p. 445.) 5* C'éloit l'usage de donner aux gargouilles ou gouttières la forme d'un serpent, d'un lion ou de quelque animal fantastique : • Esgouts faits a gar- • gouilles et muffles de lyon. > (Bergeries de Rem. Belleau, 1. 1, p. 1 '•.) — [■ El en tous petis ymages, ■ feuilles, lyons, gargoulles. • (Ord. l. VI, p. 389, an. 1378.)] — C'est pourquoi on a donné le nom de GAR -3 gargouilles à des figures de monslres et d'animaux bizarres : ■ On represenloit des rois, des reines, ■ des animaux étranges et des monstres qu'ils ( nommoienl gargouilles. > (Henestr. Orn. des Armoiries, p. 362.) — Aussi, en termes de blason, Sargouille aésignoit des figures de serpents, appe- lés par corruption gringoles. De là encore le nom du monstre dont S' Romain, archevêque de Rouen, aurait délivré le pays et la figure qu'on porte en procession dans cette ville : • S' Romain arctieve- • que de Rouen sous le règne de Clotbaire second, ■ suivi d'un prisonnier condamné à mort, ayant ■ avec son eslole dompté un dragon qui depuis fut • appelle gargouille. S' Oiien son successeur, en ■ commémoration de ce grand ouvrage, obtint de ■ Dagot)ert fils de Clotaire que le doyen, ctianoines ■ et chapitre de l'église de Rouen pourroient tous a les ans élargir des prisons de la ville le plus ■ sceleréet mectiant quis'ytrouveroit • (Pasquier, Rech. p. 865.) Gargouiller, v. Couler avec bruit, comme l'eau tombant d'une gargouille*. Imiter ce bruit'. * AsseoDs nous, migaoïiette, Sus cette herbe verdeletts, Auprès du cours de cette eiLu Qui gargouille en ce ruisseau. {Tahureau, p. 979.) ' • Quand son ventre gargouille par ventuosité, • donne luy paisl d'ail sauvage et le mets a la « perche. » (Foull. Fauconn. 83'.) Garler. [Gerroyer, dans Girar de Viane (3590) : • Fereiz vos pais ou vos garierois ? •] Garigue, s. Plaine*. Lande, Triches couvertes de broussailles". * Parlant d'un tour que Brusquet a Joué à un évéque : < Brusquet de rire, et picquer par ces • belles garigues de Provence. ■ (Contes d'Eu- trapel, p. 491.) ■ Parlant des tortues : « On en voit beaucoup en • Languedoc, ou on appelle garrigues les landes et ■ brossailles. • (Rkbelais, p. 131.) ■ Nos gents qui s'étoient retirés parmi les ■ arbustes et garrigues chargèrent si furieusement . sur les fuyans. . (Mém. du Bell., VU, f. 226 ■.) ■ Prenez une tortue de garrigues, c'est-à-dire • que celles qui vivent en terre en lieux secs et ■ qui n'entrent point en l'eau. ' (Fouill. Fauc. 33*.) - Gairigues est le nom d'une noble famille de Cas- ■ 1res en Languedoc, descendue conjointement avec ■ celle des messieurs de Hadiane de noble BoufTard ■ seigneur de la Grange, homme non moins versé • dans les langues, que dans le mestier de la • guerre et dans la politique. ■ (Borel.) [Dans la ligne de partage des eaux françaises, les monts Garrigues continuent les monts de l'Espi- nous; ils doivent leur nom aux chéncs-kermës ou ■ garrus • qui recouvrent les pentes et que les bo- tanistes considèrent comme les restes des forêts primitives.] *- GAR Garlment. [Tenir en gariment, dans les cou- tumes de Poitou et d'Angoumois, se dit d'un putoé qui tient de son alnë une partie de fief.] Garingal. [On lit aux Hir. de Coinci : ■ Tanti > mettent à la foie De gingembre et de chitoual,De • gerofle et de garingal. • {Voir encore Partonop. V. 1629, Flore et Blanchef., v. 382.] Garir. [1' Sauver, protéger: ■ Asoldraivospnr • anmes guarir. • (Roland, v. 1133.) — Au neutre, se sauver : - Uncore purrat guarir. • (M. v. 156.)] Cil qui de lors mains eschapoient La ou il miex quérir cuidoient A us grans Taloises desrocoient Ou aux fluenes par Tons nooient De toutes pars trouvoient mal. (Brut. f. i '.J Travers n'estoieut mis haïs De sa feme dame Marie Qui molt bêlement s'est garie : A moU grant joie le receut. (Fabl. de S. G.) 2* Mettre en sûreté: Agoulans vit que la cité Ne pot tenir à sauveté Si manda trivea 6 Carlon Par si que tout si compagnou Périssent de la ville issir Tôt sauvement pour aua garir. . (Mwek., p. 14.! 3* Préserver: .... Dieu 1i a tait renoiier Ki gari l'avait de aoiier. (Mouik., p. S64.J 4° Soutenir : Parlant de Richard duc de Norman- die, qui fait son Mis Richard son héritier. De aes autres flz le proia. Proia et dist et commanda, Qu'il tez maintenist et gardast Et de sa terre leur donnast Donc chescun se peuat garir. (Rou, p. i60.) 5* Guérir : • Claudiusde Carleir estoit malade • d'une maladie dont on ne l'avoil pu garier. • (Percef., IL f. 49'.) 6° Vivre en sûreté : Si est la deni de aalemeodre Qui fors de feu ne aait garir. Ne fors ne sait son poil nomr. (Pari., f. **8 ■.; 7* [Garantir : ■ Sommes tenus ausdits homes A ■ à lors garir et défendre lesdites terres à tôt empes- ■ trement et aus garder de domage. >• (Charte de 1253, citée par D. C, IH, 484 ''.)] Expressions : 1° • Guérit de rien (cela ne), • ne sert à rieo. (Oudin.) 2- « Guérit de rien (il ne). • li a peu de pouvoir. (Oudin.) 3* • GueryAo sot {il est). • Il est sage, il est rusé. (Oudin.) A" • Gu^n/ de ce mal [il y a longtemps qu'il est).' Il y a longtemps qu'il a perdu cette opinion. (Oud.) 5' • Ci/erir (pauvreté contre richecene puel). • le fiauvre ne se peutgarantir du riche. (Poës. av. 1300, V, p. 1493.) Garlson, s, Guérison, délivrance, salut*. Sûreté, asile*. Provisions, Tivres*'. Biens, ri- chesse, rentes <*. GAR -a * [• Ki par DOz deus voelt aveir gaarisun. > (Roi, V. 3271. )J Bele très douce amie, por Dieu et por son nom, Des moB, qae por vos sens, me douez gariêon. us. 1118, f. Î10. .... Ester au Roy erace impelra Tant qu'o lut en 8« ataxabre entra Et tant flst par son orison Qu'elle impetra la gariton. De son peuple qui estoit mort. (Deich., f. 550,} • . L'empererea i ol assemblée ses gens qui ■ orent à garison menez lor gaanz de Visoi qu'il • avoient fait en l'ost. ■ (Villehard-, p. 187.) Parlant de Ctiilpéric, poursuivi par Sigeberl, son frère, et se sauvant dans Touraay : Qu'aiUors ma gariton oe voî : Mes treres me vient a Kacan Ne sai mais u fuir avant. (Mouik., p. 36.) "^ [■ Seignor ce fu en cel termine Que li douz • temps d'esté defme. Et yver revient en saison, • Que Retiart fu en sa maison ; sa garison a des- • pendue. • (Ren. v. 752.)] Icil uor son cors souatenir Por rsler et pour le venir Porta aucune gariion. (MS. 1318, f. 3S0 '.; Lentilles traist de son Eacon: N'i avoit autre gariton : U l'estendist en ses deus mains «-E[n.|. Sorb. diif. S: Jes< i. 71iS, t Si me Tu onques oui jour las De faire honor ■ son pooir De tous la ricbesce et pooir Et la gai-iaon que il a. (MS. 7615, II, f. 133 K] U n'a mie grand ijan'ion. (Ibid.) Dame cil est uns poures bons Qui sand terre est, sans gafisona. (Ib. f. 130 '.} Proverbe : • Qui veut la guarison du mire, il lui ■ convient tout son mal dire. > (Cotgr.) Garite. Guérite, petit logement de bois ou de Bicrre pour abriter une senlinelle*. Sentinelle'. onjoD*^. Lieu de retraite". Créneaux des murailles d'une ville*. ' [■ Et tenoit le moustler qui bien estoit fermez ■ Et de bonnes gariles esloit bien garitez. > (Cuve- lier.l] * Parlant du siège de Valognes: • Si envoierent * à S. Lo quérir six engins geltans pierres, les quels > nos gens firent getter moult fort contre la dite ■ tour. Mais il y avoit une garite qui sonnoit un ■ bacin quant la dite pierre devoit esebaper. ■ (Hist. de H. Du Guescl. par Mén. p. 123.) '^ ■ 11 se trouva que sur le coupeau du mont il ■ veitunglant beau chaslel que merveilles: car - devers la prairie ou le tournoy se devoit faire, il ■ estoit moult aline de tours et def^art^es. >(Percef. vol.lll, fol. SM " > Garite proprement est un lieu de refuge et ■ sauvete en un desastre et desroule. De la vient ■ que garite se prend pour fuyte, parce que la fuyle • est un refuge. • (Nicot.) De là les expressions suivantes : S- GAR ■ Garite (prendre la), * fuir : • Pollrot jusque» la ■ estoit demeuré en cervelle, mais soudain qu'il • eut fait le coup, se trouva lelement esperdu, ■ qu'ayant pris la garite pour se sauver. > (Lelt. de Pasquier, 1, p. IVi.) — On disoit aussi : ■ se sauver • à la garite. » [Thierry, Dict.) " Ctteriie (faire enfiler la), » pour faire prendre la fuite. (Régnier, Sat. 10, p. 79.) • Cuert/e (gagner ou gaignerla), > pour s'enfuir. (Oudin.) '• Le regardoient les gens de la ville, el de la • porte et des garites à merveille. » (Froiss. t. I, p. 397.) — r> Fist armer toutes ses gens et cascuos • aler as i;ârt(fs. • (Froiss. 111, 25.)] Gariter, V. Garnir, munir de guérites: ■ lis ■ avoient leanz plusieurs arbalestes et ars à tour. • Si gariterent leur dite tour moult noblement tout ' au tour, o (Hist. de B. Du Guesclin, par Hénard, p. 484.) — • Le cbastel fort et bien garite. • (Ibid. p. 491.) — • Ceux de la forteresse estoyent si bien ■ garités, qu'oncques pierre d'engin ne les greva. • (Froissart, I, p. 139.) — [• Damoiselle Jehanne de « Vendosme, dame de itertecourt, nous a fait expo- 1 ser que.... pour la garde et defTense de son clias- « tel, elle a fait emperer et gariter et enforcier soa - dit cbaslei. ■ {ii. 86, p. 137, an. 1358.)] Garlande. [Guirlande: • Le suppliant trouva < un petit coffre ouvert, ouquel il trouva deux gar- • landes, l'une boutonnée et l'autre plaine. ■ (JJ. 163. p. 262, an. 1409.) Garlandeiz. [Couronnement, galandage: ■ Les • supplians montèrent sur la masse du ponl du • cbastel de la Bruyère , et de la acrocherent un ■ crochet au garlandeiz d'une tour, et par le moyen ■ dudit crocbel, eschielle, ou autrement, ilz mon- > terent sur ladite tour. > (JJ. 186, p. 49, an. 1450.)] Garmenter. [1° Se plaindre: • Après que la ■ suppliante sceut que sa maistresse se garmentoit • iceulx biens avoir perduz, les rendi. • (JJ. 169, p. 88, an. 1415.) ~ 2° S'empresser: • Lesquelx six • compaignons se jrarmËnfoienl de trouver du via • et vivres pour leurs maistres. • (JJ. 107, p. 224, an. 1375.)] 1. Garnache. [Sorte de pardessus, de chape k pluie: • .XI. aunes et demie de fin veluau vermeil a des fors, pour faire une garnache ou long mantel ■ fendu à un costé. • (Compte d'Et. de la Fontaine, an. 1351.)] 2. Garnache. [Vin de grenache fait avec des raisins d'origine espagnole, dans les Pyrénées- Orientales : • Garnache, deux quartes ; c'est à deux • personnes une chopine. • (Ménagier, II, p. 4.) — > Item quant on exposera en vente aucuns vins ■ estranges en la ville de Paris à détail ou taverne, • comme garnache, malevoisie. • (JJ. 170, p. 1, an. 1415.)] Garnemeot. [i* Garniture d'habit, ornemeat, fourrure: • Pour fourrer une rohe de 6 garnement.» (Compte d'Et. de la Fontaine, an. 1361.) — 2° Véte- GÂR - 376 - GAR ment : « Belle robe et beau garnement Amendent « les gens durement. » (Rose, v. 2153.)] Et 8*il lui fault maint garnement Court et long menteaiilx hopelandes. (Desch, f, 504^,) Une famé sui toute nue Gete moi aucun garnement Un de 868 gamemens lui done. (MS. 1218^ fol. 320.J Je vous otroi le garnement, (MS. 76i5, /, foL ii5 ^.) « L'archevesque de Sens et Tevesque de Paris si « estoienl reveslus de leurs ^flfn^m^n^s. » (Chron. de S. Den. Il, 100 ^) — 3* Parure, bijoux, joyaux : J'ai assez et or et argent Et j'ai maint riche garnement Et grant avoir. (MS, 16i5, t. Il, fol. i74^.) Moult se merveiUe dont il vient Et la pucele qui le tient Par la resne, a moult esgardée Qui richement est atomée De riches gamemens noviaux. (MS. 7218, fol. 354 ^.] 4* Equipage, armure d'un chevalier : Gamemens de main d'aciers On li a apareUiés ; Il vest un aubère dubUer Et laça riaume au cief : Çainst Fespée au poin d'ormier. (MS. 7289, fol. 74 «.; Tant bacinet a euvre nete Tant haubert, tante gorgerete, Tant autre plaisant garyieme^it Luisant et ouvré richement. (Gtiiartj fol. 277 *.) 5* Mauvais sujet: [« Et estoit leurs capilains « uns gamemens qui s'appeloit Lestier. » (Froiss. t. IX, p. 407.)] Et à Paris sur Seine Je veiz ung garnement ^ Blasmant, de foy mal saine Le divin sacrement. (Molinet, p. i80.) Chascun me dit : tu es lais gamemens. Gros visage as tu es noirs et haUez. (Desch . fol. 209 ^.) Garnesture. [Hourdage des créneaux: « Et « enforcea le ctaastel de Dovre de fosses et de mins « et de garnesture contre les Romains, s*ils venis- « sent. » (Mon. Angl. II, 1.)] Garni, [i* Riche : « France la garnie. » (Ron- cisvals, p. 10.) — « Vous irez à Cologne la fort cité « gaimie. » (Saxons, str. VIL) — î® Pourvu , doué de : « Car un usage ont borjoise tos jours : Jà n*a- < meront, tant soit de grant valeur, Home, s'il n*ait « la borse bien garnie. » (Hist. Litt. de la France, t. XXIII, p. 630, XIV siècle.) — « Tous de vaillance « et d*emprise garnis. » (Froiss. t. XV, p. 230.) — 3* Prêt à : « Tous garnis et advisés de respondre. » (Id. t. XV, p. 72.)] Proverbes : l» « Garni n'est jamais deceu (homme). • (Percef. IV, fol. 77 -.) 2« « Gamy n*est desconflt (homme). » (Percef. n, fol. 19 b.) 3« « Gamy n'est facilement honny (homme). » (Percef. VI, fol. 5 ^) Garnir, v. [!•» Fortifier : « De Saragoce Charles « guarnist les tors. » (Roland, v. 3676.) 2* Mettre une garnison dans une ville. (Froissart, t. IV, 283; X, 320.) 30 Approvisionner : « Il iert bon que vous rete- « nez les formens et les orges et les ris, et tout ce « de quoy on puet vivre, pour la ville garnir. » (Joinv. S 167.)] 4** Se mettre en sûreté : En poi d'heure fut bien ma mort jurée Sanz moi avant défier ne garnir. Simon d*Autie. Poêt. MSS. tr. 1300, 1. U. p. M. 5* Informer, avertir : Or demande moût souvent qu'est amours, Dont mains hom est de respondre abaudis ; Mais qui à droit sent les douces doulours Par soi meisme en puet estre guemis. Adins li Boços. Poét. Ifô. tr. 1300, t. IV, p. .1381. 6** Se soutenir, vivre. Générosité du duc Richard envers un écuyer qui Tavoit volé : Voyant sa sent, si U donna ; Tant done bien, se poet garnir Sanz i'autrui prendre ne tolUr. (Rouy p. 190.) Expressions : 1" « Garnir la main de justice. » — « Lorsque les « commandemens de payer sont faits à un débiteur • par un sergent, il fournit la somme qu'il doit, ou « baille des meubles exploitables, ou qu*il paye « provision après la sehedule reconnue. » (Lâur.) 2* « Garnir la main. » — « Un locateur de maison, « le terme du dit louage echeu peut faire exécuter « le conducteur et lui faire garnir la main de biens « pour le deu. » (Coût. Gén. I, p. 325.) Garnison. [1*" Approvisionnement, munition : a Nus ne nous osoit venir de Damiete pouraporter « garnison contremont l'yaue,» pour leur galies. • (Joinville, § 292.) — « Si se saisi dou cbastiel et de « la ville et y mist ses gens dedens et ses garni- « sons. • (Froiss. III, 359.) 2« Matériel d'équipement : « Et li empereres < meismes i alla asses folement ; car il n'avoit de « garnison pour son corps. • (Henri de Valencien- nes, ch. IV.) — « Et en portoient et faisoient porter « li seigneur le garnison pour armer douze cens « hommes d'armes de piet en cappe. > (Froissart, t. X, p. 318.) 3* Doublure : « Une robe d'escarlate vermeille... « fourrée de hermines de garnison. > (Nouveaux Comptes de l'Arg. p. 159.)] 4*" Ameublement. L'empereur étant à Vincennes, le roi Charles Y « fist monter au roy des Romains « (flls de cet empereur) la belle tour, les estages, « gaimisons et abillemens d'icelle. » (Chron. tr. w. de Nangis, an. 1377.) 5° [Troupes pour défendre une place : • Se tenir « en garnison^ envoyer en garnison. » (FroissuBurt, t. X, p. 321, 332.) 6** Place forte : a Et avoient li Flamench fiait leur « garnison de la ville de Cassiel. » (Froiss. II, 219.) — « Et en flst li sires de Mauni une bonne garni' « son. » (Ibid. 490.)] Garnissement. [Apposition : « Avonsconfirmé « cbes présentes letres du garnissement de nos « seaus. » (Cart. de S. Wandrille, an. 1297.)] Garoez. [Temps de la moisson : « EsA.tenu à « faire certains services, appelles courvées, par « trois foiz l'an,... à la saison de fromen3,...ila GAS — S77 - GAS « saison de mars, et autant à la saison de garoez, » (JJ. 428, p. 51, an. 1385.)] €raroa. [Loup-garou. Voir Garwall. Amadas devenu furieux « comme garous jeté la main, Si « Vaert à la cote au sein Encontre val tout la des- « cire. > (Amadas et Tdoine.)] — « Adveuante la t lumière du clair soleil disparent touts lutins, « larves, lémures, guaroux^ etc. » (RabelaiSy t. III, page 134.) Garoaage. 1* Libertinage : Ce mary de louage Ce coureur de garrouage Ce trotteur de guilledou. (Pétrin, p. Si4.J 2* Haquerelage : « Son vallet de chambre fait au « garrouage luv assura que Pornigere seroit sur les « onze heures a la porte du jardin. » (Pèlerinage d*amoun I, p. 358.) [On disait courir le garou, pour courir les mauvais lieux.] Garras. [Fagot, bourrée : « Dn jor estoit Tra- « vers alez Au boscbet ilueques delez. Pour faire « amener des garras. » (D. C. III, 477 *.)] Garrot, [i* Bâton : « Le suppliant trouva d*avan- « ture ung garrot ou levier, à quoy on levoit le « branle du moulin. > (JJ. 189, p. 517, an. 1461.) — • Icellni Hérisson print ung ^arro/ ou gros baston. » (JJ. 197, p. 381, an. 1473.) 2* Trait de baliste : « Et font jeter leurs esprin- « gales Li garrot empenné d'airain. » (G. Guiart^ an. 1304.)] Garsaille. Troupe de filles de mauvaise vie: « Nul ne les doibt soustenir en leurs mauvais mes- « tiers, ne en leurs vices comme larrons mur- « triers, engigneurs de contes et comme garsaille^ f tribaudaille, truendaille, mauvais contracteurs. » (Ane. Coût, de Bret. f. 159 *.) Oarser. [Scarifier, au Gloss. lat. fr. 1701 de la B. N. : • Caraxare, garser. »] Garsoll. [On lit au reg. des visites d'Eudes Rigaut, archevêque de Rouen, f. 11 "^ : « Presbyter « de Kibuef fréquentai tabernas et potat ad gar- • soiL • Dans l'Ouest, on nomme garsouille, ceux qui hantent les cabarets et les mauvais lieux.] Gart. [Poste (?) : « Si se partirent d*illuecques, « mes il ardirenl toutte la ville et abattirent une « partie des murs dou gart de Werchin. > (Froiss. éd. Luce^ II, 201.) — « Et commandoit on bien et à « çascun gart deux cens armeurez de fer. » (Id. I, p. 278.)3 Garwall. [Loup-garou, en bas latin gerulphus, de l'anglo saxon Vere Wolf, bomme-loup : « Biscla- « veret ad num en bretan, Garwall l'apelent li « Norman, Jadis le poeil hum oTr, E suvent soleit « avenir ; Humes plusurs garwall devindrent, E es % boscages meisuns tindrent ; Garwall si est beste « salvage ; Tant cum il est en bêle rage. Humes « devure» grant mal fait. Es granz forests converse c et vait. • (Marie de France, Bisclaveret.)] 1. Gasche. [Aviron : • Le suppliant et icellni « Toutefoy entrèrent ensemble en un certain vais- TI. « seau ou fustereau... ayant une gasche... pour « aider à mener ledit fustereau. » (JJ. 188, p. 201, an. 1459.)] 2. Gasche. [Pièce d'une serrure, gâche : » Et « la garnison de la serrure a la tenure de la clef, « c*est assavoir pestes brisez doubles, gasches « doubles, moraillons. » (Ord. août 1489.)] Gascher, t*. 1* Ramer, frapper Teau avec la rame. fNicot.) 2* Délayer : « Les hirondelles gaschant delà boue « pour l'attacher à des parois. » (Plutarqued'Amyot, t. II, p. 480.) 30 Enduire d'une matière gâchée : « Gascher la « muraille de terre crasse, hourder. > (Honet.) 4* Dessaler, adoucir le poisson en le faisant trem- per dans l'eau : « Nul poissonnier de Paris ne peut, « ne doit brouiller ou gascher poisson comme « morue salée, maquereaux salés, ou aucun haran « blanc salé. » (Ord. II, p. 359.) — « Nul ne pourra « gâcher le haran pour vendre qu'au jour la jour- « née sur peine de perdre le haran. » (Id. p. 360.) Gaschlere. [Jachère : • Maint en gist mort par « les gaschieres. > (G. Guiart, dans D. C. III, 490*.) — On lit gaskierCy dans Froissarl, t. VIII, p. 287. Voir Gâsquiere.] Gascon. [Cheval gascon : « Son escu est à or à un « vermeil lion Et son cheval ferrant, qui vaut tous « les gascons. > (Alexandre, dans D. C. t. III, 490 *.) — « Moitié furent à pié, et li autre ont gascon. • (Cuvelier.)] Gasconnel. [Hâbleur comme gascon : « Biax « flx. dist-ele, por la virgene pucele. Que cuidiés « faire de tel gent gasconnele. » (Raoul de Cambrai, 47.)] Gascueil. Mare : Sen amie eus! esté moUlie Enmi cel pré, en un gascueil. (Fabl. de S. G. f, iô *.) GasIIIier. [Bavarder comme oiseaux qui gazouil- lent : « Si vous vueilhiez, biau sire, entre nous « conforter, Entre ces damoiselles gasillier et « joer. » (Alex, dans D. C. t. III^ 500 ^) — « Or en « irons es chambres moi et vous déporter Aveuc « les damoiselles ga%iller et jouer. > (Ibid.)] Gasne. [Détours, chemins tortueux d*un bois, d*une forteresse; de là d'anciens châteaux furent attribués à Ganelon : « Ainsi que le suppliant et « ung nommé Archambault furent yssus nors du « bois bien par Tespace d'un trait d*arbaleste en « une restridisse des appartenances de la plaine... « jusques dedens une gasne tenant de la ditte retri- « disse. > (JJ. 200, p. 138, an. 1466.)] GasouUler, v. Gazouiller. Il s'applique : 1* Au ramage des oiseaux : Sur ce iirintempt les oysfllons des chamif^ GaxouUeront annoDitox deschantz. (Crétin^ p. fid.J 2* Au doux murmure de l'eau. (Monet.) d* Par métaphore, au babil, au caquet : « Voos « devez quitter la maîtrise et la preeminance en la « pàrlerie, pour ne vous faire croire du naturel de 48 GAS — . 378 - GAS « la cigale de laquelle le propre est de gazouiller. » (Lett. de Pasq. III, p. 268.) 4* A des sons mal articulés, comme ceux d*un homme qui murmure ou barbouille, ou d'un enfant qui commence à parler. (Brant. Dames gai. I, p. 76.) — [« L*enfant aussi com par leesse Gazoulle et rit « et s*esjoyt... Mais quant ains, Foyt ga%ouller. » (Comtesse d*Anjou, us. v. 4082.)] — Montaigne dit aun enfant qui avoit deux corps et une seule tête : « Il estoit en tout le reste d'une forme commune et « se soustenoit sur ses pieds, marchoit eLgasoutl- « loit environ comme les autres de mesme âge « il estoit Agé de quatorze mois justement. » (T. II, p. 687.) Proverbe : « Gazouille selon qu'il est en bec « (l'oiseau. ) » (Cotgr.) Gasquerer. [Jacberer, donner le premier labour a une terre : « Trente jorneux de terre bino- « tés et gasquerés. » (Cart. de Gorbie, an. 1415.)] Gasqaiere. [Jachère : « Se fussent gasquieres « desquelles il neust encore rien levé. « (Beaum. t. XLIV, 53.)] Gast. [1° Dégât : « Et ensi mettoit â gast et à « destruction treslout le royaume de Logres. » (Merlin, dans D. C. VI, 746 ^) 2o Négligence : « Geste proiere est mise à gast. » (Roi Guill. p. 148.)] do Jachère : Chi pues veir une dolente Ki en cest gast pleure et gemente. Vie de S** Marie Egypl. dans les viee des S. ; MS. Sorb. 6i. « Et les gentiiz hommes (qui font la prisée) « doivent afeurer le gast et le vestu Tun à l'autre « et abatre les coustages. » (Ancien Goutumier de Bretagne, f. 167 •.) Gaste. [1* Inculte: « Issent des porz et de la « 1ère guaste. > (Roland, v. 3127.)] Dont li cors n'estance n'en jeté Tere gaste arouse et praele. (Vat. n» 1490, f, iS^.J .... Se vous plantiez En gaste terre ou ente ou arbrissel II secheroit sans aïe. (Val. n» i5S9, iOO • J 2* Ruiné : . . . . Cil a moult povre los aquis Qui sans perU a pris gaste manage. (Vai. i5S8, iOO^.J Venu furent communemaat A la chapele qui est gaste. (MS. «• 7918, f. 354 ^.J Lais à la gaste chapele Qui siet au chief de la forest. (JRfid. f. 352 «.; S* [Vide, dëserte, veuve: « La sele enremeint « guaste. » (Roland, v. 3450.) — « E France dulce, « cun hui remendras guaste de bons vassals. > (Ibid. V. 1985.)] Gasteaa, Gastel. [Gftteau : « Nul talemelier « ne puet faire plus erant pain de deux deniers, se « ce ne sont gastel a présenter, ne plus petit de « obole, se ce ne sont escbaodés. • (Livre des Métiers, U.)] — On diatît d'une chose légère et sans conséquence : Et prist ciou uns fort castiel Ni valu defEonse .i. gasHêL (Mouêk. nu. p. 4i4J « Le géant Ferragus porta un homme en son « castiel D'ausi legier com uns gastiel. » — [« De « celé part est li chastiaus Si fiebles, qu'un roslis • gastiaus Est plus fors à partir en quatre Que ne « sunt li mur à abatre. » (Rose, y. 7952.)] Expressions : 1* « Gasteau (partir le), ordonner à chacun delà compagnie ce qu'il doit faire. (Oudin.) 2o « Gasteau et mauvaise coustume se doivent « rompre. » (Cotgrave.) Gasteboise. [Terme de monnayage : « ComiDe • icellui Gravelle faisoit ferir le suppliant sur U • matere, nommée gasteboise^ il s'apperceat que U « monnoye n'estoit pas bonne. » (JJ. 163, p. US, an. 1408.)] Gastelerle. DDroit payé pour faire ou vendre des gâteaux : « Tout le droit des commendises, • talemesleries, gastelerieSy messeries. » (JJ. 116, p. 243, an. 1380.) — On lit encore au terrier de Châtiilon-sur^Seine (anc. 9898, 2) : < Nulz ne peut « faire en la ville de Chastillon gasteaulx et vendre, « ne vendre iceulx sans licence, c'est assavoir « gasteaulx sans levain ; et qui le fait, il est ameo- « dable de 65. solz t. ; etl^ùiie gastellerte peut bien • valoir au seigneur chascun an .xx. s. tournois. >] Gastelet. s. Diminutif de gftteau. (Colin Moset, poët. av. 1300, 1. 1, p. 208.) Gastellere. [Marchande de gâteaux : « Le sup- pliant prist des gasteaux d*ane gastelliere qui les vendoit. » (JJ. 107, p. IW, an. 1375.)] Gaste malsoa. [Maison ruinée : « Le suppliant par temptation de Tennemi prist ledit sac et le porta tout seul en une gaste maison ou masure.» (JJ. 103, p. 198, an. 1372.) — « Icelles béates furent logiées en une gaste maison estant en la ville de Caours. » (JJ. 165, p. 403, an. 1411.)] Gastement. [Perte, en parlant du parfum, ré- pandu par Marie sur les pieds du Sauveur: « Pour cas souffert tel gastement De ce precieus oigne- ment. » (D. C. IIl, 492 •.)] Gaster. [1* Piller, ravager : « Caries li Magnes ad Espaigne guastede. • (Roland, v. 703.) — « U Sarrasin de Perse orent grant force contre les crestiens et gasterent Jérusalem. • (Brunelto Latini, p. 83.) — 2* Dépenser : « Et gasteras en vain « tes pas. Ce que tu quiers ne verras pas. > (Rom, V. 2336.)] — « En cas que les deniers qui seront levez de la dite aide ne pourroient touz estre ne ne seroient gastez au besoing, dessus dit, que le surplus soit gardé par ceux qui l'auront cueilli. > (Ord. t. III, p. 686, an. 1355.) — « Pour ce que pi « lui faisoit ses coups gaster. • (Mod. t 258 *.) Mais n'i flst fortiFoie gaster. [MS. 7089 , f. 9iOK) Tu pers et gastes ta prckm. (BnA, f. 6i f./ « Gaster gueres d*une viande, > n*en guères « manger. > (Oudin.) — 3* Causer du mal^ incom* moder, tourmenter : « Trouva un laboureur vieU et « ancien, qui couroit tant comme il poovoit Le « dict gentil-bomme luy demanda ou il alloit, loy GAT -3 disant qu'il se guattoit de s'eschaufer ai fort. • Je» de S. Gelais, fiist. de Louis XII, p.%16.) — > J*ai tant attire que je ne sçai auquel entendre ei > en ay la teste toute gastie. > (Les XV Joyes du fanage, p. 97.) — On a dit d'un cnminel à qui l'on lonoe la question: ■ Confesse la vérité sans te ■ laisser ainsi gaster , aussi bien scavons-DOns ■ tout. » (Nuits de Strap. II, 30!.)— . Tesmoignent I les dames que aujourd'huy ont esté quatorze • dievaulx dessoubz luy que mors, que gaatez. » (Peroef. m, f. lil •.) — 4* * Gatter [se], > se sdlir, ptfint d'un enfant. (Rab. t. II, p. 80.) Ce mot a noora ce sens dans quelques provinces. — 5* • Gai- < ttfr de vin (se), > s'enivrer. (Oudia.) — 6* > Gaslé • (astre), ■ être perdu : > Si Madame s'en apperce- • Tolt, je serais gâtée. > (Les XV 1. dn Mar. 153.) 1* ■ Catté d'avoir faute de plaiûr. ■ ennuyé tante de plaisir. En parlant de la ville de Naples : • Nous « irestioas gueres guUi Savoir faute de plaisir et « de délices ea cette ville, il ne faut dire qu'il n'y * Ml eut, car je n'ay jamais veu ville qui en fut ( i^QS remplie en toutes choses et sortes. ■ (Srant. tames Geliiates, t. Il, p. 299.) ^ • Gaué n'est pas perdu (pais). > Parlant des [Hlleries des soldats : ■ C'est loutun.disent-ils, pats > gasti n'est pas perdu. > (Hém. Hontluc, H. 167.) V ■ tkute papier, ■ mauvais écrivain. (Faucfaei.) . 4* • Gaste pavé, ■ homme qui ne fait que se pro- mener. (Gotcrave.) 5" ■ Gniteeanté, • nuisible à la santé. (Cotgr.) Gasteresse, t./. Dissipatrice. [Cotgr.) Femme qai corrompt, qui débauche. [Honet.) Gastesamts. [Etoffe : • En milieu du palais ■ sont li Griois assis Dessus carriaus de pourpre et « de gastesamis ; Jons y ot et mencastre, roses et « fleurs de Us. • (D. G. Vl, 353».)] Qastear. 1° Garnisaire mis chez les débiteurs de l'Etat : ■ Gasteurt et mangeurs de biens doivent ■ être mis sur les biens des detfaillans et coniu- ■ maces. • (Bout. Som. rur. p. 30.) 3> Dépenser : Li avan ne MA riens doner U ftemi M Mit rtena ^rder. (Fabl. S. G. f. iO ^.} Oastler. [Sergent messier. (Coul. d'Auvergne, cb. 31, art. W.)} Oasttne. Friche : • Tout le pays estoit tourné > en gastine ; nul n'estoit qui osât les terres labou- • rer. > (Gbr. S. D. I, f. SOiv) Parlant des Gaules telles que Marcomir les trouva : u pins de Frtnce eetoit goêtine De bciii pleine et Hlragioe Kl atoif roi ne duc ne contes. (Parton. f. 1$5 '.) ■ Les pasturages se limitent en la dite chastelnie « et villages d'ieelle par gastines, en tele manière ■ que le dit bail d'une gastine ne peut pasturer ■ dans l'autre. > (Goût. Gén. t. II, p. 471.) Oaetls. [Même sens que gastiru dans Cotgrave.] 6ate. [Jatte: > Une grant gâte demanda, sor < oae table la denU. > (D. G. Ilf, 494 ^)] ►- GAU Gan. [Moulin k fouler le drap, en Bresse.] Gaubbe. Cri en usage parmi les troupes de Flandres : > Si ce commencèrent a desloger en ■ faisant très grand bruit, crians tous en une voix ■ en très grand multitude : gaubbe, gaubbe, qui ■ vanlt autant dire, allons, allons en dos pays. • [Moosir. Il, p. 136.) On lit gau, gau, au 1. 1, 131 ■. Ganberger, v. Railler : Et luy li?T>, M Son otqueton, son enfeÎBne et aa Terge, Sans qu'il cognnat qne Faifeu la gaubaye. [Faifeu, S9.) • Goberger [se), ■ se réjouir. (Oudin.) Ganclie. [l'Adjectif au sens actuel. V. l'exemple cité BOUS doutx. -~ 2* Détours, faux-fuyants :] Haia U (un lierre) saToit ai bien tuyr En leurs faitant gauche» et tours Qu'onc bomme ne veit meilleur coure. (Signe, IIS *.} Et le lièvre fait gaugei mkintes. {Id. f. Hi ^.} Expressions : 1* ■ Gauche [estre du coté), ■ pour dire être bftterd. [Oudin.) 2* • Gauche (cela vient du costé), > pour dire cela vient par voie indirecte. (Oudin.) Gancblr. [1° Changer de direction : > L'esprevier • ne suit mie si bien pelis oiseaulx qui se plient, ■ comme l'aloe qui gauchist comme à esquaire. • (Ménag. 111, 2.) — 2* Eviter : . Ne croyez que pour- ■ tant il reculassent ne gauchissent, ains passèrent ■ oultre. ■ (Boucic. I, 24.)] Gaad, Gant. [Bois, forêt, de l'allemand Wdli : ■ Li gauset lesgaudines.les forés grans Qui contre ■ lui alloient tout enclinant. ■ (Aiol, v. 397.) — ■ Or fut Guillaume [aa Court Nez) ei profond gaud « entré. .(D. G. 111,578-.)] Gande. [Réséda employé pour la teinture en jaune: ■ Semence de guarence nede^aude ne doit ■ noiant. > (Liv. des Hét. 292.)] Gaadebillau, s. Trippes. • Caudebillaux sont ■ grasses trippes de coiraux. Coiraux sont bœufs ■ engraissés a la crèche et prés gaoneaux. • (Rab. 1. 1, p. 18.) Gandin. [Gaude, chanson commençant par un gaudeamta: • Chantant en pardurablelé Hotés, ■ gandins et chansonnettes. • (Rose, dans Du Cange, IV. 561 •.)] Gandine. [Bois, forêt : ■ Li bos et tes gauiines, ■ les forés grans aloient contre lui tout aciinant. > (Aiol, V. 362.)] Gandlr. [1* Se réjouir ; ■ Monsieur l'abbé el > monsieur son valet Sont fait égaux tous deux ■ comme de cire ; L'un est grand fol, l'autre petit ■ follet ; L'un veut railler, l'autre gau^r et rire. > [Harot, III, 63.)] — 2* Se railler : • Le mair qui ■ naturellement estoit assez incrédule, et n'tdjoos- > toit coustumieremenlfoy aux parolesde sa femme ■ commença à rire et se ^audtr d'elle. ■ [Naits de Slraparole, 1. 1, p. 216.) Gandlsserie. [Mots dits pour se gaudir : « Us GAU -a < lui faisoient passer le temps à ivr<%Qer et à dire • mots de ffaadiaerie. > [Amyot, Alo. 74.)] Gaudisseur. [j° Séducteur : • Le suppliant c demanda à sa femme quel ztteul elle devoit, en ■ lui disant que s'estoit pour ses putanniers et^au- > disours. < (JJ. 194, p. 72. an. 1465.] — ■ Icellui ■ Estienne dist au suppliant: • Tu m'as appelle ■ gaudiêseur. • (JJ. 195, p. 1350, an. 1475.) - 3° Bailleur : • Les gaudissenes retounieot quelque- ■ fois sur les gaudisseurs. > [Desper. 38* conte.)] tiandoler. [Se divertir : ■ Dehors les murs de • leur cité Où il se vont esbanoier Aucune fois, el > gaudoier. • (Gesta Briton, Hartène, Anec. III, col. 1464.)] Gaudronné. VoirGoDBRONNË. 1° Plissé. Parlant de l'arrivée de la reine de Pologne à Luxembourg, en 1645 : ■ Les sénateurs de la ville veslus de cere- « monie avec leurs toques de velours, leurs courles- ■ robbes de damas el leurs fraises gaudronnées, ■ vinrent saluer la reine. > (Le Labour. Voyage de la reine de Pologne, p. 103.) — 2* Recherché dans sa parure: ■ La plus grande flnesse qui soit > en ce monde est aller rondement en besongne, > parler son vray pnlois, et naturel langage, sans • le pourtller et damasquiner , comme font nos ■ refraisez et gaudronnez de ce jour. > (Contes d'Eutrapel, p. 190.) ~ • Gaudronné que savant • (plus), > semble pour plus fat, plus orgueillenx que savant. (Contes d'Eutrap. p. 156.) Ganffre. [1* Pâtisserie : > Cauffres fourrées, ■ faites de fleur de farine petlrîe aux œufs et de ■ lesches de fromage mises dedens. • (Hén. Il, 4.) — 2° Houle pour celte pâtisserie: ■ Unum ferrum . vocalum gauffre. - (D. C. III, 497 «.) — 3* Plaques de métal gaufré sur les ceintures: ■ Pour mi'. ■ moitié esmeraudes, moitié rubis, semez sur les • gaufres des ceintures avec les perles. » (Nouv. Comptes de l'Argeoierie, p. 30.) — ■ .vu. onces el ■ demie d'or de touche, pour faire gaufres d'orfa- ■ vrerïe sus plusieurs garnemens. > (Ibid. p. 35.)] Expressions : 1* ■ Gauffre entre deux fers (demeurer comme ■ une), > répond à notre expression populaire : • demeurer tout sot. • — ■ De quoy H' d'Angou- • lesme fut pour l'heure bien es&ahy, et demeura « comme une gauffre entre deux fers. » (Jean de S. Gelais, Ilist. de Louis XII, p. 57.) 2" • Gauffre fourrée, • expression obscène. (Voy. Coquillart, p. 166.) 30 • GofYe de miel, • rayon de miel. (Monet.) — Ganfrer, v. Priser, mettre les ctieveux comme une gaufre entre deux fers: ■ Vous voy cy plus ■ paré, plus goffré, plus poudré. • (Peler. d'Amour, t. II, p. 602.) Gaufrier, s. Pâtissier. (Cotgrave ; Arrest. Amor. S71.) ■ Douner es gaufriers, • expression obscène, dans Des Perriers, 11, 28. 1. Gauge, adj. Epithëte de noix. [Ou haut alle- mand walafi, aujourd hui welche, étranger.] 0- GAD Ferri, an droit desranier, SoDt plus plMMit à mengier Nois gaaget, quaat abatue. En est l'eschaïUft et cheue, Que a'ele i fiut. {Valie., 15X9, p. ISS.) Ménage dit : < On appelle en basse Normandie > noix gaugues. tes grosses noix, à la diflërencedes ■ noisettes, qu'ils appellent petites noix. Le noyer > produit les premiereâ,etlecoudrierleaderniere3.< 2. Gau^e. ri' Jauge: ■Icellui prisonnier soabs- ■ leva le toitdela tour et le soustint et flst sousteair ■ en estât par une gauge qu'il mist entre la maçon- ■ nerie et le toit. ■ (JJ. 160, p. 1, an. 1405.) 3* Longueur d'une jauge : • Item les hsbitaas (de ■ Ponpoing) pevent et porront fouir une gauge en ■ parfont en leurs diz mares, pour maréscbier et • mettre en leurs masures, partout ou il leur • plaira. > (JJ. 96, p. 75, an. 136f.)] Ganlade. [Coup de gaule : • Il a fallu que lai > se prosternant au pied du pape, ait receu les • gaulades. ■ (D'Aubigné, Conf. 1, 1.}] 1. Gaule [Bâton : > Ha damoyaelle par ma- > niere Se façonne comme une gaule. Et porte ung ■ long touret derrière Pour musser une faulce > espaule. ■ (Coquill. Droits nouveaux.)] 2. Gaule. [Droit d'épaves sur les animaux errants : • Et eussons le gaule de Centeleu, li quès > gaules vaut par an six sesUers et plainue mine de ■ blé et sis sesliers et plaine mine d'avene. ■ (Cari, noir de Corbie, f. 181 ^ an. 1294.). — ■ L'advoaé ( de Ransart tient (du vidame de Chartres) les • gaules, les advoueries et le travers de Wailly. • (Reg. de Corbie, 21, f. 68^J — On lit en effet au Gloss. lat. fr. 7693 : • Tagan, gauler; vagus, giuUe; t vagatio, gaulerie. •] Gaulger, v. Hesurer : < Item il est loisible! • toutes personnes qui acheltent vin de faire ■ gaulger\i fustaitleen laquelle sera ievinparlay • acheté. > fCout. gén. I, p. 370.) De là ■ gaugtr le < poivre, • être inquiet- (Gloss. des arrest d'am.) Gaultier, 1' Nom des paysans normands qui prirent les iirmes pour la Ligue en 1^. (D'Aubigné, III. 267.) - 2" Rusé. Ôï^nage.) - 3° Compagnon de déhanche. (Babel. I, prol. 49.) - 4° Sot. On a dit des archers qui laissent échapper Faifeu, mené en prison : Ainsi trompés furent pourras Gavttier* I faire rien tout ne leur Tault uug donbla. {Fmiftu, 96.) 5° Sans signification déterminée : - On se resjouit, on se resvdUe, On va, on cherche, on ae travaille. On fume, on apporte 4 Gaultim-, On songe et pense, et on s'esTeiIIe. {CoquiUarl, p. i34.) • Gaultier et à Sybiile (à), > â tout le monde, an premier venu. (Coquillart, p. 63.) • CattJtier-Garguille. • Cette expression vient d'un comédien nommé Hogue Gueru, vivant en 1639, qui prit pour son nom de farce Gaultier Car- guilie. (Beauchamps, Bech. dw Théât. Dl, p. 344.} • Gaultier- Guillaume, ■ sel dit aussi pour • tout GEC - 382 - » (1598), n*aiant avec lui qu'une seule gazette, « pièce de monnaie valant trois Hards de France. » (Id. Hist. III, 513.)] Elle jase, elle caauette, Comme une vieille gasette De mouchoir, et de manchette, De cravate, et de cornette. (Perrin^ poés. p. 2i0,) GazoalL Gazouillis. Le miel te soit nel : du printems la verdure Te soit un triste hiver : le gazouil des ruisseaux Te donne autant d*horreur que les ravines d'eaux : Des mignos oisiUons le gringoté ramage Sous un beau Jour çoisnant t'effroye le courage Gomme te Tefiroiroit du soir le plus ombreux De mile chahuans les cris malencontreux. (Baxf, 61.) Ge, pron, [Les formes les plus anciennes sont eo^iiooMjo, dans les Serments de Strasbourg. Roland donne ;o(v. 18, 75, 191); D. Morice (Hist. de Bret. col. 112, an. 1275) donne geo; Pérard (Hist. de Bourgogne, p. 300, 430) donne gie et gye. Joinville (S 605) : « Et quand ge ving là, je trouvai « que elle plouroit. »] Expressions : Cen pour j'en : Recdames sui soir et main D*amer si bêle faiture ; Or serf amors et endure ; Et se g*en pulis et taing, Bon et mol en bon gré praing Con cil qui madame amer Vueil sans fausser. (Poês, av, 1300, IV, p, 15 Î3.) Ces pour je les : Hai 1 comme cil dieu sont sort ; Un dieu pourquoi ne me secort ; 11 m'est avis qui n*ont pooir. Puent il riens nenil porvoir, Puisque (fcs apel toz et pri Et de moi n*ont nule merci. [Narcisse, fol. i20 ^.) Je% pour je les : Obliô nos ont li félon Ki disoient que vos amoie ; Jes en démenti si mentoie. [Poês. av, iSOO, III , p. 272.J Geallole. [Gallon: « Et tiendra chaque pipe .XXXVI. gealloies. » (Coût, de Laon.)] Géant. [Géant (Voir Gaiant] : « Sephi ki fud del « lignage Arapha del parented as geanz. > (Rois, page 204.)] Expressions : l** « Geans (isle aux). » (Desch. f. 16*.)— « Geans isle aux). » (Id. f. 134 ^.) — « Jayans (Fisle aux). » ' d. fol. 134^) — C'est TAngleterre. 2* • Celui qui est sur les espaules du géant voit « plus loing que celui qui le porte. » (Cotgr.) Geantln. Qui tient du géant. (Cotgr.) Geboyde, s. Bateau: « Il n*est point permis « non plus de naviger par les escluses avec des « batteaux dits geboyde^ ou gescharboyde^ ou de les « laisser flotter ; le tout à peine de l'amende de « trois livres parisis. » (Nouv. Coût. Gén. I, p. 668.) Gect. Voir Cet, Giés, Jbt. 1* Lanière : « Et lui « (au faucon) doit on faire gects de cuir de cerf mol « et une laisser de cuir, etc. > (Modus, fol. 59 ^.) — 2* Liens d'amour : Tous amans sont pour vimy & tous sobjeets ; Pour ce TOUS doy nonnorer et serrir Et vous présente cet enbnt qui ans geeU De TOUS est pris par amoureaz ofetfacU Car à TOUS suivre il se veatt asaenrir. î 3* Espace que parcourt un objet lancé : « Et le « roy Thelamon et Anthenor qui estoientbien mon- « tez le suivoient de si près qu'ilz y estoient au « gect d'une pomme. » (Perceforest, 11, fol. 9.) — 4* Bordure. On a dit de la pompe funèbre de Louis XII, roi de France : « Au milieu de la salle fat mis « le corps du roy sur trois tretaux de quatre pieds « et demy de hauteur, y comprenant le cercueil, le « quel estoit couvert d un grand poisle de velonx « noir, traînant de tous costez à terre , croiié de « satin blanc, aux armes de France et de Navarre « en broderie ; et couvert d'un autre poûto de drap « d'or frisé croisé, et armoyé de mesme, entouré « de veloux violet, semé de France en broderie « plus plein que vide, avec un geet^ et bordure « d'ermines de quatre doigts de ltkvg%. • (Favin, Théât. d'Honn. t. II. p. 1244.) Gectolr. [Jetons : « u <^ de gectoirs achattés de lui pour la nécessité du comptoir de ladicte ar- genterie. » (N. C. de TArg. p. 266.) ^ « Le sup- pliant bailla audit Pierre certaine quantité de getouoirs pour mettre ou il avoit prins ledit argent. » (JJ. lôS, p. 416, an 1404.) — « Deux petits getoiers à compter et à sommer. » (JJ. 161, p. 285, an. 1407.)] Geest. [Jais : « Unes paternostres de geest à « saigniaux d'or. * (N. C. del'Arg. p. 46, $63.)] Geet. [l^ Lais de mer : « Avons donné ft Tsabel... « tous les gées de mer, utdis, comment ke on les « puist ne doive apeler, dekiés et nient dikiés , ke « nous avons aujourd'buy ens es quatre mestiers, « et ki eskeir i porront... par allusion de geet de « mer. > (Cart. du comté de Namur, f. S^ an. 1285.) — 2« Laisse d'un faucon : « Uns gee% d'argent à « oiseaux. « (JJ. 109, p. 367, an. 1376.)] — 3" Bor- dure : « Un bord d'un geet éThermines de quatre « doigts de large. » (Note des Hém. Du Bell. édit.de Lambert, VI, p. 133.) Gehaine, s. m. Torture, au Journal d'un bour- geois de Charles VH, p. 183. [On lit dans Beaum. ch. LXIX, 16 : « Et si tost comme il le vont mètre à la gehine, ele reconnut toute le vérité et fu arse. » — « Pour gehines et justices de le ville faites au dit terme. » (CafHaux, Abalis de Maisons, p. 24.) Voir les exemples sous Coche. — « Lequel GoiIIaame.... non sachant aucunes gehynes estre défendues en aucune manière, fist ladite Jehannetle lier les mains ce devant derrière , lui flst atacber une corde aus mains, un mortier aus piez , et onitre lui flst mettre deux oefs chaux dessouz les aissel- les liez d'une toaille, et sa robe avaler jusqoes au droit des aiselies, et lier un foet noé entour sa teste ; et en tel estât la flst tirer à une polie, aussi comme demi pié de bault et plus; et pour ce que rien ne volt confesser d^itz cas, assez tost après le dit Guillaume la flst mettre en la GEL - 383 — GEL « coustepointe, et pour lui faire paour, fist appor- « ter da feu et flst semblant de lui mettre sous les • piez. » (JJ. 119, p. 124, an. 1381.) — Géhenne est E rement la vallée de Hennom, près Jérusalem innom), où les Juifs brûlaient leurs fils et leurs i, à la manière des Phéniciens , en l'honneur des idoles ; ce mot, dans l'écriture, désigne l'enfer, Suis il a si^ifié le supplice du feu, enfin la torture 'une manière générale. Gène n'a plus autant de force.] Gebiner. [1* Donner la question : « Il flst pren- • dre ledit Audriet et mettre au Cbastellet,.... le fit « très-inhumainement ^p/iin^r deux fois, et tant • qu'il en fut et est impotent. » (JJ. 138, p. 98, an. 1389.) — « Par avant la dicte sentence ilz les « avoient fait gehenner sans nul ordre de justice. » (Commines, V, 17.)] — 2* Fatiguer, incommoder : Gestuy maintient la grant police D*amour8 comme le plus propice Puis le gehinne Et par un long ennuy Tobstine Et devant cramte l'examine. (A, Chartier^p. 644. J Gebir. [Avouer, confesser : « Ils furent pris et « essilliés, ne onques ne vodrent gehir qui ce lor • voloit faire faire. » (Mart. Ampl. Coll. V, c. 645.) — « Qui par force me volez faire gehir chau, dont « ge n'ai que faire. » (Chevalier au Barrzel.)] — « Neantmoins il tient que c'est outrage de trop « gehir (c'est à dire de descouvrir et confesser, mot « qui vient de Géhenne) son penser. > (Fauchet, Lang. et Poës. fr. p. 139.) — 2* Se confesser : Nous savons entedûez Devrions gehir nos péchiez Uedens le mois six lois ou sept Dont sévit Famé libéra Si voleroit par aéra Devant Dieu tout pur et tout net. [MS. 12i8, fol. 874 \) Geindre. [• Et dant Renard gientei baaille. » (Ben. v. 15054.) — « Renart prent a soupirer, Et à « geindre moult durement. » (Id. 4469.)] Gels. [Contribution, du latin jactus^ perle, dépense : « Auront auctorité ledit eschevin de faire « urais et geis et provision sur iesdiz habitans, pour « faire clousons et fermetez. > (Ord. IV, 298, an. 1354.) — « Leur part et portion du giest et taille. » (Ibid. V, 475, an. 1371.) — • Nous quittons à tous « jours Iesdiz habitans de Braoux et leurs hoirs c vint solz de tournois, qu'il nous doivent chascun « an pour une redevance que l'en appelle gette. > (ibid. t. IV, p. 335, an. 1331.) — « Item voulons et « octroions que Iesdiz consoulz et conseillers « puissent et leur soit leu de leur propre auctorité « mdire et imposer.... taille, queste, gepte. « (JJ. 196, p. 360, an. 1374.)] Gelde, Gilde. [1* Les gildes, soni les plus an- ciennes sociétés commerciales qu'ait connues le moyen-ftge. Elles s'étaient formées au vm* siècle et avaient pour objet une assurance mutuelle contre les incendies et même contre les risques maritimes. Ceux qui en faisaient partie prêtaient un serment solennel. Elles portèrent ombra^ à Charlemagne, qui les supprima par un capitulaire de 779. Cepen- dant les gildes se maintinrent et contribuèrent à former, à organiser les communes. (Voir Thistoire de S* Omer de M. Giry, p. 273.) « Les privilèges concédés à S' Omer en 1127 n'étaient guère que des privilèges commerciaux, et, dans cette charte, la gilde^ c'est-à-dire l'association des commer- çants et artisans, semble complètement assimilée à la commune. » Au xv siècle gilde est synonyme de confrérie, de corporation : « Touz tel qui ont « leur gilde et à ycelle appartiennent. ■ (Ordon. IV, 260, an. 1282.)] - 2- Troupes : Ses barons apela, les fist tous arester ; Detriés nos voï ne sai queles gens haster. Ne sai se par bataiUe nos veullent destorber, Nostre getde et nous homes faites avant aler, Et la proie cachier, et les somiers mener. Rou. dans Da Gange, UI, 581. Geldlere. [Lance geldiere, lance de fantassin : « Archiers trovent villainz, dont la terre est pla- « niere Qui porte arc et qui hache, qui grant « lance geldiere. » (Rou, dans D. C. IV, 22-.)] Geldon. [Compagnon, dans Parton. v. 2334; Aubri, p. 155 ', donne Geudon.'] Gelée. [!<> Glace, froid qui glace: « Autressi blan- « che comme neiî sur gelée. • (Roland, v. 3319.) — « En plusor bos est main et soir manans. Et par « chaut tens et par froide gelée. » (Hist. Littér. XXIil, 535.) — 2* Suc de viande ou d'une autre substance coagule et tremblant : « Gelée d'escre- « vices, lapereau et cochon. ■ (Mén. II, 4.)] Geler. [• Li ciex fu cler et estelez Et li vivier se « fu gele%. « (Ren. v. 1136.) — « Environ la Tous- « saint, quand il fait cler temps et il a ung peu « gelé. » (Modus, f. 127.) Ve étant bref donne ie; on trouve donc gieloit. (Henri de Val. § 563.)] Gelinage. [Poule donnée comme menu cens: « La chastellenie et baronie de Chastiau Giron, si t comme ele s'estant et poursiet, tant en rentes par « deniers, fromentages, avenages, gelinages. • \u. 53, p. 80, an. 13i6.)J Geline. [Poule: « Mettre vous en prison o li, « Qui tant avés le cuer joli, Et il le ra tant debon- « naire. Ne seroit autres choses faire, Fors que par « amoretes fines Mètre renart o les geline^. > (Rose« V. 15216.)] Expressions: l*" « Geline de baronie, geline de couçtume; • selon la coutume de Château-Neuf, ce sont les poules que les vassaux étoient obligés de donner a leur seigneur, à Noël. (D. C. sous Gallinagium.) 2* « Geline de feurre, • poule non mise en cage Sour engraisser, et qu'on a toujours laissé courir, illes étoient fort en vogue du temps de Prançoisi*'. (Rabelais, 1. 11, p. 129.) 3* Ains tome aussi le col com geline lombarde, PotU ar. 1900. t. IV. p. im. Geline grasse n'aima chapon (jamais). » (Cotg.) Geline namais chapon cresté n*aima). > (Ibid.) Geline Qa journée d'uu^, » un œuf. (Id.) Geline (l^ict de). » (Id.) Gelines sont sourdes (en aoust les). • (Id.) 4- 5« 6- 7* 8- GEN -a 9° ■ Noire geline pond blanc ccuf. . (Id.) Voyez Chantepleure, r. 104 <=. 10* • Pour grasse que soit la geline ellf a besoin • de sa voisine. » (Cotgr.) 11' ■ Qui naist de geline, il aime à grater. • (Id.) Gelinler. [Poulailler: • Le suppliant monta en > un gelinier ou il y avoit deux-gelines, lesquelles > il tua. • (JJ. 154, p. 684, an. 1399.)} Gelinotte. [Diminutif de geline : • Si le franc • coq libéral de nature N'est empescbé avec sa ■ gelinotte, Luy plaise entendre un cbant que je . lui notle. • (Marot, 111, 48.)] Gelle. [Mesure, gallon : * Comme les doiens et ■ chapitre de l'église de Ghalon sur Saône.... aient ■ este en saisine et possession de avoir en la terre ■ d'icelle église prez de nostre diie ville de ■ Chalon, une gelle ou un vassel à mesurer les ■ vasseaulx ou les vins que l'on vent à détail en . icelle ville. > (JJ. 93, p. 61, an. 1362.]] Geloinie. [Mesure pour les solides: ■ Oppres- ■ soient nos diz ventiers les marcbans estrainges € amenans ou vendans sel en noslre dite ville, en ■ exigeant excessivement les débites acoustumées ■ pour les chevaux, chers et cherrettes, geloinie ou • mesure.' (Ord. 111,657, an. 1358.)— -À chascune • besle traihant, qui sera à faire lesoiles corvées une • geloingnye à' Avo\ae. • [JJ. 198, p. 191, an. 1461.)} 1. Geme. [Poix: ■ Item pour .m. livres de geme ■ et de rousine, et .vi. livres de suif pour gemer la • liaeson desdiz engins. > (Dépenses pour Tes forti- fications d'un château, en 1391.) — • Icelle Domi- ■ nique avoit fait prenre trois quarterons de poix ■ noire, aliter nommée au pays (Languedoc) geme • ou pegue. > [JJ. 164, p. 26, an. 1409.)] 2. Geme, Gemme. [Pierrerie : • Et Venus la ■ plus belle femme, Qui de totes autres est geme. • (Flore et Blanchefl. 481 .) ~ • L'elme le freint o les « gemme refiambent. » (Roi. v. 3616.)] Gémir. [• Enfer tressue, enfer frémit. Enfer ■ dolose , enfer gémit. Quant perdu a la grant ■ goulée, Qu'avoit ja prise et engoulée. ■ (Ruleoenf. Théop.)] Gémissement. [• Et mes gemitsemenz n'est • mie reposz vers toi. • [Psautier du xiu' s. f. 47.)] Gemmé. [Orné de pierreries : • Si l' flert amunl ( sur l'elme a or gemet. ■ [Roland, v. 1995.) — • As • pierres d'or gemmées. • (Id. v. 1452.)] Gen, Genue. [Haro de raisin : ■ Icelle Ysabeau • venant d'un pressouer et estant chargée d'une < bote plaine de gen ou marc. • [JJ. 146, p. 361, an. 1394.) — ■ Depuis en rapportant le marc ou ■ gemte de leur ditte vendange. ■ (JJ. 125, p. 211, an. 1384.)] ' Oenelor,a(lj. Bean. (Comparatif de gentil.) Or pol la getuor Ke da ja (Btandiand. 179'.] Gendarme, s. [On lit dans Bercheure, Toi. 1 ^ : ■ Cbevaucheurs estoient ceulx que nous appelons > maintenant gens larmes, ■] — Les gendarmes étoient un corps de cavalerie armé de tontes pièces ou pesamment armé, en opposition à celui des chevau'tégers. (Nie.) Ils furent établis par Ôiarlee VU, en 1445. • l^ roy Charles assembla son conseil • pour regarder et avoir avis sur les gent d'armes • qui destruysoient son royaume de toutes parts, ■ et pour mettre les dits gens (Tarmes en reigle et ■ en ordre et les entretenir sans les perdre et eslon- ■ gner de luy [qui doutoit moult) et fut avisé qu'il < metteroit sus quinze cens lances choisiz etesloz • et les diviseroit en certains capitaines pour les • conduire et gouverner, et que chascune lance • auroit deux archers et un coustiller armé et > qu'une taille se leveroit au royaume de France, • par quoy celle compagnie seroit payée, et seroit • vraysemblable que le peuple aimeroil mieux ■ payer icelle taille par an [qui toutes fois ealoit • grande et de pesant faix et char^) que ce qu'ils • fussent journelement mangés et pillés, comme ■ ils estoient. • (Hém. d'Ol. de la Marche, I, 240.) — C'est quelquefois un terme générique qni répond à troupe, armée; dans ce sens, il est souvent au féminin. Parlant de la bataille que les Pranf^is EerdirenL contre les Anglois, entre Hontebourget herbourg: ■> Jean Harleston (Ist sonner ses ■ trompettes, et armer toutes ces gens- de cheval que de pié, et fit tout tirer aux champs. < (Froiss. T, p. 461.) — « A Paris avoit lore plusieurs ■ gens-iTarmet de cheval et de pié, bien le nombre ■ de dix mille, ou plus, sans la commune. ■ [Bist deB. Du Guescl. p. 394.) Expressions : 1* • Gens d'armes lancés, ■ peut-être armés de lances. (Le Jouv. fol. 64 ''.] 2« Ce qui rendit odieux les • getud'armes-porte- • malles , c'est que depuis qu'ils s'abaissèrent ■ jusqu'à en porter, rien ne leur échappoit de ce ■ qu'ils [louvoient y mettre de miHe choses qui les • accommodoient chez le bon homme. > [Ralielais, t. IV, p. 223. - Voir 4V) » Depuis que décréta eurent aUea Et pen» d'arme* portèrent tnatle» Homes allèrent à cheval Toutes cboses aUerent maL {Deiperriera, II, 63.) 4* • Gendarme (payer en), ■ ne rien payer. [Hisl. de Charles VI, par un moine de S. Denis, trad. par Le Laboureur, an. 1413, p. 926.] 5° ■ Talbot disoit : se Dieu estoit gens (farme il • seroit pillard. ■ (Fabri, art. de Bhélor. I, p. IM'.) 6* > Nos enfans appellent des gms larmes ces • petits points allumez qui paroissent en dq pafÀer ( bruslé, qui s'esteint. • (OndiQ.) 7* Il se dit aussi, en terme d'orfévrwie, pour des GEN -s petits poiats qui se trouvent dans les pierres , comme émeraudes. (Ibid.) 1. Gendre. [Geindre, garçon boulanger : geyn- dres, dans ud arrêt du Parlement de 1420. — • Item > que tous musniers et leurs gendres se paieront • aoresenavant de leurs moultiires et salaires en • deniers coatens. ■ (Ord. de Charles VI, an. 1424.]] 2. Gendre. [Cendre: • Si le père truvet sa fille • en avulterie en sa maisoun ou en la maisoun son • gendre. • (Lois de Guill, 37.) — - Morte ma fille, ■ mort mon gendre. - (Loyseï, Inst. Coul. n» 134.}] 3. Gendre. [!■ Espèce: < Et se par eaue Dieu ■ juge nostre gendre. ■ (Penit. Adam, ch. 21 du us.)] Tous les ojseaulx et beslea qui seront Ne travailnnt cpie pour leur vie avoir Et sont content aoant leur repos prina ont Ne travailnnt cpie pour leur Et sont content qoant leur rt^ _ _ ^ En Boo gendre tait chucun son devoir. (Detch. f. 355 ^.} S* Degré de parenté. ■ iusques au quart degré ■ de frendfi;, qui est'defendu en copulation. •(Bout. Som. Rur. tit. 81, p. 475.) — Alors il étoit quelque- fois féminin. < Le roy ne peut estre guery jusques € adonc que Olofer qui yssit de son sang et de sa • gendre luy apporta. » (Percef. II, f. 26 ''.) Gendrer. v. Engendrer. Car un mouvaie un mauvais sandre : Il ne le vous fault pas aprendre ; Un pouai^re, un bomma pquacreux. Et un racbeux gendre un tigneux. (Deach. f. ^81 '■] Gros vin vermeil trouble, qui saiche La rumëe de la doleur Au ctiier, et Tait au cuer ardeur Ea cotez et en la vessie, Et es ralns gendre maladie Souvent de pierre et de gravelle (Deaeh.) Or vous dirai jou le linage Le roi Pépin petit et Hge : Lohiers engendra Dagobiert, Et Dagobiert tut père d'Anabiert. Ansbiera Jemouli engenui, Jernous, Angis ; Je l' aai da fl. Angia, Pépin: Pépins, Carlon, Celui kl Hartiaua ot k non. Carlea UsrliauB, bien le vous di, Pépin le petit gemâ : Pépins Carlemanne et Carlon Kl Carlea li grans ot a non. (Mouik. p. 60.) Genecler. [Etui, gaine : • Le suppliant lira un • petit coustel ou guanivet qu'il avoit dedans son • genecier. ^ (JJ. 184, p. 370, an. 1453.}] Genelle. [Prunelle : • Un buisson d'espines ■ diargé d'un fruit appelle genetlei, dont aucunes ■ gens nourissent leurs pourceaulx. ■ [U. 121, p, 236, an. 13H2.}] Genelogye. [Généalogie : • Ainsi sunt leur ■ genelogyes, El sunt par trois fois trois foies. ■ (S. Graal. v. 2125.)] 1. General, Generaus,a<^'.[< Pist assembleir ■ un concile gênerai de toutes les ordres desouz la • loi de Home. > (Méa. de Reims, § 144.)— • Au ■ droit qui dit que generavs renunciations ne ■ vaut. > (Bibl. de l'Ec. des Chartes, 4* s. Il, 466.) — ■ General mot est cil qui comprend maintes cho- • ses sôuz'son nom; car cestui mot animal comprent S- GEN • homes, bestea, oisiaus et poissons. > (Brunetto Latini, Tréior, p. S36.)] 2. General, a. [Repas en commun : > Pour une • provende montai, c'est assavoir deux pains de • convent et demy sestier de vin chascun jour, de • tel vin que ly convent boit, et deux sestiers ■ de poix l'an, et ung denier le jour pour leur ■ gênerai. » (Cart. de Corbie, 21, f. 77 >>, an. 1263.)] Généralement, Generanment. [l'En géné- ral : • Tu pues amer generaument Tous ceus du • monde loiaument. • (Rose, v. 5409.)] [2* Publiquement : . Ils furent généralement et • publiquement banni du royaulme d'Angleterre. » (Froiss. XVI. 154.)] [3' Ouvertement : • Si regarderenl que generau- « ment, il s'envoieroient escuser. ■ (la. IV, 323.)] Généralité, Générante. [1* Qualité de ce»^ui est général : . Qu'il aint en généralité, Et laist < especialité. > (Rose, v. 5465.)] [2° Etendue de la juridiclion des commissaires surveillant les élus chai-gés de la répartition de l'impôt par les Etals généraux de ISôS.lIsformaient par diocèse des commissions de neuf membres (3 par ordre) et portaient le nom û'intendans ou $uperintendans auxquels ils ajoutaient l'épithète de j/^n^raux, devenue la désignation la plus fré- quente. Sous François 1", ce furent les tréso- riers généraux des finances, qui remplacèrent le changeur du trésor pour centraliser les produits du domaine, et le receveur général des finances pour centraliser les produits des impôts indirects : • Departemens et estais generaulx des sommes de ■ deniers que porte la charge et généralité d'outre ■ Seine et Yonne par maistre Jean Grolier trésorier • de France et gênerai des finances en la dilte • charge. ■ (Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, IV' série, l, 564.}] Génération, .s. 1" Action d'engendrer : • Quels < chose puet estre t>ele ke caste générations ? quels ■ chose puet estre plus gloriouse ke concivemenz ■ sainz et purs ? • (S. B. S. fr. p. 86.) On lit dans le latin generatio casta. [2° Source, origine : > Nous parlerons des autres • accidens qui s'esmurent en Angleterre, dont ce ■ furent toutes ffeiierattoru de si grands maulx. > (Froiss. XVI, 89.)] Gênerez. [Repasencommun, comme GENEfui,2; • Tenetur (preepositus) administrare ad horas con- • suetus generalia, gallîce le gênerez. > (Cartulaire des. Magloire, an. 1361.)] Geneschler. [Sorcier : • Le suppliant dist à ■ icelle Aalips : ■ Ne vous conseilliez pas à un < geneschier. • (JJ. 168, page 163. an. 1414.) — > Tirez-vous arrière vielle geneschiere. • (JJ. 305, p. 36, an. 1478.) Voir Genicier.] Genestays. [Genêts : <■ ilz trouvèrent près d'un ■ champ plain de j^eneitoys;... se mil encores en • plus fort genestaijs. ■ (JJ. 103, p. 382, an. 1372.) — < Laquelle pièce de terre est en espines et en GEN -a > gene$tois. • (1403, Aveu de Livri, d'après Le Clerc de Douy.)] 1. Gencste, Genestre. [Genéls : > Uoe hache t Tel donl l'on poïsl une vache Tranchier oulre <• parmi l'cschine, Tôt aulre si coot la racine D'un • genoivre ou d'un geneste. • (La Cbarrelte, V. 1091.) — • Et l'embûche de quoy je vous fai men- > lion En une place fu où geneste ot foison. > (Cuvelier, v. 5974.) — • Jehan des Roches diat qu'il ■ vouloit aler cueillir des balaiz, ou genestres en . un bois. • (JJ. 165, p. 72, an. 1410.) — On litdans Mouskes : • De flecieres et de genieste Fist une • loge. »] 2. Geneste. [Sorte de fouine : • Piausde faîne, ■ piaus de chat sauvage,... piaus de geneste». • (Livre des Met. p. 326.) — ■ Pour deux genesles et • 12 dos de vair, pour faire carcailles. ■ (Nouveaux Comptes, p. 161.)] Genêt. [Cheval d'Espagne, de petite taille : • Vingt mile Genevois surmenés chevauchant. Qui ■ porloient les dars de coi on va lançant. • (Cuvelier, v. 11114.)] 1. Genetaire. [1° Javeline : • Le suppliant > tout en riant print une javeline ou lance gène- . taire. • (JJ. 195, p. 1033, an. 1474.) - . Une ■ javeline ou une genetaire, autrement appellée > javeline d'Espaigne. • (JJ. 208, p. 141, an. 1480.)] L'avant garde voit les pensionnaires Avec leurs cbets, hanfiz et voluDtaires Rompre et briser lances et geneiaire». (J. liarot, p. iSO.) [2° Cavalerie légère : • Lequel roy (Kcrranl) ■ estoil bien accompagné tant d'hommes d'armes ■ que de gens de pié, et d'un grant nombre de « genelaires. • (Marten. Anecd. 111, col. 1333,)] Bondir courciera et geneiairei Faire ruades el grandi saulz. //. Marol, p. ISS./ 2. Genetaire, [Géniloires : " Se fait-on de ses . genetaires (du castor) Meschines à pluisieurs • affaires. • (Destiaire, us. dans D. C. 1. III. 507 <>.) — On lit genilaire, dans Partonopex, v. 1904.] Genette (à la). Aller à cheval à la genette, avec les étriers fort courts, comme si l'on montait un genêt. (Brantôme, sur les duels, p. 68.) Genevois. [Soldat mercenaire venu de Gènes ou d'Italie. C'ctiiient surtout des arbalétriers : — L'an 1336, sur ce que Jehan de Klours procu- ■ reurs ou commissaire sur le fait de la marque < donnée contre les Genevois el les Saonois, avoit • fait arrcster à Paris Faudin soudenier de Flo- • rance. • (l^ÇS- B. 2 delà Ch. des Comptes, f. I22v) — -Dngcastiel quebidau el genevois tenoient. • (Froissart, t. II. 402.) — • Chil escumeur qui bien ■ estoient trente mille genevois bidaus. ■ (ib. 469.]] Gengle. [Plaisanterie : • Leurs gengles et leurs t bourdes. > (Froiss. Vil. 293.) — • Et le tenoient . de gengles et de lobes. • [Id. XIV, 59.)] Gengler. [Badiner, bavarder, plaisanter : • Lesquelz alerent chiez le suppliant pour eulx ■ chauflier et eshatre et gengler et parler autour du ■ feu. • (JJ. 97, page 427; an. 1367.) — ■ Lequel '- GEN • Guimaul dist à icellui Vincenot : pourquoi ne • s'en viennent Jehannin el Colinet, et que puent « ilz tant à gengler après nous? • (JJ. 16.=», page 4. an. 1410.)] Gengleres, Gengleur. [Cas sujet et cas régime, d'un mot dérivé du verbe précédent. 1° Effronté : « Car si aucuns est si gengleres, ki lî • soit avis ke on ne doie pas piaidier pour raison. ■ (Conseil de Pierre de Fontaines, ch. XI, p. 88.)] — 2' Tiompeur : ■ Icellui Huot dist audit chapellain < qu'il estoil un gengleur, de ce qu'il avoil révélé ■ avoir scellé la monition contre ledit de Mongol. ■ (JJ. 124, p. 206, an. 1383.)] Genglols. [Tromperie: • Qu'il s'avoil fait comie ■ de Blois Par son barat el par genglois. > (Housk. 1. 111, p. 896 ^)] Genice. [Génisse : • Retenez à vostre eus cest ■ lor Et icele genice encor. > (Renan, v. 6082.) — • Jehan Godilles reconnaitavoirprins .xxv. bestesà • laine et une genice. » (Delisle, Agric. Norm. 222.)] Geniclep. [Sorcier : . George Vernoys fui • accusé du crime de hérésie et de faire mourir et • languir par son et art magiques plusieurs gens • et bestail... Le suppliant disl qu'il estoil vray ■ qu'il lavoit appelle genicier. • (JJ. 199, p. 474, an. 1464.}] Géniteur. [Genetaire : ■ Par gens que on ■ nomme géniteurs, qui furent plus tost moulés sur • chevaux que on appelle genêts, que on ne feroit • en Franche ou en Picardie, k plainne terre, sus • bonsronchins; et gettent et ianchenl chil j^eni- • teurea fuianteten cachant dardes et gavrelos, > dont il sont trop bien oovrier. ■ (Froissarl, L VII, p. 126.)] Genitilies. [Génitoîres : • Certaine maladie de^ ■ roupture que ledit Coleçon avoil lonc temps avan^ > la dile baleure en ses genitilies. • (JJ. 123, p. 152^ an. 1383.)] Genoil. Genouil, Genou. [1* Genou : • Su^ • son genoill en Tiert son destre gant. ■ (Roland. V. 2664.) — . Li cuens Hues de Saint Pol, qaî ■ malades ère d'une grant maladie de gote qui Le ■ tenoit es génois et es piez. ■ (Villehard. § 314.) — • A son disneir le servi li rois Henriz d'Engleterre • à genouz. ■ (Hén. de Reims, § 15.) — ■ Bele • Erembors à la fenestre al jor Suc ses geruyi lient • paille de color. • (Romancero, p. 49.)j 2* Génération, degré de parenté : ■ Au tiers • genoil. > (Liv. de just. 81 .) — • Les puisnés seront • tenus à fere fealté à leurs ainznes, ou à leurs • successeurs, quant le lignage sera aie et descendu < si que au sisime genouil. • (Ane. CouL de NoriD., I" parLch.27.)J Expressions : 1° • Genou (le mal S'), > la goutte. (Oudin.) 2« Genoux (so mettre de), dans les Tri. de la Noble Dame, f. 184 >> ; ■ estre de genous ■ (Ibid. fol. 106), être, se mettre à genoux. 3° • Genouil (faire le petit), ■ fUre ia réréreace. (Arresta Amer. p. 69 el passim.) GEN ~388 - GEN serf li Al de Mol.)] royaulme . » (Perc. est trop membrer . » (Çouci, » (Frois- (Roland, sir. VIL) — « Par le père sont « Qui or fussent franc et gentil. » (Reclus « Si sont depuis venus les habitans du « gentilz et villains qui s'en étoient fuyz II, f. 70*^.) — « Du gentU au villain « mauvaise la mesiée. » (Id. f. 110 ^] 2* [Poli, gracieux: « Vous, dame, doit-il « Qu en gentil cuer, doit-on trouver Merci IV.) — « Pères à cel gentil roy Edouard, sari, lî, 22.)] Se vos vairs jex Frans et gentteula Daignies assir sus mon regart. (Froiss, Poés, p. 269 K) 3* Par antiphrase. On a dit du duc de Lancastre : « Il entendit comment il pourroit estre saisy de « quatre ^enrt/scompaignonsquiestrangléavoyent « son oncle le duc de Glocestre au chasteau de « Calais. - (Froiss. IV, p. 334.) Expressions : !• Faucon gentil. (Voir Desch. f. 317 »»; Perce- forest, I, f. 125 \) • Entre les faucons, les fauconniers louent celui « qu'on nomme le gentil pour être bon heronnier, « et à toutes manières d*oiseaux de rivière et « aussi que c*est le plus hardis et vaillant de tous « les faucons. » (Budé, f. 113 »».) — [« Le faucons « gentils esi de plus déliée maille que nul, et a les « pies jaunes. » (Mén. IIl, 2.)] Gentilfemme. Femme noble : • Et Tautre « (abeïe de Noires Dames) qui sont toutes gentil- • femmes, » (Froiss. IV, 407.) — On lit « puceles « gentisfames, et de bourgoisageset de vilenagede « mes terres, • dans Duchesne, Gén. de Chastillon, p. 59, tit. de 1268. Gentilhomme. [Jusqu'au xvr siècle, Tadjectif n*est pas accolé au nom homme et peut se placer après lui: « Ele(Adele)fudeChârtrescunlesse,espuse « al cunte Estievenun, Gentilhome, noble barun. > (Rou, v. 9654.) — « Mielz valt fiz à vilain qui est « prouz et senez Que ne fait gentilz hum failliz e « débutez. • (Thom. de Cantorb. 63.) — « Et si sunt « il plus gentil homme Que cils qui vont chacier « as lièvres Et que cil qui sunt coustumiers De « maindre es palais principiers. • (Rose» v. 18954.)] Expressions: l*" « Gentils hommes à*3ivmes. • Gendarmes. (Mém. de Gomines, p. 239.) 2* « Gentilshommes à bec de corbin. » Gardes du roi armés d'une hallebarde à crochet, dits aussi les cent gentilshommes de la maison du roi. Ils avoient été institués par Louis XI. (Daniel, Milice française, t. II, p. 104 et suiv.) 3' « Gentilshommes à vingt écus. • Les mêmes que les précédents. (Fauchet, des Origines, II, 117.) 4* « Gentilshommes de chambres. • (Voy. Rabel. t. m, p. 108.) — Les princes en avoient dès le xvr siècle : « M*estant le soir relire avec le baron de « Modene en qui j'avois beaucoup de confiance, et « qui estoit alors gentilhomme de ma chambre^ je « luy découvris ma pensée. « (Mém. de Guise, 16.) S"" « Gentilhomme de la courte épée. » Un coupeur de bourses. (Oud.) 6* « Gentilshommes du drapeau des gardes. » -- « On peut encore compter parmi les officiers du « régiment des gardes ce qu*on appelle les quatre < Gentilshommes du drapeau^ parce qu'ils mar- « choient autour du drapeau dans laquelle ils furent « mis armés de pertuisanes: mais ces charges ou « commissions ne durèrent pas long-tems, monsieur « le duc de la Feuillade en aïant représenté Tinuti- « lité au Roy. > (Mil. fr. du P. Daniel, II, p. 276.) 7* « Gentilhomme (foy de). • Serment français. (Brant. Gap. fr. I, p. 226.) Voir Grntiiilesse. 8* « Gentils hommes de la garde du roy. » (D'Aut. Ann. de Louis XII, p. 168; Pierre d*Arcy, voyage de Gh. VIII à Naples, p. 204.) 90 « Gentilshommes de la garde de la reine. > (Brant. Dames ill. p. 10.) 10** « Gentilliomme de ligne, » par raillerie. Lltalien dit « Gavalier di malta^ par allusion à « malta, qui signifie du mortier. • (Oud.) — [G'est un gentilhomme qui n*a qu'une lignée, un quartier de noblesse. Un « gentilhomme de quatre lignes, • au contraire, est noble à quatre quartiers.] Voy. La Roque, sur la Noblesse, p. 33. 11° « Gentillwmme de ligne, son père estoit pes- « cheur, » se dit d'un roturier. (Oua.) 12» « Gentilshommes du lit. « (Mém. de Sully, t. VI, p. 191.) — Gentilshommes de 1^ chambre. 13* « Gentilshommes de la maison du roi. « (Mém. de Gomines, p. 636 ; J. d'Auton, ann. de Louis XII, p. 102.) Voir les gentilshommes à bec de corbin. 14* « Gentilshommes de nom et d*armes. > (Le P. Ménestrier, de la Ghevalerie, p. 387 et 388.) — [On lit dans Hénault : « Avant les ord. de 1579 et de 1600, gentilhomme se disoit à la fois du noble de race et de celui qui avoit acquis la noblesse par l'exercice constant des armes ou par la possession d*Un fief; gentilhomme de tioip et aarmes se disoit exclusivement du noble de race. > Les deux ordonnances précitées supprimèrent la noblesse acquise par Texercice des armes et la possession des fiefs.j 15* « Gentilhomme ordinaire de la chambre du « roy. » (Négot. de Jean ni n, II, p. 536.) 16* • Gentils-hommes ordinaires de la maison du • roy. • Garde des quarante-cinq que Henri III avoit attachés à sa personne. (Milice francise du P. Daniel, II, p. 98.) 17* • Gentilhomme ùe parchemin, » annobli par des patentes ou lettres de noblesse. (Oud. ; Des Accords, K IV, p. 15 ■».) 18» « Gentils hommes et pensionnaires de Thos- « tel (les cent.) • Voir gentilshommes à bec de corbin. 190 • Gentilhomme de pié. » — « Chacun gentil- « homme de pié, deux sols par jour. » (La Roque, sur la Noblesse, p. 29.) 20* « Gentilhomme de robe courte. • Jiige. (Apol. d'Hérod. p. 674.) 21* « Gentilhomme servant de guerre. • — « II GEN - 389 - GER « me souvient qu'au siège de Rouan aux premières • guerres, un capitaine qu'on tient pour très grand « aujourd'huy, et qui a grande garde, mais dès lors « il n*estoit que simple gentilhomme servant de • guerre. » (Brant. Cap. fr. I, p. 98.) 22"* « Gentilhomme lire la houe, » pour dire « un « villain, un paysan. » (Oudin.) 23* • Gentilhomme de village. > Un petit gentil- homme. (Oudin.) 24* • Gentilhomme de ville. » Un poltron. (Pasq. Rech. lUp. 121.) 25* • Gentilshommes de Beauce desjeunent de « baiser. » (Rat). I, p. 102.) 26° • Gentilhomme de la Bausse, qui se tient au « lit pendant qu'on refait ses chausses. » (Oud.) 27* • Gentilhomme de la Bausse, qui vend ses « chiens pour avoir du pain. » (Oud.) 28* - Gentillomme (il jure comme un). » (Colgr.] 29* « Gentillomme (vivre en), en homme qui est • ù son aise. » (Rab. Ill, p. 148.) — [C'est encore le nom du porc à la campagne; il vit sans travailler et est vêtu de soies.] Gentillastre. [> Hais ung tas de merdereaulx < lourdz, Ung oultre cuidé, ung folastre Aura un « pourpoint de velours, Conirefesant du gentil- « lastre. » (Coquil. Monol. des Pér.)] Gentillesse, Gentilise. [1* Noblesse d'extrac- tion : « Et ceste gentillece si est tozjors raportée de < par les pères et non de par les mères. * (Beaum. XLV, p. 30.)]. — On a dit de Lancelot : « De gentil- « lesse il a assez ; car il est de la lignée du roy « David. > (Lancelot du Lac, 11, f. 60 *.)] 2* [Ensemble de gentilshommes, en anglais gentry : « Noblesse et gentillesse doivent estre « aidies et conseillie par gentillesse {var. par son « pareil), » dans Froiss. X, 49.] 3* [Manières nobles et gentilles : « Berte, ma « bêle fille, pleine de gentillise. » (Berte, coup. 100.) — On lit genterise dans la Chron. des ducs de Nor- mandie, gentelise dans Partonopex, v. 1367.] 40 [Privilèges des gentilshommes : « Raymon « Gilbert et Alan son Trère peussent user et esploi- « tier en tous cas, comme gentils hommes et nobles « personnes, et joir de tous privilèges de genti- « lise, tant en Bretaigne que en tous autres lieux. > (JJ. 69, p. 263, an. 1317.)] 5° [Sorte d'exclamation, comme foi de gentil- homme : « Icellui Gidouin s'en commença à Touir m parmi les jardins, et à crier : Gentillesse, je suis mort. » (JJ. 143, p. 279, an. 1392.)] 6* Générosité : Alegiez moi par vostre gerUUise Les cruelx maux que me faites avoir. Poél. ay. 1300. I. p. il. Gentilment, adv. Joliment, agréablement. (Ord. I, 125, 227.) Gentioux (héritages), s. Maisons nobles. IGentioux est pour gentieux, variante de gentil^ par vocalisation de /.] — « En la ville et siège d'Acs es • maisons nobles vulgairement dits lieritages gen- • tioux de plusieurs enfans d'un mesme mariage le « fils aine succède universellement à ses père et « mère décédez sans faire testament. • (Coutum. gén., II, p. 673.) Genure, adj. comparatif. Plus jeune, puiné: « Ensor qu'en tôt il est accordé en ceste pez, que « por les mesfez que ledit Olivier de Cliçon le vieill, « mon père, avoet fet audit comte, ge, Olivier le « genure nu dit conte rendre. » (D. Morice, Preuves, tome 1, 980, an. 1261.) — Dans le titre en latin, on \\l junior. Geolage, s. m. Droit du seigneur ou du geôlier à rentrée de chaque prisonnier. (Cotgrave et Gr. Coût. IV, p. 5!1.) — [« Le geollage dudit Lagny « qui vaut par ans dix livres tournois. > (Cart. de Lagny, f. 244 % an. 1516.)] Geôle. félon ten 'Geôle, cage. Voir Gaole : « Et cel aigle r et atraper Et mettre en ma geôle pour « apprendre à parler. • (Cuvelier, v. 20536.) — « Or « et argent sont dieux en terre; Las ! comme faulx « dieus et decepvans. Qui tiennent prins à leur « geôle Par convoitise maintes gens. » (Desch. page 433.)] Gerachite, s. Pierre précieuse de couleur noire. (Marbodus, p. 1662.) Gerarchie. s. Hiérarchie. (Histoire de la Toi- son d'Or, II, f. 88 *>.) — On Wi jerarchiej dans Des- champs, f. 301 •*. Gerbe. [Voyez Garbe : « La charretée d*oignons « en gerbe paiera, chascune charretée, une gerbe « de paaige. » (Péages de Dijon, xiv siècle.) On lit au Verger d'honneur, cité par Fr. Michel (Dict. d'argot) : « Chênes, coliers, afiquetz, pierreries, « Ainsi qu'on dit en commun proverbe, Tant en « avoit que c'estoit diablerie : Bref, mieux valoit le « lyen que la gerbe, »] Expressions : !• « Gerbe (cocu en), » après le mariage. (Oud.) 2* « Gerbe (lever la). » — « Les assemblées qui « souvent se font aux provinces pour décider que- « relies ou pour lever la gerbe seroient alors « converties en douces et agréables contentions, » (Disc, polit, et milit. de La Noue, p. 157.) 3° « Gerbe vtenu en), » enfermé. « Si lost que les « huyt compîiignons entendirent les parolles de « ceux de dehors qui les semonoient de yssir à la « champaigne pour leurs corps deffendre, ou il les « alfameroient dedans la forteresse... ils en furent « tous courroucez, car pas n'avoient acoustumé « d'eslre tenus en gerbes. » (Percef. IV, f. 42 <^.) 4* « Gerbe de feurre aux dieux (faire), » dans Rabel. 1. 1, p. 65. (Cotgr.) Voy. Feure. 5» « Telle gerbe n'est pas sans lien, • tel chevalier n'est pas sans amour. (Arest. Âmor. p. 374.) Gerberie. [Droit de gerbes : « Item la gerberie, « c'est assavoir de chascun feu deux gerbes; et se « il a une beste à charrue, il en doit trois ; et se il « a trois beufs, il doit trois gerbes. > (JJ. 93, p. 43, an. 1325.)] GER - 390 — GES Gerbie. [Lance : « Icellui Cayphas vînl contre • le suppliant à tout une lance ou gerbie^ et le • cuida ierir par la poitrine. « (JJ. 153, p. 187, an. 1398.)] . Gerbiep. [Amas de gerbes: « Guischart Traffoy « ....s*en ala en ung champ ou estoient quatre « gerbiers,.. esquelz il mist le feu. • (JJ. 190, p. 172, an. 1460.)] Geret. [Jarret : « Icellui Ogier tenant ung geret • de mouton en sa main. • (JJ. 184, p. 353, an. 1453.)] Gerfaut. [Faucon, vautour, de Tallemand Geier, vautour, Falke, faucon : « Plus désire bataille que « déduit ne gerfaus. • (Chans. d'Ant. VIII, 392.) — « Le chevalier respondit que l'Amoral prendrqit « grand plaisance à voir blancs faucons qui sont « nommez gerfaux. » (Froiss. lll, IV, 54.)] Gergerle. [Ivraie: « Zizania, gergerie, • (Gloss. 4120, an. 1352.)] Gergon. [Jargon : « Il court un jergon Que « humains auront rédemption. » (L*incarnation et nativité de Nostre Saulveur et Rédempteur Jesus- €hrist, Inc. du xv siècle, f. 44*».)] Gergonner. Jargonner, dans Villon, p. 103 ; on a dit d'un chardonneret: « Sa chanson gergonnée.» (Opusc. d'Enoc, p. 100.) Germain. [l'Néd'unmême pèreetd'une même mère : • Noz volons que tuit sacent que guerre ne « se pot fere en ire deus frères germains engenrés « d*un père et d'une mère. » (Beaum. LIX, 1.) — 2** Issu de deux sœurs, de deux frères, du frère et de la sœur: « Je trouvai une petite nef que madame « de Baruch, qui estoit cousinne germainne le « comte de Montbeliart et la nostre, m'avoit don- « née. » (Joinv. § 151.)] Germandrée, s. « C'est une plante qui croist « es lieux aspres et pierreux, longue d*un espan ou < peu plus : a les feuilles petites de la forme et « entailieure des feuilles de chesne, et la fleur < pareillement petite et rougeatre. > (Fouilloux, Vén. foH23b.) Germer. [« Li racine d'amariteit germerai. » (S. Bern. 561.) — « Es ovraignes Adam nostre terre « maudist Qui nus germe péchiez et dunt poi de « bien ist. • (Thomas de Cantorb. 32.)] Germine, s. Germe. Se les douze signes, Nobles et insignes, Qui sont les racines Des grosses bussines Sounlans par ces aeirs, Accroissent vermynes. Hommes, et germmeSf Et vaches marines, Marins et marines ^ Seront tous desers. (Molinet,p, i4i.) Germiuer, t;. Engendrer, produire. Mercure chemine, Saturne germyne, BrouUas et bruyne Sont mis à ruyne. On voit paix en Flandres. IMolinet, p, 146,) Qu'elle germine en triumphe et domine : Mars et famine en auront plate gesne. fid, p. i34.) Gernon. [Moustache, comme grenon ; « De li a « ses gernons torchiez Si en a fait ses joes bruire. > (Renart, v. 22684.)] Geron. [Pan du bliaut : « Et la contasse le prist « par le gérant, » (Aubri, 161 ■.) — « S'or n'avoit « ci de ta gent tel fuison A ceste espée qui me peut « au geron Taprenderoie ici pesme leçon. » (Raoul de Cambrai, 156.)] Geronné. [Qui a de larges pans: « Ele out vestu « un hermin engolé Et pardesor un bliaut geroné,» (Aubri, V. 118.)] Geronnée. [Ce que contient un giron, un pan de bliaut: ^ l]ne geronnée de roisins. > (JJ. 160, p. 197, an. 1405,)] Gerouwaide. [Dévidoir: « Gigilium, gewu- « waide, • (Gloss. lat. 4120.)] Gerromez. [Garçon marchand de vin, diminutif de groom, aujourd'hui gourmet: « Les pontonniers « crieront hors et ens, affln que les valiez ou ger- • rome% des marchands, se ilz sont hors leurs « bateaulx,se retraient en leurs bateaulx. « (JJ. 170» p. 1, an. 1415.)] Gertler. [Jarretière : « Les chevaliers du bleca * gertier, » (Proiss. IV, 203.)] Gery. [« Un arbre appelle ou pays (Normandie) « gei*y. » (JJ- ^66, p. 364, an. 1412.)] Gesine. [lo Couches : « Veer ala en sa gesiiu « Li dus Gerbers la reine. > (Benoit, If, 10763.) — 2* Situation de Thomme alité : < Ne j'osaisse dire « en nul sens Quele seroit la médecine Qui m*oste- « roil celle gesine. » (Blanche et Jehan, 736.) - 3** Etat de ce qui est renversé : « Fourches palibu- « laires... estant actuellement en gésine par terre.» (1402. Ordonnance de la Prévôté; L. C. de D.)- 4'' Festin de relevaille : « L'exposant oi dire que « icelle femme avoit esté à une gessine^ autrement « nommée au pays (Coutance) cuifere. » (JJ. 167, p. 359, an. 1414.)] Gésir. 1^ Etre couchée, en parlant d'une per- sonne amoureuse qui ne peut reposer : Or me reUef et or me gis, (Rom, de Narcisse, ilS^.J [« Venu est à la serve qui^t^ au lit paré. » (Berte, couplet 15.)] — « Tellement avez fait que vous les « avez chassez et^c^n*^^ encore anuyt en leurs « herbergemens et logeis. • (Joinv. p. 47.) Parlant de Gautier de Brienne : • 11 entroit dans sa chapelle « et là estoit longuement ù rendre grâces et louanges « à Dieu et puis s*en venoit gésir avec sa femme. » (Id. p. 98.) Bref c'estoit ung plaisir De veoir abatre et en terre geêir Vénitiens qui n'avoient le loyair D*eux relever. (J, Marat. iS.) 2* [Connaître charnellement : « Li desloiaus rois « Henriz ala tant entour la damoiselle que il jut GES - 391 - GET • charneuroent à li. » (Ménagier de Reims, § i9.) Voir Benarl, v. 583. — 3* Etre en couches, accou- cher: < Et sa femme gist de gesine. » (Renart, V. 20514.) — « Laquelle femme a geu de enfant « souvent. • (JJ. 109, p. 372, an. 1376.)— - Elle « gisoit d*enfant de madame Catheline sa fille. » (Froiss. IX, 44.) — 4** Etre étendu mort: « Tant bons • vassals veez gésir par tere. • (Roland, v. 1694.)] Ju8qu*en grève Ten les traîna Et puis l'en les décapita : Grant pièce jurent sur la plaine Puis gelta Fen leurs corps en Saine. (Desch. f, 575 *.] 5' [Etre enterré : • Gésir porrum el bure de Seint « Denise. • (Roland, v. 973.) — « Je vel ge&ir au . Val Nostre Dame. • (Cart. du Val N. D. an. 1274.) — • Ilem, il veut et ordonne ladicte sépulture estre • mise pour gésir et reposer.... en Téglise monsei- • gneur Saint-Ueorge à Pithiviers. » (i4l9. Testam. de Jean de Bardilly. L. C. de D.)] Expressions : 1* • Gist (je dirai ce que le cuer m'en), » pour je dirai ce que j'ai sur le cœur. (Percef. 1, 157 <^.j 2^ • Tout ce que gist en péril n'est pas perdu. » (Cotgrave.) 3o « Gist (tant gratte la chèvre que mal. » (Id.) 4* On conseille à un homme âgé de se marier pour n*étre pas à la merci de ses valets : « Encore • vivant vous osleroient comme ils font à leurs « maistres gens d'Eglise la couverte dessous vous, « pour sur belle paille toute fresche, vous laisser • disputer contre les mouches et tirer à gist la « mise et recette de votre conscience. » (Eutrapel, p. 405.) C'est tirer au sort. 1. Gesse. [Plante légumineuse: « Le suppliant « trouva en une pièce de terre qui avoit esté « semée de gesses , les chievres et les berbiz de « Bernard Garnier. » (JJ. 189, p. 163, an. 1457.)] 2. Gesse. [« Goutiere ou gesse pour porter les « eaux communes. » (Coût, de Bretagne, art. 712.)] Gest. [Jais: • Il est accordé entre les mestres « patrenostriers d*ambre et de gest^ que il ne ou- • vreront jamèsde nuiz des dites paternostres. > (Livre des Métiers, p. 7I.)J 1. Geste. [1» Chronique , histoire, du neutre pluriel gesta^ transformé en féminin singulier: < Ci fall la geste. » (Roland , v. 4002.) — • Il est « escrit en Tanciene geste. » (Roland, v. 3742.)] Uns roi Nabugodonozor, Ki fu pierdus plorés et plains, Et parmi l)os et parmi plains Âla et vesqui comme bieste : Ce nos racounte et dist la gieste, (Mousk. p. 664.J 2* [Race, lignée, famille: « Dieu me cunfunde, se • la geste en desment. » (Roland, v. 788.) — * Que • ses barons assanlera Tôt icil qui sont de sa « geste. » (Flore et Blanchefl. v. 2094.)] — 3* Actions d'éclat: Noble en cueur, saige. débonnaire Tant plus à tes geittes ren pence, Tant plus es digne de mémoire. (Vig. de Ch, VII, II, iO,) - 2; Ge^te. [Mouvement des bras et des mains, du latin gestus.^ — « Pour ce qu'il esloi.t beau et « monstroiten soi toute belle générosité sa geste • et vaillance et sa façon fort belle qui promettoit « qu*un jour il seroit un grant capitaine. > (Brant. Cap. fr. I, p. 390.) Ainsi me teu en contemplant la geste De gens ravis d'un tel regard céleste. (C. Marot^ p. ft38.) Laquelle avec un geste joyeux dist ainsy. NuiU de Strap. t. II. p. 159. Charles duc de Bourbon y fut si somptueux Que bien y monstroit la geste d'homme très vertueux. J. Maroi. p. 103. « Quant la dame eut considéré le geste du saint « prud'homme qui de son faict ne se devoit garder, « elle pourpensa que sanz Tayde du Dieu souverain « il rtc pouvoit estre de si grant aage ne de tant « puissant vigueur. • (Percef. IV, fol. 73*>.) Gesticulation. [« Mines et gesticulations. » (Bouchet, Serées, liv. I, p. 134.)] Gestre. [Hêtre (?): « Una crux de ligno, dicto • gestre. • (JJ. 1, p. 7, an. 1335.)] Get. [!• (Voir Geez.) Entrave pour les pieds d'un oiseau : « Les gez des piez furent moût avenant. » (Roncisvals, 164.)— « Laise les gés^ si lait loisel « aler. » (Gérard de Viane, v. 128.) — 2° Jet, dans Agolanl, V. 360.] Getep. [Voir Getter.] Getoiep, Getouoir. [Voir GECToiire, jeton.] Getoire. [« Une grant paelle, appellée getoire^ « qui estoit ferrée. » (JJ. 165, p. 247, an. 1411.]] Getouer. [Aspersoir d^église : « Item, un orcel « d*argent à eaue benoiste et le getouer. • (Nouv. Comptes de l'Arg. p. 50.)] Gettaison. [Action de jeter : « Si gettaison se « faisoit en la mer. » (Hist. de Bretagne , Preuves, 1. 1, p. 790.)] Gettée de maisons. [Même sens que pour jet de maisons (projectum). Bûtiment saillissant sur rue : « Le dict Colin, pour la gettée d^icelle maison. » (1401. Recepte dTèvre-le-Chastel ; L. C. de D.)] Getter. [1* Jeter: « Enz en V fou la getierent « com arde tost. • (Eulalie.) — « Getet serez sur • un malvais somier. » (Roland, sir. 35.) — « Hau- • bert et haume i getent grant flambur. » (Roland, str. 135.) — 2" Lancer: « Cil court plus tost qu'ars « ne gete bougon. » (Roncisv. 74.) — « Ele Tentent, « sWmgetaun ris. » (Audefr. le Bast, dans P. •Paris, 40.) — 3* Pousser un cri, un soupir : « Quant • s*estait relevée, moût grans soupirs getoit. » (Belle, c. 28.) — « Lors a la maie serve un moût • grant cri geté. » (Id. c. 5.) — 4* Tirer un canon : • Getter csinon. » (JJ. 165, p. 247, an. 1411.) — 5« Répartir un impôt: « G^//^r nostre rente de blé. » (Ord. IV, 391, an. 1259.)] Gettoire. [Pelle : « Une gettoire ou pelle de bois. » (JJ. 184, p. 450, an. 1454.)] Getton. [Jeton : « Gettons de la Chambre des Comptes de monsg' le duc d*Orleans. • (Emaux de De Laborde, p. 328.) — « Certaine quantité de mor- « ceaux de cuivre à forme de gettons non signés. GHY -» > et autres ferremenset artifices à Taire monnoye. • (JJ. 146, p. 185, an. 1394.)] Geule. [Gorge : ■ Et il avoient tout les geules • copées. • (Froiss. X, 342.)] Gevellne. [Javeline: • Espiotz, lances gages, • gevelineg. • (JJ. 187, p. 140, an. 1455.)] Gcyndre. [Geindre, garçon boulanger, dans un Arréldu parlement de Paris, an. 1420, fol. 32» ] Gezillons. [Gazouillement; « Qui des oiseaux ■ oïst les sons El haut et bas les gezUlotts. ■ (Flore et Blanclieneur, v. 2037.)] Gbaske^er. [Labourer, aux Archives de Saint- Omer : • Chatkerer, binner et semer. • (Uu Gange, t. III. p. 490'.)] Ghelay. Saur-conduit. Marguerite d'Autriche écrit à l'empereur Maximilien 1'^, son père; ■ Je < vous advertiz comme, puis n'agueres eslans les • marchansdepardeca, au nombre de plusdequatre ■ vingt en chemin pour aller à Francfort et ayant ■ avec eutx un glielay de monsieur de Juilliers > assez près de Coulogne y sont sur%'enus cetitche- • vaulx gheldrois qui ont rué jus les dits povres ■ marchands, etc. > [Lett. de Louis XII, II, p. 158.) Ghenchlr. [Gauchir, s'esquiver: • Hanequin ■ de la Wagne cnaudreliercuida et voult estochier ■ et ferir ledit Jehan d'un coutel s'eschiva et • ghenchi ledit Jehan. » {iî. 98, p. 671, an. I3G5.)] Gberpir. [Abandonner, délaisser: ■ Tous ont • gherpi tentes et tr^, Cascuns d'aus s'est de là • sevrés. > (Clëomadès, dans Du Cange, II!, 584".]] Gbeude. [Gilde: • Et nepuetnuIsnenuUefaire « boulhengene .. s'il n'est en le gheude; el ne puet ■ nuls entrer en le gheude pour faire le mestier, . s'il n'a esté variez. « (Ord. V, 509, an. 1355.)] Ghlesqulere. [JachÈre, au cart. de S. Pierre de Lille, dans Du Gange, III, 490 *.)] Gtatlle. [Fraude [Voir Guille): ■ La fu occis par • tele ghille Li quens Engorrans d'Abbeville. > {Ph. Mouskes.)] Ghisarmes. [Hallebarde (Voir Guisabbe): ■ Il ■ ne venoient pas sans armes; Haches portoient et ■ ghisarmes. • [Vie de J.-C. dans D. G. lll, 524 '',)] Ghisele. [Otage : ■ Que pour cas civilz l'en ne ■ pourra doresenavant eu uostredicte chaslellenie • prendre a bostage, nommé ghisele, fors seule- t ment les deux principaux ou les complices. ■ (Ord. IX. 586, an. 1410 )] Gbyselhuys. 1* Lieu où s'assemblent les gens de justice : . En la paroisse de S. Foiquyn y a une • maison assise comme au milieu du dit pays • appelle le ghyselhuvs, et lands-huus ou les justi- ■ ciers, officiers, el greffier du d. pays se doivent • trouver et assembler, pour l'administration de « justice, etc. ■ (Nouv. Goût. Gén. 1. 1, p. 298».) — 2* Prison : > L'on est dans l'usage comme d'ancien- • neté de cinq sortes de iurisdiclions ; de la cham- ■ bre, des mandemens, des arrêts de la vierschare, • et de U prison dit ghyselhuyt. > (N. G. G. I, 974v) î- GIB GIbacier. [Bourse, gibecière: ■ Jehan Boorre- • basavoit à sa seinture un petit gibacier, duquel • ledit Bichier couppa les pendans.... et avoit audit • (fi/tacier huit solz parisis ou environ. • (JJ. 103, p. 258, an. 1372.)] Et (aiUoit un Brant gibaeier, Plain de roueUea de leton, Lequel son maîslre raulconier, Attachoit au bout d'un^; baston, ? liant les nymphes oyoient le son, ant ru sent- il z voilées loing, Elles accouroyent de grant rondon. fCo/ptillart, p. 108.} Glbault. [Sorte de serpe : ■ Ung gibaalt em- < manche d'un g rant manche de bois. • (JJ. 206, p. 1159, an. 1477.)] 1. GIbe. [Sorte de serpe : « Ung baston ferré en ■ façon de sarpe, nommé gibe ou pays de Perigort, < dont on coppe les malles herbes des champs. ■ (JJ. 18.% p. 111, nn. 1451.]— • Vae gibe taile en la • façon d'une gisarme. • (JJ. 200, p. 174, aa. 1466.] — • Gillaume Versavaulx tenant ung volant, que • l'en appelle gibbe. > [JJ. 195, p. 1000, an. 1473.)] 2. GIbe. [Paquet, ballot : • S'il y a .xx. draps on • plus en le plate c'est gibe; et doit le gtbe .xLvm. ■ sols paris. • (Garl. 21 de Gorbie, f. 339, an. 1295.) — > Pierre de Poitiers, lieur de gibes et de fôrdeaux, . povre homme. ■ (JJ. 112, p. 83, an. 1377.)] GIbecer, Gibeer, GIbeier, Giboyer. [Gbas- ser: • Tant que un seul chevalier vit. Qui gioeçoil ■ d'un espervier. Et pré devant le chevalier. • (Poète cité par Borel.) — • Et quant li énf&s fa > venuz de gibeier cl de jouer. > (Oom Bouquet, VIII, 346.) — • Le suppliant s'en ala tout gibeaiU . jusquesàNoçion. - (JJ. 195, p. 921, an. 1473.)- > Jehan Dujardin... ayant ung autour et plosieitre ■ lévriers.... ala vers les parties de Villiers pour — giboyer, • (JJ. 195, p. 1219, an. 1474.)] Glbecler, Gibecière. [Bourse: > Le sup-, • plianL... print ung fri^^cier de cuir ou avoit une . cedule. ■ [JJ. 187, p 274, an. 1457.) — . ïcellui • Genoilhac ouvrit son gibessier et mist sur la taUé • aucune quantité de monnoye. • (JJ. 195, p. 16(fi, an. 1476.) — ■ Pour six gibecières broudées et • estoffées à boutons de perles, données aux cbeva- • liers qui servirent la dilte dame à son dit sacre. > (Compte d'Et. de la Fontaine, an. 1351.)] — Parlant d'un livre intitulé les Hauts Faits, gestes et vail- lances de M. d*Epernon, en son voyagede Provence: • Le titre le chantoit ainsi, et estoit très bien im- • primé, mais tournant le premier feuillel et les • autres en suivant, on les trouvoit tous en blanc • el rien imprimé. Les curieux tant amya gu'enne- > misdu dit sieur d'Espernon accouroient ...lesquels . voyant le titre deboursoient de leurs gibbederes « pour en faire l'achat. • (Brant. Cap. fr. IV, 314.) Lore le galLant tire de taict De dedans sa gibecière Une bource d'argent leglere Qui estoit pleine de mereaiu. (Villon, p. 90.} « Gibessiere d'un advQcat (estomac ouvert comme > la). > (Rabelais, I, p. S17.) . . GIB — 393 - GIE Gibelezy s. Peut-être pâté, gimblette. (Voir Flore elBlanchefl. V. 3187.) Cil aiment poules et rost, Oisons nouveaux et gibelex, EntremeUes de pouciaez. (Bat, de Quaresmef f, 99*.) Gibelin. [Partisan d'une faction italienne atta- chée à Tempereur d'Allemagne et opposée aux GuelfeSy partisans du pape. Elle tire son nom de Conrad Iil de Weibelingen, élu empereur d'Allema- gne en 1138: • Gyton Doire (Dona) capitaine de « nostre armée guibeline que' nous avons eu der- « renierement en la mer. » (JJ. 72, p. 73, an. 1339.)] — « Au regard dés Guelfes et des Gibelins, encore « que nous soyons asseurez que ces deux paroles « eussent pris leur commencement de la querelle « du pape avec Tempereur Frédéric, si est-ce que t quand vous aurez bien recherché tous les autheurs « qui en ontescrit, malaisément que puissiez sça- « voir qui donna la oremiere entrée à ces deux t mois. » (Pasquier, Rech. p. 737.) Giber. [Se débattre. Ruer, en poitevin actuel. Comparez Ae^iber, regimber: « Icellui Gieffro^ et « Icelle Gervaisote s'entreprindrent à jouer et giber « ensemble Tun^ Tautre Publiquement devant les « dessusdiz, et le cuida ladite femme en eulx jouant « abatre à terre. » (JJ. 119, p. 246, an. 1381 .| — « Prindrent ledit Girart à giber par manière d*es- « batemenl parles piez et par les.mains. » (JJ. 121, p. 96, an. 1382.)] Gibet, [l*' Potence : « Car s'il est mal acquis, « tout leur convient rendre, S'il ne vuelent leurs • dmes au gibet d*enfer pendre. » (Testam. de J. de Meung, 330.) — < Jeune président, jeune mire Font 9 plein (7 ib^/, plein cimetière. > (P. Paris , mss. fr. de la Bibl. du Roi, VI, 258.) — « Estre pendu au « gibet de fust ou de pierre. » (Hénagier, I, 3.) — 2* Sorte de fronde: « Fundibulasuntqusedam parvse « machinte cum funda in baculo dependente, gal- • lice gibet. » (Gloss. lat.-fr. 4120.) — 3* Masse d'armes: « En dementiers que cil versa La lance « cheai et froissa. Et il a le gibet saissi. Qui à son « destre bras pendi. » (Rou, dans D. G. 111, 518^.)] Guîllais menga^ lot premier, gui eu son lit s'ala bouter or le moine desbareser, En sa mai%porta un çfibet Qu'il ot emprunté d*un valet. (FabL fonds S. Germain.) 4* [Raisins empaquetés en feuilles de figuier: « Les gens du Tivarès appellent ces paquets là, « supplications et gibets. » (0. de Serres, 242.)] Expressions : !• « Gibet à fest. » Voir Fest. 2* Noble homme, hault, puissant et preux : Messire Anguerant Toutrageux, Capitaine de plusieurs lieux, Et chevalier sur le pavé Pour servir de gibet a pié. [Coquiilart, p, iOi,) 3* « Gibet de la croix, » dans la Chron. de S.Den. 1. 1, fol. 147»». 4* « Atour du gibet. • (CbevaL de la Tour Lan- dry, fol. 27 '.) Voir sous Atour. • VI. 5' « Gibbet (le repentir vient trop tard au). » (Cotgrave.) 6* « Gibbet (les beaux bommes au). » (1d.) 7* « Gibbet (il est plus malheureux que le bois « dont on fait le). » (Recherches de Pasq. VIIî, 712.) Gibier. [1* Infinitif de gibecer, giboyer, pris substantivement, au sens de chasse: « Un jour • d'aoust, après mangier, Alerent tous trois en « gibier. • (Vies mss. des Pères , dans Du Gange, m, p. 518 «.) — « Si avinst que environ le dernier « jour d*aoust ledit Jehannin du Caable.... fust aie « en gibier, comme gentils homs ont acoustumé. » (JJ. 98, p. 479, an. 1365.) Voir Froissart, XV, 77.] J*estois une fois en gibyer Et avoye un bon espervier. [G. de la Bigne, fol. 46*.) 2o Ressort, au sens familier : « Y a-t-il chose plus « propre à vraiz et parfaitz amans , voires plus « nécessaire que Tintelligence de leur amityé et de • leur concorde? lesquelles deux sont certes du « gibier de la philosophie. » (L'Amant Ressuscité, p. 88.J — • Cela n'est pas de voire gibier. » (Oudîn, Cur. fr.) — « Gibier (avoir pour), » avoir pour objet de ses recherches, de sa poursuite. (Id.) Expressions : 1* • GiWer aux epreviers (aller en), » aller à la chasse au vol. (Sainlré, p. 614.) 2* « Gibiei* (estre en beau), » être dans une posi- tion favorable pour être pris ou combattu : « Leroy - luy dit qu'il avoit conclu que point ils ne seroient combatus ; et ainsi ne les furent-ils point , et si s'estoient-ils mis au plus beau gibier que jamais furent. » (Hisl. d'Artus IIl, connesl. de Fr. duc de Bret. p. 778.) — Paul de Nove, doge de Gennes, est livré aux François par un patron de barque : Le dict patron trouva manière de mener le dict Paul de Nove, par manière de passetemps sur la rive de la marine , où avoit plusieurs narques, naulx et galères de Gennes et d'ailleurs. Et entre autres estoient celles de Pei-gent déguisée, où le dict Pergent estoil, le quel sitost qu'il le veid et ses gens en si beau gibier, meit hors quelque nombre de ses gens armez. > (Hist. de Louis xll, parJ. d'Autoiî, p. 251.) — « Il luy fit oublier de remettre sa bourse en sa manche et la laissa pendre, sans v prendre garde; estant cette bourse en si beau gibier, le galend se tenoit toujours près de sa proye. » (Contes de Desper. II, p. lis.) 3* « Gibier (hanter le), » avoir des amans : Bourgeoise fiante le gibier^ Et pour mieux faire son debvoir, EUe ajme UDg plaisant escuyer ; Et alm de son cas ceUer Elle permet sa chamberiere Baiser, taster, faire^ et ffâller Au paige monsieur en (terriere. [Coquiilart, p. 44.) , 4* • Gibier (une méchante bague au), » pour dire une prostituée. (Coquiilart, p. 54.) Gide, Gbide. [Guide, du genre féminin : « Pour « gide et pour conduiseur vous ni'avés pris. » (Froiss. III, 123.) — • Fors ils et une ghide qui les « menoit. » (Id. II, 391.)] Gleffpoy. [Nom propre tourné en dérision: 50 GIL — 304 - GIR « Laquelle femme appelloit ieeliui son mary san- « glant couppault et se ventoit de l'avoir acoup- « paudi.... En rappelant Gie/froy par manière ne « moquerie, combien qu'il eust nom Jehan. » (JJ. 169, p. 132, an. 1416.)] Glels. [Gelée, frimas : « Yeit les tuneires e les « vens e les giels. » (Roland, v. 2533.)] Gien. [On lit dans Froiss. XIV, 271 : « Se par « deffaulte de bon air ou de doulces viandes , mor- « talité se boutoit en nostre ost, tous se moroient « à gien l'un par l'autre. • — « Quand on veut « fouir une vigne, On ne va mie tout à ligne: Il « faut fouir de gien en gien. » (Poésie de 1376, Du Gange, m, 519»».)] Glennols. [Monnaie de Gien : « L'exposant et « Estienne le Jondray se prirent à jouer aux dez « sur un denier, appelle giennois qui valoit demi « blanc. . (JJ. 117, p. 137, an. i380.)J Gieraucie. [Hiérarchie: « De par moi leur « direz, et de ce vous deprie Que du pouvoir de « Dieu et de Sainte Marie De saintes et de saints « qui sont en tronisie, D'Angles, d'archangles et de « la gieraucie. » (Cuvelier.)J Gieser. [Flèches, dérivé de gœsa : « E wigres « e darz e museras e agiez e gieser. • (Roland, vers 2075.)] Giest. [Taille, impôt : « Leur part et porciondu « giest et taille, qui leur sera imposé. » (Ord. t. V, p. 475, an. 1371.)] Giez. [Pierre du seuil : « A l'aide d'un levier ou « de baston, le suppliant osta le gie% ou pierre de « dessoubz l'uis. » (JJ. 163, p. 381, an. 1409.)] Gif farde. [Servante, aux Miracles de Coinci, I : « N'i a torke pot, ne giffarde^ Tant ait desous povre « fardel. N'ait cuevrechiés, manche ou ardel. »] Gifflard, adj. Joufflu. (Cotgbave.) Giffle. [Joue, en bourguignon.] Gige, Gigue. [Instrument de musique; compa- rez l'allemand Geige, violon : « Cil prince nous ont « fait la fique En harpe , en viele et en gigue. • (Guiot de Provins, dans Du Gange, «III , 519 ^.) — « En estrumens oir sonner Psalteres, harpes et « vicies, Giges et chifonies bêles. » (Lusidaire, ib.)] Gigeours. [Joueurs de gigue : « Et des flau- « teurs de Behaigne Et des gigeours d'Alemaigne. » (Gléomadès, dans Du Gange, III, 519 ^)] Gilfaut. [Gerfaut, dans un Glossaire du fonds S. Germain : « Uerodius ; un oiseau de oroie , gil- « faut. » (Du Gange, III, 665 •.)] * Gille. [Supercherie; voir Guille: « Et il arriva « en Pontiu, Hais jou ne say dire en quel liu. Fors « tant que à celle port par gille^ Le prist li quens « Guis d'Abbeville. » (Houskes, dans Du Gange, t. III, p. 591 ^)] Giller. [Trgmper; voir Guiller: • Et li dient : ' « laissiés 1 aler. Puis qu'il nos voloit giller. » (Gléo- madès, dans Du Gange, III, 591 b.)] GUlere. [Trompeur : « Sachiâ» que chilz est uns • gillere^ Mauvais et trahîtes et 1ère, Voatre bon- « neur vous voloit toUir. » (Gléomadès , dans Du Gange, III, 591 ^.) — G'est là un cas sujet; le cas régime est guilléor.^ Gimgembrat. [Gingembre, dans Guiot de Provins, d'après D. G. III, 32 ' : « S'ils reviennent de Honpellier, Lorlectuaire sont moult cher; Los, dient ils, ce m'est avis Qu'ils .ont gimgimbrat et pliris. » — On lit gimgembrat, aux Ordonn. t. I, . 518, an. 1312.] Gingembre. [« Gingembres et canele et chucre et asur bis. Toutes choses flairans pour estre res- jouis Y porroit on trover. » (Baud. de Seb. t. XI, page 515.) — « Ginaimbre, rubarbe Ilgdaloecy et canele. » (Joinv. § 189.)] Gingois (de). [Décote : « Cngrizgecta tout de gingois, Fist ung signe que j'entendy, C'estoitla plus belle des troys. » (Ghansons du xv* siècle, . p. G. Paris, 7.)] Ginguet. [Sans force : « Il y a des mots qui naissent entre nous par hazarti et auxquels le peuple donne cours sans savoir pourquoi. Ea l'an 1554 nous eusn\^s des vint infiniment verds, que l'on appela ginguets. » (Pasquier, Recb. VIII, p. 43.)J Gipe. [Gilet, justaucorps : « Une chemise Han- che comme flor de pré Ont lors vestu Biétris au vis cler ; Puis li vestirent le blial d'or ouvré Et une gipe de gris sao^ aresler. » (Garin.)] Gipon. [Forme extensive du précédent. Pour- point : « Un bon gippon de soie en Feure li donna : Onques ne l'ot vestu ne par dédens entra. » (Cuvelier, v. 1615.)] Gipponnier. [Tailleur de jupons : « Gonstu- riers, pourpointiers ou gipponniers de la ville et fourbours de Troyes. » (Ordonn. VUI, p. 385, an. 1399.)] Giraffle. [Girafe : « Ouquel coffre a esté trouvé une giraffle d'or enlevée et esmaillée poisantune once et aemye. » (Bibliotb. de l'Ec. des Cbartes, • série, I, 366, xv s.)] Gires. [Douleurs de Tenfantement : « Bries et sans gentir gires en fûtes acouchie Du fls qui i Noël nacqui de vous, Marie. » (Enfants Haymon, V. 783 )] ^ Girofle, Girofre. [« Et sengimbre e girofre à puignies mangeit. » (Th. de Gant. 102.) — « Ne girofles ne garingaus A. celé odour rien ne pri* soit. » (Flore et Blanchefl. 381.)] — Gharlemagne s'écrie à la mort d'Ogier : Vous esiiés la fiors des Danois. Vous m*avez osté moult Danois Vous etiés giroufle et lis Sur tous chevaliers de lis. (Mouâkes, p. 2$9.) Giron. [1° Pan de vêtement : « Geignent espées « au senestre giron. » (Garin, dans D. G. III, 803*.)] [2" Triangles d'étoffe semblables aux girons héraldiaues : « Son pavillon a fait tendre Auberis... « Plus ae sept mil gyrons^ i ol baslis sept mille « girons i ot fait entaillier. * (Aubri le Bourgoinc.)] GIS - « [3* htrten decoir : • Qae l'en ne puisse mellre ■ OD tiges de heusiaos, ne d'estivaus, ne de heuses ■ de cordoaa, qu'il n'i sit demi pié àegiron ou plus « de cordoan par dessous. ■ (JJ. M, p. H, an. 1317.) Voir Gbron.] Expressions : 1* ■ Giron en la justice (tendre le]- > — > Quand I ledeffendeur compare a l'assignation qui loi a < été baillée et qu'il accorde au demandeur ses fins « et conclusions. • (Laurière, Gloss. du Dr. -fp.) — 1 C'est lorsque quelqu'un se dit tout prêt à recevoir € de l'arçent en payement. - (Du Gange, au mot Gyro, 1 .) S* ■ Giron (il ne se faut fier ni à femme m a). • (Cotgrave.) Gironnée. [Contenance d'un giron, d'un pan de vêlement : * Icellui Roussel qui avoit une giron- ■ née de cailloux, en suiant le suppliant. > (JJ. 160, p. 142, an. 1405.)] GIroaet, s. ■ Girouet, platinedeTeren forme de ■ panonceau, tournant à tous vanls. au faite d'un • loiU » (Monet.) — Cirouet (Cotgrave) ; girouette (Petit Jean de Saintré, p. 137.) Gisant, pari, et s. Meule inférieure, dans un moulin. (N. C. G. I, 750.) Expressions : 1* ■ Gitant (bois). ■ pour arbre abattu. (Honet.) S* ■ Gisant (en son], • dans sa chute. (Percefor. TOI. I, f. 152 *.] 3* > GisatU envers, > coucbé à l'envers, (i. Harot, page 123.) 4' • Gissant d'enfaas (femmes], > femme en cou- che: (Poës. av. 1300, IV, p. 1356.) 5° • Gisanê (gages). > gages offerts et présentés sur le champ : • Toutes les fois que bestes manjans « sont prises pour aucun forfet dont le prenierreS « vicut avoir l'amande et le damage que eles flrenl ■ et chil qui les bestes sont offre a bailler pièges ou • anges gisans soufflsans pour le damage et pour « l'amande que li prenierres demande, li prenier- • re& doit rendre les bestes manjans pour les gages « gisans, ou par pièges. • (Beaum. p. 282.) 6* ■ Gisans (nans\ - même sens. (Id. p. 283.) 7* ■ Gisant (harenc). ■ — • Le harenc sor et blanc • etpJsanMoit qualre deniers de halage et deux • deniers du millier. • (Ord. Il, p. 582.) 8' • Gisant (pont), > un pont flxe, en opposition au pont levis. Parlant de plusieurs seigneurs fran- çois qui se trouvent au siéfce de Raco, attaquée p^i- le roi de Hongrie et défendue par les Turcs : • Si • tost que les ennemis les veirent approcher, ils « issirent dehors en grand quantité pour aller rom- ■ pre un pont gisant, qui esloit par dessus un • grand fossé. • (Histoire du mareschul Boucicaut, page 85.) Glsarme. [Hallebarde (voir Guisarme) : • Hasches ■ ètgisarmes tenoienl. • (Rou, dans D. C. t. 111, p. 524 ^) Voir aussi Froissart, VII, 214.] 1. Gise. [Guise : « Si ordonnèrent leurs vais- « siaus en très bonne gise. > (Froiss. III, 195.)] - GIT 2. Gise. [Aiguillon : ■ Il lui gelasl l'aguillon, • appelle la gise, à quoy il poignoii et cassoit • lesdiz beufs. ■ (JJ. 131, p. 93, an. 1382.]] Glste. [Mot masculin ou féminin: 1* Lieu où l'on ^te, où I on couche ordinairement : • Quant la < loutre part du lieu où il demeure qui est appelé, • selon le mestier, giste. * (Modus, f. 43.]] — . Sor- • tir de la giste. » (Fouilloux, Vénerie, f. 68 ^) [2' Couchée en voyage : • De toutes les gistes et < les visilacions queliroys flst par son royaume • me voeil je briefment passer. • (Froiss. Vf, 322.) — • Et vint ce soir au souper et à la giste à Has- ■ pre. • (Id. in, 7.) — • U se parlireot et vindrent • au giste à Bruges sur le tart. • (Id. X, 451.) A ce sens se rattache le droit de giste ou de procuration. Le tenancier doit héberger son seigneur et lui don- ner à lui et A sa mesnie un dîner ou deux ; parata, sous les deux premières races, pastus, manduca- rium, cibus sous la troisième. Avec le seigneur, il fallait nourrir ses chiens [brenne, brennaçium.) Le dîner entraînait le coucher {mansionagium, gista, herherga.) Le tenancier fournissait alors les draps, les matelas (culcitra, quassini, Hnteamina.) Ces droits exigés des tenanciers par le seigneur, des abbayes et des cures par les évéques (circada), ruinaient celui qui les acquittait. Aussi est-il sou- vent stipulé que le seigneur ne prendra le gtte qu'une fois l'an. {Giste de Noël, aux Ord. IH, BS.1.) Hais le seigneur voulait pleinement jouir du droit ainsi réduit, et exige une indemnité quand il ne prend pas le gîte. Paris y fut soumis jusqu'au iti* siècle.] Les baillis même usurpèrent ce droit chez les particuliers, mais cela leur futdérendu par l'art. 15 de l'Ordonnance de Louis IX, du mois de décembre 1251. 3» Poutres d'une charpente, d'un pont : • En ■ pignons, ou murs communs, pourra chacun rom- ■ pre et percher pour y massonner ou ancrer som- ■ miers, gistes ou autres bois, ou pierres à la ■ commodité de sa maison, à ses dépens, en repa- « ranl tout ce qu'il y pourra avoir rompu. ■ (N. C. Gén. t. Il, 1008.) — < Les Flamans, qui la sont, ont > derait tout leur pont , et tellement croisé de ■ grand mesrien attaché parmi les i/isiesdu poot, • qu'impossible seroit d'y passer nef ne nacelle. ■ (Froiss. II, p. 206) [4" Morceau du bœuf entre la cuisse et l'épaule : > Gramose est faite de la char froide du giste qai . est demeurée du disner. » (Ménagier, II, 5.)] Gisternel. [Instrument de musique; voir Gui- terne : • Comme icellui l..ottin eust joué d'une ■ gisternei qu'il avoif, pour faire esbatre et dansier • plusieurs jeunes gens qui là estoieut assemblez. ■ (JJ. 151, p. 172, an. 1399.)] Glter. [i° Jeter : ■ Et cil asegia Andrenoble, e i • dreça trente perieres qui gitoient en la cité el as • murs et as lors. ■ (Villehardouin.)] p' Lancer : • Il est voirs que, quant il furent né, - l'on les gîta sor une ri\fiere. ■ (Brunelti Lat. Très. page 43.)] 3* Se réfugier dans : • Il commanda par grant GLA — 396 - GLA « estude entendre diligemment à piteuses oevres, « lex quex li bermitaiges li avoit enseignie, c*est à « savoir lui giter sovant en oroisons, sovantes fois « geûner. » (Légende en prose de Girart, Journal des savants, avril 1860, p. 202.) [4** Répartir un impôt : « Quant celé taille sera « faite, elle sera ^i^^^ et somme faite par devant « les homes devant diz. » (Cart. de Champagne, fol. 390, an. 1260.)] [5** Défricher : « Jean Poinchon estant allé en un « pré... qui estoit à Thomas Frapilly père de sa « femme pour luy aider à excerter et gitter de « ruyne ledit pré. • (JJ. 138, p. 97, an. 1389.)] Gitouer. [Jeton. Voir Getouer : « A Jehan « Davesnes* boursier.... pour deus grans paulx.... « et faire une bourse a mectre les gitoûers. » (1441; Frais de transport des titres des archives d'Orléans et de Blois.]] (L. G. de D.) Gittalge. [Droit de gîte : « Congié de mettre ses « chevaulx paistre es grant bot : on doit deux poul- « les et le gittaige. » (Cart. de César, f. 88 -.)] Gitte. [Rejet : « La mesme année quer les dites « branches auront esté couppées, près et joignant « la couppe d'icelle, il sortira un nombre de « gittes. » (Palissy, 25.)] Gitteur. [Qui lance avec la fronde : « Fundi- « balistay gitteur a fonde. » (Glossaire du fonds S. Germain.)] Glus, ri'' Jeu : « Greignor fais portet par giu, « quant il s'enveiset. » (Roland, v. 977.) — « Et si « quit bien que s*il fust nius Que fais i fust li « comuns gim. » (Partonop. v. 1734.)] [2" Alternative : « Li dus de Louvain s'en parti, « Quar ne vit pas le giu parti. » (Mouskes, D. C. III, p. 897 •.) — « Cest gieu parti en envoions au comte « d'Anjou. » (Romancero, p. 162.)] Giuste. [Mesure : « L'exposant lui mandoit « qu'il alast parler à lui et qu'il lui portast deux « gimtes de vin en Tostel de Gervaise Séjourné. » (JJ. 147, p. 123, an. 1393.)] Glace. [« Et vos douz front qui plus est clair « que glace. » (Couci, XI.) — « Il se fait boiu fler « en elles vraiement, Autretant que sus glache qui « sor une nuit prent. » (Baud. de Seb. III, 402.)] Expressions : 1"* « Glace (une pierre de) qui au regart n'est « qu'une limace, » c*est- à-dire bâtons flottants sur l'onde. (Desch. f. 365 <>.) 2** « Baie à' alun de glace seize deniers. » (Ord. II, p. 320.) — « Vernis en glace » (Ibid), alun, vernis en cristaux, non en poudre. 3* « Glace d'une nuit, » chose passagère qui ne dure qu'un moment. (Contred. de Songecr. f. 20 ^.) Glacer. [1° Glacer : « Nostres sires Diex fait gla- « cier l'eve à semblance de cristal. » (Psautier, Bibl. Mazarine, m 258, f. 177.] Voir Desch. f. 373 \ 432 (JJ. 184, p. 4, an. 1449.)] 5* Faille un faux pas, une faute. Fouis est qui vers tous glace Quant vis et mors leurs montrez votre Cace De vos gens bien devez estre servie. (Deêch. f. 365 ^.) 6" Glisser sur un objet, l'effleurer dans le dis- cours : « N'est ja besoien en matière desbonéte ou « inutile de narrer tout le cas comme il a esté fait « et glacer par dessus ce que nuit ou doulcement « le coucher sans faire répétition. • (Fabri, Art, de Rhét. I, f. 36 •.) 7" Insérer, entremêler : « Ils ont trouvé bon d*en- « fler le ventre de ses recherches et de ^tocer, ainsi « qu'ils parlent par la bouche de leur imprimeur, « les œuvres de ce grand personnage de plusieurs « placards. • (Garasse, Rech. des Rech. p. 111.) ~ « Quant à la métaphore qu'ils ont pris des orfèvres « en ce qu'ils disent par leur truchement avoir « glacé les recherches de leur père de plusieurs « additions et placards ils ne dirent jamais plus « bêle vérité ; car il n'y a |place plus froide que % sont les impertinences et ignorance de leur feu « père. » (Id. p. 10 ) Glaceux. [« Se laisser couler jnsc|ues en froi- « deur toute glaceuse et pleine de haineuses mis- « lions. » (Chastellain.)] Glachon, Glaçon. [Hallecret, écrevisse de fer pour se glacher^ pour parer un coup : « Une pièce « à lasures, une autre pièce sans lasures, nommée • glaçon. » (JJ. 192, p. 169, an. 1415.) — « Lesdites « communes, qu'on appelle Suisses, estoient assez « communément habillezde jaques, de pans, de tiaa- « bregerie, de glachons et de chapeaux de fer à la « façon d'Allemagne. • (Math, de Couci^ p. 537.)] Glacier. [Glisser: « Porceu ke li piet deceas « ki à lei se verront apoier ne puist glacier en la « voie. » (S. Bernard, p. 568.) Comparez Glasser.] Glaçolr. Conduits de commodités^ de garde- robe. (Cotgr.) — On lit glaçouer au 6r. Coût 1. II, p. 253 ; glassouer au C. G. I, 398. Voir Glasso», Glassoukr. Glaçon. [« Dune vint l'iver od ses glaçons Od « ses neifs, e od ses gelées. » (Benoît, II, 17^.) — « C'est li glasons qui ne puet fondre ; Chacun jor la « vodroit confondre, Se chacun jor pooit revivre. » (Ruteb. II, 75.)] GLA -3 Glflgel.TGlaïeal,du àimiaulitgladiolus : • Canne • ou gros f/lagel. • (H. de Mondev. t. 89.) — ■ Le ■ loutre e>3l en fort pays do glageux, ou en un ■ creux aoulzia racbioed'un arbre prèsde l'eau. > (Modus, f. 43 »)]. Glager.C'F/orare.faire fleurs, fftafferde fleurs.» [Gloss. du fonds S. Germain.) — • Herbare, berber, • glager d'herbe. • (Ibid.)] Glal, Glaie. rFormeftrëminine elmasculinede elai, glaïeul : < A cestui ne savons la montance • d'uD glai. ' (Berle. c. 57.) — « La flour du glay • est plaisans et parfette. ■ (Ballade de Froiss.)] Glatoe. tilane. [• Ainsi que le suppliant baloit < un pou ûeglaines ou gerbes de bfe. • (JJ. 174, p. 126, an. 1427.) — • Icelle Mabile avoit emblé et • Tait ses gtennes en temps d'aoust. > (JJ. 112, p. 156, an. 1377.)'] — . Grant glaine font des Turs • 11 chevalier vaiflani. > (Partonop. f. 171 >>.) Glainer. [Glaner : < Cbascuns pense de p/airiËr • sa moisson. Et d'amasser joiaulx, or etlinance. • (Descli. Administ. de l'hdtel du prince.)] Glaire. [1" Gravier : • I! y a très mauvais che- ■ min'à chevauctiier pour les i;/aires • (Froissart, XI, 12.) — 2* Blanc d'oeuf: • Glaire d'où. • (Marbod. col. 1664.) — Voir aussi Froiss. XI, 251.] Glaive, [j. m. dans Froiss. II!, 25, 267; ou fémi- DiD (II, 247, 290.V1 i* Lance : ■ En passant outre pour faire leur ■ tour, les glaives leur cheurent. Ceux furent prêts « qui les relevèrent et qui rendirent à chacun cheva- ■ lier la sienne. - (Froiss. IV, p. 44.)— « Quant ils • orent emploie leurs glaives, ils sachierent leurs ■ espées, et commencèrent à ferlr à désire et à • senestre. • (Modus, f. 299 ''.) — • Qui lor veist ■ d'une part et d'autres haubers rouleir, glaives > enferreir, pourpoinz et cuiréesel escuzenarmeir.» (Hén. de Keims, § 123.) 2o [Carnage : • Kar reis Algrouz od ses Danois A ■ fait cest ff/m (Ho- linet, p. 145.) GIandage.[Droitdeçlandée. (Coût. deBrelagne, article 255.] — 2* Nourriture, pâturage du gland. Les poarceaui graa ratoumeE du glandage Glande. [Glands : • Il coilloient es bois les ■ glandes Por pain, por char et por poissons. ■ (Rose, 8404.)] Glandée. [Récolte du gland, dans la Coutume d'Anjou, art. 497.)] Glander. [Ramasser le gland : < En laquefle • fores t. estoit de son arat et ancien dooiainnc. . . que • nul n'y avoit droit... mener heslail pour cbam- « pa'ier ae glander... • (1513, Usage de Ferrières.)] (L. C. de D.) Glandre. [Ecrouelles : • En col nuées glandres ■ ont, K'hom escrouelles numer sont. > [Edouard le Confesseur, v. 2612.)] Glandtire [• Laissons nos patenôtres noires, • queulx sont nien usé avec notre f^/ancfure d'or, • ouquel il y a une anssite de N. D. • [Preuves de l'Hist. de Bretagne, col. 720, an. 1401.)] Glane, [t* Poignée d'épis recueillie aux champs après l'enlèvement des gerbes. De là avoir glane, droit de glaner : > Disoient aucuns d'iceus que il y ■ avoient glane en aousl en leur enfance. • (JJ. 56, p. 468, an. 1316.) - 2° Paquet : ■ Hemle-glanne • d'aux et demie-mine d'oignons. • (1353, Aveu de Pré-le-Fort.) [L. C. de D.) — 3'' Puissance : - Ce est ■ Renart, Belins et l'Asne; Ces avons-nos en noslre « glane ; Or te pues vengier de ton pié. » (Renart, v. 13324.)] Glaner. [Voir Gleneb : • Celui ne choisit pas • qui glane. > (Le Roux de Lincy, I. 75.)] — Qui t glane il ne fait pas ce qu'il veut. ■ (Cotg.) Glaneur, s. ■ Glaneurs sont pauvres gens qui < vont recueillir ce qui a esté laissé aux champs < parles iaboureursaprësl'enlevementdes gerbes.* (Coût. Gén. I, p. 244.) Glaon. [Osier : • C'un glaon el dens a flchié Et « loiié dcsus les oreilles • (Renart, IV, v. 742.)] Glapir. [Aboyer aigrement commç un renard ou un petit chien : > Si commença à glapir, contrefai- •I sant le chien très flerement. • (LouisXI.Sl'nouv.)] Glas. [Voir Glas. 1° Son de la cloche que l'on tinte : • Les cordes cort tantôt sesir Les sains sonne GLA - 3*8 — 6LI « de grant air, A glas, à treble, à carenon . • (Renart, 3341). — « N'ont chapelle en la ville ou il eust clo- c chier Ou li glas n*en sonnast pour le rov essau- « cier. • (Rou,daiiS D. C. III, 379*.)] —2o Bruit : « Se « mist à la course de toute sa force en gettant la « gueulle bee les plus merveilleux cris et glat% du « inonde, car il sembloit que de son corps il saillist « le glatissement de douze brochetz. * (Percef. VI, f. 16 •.) — 3' Vie joyeuse et bruyante : « Et le bon « conte de Douglas Avec qui j*ai mené grant glas, • (Froissart, Buisson de Jeunesse.) Glasser. [Glisser : • Icellui Thenot feri ledit « Jeban du plat de sa dite espée sur la teste, laquelle « espée glassa sur le bras ou sur le coûte. » (JJ. 116, p. 223, an. 1380.)] Glassoir. [Conduit, évier, aux Ord. IX, p. 56, an. 1401 : « Esvyer ou glassouers. » (Cartulaire de Lagny, f. 194 \)) Glatir. [1' Aboyer : « Et cil d*Argoilles si cum « chien i glatissent. » (Roland, 3527.) — « Sarra- « zins comme chiens glatissent. > (Guiart, an. 1249.) — « Icellui Guillaume environ heure de minuit oit « ses chiens abbaier et glatir à sa bergerie. » (JJ. 127, p. 87, an. 1385.) — • Glatilare, glatir, crier « comme chiens. » (Gloss. lat. 7681.)] Li chien y viennent à grant bruit Qui du sangler veulent le fruit Tant fort glatissent au venir Que tôt en font les bois glatir. (Part, de Bloxs, i26 \) ^ Imiter Taboiement des chiens : Turc houbielent, paien glatissent; Li nostre branlent et frémissent. (Motatk.p. i92.) Glatissement. [Aboiement^ dans Dom Bou- quet, m, 275.] Glaus. [« Justrio, glaux, plantœ genus, vulgo c herbe au lait. » (Gloss. 4120.)] Glave. [y Lance, comme glaive : « Robin Duha- mel qui tenoit en sa main une longue glave bien de .XII. à .XIII. pieds de long. • (JJ. 176, p. 443, an. 1445.) — 2* Homme armé de lance : « Liebaut, sire de BefTromont devant Paris nous servi à vint et cinq^/ai;^s à ses propres fraiz. » (JJ. 98, page 269, année 1364.)] Glavelot. [Diminutif de glaive , demi-lance : Icellui Picart prit en sa main une fourcheflere, et son fils un demi glaive ou glavelot. • (JJ. 112, p. 370, an. 1378.)] Glaviot. [Diminutif de glaive, demi-lance: L'un desdis jeunes gens... déguisé tenant, comme un messager un glaviot en sa main. • (JJ. 157, p. 333, an. 1403.)] Glay, s. !• Aboiemenls. « Le roy tost allant adevança toutes ses gens et au glay des chiens raconsuivit la beste que les chiens tenoieni aux abois. • (Hist. de la Toison d'or, vol. I, f. 98 ^) 9r Ramage, gazouillement. AUons au boys le may caeiUir Pour la coutume maintenir Nous orrons des oyseaulx le glay Dont Us font le bois retentir. (Ch. â^Amours^ 803 K) 3* Tumulte, en joie et en gaieté. « A toot leurs « tabours, cymballes, freteaux et glays présentèrent « la bataille. » (Hist. de L. III, duc de Bourb. S»4.) Faisions bonne chiere Sans mener grant glay, (Vig. de Ch. VII ^ p. 83.) [« Iceulx Souteville et Perrote alerent en laditte « ville de Beu, ou ilz menèrent grant^/ay,disnerent «' et burent et demeurèrent jusques près de la nuit.» (JJ. 116, p. 75, an. 1379.)] 4** Joie bruyante ou tranquille. Dieu parle aux justes : En paradis tous mettrai Et menrray, Car je scay Que vous l'avez desservi liiec vous courronneray A grant glay De cuer vray Au monde m'avez servi. (Deach, f. 99 ^.) Glaz. [< Par le gla% et ruine des eauz. • (1440. Compte du Duché.) L. C. de L.] Glaze. [Glaise, pris adjectivement: * Estoupezle « tout de {evvegla%e, de mousse, et entortillez de « drapeaux. ■ (Ménagier, II, 2.)] Glener. [Glaner: « Et si ne soit si hardis gle- « neres ou gleneresses ki voistàcamp glener en « jour de Teste ne en diemence sous le forfait de • cinq sols. » (TaiUiar, Recueil, p. 410.)] — On lit glener, au ms. au Vat. 1490, f. 142', et glesner, au N. C. G. I, 456«. Gleneres, Gleneresse. [Glaneur, glaneuse : Et s1l iest gleneres ne gleneresse ki voist à camp par nuit devant soleil levant, ne ki demoort puis solel coukant. • (TaiUiar, Recueil, 410.)] Glenner. [Meltre en sa glane, en son pouvoir : Rogier, que maugré sien glennent. Trente et six chevaliers i prennent. » (Guiart, I, 4387.)] Glenon. [Botte : « En hayne de ce que les jumens ou poulain avoient mengié deux glenons de ses pois. » (JJ. 160, p. 413, an. 1106.)] Glete. [Ordure: « La carongne que la mer gete, Homme, beste, ou poisson ou glete. » (Bestiaire, dans D. C. III, 534*.) — « Vins es et ors, à mourir as, si deviens glete et pourreture. » (Ibid.)] Gleteron. [Bardane: « Gleteron ou gloton, lappa. • (Gloss. lat. 7684.)] Glic. [Jeu de cartes : « Qui ludit ad ludum char- tarum du glic, du (lus, de la triomphe. » (Henot, 203.) — « Gaigne au barlanc, ou glic, aux quilles. > (Villon, dans Borel.) — « Vient jouer, au son des cimbales. Au glic ou à la cpndamnade. » (Coquil. ibid.) — « Lesiuelz jouoieot en eulx esbatant an jeu des cartes au glicq, » (JJ. 197, p. 166, an. 1471.)] Glichouere. [Tuyaux de drainage : « Il puissent faire glichoueres une ou plusieurs, se il leur plait, pour essyaaer par un fossé ou l'yaue s*en va derrière ledit lorgoir. » (JJ. 72, p. 309, an. 1308.)] GUchy. [Conduit pour Teau, gouttière: « Et si GLO -^ ■ bien ces paroles et les glosa en son cueur. > (Froiasart, t. IV, p. 336.) — 6* Parler, s'expliquer: D'autre put frans k femme tranche Ne puet battre blel sur la Branche A glo$er honouralileinent Qu'amb deux ne peschent mortelemenl. (Deich. 4S3'.} Glotonin. [Débauché : > Icelle remme par sa • mauvaistié glotonine commist et perpétra adul- ■ tere, el se abandonna à un sien voisin. > (JJ. IWS, p. 459, an. 1374.)] Glous. [Egoût: • Icelliii Roberldisott audit Gille ■ qu'il lui avoit occupé et occupoit gious et parois ■ & lui appartenans, estans en laditïie ville de Saint ■ Pol, de mortier ou ordure, que ledit Gille devoit • mener ou faire mener aux dhamps. • (JJ. 152, p. 283, an. 1397.}] Glous, Glouton, Glos^Glot, Gluz.[t* Misé- rable, méchant : • Nous avon dreit, mais cisl gtutvn • ont tort. » (Roland, str. 91.) — « Par tel gliiton ■ n'en bataille vaincue. ■ [Id. str. 102.) — ■ Mors ■ est li ^/u£ qu'en destreil vous teneit. • (Id. str. 152.)J — Clylemnestre est appelée • fausse et mau- • vaise gloute. « (Desch. f. 506 '.) — Parlonopex de Blois dit de ceux qui parlent mal des femmes (fol. 155») : FoE est et gloi cil qu'an mesdit. [• Icellui Robert, qui estoit puissant homme de ■ coi^s, mauvais gtout et de mauvaise renommée.* (JJ. 105, p. 459, an. 1374.) — 2* Gourmand : ■ Renarl ■ 11 dist: tu es trop glot; Porquoiasie pot abatuT* (Reoart, V. 3788.)] — 3" Friand, au sens passif. .... Par jour l'en les trouvera En lia jusqu'à injdi sonné A. toux gieux août habandonné Et à vivre de glas morceaulx. (Deich. f. i39'.} Des bergers parlent des noces du fils du comte de Blois avec la fille du duc de Berry : On aura la et pain et vin Graa moutons, cabris et agneaus Se nous y portona de bons gtout morseauB. /froîM, S9 f ^y Au sens actif: • La friandise et lescherie de la ■ jonne chair de jonne homme l'a faite gloulte el • jalouse, car elle voudroit loujours l'avoir enire ■ les bras. • (Les XV J. du Mariage, 178.) — • Soil • ele pias goule d'une chate. • (Poët. av. 1300. IH. p. 1167.) — 4' . Avide : • Gens glouiz d'honneur ■ acquerre. ' (Percer. IV, f. 82'.) — 5* [Insultant : ■ Icellui Begnault dist au suppliant tant d'autres • gîoutet paroles, que tous ceulx qui estoient pre- « aents en estoient esbahis. ' (JJ. 105, 3, an. 1373.)] Proverbes : 1* ■ Glouton (chair de mouton, man^r de). • (Cotgrave.) .3* ■ Glouton {nui de tout n'essaye n'est pas bon.) > fferceforest, V,r. 63".) Gloutement.rGloutonnemenI: < C'estoit grant « pitié de la maladie du roi (Charles VI) ; et quand • li mangeoit, c'estoit bien gloutement et louvisse- « ment ■ (Juv. des Urains, an. 1405.)] 0- GLU Gloutonnie, s. 1* Gloutonnerie, gourmaodise. Voy Guill. li Viniers, poëte av. 1300, 11, 755 ; on lit glotonie, dans Florioan, p. 701. — 3° Copiditë: ■ Le roy Chilperic avoit elle si decevet, si aveuglé • par la i;/o»tonnî£ de sa luxure, si comme telles ■ femmes scavent faire à ceulx à qui elles s'aban* • donnent, que luy même la servoit aus^ comme ■ (Isl un garson. • (Chron. S. Uen. 1. 1, p. 53''.) — 3» Vice quelconque, surtout la mollesse, le désir de ses cfflimodités et d'une grande dépense; au Doc- trinal de Sapience, f. 30 ^ on lit : • Gloutonnie de > la lange, • démangeaison de parler k l'église. Gioutonnler. [Bardane : > Ladw, gloutonnier, . vel rosei slalerœ. • (Gloss. 7692.)] Glotitreale. [Luxure, débauche : ■ Ne d'orguel, ■ ne de gloutrente, Chil sont capiel de deablie. > (Cléomadès, dans D. C. III, 534'.)] Glu. [Glu, au propre et au figuré ; • Femme ■ prent le musart à la glu et à l'baim. ■ (Chastie- Husart.) — ■ H'i ot codre ne chastainier tl il ne met* ■ lenl laz u glu. Tant que pris l'unt e retenu. • (Marie, Lauslic] — - Cum il se fust «ei's à un petit • degluz. • (Thomas de Cantorbery, 146.) — . Qui • nos desseverrat de lachariteit de Crist T cist est ■ li gluz par cuy toz le cors de sainte Eglise creisi < ajunz et enlaciez ensemble. • (S. Bern. 562.]] Gluans. [Visqueux : • La boe de celui lac [la ■ mer Morte) est si tenans et si gluans que, se uns > boni en preist une fiole, ele ne se despeceroil ■ jamais. • (Brun. Latino, Trésor, p. 155.!] Gluau. Brin de paille, de bois enduit de glu. Voir J. Marot, p. 166. - On lit gtueau, au Blason des faulces amours, p. 266. Gluement. Colle, dans Cotgrave. Gluer. [1* Enduire de glu : • Garde que qnaot > tu vouldras piper, que tu viengnes si matin à la ■ pipée, que tu ayes ta pipée gluee k soleil levant. > (Modus, r. 132 Ijis.)] ['2" Coller : < Nous requérons nostre très chier • seigneur le roy de France que il toutes ces les • choses et singulières contenues en ces deux • piaus gluées ensemble vuellie approuver. • [Ch. des Comptes, Reg. fioster, f. 223 ^ an. 1304-)] 1 . Glui. [Glu : • Mors d l.i roi et à la glui A laal • pris de gens qu'aujourd'hui N'y a remés fors que • menuis. ■ (La Mort.dans Jubinal, II, 373.)] 2. GIul. [1° Paille deseigle, chaume : • Li lîz ne ■ fu mie de glui Ne de paille ne de viez nates. > (La Charrette, 502.) ~ < Un fesseau de chaume, autre- • menl appelle 9/ui. • (JJ. 146,^. 323, an. 1394.)— • Lesuppliaut print furlivement aux (diampanenf ■ gluis ou jarbes de seigle. >'(JJ. 160, page 150, an. 1405.)] [2- Botte liée par un glui : * Un gluy de fèves on ■ il avoit environ un boisseaa de fèves. > (JJ. râ, page 132, an. 1385.) — • Glui de vece. ■ (Jubinal. t. n, p. 34.)] GInler. [Heltre du chaume en boite : ■ Pierre • Hermart ayant envoie Jehan Hennart son fllx et GOB — 401 — GOB « Gillon sa fille gluier du gluy aux champs. » {«.102, p. 27, an. 1371.)] Gluon. [Branche enduite de glu : « Quant les ft arbres sont descouvers de leurs feuilles, les « oiseaulx se puent asseoir en pluseurs lieux où « Ton ne pourroit mettre gluons. » (Modus, folio 132 bis.)] Glutir. Avaler, dans Marbod. col. 1660, art. 25. Gluyep. [Coller ensemble : « Gluyer, conjoin- • dre, glulinare. » (Gloss. 7684.)] Gluyeter.j^Mettre du chaume en bottes : « Item « cuidam mulieri pour^/wy^^erestrain pro duabus « dieis. » (Compte de la fabrique de S. Pierre de Lille de 1369.)] Gl'uyon. [Lien de glui : « Jehannin Boistel « porta aux Champs ung gluyon de feurre, pour « d'icellui lyer le blé que ses gens soyoient. ■ (JJ. 189, p. 192, an. 1457.)] Gluyot. [Môme sens : • Les gluyos pour faire « les feslus a leyer les dites vingnes. » (Reg. de Corbie, 13, an. 1510.) — « Item datum pro gluis, « gluyos et gluyotage. » (Compte de la fabrique de S. Pierre de Lille, an. 1370.)] ' Gluyotage. [Emploi du gluy. Voir le précédent.] Gnaf . Terme de mépris ; [aujourd'hui, mauvais cordonnier.] Qui d*autrui pesance Veul faire beubance On en dira gnaf. (Poês. av. iSOO, IV, p. iSOi.) On trouve gnof, Ibid. p. 1303; gnauf, p. 1301 ; gnif, p. 1300 ; gnouf, p. 1302. Gnomon. Mot pris dans un sens obscène. « Il « n'y a que ces deux raisons, qui empeschent « les femmes de presler leur gnomon. » (Moyen de Parvenir, p. 165.) €iob (tout de). [Tout de go : « Une boure « (canard femelle) qui là estoit, le print et Tavalla « tout de gob. p (Fr. Michel, Argot, xvr s.)] Goban. [Gaielé, belle humeur : « Dans son « goban mie n*est close La spurienne emphiteose. » (Note de La Thaumassière, Assises de Jérusalem, page 251.)] Gobe. [Gai : « Riches hom ies de grant avoir, Se « dois estre coi nies et gobes. » (Mir. de Coi.nci, \.) — « Menés vers Bergues liés (lœti) et gobes Si char- « gés d'armes et de robes. » (G. Guiart, an. 1298.)] 1. Gobeau. Gobelet, aux Ess. de Montaigne, I, p. 501 ; Colgraye donne goubeau, et le N. G. G. t. II, p. 258, gobault. 2. Gobeau, s. Gobet, morceau que Ton gobe : « Un des gentilshomme de Beausse, qu*on dit qu'ils • sont deux à un cheval quand ils vont par pais , « avoit disné d'assez bonne heure, et fort légère- « ment d'une certaine viande qu'ils font en ce fiaïs-la, de farine et de quelques moyeux d*œufs... 'ay ouy nommer de la caudelée. Ce gentilhomme « en fist son disner. Mais il mangea si diligemment «.qu'il n'eut loisir de se torcher les babines, la ou VI. « il demeura de petits gobeaux de ceste caudelée. » (Contes de Desperr. II, p. 76.) Gobelet. [Gobelet : « Un gobelet de cristal à un « petit pié esmaillié. » (N. Comptes de l'Argenterie, p. 56.) -- « Un gobelet d'argent à pié et à couver- « cle. » (Id. p. 57.) — « Un gobelet d'or couvert. » (Id. p. 182.)] Expressions : 1" « Gobelet du gland (le). » (Cotgr.) 2'» • Gobelet (le relraict du). » (Id.) 3" « Gobelet d'une rose (le). » (Id.) 4" « Gobelets (jouer des), » escamoter, dérober. (Oudin, Cur. fr.) 5' « Gobelet (jouer du), » employer le poison. (Naudé, des Coups d'Etat, II, «p. 417.) [Comparez les expressions actuelles gobelet de gaïac, gobelet émé- tique; vases fait de gaïac, d'antimoine, où l'eau, le vin blanc se chargent de principes pharmaceu- tiques.] Gobelln, s. Esprit follet; démon. Un Normand voulant se faire prêtre pour jouir du bon temps que savent se procurer ceux qui sont dans cet étal, prend la résolution d'aller à Rome demander la prêtrise au pape. Il apprend en latin les réponses aux objections qu'il prévoit que le pape lui fera : Vnde es tuf d'où êtes- vous? de Normannia; de Normandie. Ubi sunt litterœ? oii sont vos lettres. In manica mea^ dans ma manche. On l'avertit qu'il falloit, en abordant le pape, lui dire en se jetant à genoux : Salve^ sancte Pater II part avec cette pro- vision de latin, répète tant de fois : Salve^ sancie Pater; de Normannia; in manica mea^ qu'il s'em- brouille et oublie le premier mot. Quel embarras! f nfin il entre dans une église où il entend chanter Salve, sancta parens. Quelle joie ! il n'oublie pas : Salve, sancta parens; il arrive à Rome et, lorsqu'il est présenté au pape, il lui dit : Salve, sancta parens. « Le pape lui dit alors : ego non sum mater Christi. « Le Normand lui respond, de Normannia. Le pape « le regarde et lui dit, dœmonium habes? In manica « mea, respondit le Normand, et en disant cela il « mist la main en sa manche pour tirer ses lettres. « Le pape fut un peu surpris, pensant qu'il allast « tirer le gobelin de sa manche, mais quand il vit • que c'estoient lettres, il s'assura. » (Contes de Des Perr. I, p. 49.) — [Dans Orderic Vital, livre V, p. 556, Gobelinus est le nom d'un démon des envi- rons d'Evreux.] Gobe quinault. [Jeu où l'on montre un fruit à un niais, à un quinaud, sans le laisser avaler : « Au moins, donnez nous une pesche. Pour faire « ung peu gobe quinault. » (Rec. de Farces, p. 302, XV siècle )] Gobet, Gobetei. [Glas d'une cloche ; comparez coppeter : « Le plus gros sain ou cloche dudit « moustier estre sonné par douze coups et gobeteix, « l'un coup distant de l'autre. • (Testament de François I*% duc de Bretagne, an. 1449.)— a Au son « de la grosse cloche par douze appeaulx eigobets. » (Preuves de l'Hist. de Bret. III, col. 426, an. 1482.)] 51 GOD ^4e2- OOP Godale. [Bière, de l'anglais goodale.onàii fla- mand goud alCt bonne bière : « Volonliers en beust « (de Teau), mais trouble eri comme godale. » (Berte, couplet XXVII.) — « De le goudale doit li « cambiers et li goudaliers dou murz, quatre « solz. » (Cart. de Flandre, p. 372. an. 1285.) — « Aies boire vostre goudale. » (Froiss. III, 277.)] — On lit aux Ordonn. 111, 530, goudaille ; Ibid. II, 531, goudaillie. Godalier. [1" Buveur de bière : « Et Tavoient « les vilains Londriens godaillers accueilli en si « grand haine, que à peine povoient ou vouloient « parler à lui. • (Froiss. III, IV, 73.)] [2o Brasseur. Voir sous le précédent.] Goddon. Goddam (god damn. Dieu damne), surnom des Anglois. Maillard parle aux prélats: « gros goddom damnés infâmes, escrits au livre « du diable, larrons et sacrilèges (comme dit « S. Bernard) pensez vous que les fondateurs de « vos beneflces vous les ayent donnez pour ne faire « autre chose que paillarder. » (Apol. d'Hérodote, p. 57.) — « On accusera le povre, mais on se taira « du gros goddon. » (Id. p. 70.) — Quelqu'un pro- posa à la pucelle d'Orléans de manger d'une alose : « En nom Dieu, dit elle, on n'en mangera, jusques « au souper, que nous repasserons par dessus le « pont et ramènerons un godon qui en mangera sa « part. » (Hist. de la pucelle d'Orléans, p. 512.) Gode, s. i'* Vieille brebis. (Borel, Merlin Cocaie, 1. 1, p. 170.) — « Aagé comme une vieille gode ■ fCoquillart, p. 115.) [C'est-à-dire tout jeune. Nous oisons ayant l'âge d'un vieux cheval.] 2* Fainéant, lâche : « De mille filles cinquante ne « pouvoient suffire à Jupiter, voire cent, voire trois « cent. C'a esté une lourde beste, laquelle neant- « moins'a tort Homère a tant louée et ce lasche « gode de Virgile et toute la bande des poètes. » (Merlin Cocaie, II, p. 186.) 3" Faiblesse causée par l'âge : Je vous estois ceinct sur la brode D'ung beau baudrier riche et plaisant. Tant so!f peu ne sentois ma gode: Alors à laser je m*amode^ Ck)mme beau parlant bien disant. (Rog, de Collerye, 470.) Expression : On a dit de Jean Doigné, qui tourna son nom par le commandement de son père : « Monsieur, je l'ai « tourné en beaucoup de sortes, mais je n'en ay « trouvé que deux qui soient bonnes ; j'ay trouvé « Janin gode et engin d^oye. » (Contes de Des Perr. t. II, p. 87.) Godeau, s. « Barre, fiche, façon simple de plan- « ter en fichant le sarment dans un trou, pratiqué « avec un échalas. » (Monel.)— • Vigne en godeau, « à la fiche, à la barre (planter). » (Monet.) Godebert. [Sorte de vêtement : « Pour une « fourrure de dos de lièvre de Norvoie (Norwège), « à fourrer un godebert à maistre Jean le Fol. • (Compte d £t. de la Fontaine, an. 1351.)] Godelureau, s. « Un godelureau c'est un jeune « moine propre à séduire certaines femmes. ■ (Duchat, sur Rab. p. 57, npte 1.) — « Ma foy, mon « godelureau, mon amy, tu en paries bien à ton « aise. » (Contes d'Eutrap. p. 114.) Godendart, Godendac. [Bâton ferré, balle- barde. Voici comme G. Guiart la décrit sous l'année 1298 : « A grans basions pesans ferrez A un long « fer agu devant Vont ceus de France recevant. Tiex « baston qu'il portent en guerre. Ont nom godendac « en la terre. Godendac, c'est, bon jour, à dire, « Qui en françois le veut descrire. » — « En soy « défendant fery ledit Cannaux d'un godandart ou « pique de Flandres un cop seulement, dont mort « s'ensuy. » (JJ. 109, p. 219, an. 1376.) — « Un « baston, que l'en appelle goudendarU qui est à la « façon d'une pique de Flandres, combien que le « fer est un pou plus longuet. » (JJ. 169, p. 499, an. 1417.) — Au lieu de guten Tag, Cachet y voit la locution flamande goede dagen hebben, en latin curare cutem, en français se bien soigner. Le sens serait garde-corps.] Godenot,8. Petite marionnette dont se servent les charlatans pour amuser le peuple. (Ménage.) Parlant du prince de Galles, enfant l'an 1689 : • Le petit prince babillé comme un godenot, mars beau, gay qu'on élevé en dansant. • (Lett. de M** de Sévigné, VI, 36.) — « Le Mazarin est une manière- de godenot, qui se cache aujourd'hui et qui se^ montrera demain. » (Mém. du card. de Retz, t. III» . IV, p. 199.) Goderon. |]Godrons, moulures ovales faites aui^ bords de la vaisselle d'argent : « Une nef d'argenS goderonnée, l'un des goderons d*argent et rautre blancq. » (De Laborde, Emaux, p. 332.) — Par comparaison à ces moulures, on a dit : • Gauderon de beau langage. > (Cotgrave.)] Goderonné. [Orné de goderons : « Six hanaps Slains , dorez par dedans et goderonne%ép^T ehors. • (Ventes des meubles de Jacques Cœur; Clément, II, 179.)] Goderonneure. [Façon des goderons: « La- quelle ^oef^ronneur^estoit dorée et blanche.» (Ib.j] Godet. [Petit verre à boire : « Un godet à un esmail ou fons. » (Nouv. Comptes, p. 52.) -— « Qn godet de cristal. » (Id. p. 56.) — On lit aux Cho$e$ qui (aillent en ménage: « Or faut mesures et hanas, * Voires, godes, si ne les as. »] Godin. [Brigand qui vit dans les gauts, dans les bois : « Comme icellui suppliant ait esté duraptnoz « guerres par plusieurs loiz avec noz ennemis et « les gens de compaigne et les godins, et conversé a avec eulx en prenant vivres, monteures, robcâ, « dras, et autres bien sur nos subgez. » (JJ. 99, p. 144, an. 1358.) — « Comme en l'an 1365... estoient « on pays (de Nivernois) pluseurs brigans de boys, « appeliez ^odtns. » (JJ. 120, p. 137, an. 1381.^ 1. Godinette. [Jeune fille qui court les bois et les godins.} Voir Coquillart, p. 139. Jeunes tendrons, gaillardes godinetteB Vous y viendrez sans flacons et bouteiUee. (Eut. dtRof. dtCMIflffT», p. 191. GOF -< 2. Godtnette. [Piminutir de godine. que donne Borel: > Elle est génie et godinette, Uarioanelle • plus que n'est Temme pour vray. • (Chansons du XT* siècle p. p. G. Paris, 1.)] GodroD. [Plis ronds faits aux fraises, en forme de goderons : ■ Il avoit une fraise empesée et • godronnée à (^ros godrons, au bout de laquelle il > y avoit de belle et grandedenlelle. > (De Laborde, Emaux, p. 322.)] Godronné. [Orné de godron*, au propre et au figuré.] — • Heliodorus ce bon evesque de Tricea • aima mieux perdre la dignité, le profit, la devo- • lion d'une prelature si vénérable, que de perdre « SB fltierun roman, les Ethiopiques], fille qui dure • encore bien gentille : mais à l'adventure pourtant < un peu curieusement et molement godronnée, ■- pour fille ecclésiastique. • (Ess. de Mont. t. Il, p. 121.)— • Lupolde s'advisa de dire un jour a • Eutrnpel qu'il n'estoit rien qu'un petit mignon de ■ conchelte, un muguet, un tiersopposant un « godronné et je ne scai quel petit cocardeau. » (Eutrap. p. 371.) Ooe, GoII, Goiz, Goy. [Serpe, gouge, nommée aujourd'hui {^oueï, dans l'Yonne : • Icellui Jehannot ■ feril icellui Botin d'un ferrement appelle {jo]/. > (J4. 152, p. 25i, an. 1397.) — « Pierre Lubiron, qui • avoit une serpe ou goye en sa main. - (JJ. 162, p. 311, an. 1108.)— • Jehannot Farez qui tenoil un • goiz en sa main. • (JJ. 161, p. 232, an. 1410.) — ■ Icellui Gitet demanda un goe appelle serpe à « bosclieron. • (JJ. 163, p. 309, an. 1409.) — . Ung ■ goil à tailler bois. • (JJ. 190, p. 185, an. 1460.) — > Uagoeoa serpe que le suppliant tenoit en sa • main de quoy il lailloil les vignes. > i^JJ. 196, p. 10, an. 1470.) — ■ Le suppliant feri ung coup ■ d'un gOy, autrement appelle vougene, de quoy • l'on arrache les buissons. • (JJ. 189, p. 120, an. 1450.)] Goffe, Gotfre. [Mal fait, grossier. On nommait lettres golfes ou lourdes les majuscules gothiques, au débul du ïTi* siècle.] — • Chascun t'y appelle ■ tous fy invitent el te prient de venir au tournoi, ■ le quel sans toi ne sçauroit rien valoir et sera ■ une chose tenue àl'avenir pour go/!ree\ sans au- ■ cune grâce si tu n'y compare. > iHerliu Cocaie, I, p. 14.) — ■ Je n'apprens pas que 1 on entremesle • des peînlures de quelque chose que ce soit avec • des lettres, nottes et chiffres, car cela est gojfe le • possible. • (Des Accords, Bigarr. 19''.) — • Entre • loua les bons livres imprimés de la langue fran- « OOise ne s'en voit un si incorrect ne si lourdement • corrompu que celuy de Villon ; et m'esbahy [veu • que c'est le meilleur puete Parisien qui se trouve] m comment les imprimeurs de Paris el les enfans • de la ville n'en ont en plus grand soin. Voila ce « qu'en dit Varol, mais je m'esmerveille comment • il a osé louer un si golfe ouvrier en ouvrage et • faire cas de ce que ne vault rien : quant à moi je • n'y ai trouvé chose qui vaille. ■ (Du Verdier, Bibl. p. 422.) >- GOt GoHre. [Gaufre ï < Et ne doivent les mesires ne « les valiez donner que deux goffres pour uD ■ denier. > (Liv. des Met. 351.)] Gofre. [Golfe ; voir Gouffre : . Le Chivelot qui • siet sor le gofre de Nichomie. • [Villeh. § 460.)] Go^o (à). [A l'aise: * Mieux amassent k gogo • Gésir sur molz coussinés (Charles d'Orléans). ■ — « N'ayez pas de religion, mocquez vous à gogo ' des prestres et des sacremens de l'Eglise, et de ' tout droict divin el humain. > (Sat. Hénippée, 7.]] Gogne. [l'Amusement, plaisir: ■ N'ot jeu ne • ris, Teste negogue. • (Guiart.) — 2' Plaisanterie: > Icellui Guillaume lui dist oar gogues : Be]]e saer, < vous ne seriez pas digne ne tenir terre, se lesdiz « pijons cuisiez en l'eau. ■ (JJ. 9-2, p. 30, an. 1361.) — 3° Bonne humeur: « Un jour ii princes de Giflles « estoit en gages. » (Froiss. VIT, 24&.)] Goguette. [Diminutif de gogne: • Un jour qu'il • estoit avec sa dame à goguettes, et qu'ils estoient • beaucoup dehaits tous deux. > (Louis XI, 48' Nouvelle.)] Gohatereau. [Goitreux : < Lesquels compai- ■ gnons changèrent icelles iumens à treize pour- • ceaux gohatereaux. ' (JJ. 164. p. 235, an. 1410.)] Goheriaus. [Tombereau: ■ Et quant li bataille • est faite, li prouvos doit avoir apparilliet et pour- • veu, au coust monsigneur, keval, goheriaus et ■ trais... pour celui faire Iraisner, ki vaincus est. • (Ord. sur le duel, à Cambrai.]] Golart. [Outil, le même que goe, gouel : • Lequel ■ Questam prist un grand baston de fer à'ilgoiart. > (JJ. 157, 225, an. 1402.) — > Jehan Lancier garni ■ d'un couslel appelle goiart. • (JJ. 158, p. 257, an. 1403.) — > Un gotart que le suppliant avoit accous- • tumé de porter quant il aloit dehors abattre ou • copper les buissons ou bayes. • (JJ. 160, p. 74, an. 1405.)] Goignon. [Goujon : • Duquel colTre le suppliant ■ esta les goignons ou crampons à quoy le couvercle ■ dudit coffre ou escrin fermoil par derrière. (JJ. 152. p. 138, an. 1389.)] Goinfre , adj. Goulu, gourmand (Cotgrave) ; goimphre {lb\à.). Goltron. [Gosier: • Puis qu'il les tient en son > goilron, Tous les dévore chis larron. • (Bestiaire, dans D. C. lll, 598 ^) — • Icellui Pierre... print ledit • Thomassin son fllz par la gorge et par le visaige, > et d'un coustel le fery deux cops en la gorge • ou goitron. > (JJ. 110, p. 208, an. 1376.)] Gole. [Gueule : • S'il estoit aperte coze que mes < cevaus m'emportast par dure gole ou par dearoi, ■ je me porroie escuser du meffet. ■ (Beaumanoir, LXIX.) — < En haut a an' gole treie. • (Renarl, V. 12592.) — ■ Chil cheit mort galle baée. • (Guerre de Troie, n. C. in, 538*.)] Golenée. [Mesure pour le» grains: • Si prent > on dou muit de bleit mesurer qnaire golenées, ■ teies que li mesnreres lés pora prandre. > (Ch. GON "* des Comptes de Lille, an. 1265.) — • Sur cbascaae ■ prouvende doivent avoir une golienée d'avaine. • (Ch. de Cambrai, dans D. C. III, 538«.)] Goliardie. [ Fausseté , tromperie : - Faulx > amoureux au temps qui court servent tous de ■ goliardie. • (Alain Chartier, p. 521.)] Gollée. [Collet: • Lermesli moillentli menton ■ Et les gollées dou pilliçon. > (Guerre de Troie, Du Cange.Ill. 538'.)] Golot. [Chemin étroitcommeunjrou^ol:' Comme ■ aucuns o'eulx eussent entreprins d'aller cbassier • ans connins, en certains travers ou goloz de là • environ hors garenne allèrent tendre leurs ■ filez es golo^, appeliez de Vaul Romain. • {il. 153, p. 481, an. 1398.)] Gotnlr. [Vomir, au gloss. lat. 7692.] Gomlssement. [Vomissemeat, ibid.] 1. Gomme. [Gomme: • Or comparons propre- • ment l/ome à reaue. et vitement Se verra vie plus • qae gomme. • (Desch. fol. 82.) — ■ Je congnois • 1 arbre à veoir la gomme. ■ (Villon.)] 2. Gomme. [1* Ballot: • Item une gomme < d'aguilles, c'est assavoir .iiv. livres de pesant ■ pour le gomme. • (Cart. 21 de Corbie, fol. 356 ^ an. 1295.) — 2° Trou sous la roue d'un moulin : ■ Icelle Jehanne emporta laditte Benoite sur le bort ■ du pont pour la gelter en la gomme du moulin, « où elle disoit qu'elle la noieroil. • (JJ". UO, p. ii7, an. 1390.) — ■ Lesquels compaignons.... tiaucerent ■ iceltui venlaile el firent tourner la roue d'un ■ tordoir ou moulin à huille, el laissèrent aler un • baston aval l'eaue, qui se mist entre la roue • dudit moulin et la gomme. > (JJ. 158, p. 225, an. !403.)] ■ Gonc. [Jonc: • En la chambre entre où li gonc ■ sonljouciés. ■ (Aubri, 162*.)] Gond. [Gond; • Il ont le maistre porte getée ■ hors du gon. • (Beaud. de Seb. X, 842.)] — • Ce ■ qui est hors les gonds de la couslume, on le croit ■ bora les gonds de la raison. • (Montaigne, I, 1 16.) — • Retourner le cerveau de quelqu'un en gonds, • le rendre ^ la raison, dans Bouchel, Ser, lli, p. 265. Gone, Gonne. [Tunique longue à manches étroites, dite aussi elamine, que les bénédictins portaient sur la peau pendant l'été; mais dans la saison rigoureuse on la superposait à un pelisson sans manches et de même longueur: ■ Laissa le ■ siècle por devenir prodhom Et prtst la gonne, et • le noir chaperon. • — • Son froc osta. sa gonne > a despoillee. • (Guillaume au Court-Nez, dans D. C. III, 596".) Voir aussi Froiss. Il, 492; X, 157.] Gonelle. [Diminutif de gonne.] On lit gonele, aux poêles av. 1300, I, p. 710 ; gonelle, dans l'Hist. des m Maries en vers, us. page 298. — [1° Gonne monastique : * Un moine i ot qui ot une gonelle. ■ (Aubery, D. C. 111, 595"=.) — 'i- Tunique de sergent : • Des serjens aux noires gonelles. * (G. Guiart, an. 1304.) — 3° Chemise de femme : < Ainsi comme - icelle femme senti ledit Jeban, elle se esveilla et t- GON ■ se leva toute esmeue el effrayée, prist sa gonelle ■ ou cotelle pour soy cuider vestir. ■ (JJ. 166. page 390, an. 1412.)] Gonesse, s.Nom d'un bourgde l'Ile de France, à trois ou quatre lieues de Paris, au nord. Philippe- Auguste y naquit et y fut nourri, ce qui a rendu ce bourg célèbre. François 1" se quaHiloit de premier bourgeois de Gonesse. Le pain qu'on faisott dans ce bourg éloit, il y a quelques années, très estimé; mais aujourd'hui l'on en fait peu de cas : il est trop pesant. Gontalon, GonfanoD. [D'après les sceaax du II' et du III* siècle, le gonfanon ouenseigne est une banderolle à trois pans ou trots languettes,. atta- chées ou • fermées > à la lance. Dans Roland, les eonfanons sont « blancs e vermeilz et blois. > (V. 999.) Ce sont les trois couleurs du drapeau fran- çais. Celui de Roland est blanc : ■ Lacieten aum un • guHfanum tut blanc; • celuideNaimesestjaune. Ces gonfanons ne doivent pas élre confondus avec l'orifiamme que porte le gonfalonnier de l'empereur ou du roi de France.] ~ \° • Fanon et gonfanon, • mois pris autrefois pour les roys ont esté usurpez • par les particuliers. Les roys ont eu des fanons < au haut de leurs lances, et les particuliers met- < toient des pennons et façons à leurs haomes et à • leurs lances. • (Galland, Enseignes de France, p. 63.J — Etendard des rois de Jérusalem que l'on portoit devant eux, le jour de leur couronnement ; • Le jour du couronnement le mareschal doit ■ venir en la herbege dou roy, en la compagnie • dou conneslable et faire porter le gonfanon ro'jsA • devant luy. ■ (Ass. deJérus. p. 194.1 2* Etendard des comtes qui conduisoient à l'armée les troupes de leur gouvernement : • Les capKulai- • res, sous la seconde race de nos rois, nous • apprennent que les comtes qui conduisoient à < l'année les trouppes de leurs gouvernemens, • avoienl chacun leur gonfanon, c*est à dire leur . ëlendart. . (Daniel, Mil. fr. I, p. 481.1 3° Des barons. Parlant de la descente de Guil- laume-le-Conquérant en Angleterre : [• N'i a riche • home ne baron qui n'ait lès lui son gonfanon. ■ (Rou.) — Il distinguait le baron du chevalier : • li • barons ourent gonfanons, Li chevaliers curent • penons. » (id.)] Tuit ourent chlentea lor espées ; Au plain vindreal lanc«B leréaa Li barons ourent gonfanon Li (JhevaUers oureat penoDS. (Hou, p. S9S.J [4' Gonfanon est encore synonyme de bannière : < Li dux de Venise, qui vielz hom ère et ^te oe ■ veoit fu toz armez, el c^icf de la soe galie, et ot < le gonfanon Saint Marc par devant lui. • (Villeb. S 173.) ~ L'oriflamme était la bannière de Saint Denis : • Lors commanda li roys au gonfanon Saint • Denis et à ses banieres qu'il se traiaissent à main t destre vers le flum. • (Joinville, §231.)] — Parlant de la descente du duc de Lancastre en la ville de S. Jacques en Galice : < Environ deux petites lieueSL < françoises de la ville de sainct Jacques en Galice, GOR - * • vindreat au dehors, en procession tout le clergé - de la ville, en portant dignes reliques, croix et • gonfanons. • (Froiss. liv. 111, 117.) Gontalonler, Gontaiionier. [Celui qui porte legoiiTanon : ■ Gefreid d'Anjou, le rei gunfanu- • ner. • [Roi, v. 105.) — • Par drois et par ancesse- ' rie Devés estre de Normendre El vos parens » gonfanongniers. • (Bon.) — « Que s'il avoit le • monde tout entier à baillierEl il vousist avoir un • bon gonfannonier Pour sa terre garder et son « prix essaucier. ■ (Cuvelier.) Voir Froissart , liv. XVI, 127.] GODin, s. [Habile faiseur de tours qui vécut à )a cour de François I". Voir plus loin la citation de Brantôme.] — • Qui aura veu la cour de nos roys François premier et Henri deuxiesme. et autres roys ses enfans, advouera bien quel qu'il soit, et eut il veu tout le monde, n'avoir rien ven jamais de si beau que nos dames (|ui ont esté en leur cour, et de nos reynes leurs femmes, mère et soeurs; mais plus belle chose encore eut il veu, ce dit quelqu'un si le grand père de Maislre Gotiin eut vescu, qui par ses inventions, illusions et sorcelleries, et enchantements les eut peu représenter devestues et nues, comme l'on dit qu'il fit une fois en quelque compagnie privée; que le roy François lui commanda ; cnr il estoit un homme fort expert et subtil en son art ; et son pelit fils que nous avons veu, n'y entendoit rien au prix de luy. > (Brantâme, des Dames galantes, . 387, 388.) — • Celte inconstance en habits dénote une grande légèreté d'esprit, dont s'en suit la purgation des bourses, et matière de risée aux estrangers. Car quand nous allons en leur pays et qu'ils apperçoivenl ces grandes fraises et ver- dugades des femmes et les long cheveux des hommes et leurs espées qu'ils portent derrière le dos ils courent après, comme ces petits enfants de Paris font après Maître Gonin. ■ (Disc, polit, et milit. de La Noue, p. 196 ) 2« Joueur de gobelets, au flguré ; on a dit du maréchal de Matignon : • D'autres disent qu'ayant ■ manié les deniers du roy, il les a ménagez si bien, ■ et les a fait passer si bien par invisibilium, avec • la faveur de son petit esprit Tarfadel, ou Astarol, •I que très subtilement, en disant favorisât, carou- ■ zat, comme dit maislre Gonin en son passe passe, ■ il les a fait sauter dans ses coffres, au lieu desau- • ter dans ceux du roy, ■ (Brantôme, Cap. fr. t. IIJ, S. 383.) — Parlant de Don Ferdinand, gouverneur e Hilan : > C'esloit un homme qui entendoit bien • les tours de passe passe, non de maistre Gonin, > mais de Uachiavel. • (Bianl. Cap. fr. II, p. 285.) 3* Diable ou sortilège : • Ils te mettent dans une • fiole de verre, pour leur servir ii faire venir le ■ diable, approchant cette fiole du feu, appellant - ce mais/re Gonin. • iBouchel, Serées, livre III, page 290.) Gord, Gort. [Pêcherie consistant eu deux rangs de perches obliques, réunis par un niet : • Li autres > [basent si avant, Qu'il ae vont en plein gort i~ GOR • lavant. > (Rose. v. G040.) — < Por les gon qui en » Loire sont. ■ (Partonopex, 1, 67.) — • Venues, • gords, pieux, moulins, pescheries. '(Ordonnance deHIS.) On appelle gourds, à Dccize (Nièvre), des gouEfres ordinairement très poissonneux. La racine est le latin gurges] Expressions : 1" ■ Gort (a grand), • à grands flots. (Borel.) 2- ■ Gort (anguille de), ■ anguille d'étang. (Chron. scand. de Louis XI, p. 60.) 3° • Gor% a toujours [nasse que l'on tient aux), ■ bateaux qui ne servent qu'à pécher. (Ord. des rois de France, U, p. 12.) Gordin. [• Icetlui Boyn commen(;a à desmentir • le suppliant et l'appeller vilain gordin. > (JJ. 190, p. 7, an. 14r.9.)] Gorge, fl" Gorge : « Del gros del poing li a tele • donée, A pou la gorge ne l'a effondrée. > (Aies- - chans, v. 0830.) — • Or convient un large colel Es < robes de nouvelle forge. Par quoy les tettins et « la gorge. Par la façon des entrepans. Puissent • estre plusapparans. • [Desch, Miroir de Mariage.}] [2° Rigole : ■ Pour maintenir en estât lesdiles ■ salines, cabanes, mortelayras. divers pons et plu- • sieurs gorges nécessaires à la façon du sel. ■ (JJ. 180, p. 72. an. 1449.)] Gorgeour. [Gourmand : ■ Vous n'en povez • maiz entre vous de Quillebuef ; se vous estes gros • et gras, car vous estes gransj/orjïeoMrs. • (JJ. 140, p. 13C, an. 1390.)] ' Gorger. [1' Donner la nourriture; terme de fauconnerie : • Le suppliant dist qu'il alloit gorger • son outour; lequel incontinent ala gorger sondit . outour. . (JJ. 187, p. 322. an, 1458.)] [2° Faire des gorges chaudes de quelqu'un ; le déchirer comme le vautour fait d'une proie vivante: • J'ay grantdespit qu'ilz nous viennent ainsi des- . piter et gorger. • (JJ. 195, p. 997, an. 1473.)] Gorgerette. [Pièce de l'armure qui couvrait la gorge : ■ Que nulles gorgeretles a bacin (bassinet) ' ne soient fêtes que l'endroit et l'envers ne soient ■ nuefes et toutes de coton dedenz. » (Livre des Met. 371.) — • Hyaumes fondent, targes deffacent, ■ Mailles chiéent de gorgereles. • (G. fioiart, an. 1285.)] Gorgerln. [I' Héme sens : ■ Un gorgerin de ■ mailles d'or, garnydedeuxplaiinesesmailliées. ■ (De Laborde, Emaux, p. 333.)] — • Ce que gantelet • amasse, gorgerin dépend. ° Ce proverbe, usité en Bourgogne, répond à : > Bras tu l'as gagné, goi^e • tu le mangeras. • (Voy. Expilly.supplém à l'IIisl. du chev. Bayard. p, 433.) 2° Pai lie du chapiteau dorique. (Monet.) Gorglus. [1° Habilléd'une manière pruvoquanle. Comparez l'anglais gorgeous : > Cne jeune fille de ■ .XV. à .XT[. ans ou environ, laquelle estoit bien • gorgiase et habillée fort frisquement .. et en > manière mcretricalc. ■ [JJ. 195, p. 906, an. 1473.) — > Ils estoient fort gorgias d'accoustremens faits > à plaisir et force plumars. > (Chrou. de Desrey, GOR — 406 • GOR fol. 124 ». an. 1516.)] — Parlant de Bonnivet : • Ce i • colonel estoit fort soigneux, et pressant à faire ■ faire souvent monstre et très bien payer ses gen»; ■ aussi ne voyoit-on rien si brave, si bien etr point ■ nysifforj^tfulilsusoienl de ce mot alors parmi > les soldats du Piedmontj car quant à leurs armes ■ elles estoient la plus part dorées. • (Brant. Cap. fr. IV, p. 330.) — ■ Estoient les chevaliers si gorgias € que c'esloit merveille, car changèrent tous les « jours d'acoustrements et couvertures de bardes. • (La Colomb. Théât. dhonn. I, p. 163.) Voy. Coquill. p. lit ; les Tii. de la Noble Dame, f. 176 ^ - « Au • regard de la compagnie que le roy (Charles VIII ■ à son entrée à Milati) avoit avec luy c'estoit la plus ■ çûrgiase chose et la plus triomphante qu'on vit . jamais. ■ (André de la Vigne, voyage de Naples. de Charles VIII. p. 147.) 2« Bon, avantageux : ■ St vous pouvez faire ce 1 que je vous dirai, nous ferons une des gorgiasses ■ choses qui feuct faite cent ans. • (Hist. du chev. Bayard, p. 193.) — • Ce fut une gorgiasse defaiete • et profitable aux François. • [Id. p. 268.) — - Goj'- • giase lia), • danse ancienne. (Coquill. p. 40.) Gorgiasement, adv. Magnifiquement, agréa- blement. [Brant. Cap. fr. IV, 331 ) Voir Gobciaseté. Gorfliaser (se). 1- Se parer. (Rabelais, Epilre dedicat. t. IV.; 2' Se pavaner ; « Pour scy gorgiaser à la mons- « tre. • (Rab. t. IV, nouv. prolog. p. 52.j — ■ Us se > gorgiassenl en la nouvelleté.-» (Montaigne, l. lil, page 156.) 3* Se divertir. (Ûudin.) Gorgiaseté, s. Magnificence, élégance (surtout dans la parure) : • On donne le los a la reyne Isa- • belle de Bavière, femme du roy Charles VI' d'avoir • apporté en France les pompes et gorgiazelés, . pour bien habiller superbement et gorgiazemeut > les dames. • (Brant. Dames i 11. p. 211.) Gorgiasse, s. Magnificence (féminin de gorgias, pris substantivement) : ■ Il n'y avoit que pompe et ■ gorgiasse parmy les soldats du Piedmont alors. * (Brant. Cap. fr. IV, p. 331.) Gopgiere. [l» Gorgerin : • Hyaumes mis, jor- • gieres laciés. ■ (C. Guiart, an. 1297.)] [2° Gorgeretle de gnze : ■ Couvrechiefs, gorgieres ■ et autres atours pour le chief de ma dite dame... > gorgieres de Beliaigne pour l'atour de la dite ■ dame. ■ (Compte d'Bt. de la Fontaine.)] [3" Coup dans la gorge : ■ Le suppliant dist audit • Guillaume qu'il se traisl en arrière, ou il lui don- ■ roil une gorgiere. • (J.1. 156, p 415, an. 1401.)] Gorgleiir. [Railleur : ■ Se tu eusses eu à faire • ce que nous cusmes h faire, tu ne t'en eusses • sceii délivrer ; car lu n'es que un gorgiear et un « venleur, soit à jouer à la paulme, ou en autres . choses, . (JJ. 152, p. 197, an. 1397.)] Gorgoler. [Railler, comme gorger : • Te faut il < ainsi gorgoier ; par le sanc Dieu je te batray et te • monlerray comment tu gorgoieras contre les ■ hommes de cesl pays. > (JJ. 131, pae4 106 bis, an. 1387.)] Gorln, Gorrean, Goiroo. [Goret, ecx^on de lait : • II souvint à la ditte femme d'uo petit oor- reau qu'ilz nourissoient. • (JJ. 156, page 38, an. 1401.) — • Deux jeunes cochons ou gorrons. • (JJ. 170, page lia, an. 1418.) ~ • Ei| l'Ofltel Jehan > Rousseau avoient esté trouvez sept gorins ou . cochons de laict. • (JJ. 181, p. 67, an. 1451.)] Gorlé. [Rusé : > Une gorlêe pauloniere; La • garce ot a mon galestrot. Moult aot de fart et de . tripot. . (Fabl. II, 225.)] Gormander. [Manger en gourmand : « Le jour • devant que icellui prestre passaat, il avoit beu et • gormandé par tout le jour. • (JJ. 143, page 65, an. 1392.)] Gormé. [Qui a la gourme : ■ Dieu amés, et Dieu • réclamés, Quisi belle vous afourmée; Se fuissiés • bochue ou gormée; Espoir prenile femme fuis- • siés. • (Vies des Pères, dans D. C. lil, 600 '.)] Gorpil. [Renard, voir Goltil.] 1. Gorre. [Excès dans la recherche de la mode: ■ Hz sont bien peiez ceulx qui font la gorre; ils ■ sont bien pelez et d'argent vuidez. > (Chansons du XV siècle, p. p, G.Paris,p. 130.)]— Unefemmeà la grand gorre était très parée, mise coquettement : ■ Nous oyons aussi comment les prescheurs sosdicts • crient contre les pompes des femmes et comment • Maillard de sa part les appelle femmes à la grand • gorre. • — On appelle Isalieau de Bavière, femoie de Charles VI, la grand'gorre, pour sa pompe et magnillcence. (Favin, Théat. d'tionn. l. I, p. 614.) Voy. GoRRiER. — [Ces gorres étaient des goussets, des fentes au pourpoint ; les élégants à bourse plaie y faisaient paraître un fin mouchoir que l'on prenait pour leurs chemises ; c'est ce qu'indique le passage suivant] : • Au lasche, poltron el couard, l'on bar- • bouinoit son escu sur le flanc aeneslre, en façon ■ de gore, qui estoit un gousset eschancré, et • arrondy en dedans. • (La Colomb. Théât. d'honn. t. (1, p. 567.) 2. Gorre, <. Mal vénérien. (Oudin.) — ■ Gorre • de vérole (grande); • c'est ainsi que ceux de Rouen appelèrent la grosse vérole, pour la distin- guer de la petite. (Rabelais, p. 9è)~0n\U gorre, dans Bouchet, Serées, liv. III, p. 89; gore (Contes d'Eulrapel, p. .t89.) 3. Gorre. Truie. (Nicot, Monet.) Gorret. Cochon de lait. [Voir Gorin. • Enfla il • la menat^a que. si elle ne lui ouvroil, il emmene- . roit le gon-et. • (DAub. Fœn. II, 14.)] Expressions : 1° ■ Goret (rime en), . rime non riche. (V. Fabri. Art. de Réthor. liv. Il, p. 14 ■■ ; Art poët. de Sibilet, liv. I, p. 49.} 2° • Gorret (poisson], et cochin, vie en l'eau, et • mort en vin. • (Cotgrave.) Oorriaa. [Collier de cheval : • L'exposant print « eo l'estable deux jumens et un petit poulain avec GOU — 407 — GOU « deux coliers ou gan'iaux à traire tous garniz. » (JJ. i41,p. 214, an. 1394.)] Gopplep. [Ceux qui suivent la gorrCf autrement dits fringants, [risques, freluquets, bragards : • Ces « mignons goiriers, quant vient le dymanche Hz « semblent fourriers à tout leur grans manches. « Pourpoint descouppez pour aller en danse: C'est « pour atrapper filles à marier. • (Chansons du XV siècle, p. 130, 131.)] — « Nous oyons aussi com- « ment les prescheurs susdits crient contre les • pompes des femmes, et comment Maillard de sa « part les appelle femmes à la grand gorre, et • femmes ^orri^r^s. • (Apol. d'Hérod. p. 71.) Ayez une chambrierre, Jeune, poupine, goiriere, (Cholièi'cSyf. 2i4 ^^*.] Gorrierement, adv. Magnifiquement, galam- ment. (Robert Est.) On lit gorierement, dans Jean d'Aulon, p. 5. Gosier. [Pris au figuré dans Eutrapel, cité par Dochez : a Pensez qu*il enfloit bien le gosier^ » c'est- à-dire parlait avec emphase ] Gosillier. [Gosier : « Du slomach vient et nest • un panniclequi monte par le gosillier, » (H. de Mondeville, f. iH\)] Gostement, s. Goût. Voy. S. B. S. fr. mss. 86. Goster, v. Goùler. Voy. S. B. Ser. fr. mss. p. 23. — [• He Dex ! ce dist li rois, qui gostas à la cène. » (Saxons, str. 30.) — « Peneans sui n'est pas raisons • Que gost de vin ne de poissons. » (Grég. le Grand, page 89.)] Gouais. 1" Variété de raisin médiocre; goet, dans Nicot. [C'est le nom d'un cépage, dans Tarron- dissement de Sens: « Le bon plant ne fait que « changier ; Gouais devient le morillon. • (Desch. fol. 111.)] — 2- Vin fait avec le gouais. Parlant du eaprice des femmes : Or lui refault de plusieurs vins Vin de Saint Jehan, vin d'Espaigne Vergus veut avoir, vin goues. (Desch. f. 5i6 Kj Gouascher. Agiter. A toet sa massue gouaache; Tele li tome à la traverse Qu'a le flst deux tors roeler. (Fabl. p. SOS.) Goûaschière. [En jachère. « Ung quartier de « vigne goûaschière séant au clos de Monceaux. » (1422,Censive de Dry.) L. G. de D.J Goue. [Caverne: « En une goue se mucha, • Uueques se tint tout serés, Tant que li orés fu • passés, r (Vie des Pères, mss. D. G. 111, 574'.)] Goueastre. Goitreux. (Colgr.) Gouere. Gâteau nommé gougère, ù Auxerre. (Coût. Gén. I, 887.) Gouet. [Serpe. Voir Goe: « Icellui Jehan a « roingné de toutes icelles tasses de chascune un • pou d'argent à un hostil, appelle gouet. » (JJ. 121, p. 217, an. 13812.)] Gouetre. [Goitre : « Gongrona signifle ce que « on dit en françois gouetre ou aouetron. * (Paré, Vl, 9.)] On lit gouytron, dans Rabelais, IV, 134. Gouffourt. [Lance, demi-pique: « Le suppliant « esmeu de ce que dist est, de un court glaive que « il tenoil, appelle gouffour, l'en feri, gela par terre « etlenavra.»(JJ. IH, p. 231, an. 1377.)— -Icellui « Perrot mist au devant du cop demi glaive ou « gouffourt. • (JJ. 149, p. 72, an. 1395.)] Goufre. [Golfe. Voir Gofre.] 1 . Gouge. [Sorte d'arme : • Un baston de guerre • que on nomme gouge. » (JJ. 187, p. 8, an. 1456.) Aujourd'hui c'est un outil en forme de dcmi-canal.j 2. Gouge. [!** Fille; comparez le provençal gouyatte^ joufflue, qui est aux Contes de la reine de Navarre, II, 406.] « Une grosse gouge. * (Oudin.) — [On lit dans Coquillart (Droits nouveaux) : « Une qui « aura les yeulx rouges Les lave au malin d'une « eau blanche. Tellement que sur toutes gouges, « elle semblera la plus franche. •] — 2* Servante : « En Languedoc, du costé de Tolose et de Montau- « ban gouge est une servante. Il se prenoit aussi « ancienement pour cela. » (BoreK au mot Gouge.) Le diminutif goujon se dit, en Béarn, pour petit fils. (Borel.) 1 . Gougon. [Goujon, cheville, comme goignons^ au reg. JJ. 171, p. 136, an. 1419.] 2. Gougon. [Goujon, poisson, du latin gobio- nem : « Deux tronçons de carpe et quatre gougons « fris. » (Ménagier,!!, 5.)] — Goyon étoit le surnom de la maison de Matignon, et madame de Dampierre appeloit toujours le maréchal de Matignon : Goyon^ par allusion au goujon qui est un poisson de peu de valeur. (Brant. Cap. fr. t. IIl, p. 376.) Gouhourde, s. Gourde. (Oudin.) * Gouine. Femme de mauvaise vie, dans Rabelais^ l, 14 ; [Forigine peut éivegodine, par chute du d], Gouir. [Jouir : « Ainsi de ses amours très male- « ment gorra. » (Brun de la Montagne, v. 1343.) — • Pour ce qu'il savoit bien que plus n'en gouïrott. » (Id. V. 2895.)— • La damoiselle bien le got. » (Flore et Blanchefleur, V. 2481.)] Goujat. [Forme masculine de gouge. j 1«> Valet. En Languedoc • tout garson, valet ou non, s'appelle « goujat, comme toute nile servante, ou non, « s'appelle gouge... » (LeDuchat, sur Rabelais, 1. 1, p. 14, note 5.) — 2" Gens d'armes, chevaliers. On a dit du duc de Bourgogne : « Les gougeas de l'hostel « du duc, alloient tous les jours veoir les dames à « Deventel, qui sont femmes moult gracieuses et « qui prennent plaisir à festeyer estrangers. > (Mem. d'OI. de la Marche, t. II, p. 589.) — - Sainte « Colombe soudain alla prendre et choisir cinquante « des meilleurs soldats de la compagnie de son • frère et entre les cinquante voulut qu'il y en « eust de meslez une vingtaine de goujats et cadets, « que ce n'estoit que feu et bons arquebusiers. » (Brant. Cap. fr. t. IV, p. 130.) Goulafre. [Diable : « Li aoulafre , li rekineié I (rechigné) Avoit assez eskignie De che qu'ensi ra- GOU -■» ■ voient pris. ■ (Mir. de Coinci.) — Aujoard'hui, gouliafre signifie vil, méprisable, comme gatifre dansBorel]: De voir aiosi ce grand galifre Danser aux orgues et au flfre. Goulardise. [Plaisanterie: ■ Jacotin Pouletz le • print à moquer et dire plusieurs goulardises. > (JJ.176. p. 502, an. 14<17.)J Goule, [i- Bouche, gueule : • Pinabel ont saisi, « qui gist goule baée. • (Boncisvais, p. 196.) — < Ou • que dedens sa goule trible Tout vif me Iransglou- • tisse et Iribe Cerl>erus li portiers d'enfer. • (Rose, V. 21367.) — 2- Bourse : ■ Fu dil entre les compai- • gnons que icellui Godart iroit à Rouen act)eter < trois goules pour mettre la monnoye qu'ils • auroient à YarengevlUe. » (JJ.165, p. 3, an. 1410.) — 3' Commencement : • Le jour de fesle S. Père en ■ goutesousl. • (Gart. deS. Denis, p. 436,an. 1281.) — 4' Encolure : « Li sans en lllle, que forment est < maumis, Si nue les goules de son pelison gris F.n • sont mouillies. • (Aubery.)] Goulée. 1' Boucliée. Un prédicateur, prêcliant dans un pré en Bourgogne, déclame contre le luthé- ranisme, et prie les auditeurs qui ne sont pas infec- tés de celte erreur • de prendre une goulée d'herbe ■ à belles dens, en l'honneur de notre mère S" ■ Eglise. Ce que les voyant faire il se prit à dire, en « riant, depuis l'heure que Dieu me fit naistre, je ■ ne vi tant de bestes paislre. • (Apologie d'flérod. p. 534.) ~ 2' Médisance : Que 8QB7-je, un tas d'atlstoleurs, Qui ont ouy le faict compter. Qui jetteront gmillée» plusieurs, El l'yront partout esvanter. (Coquillart, p. 59.) 3* Injure: [- Qui vos doua congié dou dire Tel « goulée et te! estoulie. Quant apelas de félonie Si ■ haut baron, com est Renarl. • [Renart, v. 19449.)] .... La B'eetoit Upie Mais de débat y f ai soit tant, Que l'un derrière, l'autre dermot Se disoient mainte goulée. (Detch. fol. SAS *.j • Soustenoit les faux et les mauvais en leurs ■ mauvaisetiez à leur faire ou leur dire villanie ■ pour leur oster le leur. Etmesmementsoustenoit ■ gayers qui pourloient les mauvaises{;ou//^^s pour ■ oster à leurs sugez le leur et ce que les bonnes > gens auroient gaigné àgrant sueur et grant peine • de leurs corps. • (Ane. Coût, de Bret. fol. 187''.) Expressions ; 1° • Goulée (à la), > à la dérobée: < Aucune fois . aucunes se mettent à l'adveulure d'essayer, si les • autres sont d'aussi petit pouvoir comme leurs € maris. Et lors celle qui s'en met â l'adventure le • croit mieux que devant; car d'advenlure elle > choisit un compagnon dont elle ne peut flner ■ sinon à grand peur et à la goulée, et est tout ■ affamé et fait merveiUe quand il lui peut advenir. ■ (Les Quinze Joies du Mariage, p. 107.) 2* • Goulée de moquerie (tenir ses], • faire des gorges chaudes. Parlant d'une femme galante : ■ Et • donne matière de parler aux jangleurs qui au < matin et au soir en tiennent leurs esbalemens et i- GOU ■ \e\iT% goûtées de moqueries. • {LeCli" dclaTour, Inslruct. à ses filles, fol. 75'.) 3* ■ Coulées (dire des), > tenirun langage desbon- nêle. (Oudin.) Gouleeurs, s. < Gouleeun qui font les arpen- • tages el mesurages. » [Laur. Gloss. du Dr. fr.) Voir Coût. Gén. ÏI, 770. 815. Goulet, [f Espèce d'entonnoir à l'enlrée d'un filet en manches: • Et en la diteorierediipaveillon • aungffou/el qui tient au paveillon. ■ (Modus, fol. 130.) — 2» Ruisseau: • Le ruissel ou goulet. • (Ord. lu, 311, :in. 1358.)] Goultard. [Ivrogne : ■ Fii'ent mettre ledit Fol- • letesle hors audit hostel par leurs variez, comm& ■ gouliard el yvroin qu'il esloit. • (JJ. 1 19, p. 437. an. 1381.)] Goullardeusement. [A la manière d'un gou- liard: • Icellui Jametappelia l'oste coupereau, ■ en nommant tout oultre gouliardeusement. •> (JJ. 144, p. 35, an. 1392.)] Gouliardlsc. Action digne d'un gouUarl. {\%. de Charles Vil, 11, 30.) Gouliardols. [Bouffon, bateleur: ■ Pour ce • c'aucun sermoneeur gouliardois et jongleeur. ■ {Mir. de Coinci.)] Gouliere. [Pocbe: • Le supplians print les > braies duditRegnaull qu'il avoit laissiée au chief ■ de son lit, en la j;ou/ter£ desquelles il trouva six . frans en or. . (JJ. 154, p. 563, an. 1399.)] Goulouser. [Désirer vivement, du latin gulo- sus : • Il tenoit en la duché d'Aquitaine trois bonnes ■ villes que li prinches gutt/ousapourtantqueelles • estoient entrées de son pays. > (Froiss. VII, 234.) — • Le bon evesque de Toulouse, Qui leur armes ' sauver goulouse, Kacierent il Tors de la tierre. • (Ph. Mousk.)] — • Tresque n'avoie que douze ans • Estoie forment goulousans De veoir danses et • carolles. ■ (Poésies de Froissart.) Goupil. [Renard: • Icil gorpil nos senefle • Renaît qui tant set de mestrie. > (Renart, 105.) — • iii goupius sans faille >eseroit pris d'autre j^OH/nV, • Ne leus par leu mis à escil. • (Pli. Houskes.) — > Soutins sont com £;our/)t//e8. Et altraiaas coiiie ■ fourmilles. • [Reclus de Moliens.)] Proverbes : 1° * Goupil endormi rien ne tombe en la gueule - (a). • (Coigrave.) 2* ■ Goupil souz son banc (l'en ne prend mie Ion ■ nej, ■ comme on ferait d'un cbiea. (Rou, us. 33.) Gouppilleur. [Chasseur de goupil : • Pour ■ considération des services que Robin Trovart < nostre gouppilleur nous a faiz ou dit office. ■ (JJ.71, p. 215, an. 1338.)] Goupillon. [Petit bâton semblable à une queue de renard pour secouer l'eau bénite : • Item donne • aux amans enfermes, A leurs chevelz, de pleurs « et lermes Trestout fin plaia ung benoiatier. Et GOU - 409 — GOU « ung petit brin d'esglantier En tout temps vert « pour goupillon. » (Villon, Gr. Testam.) On lit au Bulletin du Bibliophile, p. 233, mai 1863: « Un « benoist d*esiain, avec le gippellon. »] Gource. [Buisson : « Iceulx de Vergirolles « poulscerent le suppliant à force de basions dedans « une gource ou fort buisson. » (JJ. 197, p. 107, an. 1469.)] Gourd, adj. V Engourdi : [« Mains a bêles, plai- « nés, non gordes. » (Rec. de Fabl. l, 62.)] Vieulx barbiers, vieubc phisiciens, Vieulx menestrelz qui estes gourt, Vieulx queulx vous ne valez plusrienz. (Desch. f. 449 «.) 2o Pesant, lourd. On a dit des chevaliers qui assistaient à un tournoi: « Ne se pouvoient aider « ne tourner leurs chevaux telement estoient « gours. • (La Colomb. Théât. d'Honn. I, p. 58.) Gourdainne. [Peut-être le même que gort: « Icellui moulin ou arche estoiten tel point et « estât, que il n-i avoit demeuré que les palées, « lesquelles ledit Estieune.... en avoit portées ou « fait porter avecques la gourdainne. » (Cart. de S, Magloire, p. 181, an. 1323.)] Gourder. [Serrer à la gorge : « Icellui Quenivet « print le suppliant à la gorge et lui dist qu'il Tes- « trangleroit ; et quand ledit suppliant vit que ledit « Quenivet le gourdoit et constraingnoit ainsi. » (JJ. 189, p. 41, an. 1455.)] Gourdtne. Courtine. Parlant de sa maîtresse: « Je le vi asseulée et apoians contre unes gourdines • de tapisserie si Tapprocai au plus bellement et « sagement que faire soc et poc. » (Lettre en prose, dans les Poes. ms. de Froiss. p. 167, col. 1.) Parlant des legs que Charlemagne fit aux pauvres : Et de ses reubes par ingal De gourdinea et de tapis. (Mousk, ms. p. 299. J Gourfoler. [Maltraiter: « Laquelle chamberiere « bailla sur la teste au suppliant trois ou quatre « coups le plus fort qu'elle peut. Et quant le varlet « vit qu'elle le gourfouloit ainsi fort. ■ (JJ. 182, p. 136, an. 1453.) — « Icellui suppliant voyant ir ledit Estienne énormément batu et gourfolé. » (JJ. 198, p. 556, an. 1462.)] Gourgerit. [Gorge : « Le suppliant frappa sa « femme ung grant cop de cousteau ou col en des- « cendant jusques au ^ouf^m^ » (JJ. 202, p. 31, an. 1465.)] Gourgouille. [Canal, gargouille: « La gour- « 90ut//^ de lessive » (1468, Cens généraux; L. C. de D.)] Gourgousser. [Gronder : • Icellui Michel « tenant tousjours felonnie et courroux en son « cuer, et gourgou^sUnt contre ledit Lorens. » (JJ. 97, p. 176, an. 1366.) — « Icellui Alain reproucha : « Ceste vieille ne cessera meshuy de gourgousser. » (JJ. 197, p. 182, an. 1471.)] Gourgoz. [Discussion : « Avecques lequel Jehan- c nin on ne sçauroit nulles foiz estre sans noise et « gouTgo%. » (JJ. 176, p. 751, an. 1450.)] ▼1. Gourle. [Bourse: « Et pouoit on porteir son « gourle plein de deniers sour son bourdon à son « col que jà n'eust on garde. ■ (Mén. de Reims, S ^m Gourmand. [« Et pevent estre diz en françois « gloutons et gourmans. » (Oresme, Ethiq. 96.) — « C'est la cause pourquoi j'évite D'estre sur le * manger gourment. » (Basselin, III.)] Goarmandement. Gourmandise, dans Desch. folio 136 ^ Gourmander, t;. [Voir Gormânder.] 1« Avaler avec avidité, se livrer à son penchant : Rien ne demeure en la maison Qu'en deux jours ne soit despendas Ou gourmande ou respendu. (Desch. fol. 416 ;) Car pis ont fait que ne font Sarrazins Saint Germain ont assailli les sotars Destruit les biens et gourmendez les vins. [Desch. iS8 ^.) 2^ Maltraiter par ses actions, importuner, persé- cuter : .... Trop fort redouble Celle qui amsi me reboute, Qui me fait le visage maigre Et qui m'est vers la nuit si aigre Qu*eUe vient toudiz sanz mander Poui' mon corps nuire et gourmander, (Desch, f, 422 ^.) Expressions : 1* • Gourmander des livres, » pour lire avec avi- dité. On dit aujourd'hui dévorer. L'auteur, parlant de son précepteur : « Il aiguisoit ma faim , ne me • laissant qu'à la dérobée gourmander ces livres. » (Montaigne, I, p. 270.) 2* « Gourmande de persil (carré de mouton), » un haut côté de mouton larde de grands brins de persil. (Le Duchat, sur Rab. I, p. 223.) Gourmanderle, s. Gourmandise. (Voir Desch. fol. 325% fol. 22 d.) Gourmandeur, adj. Gourmand. (Cotgrave.) On lit gourmendeur, dans Desch. fol. 474 L'auteur suppose un débat entre plusieurs villes, pour avoir rbonneur de posséder le roy : Ha, dit Rouen, si la noblesse accourt Par devers moy, j*espere sur le gourt Monstrer en toute esjoyssance. D'avoir le roy. (J. Marot, p. S24.J Gousse. [Chien mâtin, bas latin gossus, proven- çal gosso, guos : « Grant route de chiens uns et « autres, Mastins et gousses , et grans viautres. » (Jean de Condé, dans Du Gange, IV, 315 ^)] Gousset. [1* Greux de l'aisselle : « L'Anglois « frappa de sa lance ledit Louis.... au dessous du « bras ; par faute et manque d'y avoir un croissant « ou gouchet. » (Math, de Goucy, Gharles VU, 560.)] — « Alors descendit Gymnaste de son cheval et « montant au noyer, soubleva le moyne par les « goussets d'une main, et de l'aultredefeit sa visière « du croc de l'arbre, et ainsi le laissa tomber en « terre et soi après. » (Rab. I, p. 269.) — 2» « Gous- « set de maille, » armure au creux de l'aisselle. (La Golomb. Th. d'Honn. t. II, p. 429.) — • dousset « (sentir le), > rendre une odeur désagréable par les aisselles. (Oudin.) Goust. [Goût : « Gomme celui qui est sain du « corps et a bien disposé le gou^t, juge bien des « saveurs. » (Oresme, Ethiq. XIX.)] Goustement. [Goûter, repas: « Je porte le « goustement as frères. » (ms. S. Vict. 28, fol. 29*».)] Gouster. [!<» Manger: « D'un seul pain de fro- « ment qu'il ont, digner se veulent; En hiaume « boivent l'aiguë ; quant sont enqui goutté. » (Girard de Roussillon, v. 7970.) — 2" Goûter : « Que « tout cil ki mort gousteront En la fln resçusiteront, « Et si oront le jugement. » (Gui de Cambrai, Bar- laam et Josapbat, p. 51.)] 1. Goûte. [i<» Goutte : « Se toutes les goûtes de « la mer Estoient langues por parler. • (Salut d'A- mors, dans Jubinal, 11,261.) — « Et c'est bien à savoir certain Qu'on le puet bien veoir à plain ; Goûte de rousée resamble, Quand l'une goûte à l'autre assamble. » (Ruteb. II, 223.) — 2* Larmes d'un drap mortuaire: « Une chasuble, tunique et dalmatique de camocaz noir, goutté de goûtes blanches pour l'office des morts. » (Cb. du xvr siècle, dans Du Gange, lll, 600»».) — 3* Suif: « Qui- conque seroit trouvez.... dedans la ville cusant char de mûrie, paieroit cinq sols ; mais la doient cure aux champs etdesous vent, sus la poinne dessus dite ; et la blanche goûte puet en faire dedans la ville. • (JJ. A, page i, année 1297.) — 40 Gouttière : « Item son servant doit et neut mettre les goûtes de Tornus, ainsi comme un aes serjants au chambarier. • (Preuves de l'Hist. do Tournus, p. 243, an. 1328.) — 5» Goutte se joint à la négation pour lui donner plus de force, comme pas, point, mie. Ges mots exprimaient une petite quantité en général, comme dans l'exemple suivant] : Et sur la nuit ra chantant à voue basse Et s'entretient Par soubs les bras à quelque autre ({ui vient Avecques luy, qui bien chante ou bien tient. Et si sa dame à la fonestre vient Soy monstrer goutte. Ou se le veut une fenestre boute Dont il cuide que sa dame Tescoute S'en va coucher joyeulx, n*en faictes doubte. A. Chartier, p. S50. [• Son repaire (de l'étoile polaire) sevent à route, « Quant li tans n'a de clarté goute^ Tout cil qui font « ceste maistrise. • (Lais inédits, 3.)]— Proverbes: « Goutte (Dieu garde mal qui voit bien, et n'oit). > (Gotgr.) — a Goutte à goutte on emplit la cave, et « goutte à goutte la mer s'esgoute. » (Gotgrave.) 2. Goûte. [Maladie. On l'attribuait à des (^oa//es d'une humeur viciée qui arrivaient aux articula- tions : « Li quens Hues de Saint Pol , qui malades « ère d'une grant maladie de gote qui le tenoU es « génois et es piez. » (Villeh. § 314.)] Expressions : i" « Goûte felonnesse, » épilepsie : « Icdlui Tho- « mas ala de vie à trespassement par une maladie, « si comme l'en dit, de quoy il estoit malade, par « plusieurs fois, appellée goûte felonnesse. > (JJ.98, p. 676, an. 1366.) On disait encore goûte : « Icellui « jeune enfant estoit entachié d'une maladie d'aver- « tin de teste, nommé goute^ dont il cheoit voulen- « tiers par intervalles. » (JJ. 173, p. 311, an. 1425.) 2<» « Goûte crappe, • goutte-crampe. (J. Marot^ p. 227 ; Faifeu, p. 26; Gotgrave.) 3* < Goûte chaïve, • goutte caduque. (Marbodus, col. 1646.) 40 « Goûte maurequine. > (Gotgrave.) 5** « Goutte nouée, » qui fait venir des grosseurs aux jointures. (Rob. Est., Gotgrave.) 6** « Goûte prenant, » débauché qui s'expose à la goutte : La beUe eaue rose à laver mains, Trencher du caresme preoaaf ,. Cornette fourée du moins Cela est bien goûte prenant. (Coq uiUmrî f p, iC7.} GOU -* 7* > Le médecin ne voit goutte à la goutte. > (Cotgrave.) 8* • Goutte en lahaoche, talllleenlapance(Ia). • (Cotgrave.) 9* > Goutte es dents (quand ils seront de nopces ■ n'auront la). • (Rab. V, p <3.) 10° < Gou/ie de lin, » petite herbequicrolt parmi le lin et le suffoque. {Cotgrave.) — pans Froissart, goutte, au sens de maladie, est toujours rendue par Te pluriel. (II, 56, 105, 131, 298.)] Goutelete. [Petite goutte: . A ce qu'il ert en ■ tel balance Vit devant loi en une branche Trois • gouleletes de miel pendre. » (Unie et Serpent-)] Gouterel. [Gouttière: ■ Comme icellui Robin ■ ae feust alouez àoster certains tuilleaux et ■ \ie\Ti goutereaux de bois, qui esloient sur les ■ voultes d'icelle église, et ainsi que le dit exposant < eus! prins un \\e\z gouterel iehois,(\\iicoQ{eaoit < une toise ou environ. • (JJ. 154, p. 51, an. 1398.)] Goutrenner. [Goudronner: ■ Icelle Cardine ■ demoura avecques son frère ou dit preasouer • pour lui aidier à goutrenner et empiger la meth . fl'icellui. • (JJ. 189, p. 196, an. 1457.)] ■ 1 . Goutron. Fourche au-dessous de la gorge : WUIaïune vers lui G'ealesaa Un glaive tint bien l'avisa Parmi le cors lez le menton Entre la gorge et le goulron Li figl passer le ter tranchant. (Rou, ttu. p. S43.} 2. Goutron. [Pois, goudron : ■ Pour ce que • ses mains estoient souillées dudit goutron. • (JJ. 189, p. 196, an. 1457.)] Gouttette. [Gouttelette : • Il faut pour l'amour > des gens, Ne fust ce qu'une gouttette. Boire, ■ puisque je le tiens. ■ (01. Basselin, Vau de Vire, page 27.)] Goutteux, adj. Qui a la goutte : [• E les morz • fait revivre, mutz parler, surz oïr. Les conlraits ■ redrescier, gutus, flevrus guarir. • (Th. de Gant. L158.)] — On lit goûteuse, aux Méra. d'Oliv. de la rche(liv. 1,216.) Gouttière. [1° Gouttière : • Et se li murs est ■ entre deus teres, cascun à l'aisement du mur el ■ pot mesoner dessus, en tele manière que cascuns ■ tatXe gouliere par devers soi. • (Beaum. t. XXIV, ft. ffî.) — 2° Bandes d'étoffes entourant le ciel d'un iten pavillon : • .un. pièces de zetonnin, pour faire ■ le ciel dudit paveillonell'enlretail At goutieres. • SNouv. Comptes de l'Argenterie, p. 29.)] — Parlant es lices du pas d'armes tenu par le seigneur de Lalain à Cliâlons-sur-Saône en 1449 : • La lice fut ■ préparée, et la maison du juge et les pavillons ■ tendus du juge, et les pavillons tenduz pour les ■ champions, et fut celui de messire Jaques de ■ satin blanc, semé de larmes bleues, et celui de ■ Chaudios de soye vermeille armoyé de ses armes ■ par les goulieres. • (Hém. d'OI. de la Marche, I, p. 296.) — 3' A Orléans, on appelle gouttières des pièces de cire blanche, creusées en terme de bière, que les seigneurs de Sully, de Cheré, d'Adieres et ï- GOU d'Yevre-le-Châlel sont obligés de faire tous les ans, la veille de la fête de l'Invention de la S" Croix, à l'église de S" Croix d'Orléans. [Voyez une disserta- tion à la suite de l'entrée des évoques d'Orléans par M. Polluche, Orléans 1738, in-f- ; Hist. de l'E^l. Gall. du P. de Fontenay, t. X ; Mercure de Pr. juin 1733, page 1143.) Goutieres (bonnets i quatre), ■ peut-être bon- nets carrés. (Rab. V, p. 47.) 2* > Coutieres (pisseis de], » écoulement de gout> tière. (Poët. .IV. 1300, IV, p. 1651.) 3° • Gouttières (manches k), • parlant d'un habit singulier : a" grandes manche» a goutierei. (Amant Cordel. p. 564.} 4° Parlant des mauvaises femmes : • L'en dit « quelles sont l'une des trois choses qui jeclent • l'homme hors de sa maison, la fumée, la goutiere • et la mauvaise femme. • (LeChevalierdelaTour, Instruct. à ses filles.) 5* > Goutiere à pluye (accoutumé à noise et à tra- ■ vail, comme). • (Les Quinze Joyes du Mariage, page 121.) Gouvernance. [Conduite : ' Chevalier, dist la < voix, la maie gouvernance de la personne le « mené à puante fin. » (Percefor. V, f. 95.) — « Et • s'estoiL mis en mer, en le gouvernance d'un > maronnier que on clamoit monsigneur Richart le > Flament. > (Froiss. 111, 431.)] Gouvernant. [Qui gouverne : • Ledit duc de • Sombreset i;outi«mon( pour le roy d'Angleterre. • (Berry, Chron. de 1402 à 1461.)] Gouvernaus, [Gouvernail : < En ces neis de ■ Marseille a dous gouvernaus, qui sont atacbié à « dous tisons si merveillousement , que si test « comme l'on averoil tournei un roncin, l'ont puet • tourner la nef à destre et à senestre. • (Joinville, S 653.) — « La neif veiz tûtes parz en tempestes « gésir ; J'en tieng le guvernail, tu me roves dor- . mir. . (Th. de Gant. 87.)] Gouverne. [1° Direction : • Les enfants doi- • vent estre à la gouverne de la mère. • (Bouteill. Somme rurale, 11,8.)— 2° Gouvernement: ■ Depuis • que le duc d'Anjou s'en fut departy de la gou- . verne. • (Froiss. XIV, 42.) — Le mot est encore masculin : ■ Faire retourner ou gouverne et • demaine du roy d'Angleterre. • (Froiss., t. XV, page 113.)] Gouvernement. [1° Commandemenl, direction d'un Etat : • Il faut blandir, il faut larder Ceuls qui . ont le gouvernement et dire qu'ils font saige- « ment. • (Desch. f. 293.) — ■ Et furent ou gouver- » netnent de messire Pierre Portebuef. ■ (Froiss., t. IV, p. 88.) —2" Entretien : • 11 levoit le moitiet • de leurs revenues et laissoit l'autre moitiet pour > le doaire et le gouvernement de leurs femmes et • enfans. » (Froiss. II, 41 7.) — 3* Train de maison : ( Pour ces jours i avoit ung chevalier et une dame GOU — 412 — GOU « de trop grand gouvernement^ et se nommoif li « sires d'Aubrecicourt. » (Froissarl, l. II, p. 47.) — 4" Aliment : a Tant feirent que par grans et cruels < assaux boutèrent le feu dedans; lequel, tant « qu'il trouva gouvernement, ne cessa d'ardre « maisons, et en ardit plus de soixante. » (Monstr. ch. 92, p. 149.) Expression : « Une femme de mal recapte ou petit gouverne- « ment » (JJ. 187, p. 309, an. 1458), c'est-à-dire de mauvaise vie.] Gouverner,!. V. actif, [!• Diriger, administrer : « E grant maisne de doûsès guvemer, Cum flst tis it pedres et li tons parentez. • (S. Alexis, § 83.) — « Çlo sace bien li reis, e tu li deiz mustrer Que cil « qui puet les Angles et humes ^t^v^rn^r. » (Thom. de Cantorbery, 90.)] — « Gouverner le scel. » (Ordonn. III, 495.) — 2*» Prendre soin, entretenir, nourrir, pourvoir : « Si y avoit à Paris plus de blé « que bomme qui fust ne en ce temps y eust onc- « ques veu de son âge car on tesmoignoit qu'il y en « avoit pour bien gouverner Paris pour plus de « 2 ans entiers. » (Journ. de Paris sous Charles VI, an. 1421, p. 77.) Jardins y a rivier pour voler, SauYoirs dedenz, garanne prouffitable Vignes entour pour l'ostel gouverner, (Desch, i58 K) Dans un temps de famine et de peste, Tan. 1437, il fut ordonné aux pauvres gens dans la ville de Gand de tuer leurs chiens, « et que nul ne gouver- « nast chienne s'elle n'estoit chastrée. • (Monstr., vol. II, p. 151 \) — « Et me retint de son hoslel où « je fus plus de douse septmaines et de toutes cho- « ses gouverné. » (Froiss. XI, 85.) — « El si n'avoil « on lors à Gennes que cinq chevaulx gouvernés « pour ung franc le jour. » (Id. XIV, 157.) — « Les « dessus nommés seront tenus de trouver les des- « pens des quevaulx, et logier et gouverner nostre « dit procureur et ses gens. » (Cartulaire de Corbie, fol. 149 % an. 1421.)] — 3o Traiter, entretenir d'une manière déshonnéte : « D'une chose voulons vous « faire demande, de laquelle, s'il vous plaist ne « serons esconduits c est que ne prenez si tost c délibération de partir de ceste nostre isle et nous « donnez le loisir de vous gouverner plus emple- « ment. » (L'Am. ressuscité, p. 47.)— « Un quidam « qui gouvemoit la femme de son voisin et l'alloit « voir si souvent qu'à la fin le mary s'en aperçut. » (Bouchet, Serées, livre III, ç. 202.) — 4* Entretenir ae paroles, avoir un entretien. Parlant de Jean de Poitiers, seigneur de S. Vallier, détenu au donjon de Loches, et des commissaires préposés pour lui faire son procès : < Tous ces seigneurs estans en sa « chambre, avec leur greffier, il les pria de se reti- « rer, désirant gouverner à part monsieur le pre- « mier président. » (Pasq. Rech. liv. VIII, p. 707.) — 5** S'entretenir de ses pensées, rôver à part soi : « Par fortune Heleine j'aperçois qui gouvemoit ses « pensers a part soy. > (Id. Œuv. mesl. p. 447.) IL verbe refléchi. V Se conduire, au propre : « Un « petit chemin, si estroit» qu'un nomme à cbeval seroit assez empêché de passer outre, ne deux 1 hommes ne s'y pourroyent gouverner. » (Froiss. liv. I, p. 72.) — [2* Se conduire, au figuré : « Vas- « s^umeni se sont gouverné en leurs armeûres. « (Froiss. II, 292.) — 3^ S'entretenir : « Et li assena grant revenue pour elle souffisamment gouverner seloncq son estât tout le cours de sa vie. » (Id. II, . 244.) — 4* Tirer ses moyens d'existence : « Une grosse ville non fermée qui s'appelle Sénarpont et se gouverne toute de la draperie. » (Id. V, 6.)] Proverbe : « Celuy gouverne bien mal le miel qui n'en taste. » (Cotgr.) Gouverneresse. [« La gouvemeresse de Lille, = femme au gouverneur. » (Froiss., X, 285.) — On lit de même dans GuUeville : « Je sui de tout gou- « vemeresse Et de tous mais je sui mirresse. » J Gouverneur. [Cas sujet , gouvemeres ; cas régime, gouverneor, gouverneur. 1° Celui qui est chargé d'un commandement : « Nous Baudoins par la grâce de Dieu très feaus empereres en Crist» gouvernieres de Remanie. » (Du Cange, Vilieh^ append. p. 6.) — « Je vous commant à Dieu qui est vrais gouvemiere, » (Berte, IV.) — « Et disoit . encore que nus ne porroit estre bons gouverner- res de terre, se il ne savoit aussi hardiment escondire comme il sauroit donner. » (Joinville, § 662.)] — a II y aura à présent au dit duché un gouverneur souverain ayant de nous pleine puis- sance. > (Ord. III, p. 535.) —2* Officier militaire : Voyons nos ennemis, qui tantost passeront la rivière et nous venront combattre... ne vouloieot leurs gouverneurs qu'ils s'adventurassent pour combattre par battaille. » (Froiss., liv. Il, p. 30.) — 3« Magistrat : « Ne voulons doresanavant aucuns sénéchaux baillifs, ou officiers de nos sénéchaus- sées et baillies, soient appeliez gouverneurs^ fors seulement sénéchaux ou baillys. > (Ord. II, E. i75.) — 4* Favori. Parlant de l'arrivée ae l'am- assade de Bourgogne à Hantoue : « Allèrent aussi au devant des dits ambassadeurs l'evesque de Sepolette qui estoit principal gouverneur du dit pape. » (Mathieu de Coucy, Hist. de Charles TII, page 720.) --- [5^ Administrateur ecclésiastique : Saint Iglise est espuse al soveraing seignur, E, s'um dune à s'espuse malvais guvemeur, A Dea el à s'espuse on fait um deshonur. » (Thomas de Cantorbery, 128.) — 6** Curé : « Je Colas baronneaa de Lesignen congnois et confesse moi avoir... une dismerie, appellée la dismerie de Beusse, laquelle part par indivis o le gouverneur de l'église d'Airon. » (Beg. des fiefs des comtes de Poitiers, f. 68 % an. 1404.) — 7» Garçon d'honneur : Icellui Begnart estoit maistre gouverneur des noces de Jehan Morel et sa femme,.... et cueiiloit l'escot d'icelles noces au souper. > (JJ. 119, p. 64^ an. 1381.)] Expressions : 1** « Gouverneur du baillage d'Amiens, > bailli. (Inventaire des Irv. de Charles Y, art. 172.) 2* « Gouverneur des celiers du duc de Bourgo- GRA - 4!3 - GRA < gne. » (Estât des officiers des ducs de Bourgogne, page 56.) 3* « Gouverneur et garde du sel en Bretagne. » (Ord. des ducs de Bret. f. 365 *0 4* « Gouverneur genertà], » Parlant de Philippe fils de Charles-Quint : « Il print la générale surin- « tendance du royaume, non sous le liltrede régent, « ains du gouverneur général seulement^ estimant « que la qualité de régent estoit de trop grande « autorité. » (Rech. de Pasq. liv. Il, p. 133.) 5* « Gouverneur de gabarre, » celui qui en tient le gouvernail. (Coût. Gén. Il, p. 676.) 6* « Gouverneur des navires des chevaliers de « Tordre de saint Jean de Jérusalem. > (Coût. Gén. 1. 1, p. 327.) 70 « Gouverneur de Tost, » général d'armée. (Percer. IV, f. 117 «.) 8* « Gouverneur de lions (vestu comme un), » un avare qui ne change jamais d*habit. Cette façon de parler est tirée de ce que ceux qui ont soin des lions ont toujours soin de porter le même habit, Kur en être toujours reconnus. (Rom. Bourgeois, . I, p. 63.) Gouyaulx. [Grumeaux : « Pour faire du pain de brode, le suppliant a meslé du segle avecques des gouyaulx du pain blanc, ainsi qu'il est accoustumé de faire en leur mestier de bouien- gier. . (JJ. 209, p. 294, an. 1483.)] Gouyep. [Gouet, sorte de serpe : « Icellui Mathe print ung gouyer, et en frappa ledit Pessoul deux cops sur la teste. > (JJ. 176, p. 323, an. 1444.)] Goy (vertu). « Il n*est pas que les pitaux de village, pour couvrir leurs blasphesmes, n'aient autrefois composé des vocables, où ce mot de got [Dieu] est tourné en goy, car ils dirent vertugoy^ sangoy^ mort-goy. Ils voulurent, sous mots cou- verts, dire tout autant que ceux qui disent vertur dieu^ mortdieu. » (Pasquier, Rech. VIIl, p. 658.) Goyere. [Sorte de gâteau : « Item valetz et chambrières De bons hostelz (rien ne me nuyst) Faisans tartes, flans et goyeres Et grant rallias à minuict. > (Villon, éd. Jannet, p. 82.)] Goymerez. [«De.xi. libriset.xv. solidisTuron. annui census, quem Pelrus de Dyciaco miles habet et percipit super homines, qui vocantur les goymerez et les bandons. » (JJ. 59, page 88, an. 1319.)] Goys. [« Les supplians estans en la ville de Dousy virent passer deux hommes, que Ten disoit estre à aucuns, nommez les goys^ et ennemis de nous. • (JJ. 167, p. 202, an. 1413.)] Goyvre. [Jouissance : « Le suppliant et Pierre Lymosin eurent ensemble certain débat à cause du goyvre de certain pré... Ouquel pré estant en goyvre icellui suppliant, ung jour trouva les neufs dudit Pierre Lymosin. > (JJ. 198, page il, an. 1461.)] Graal (saint). [On lit aux Emaux de De Laborde, p. 333 : « Vase prodigieusement célèbre au moyen- âge, dans lequel Jésus fit la Cène, qui servit à Joseph d*Arimathie à recueillir le sang qui coulait des plains du Christ, et qui, après avoir fait des miracles en Terre-Sainte, à Rome, et, selon d'au- tres, dans la GrandcrBretagne, semblait perdu lorsque, dans le sac de la ville de Césarée, en 1102, il fut retrouvé, devint le partage des Génois, et pendant plusieurs siècles fut montré aux fidèles dans l'église cathédrale de Gènes sous le nom de sacroCatino. > Le Cycle du saint Graal désigne l'ensemble des poèmes, dont le suiet est la recherche du saint Graal par le roi Arthur.] — Ce lui Lucan fut fils de Joseph d'Arimathie duquel descendit le grant lignage par qui la grant Bre- taigne fut puis enluminée, car ils apportèrent le graal et convertirent les mescreans à la foy. » (Lancelot du Lac, I, fol. 36 '.)— « Elle portoit entre ses mains le plus beau vaisseau que oncques homme veist et estoit faict en semblance de calice Gauvain regarde le vaisseau si le prise moult, mais il ne peult sçavoir de quoy il est : car de boys n'est-il pas ne de nulle manière de mestal ne de corne ne de ostz certes dist il (un hermite auquel il raconte ce qu'il a vu) c'est sainct Graa/ ou le sainctsang de Nostre Seigneur fut mys. » (Lanc. du Lac, II, f. 51 **.) — « Ce vous diray je bien dist Hector. Ce sainct Graal si est le vaisseau en nostre seigneur mangea laigneau en la maison Simon le lépreux. » (Lancelot du Lac, t. III, fol. 59 *.) — « La cathédrale de Gènes où fut par les chanoines après la messe monstre le riche vaisseau smaragdin, c'est à sçavoir le précieux plat auquel N. S. Jésus Christ mangea avec ses apostres le jour de la Cène; et est celuy plat qu'on appelle le saint Graal^ lequel, selon dire commun de Gennes, fut là apporté par les Gene- vois l'an mille cent un, et fut pris en la sainte cité de Hierusâlem en la manière que vous orrez. > (Jean d'Aulon, p. 112.) [Transporté à Paris lors de la révolution, on examina le graal et on démontra qu'il n'était pas taillé dans une gigantesque éme- raude, mais fait de verre, coloré d'un beau vert; la forme en parut antique.] — La Colombière, Théât. d'honneur, dit que « le S. Greal estoit un grand bassin ou autre grand vaisseau, fait en façon de corbeille, remply de toutes sortes de viandes exquises, très bien apprestées, et de breu- vages excelens et frais, qui se presentoit aux sages et vaillans chevaliers que Dieu vouloit favoriser de cette grâce. Il estoit porté sur les tables ; sans qu'on vit personne, et estant couvert d'une très fixe nappe il se descouvroit et les plats bien remplis de differensmets se rangeoient d'eux mesmes, et alors il ne tenoit qu'à ceux aux quels il estoit présenté, de bien manger et de bien boire, en sorte qu'ils en estoient parfaite- ment rassasiez ; et puis tout a coup il disparois- soit de devant eux laissant une merveilleuse odeur dans le lieu où il avoit été dressé. » — [« Et queu sera la renommée Do vaissel qui tant vous agrée? Dites nous, comment l'apele on, Quant on GRA — 414 - GRA « le nomme par son nom ? Pelrus respont : Non « quier celer; Qui a droit le vourra nummer. Par « droit graal Tapelera ; Car nus le graal ne verra, « ce croi je, Qu'il ne li agrée. » (S. Graal, v. 2653.) — Graal est devenu nom commun au sens de pot (voir Grazal, Grkaux) : « Avoir fait bien tel prevost « faire Et tel prior ainçois refaire Fait sou graal « que son grael. » (S** Léocadie, ms. S. Germ. f. 28.)] Voir sous Grael (graduel.) Graailler, Graelier. [Griller : « Raoul « repaire, fait ol le destourbier ; Les nonnains flst « ardoir et graaillier. • (R. de Cambrai, 62.) — « Je « vos ferai ou pandre ou graelier. • (Gir. de Viane, V. 2744.)] Touts vifs les faisoit escorcher Puis mettre es rez et graailler Pour sa grant ire saouler. [Brut, f. 26 ^.) Grabatum. [Grabat : « Eufemien, bel sire, « ricbes hom, Quar me berberges pur Deu en tue « maison, Suz tun degret me fai un grabatum, » (S. Alexis, 44.)] Grabeau. [Fragment de substance pharmaceu- tique : « Remettons à vostre retour le grabeau et « nelulement de ces matières. > (Rab. III, 16.)] Grabeler. [Séparer une substance médicamen- teuse de ses fragments.] Voir Rabelais, l, 128. Grabouil, s. Grabuge, confusion, dispute, [a Fouloit aux pieds le soin au*il devoit avoir de sa « famille, laquelle ne pouvoit estre qu'en garbuges, « querelles et noises. • (Cholières, Contes, t. Il, 2* après-dînée.)] — Grabouil (Rabelais, 1. 1, p. 193); galbuge (Cotgr.); garbouillement (Merlin Cocaie, t. II, p. 410) ; grabouil (Brant. Dames ill. p. 62.) Grâce. [1° Faveur : « Par la Deu grâce qui en la « crois fu mis. » (Roncisvals, p. 71.) — « Et avinl Sue il fu esleuz des barons d'Alemaingne à roi *Alemaingne par la grâce la pape. > (Mén. de Reims, § 214.) — « Qui de famé vuel avoir grâce. » (Rose, V. 9749.) — 2o Pardon : « Quant est desorde- « nez (sorti des ordres), s'il puet à Rome, s*il i « puisse la grâce Tapostolie encontrer, Qu'il lui « duinse angié sulement de cbanter. > (Thomas le Martyr, 30.) — 3" Renommée, réputation : « Jehan « Fenin qui estoil bons rioteux et félons et melleys, « ayanz mauvaise grâce en ladite ville et en touz « les lieux ou cogneuz esloit. • (JJ. 107, page 209, an. 1375.) — a Estienne Fusset,... povre varlet, « brigueux, belliqueux et noiseux, et personne de « petite grâce et renommée. » (JJ. 118, p. 10, an. 1380.) — « Li connestables de Franche acquist Srant grâce en Engleterre dou roy, premièrement e la royne et de tous les signeurs. • (Froissart, t. V, 205.) — 4*» Succès : « El pour ce que ses (Ils « nommes Edouwars n'eut point celle grâce ne « bonne aventure d'armes. » (Id. II, 16.) — 5* Par la grâce de Dieu. Formule que les rois de France ajoutent à leur titre depuis Pépin le Bref, roi par usurpation et la grâce du souverain pontife, repré- sentant de Dieu. C'est là une formule toute ecclé- siastique, employée à l'origine par les évêques et les abbés. (Voir Pérard, Hist. de Bourgogne, pièces justificatives.) — 6° Titre honorifique : « En cet an « dessudit 1445, le damoiseau Evrard delà Marche... « envoya lettre de deffy au duc de Bourgogne, de « laquelle et du contenu d'icelle la teneur s*ensuit : < Très haulty très puissant et très redouté seigneur, « monseigneur le duc de Bourgogne, comme je, « Evrard de la Marche, ay escrit par devers vostre « Grâce. « (Math, de Coucy, p. 55.)] Expressions : 1* « Avoir à grâce, • tenir en faveur : « Depuis « la desconfiture qui fu devant Struvelin, li royaul- « mes d'Engleterre generaument n^eut à grâce le « roi ne ce messire Hue de Espensier. > (Froissart, t. II, 23.) 2" Faire grâce, rendre service : • Il li demanda « tout en riant que il li volsist faire grâce. » (Id. t. V, 336.) 3o « Faire les grâces des Lombards, • dire sa prière à la manière d*un Lombard, d'un changeur : « Icellui Gerardin disl paresbatement : il nous faut « faire les grâces des Lombars ; lesquelles grâces il « enlendoit jouer aux dés. » (JJ. 166, page 346, an. 1412.) — « Grâce (faire sa), » faire ce qui plaît. On lit au préambule des lettres du roi de Sicile aux officiers à qui elles s'adressent, cette formule de salut : « Faisons noslre grâce et nostre bonne « volonté. > — On lit dans les mêmes lettres en latin : a gratiam suam et bonam voluntatem. (Rymer, I, p. 116, an. 1270.) Gracier. [4* Faire grâce : « Avons gracié et « remis dès maintenant pour lors la ditte amande. « (Arrêts du Parlement, IX, an. 1336.) — 2« Reme^ cier : « Ad Deus graciet. » (Roi. 2480.| — « Or en « soit Dieux gracyés. » (Froiss. II, 200.)] Gracieus. [l^^ Qui a de la grâce : « Ele (Berte) < est plus gracieuse que n*est la rose en mai. » (Berte, c. 57.) ^ « Il laissierent le roi et la roïne « touz dQulanz pour Louevs leur ainsnei fel, qui • morz esloit sour Taage ae seize ans, qui estoit « merveilles sas^es et gracieus. » (Mén. de Reims, § 460.) — 2'' Clément, courtois : « Et vous laisseray « venir à raenchon legiere et gracieuse seloacq • vostre estai. » (Froiss. t. IV, 207.) — 3* Fait avec grâce : « Plus gracieus est un petit dons faiz isnele- « ment, que uns autres grans n*est qui est à paine « donés. » (Brun. Lat. Trésor, p. 4!!.)] Gracieuseté. [Cadeau : « Et estes vous tel, se « vous m*avez donné aucune courtoisie ou gracieu- « seté, que vous me le vouliez après retoller ? » (Louis XI, 18- Nouv.)] Grael. [Graduel : « Je, sire de Blainville ay gar- « nies et estoflées les dites capelles... d'un messel « et d'un bréviaire pour chascune capelle, etd*un < grael pour les deux capelles. » (JJ. 70, page 175, an. 1335.)] Tex ne set mie encore a. b. Qu^avoir fera encor abbé ; Avoir fait bien tel prevost faire, Tel prior qui ainçois refaire Fait son graal que son grael. fS** Lèoc. ms. S. G. f. 98 KJ GRA - i Graer. [!• Plaire ; ■ Nul part ue porront baer A ■ chose qui lor puist graer. » (Ruieb. 11,259,} — 2* Approuver : • Del termine del espouser... D'iluec « al tîerc jor l'ont graé. • (Parlonopex, v. 9993.) — • R'il ne le voile olroier ne graer. • (Girard de Viane, 3078.)] Et diet S. Denis li preudon A Carlemainne en vieion Karlea j'ai tant ô Dieu proie Ou'il m'a graet et otriie Conque tu m'HYois requis, (Mouakes, m», p. S5i.) Grafe. [Burin pour écrire, du lalin graphium : ■ Cn grafe tienldeson gralierD'argentbieafaile. ■ (Flore et Blanchefl. 999.) — • E aplanierai si cum 1 l'um suit planier tables de graife • (Rois, cb. 21, V. 13). c'est-a-dire tablettes sur lesquelles on écrit avec un greffe.] Graffons. [Crochets de hallebarde : ■ Ung bas- ■ ton ferré, appelle pii'j]ue de Flandres,... qui > avoit... une rouelle ae Ter au milieu à sept uu huit . graffons. • (JJ. 181, p. 217, an. 1452.)] Graller. [Fabricant de grafes, de burins pour écrire. Voir le précédent.] Grallere. [• Sliliare, grafiere. • (Gloss. 4120.)] Graflgner. Egraligner. (Cotgr.) Graigne. [Cas sujet du comparalir de grand: • Mis talenz en est graigne. ° (Roi. v. 1088.) Le cas régime est greignor, greignur^ Graïl, Greil, Greille. [Formes masculines et féminines raitessurcraficu/a, diminutif de cratet; gril de cuisine; grille de porte, de prison : < Ou ■ seras bouillis en chaudière, ou rostis devant et • derrière, ou sur charbons ou sur greïUes, ou ■ tournoies à grans chevilles. » (Rose, 19477.) — ■ Auquanz en vil arz et bruis. Qui sur graïl erent « rostis. • (Marie, Purgatoire, 1095.) — • Mestre ■ esdils fossez et asseoir gratis de fer. • [Cari, de Corbie, 23, an. 1350.J — ■ Quant ce vint à passer le ■ {;m/ du guichet d'icelle ville. • (JJ. 171, p. 480, ao. 1421.) — «Je vuel marier ma fille, me rendras « In ua greil ei ]in trepié qu'il me fault pour son . mariage. • (JJ. 108, p. 95, an, 1375.)] 1. Graille , Gralle, Gralsle, Grelle. [1* Svelte, mince : • Graisles es flancs e larges les • costez. • (Roi. V. 3158.) — • Le cors ont graisle. • (Id. V. 3820.) — ■ Longe est et génie et graille et ■ crase. Ions a les braseti^ratZ/^smains. • (Parlon. V. 3991.) — • Moult iert belle, graile et graisse et • ■ alexe. • (Belle Ysabiaus, Wac](ernagel,page 7.) — 2* Ton grêle, ton le plus haut d'un cor, irune trom- pette : > Trois fois le sonne (un cor) et en grelle et « en gros. • (Charroi de Nîmes,)] Blonde a le poil, semble que toz jour lie Qer vis, beû bras les doi£ grailles et Ions. Rcbim don CliMicl, Pwl, US, ■*. 1300. t, I, p. 53, 2. Graille, Greille, Gresle. [Trompette : • D'un graisle cler racatet ses cumpainz. » (Roi. V. 3194.) — • Quand vindrent près, lor greilles font • sonner. • (Gario.) — ■ A fait sonner an graile « devant l'uis de son tlef. > (Prise de Jérusalem.) Ainsi nommée da son grêle de l'instrument.] Par- GRA Des que les deuU os s'entrevirent Grant noise et grant tumulte firent Moult Dissiez grellei sonner. {Rou. ms. p. SSS.j Grailler. Croasser comme la corneille, nommée graille ou graillot. Parlant d'une vieille à laquelle on demande si elle n'a point vu des corbeaux : • Guy dit elle un corbeau sur le tronc de ce saule ■ mort qui ne faisoil que grailler. • [Du Verdier, Bibliotb. p. 114.) Grain. [!. Grains, fruit des céréales, au propre et au figuré; < Mesure de loz grains si est par ■ toute le conté que il a el mui douze mines.|> (Beauman. XXVI, 7.)] f^-^^ Expressions : 1" ' Crains (jurés de la maison aux). • — « Il y a • encore une autre jurisdiclion, nommés les doyens • si jurez de la maison aux grains qui font obser- " ver el mettre à exécution les placets du prince et • les ordonnances de polices, faites et statuées par ■ le bailly et la loy sur le fait du commerce de - grains. . (N. C. G. t. I, p. 1108.) S» Dame qui vuet son prison bien tenir Et il l's pris à si dure bataille Dont ra pris er H doil le grain après la paille. S. G, fol. 103. . êl. II. !.. 1300, 1. 1, p. 3* Tant comme chascun a le cuer bastie et sain Devons Dieu apeler et au soir et au mein Laisionê aler la paille et retournons le gratt ChinUpleure, US. S. C 4> Souvent avient de ceste chose Que celle qui croire ne s'ose A nul home qui auques vaille ioisse lu grain et pron la paille. {Ovide, f. 95 '.J 5° Cil cui amors jotise Et qui por li se travaille Ne porroit en nule guise Cailler le grains sans la paille. {Poét. av. 1300, I, iSO.) 5* - Grain sent le terroir dont il vient (le). • (Percer, vol. VI, fol. 66.) II. Taches sur le visage: .... Un Cront large, blanc et plain N'i avoit ne fronce ne grain. (Parlon. f. 143 :} ni. Race, origine, pour ainsi dire la semence: Serour sa Terne avoit ocise Ki biele estoit et de haut grain. (Uousk. p. S3.) IV. [Parties serrées entre elles que forme la masse des pierres, des métaux: • Li reis cumandad • que l'un preist pierres grandes et de gentil greiti . et de bonne qoarriere. ■ (Rou, p. 245.)] V. [Grain en cuivre, en acier, petite pièce de mêlai dont la forme approche d'un grain d'orge: ■ Lequel suppliant print deux ou trois graiiu ■ d'acier et un fer à cheval. > (JJ. 128, p. 84, an. 1385,)] VI. Pelile mesure de poids, de longueur : • Léger • de quelques graiw, . [Bouchet, Serées, 1, 174), c'est-à-dire eunuque. — < Chacune corde de vingt ■ quatre pieds de roy, chacun pieds de douze pouT- ■ ces, chacun poulces de douze lignes ou grains. • (Coût. Gén. t. Il, p. 770.) VI!. Grain, comme pas, point, mie, renforçait la négation. * Nous avons plusieurs sortes de mois, GRA -* ■ desquels nous nous servons quand nous noioos ■ quelque ctiose : comme pas de passus, poiact de ■ punctus, grain de granum Nous aajoustODS ■ souveni à nostre commun langage un de ces mots • pour plus fermement nier quelque chose.... Or il > faut prendre garde à l'usage de ces mots, que < chascun soit mis au lieu qu'il fault : à sçavoir que • quand on usera de grain ou goutte, qu'on « parle de semences ou liqueurs. • (Rob- Est. Gr. fr. p. !26.) — [Aussi écrit-il, dans son Apologie d'Hérodote, II, 179 : ■ Comme celuy qui disoit : en ■ nostre cave on n'y voit goutte, en nostre grenier « on n'y voit grain. ■ — • Le lieu n'est graint < bonneste, il y fait trop puant. • (Louis XI, 88* Nouvelle.)] Vlli. [Grains d'un chapelet: • Catliolique à gros ■ grain • (Oudin) ; il passe les petits grains pour expédier son chapelet et ne prie qu'aux dizaines, sur les gros grains.] Craindre. [Comparatif de grand, au nomioalir, comme graigne: * Jehanne moindre de vint et un ■ ans et craindre de quatorze ans. > (JJ. 45, p. 150, an. 1310.)] Graine. [1" Ecarlate : • Voua monstrerons, ce • dient, mains gonfanons en foraine. > (Saxons, 30.)] ~ < Au moins, dit la pucelle tu me diras quelle ■ parure il a sur son heaulme. Damoiselle, oit le ■ neraull ; il porte ung manche vermeille, ne scay • sec'estffratncou auitre tainture. ■ {Perce/orest, t. VI, fol. 40'.) [• Deux houppelandes longues de satin vermeil < en graine, et deux petites jaquettes de veloux ■ vermeil en graine. > (Nouv. Comptes de l'Argen- terie, p. 121.)] — 2* Epicéa : Safran, canelle, espicerie, Giagembre blanc, graine et doux non. User verjua, jeune mouton. {Desch. f. 44S '.} 3° Parfum : Li orillîera blans, draps tloLrant la graine. (Detch.SSSK) Expressions : 1' € Graine (de la), ■ vermine. (Oud.) 2° • Cminc (il garde ses filles à), > il est longtemps sans marier ses filles. (Oudin.) 3° > Graine de paradis, • épicerie. (Ord. II, 320.) Grainer. [1* Germer, s'arrondir en grains : ■ Et • li rosier en mai florist et graine. > (Couci, XIV.) — - La vie (mondaine) C'est la vie qui tost se des- ■ fruité ; C'est 11 espis qui point ne graine. > (J. de Heung, Trésor, 1234.) — 2* Germer, au figuré: ■ Onques de mauvaislié ne burent Qui peust en lors • cors grener. Ne reprendre ne rachiner. » [Roi Guill. 95.)] — 30 * Grainer (tems de), c'est à dire de • paissonner les pourceaux es bois et forests, ce ■ qui s'appelle vivepaslure en la Coust. du duché • de Bourgogne art. 123. à la différence de la vaine • posture. > (Laur. Gloss. du Dr. fr.) Voir le Coût. Gén. 1, 150, 423. i- GRA Gralngne. [Grange: - Il trouvèrent les fffain- • gnes raemplies de bleds. • (Proiss. IV, 394.)] Se Diex vosit, il t'euist fait Un laboureur erant et parfait, A une contenance eatragne, Ou un bateur en une grogne. (FroU$an, p. S40 *.} Grains. [Pâché, affligé : • Grains et marriz. > (Belle Ysabiaus, Wackern. p. 6.) — > Auberis l'ot, . si fu greina et marris. » (Gann.) — - Greitu et • dolent en sont et esbahi. - (Ibid.) — • Des or che- ■ vauceAiols crains et plains d'ire.* (Aiol.v.lOflS.)] Gralsloler. [Grailler, sonner du graisle : ■ Des > héberges issirent, serré sont et rangiez; Plus de • quatre cens cors oïssiés graitUHer. • (Ch. d'Ant. IV, 345.)] Graisse. [ 1° Graisse : • Le sanc sur l'autel ■ n'espandirent, ne la graisse à Deu ne offrirent. > (Bois, p. 49.) — • Car bien saches qu'Amors ne lesse • Sor fins amans cOlorneffrffssc. • (Rose, v. 2562.) — - Le vin garira de la gresse. » (Ménag. Il, 3.) — On disait au propre : 1° prime gresse : • Pris ot deus • cers de prime gresse assez. * (Charrois de Nimes, V. 17.) — 2* Haute gresse: • Chappons de haulte • (ïr£8«e. '(Mén.II, 5.)]De même au figuré: -Putia • de baulte gresse. » (Contes d'Eutrapel, 405.) Voir sous Haut. — 2* [Ressources, richesses: • Car en la • marche que je vous dy, gist toute la graisse in • pays. • (Froiss. XIV, 172.) — • Ils en veulenl > porter la {7raisi£ hors du pays et point desservir . les bénéfices. »(ld. 364.)] — Delà les expressions; la . A graisse d'argent. • (Pasq. Rech. I, 415.} Il fault Bçavoir par quel endroit Se tire gres$e de ta bourre. Trop repond Avant ['niver si bien me fourre Que je n'a; garde d'avoir froid. (M. de ta Marg. II, S50.) Graisseure. Embonpoint. (Cotgr.) Gralssier. Aimant les choses grasses. (Cotgr.) Gramaire. 1* Grammaire. [• Or me respoadez ■ àe gramaire. Savez rien de celui afere Que li • maistres fait sa cler^ns Quant il lor prennent « les leçons. • (Ben. v. 20920.)} — Faifeu suppose Quelqu'un transporté, pendant son sommeil, inx hamps Ëlysées, où il entend ceux qui y sont ra- conter leurs actions lorsqu'ils étoient sur la terre. TouB de grant cuaur, sana en rien leur doulloir Vont racompter cboacun en sa partye Leurs faiti et ditz, leur aller et parlye Hais pensent bien que plus n'en soit momoire En nul endroit, èa \aix, ne en grammoâv. (Faifeu, i9.J Chousea cachâea, cbouses bon de mémoire Qui excédent et togicque et granmoyre. (Id. p. St.) 2* Grammairien : Alain flst ouvrir les aumaires Et flst venir les bons gramaire». Les hiatolrea flst aporter. [Brut, f. Ht '.} Grambille. [Sorte de bière : • On doit de per- ( cevoir seur chascuD brasseur de servoise,... ponr ■ cascunhrassin de servoise ou g^umbiUe, six los.i (Libre blanc d'Abbeville, f. 100 », an. 1391.)] Gramenter. [Se plaindre, être mécontent : > Ce ■ li gramente et si le plaint. ■ (Partou. v. 53S7.)] GRA -i Gramlr, v. Gémir, lamenter. Qu&nt g'i viae A parmi : Et HUtudi Sana detri, La mort qui l'a prise. (FroU». poit. p. *57 •■} Gramment, Granment. [Du suffixe, ment, et de ffrant, qui, comme les adjectifs en is, n'avaient âu'une forme au masculin et au féminin : 1* Crân- ement : Quanl du geollier ilz furent ealongnez, En ung deatour, sans gran\-ment besongner Falfeu lui dist ; mon ami or deepeacbe Faire chemin. (Faifeu, p. 53.} 2*Longlemps : • U n'i demeurèrent pas grant- « ment. . (Hénest. de Reims, § 177.) — Parlant du Dauphin, fils de Charles VII: De la à Eepinars s'en Tint Estant très forte ville et bonne, La quelle pas grammant ne tint. (Vig. de Ch. VU, Si6.) Expressions : 1* ■ Grammant (bourse sans argent ne vault ■ pas). ■ [Gloss. sur les Conl. de Beauv.) y . Grandement de quelqu'un (estre), • être bien -reçu de quelqu'un : ■ Ung soir Norhot arriva à la • cour du roy, ob. il fut grandement du roy et de ta « royne. ■ [Percef. VI, f. 109 v) Grammercy. Terme familier de remerciement encore en usage. — Grammercy (Cl. Marot, p. 721). — Grand-mercy (Chr. S. Denis, t. Il, f. 20''.) Gramose. Voir sous Ciste. Granate, adj. Epith. de jacinthe, pierre pré- cieuse. (Marbodus, col. 1650.) Granche. [■ Le suppliant Irouva iceulx compai- • gnons jouans au jeu ne la granche, c'est assavoir ■ a getler trois dez à la plus grant poinclure. > (JJ. 171, p. Lan. 1419.)] GraDcrenelle. [ Antienne , dans un ms. de Cambrai (D. C. lU, SSÎ"*): • Festum praesentationis « B. M. Virginis... ad inslar nalivilalis et visitalio- • nis, demplis anlipliona. gallice \3grancreneUe. >] Grand. Voir Ghakt. Grandelet. [Diminutif de graiiri: - Si le brochet ■ est petit, soit rosi! tout entier; et s'il est plus • grandelet... = (Ménagier, II, 5.)] Grandesce. Grandeur, quantité. ;s. Ber. 147.) Grandeur. [1° Dimension de ce qui est grand : • Dune s'est li asnes purpenseiz, Ke melz dou chien ■ vault il asseiz E de biauté et de grandor. • (Uarie, Fable 16.) — 2* Grandeur d'âme: • Quels est ta • duzur. Ta poesté et ta grandurs. -(Benoit de S' More, 11, 2165.)— 3" Arrogance: ■ Disant tout hau!- ■ tement et par manière de grandeur et derrision.» (JJ. 132, p. 151, an. 1387.}] Grandir. [Faire paraître plus grand: ■ Adiré ■ vray, et ainsi ses faits le monstrerent, il (Charles GRA le Téméraire) aimoil fort gloire et estre grandi. • (Chronique de Chaslellain, Vil, 39.)] Grandlsme. [Superlatif de grand : (Beaum. XXX, 72.) Voir Graingne. — 2* Métairie : < Parce que, passé â trois ans, ilz n'ont eu ni peu avoir aucunes provisions de leurs granchei et manoirs, ne estre payez de tant peu de rentes qu'il ont. > (Lettres patentes du 25 juillet 1419.1] — 3* Grangeage. (Voyez ce mot.) Nulle beste n'estoit tenue, Lora à paier de son labour Le domaine de son seignour ; Et pour ce lea béates estranges Dès que l'en paioit lea granijea Pour vivre en paix et en seurté Laiasoient leur nativité Et venoient sous le lion Pour demeurer en union. (Dtsch. fol. 464 ''.J Expressions : 1° < La grange est pleine, <• une femme est en- ceinte. (Oudtn, Cur. fr.) 2* < La grange est pleine avant la moisson, ■ elle est grosse avant que d'être mariée. (Id.) 3° • La grange est près des bateurs ; voicy la ■ ijranffc et voila les bateurs. • Proverbes de plai- Etanterie dont on se sert lorsqu'on voit un couvent de filles près d'un couvent d'hommes. (Cotgr.; Âpolog. d'Hérodote, p. 84.) 4° • En vieille grange on bat bien, mais deviens • fléaux on n'en fait rien. • Ce proverbe fait allu- sion aux vieilles femmes et aux vieux hommes. (Brantôme, Dames Cal. Il, p. 198.) Grangeage. 1' Manière de donner une terre à bail : • Donner terre à grangeage, c'est donner sa • lerre à un laboureur pour la cultiver, à la charge • de partager avec luy pour moitié les fruits qui « en proviendront. • (Laurière.) — 2- [Métairie: ■ Le prevost mena ledit Dumesnil et ses gens à un • grangeage assez près dudit lieu, appelle commu- • nement la grange Collart, en la maison d'un « nommé Jehan Marisol. • (Du Cange, III, 551'.)] Granger. [1° Métayer: • Le metaier'est ainsi • appelé en France de métairie; et en Dauphiné, • granger de grange ; l'un et l'autre édifice, au dit < païa, signifiant une mesme chose, bien qu'en • France la grange ne soit que partie de la metai- . rie. • (0. de Serres, p. 61.)] — 2° U s'est aussi employé pour désigner une dignité de chapitre, Seut-étrc celui qui a soin des blés provenant des Imes: • Loys Las.(JJ. 165, p. 223, an. 1411.)] Granler (tust). [Trémie d'un moulin, dans un Aveu el dénombrement de 1366. (Du Catige, sous Tremodium.} 1. Grant, adj. [Le mot est dans la Cantilène de S"Bulalie: ■ Poros' furet morte à granil tiooes- ■ tet. > — 1» Important, au physique et au moral : ■ En plusurs gestes de lui sunt granz honurs. > (Roland, v. 3181.) — • De 1' reï païen en ad oiit « granzduas. * (ld,v.845.)— • Crari^ trente liuves . roïreot (le cor) il respundre. • (Id. v. 1756.) — • Si flst un très grant mandement par tout son ■ royaume et ossi une g%'ant pryere en l'Empire. * (Froiss. II, 249.) — 2° Nombreux : ■ Quant il furent • bien pourveu de grans gens. • (Id. III, 237.) — • Et cousterent ffrû/w deniers. • (Id. 360.)] Expressions : l- [Grons Pasques, Pâques : ■ Comme par cas de ■ fortune le jour des grans Pasques. • (JJ. 108, p. 348, an. 1376.} — « Le mardi prochain d'après • Pàsques tes grans. ■ (JJ. 153. p. 272, an. 1398.)] 2" [Grant mal, grant maladie, épilepsie: ■ Bari- ■ got estant enlecbié du grant mal. • (JJ. 138, p. 232, an. 1390.) — • Un te! homme entachié de ■ mauvaises conditioas ou maladies, et parespecial • delà ffrantma/m/ie, dont l'en chiet. » (JJ. 149, p. 124, an. 1395.) ~ • Dès le temps de sa nascion ■ le suppliant a esté entachié d'une maladie conta- « sieuse, que l'en appelle le grant mal ou le mal - S.Jehan, .(JJ. 168, p. 294, an. 1413.)] &' [Grant pteça , longtemps auparavant: • Le ■ suppliant se lalila grant pieça par Paris en rues < foraines el autres. • (JJ. 131, p. 122, an. 1387.)] 4° [Crani 8(re. beau-père, dans Froiss. X, 286; XV, 67. • L'exposant fu conseilliez d'aler à son • parastre ou ffmni sire. '(JJ. 130.p.280, an. 1387.)] 5' [Grande dame, belle-mère : • Et vint ù Fonte- ■ nelles l'abeïe veoir madame de Valois sa grande ■ dame. * (Froiss. lli, 7.) — ■ L'eritagede Lancas- < Ire qui leur vient par dioite hoirie de \&\i\' grande • dame la duchesse Blanche. > [Froiss. XVI, 40.)] 6° [Granl miedi, midi bien sonné. (Froissart, t. IIÏ, p. 44.)] 7* [Granl terre [seigneur de la). Voir Chetifs.] 8* < Grands blancs. » — • Pour avoir, avec nos ■ anciens historiens appelle les maisons religieuses ■ moyceries, Garasse rail une section en liere contre Pasquier, p. 787, ob après iroir rappOTté fliusse- ment, que dans les rechercbes etlescttecbismes, au lieu de minimes, de feuillans et de jésuites, on voit les enfumez, lesi/rafuto-AiaMi, leacroche- teurs. • (DefTense pour Est. Pasquier. p. 343.) 9° • Cranij-coup, > beaucoup. (Gloas. de l'Hist de Bretagne.) 10° ■ Grand garde, ■ terme de guerre encore usité. (Le Jouvencel, fol. 18 1>.) II* • Crani/s jours. • — • Depuis que les parle- < mens ont été rendus sédentaires, nos rois par • leurs lettres ont souvent donné commission de • juger souverainement en certaines causes; et • cette cour et justice souveraine a été appellée • grands jours. * (Ménage; Ord. des R. de France. L V, p. 435.) 12* . Grands jours de Troyes. » — • Grands jourt t de Troyes esloient assises générales que l'oa ■ avoit autrefois tenues sous ces noms, en Nor- ■ mendie, en Champagne, pendant que les ducs de • Normandie, et comtes de Champagne s'en faisoient • acroire. Ausquels ils avoient leurs pairs pour « juger leurs causes, etc. ■ (Pasquier, Rech. 11,45.) 13° ■ Grands maîtres > Ce sont les • grands sei- « gneurs ayant autorité dans la proTioce. ■ (Nouv. Coût. Gén. Coût, de Hainaut, p. 46.) 14* • Grand oeuvre [poème de), ■ ouvrages subli- mes, immortels: ■ Des poèmes qui tombent sous < l'appellation de grand oeuvre , comme sont en • Homère, l'Iliade; en Virgile, l'Enéide; en Ovide, ■ la Métamorphose, tu trouveras peu ou point, < entrepris ou mis à fin par les poètes de notre • temps. • [Art. Poétique de Sibilet, il, p. 140.) 15° • Crowd père (faire voir le). • — • C'est pren- • dre une personne par les oreiUes et l'enlever en • l'air. Cette façon de parler est du bas peuple. • (Oudin.) 16' • Grands sanlls. • Parlant de deux lutteurs que Louis XIl fit combattre devant les dames, à Milan: • Ils se donnèrent attrapes, trousses et • grands saults. • [i. d'Aut. p. 278.) , 17° • Service des prands, n'est pas berîtage. • (Histoire de Charles VI, par uo' moine de S. Denys, traduite par 1-e Laboureur, p. 899.) 18° • Grant sal, ■ pour gros sel : ■ Sal dou plus • {/ra»( que l'on face. • (Pérard, Risl. de Dourg. p. 474, an. 1253.) 19° * Grands six sols. > — • Lesquels meuUes si ■ le debte monte à la loix de {grattas six sois, qu'est > quatre francs bourdebois et au dessus* tedebteur ■ les peut recouvrer dedans neuf jours. ■ (Coût, de la Bourt, Coût. Gén. II, p. 729.) 20° ■ Gratid visage (monslrer), • tenir une con- tenance hardie. Froissart dit des Flamans, au siège d'Oudenarde : • Trop peu craignoyent la mort, car > ilss'abandonnoyent tant hardiment, que quand • ceux qui alloyent devant estoyeut morts ou blecés, ■ les autres qui après venoient les tiroieat hors, • puis se metloyent devant et monstroyent grand > visage. • (Livre II, p. 73.) 21° Proverbes: > Grand bandon fait grand lar- toi I nainl , ;-flBC . tueai 2. G treslî ,<î=Uii< .«out . âon can bal ..ur 1 iao U E.i ( ' 'dit. son El p. 2: GftA - i • ron. » (Colgr.) — « Grand bien ne vient pas en • peu d'heures. • (Id.) — ■ Grand boeuf apprend à « labourer au petit. » ^Id.) — ■ Grands bo^ufa ne • font pas les grandes journées. • (Id.) — ■ \ grand . cheval grand gué. • (Id.) — ■ Grand courage ù • grand danger. • (Id.) — • Grand debonnaireté a • maint homme grevé. • (Id.) — « Grands envieux « aux grands honneurs. » (Id.) — • Il n'est si ■ l^nd jour qui ne vienne à vespre, > tout finit. (Id.) — • L'oeuvre, non pas les grands jours le « cueur fait. • (Id.) 2. Grant, s. [1° Grandeur: ■ Li palais sont • treatot d'un grant. » (Partonopex, v. 831.) — • Ils • estoient nuques d'un grant. • (Froiss. XI, 93.)] — ■ Moult souvent Gaston (comte de Foix) et Yvain, ■ son frero basiard gissoient ensemble en une « chambre et s'entraimoyent ainsi qu'enfans frères <. font et se vestoient de cotes et d'habits ensemble, t car ils estaient presque d'un grand et d'un âge. • (Jean d'Auton.) — 2* Contenance : < Nuls boulan- t sers, ou talemeliers venana, ou amenans pain > dans Paris pour vendre, ne pourront mettre pain t en un sac de deux paires de bleds, mais tout d'un • grain et d'un grand. > (Ord. 11. p. 351, an. 1350.) — 3* • Grand de la .terre et grand des biens , > en l'Ancienne Coutume de Bretagne, art. 531, 534, semble > estre la masse heredilaire, ou commun < qui est à partir, > ce que la dernière Coutume de Bretagne, arl. 565, a dit : ■ le grand des biens. ■ Ïiaur. Gloss. du Dr. ft*.; voy. d'Argentrë, Coût, de retagne, p. 1927.) Grantdlssime. [Superlatif de grand : • Oez, • oez l'oneur et la louenge. Et des armes granldis- • sime prodon. • (Dcsch. Bal!, du Tournoi.)] Grantey.[;Paiementd'unesomme prêtée: -Tant • que cilz qui le vent, en ait son granley. • (Ord. m, 395, an. 1229.)] Oraphier. [Greffier: • Maistre Nicole Crante, ■ dit de Baye, prothonotaire du roy et graphier en ■ son parlement. • (JJ. 164, p. 301, an. 1401.)] Grapis. [Cras pois, chair de baleine qu'on man- geait au XIV* siècle: • Item morue, saumons frais et ■ saliez, sèches de mer, moules, huislres, pourpris ■ et ffrapis, payeront .n. den. pour livre. • (Hist. de Paris, de Lobineau, III, 436, an. 1349.)] Grappage. Recherche dans la vigne des grap- pes laissées par les vendangeurs. (Cotgr.) 1. Grappe. [- Et vin qui fu de boene grape. - (Cbev. au Lyon, v. 1047.) — « Mais qui veull grape ■ à droit espraindre, La bonté du vin en est grain- ■ dre. ■ (J. de Meung, Trésor, 427.)] Expression : • Mordre en la grappe. » (Coquillarl, p. 29.) D'après Oudin, • il est ravi , il prend un ■ extrême plaisir. > 2t Grappe. Crampon, grappin. On a dit du corps de la S"Vierge, que les Juifs voulaient enlever : A tant un rIoux s'est avanciez ; Devers la Eierre s'est lanciei, A BBS deux mains formant la grappe Comme félon et maie grappe, [fil Uariet, p. 301.} >- GRA Grapper. [Vendanger: > Le suppliant se bouta • es vignes pour grapper, et print une nappe, • laquelle il trouva en grapjHint. > (iJ. 141, p. 256, an. 1391.) — • Tous les ans icellui Bègue grappoit ■ icelles vignes et en avoit la despueilîe. . (JJ, 17$, p. 580, an. 1447.)] Grappeter. Vendanger. (Coût, du duché de Bourbonnois, Coût. Gén. Il, p. 294.] Grappeurs, s. < Crappeurs sont ceux qui ■ recueillent les grappes demeurées es vignes • vendangées. » (Coût. Gén. I, p. 120.) 1. Gras, adj. [l- Voir Chas. Le g n'apparaît guère avant le xit* siècle : • Le bras estoit dessous . la manche ffras et roond. . (Légende dorée.) — ■ Et n'est loisible aucunement A homme ou femme, > hault et bas. De le tenir secrètement, Ne aussi ■ d'en faire ses choux gras. • (Coquillarl, Plaid, de la Simple et de la Rusée.) — 2° Plantureux : * Le • pays de Kormendie est un des plus gras du . monde. ■ [Froiss. Buchon, l, 264.)— 3° Grossier: . Dune comença sun cors durement à grever, E les ■ j/ra3ses viandes, chouse nez li user. • (Th. de Cant. 93.) — 4° Licencieux : ■ Icellui llenriet jura ■ {/ras et détestables sermons qu'il ne buroit point. ■ (JJ. 156, p. 447, an. 1401.}] 2. Gras, s. [1' Graisse: • Et sachiez que ses < gras (de l'autruche) esl molt profitables à toutes ■ dolors que on ait en ses membres. ■• (Brun. Lat. Trésor, p. 222.) — 2* Profit : • Encoires vaut il mieulx ■ que ils en vivent et que ils en aient le gra9 et le « proufTilque vos ennemis. • (Froiss. XI, 352.)] Grasal, Grazal. [Vase, jatte, comme graal: ■ Comme icelle femme eust appareillié un grasal > ou jatte plaine de prunes, pour porter à mangier • à ung leur porc, et ledit grasal ou jatte eust mis • à son huis. ■ (JJ. 169, p. 237, an. 1416 )—> Plais • trancheurs et grazals d'estain. • (Du Gange, sous Grazala, dans une charte de 1513.)] Graset. [• Graset ou chandelle. • (Preuves de l'Hisl. de Bretagne, 1, .187.)] Grassement. [Abondamment : « Il sembloit > aus sénateurs et aus gentilshommes que ilsdeus- . sent avoir eu plus grassement chascun pour sol > que chacun du pueple. • (Bercheure, trad. de Tite-Live, fol. 221".)] Grasset. [Un peu gras: • Complexion sanguine « fait homme ffrasse/, chantant, lié, et hardi, et « bénigne. • (Brun. Lat. Trésor, p. 108.)] Grassler. [Grasseyer : • 11 grassie un petit, mais • cela Uiy siet bien. • (Palsgr. 612.)] Grat. [Endroit où les poules grattent : • Ne de- ■ mourons plus si confuz ; Au gral la terre est ■ dégelée. • (Baillevent et Malepaye.)] Grateine. [Ratière : > Uuscîpula, grateine. ■ (Gloss. 4120, an. 1318.)] Grater. [• Et l'on dit pièce a : • Tant grate ' chievre que mau gist. • (Hén. de Reims, § 362.) I -~~ ■ Nus ymagiers paintres ne doit ne pe puet vea- GRA -« ■ dre chose pour dorée, de laquele li ors ne soit • assis sor argent ; et se li ors est assis seur estain, ■ et il le veut pour dorée sans dire, l'euvre est ■ fausse, et doit l'ors et li estains et toutes les • autres couleurs estre prafécs tout hors. ■ (Livre des Métiers, 158.] — < Il convient que trop parler « Duyse, Ce dist-on, et trop grater cuyse. > (Charles d'Orléans.)] Expressions : 1" . Grater où il faut, gratter où l'on est dé- ■ mangé , > parler comme quelqu'un désire. (L'Amant ressuscité, p. 301 ; Oudin ; Hem. de Mont- lac, .11. p. 65.) 2* « Gratter (en), • se procurer du bien. (Oudin.) 3* - Gratter le papier, • écrire tout le jour. (Oud.) 4* • CrcUter les pieds à quelqu'un. > le flatter. {Oudin, Cur. fr.) 5* > Gratter sa tête, > se repentir, être fâché. (Oudin.) 6° ■ Après la feste on grate la teste, • après avoir dépensé on se repent. (Cotgr.] 7» . Qui date il grate. • (Cotgr.) 8° ■ Qui naist de ^eline il aime à grater, • que l'on suit toujours les traces de ses parents. (Oudin.) 9* ■ Qui suit les poules apprend à grater la • terre. > (Cotgr.) 10* « Qui se sent roigneux se gratte. • (Mém. de Montluc. I, p. 700.) 11* ■ Il se gratte où ne lui démange pas. • il lui arrive des choses qui ne lui plaisent point. (Rabe- lais, I, p. 65.) ■ Gratieusement. [■ Et tousjours ledit de la ■ Rivière respondoit le plus gratieu$emenl qu'il • poovoit. • (Juv. des Ursins, Charles VI, 1113.)] Gratleuses (aydes.) [Impdt extraordinaire coDsenti par le vassal, et pur là différent de l'uide aux quatre cas. Une imposition levée sur les habi- tants de Paris en 1319 est tenue à subside gratietix. (D.C. 1,511 ■.) Gratisse. [Bourre de laine, aujourd'hui fantai- sie : < Item que les jurez puissent arrester tous les < draps... ou l'en trouvera harres, ou bridures ou « gratisses. • (JJ. 173, p. 113, an. 1421.) — . Pour ■ ceque plusieurs drappiers... deTroyesfont draps ■ à lisière de gratuise, de seurlonture d'aignelins, > et autres mauvaises matières. > (JJ. 111, p. U'i, an. 1377.)] Gratuit. [Qui tient à l'âme : < Et ainsy fut ■ l'homme Adam formé à l'ymage de Dieu, quant à ■ nature ; et à sa similitude, quant aux choses gra- ■ tuites et espirituelles, sachans biens et mal. • (La Pénitence d'Adam, D. C. 111, 560 ■)] Gratuité. [Don : • I^squelz compaignons se ■ départirent sans boire, ne recevoir aucun don ou • gratuité. • (JJ. 190, p. (18, an. 1460.)] Gratui-e. [Endroit gratté : • Quant on voit que ■ le letre est gratée et rescrile el liu que le grature . fu. • (Beaum. XXXV, 9.)] Gravage. [Grève : - Comme feust venuz el arri- a vez à verecq en la paroisse de Morsalmes ou ■ gravage... denx tonnualx de vin. > i... p. 548, an. 1375.)] Gravanter. [Renverser , comme crav6Qler : > SeschasteausnstalKitlreetsesmafSffratiafKer. > (Rou.)] i. Grave. [Crampon, grappin : ■ Eschielles ■ furent drechiés as murs à graoscrnives de lier. • [Proiss. Il, 408.) — ■ Hés, grave* et havés de Qer. • (Id.III. 196.)] 2. Grave. Grève. [Aujourd'hui encore, rivage de Terre-Neuve où l'on sèche les morues au soleil.] ■ Se mist sur mer et vint à Bourdeaulx, auquel • lieu ne trouva grand exercice, sinon des gaba- • Tiers jouant aux luettes sus la grave. • (Rat>elais, t. II, p. 36 et 37.) Gravelle. [1* Sable : • Et li douz sons du mis- « sel sur gravelle. > (Couci, XVIII.^ — • En un ver- • ger. lez une fontanelle, liont claire est l'onde et ■ blanche la gravelle. • (Romane, p. 37.) — • Fol • qui édifie sur gravelle sa maison. • (Chron. de S. Denis, I, f. 30.) — 2° < Peaux de gravelle prépa- • rées à la cendre gravelée. • (Ord. III, 370.) Graver. [< Pour une pièce platte d'ai^ent doré, • et en icelle avoir fait escrire e\ graver en lettres • esmaillées : Rex Francorum. • (De La Borde, Emaux, p. 345, ïiv s.)] Gravereas. [Officiers particuliers à la Norman- die, correspondant aux prévôts des autres provin- ces : • Venir a fet de cesl païs Tous ses privés et • ses baillis, ses graverens et ses viscontes. • (Rou.) — • Faimes que teus seit mes li tens Que sor • nos n'ait plus graverens. • (Chron. de Norm., V. 26719.)] Graverle. [■ Plait de forest, plait de monnoies. • Plait de porprise, plait de voies, Plait de gaainz. • pinit de graveries, Plait de mêlées, et plait ■ d'ayes. » (Rou.)] Graveure. [Crevasse : • Laquelle (espée) il • bouta par les graveures de l'uis de l'hostel, ou ■ estoit entrez ledit Brioa. ■ (JJ. 109, page 14, an. 1376.)] Gravier. [• A cel cunlemple, li Philistien s'as- • semblèrent à bataille senz numbre, cum li gra- ' viers ki est al rivage de mer. ■ (Rois, 42.)] Gravir. [• Luxure n'est de riens endormie ne ■ crampe; Partout queurl. partout monte, partout « gravist et rampe. » (J. de Meung, Test. 753.) — > Moult grant plenté d'escoirions Qui par ces arbres « gravissoient. • (Rose, v. 1384.) — . Le mary et ■ sa femme couchoienl en un autre lit sur un plan- > cher de boys... Alain gravi oudit planchier. • (JJ. 126, p. 196, an. 1385.)] Gravouere. [Aiguille de toilette, pour faire la raie des cheveux, dite encore graviere, gravâlr : • Unei;ravouergdecristalgarnied'or. •(Nouveaux Comptes, p. 47, n- 68.)] Grax. [Serres : • Si le leva et au bec et as • grax. • (Agolanl, v. 431.)] GRE -* € Alors elle print uoe grelfe d'argent, puis com- ■ menca a poindre la pucelle, es flans, ei es cotes • et es reins. » (Percer. III, fol 88'.) — • Grelfe des « arrêts, > plaisanterie forcée de Rabelais : • Et ■ ma braguette, c'est le greffe des arrests. » — ■ Greffe, ou style est donc proprement tout ce qui ■ est long, droit et élevé en haut. Or comme d'autre ■ cdté on appelloit arrest cette pièce du liarnois, ■ où l'bomme d'armes aiïermissoit sa lance, con- > venons que Rabelais ne pouvoit finir sa tirade < plus gaillardement que par ces deux équivoques. * (Rabelais,!, p. 54, noie 11.) GreHerie.rorfice de grenier: ■ La scribanie • ou jjriîjferie de la court do baille et consulat de • la mer de nostre ville de Coulioure. • (JJ. 194, p. 274, an. 1467.)] Greffier. [Voir GnAPiriEH.] — • Il y a un autre ■ clerc que l'on appelle: Xtgref^er deimemoriaux, ■ qui est celui qui signe tous appointemens ordi- ■ nairesetdeiïaults. • (Gr. Cont. de Fr. des Estats du Cliaielel de Paris, p. 9.) Expressions : 1° Les cMen& greffiers éloient des chiens de chasse, grands, à peu près comme des lévriers, lesquels Turent mis eu usage du temps de Louis XI i. On appeloit ces chiens greffiers, parce qu'une bra- 3ue allalie, laquelle appartenoit à un secrétaire u roi ou greffier (comme on disoit alors), ayant été couverte par un chien blanc de S. Hubert, com- mença cette race. (Chasse royale de Charles IX, chap. X, p. 41.) 2" « Mon amour n'est point greffier. • (Des Ac- cords, p. 39.) 3' « Greffier de Vaugirard qui ne peut escrire • quand on le regard. • (Hist. ae Théât. fr. V, 424.) 4° • Ecrivez greffier, • prenez garde à ce qu'il dit. (Oudin.) Grege. [Voir Chef, Grief ; c'est une forme fémi- nine: • Une genl avoit lors en France Plaine de « mauvaise créance Et à la crestienté grèges. Que • l'on nommoit par nom hereges. ■ (Guiarl, v. 237.)] Gregesqiie. [Grëgues: <■ A la fin on s'est mis • à en Taire des chausses sans brayelte. que les uns « ont appelé chausses à la gregesque ou a la guar- • guesque; les autres, tout en un mot, gregesque, ■ ou gargesque, ou gargucsque. • (Henri Eslienne, Langue fr. ital. p. 212 )] Gregier. [1* Causer un tort, un grief: ■ Se ce • gregier li deusl. • (Assis, de Jérusalem, ch. XXVII, art. 7, 13.)] — 2* Causer du chagrin (voir Grever) : ■ Espérance et désir me font assez mains gregier • Et mesdolors alegier. • (Poës. av. 1300, H, 951.) Greguleur. [Compuriitif de grand, au cas ré- gime: • Lors vint li aubes au chevalier, et li dist ■ que il avoit fait grant folie. Et li chevaliers dist ■ que encore avoit-il fait greingnour folie d'assem- • bler tel despulaison. » (Joinville, S 53.) On lit ffrtflwour, dans Froiss.JX, 39. — . Le gregnieur ■ des messages. • (Ann. de S. Louis, p. 199.)] — • Li baillis, tant comme il est en l'office de baillie, i- GBE • représente le personne de son seigneur, et pour • che qui mesfel au b;iilli. il mesfel au seigneur, et ■ de tant comme le b:.i:ii< est en gratgneur estât . de l'autorité son seigneur. • (Beauman. p. 8.) — « Li graaingnieur sont appelle cil qui ont la (jraam- ■ gnieur pooste. • (Coût, de Norm.) — > Nos pre- . deceaseurs dirent grigneour, puis grigneur. aoat • encore est faile fréquente mention dans quelques ■ anciennes coustumes: nous disons plus grande > et meilleure part, rendons en deux mots ce qu'ils ■ comprenoient sous un seul. • (Pasquier, p. 661.) Gregols (feu). Feu grégeois. [Voir sous Feu, p. 198 '' : • Et mistrent le feu gregois en la fonde de • l'engin. • (Joinv. §203.) — • Le feu grezois lor • fet leansjalir, Ausgrans palez et à sales ferir; > Vente li vens, li paley est espris; N'iert mes < esteint par eve nés un dis. > (Carin, dans Oa Caoge. 558*.) — ■ Ainsi qu'il s'en alloiL par mer, il • rencontre une nef de Sarazins que le soudaa • Saladin etivoioit en Acre pour le secoui's faire à ■ ceux qui estoient en la cité; et celé nef avoit ■ grant planté de fioles de voire pleines de feu ■ gregois. > (Ibid.) — • Li Sarreziu leur ardoient à • feu grejois leurs perriei'es et leurs mangoniaus. > (Hén. de Reims, §53.) — Le /£U{/r^i}£où fut inventé au vil' siècle par Callinique. ingénieur d'Héliopolîs, en Syrie.] Grelgnailles. [Henu grain : ■ Icelluy Hacé • avoit achaté, ou temps que la ville de Poitiers fa • prise des ennemis, certaine quantité de ruaux et • grelgnailles d'iceulx ennemis. • (JJ. 82, p. 412, an. 1354.)] Greil. [Plat [Comparez fîrojil. Grasaf): < Elle < prist un grant grett, qui est â dire un grand plat ■ tout plain de fronmenl et l'emporta en sa mai- • son. • (JJ, 149, p. 62, an. 1395.)] Greilles. Gril : > Quieonîiues vent greilles. Ire- • piers ou autres ferremens, deux deniers parisis. ■ (La Thaumass. Coût, de Berry. p. 337.) Grelllet. Grelot. (Borel.) Grelllon. [Grille d'un étang, d'un vivier : ■ Quod • ipse exponens grelllon ferreum slanni sive viva- . rii... furlive habuerat. » (JJ. 81, p. 588, an. 1355.)] Grelet. [Diminutif àê graisle, cor, grelot ; de là trembler le grelet, grelotter; . Hinuict est pieça • sonné ; Par Dieu, c'est bien promené; Je fay bien • de leur vullet, D'icy trembler le grelet. ■ (Hel. de S. Gelais, 227.)] Grelloler. [Sonner du graisle, du cor: «Qui ■ lor oist tentir buisines Trompes sonner, cors . grelloier. » (G. Guiart, an. 1301.)] Grelot. Voir Gcelet : < Pendant que ces pauvres < nyais sont là à trembler le grelot. > (Dial<^. de Tahureau, p.' 21.) Greloter. [■ Un sergent qui estoit veno pour « me faire allumer la mèche, me voyant greloter • comme les autres, me llst offre de son ecnarpe.> (Vieded'Aubigné.)j GRE -423 — GRE Gremler. [Se plaindre: «Karles l'entant» dure- « ment s'en gremie. » (Gir. de Viane, v. 1766.)] Grenace. [Comparez Gamache; c'est plutôt le vin de grenades que le grenache : • Une souppe en « vin grec, malvoisie ou grenace. » (Froiss. XIV, p. 221.) — " De risle de Candie leur venoit il très « bonnes mallevisées et greimces. » ('.d. 227.)] 1. Grenat. [Grenade: « Adonl fait aporter le « fruit Li ostes Daires par déduit Prias de grenat, » (Flore et BlancheH. 1685.)] 2. Grenat. [Grenat, pierre Une : « Un grenat ■ assis en une autre pierre. > (Nouv. Comptes de TArgenterie, p. 46, n. 65.)] Greneis. [Grënetis : « Pour une coupe d'or « semée de grenen , de pierreries , de perles et « d'esmaux. (Emaux de De Laborde, 334.)] Grenet. [Grenat : « Y faut deux perles et huit • grene%. » (ïnv. de la S" Chapelle, an. 1376.)] Grenete. [Marché au blé, à Lyon.] Greneté. [Orné de grenats : « Un hanap d'or « ciselé à costes par dehors et l'aiguiere demesme, « ledit hanap greneté. > (Emaux, p. 335.)] Grenetier. [l*" Qui amasse du grain : « La grer • netiere et soigneuse fourmy. • (Nuits de Strap. I, 335.) — 2'Onicier au grenier à sel, qui jugeait en première instance des ditférends relatifs aux gabelles: « Si nos grene tiers ont besoing de bois « pour les réparations de nos chastiaux , il ne le « pourront prenre en nos forez , fors que par la « main des dits mestres. • (Ord. II, 249.) — • Et « voist on communément que quand un jeune • homme vient au service d'un gênerai recepveur « ou grenetier, jasoit ce qu'il fut de petit estât et « de peu de science, en peu de temps, il est fait « riche, et maine grand et excessif estât, et acheté « grans offices et héritages à vos despens. » (Hons- trelel, ch. XCIX, p. 159.)] — 3» Administrateur d'un monastère: ■ Quand les dits héritages vont de main « en autre par succession , il convient les relever « ou grenetier d'icelle église et abbaye de Saint « Yaast ou à son lieutenant. » (N. G. G. II, 293.) Grenier» s. !• Provision, au propre et au figuré. Tous chevaliers banieres et estendart Ont les pluseurs ; saiges est qui départ  telz barons le sien, et fait grenier De tel trésor j des mauvais n'a regart ; VeuiUez tousjours tel gent accompaigner. (Desch. 300^.) 2° Grenier: [« Se mesureur mesure aucun grain 3uel qu'il soit, soit en grenier ou en nef, il aura e chascun mui quatre deniers du mesurer. > (Liv. des Hét. 22.) — • Il montoient amont comme chat en grenier. • (Guesclin, 5250.) — • Grands greniers, qui sont grandes arches applicquées à mettre crains, pressoirs, cuves à faire vin ou autres choses semblables estant en aucune mai- son, sont censées choses immeubles. > (G. G. Il, p. 590.) — 3* [Banne : « Item les courretiei s de sel livreront... les greniers de toille, que on a accous- tumé de mettre soubz les minos en mesurant. » (JJ. 170, p. 1, an. 1415.)] Expressions : 1* « L'esmine, froment de grenier., contenant dix « sept quarteranches, mesui^e de Dijon. » (Coût. Gén. t. I, p. 857.) 2<' « Si qu'il ne soit nul qui vende ne qui acbepte « sel fors par le maistre des greniers du sel. • (Bout. Som. rur. p. 787.) 3** • Or du fait de ce meusnier est procédé le pro- « verbe pour ceux qui ont despendu de l'argent ou « bien pour tel pertuis; il a mis son bled au grenier « au prestre. » (Moyen de Parv. p. 289.) Grenon, s. Moustache. [« Un des Engleis qui « ont veu Les Normands tout reis tondus Guida que « tuit prevoires fussent. Et que messes chanter « poussent. Que tuit erent tondus et reis. Ne leur « estoit guemon remeis. » (Rou, dans D. G. III, 555'.)] Et Haralt li a responduz Que ce sont chevaliers vaillant Vassaux moût fiers^ moul combattant : N*ont mie barbe ni guemons, Ce dist Heralt, com nos avons. fRou, p. 305,) Il ot la barbe et les grenons Jusqu'ax oreiUes granz et Ions. (Blanchandin^ i83 Kj Grans et biaus fu et drois et Ions, S*ot un poi rousais ses grenons, fMouskes.) Grenouille. [Le mot apparaît avec Olivier Basselin ; on disait auparavant ranouille, renouille^ diminutif de raine (rana): « Le breuvage à gre- « nouille ne doit estre aux celliers. » (01. Basselin/ XVIII.)] Expressions : i** « Il a ies grenouilles dans le ventre, > le ventre lui bruit ou bien il est altéré. (Oudin.) 2' « Prendre la grenouille, » jeu. a Ces jeux de « momeries finis ou commença les dances des « bouffons... et divers petits jeux, comme écorcher « l'anguille, brider Tasne, prendre la grenouille, et « autres. » (Printemps d'Yver, f. 164 «.) Grenouiller , s. Bourbe abondante en gre- nouilles. (Monet.) On lit grenoyllere, dans Rab. î, 8. Grenu. [Qui a beaucoup de grains : « Que cil « blez sont creû en haut. Et espié et tuit grenu. » (Renard, v. 19891.)] Ses grappeilettes grenues (du lierre) Y renaistront chascun an. (Perrin^ poès. p. 80. J Greoche. [Grièche: « Contornixestunsoisiaus « que li François claiment greoches, parce que ele « fu premiers trovée en Grèce; et en esté s'est « revont outre mer grant torbe ensemble. » (Brun. Lat. Très. p. 211 .)] Grès. 1^ Pierre formée de grains de sable fin. « Felenessement s*anti*es pruevent, N'onques d*un • estai ne se muevent Ne plus que feissent du! « grès. » (Chev. au Lyon, v. 833.) Qu'il sache aventure novele, Et face tant que la novele De l'aventure par tous aiUe, Et que son grès (rancois detaiUe, Pour faire euvre plus déliée. (Fabl. m$. 11, 186.) 2^ Dents de la mâchoire supérieure du sanglier. • Les sangliers ont quatre grosses dents, deux à « chaque costé, les deux d'en bas se nomment def- GRE — 424 - GRE « fenses et ceux d*en haut^^r^s celles d*en haut « sont aussi nommées fort à propos grés à cause « qu'elles touchent et frottent contre les deffenses « qui semblent les aiguiser, sans s*appuyer Tune « contre l'autre. » (Salnove, Vén. p. 290.) Grésil. [1* Grêle : « Orez i ad de tuneire e de « vent, Pluie e grezilz desmesuréement. » (Roland, V. 1424.) — « Uns oraiges, uns esclislres, unsvens, « uns grésils si grans qu'il sambioit que li chiels « deuist s'en partir. » (Froiss. VI, 273 )] Et feront tant fouldre et grésil QuHls metteront tout à essU Ce qui aura esté semé. (Desch. f. 469 ^.) 2* Gelée blanche : Cilz qui marche sur le grésil. Sur la gelée ou sur la noy, Piez nus, a plus mal et ennoy, Que cilz a ses solers marche En belle voie en belle marche. (Desch, /". 567 ^.) « Et il estoit quatre piez de grésil, » (Id. f. 439<>.) Douce comme mieus, blanche comme gresieus. Vat.n* 1400, fol. 110. Grésiller, v. !• Grêler : Les gros vents tant soufflèrent Tant grésilla et plut Que vignes engouèrent. (Molinet, p. iSO.] 2o Tomber en très grande quantité: « Il se print « a grésiller pierres aussi grosses que fenes, et « sembloit que le monde deust finer. » (Perceforest, vol. IV, fol. 33 «.) 3" [Griller, actif : « Bon conseil li donnèrent li « cuivert lozengier, Qu'il flsent, es fossez, le marien « grésiller. » (Baud. de Sele, IX, 455.)] 4" Griller, neutre : MigreUn tout furieux Houilloit en teste les yeux, Et tenant par espérance, La victoire en sa puissance Gresilloit tous sesooyaux En trois ou quatre morceaux. (Des Ace. f, 43 ^.) « Vincent Zambelle à qui les dents gresillôient « d*envie de manger. » (Merlin Cocaie, 1, p. 93.) — « Grésiller d'être marie, » pour dire avoir envie d'être marié. » (Rabelais, t. III, p. 40.) 1. Gresillon. [Grillon: « Si aperçut un gre- « sillon, » (Renart, v. 7985.)] Le gresillon aux prez rejargonnoit, Perçant, criard, d'une voix égrissante. (Tahureau^ S5i.J 2. Gresillon. [1* Menottes: « En clieps, en « grésillons, en buies et en deslroites prisons. » (Froiss. V, 462.) — • 11 meist ledit prisonnier ou « cep par les deux piez et es grésillons parles deux « mains. » (JJ. 155, p. 13, an. 1400.) — « Et en « geaine mis, et les membres tirez Et mis en gre- « sillons et les pieds enferrez. » (Cuvelier.)] On parle de larrons lier Et (Testraindre de fors liens De grésillons, (Desch, f, 452^,) • Sensualité, et jeunesse furent mises es grésil- « Ions du monde et de la cbair qui est un tourment « assez grand etdouloureus à longuement le sup- « porter. » (Les Tri. de la Noble Dame, f. 145 *».) — « Rabelais a ici en vue la coutume qu'ont les « superstitieux, quand ils disent leurs patenôtres, « de s'entortiller les pouces avec le chapelet, comme « avec des grézillons, ou cette petite ficelle avec > quoi on donne la question ordinaire. » (Rabelais, t. II, p. 77, note 106.) — 2" Partie d'une serrure. « Petit livret couvert de soye à une serrure d'un • gresillon, • (Inventaire des livres de Charles Y, art. 248.) 1. Gresle. [Grêle : « Et les nues toi mesle « mesle Gitoient pluie noif et gresle. » (Chevalier au lyon, v. 441.) — « Volent saetes, quareus et « darz Espessement cum gresle en marz. » (Ed. le Conf. V. 4687.n — On lit dans la Chr. us. de Nan- gis : « Pierre de grelle, » 2. Gresle. (Voir Graisle.) Long et menu. J'ai bon cuer ; mais le corps ne vault rien. Ar^^ent me fault, mais trouver ne le puis : J'ai les jambes de trop foible merrien Gresle du corps, des oras trop menu suis J'ai volonté, mais de force sms vuis. (E. Desch. f, 146 >./ 1. Greslement^adt;. Petitement, délicatement, légèrement. (Monet, Cotgr.) 2. Greslementy s. Chute de grêle. (Oudin.) Gresler, v. actif. Grêler, au figuré. On a dit des petits princes comparés à Charles-Quint et à Fran- çois I*' : « Leur puissance n*y eust eu pas plus de « vertu, que celle des petits diablotins de Rabelais « qui ne font que gresler les choux et le persil d'un « jardin. » (Brant. Cap. Est. I, p. 24.) 1. Greslet. Grillon : «  Tarondelle est donné « le chant matutinel A la scichaille le méridien « Au greslet le nocturnal. » (Peregrin. d'amour, folio 69 \) 2. Greslet, adj. Diminutif de grêle. (Cotgrave.) — > L'embonpoint j'aime, et j'aime la grelette. » (Yver, p. 627.)] Gressin. [Collectif de graisses : « Le cuyrien» le « gressin, les esgruns semblablement .xxxiv. livres « .X. soulz, .11. den. • (Cb. de Phil. VI, an. 1343.)] Grevable. [Difficile, incommode : > Ce sont les « deux lieux qui nous semblent les moins (^ret^ab/es a pour nos gens assaillir. • (Froiss. XI, 378.)] Grevaln. Fâcheux, importun, douloureux : Trop m*est ceste amours grevaine, S'en cors n'a de moi merci Celé kisi me demalne. (Crestyens de Troyes.J Fay tousjours ce que tu doys Ne t'esbahy se tu voys Âucime chose grevayne Ce qui peut avenir veigne. (Desch. f, il 6 *,) Après fut il en Bretaigne Contre Montfort soubz renseigne Du saint prodomme de Blois  la batauie grevaingne Prinsonnier. (Id, f, 97 ^,} Grevance. [1** Ennui, chagrin : « Laisiés mes « enfans vivre , ja n'i ares grevance. » (Aiol , V. 9096.)] Socrates philosophe saige Fut si pacient et estable, Que pour perte ne pour dommaige, N'estoit joyeulx ne courrouçable : GRE -* H Bvoit deux terribles remmee. Qui luy firent moult de grevance. En lui uaant d'eBlranges termes ; Huis tout prenoit en pacience. /T. de Charle» VII,37.J [2* Regrels : ■ (Bictiard) flst erreir son osl jusqu'à I uD chastel qui esloit le roi Phelipe, que on apele ' Loche, qui moul eàtoit forz ei bien seanz el bien < garniz, et qiiimoulestoiten sa grevance. ■ (Mén. de Reims, § 130.)] 1. Grève. [1' Rivage uni el sablonneux : ■ Il ■ orent un vadlet en la grève irové, A cui un che- ■ val uni pur huit deniers !ué. "(Tli. de Canl. 51.) — 2* La Grève, place de Paris, sur le bord de la Seine, à côté de l'Hôtel de Ville : • Maint ribausont < les cuers si baus; Portans sas de charbon en • Grieve, que la poine rien ne lor grieve. » (Rose, V. aOUTt) — ■ Je voz donrai vingt tones de vin • d'Auchoirre por cent livres rendus en Grève • à Paris. • (Beaum. XXXIV, 61.) - On exécutailet on torturait en Grève, de là l'expression : ■ Fait ■ cardinal en Grève • (Cotgrave); el au figuré, dans Mouskes, ms. p. 275 : Pour ses amis mors amer Qu'Adans ot mis et sa feme Eve, D'inAer en la profonde grève. Qunr tôt cil (gui lares moroient Sempres à infler s'en a loi eut. C'était aussi le rendez-vous des portefaix. On a dit du massacre que les partisans du duc de Oour- gogne (irent à leur entrée dans Paris : Par une nioit cruelle et dure. fV. de Charle» VII, S9.) • Ange de Grève, • malfaiteur. (Colgr.) 2. Grève. [Les Anglais disent greaves. 1" Jambe : • Creiie îivoit droite et bien menée. » [VI. et Blan- chefl. V. '2877.) — S" Jambières ou irumelières : • Je - suis durement navré et mes chausses el mes gre- « ves sont jà tout emplies de sang. • [Froiss., XHl, p. 2-W.) — • Item trois paires de grèves d'acier el ■ Irois paires de poulain. • (Inv. de Philippe-le- Long, 1316.)] — • Ay au jour de la datte de ces pre- • senleà prins un tronçon de grève à ma jambe. • jusqiics à tant qu'un chevalier du dit royaume •> d'Angleterre m'aura délivré à Taire les armes qui - s'en suivent. > (Monstrelet, I, p. 2 '.) ^ 3- Grève. [Raie faite dans les cheveux avec le gravouere : • uonsignour Gieiïroy de Rançon, qui « pour un graut outraige que 1i cuensde la Marche ■ li avoit fait, si comme l'on disoit, avoit juret sur • sains que il ne seroit jamais roingniez en guise • de chevalier; mais porteroit {rrevc, aussi comme • les femmes fesoient. ■ {Joinv. § 104,)] Grever. [1° Causer du chagrin, de la fatigue : « Tanl par nous a la xaergregiez E si nos a afebleiez, • Que à grant peine estum sur piez. • (Benoit, v. 1447.) — • La mort ne me grèverait mie Se ge • moroie es bras m'amie. » (Rose, v. 2473.) — 2* Gêner : • Il se combaloient le soleil en l'œil, qui ■ moull les grevait. . (Froiss. V, 57.) — - 1! y en a - GRI tel quatre qui paieroient deux cent mille florins sans yaux grever. » (Froiss. H, 296.)] Greveraln. Inquiétant : GUI» k Vinien, Ptirl. HSS. h. 1300, t. U, p. 1730. Crevettes. [Grèves, jambières : • Gardebras, ■ avant bras, cuissoz, grevettes, sollers et gantel- - lez. ■ (Compte dEl. de La Fontaine.)] Grève iissement. [Avec dommage : • Lequel • exposant par emprisonnement de lui et de ses ■ eniAXïs oni es\é greveussement àe\.eaus. >(JJ. 105, p. 36, an. 1373.)] Greveux, Grevoux. Pénible, dans Th. de Champagne, Poel. av. 1300, \, 594 ; III, 1239. Grevier. [Lisez grenier, réservoir : ■ Et aussi < consentiront les dits habitans... que les dits • religieux puissent faire grevier d'yaue, depuis ■ l'aiguet mouvant jusques an ventailleetponchel. ■ (Cari, de Corbie, 23, an. 1340.)] Greullon. [Instrument à cerner les noix : ■ Un < appelle Pierrenin se elTorça de prandre au sup- ■ pliant un petit instrument appelle greullon ou • cernouer a cerner nois. • (JJ. 153, pièce 9, an. 1397.)] Greuse. [■ Le seigneurde Valorges dist au sup- ■ pliant qu'ilfust le bienvenu, sauf sa greuse on • plaincte. • (JJ. 393, p. 206, an. 1478.)] Grezale. [Plat, voir Ghaal, Gresale : « Icellui • Salcisse estoil aie besoi^ner de son meslier de « charpentier et pour faire grezale. • (JJ. 164, p. 162, an. 1409.)] Gribouille, s. Vendeur de petits meubles, de choses frivoles. (Borel.) Grieche. Charge, redevance, dans D. C. sous Griechia. 1. Grief, Gries, Gref, adj. [!• Dur, pénible, douloureux, difHcile : * Einz le vespre iert mult . grief la depariie. » (Roland, v. 1736.) — . Geste • ordenance fu moult griefs pour les pluiseurs qui • avoienl apris à pillier el à rober. > (Froissarl, t. VI, 327.)] Je connoy maintenant qu'il me Taisoit gousler Les plaisirs amoureux, non pour me contenter, Ny pour pitié qu'il eust de ma peine souITerte ; Mais altn que pendant cette Tclicité Je tusse puis après aisément emporté Par le jrie/" souvenir d'une si grande perte. (Eiii. d» De» tVina. p. i30. Point n'est gloust qui de tout n'essaje. Entendez à mes diclz somptueux Tu dis qu'Amour te bat et flaye Et qu'il te fait si grefve piaje. f!iolinet,p. iS7.} Gerard.comtedeNevers.prometà une demoiselle qu'il combattra pour la délivrer de son ennemi : • Au plaisir de nostre seigneur avant que la.nuyt ■ soit venue, ccluy par qui tant avez de dommai- • ges, de paour et de desplaisir, se repentira des • griefs maulx qu'il vous a fait. > (Gérard de Hevers, p. 72.) N GRI - « Jft ne verrez telle TortereEse Tant y ait gent de grant prouesce Qui tant «oit ton et griei à prendre. Que famine ne bce rendre. IBrvt, f. 36 ^-J « Vindrent certaines nouvelles au ducde Belhfort, « sur chemin, que le roy d'Angleterre estoit moult • oppressé de maladie et en grand péril de sa vie, ■ et pour che incontinent avec luy aucuns de ses • plus feabtes... chevauclia en haste jusques au . boisdeVincennes, ou il trouva le roy d'Angle- - terre, moult grief àe sa personne. • (J. Le Fevre de S. Bemy, Hist. de Charles VI.) —2' Irrité : Uais Blanchandin ociire velt Por te grant damage s'aire Qu'il 1b ot fait de son empire 11 tenoit son espie molu Jà l'en euBt e1 cora Sera Tant par eatoit grie» et irieï. BluduiidlD, US. S. G. fol. IW, R- col. 1. 2. GrIe!, î. [1* Douleur physique : ■ De che mal « (de dents) avoit il il si grant grief que on ne ladi- . roit à personne. • (Froiss. IX, 284.)] -2° Douleur morale. Parlant ù S. Pierre ; Dy noua qui est le seigneur et le chet A qui devons racompter uostre gref Pour en avoir secours, (Marg. de la Marg. {. 50 :} 3" Oppression : « Comme nous qui avons grant « désir que nos subgiez puissent vivre et mourir ■ en bonne Iranquilite de paix, à eslre gardez de « domages, de oppressions, de griez. • (Ord. 1, 652, ao. 1317.) — 4' Dommage : En ceUuf du temps le roy marchoît lOHSjouni, Par rocz et monts sans séjourner une heure. Ordre mectant à son cas tous Les jours Dont son esprit travailloit sans séjours. Comme ung quadrant que nuyt et jour labeure Toujours craignant que trop longue demeure Cause ne fual de quelque perte ou gref. (J. Marol, 83.} 5" [Péché : « Home et famé s'esloient perduz par . une pomme. N'amender ne pooient leur menait . par nul homme; Si pristDiex char humaine pour • alegier la somme De leurs griéi qui estoient « greigneurs que je nomme. ■ (J. de Meung , Te$t. 132.) — 6° Terme de pratique. Mémoire où l'on expose le préjudice résultant d'un jugement dont on appelle. (Lauriëre.)] Expressions: 1" ■ Porter un gref à quelqu'un, • être fAché contre quelqu'un : • Ja soit ce que les princes lui . portassent ce gref. • [Chron. S. Denis, I, 154 "■.) 2° « Appel de grief advenir, que les clers appel- • lent à futuro gravamine. Il se faict et peut faire < par toutes couslumes, et contre tous juges, mais ■ qu'on ailcausede]efaire,etrautcel3ppel relever • aedans trois mois si c'est appelle au parlement: • et si c'est en cour royalle dedans la prochaine • assise de l'appel faict, et faut relever par commis- • sioa obtenue du juge souverain, et adjouroer le ■ juge de qui on a appelle et intimer sa partie • adverse. ■ (Boul. Som. rur. p. 773.) 3° ■ C'est mon grief, • c'est ce qui me fâche. (Oud.J 4* • Ce sont griefs hors de procez, • des paroles perdues. (Jd.) 5* • Faire grief, ■ faire tort. iPercef. V, 111 K) GRI 6» Uonlrerf7rt«/'8, > faire acte d'hostilité. Par- lant du roi d'Angleterre : ■ Si se tint le dit roy un • petit plus dur, et plus contre les Flamans et leur • monstra griefs et leur en fit monslrer par ses • gens sur mer et ailleurs en son pais ainsi qu'on • les y trouvoit et qu'ils venoient en marchandise.» {Froissart, !, p. 358.) 3. Grief, aàv. [pravemenl : > Grief malade. • [Joinv. §387.) — • Et soupira moût grief. • (Mén. de Reims, §386.)] Helas tôt ensl quidoie Ha grant destrece aléser ; Hais grief malade soloie De trop son mire eslongier. (Poës. av. 1300, III, i06à.) Griefment, adv. [Gravement: > 11 les faisoit • punir griefment. > (Joinv. § 685.) — Gravis ne fournissait qu'une forme au masculin et au féminin, de là le / dans l'adverbe. Il peut tomber, comme duns Beaumanoir, XI, 44 : ■ Cil qui l'oroîent justicié ■ seroient escommenié griement sans estre absols < que par ï'apostole, • — Au xvi' siècle, l'adverbe a une forme pour le féminin comme s'il était de la première classe: « Deucalion estant griefvemenl > courroucé contre les Athéniens. ■ (Amyot, Thés. 23.)] Giiefté, Grleté, Griefveté. 1* Douleur phy- sique, maladie. Trois espèces d'oingnemens sont Espiritueta que ceuls ont. Qui en leur grUfté leur rMuierent Et qui aux gens bLecicz allièrent. fDesrh. f. SOS K} 2' Douleur morale : < Et plus li sembloit que ■ toute la grieté que il avoit el chief et el cuer de ■ la tristesce que il avoit devant, s'en fut alée des . diz membres. ■ (Mir. de S. Louis, p. 420.) — 3* Tort, dommage : ■ Pour relever les supplians de • molestacions, griestez et oppressions. ■ (Ordon. VI, p. 79, an. 1374.) Les biens d'amour sont si grant Qu'il n'est autre richetez Tout le mal et les grieiez En doivent être plaisant. ( Vat. n» 15f3, f. iSi :J En chantant plaing et sopir Mon ennuy et ma grieley. (Gacea Brullé», I,p. SOI.) 4° Frayeur. Parlant des miracles que fit Isabelle, sœur de S. Louis : ■ Sccur Marie du Tremblay ■ estoit allée esbatre vers le vivier.... et s'assit sus > les quarreaux qui sont dessus le vivier si > comme elle estoit iltec, le quarreau sur quoi elle < se tenoil, despe(^ dessous li et coula dedans le < vivier jusquea outre la ceinture, et cou I oit jusques • au fonds : et il li remembra de noslre saincte • Dame elle la requit moût de cœur el tantost • elle s'en issit légèrement de l'eau, et dicl bien ' qu'elle n'eut oncques si grand angouesse, ne si ■ grand peur de mort.... Plusieurs sœurs virent la ■ (;ne/'i;e(é qu'elle avoit quand elle fut issue de ce • grand péril. ■ (Vie d'Isabelle, à la suite de Saint Louis, p. 179.) — 5' Rigueur. Ne sentienl pas tes grieUs, Aduu d« Gieia^, Poèt. it. 1300. 6° [Dommage : • Don peuple de Calais qui souffert • a moult de grietés. » (Froiss. V, 214.) — t Pour GRI -* • relever les supplians de moleslacions, grieflez et • oppressions. • (Ordon. t. VI, p. 79, an. 1374.) — 7' Gravilé: » Quant il apperceurent la grieté de sa . maladie. • (JJ. 103, p. 94, an. 1372.) — 8* Diffi- cultés: ■ Li cheval pour la grieté à,fi la voie. ■ (D. Bouquet, VII, 145.)] Grlement. [Remords: * Icellui Jehan après le « dit fait, en son grietnenl dudit pecïiié voulant de • ce faire satisfaction. • (JJ. 105, p. 267, an. 1374.)] 1. Griesche. SRuvage: ■ Pie i;rt£8C/ie, • pie de montagne. (Oudin.) — Une femme parlant a son mari: • Sans faire faute de mon corps, non plus • qu'une nonain griesche. • (Moyen de Parvenir, p. 192,) — ' Griesche, nom d'un volant en Anjou, « à cause qu'on l'y fait des plumes de penlris • grises, qui s'appellent en ces quartiers-la • griesches.' (LeDuchat,sur Rabelais. 1. 1, p. 146.) 2. Griesche. Grecque. • A la griesche, • à la manière desftrecs.qui filoutent au jeu. On a dit des joueurs de dé : Un en j avoit qui coucba, Et l'autre sur son caul moucha lA chandelle dont la flamssche Lui flat getter a la grieiche XV. poina. • (Dach. f. 393 K) Grieu. [Grec : • 11 ont moût de peuples crestiens ■ qui croient en la loy des Griex. • (Joinv. § 488.) — 'Et uns autres grieux qui ère apelez Hicbalin.» (Villeh. §301.)] Grifatgae, adj. i° Barbare: Saint Jaques va droit en Espaigne , Mais la trouva gent bI grifaigno; Pour ce assez po? 7 arreata. (III Marie», p. SSO.j 2° Dur: Or a pria un de voa chastoax, Qui moult eat oraueillox et beaxi La tor eat de rocbe grifaigne. Qui aiet de sor la grant montaigne. (Blanchandin, 183'.) Nez tu dedenz une monlaigne, En roche de terre grifaigne. Ou tOE jors a et noif et glace, Dur a le cuer, dure a la face Corg d'aimant, vainea de 1er. (Roman de Narcisse, it9'.l Z* Cruel : Ne il n'ealoient mie use de tel ouvraingne: Il trouvèrent la sent motilt fat et moult griffaigne Qui coofont et abat et ochist et mehaingne. (Rou, 365.) 4° Hautain : QuQ a sa mère ne retraie Qui si BSloit flere et grifaigne. (Fahî. m», de S. G.) 5' Impie. S' Jacques dit : Si ai de çou le cuer moutt triste Que li miens cors giat en Espagne n quel plâi (UûHsk. p. iS8.) 6° Lâche : L; pèlerins et sa compengne Qui n'estoient pas gent griffaigne, AÎDS aux armes s'il est meetier Eitoient il fort at enUer. (III Maries, p. 461.) Grlfer. [Egratigner, marquer des griffes : « Le- • quel bailli fu grifez ou visage si que sanc en ■ yssi. <• (JJ. 129, p. 163, an. 1386.]] — Pariant d'un 7- GRI chevalier qui combat un lion : •■ Lors embrassa . Lyonel l'escu et tyra l'espée et la lyonesse le va • ferir de la dextre pâte surl'escu que luy gecta au ■ devant si royde qu'elle en griffa le tamit et le « vernys. » (Percer II, f. 51'.) Je laisse aux vieulx souldEuv aans dens, Bien taillez d'estre mal souppei, Les quelz par bien donner dedens Ont plusieurs membres coupez ; Aucuns ont piedz et poingi griffez Par approcher les horions. (Molinet, p. 193.) Griffade, s. ■ Griffade Que le François dit « plus usitéement griffée, comme havée, et dentée... ■ signifie un coup-, une ferure de griffe de bœle ■ onglée à serres, comme le lyon, ours, faulcon, ■ chat. • (Nicot.) On lit grifade, dans Monel. Grifle. l' La fut Marcou (saint Marc) despainten « leurs bannières, Lyon rampant, gettant ses ffriyTiw ■ fleres. L'une en ung livre et deux autres sur . terre. • (J. Marot, V, 105.)] 1 . Griffon. [Grec : • Il avint que li Grifon s'assem- • blereni et pnstrent conseil d'assaillir et d'occire < les Latins qui estoient avec les Templiers. ■ {Martène, Ampl. Coll. V, 637.) — . A loua lor Grif- • fons et lor Turs, S'iroient par mci' as murs. • (Mouskes.) ^ ' Et fu baus de l'empire de Constan- > tinobte.... pour la jonesce de son genre, qai • iuenes estoit et enfantis, et qui moût avoit à faire > à Grifons. • (Hén. de Reims, § 243.)] 2. Griffon. [Oiseau de proie semblable à l'aigle, du latin gryphvs, ou mieux grypus : ■ Item un oef de ■ griffon garnis d'argent od pié et covercle. ■ (De Laborde, Emaux, p. 336.)] Voir Descb. f. 296^ 3. Griffon. [Celui qui griffonne: • Ainsi peu « près au juge devisay. Et en parlant un griffon ■ advisay. Qui de sa croche et ravissante pâte • Escrivoit là l'an, le jour et la date De ma prison ■ Et ce qui pouvoit duyre A leur propos, pour me « fascher et nuyre. ■ (Marot, Enfer, v. 454.)] Griffonner. Saisir comme un griffon : • Quand • les peines et fatigues de ceux qui harpient à grif- • fonner l'or, seroient plus grandes que ne les avez • fait. ■ (Choliëres, Contes, f. 11.) Grlffonneur. Celui qui griffonne. (Oudin.) Grlgleur. [Terme d'injure : ■ On scet bien qui • tu es, Jehan le Berguier, ung grigieur; et je suis ■ receveurde la heuse. • (JJ. 195, p. 1618, an. 1476.)] Grlgne. [Forme verbale de pri{?fier. 1» Mauvaise humeur: « Si se tint li rois d'Engleterre un petit • plus durs contre les Flamens et leur monstra - grignes. • (Froissart, VII, f. 321.) — 2- Fâcherie, brouille: ■ Li contes d'Ermignach fu enfourroés de < ces avenues et des grignet qui estoient entre le • prince et son neveu. ■ (Froiss. VIT, 16.)]" Grlgner. [Se fâcher : ■ A ce point se grigna li « rois et dist. • (Froiss. V, 205.)] Grignette. [Grignon depain : • A laquelle fille > le suppliant avoit accoustumé de donner des gri- > gnettes de pain, quand il liroit le pain hors du > four. • (JJ. 181, p. 488, an. 1454.)] GRI — 428 - GRI Grigneus. [Fâché : « De ces responses fu H « contes de Hayanau tout grignetis et dist qu'il « nïroit mies ensi. • (Froiss. III, 193.) — « Le duc « Aubert fut tout grigneus et melancolieus de ces « paroles. » (Id. XIV, 268.)] Grignoter, t;. Manger doucement en rongeant. On a dit au figuré des prêtres païens : Desquelz chacun mengeoit et grignotoit Les Dons morceaux graisses de sacrifices. [Marot, liO.) « Grignoter d'ung transon de grâce. » Faire en- trer ses dents dans un petit bout de prière. Grigno- ter, c'est ronger, et trançon ou transon c'est une petite tranche. Ainsi il y a ici une double métaphore, et c'est comme si Rabelais disoit que Gargantua, assoupi qu'il étoitde sa débauche du dîner, faisoit entre ses dents un petit bout de prière. (Le Duchat, sur Rabel. 1. 1, p. 135.) Grignour. [Comparatif de grand (voir Gre- gmeur) : « Desus tous il avoit la grignour vois et « audiense. • (Froiss. III, 314.) — « Et tanlos aia à « Rennes qui est la ^n^nour chité apriès (Nantes).» (Froiss. m, 333.)] Grigois. [Langue grecque. On lit dans un bes- tiaire Ms. : « Le bestiaire nos recorde D'une beste « mauvaise et orde Qui a non hyerne en grigois; • Ne lésai nommer en Franchois. » (D. G. III, 548«.)J Gril. [Voir graïl: « Pour avoir fait et forgié un « gril d'argent blanc pour servir en la cuisine du « roy N. S. • (De Laborde, Emaux, p. 336.)] Grllete. [Espèce d'animal : « Ge povre homme « ira après eulx sur la mer, nouant comme les gri^ « letes, » (JJ. 185, p. 105, an. 1451.)] Grillage. [Action de griller, d'entourer par une grille: « Item, .vu. joursen décembre, poié par Char- « dot Godart, pour \e grillage des boys de Violete « et de Gornouaille, en la chastellenie de Gorbeil. • (N. Comptes de l'Arg. p. 111.)] 1. Grille. [Sorte de jeu: « Lesquels compai- « gnons avoient joué ensemble à la grille. • (JJ. 150, p. 387, an. 1396.)] 2. Grille. Prison. Et la grant Jehanne de Bretaigne Donne tenir publique escolle, Ou l'escolier le maistre enseigne ; Lieu n'est ou ce marché ne tienne Sinon en la grille de Mehun. (Villon, p. 77.) GrlUement, S. Bruit que fait quelque chose qui grille ou qui brûle. La Sibylle que Panurge consulte, « jecta au feu demy fagot de bruyère et ung rameau « de laurier sec. Le considéra brusler en silence, « et veit que bruslant ne faisoit grillement ne bruit « aulcun. » (Rabelais, III, p. 92.) Griller. [Fermer par une grille : « La roine « mère faillit à l'envoyer en prison, quand son « maistre estoit grillé. » (D'Aub. Hist. II, 184.)] 1. Grillon. [Voir Gresillon. i* Gigale : « Es « fables des anciens est plus prisée la formis que « le grillon: car la formis porcbasse lesté sa pour- « veance pour son yver, et le grillon ne fait que « chanter l'esté durant, et l'yver s'en va mourant « de faim. » (Percef. IV, 159.) — 2* Caprices : « Du « chevalier âgé, qui fit sortir les grillons de la teste « de sa femn)« par une saignée. » (Desperriers, 127* Gonte.)] — « Tandis que le sang decouloit du bras « de ceste damoiselle son mary qui sentoit oculai- « rement les grillons s'affoiblir commanda fermer « cette veine. » (Gontes de Desperriers, II, p. 257.) 2. Grillons. Ghaines , menottes : « Le haut « justicier doit avoir en sa dite justice prisons « bonnes, seures et raisonables, basties à rez de « chaussée ; sans user de fers, ceps, grillons^ gre- « ves, ou autres instrumens semblables. » (Goût, du baillage de Meleun de Mayenne, justice, p. 101.) — « Vous m'avez délivré d'un très mauvais glouton « qui bien m'a tenu l'espace de trente jours les < grillons es doitz et les fers aux jambes. » (Hist. de B. Duguescl. par Ménard, p. 306.) Grimace. [« Les Franczois les firent viser, Afin « qu'il poussent s'aviser De les combattre en celle « place; Jehan leur fist une grimace. »;(Livredu bon Jehan, v. 2217.)] Grimacier. Statuaire : « En aucuns lieux on « appelle grimaciers, les statuaires qui font ces « marmousets, qui sont es riches bastimens faisans « mine, comme s'ils portoienl l'arc d'une voulteou « quelqu'autre poisant fais. » (Gelthellenisme de Léon Tripp.) Grimaud, Grimault. [1* Gierge que le doyen de Ghartres offrait à la Ghandeleure: « Item doit le « doyen à cause du doyené un cierge, appelle « grimault, qu'il doit bailler et livrer à l'offrande « de la Gbandeleur, du poids de .xvi. liv. un quart.* (D. G. sous Grimaudus.)] — t Mauvais écolier : « Parla bonté divine, la lumière et dignité divine « ha esté de mon eage rendue es lettres, et y voy « tel amendement que de présent à difficulté serois « je receu en la première classe des petits grimaulx, « qui en mon eage virile estois (non a tort) réputé • le plus sçavant du dict siècle. » (Rabel., Pantagr. II, 8.) — 3» Glassc : Après avoir esté par tin long-temps, A la grimaulde, if faillut changer temps AUer au droict pour y avoir praticque. (Fat feu, p. 24.) Expression: « Grimaud,\e père au diable. » (Oud.) Grimauder, v. Etudier comme les petits éco- liers qui commencent à apprendre. (Oud. Gur. fr.) Grimuche. [Grimace : « Hais aine mais tel « vilain ne vi, Gom je voi illeuc à destre ; De chele « cocue grimuche, et de che vilain à l'aumuche Me « devises que che puet estre. • (Théâtre au moyen âge, p. 177, xnr siècle.)] Gringalet. [Petit cheval : « A une branche par « la resne ot le gringalet arresné. • (Ghrest. de Troyes.) — « Les armes reçût un valet; Uns autres • prist lou gringalet. • (Nouv. rec. de Fabl. et de Gontes, I, p. 134.) — « Et si estoit montez dessus « un gringalet Qui l'ambleure va assez mieux d'un « mulet. » (Guvelier, v. 18958.)] Dans Oudin, c'est un bouffon amusant. Gringnos. [Grincheux, grigneus (voir ce mol) : GRl - * • Mult est li deables gringnos, E mult par est ' ■ achajsonos. Argument sel faire od sofllme. • (Chron. de Norm. Il, v. '25G67.)] Gringotor. [1" Fredonner : - Quand me sentys • ainsi énamouré de gaycté me pris à gringoter. • (Percef. !, f. 78.1] — 2" Gazouiller : Le chantre rossignol, d'un frais ombre couvert, Cringoiie sa chanson, daos le txMMge vert. (Baif, 5 •./ 3» ■ C.riiiguenoter une messe, • la dëpéclier. (Apol. d'ilérodole, p. 646.) On lit gringueter, dans Desch. f. 378'. Griote. Ceiiseaigre^douce. (Honel.) Grip. Vaisseau vénitien. [On trouve dans D. C. au même sens, grippa, gripperia.] • N'eut esté le • grip qui passa outre, dont le patron estoit Alba- • nois. qui l'advertil, il eut esté pris. • (Uém. de Comines, 60G; v. Merlin Gocaie, II. 374 ;J. d'Auton. Aon. de Louis XII, p. 283.) — * Grip (aller au cap • de;, • plaisanterie des corsaires, lorsqu'ils arment pour aller sur mer. (Colgr.) [Voir GnirPEniE.] Gripaulme, s. Espèce de plante. (Cotgr.) Grippard, s. Pillard, grippeur : • Telles con- • tem|)trices de leur honneur, et de celui de leur > époux, au lieu d'un espervier, esclouent ou une ■ buse, c'est a dire un sot, et rien ne vaut : ou un ■ milan, que je inferprele un pillard, j/rip/jard, et • qui en prend ou il en peut avoir. • (S. Julien, Mesl. Hist. p. 597 ) Grippe. Rapines, dans G. Guiart, v. 587 : • Gar ■ lor Ilerodes ly cuyvers, Qui tant estoit Tel et > divers. Son droit seurnom estoit Agrippe, Mais • ne verrez plus maie grippe. • (Histoire des Trois Maries, p. 227.) — • Dites nioy pourquoy c'est qu'on • vous représente, vous autres, messieurs lesavo- ■ cats, en la qualité que dessus sous ce creon des > harpies; cela ne nous cerlille ;iulre chose sinon ■ que vous aimez fort la grippe. » (Cholières, f. 82.) Gripper. 1* Grimper : ■ Par picques eteschelles • les uns montoient â mont. Et les autres gripoient ■ par lesctiaines du pont. • ;J. Mnrot, v. 121.) — • Approclièrent la dite galère des François et tant ■ qu'il abordèrent et commencèrent à eulx gripper • auxcordeaet monter pourcuiderentrer dedans. > {Jean d'Auton, fol. 27.) —'"Saisir : • Il faut que tu • notes que tout le commencement de la bellevie < de Mahomet, machtnet ou ma^inet ce m'est tout ■ un, aussi bien tout n'en vaut lien, fut à desrober ■ de tous costez où il en pouvoit yriper. • (l)ial. de Tabur. p. 183.) Il estoit avec elle, HODSieur quand au colet on l'est venu griper. UGilwlduublJ, KielV, K.8. 1. Gripperie, s. Pilterie. L'écriture sainte nous donne • ne fort riches témoignantes des menaces ■ que Dieu fait contre vostre gripperie. • (Contes de Cholières, f. 85.) 2. Gripperie, s. Nom d'un vaisseau des Véni- tiens : • Comment certainement on sceut que les • Vénitiens avoient notillé et faict s^avoir aux Sar- € rasins la venue du mareschal, adveinl que ainsi ï- GRI • comme il approchoit de la dicte ville de Barut, il • veit partir du port un vaisseau appelle Grippe' • rie. ' (Histoire du maréchal Boucicaut, p. 220.} Voyez Gbip. 1 . Gris. [Griffe : « Quant Tybert vit qu'il est dre- • ciez. Par mautalent est henciez... Puis done un • saut, se Y fiert des gris, La face li a gratign^. ■ (Ren. v. 2590.)] 2. Gris. [Grec : > Alisandres li preus chevelaine . desGns. . (D. C. lii, .548*.)] 3. Gris. [Fourrure, petit gris : ■ Il la recouvrent . chaut et de pris et d'ermin. ■ (Berte, couplet 55.) — • Et pareillement ne exposeront en vente gris • en bote qui ne soit bon et loyal, et seront tenus • mettre gris d'aumusse Un, gris entre fin et le > moindre gris chascun à part. • (Ord. Jui1l. i486.] — « Houppfclandes fourrées de menu vair et de • gris. • (Froiss-, XV, 175.) — . Je m'y levay toute • nue Et prins ma robbe àegris. > [Ghana, du iv's. p. p. G. Paris, page 95, v. 5.) — De là le juron de Henri IV qui est dans Harot, I, 213 : • Venire saint • gris, que tu es aise. •] 4. Gris. [1° De la couleur du petit gris : • Je . n'ai pelicnon vair ne gris hermine. • (Aiol, V. 3512-)] De Cisleaux qui est ordre grige. (De»ch. f. 559 *.) 2» Sombre : • Faire {^rtse mine et mauvais recueil • ausdites masques. » (Arr. Anior. p. 417.) — • Quel visage eus-lu d'elle? — Cns. • (Marot, I, 202.) — S- Gris pris substantivement, froc : ■ Laisse . le gris et son austérité. • (Marg. 61' nouv.) Expressions: 4° • Langue grise. • (Vovez Ghron. de S. Denis, t. I, folio 126.) 2" « Cris de Montvillier (lin). • (Saintré, p. 1 18.) 3- ■ Sainct Gris. • — « C'est saint François d'As- • sise en tant qu'il étoit ceint d'une corde et vêtu • de gris. ■ (Le Duchat, sur Rab. p. 38 ) i' • Un pied gris, • un paysan. (Oudin.) 5° * Gris blanc, gris perdu. • (Dial. deHallepaye, p. 54.) Sortes de couleurs. 6* ■ On vend du gris, • il fait grand froid. (Oudin.) 7* . Il fait ffris. . (id. !bid.) [8* • Et vous gardez bien de la roe Qui aux sires • plante du gris En leur faisant faire la moe. • (Jobelin de Villon, p. 131, éd. Jannet.)] 9» • Gris violant, ■ couleur, dans Cotgrave. [10* • Gris de lin, gris d'esté... gris de ramier, • gris perlé, ffris argenté. > (D'Aub. Fœn. I, 2.) Couleurs.] Grlsanche. [• L'un des diz hommes de guerre . se parforçoit rompre la porte à tout une grosse ■ pièce de boys appelée {^risancfte. • (JJ.205, p. 302, an. 1479.}] 1. Griset. Etoffe grise, grisette. On a dit de Du Guesclin : i II n'estoit pas adonc vestu de drap d'or • ne soye, ne d'escarlate , ainçois avoit cotte et • chapperon d*un fort drap de griset et rude et > gros. > (B. Du Guesclin, parMéuard, p. 300.) GRO 2. Griset. [Un peu gris f^ils Dlans et la teste grisette. Le faulcoD doit avoir (Hodus, • les sourcil folio 77 •.)] Grison. [Un peu gris : • Vray est que yver foi- ■ ble, froid el prison Nuit à nature, et sa vertu • reprime. » (Marot, III, 47.) — De là le proverbe : ■ 11 leur fauldra rendre les armes Ou Gayart men- ■ géra griton > (Chans. du iv s. p. 126}, c est-â-dire le cheval bai mangera le cheval gris ; les chevaux se mangeront l'un l'autre.] Grisonner. [■ Déjà le poil me grisonne, Dcja la > goutte je sens. > (Basselin, XXX.)] Grive. [• Et mangez la grive au disner. ■ (W. Bîblesworth, dans Palsgrave, p. 28.) — • Notre • ivrogne, plus saoul qu'une grive partant d'une « vigne. • (Louis XI, 6* Nouv.)] Grlvelé, Grivollé. [Môle de gris et de blanc comme tes grives : ■ Lors serai moines blans ou ■ noirs, Grivelés, bruns, ou bis, ou beges. • (Mlr. de Coinci.) — • Et le doulx roussignolet sa ■ pleume grivollée. • (Chans. du xv* s. p. 21, v. 25.) — . Cuyssettes grivelées comme saulcisses. • (Villon, éd. Jannel. p. 41.)] Grivelée. Petit profit, illicite : ■ Voua et moi I couperons bras el jambes à madame grivelée, € comme vous m'avez dit tant de fois que cela se - pouvoit faire. • (Sully, Mém. III, 81.) Griveler. Enlever, voler. (Gotgr.) Grivèlerie. Action de griveler : . Bertrand • naturellementestoitennemy de toutes les grive- ■ leries. (Mém. sur Du Guescl.16.) Griveleure. Mélange de gris et de blanc. (Golgrave.) Grobls. Gros monsieur de ville, d'après Le Ducbat, sur Rabelais, t. III, p. H4 : • Trancher du . grobis. • (Crétin, p. 234.) Quoy, dient les armes, je me plaine, Se je D'ay le bruit par dessus. Les damea ; car j'en aj taict mùntz Pelis et de bas ueux iSBas Monter, eslever, mettre sus De terre, ou de Tons d'un celier : Je les rena grobii et mouBBUS, Tout au tlD feate d'ung solier. Coquiltarl, B}iiHia dH innsi <1 du dioM. f. IW. C'est encore lin chat qui fait le gros dos (Nicot); le muscle fessier d'une femme. (Rab. II, 2â9.) — [Grosse farine bise , dit métaphoriquement pour un important.] Grocer, Grochler, Grosser, Groucer, Groucher, Grousser. [Murmurer : <■ Et segens « encontre moi grocenl. Qui se tormentent et cor- ■ rocent. • (Rose.) — • Sans cheu que jeu ne aucun ■ de mes hcriliers en puisson de rien grochier, ne • venir encontre, ne de rien clamer. • (Cart. de S. Wandrille, I, 675.) — ■ Aucun de ses familiers • groitssoient de ce que il fesoit si larges aumos- • nés. ■ (Joinville, § 726.) — « Que li abhés et 11 > convensdeS. Martin... tiengnent pour franche- ■ ment... sans che que nous ne uoz hoirs les en < puissent reprendre ne grouchier en temps à >- GRO ■ venir. ■ (JJ. 65, pièce 281, an. 1319.) — ■ Jeban • Seurain dîst audit feu Pierre : vous ne devez pas • groucier; nous vous faisons bonne compaignie. > (JJ. 115, pièce 18,an. 1379.] — ■ Un nommé PoDsart ■ Robert Champ foulon encommencia k groustier, • et dist qu'il renyot Dieu. ■ (JJ. 156, pièce 30, an. 1401.)] L'en ne doit assigner t'escot Nulle Toii du monde a Tîd pot. Que l'assignenr n'en paye pinte ; Et s'il en parle, grouee ou tinte 11 en payera double amende. (Detch. f. 405 '.} Grocet. [Un peu gros : > La face blanche et > colorée, La bouche petite et grocele ; S'ot au men- ■ Ion une fossete. ■ (Rose, v. 537.)] Groe. [Grou, grouette, terre argileuse mêlée de pierres : • Pour une groe, de laquelle l'en li souloit ■ rendre dis sept deniers de cens. • (JJ. 61, p. 156, an. 1321.] — > Le suppliant et png autre en sacom- • paignieenmenereut une jeune femme amoureuse • en unes plesses et groyes près d'illec. • (JJ. 195, p. 1575, an. 1476.)] Groenet , Grognet , Grolgnet. [Sorte d'arme, de fourchette : « Seurvint illec Jehan de • Grantmaire garni d'un baston, nommé {/rofritel. > (JJ. 162, p. 41, an. 1407.) — . Un baston que l'en • nomme j/roiflnel. » (JJ. 165, p. 352, an. 1410.) — « Ung groenet de fer à tirer char. • (Reg. de Corb. 13, f. 39 S an. 1511.)] Groban. [• Et dit on pour verilé que César, • estant au pais d'Anjou, fit édifier et construire un • chasteau et théâtre pour sa demeure, horsia ville « d'Angiers , et près l'un des portaux d'icelte , ■ lequel est à présent en ruine, et n'y paroist plus « que les fonaemens, et est en langage angevin • appelle ffro/ian. . (Chron. d'Anjou, éd. de 1529, p. 15.) Comparez Groe.] Groig,Groln.[l*Museaudeporc;parextensiott, de tout animal ; • L'autre panier a assailli, son groig • t mist, n'a pas failli. Qu'il n'en traîsist pas fors • des anguilles. > (Renarl, 844.) — ■ Bous d'or en ■ gruing de porc. • (Th. de Cant. 71.)] Expressions : 1* ' Faire le groin, • faire mauvais visage. (Oud.) 2° ■ Avoir groin, • avoir le visage courroucé. (Borel.) 3* • Jetler les groins, • faire mauvaise mine. (Aresta amorum, p. 134.) 4* • Moille groin, ■ ivrogne, homme qui a sou- vent le verre à la bouche. (Rabelais, II, p. 83.) 2° Grognement : • Si je le veux blanc, elle le veut • noir; si je veux rire, elle prenoit le deuil et le ■ groin. Si je veux la paix, elle sonne le toxin de la « guerre. • (Contes de Choiière, f. 136 ■».) — [S* Cap. Nous disons encore groin de Cancale. On lit aux Ord. IV, 428, an. 1304 : . Groingàe Caux. •] Grolgnard, adj. Grondeur: * D'estre irroHrnar^ ■ desr revesches et mal plaisantes, ne le faut GRO -* ■ demander ce sont les fleurs de la vieillesse. > (Contes de Choliëres, f. 214 *.) Groigner, s. Le cri des cochons : ■ Au regard • de ce qui gisl en la voix desannimaux, nous pou- - vons nommer ceux qui s'ensuivent : le hennir « des chevaux, groigner des pourceaux. • (Pasq. Rech. liv. VIll, p. 671.) Groingner. [Grogner : « Quant mon Tait cuide « avancerje suis à recommancer. Fortune tous- - jours me i/mnffne. ■ (Rondeau de Charles d'Orl.)] - . Qui qu'en grtfgne, » vieille devise de Bourbon, fin d'une lettre de Henri IV à M' de Rosny : > Et > vous assurez d'être aussi bien reçu de moi que • vous ayez jamais été, quand je devrois prendre < la vieille devise de Bourbon, qui qu'en grogne. » {itéoi, deSully, 111, p. 79.) Groiagnet. [Coup sur le nez : • Auquel Jeban • de la Bossue ledit escuicr dist : • Tu eu pourras • bien tant parler que je le donrrai un groingnet. • {ii. 156, p. 396, an. 1401,)] Grolsele. J^Groseille : ■ Barbier, or vienent les • groiseles: Li groiselier sont boulonné. > (Bute- beuf, 215.)] Groiselier. [Groseillier. Voir le précédent.] Groisse. I* Grosseur, embonpoint. On lit de Cuillaume-le-Conquérant après sa victoire sur ilarold ; Li dus fu entr'euls en estant, De bêle grohac et de beau oraot ; Grâces reDdi au Roi de gloire Par qui il a eu victoire, (Rou, p. 3TI.) [2- Grossesse : • Icelle femme tant qu'elle peut « cela sa ditte groisie. • (JJ. 198, p. 257, an. 14i7.)] Groisseur. [Grosseur : ■ Duc à tant que la > groisseur du milieu du fer puisse estre comprise ■ o estrumens ù ce convenable. • (Mondeville, folio 38 ^)] Grole. 1" Espèce de corneille. (Cotgrave.) — 2* But où est peint une grolle pour les tireurs. (Rabelais, 1, 150.) Groler, v. Remuer, vaciller. Parlant à un homme qui a le mal vénérien : • Vous n'avez dent qui n'en « grole. • (Divers lci;ons de Du Verdier, p. 338.) Grollier, atij. • La noix que Rabelais nomme • groUiere est celle qu'ailleurs on nomme noi- • gobe, et à Melz noix lombarde. Elle est beaucoup ■ plus grosse que la noix commune, et comme sa ■ coquille est beaucoup plus tendre que celle des • autres noix, il se peut qu'on l'aura nommée • grolliere, à cause que la grote, espèce de cor- ■ neille qui en est fort friande, trouve le moien de « l'entamer de son bec, • (Le Duchat, sur Rabelais, 1. 1, p. 242.) Gromet, Gromme, Groumet. [Garçon d'un marchand de vin (voir Gerronez) : • Duquel Jaque ■ le Coq l'exposant esloit serviteur et gromet. > (JJ. 143, p. 74, an. 1392.) — . Un groumet nommé • Fagol, qui conduisoit iceuU vins. ■ (JJ. 143, p. 83, an. I3»2.) — ■ A ceste gent sont compaignoa 1- GRO < Mauvais grammes, mauvais garchon, De boine» • gens boivent le vin. Que il carient, au quemin. > (D. C. m, 570 >■.)] Gromette. [Gourmette : • Comme ung cheval ■ doulx à l'estrille, A qui on met la gromette. ■ (Coquin. Plaid, de la Simple et de la Rusée.)] Et l'on ta mené à courbette. Sans filet et eieuis grommelle. Sans mordB et sans cavecon, [Perrin, Poés.p. 208.) Grommade. Gourmade : • Gantelets et bras- > sards avec lesquels, aux premières grommades, • ils assommoient les plus lors de leurs ennemis. ■ (La Colomb. Th. d'honneur, II, 253.) Grommelis, s. Murmure, dispute, brouillerie. Parlant des ducs de Berry, de Bourgogne et d'Or- léans : . Des lors y eut de grands grommelis, et • manières tenues entre eux bien estranges, telle- • ment qu'on appercevoit évidemment qu'il v avoit ■ haines morlelcs. • (Juvenal des flrsins, Hlst. de Charles VI, p. 146.) Gronder, Groadir, Grondre. [Murmurer : • ISe faire essillier le païs. Que sans contraire as ■ tôt conquis ; Ne trouveras jà qui l'i gronde, E qui « le tôt ne t'i esponde. ■ (Chron. de Norm. v. 14796.) — « Isnelement font sans effroi Tout son comant li > escuier. Mais sans grondre el sans enuier. De ce . qu'il ruevent s'entremettent. ■ (La Charrelte, v. 6758.) — 'Si que il n'osent un tout seul mot ■ grandir. ■ (Hist. litL XXIIl, p. 525.)] Grondiller. [Gronder. On lit grundiller, au lib. psalmor. p. 55 : - Si grondUlerenl et murmure- ■ rent. » (Bestiaire, dans D. C. 111, 575 '.)] Grondins. [Voile, moustiquaire : ■ Connopeum, - grondine. • (Gloss. 7692.)] Gronger. [Donner un coup sur le nez, le groin: > Lui dist moult oui (rageusement que il menloit ■ par sa gorge, et que se il en parloit plus, que il ■ le grongeroit du poing, qui est à dire, que il te . ferroitdu poing. . (JJ. 110, p. 341, an, 1377.)] Grongne, [Plainte, grief: ■ Ensi estoient les ■ grongnes de l'un à l'autre. • (FroJss. Vil, 301.)] Grongnet. [Surnom d'une famille: • Nostre • amé Jelian de Vassé dit Grongnet... jeune escuier • natif du Maine s'est accointé d'une femme • joyeuse nommée Agnes Janneile. • (JJ. 179, pièce 280, an. 1448.)] 1. Gros, ii(jj.ri<' Gros: ■ La hanste fut grotte • comme un linel. • (Roland, v. 3153.) — • Gros ad . le piz. ■ (Id, V. 3159.) — • Gros arbres est sovent • croiez par petit vent. ■ (Brun. Lat. Tr. p. 104.) — 2* Grossier, au propre et au figuré : • Car mult out • felun quer e gros e surquidié. ■ (Thom. de Cant. 131.) — • Et li vins de gros noir ou de goet (doit > estre prisées) cascuns muis six sous de rente. ■ (Beaum. XWIl, 25.) — • S'il vient à cort chacuns . l'en chace Par groz moz ou par vitupères. • (RuL 22.) — • Grosses paroles. • (Froissart, II, f. 51.) — 3* Grave, important : > Et pour ce que la besoingae • est grosse, je vous donne respit. • (Joinv. § 4l9.) GRO - * — «La besongne nous samble estre si grosse et de • si haule entrepresure. » (Froiss. II, 3:22.) — «Ou • mainte grosse peine endura et souffi-i. * (Berle, H.) — i' Gros de soupir : - Si m'ait Diex, Ma douce « suer; A tort avez ai gros le cœur. • (Gantier d*Arras. Ille et Galeron.) — 5* Long: ■ Et quant il • fut parvenu devant le Soudan qui estoit assis ■ pompeusemenl en une haute galerie, te list estre . une grosse heure en bas ou environ en sa pre- « sence. • (Honstrel. l. II. f. 37.) — G° Abondant: > Après la grosse pluie que la compagnie eut plus • d'une grosse heure et demye on arriva à riioslel.» (Louis XI, 8f nouv.) — 7° Non fin, épais, au propre et au figuré: " Le tainct est gros, la gorge n'est • plus telle que quand d'aimer vous requis aulre- . fois. • (S" Gelais, 137.) — « Nonobstant qu'il eut . «n gros espiit. ■ (Nuits de Strapar. 1. 1, f. 401.) — 8" Populeux : ■ Et Berlrau et sa geni ix Saumnr s'en • alerent, grosse ville françoise, el là se reposerenl.» {Du Guesclin, v. 18583.) — • Grosse ville. » (Proiss. Il, T2.) — 9° Enceinte: • Je sui pross^ de vif enfant, . Ne 1' puis or mais celer avant. • (Grég. le Grand, p. 12.) — lO Grosse maladie, épilepsie: ■ Il estoit ■ si atains de la grosse maladie que il ne pooil mais ■ cevauchier. • (Froiss. II. \i'i.) — U" Mauvais: • Se Irouvans dej/ros chrestiens qui estiment que « l'eau benoisle est un amusoirdu peuple, emprunté ■ de cérémonies payenne. ■ (Pasquier, Recherches, liv. VUI, p. 701.)] 2. Gros, s. [i' Grosseur: ■ Fondus en est mis . olirans el gros. • (Roi. v. 2295.) — . Le gros du i cuer et sa rachine est en haut. ■ (De Mondeville, f. 23 >>.) — < Pieulz du gros du bras et le haut d'un • homme. • (Hisl. de Loys II! de Bourbon, p. 93.) — 2° Largeur: « Deux miles el cinc cent arpans de ■ terre et de bois assiz es bois de Derf, mesurez à « l'arpant de Troics, de six perches de gros et de . .XXX. de lonc. ■ (Cart. de Champ, D. C. 111, 572*.) — 3° Mécontentement : ■ Les deux armées criant • que Henry roi d'Angleterre et Louis VII en vins- > sent aux mains, el celui-ci le voulant bien : • A " ce respondit le roi Henry : .le ne prens mie si en ■ gros, que je perde pour telles paroles mon chas- . teau. ■ (Chron. de S. lien. I, f. 2,37.) - . A des- — deiiig vos seil. et ù gros. ■ (Cbrou. de Norm. I, V. 445.) — i" Grande marée, mer claie: < Les bar- • ques ne pouvoient s'approcher de la terre que ■ d'un 0ro8 d'eau qui ne vient que de quinze en ■ quinze jours. > (Roban, Mém. 1,23t.) — « Les < habitants nous assurèrent qu'il y iivoit un aulre ■ gué plus proche de l'embouchure de la mer. et ■ qu'à minuil précisément l'eau seroit basse, el • plus basse qu'elle n'estoît à midi, car c'esloit ■ jros d'eau. ■ (Bassomp, Mém, III, 129.)— 5* Pro- duit des impôts: <■ L'exposant comme fermier du ( péage et menues coustumes, appellées le gros, ' ce nostre ville de Lorriz. • (JJ. 1J5, p. 32i, an. 1379.) — 6' Monnaie: • Gros dEspaigne.de Navarre. ■ de Barsalonne, de pape, de Florence el de Siene, ■ (JJ. l'J5, p. H65, an, 1474.) — • Cascuns de ces sau- • doyers avait cascun jour quatre compagnons ou I- GRO ■ gros de Flandres pour ses gages. • (Froissarl, II. 417.) — 7* Grosse, expédition d'un acte: • Le gref- > fier pour son registre et gros de lettres, dix sols . parisis. » (Cousl. Gén. I, 648.)] Grosiée. [■ Lesquels furent un soir par nuiten « line pezière de laquelle il voloient apporter ' des rains et des cosses pour faire une grosiée ans • champs, où les plusieurs d'eulx gardoient besles ■ en paslure. • (JJ. 86, p. 164, an. 1358.)] Grossalre. [Secrétaire qui J^it la grosse d'un . acte; • Nostre amé mestre Bernart Bru. grossaire ■ « du saint Père, par devers nostre très chier et féal • ami le cardinal vischancelier. ■ (JJ. 60, p. 366, an. 1336.)] 1. Grosse. [Douze douzaines de certaines. mar- chandises : • De la civette, de la ceruse, une grosse ■ de lunettes. • (Desper. Cymbal. 25.)] 2. Grosse. [Copie authentique d'un acte, puis teneur de l'acte : • Seloncq le {/rosse de le cartre, • (Froiss Vi, 277,) — ■ Le dit menuisier du Bust • demandoit la |7rossfï el sceel d'une obligation. • (Jean de Troyes, Chron. 1477.)] 3. Grosse. [Crosse: • Ainsi que lesdiz enfans • croissoieni ensemble, icelluy suppliant frappa « ledit Jehan à'uaegroxse ou raasselote qu'il ienoit ■ (JJ. 152, p. 253, an.dsa:.)] Grossement. [1* Amplement: • Houppelandes « entaillées menuement ou grossement. • (Mém. E de la Ch. des Comptes, an, 1394, f. 317'.)— 2° En grande quantité: ■ Et perdirent de leurs gens gros- • sèment. • (Froiss. IV, 68.) — 3* Fortement: . Et • se fist le nuit geltier bien et grossement. • (Id. III, 149,) — 4° Somptueusement: • Si se tenaient • tout ci] seigneur, devant Auberoche en leurlogeîs . fricement et grossement. • (Id. IV, 252.)] Grosser, Groussier, fl* Faire la grosse d'un acte, grossoyer: • Lequel Boileaue avoit fait grous- • sier et escripre une fausse lettre. • (JJ. 128, p. 12, an. 1380.) — ■ Et eut là entre lui et le dit conte • pluiseurs devises, ordonnances et aliances escrip- • tes. grossées el saielées. ■ (Froiss. III, 372.) — 2» Rédiger : ■ Quant vous venés par délit, si le faites. ■ par un clerc qui si congnoisse, grosser sus la • forme et ordenance que on a en France. ■ (Id, V, 102.)] — Parlant des greffiers: • Ne pourront • fulminer ne grosser les procès par rolz; ains • joindront et accoupleront ensemble toutes escri- ■ tures et documens des parties en leur originaL • ou copie authentique d'iceux documens. ■ (Ord. du pays de Liège; Exécutions des sentences. G. G. t, II, p. 980,) — 3* Engrosser : • Si une femme est ' boiteuse et elle vienne it grosser, qu'il y a moyen ■ pour empescher que son enfant ne soil boiteux • comme elle. • (Bouchet, Serées, liv. II, p. 147.) Grosserie. [Grossièreté : « La grosserîe et lour- < derie du service de sa maison. • (Amyot, Auton. 23.)] Grossesse. [• Quand femme est condamnée à • perdre le cors par jugement, et elle dit qu'elle GRU — 43S - GRU « est grosse qu^ni \2i grossesse apert à loi. > (Beaum. VII, 12.)] Grosseur. [Grossesse: « Comme Ysabel fille « du feu Gerart eust esté engroissie sanz mariage, • laquelle grosseur pour doubte de son père et de « sa mère elle eust celée. » (JJ. 112, p. 107, an. 1377.)] Grossier, [l* Taillandier : « Ne peut estre gros- « siers, que il n'achate le mestier du roy. » (Livre des Met. 44.) — 2* Marchand en gros: « Un mar- « chand grossier, demeurant rue Sainct Denys, à « renseigne du gros tournois. » (Paré, III, 683.) Grossièrement. [En gros, dans TEUiique d'Oresme.] Grossir. [« Le cueurluy en commença à grossir « au ventre ; car si ce ne fust pour Tamour du roy, « tanlost leur courust sus. » (Percef. VI, 106.)] Grossoler. [Devenir grosse : • Quant la mers « grossoioit, les ondes lour vouloient par desus la • teste, et les couvenoit asseoir que li vens ne les « emportast en la mer. " (Joinv. § 644.)] Groiiau, Grougnant. [Poisson, rouget, ou plutôt grondin : • Lyra, à nostris grouau vel grou- « gnant, quod grunniat more suis, a Liguribus « organo, ob sonum quem edit, a Gallis rouget, a « Germanis inferioribus Lechan, quasi gallus mari- • nus. . (B. N. 1. 6838^ ch. 104.)] Groucement. [Plainte: « N'i a groucement ne « murmure. • (Rutebeuf, II, 253.)] Grouelle. [Grou, grouette, comme groe: • Item « en terres grouelleSy larriz et terres gaengnables. » (JJ. 69, p. 296, an. 1335.)] Grougnois. [« Une robe à femme fourrée de • grougnois noir. » (JJ. 184, p. 392, an. 1453.)] Grouiller. [Remuer : « El leur en faire gouster, « non pas rosti, ains tout grouillant et frelillanfy « pour leur donner plus de plaisir. • (Marg. 11* nouv.j] — « Tre Dame, Monsieur, est-ce Mad* Jour- « dain est décrépite et la tète lui (^rotitZ/e-t-elle. • (Molière, Le Bourgeois Gentilhomme, act. 3, se. 5.) Groumeleur. Qui aime à grommeler. Piétons pendars GrounieleurSj grondars, Satrapes, souloiars, Hardis comme canes. [G, Crétin, p. 169.) Grous. [Chien : « Et ele vous veoit au dessous « Plus vil vous auroit qu'un grous. » (Fabl. I, 83.)] Grouselier. [Groseillier : < En espinçons de « grouselier. » (Froiss. Epin. amour.'j] 1. Gru. [Fruit vert des forêts, de Tancien alle- mand gruo, grioei (/rMyo, dans Cotgrave] : « Gru en « France, mcsme à Tentour de Paris, s'aopelie tout « le fruit de la forêt, comme la glandée, les chatai- « gnes, les pommes et poires sauvages etc. qui « s'afferment soùbs ce mot de gru par le gruyer, le « nom duquel semble venir du mesme mot. • (Pith. Coût, de Troyes, p. 364.) 2. Gru, Gruis. [i** Gruau, grain mondé, en allemand Grûtze : « Le suppliant (brasseur) conduisit VI. une diarretée de grain ou gru pour mouidre au molin. » ~ « Tu sasses le gruis chascun iour. » (Desch. Ms. f. 375*.) — • Grain, gru, houbiilon et autre matières dont ils brasseront. » (Ord. 1495.) — 2r Son : « Thibaut Le Grant Prestre, boulengier demeurant à Reins, entra en la chambre là où il avoit accoustumé de faire mettre le gruis ou bran, et le rebulet qui yst de la fleur. » (JJ. 156, p. 65, an. 1461.)] Gruage. [!<> Droit d'entrée, tonlieu, barrage: Lequel RegnauU venoit de la Ferté soubz Gevre, chargé de biens meubles en deux chariotz, et y amenoit sa fiancée ; et quant le su ppliant apercent ledit Regnault et ce qu'il menoit, il arresta tout et demanda à ladite flancée la parelote et le grurûge, pour ce que à icellui suppliant apparte- noit de lever ledit gruage ou barage. • (JJ. 184, p. 146, an. 145i.) — 2» Droit de gruerie : - Ledit concierge doit prendre et percevoir tout le gruage des bois d'Yveline. » (Ordonn. III, f. 315, an. 1358.)] 1. Grue. [Oiseau : « Grues sont oiseau qui volent à eschieles, en manière de chevaliers qui vont en bataille. > [Brunet. Lat. Très. p. 215.) — Puis-ge voler avec les grues, Voire saillir outre les nues, Cum flst le cine Socratès. • (Rose, vers 5441.) — « Tu te conçnois en fient de grues, ton père estoit poullayllier. » (Palsgr. p. 475.)] 2. Grue. [Machine à élever les fardeaux : « Pour trouver moyen de gagner la bastille, furent dres- sez deux cas et deux grues, par le moyen des- quelles les François peussent approcher leurs ennemis. » (Matth. de Goucy, Charles VU, 605.)] 3. Grue. [« Six harens, quatre pains et une grue de veau. » (JJ. 171, p. 422, an. 1421.)] Grue! , Gruyau. [ Gruau : « E une femme estendi un drap sur le puiz, si cume ele i sechast orge piled pur faire gruel. » (Rois, 183.) — « A Paris les oyers engressent leurs oies de farine, non mie la fleur ne le son, mais ce qui est entre deux, que l'on appelle les gruyau^ ou recoppes. » (Mén. II, 4.)] Gruen. [Grains tombés dans Taire, grouin en wallon : « Nous avons vendu tout le hauton et « tous les fourages et le gruen de nos et de no « maisnie, quant on vane. » (Reg. deCorbie, 21, f. 114, an. 1253.)] Gruerie. [Voir Gru 1, Gruage. !• Servitudes que les propriétaires de certaines forêts étaient obligés de subir au profit d'étrangers. — 2** Droit que le roi et quelques seigneurs avaient conservé sur la coupe des bois sis dans leurs anciens domaines : « Cens, renies, revenus et droiture d'or, d*arçent, « de bled, d'avoine, de vins, de chapons, de gelines, « cire, poivre, porcs et espices, gruries de bois et • d'eau. • (Godefroy, Observ. sur Ch. VIII, p. 490.)] — « Autre manere de commune est^ si comme de « faucher, ou de sier, ou de couper en autruy boys, « ou en forest, ou en grurere, ou mareys ou bruere, « ou gastine, et renables estouers que tenent pur 55 CRU -^ • arder, et édifier, ou Bnclore, et teles autres, et > teles autres necessairies Taire. ■ (Britlon, Lois d'Anglet. fol. 153'.) Gruger. [Ecraser : > t'estraignit si fort qu'elle • le gttigea plus menu que n'est menue la pous- • siere. ■ (iNuits de Slraparole, II, 53.)] 1. Gruier. [Oiseau gruyer, dressé à voler la grue : • Et voil venir o lui un escuier Qui sor son < point porloil oslor gruier. • (Gavdon, dans Du Gange, I, 459 ^)] 2. Gruier. [Sergent qui connaissait en première instance des délits commis dans les forêts: • lji ■ i/ruier gouverneront les eaues et les viviers, en ■ la manière qu'il souloient faire. • [Edit de Pli. le Long, an. 1318.) — . Le sire (de Bourlemont) doit ■ avoir el mettre esdiz boys son gruyer par dessus . lesdiz forestiers. . (Ord. VI, 632, an. 1357.)] Grume. [Clourme: > Et si aient plentéde grume, « Plenté de fièvre et de jaunisse. » (XXIII Man. de Vilains.)] Grumeleinent. Action de grommeler. (Cotgr.) Grumeler. [Grooimeler: • Je voy envis rire cl • jouer, J'ay grant plaisir à grumeler. » (Desch. f, 344 =.) ~ " It s'en va si fort grumelant Qu'il sem* • ble qu'il doye desver. • (Patelin, Farce, p. 51.) — • Le suppliant lui dist que s'il grumeloit, qu'il esioit • mort. . (JJ. 157, p. 319, an. 1402.) — . Lequel • Colinel tousjours aloit elvenoit parmy ladite fou* • lerie en grumelant. > (JJ. 195, p. 1043, an. 1474.)] Et cil qui voit sa femme aller En lieu de Ribier, à l'escart, A il cause de (fruiiiiiter, Fraper, ou luy donner aa part. fCoquillarl, p. 54.J 1. Grumeleux. Qui aime à grommeler. Vous qui honneur et armes et dames amet, Qui poursivei pour los et pris scquerre Tous amoureux, qui vous entremettez De faire diz et chancona sur la terre, De vous me guermenle et plaîn. Du plus faingaant et faux et mauvais villain Qui oncques fu el le plus gruineleux. {Desch. f. 3i5'.} 2. Grumeleux. Formé de grumeaux. Ne tenant que du verre ou trop clair ou trop noir On la juge au toucher, quand on la sent râpeuse Sans lustre, sans polli, soua le doigt grumeleuse. Pool, dg Kern. Belluu, 1. I, p, II. Grumer, v. • Si les dittes besles sont prinses • depuis la saincl Laurens jusques en vendanges • inclusives, l'on les doit garder séparément et « distinclemenl l'une de l'autre, par vingt quatre ■ lieures ; et si elles grument dedans le dit temps, ■ c'est a dire qu'il apparoisse par la llente qu'ils ■ ayent mange raisins, les dites bestes sont confis- • quées à la justice. > [Goutumes générales de Nivernois, des Eaues et Forets, C. G. 1, p. 885.) Grumiel. [Grumeau : • Prendésferined'avaine • el d'espeauire... et faites cuire à manière de ■ grumiel. • (Alebranl, f. 42.)] Grunir. [Grogner comme un porc : • Queque li ■ felun l'uni féru e detrenctiié, E del ferir se sunt ■ durement esforcié, N'aveit brait ne j/runt, ne crié - ne hucbié. » (Th. de Gant. 150.)] > - GUA Gruper, Grupper, v. > On a dit autrefois ea • îrain^ois gruper pour accrocher. Un groupe est • un amas de ûgures jointes entre elles, el comme • accrochées ensemble : pourquoi donc chercher en • Italie l'origine de ce motT Le ^ro/i/iare des lia- • liens pouroit lui même revenir de notre grup- « per. • (Journal des Savans, an. 1699, p. 300.) Si aruppci estes des carirevx RebigDei-moï tost ces enterveux. f Villon, JobeUrt, 135.} L'ung est couard, l'autre est hardy, L'ung veult lundv, l'autre mardj, L'uag est rusé, l'autre gruppè L'ung est fort et l'autre tiuppé. fCoquillart, p. iàt.) « Cruper au truc, ■ prendre avec un crochel. (Rabelais, III, p. 65.) Gruppement, s. Importunilé , tracasserie : • J'ay ce jourd'hui.... tiorsde ma maison, k grande • fatigue et difricullé, chassé ung tas de villaines, • immundes, et pestilenfes besles noires, guarres • faulves, blanches, cendrées, grivolées. lesquelles ■ laisser ne me vouloienl à mon aise mourir, et par ■ frauduienles poinclures, gruppemens harpyac- • ques, imporlunitez freslonnicques me evo- ' quoienl du doux pensemenl. • (Rali. III, p. II8.) Gras. [■ Icellui Girart appella la suppliante • deux ou trois fois gnis, grus ; et pour ce qu'elle - n'cntendoit pas que c'ealoit à dire desdites parol- ■ les, demanda audit Girart que c'estoil d dire ; ■ lequel Girart lui diat que c'estoil à dire ribaude, ■ en rappellant par pluseurs foiz : grua, ribaude, • grus, ribaude. . (JJ. 169, p. 6t, an. 1415.)] Gruve.,[- Item la gruve des héritages d'entour > Beaugency prisié huit livres par an. > [Du Gange, L II, 576 '.)J i e . Gryache. [■ Le suppliant dist qu'il ne joueroit • plus à la rallie ; mais qui voudroit à la gryache. • (JJ. 188, p. 114, an. 1458.)] Guaalngne. [Revenu : ■ Recogaoisaons encor • que li dit reiigieus doivent avoir la disme de la • guaalngne de nostre four, de nostre moulin elde • nos yaues de la Ferlé Bliart. » (Cari, de S. Vin- cent de Laoa, an. 1339.]] Guager. [VoirGAGF.R. Donner en gage : ■ L'autre • ne peut, ne ne doit gager la robe de son vestir, • ne de son lit, si convient il que il seufFre tant que < il trove aucune chose dou sien, que il puisse • guager. • (Assises de Jérusalem, ch. 113.)] Guageure. [Gageure , au Gloss. 7^84 sous Guadilura.'] Guagoins. [• Porçainz et guagoini à Bourc- > neuf, cent solz. Item le quint pain des fours, • quatre livres. > (IJv. Rouge delà Ch. des Comptes, fol. 140% an. 1301.)] Guaigiere. [Gage : > Avons uttroyé audit cbe- • valier, pour ce que à présent ne li avons baillé ■ ladite somme de .x»T. mille florins, qu'il ait et • tieigne en guaigiere, ou nom de nous et pour • nous, nostre cbastel de Cuisery. • (Hém. D. Cb. des Comptes, t. 48, an. 1362.)] Guaigaerle. [Voir Gaighbrie.] GUA - 435 — GUA Guatt, Galt, Ghait, Guet, Get. !<> Action de guetter, d'épier, de garder : [« Li mestre et li juré devant dit sont quite du guet por la peine et por le travail que il ont de guarder le mestier de talemelerie. • (Liv. des Métiers, 43.) — « Faire le guait, » (Froissart, II, 265.) — « On se departy et se traist chascun à son hostel sans doubte et sans gait, » (Id. XV, 7.)] — « En la fin se retirèrent en faisant bonne ctiere et bon guet. » (Mém. de Rob. de la Marck, seigneur de Fleurange, ms. p. 444.) L'auteur ayant été nommé à une abbaye par le roy dit que la fortune lui auroil toujours été contraire , Si le grand roy n*eust elle et moy surpris En prévenant son guet et mes reguestes, Un roy qui a sur fortune entrepns Est bien certain de plus grandes conquêtes. s. Gelais, p. iU (voy. Vigiles de Chtflee VII, 2* part. p. 621. 2* Le lieu OÙ Ton fait la garde, guérite, échau- guette : * Ils apperçeurent les banieres vantelans • par les tours et par les guettes, » (Percefor. Il, f. 15 •.) — [a Faire retourner à leurs gés, » (Froiss. v. m, 151.)— « S'eslabliren trois (/hais. »» (Id. III, f. 123.)] — 3" Guet, sentinelle. Cette acception s ap- pliquoit: P à un corps de garde: « Si nous sommes « une fois ou hault de la tour, nous prendrons le « guet, et ne le tuerons point. » (Le Jouv. ms. p. 338.) — « Dans les livres de la discipline militaire de « Guillaume de Langey vous ne trouverez ni corps « de garde, ni sentinelle, ains au lieu du premier il « rappelle le guet. » (Pasquier, Rech. p. 662.) — II' A une seule personne. !• Le portier, le garde d'un château : « Ame ne vint avant et ne repondit « personne ; lors se print estonné plus fort à heur- « ter. Adonc mist la gayte du chastel son chef hors « par Tune des esgariles de la porte. • (Perceforest, vol. I, f. 99.) — 2" Celui qui préside à une danse de bergers : Sa mie cascun a mis, Et si ert li gaite guis Crotant de la Lupinele. {Vat. n 1490, f.iH •.; 3* Dans rénumération des bas officiers de Char- les VU, auxquels il fait quelques dons par son testa- ment, on trouve : • Perrin Loubloyer, guette, » (Godefroy, Histoire de Charles VI.) — 4» Spectateur d'un jeu qui observe, pour juger et décider : Il y fauroit avoir des guettes Pour jugier U droit et li tort Ou nous ne serions ja d'accort. [Desch. f, 314 ^.) Expressions : 1" « Droit de guet^ » droit seigneurial, en Breta- gne, qu'on appeloit aussi simplement guet : « Les « sujets étoient obligés de faire garde au château « de leur seigneur ; on la changea depuis en rede- « vance qui conserva le nom de guet. » (Glossaire de rilisloire de Bret.) — Dans une Ordonnance des ducs de Bretagne à Vannes (8 octobre 1420), ce droit est fixé à 6 sols; dans une autre, ce droit est aboli à regard des seigneurs dont les châteaux sont en ruine. (Voyez Ordonn. des ducs de Bret. fol. 200 • ; D'Argentre, Coût, de Bret. p. 1327.) [Voir Hauban, Haubannier.] 2» « Faire faux gués^ » donner son poste. (Ord. t. III, p. 671.) 3' € Acoustré pour aller au guet. » (Cotgr.) 4^ « A ses affaires aller de guet. • (Id.) [5» « Guet apenséj » guet-apens, coup prémédité : « Tous lesquels quatre de guet apemè et de propoÀ « délibéré vinrent assaillir ledit Petit Jehan. » (Jean de Troyes, Chron. 1477.) — « Pose qu'elle « n'eust commis le cas à son escient, et aussi de « gust apensé. » (Arr. Amor. p. 201.)] fr> « Faire l'arriére guet, » être à Tarrière-garde : J'ignore que c'étoit que guet, Et d*aller le jour à la porte ; Car nous faisions l'arriére guet Es champs et vigne d*autre sorte Chascun avoit la beUe botte D'aulx faveiz, du lar et du foye Et puis Ten dormoit sur la hotte. Hefas le bon tems que j'avoye î (V. de Charles Vil, 19.) 7* « Etre du guet, • être la dupe : « Il est fort « bien vray qu'il (le connétable de Bourbon) fut « fort bien compris dans le traité de Madrid; mais « le roi le rompit tout à trac, quand il fut de retour « en France, si bien que M. de Bourbon fut du • guet et eut la cassade. » (Brantôme, Cap. Estr. t. lï, folio 212.) 8* « Faire bon guet, • se tenir sur ses gardes. (Mém. de Comines, an. 1495, p. 676.) 9* « Faire le guet à Monlfaucon, » être pendu. (Cotgrave.) lO** « Faire le guet an tems, » attendre longtemps, s'ennuyer. (Cotgr.) 11' « Faire un guet sur quelqu'un, » poster plu- sieurs personnes pour attraper quelqu'un, le per- dre : « On /{/ un guet sur luy par les champs et sur « ses gens. » (Froiss. liv. III, p. 355.) 12* « Grant et petit guet. » — ^ Quant on veull « mettre le siège en une place, se la place est puis- « santé de gens il y faut gros guet qui sera bien « tendu de chaynes, s'il y a grant guet^ grandes « chaînes, s'il y ^ petit gué, moiennes chaynes ; et « fault porter, quant et les chaynes, le taudis contre « la ville tout charpent et tout prest a dresser; et ce « fait vous melterez voslre guet en surté. » (Le Jouvencel, f. 83 •.) 13* « Livrer le guet, » lui donner l'ordre de se rendre à son poste. (Ord. III, p. 671 .) 14* « Nom du guet, » mot du guet. (Areàta amor. page 202.) 150 « Se trouver du guet, » être la dupe. L'auteur ayant parlé des médisans, dit : « J'en ai connu force • à nostre cour de cette humeur et les appelloit on « marquis et marquise de maie bouche ; mais aussi « bien-souvent s*en trouvaient du guet. » (Brant. Dames gai. t. Il» p. 413.) [Comparez être du guet.^ W « Clerc du guet, » offlce dans une place de guerre : « Au regard de Gervaise, il aura 1 office et < la garde de maistre portier, et Jehan l'Archier « sera clerc du guet. » (Le Jouv. ms. p. 76.) 17** « Guet assis, » garde postée : « Partant le soir « après le guet assis. • (Mém. du Bellay, t. VII, folio 219 ^) 18* « Sonner le guet, » sonner la trompette aussi- tôt que l'ordre est distribué. (Daniel, Mil. Fr. t. VI, page 533.) GUB - 486 -. GUE i9* « Bon guet chasse mal aventure. > (Cotgrave.) 20* « Le guet n*acroist la prudomie, • parlant â*une femme, c'est-à-dire qu*on ne gagne rien à Tobserver. (S. Gelais, p. 177.) Gaaitior, Gaitier, Guettier, Gettier. [Guetter : « Nul escbargalte les (/ai^en/ en veillant. > (honcisv. p. 115.) — • Car dui larron venoient de « marcheans guetier, » (Berte, coupl. 38.) — « Li « baiilis les fist gaitier et sot où il estoient. » (Mén. de Reims, § 444.) — « Li preudorae du mes- « tier devant dit dient qu'il n'avoient onques gués- « tié au tans le roy Phelippe. » (Liv. des Met. 78.)] Gualie. [Galée, au reg. JJ. 138, p. 210, an. 1347.] Gualt. [Voir Gaut.] Guanivet. [Canif : « Le suppliant tira un petit « coustel ou guanivet qu*il avoit dedans son gene- « cier. » (JJ. 184, p. 370, an. 1453.)] Guarant, Guarantir. [Voir Garant, Garantir.] Guarde, Guarder. [Voir Carde, Garder.] Guaret. [Guérel : « En mi un guaret. • (Roi. V. 1385.)] Guarir. [Voir Garir ; garantir : • De cent mil- « 1ers n'en poeni gu^irir dous. » (Roi. v. 1440 )] Guarisun. [Salut: « Ki par noz deus voell avoir « guarisun. » (Roi. v. 3271.)] Guarnement. [Armure : « N'out guarnement « que lut ne reflambeit. » (Roi. v. 1003.)] Guarnir. [« De Sarraguce Caries guarnist les « turs. » (Roi. v. 3676.)] Guarnison. [Provisions. (Ord. V, 495, an. 1360.)] Guarsache. [« La value el la quantité du chas- « tiau de Rochefort dessusdit et de la forest du « Mareis... des complans, des gardes, des recepz, « des guarsaches. * 'Liv. Rouge de la Chambre aes Comptes, f. 130 % an. 1300.)] Guaste. [1° Vide : « La seleen remeint guaste. • (Roi. V. 3450.) — 2* Veuve : « E, France dulce, cun • hui remendras guaste de bons vassals. » (Id. v. 1985.) Voir Gaste.] Guaster. [Ravager : « Caries li magnes ad « Espaigne guastede. » (Roi. v. 703.) Voir Gaster.] Guate. [Jatte: « Unam concham,gallice(/uii^^. » (D. C. m, 494 «.j Voir Gâte.] Guazin. [Automne (voir Gain), au reg. JJ. 61, p. 123, an. 1321.] Gubulet. [Gobelet : « El mois de moy prenez « veroine, tribiez et si bevez del jus plein gubulet. > (ms. s. Jean, xui* s.)] Gué. [1® Gué : « Il le cunquist es guez desuz « Marsune. • (Roland, v. 2994.) - « Et je chemine, « je le boute (le bourdon) Es fosses ou je ne voi « goule, Ausinc cum pour les guez tenter. » (Rose, V. 21669.) — « Li connestables en parla au beduyn, « et il dist que il nen enseigneroit ja^uei se l'on ne • li donnoil les deniers avant. • (Joinv. § 215.)] — 2^ Bas-fond, comme le latin vadum : « Mais plus « oullre ne fera voyle mon esqaif entre ces goul- « fres et guez mal plaisans. > (Rab. 1. 1, p. 56.) Expressions : 1* « A grand cheval, grand gué, » les choses doi- vent être proportionnées. (Co^;r.) 2'' « Ne buvez pas à si petit gue, • ne buvez pas pour si peu. (Oudin.) 3» « Sonder le gué, » éprouver. (Oudin.) Gucdelle. [Guède, pastel : « Icellui Jaquemart « dist au suppliant que il lui devoit la disme de « trois jalois de guedelle. » (JJ. 162, page 124, an. 1447.)] Guedoufle. Sorte de bouteille, dans Rabelais, t. II, 225 ; Cotgrave donne guedouille^ guedoutse. Gueisseillier. [Faire l'ivrogne: « Li Engleis « sunt bon vantur, ne sevent osteer, Mielz sevent • as gros hanaps beivre e gueisseillier. » (Jord. Fantosme, v.979.) Comparez garsouitle et Tanglais wassailer.] Guelfe. [Welf, nom d*une famille puissante en Allemagne, qui prit le parti des papes. Weiblingen (Gibelin) et Welfen furent les cris de guerre à la bataille de Weinsberg, puis désignèrent les deux factions : « Puis ordonna Tempereres Federis son « filz vicaire en Toscane, qui, par le commende- • ment son père, faisoil tous les maus qu*il pooit • as Guelfes et à tous ceulz qui se tenoient ae la « partie le pape. * (Brun. Latin. Trésor, p. 96.)] Expressions : 1*> « il /a Guelfe, • façon de dire que quelqu'un prend le meilleur pour lui, dans un partage, faisant allusion à la faction des Guelfes qui chassa de la ville de Pise celles des Gibelins : « Cingar, ayant un « couteau propre à bien trancher, divise ce poisson « en trois parties seulement, à la guelfe, ne faisant « que trois portions de tout. La première vers la « tète, la seconde estoit du corps, et la troisième « estoit de la queue. » (Merlin Cocaie, t. II, p. 22.) 2* Cette façon de parler, à la Guelfe. s*est encore prise pour désigner une sorte d'habillement, fai- sant sans doute allusion aux marques distinctives que les Guelfes et les Gibelins portoient dans leurs habits : • Voila pourquoy il n'est bien séant qu'une « femme se garçonne pour se faire monstrer plus « belle, si ce n*est pour se gentiment adoniser d'un « beau bonnet, avec la plume attachée à la Guelfe • ou Gibeline, ou bien au devant du front pour ne « trancher ny de l'un oy de l'autre, comme depuis « peu nos dames d'aujourd'huy se sont mises en « vogue. • (Brant. des Dames gai. 1. 1, p. 406.) — Une vieille courtisane, parlant de sa jeunesse : Aucune fois en accoustrement d'homme Je passageoy pompeusement par Romme Sur un cheval de mesme enhamachè Et le pennache à la guelphe attaché. (J. Du Bellay, 49$,) Guellne. [Poule (v. Geline) au livre Rouge de la Ch. des Comptes, an. 1490, f. 56 »».)] Guenart. [Denier blanc à l'écu (D. C. IV, 507»>), peut-être du breton gwen, blanc] GUE - 437 - GUE Guenctae, s. Finesse, détour. (Parton. f. 173**.) Il advint, si com j'oi dire, C'un clers amoii une borgoîse Qui naoU eetoit 8aige et cortoise^ Molt sçavoit d'engin et d'aguet. A feme qui tel mestier fait Et qui vueit amer par amors Convient sçavoir guenches et tors Et engin par soi garantir. (Rec. de FabL II j p. 14.) Guenchir, v. I. Tourner, détourner, parer, au propre et au figuré. 1° Dans le sens actif: Adonc guenchissenl vers la porte Chascun les testes du destrier. (Fabl. S. G. p. 333.J 2» Dans le sens passif: • Vers vos sui gnenchi%Ae « ma foi, » je suis dégagé de ma foi. (Parton. 142'.) 3" Dans le sens réfléchi : Beau sire Dex vers vos me suis guencis Tous lais por vos. (Cham, du C»* Thib, p. i2i.) Li rois mande ses arcevesques Ses meillors clers et ses esvesques Trestiiit s'en sont vers Blois genchi Por conforter lor cher ami. (Parton. f, 144^.J 4- Dans le sens neutre: [« Li prestres lieve la • maçue Et Ysengrin l'a bien veiie; En la teste le • volt ferir Et Ysengrin sot bien guenchir ; A céïe • fois ne V toucha raie. Car il .sot trop de Tescre- « mie. » (Ren. 7464.) — • N'osèrent assembler à - noslre gent à pié, ainçois ganchirent par devant • àus. • (Joinv. §259.)] AUlors ne puis giœncir. (Gantiers, IJI, p. 1043, J Ne guenchist destre ne senestre. (Fabl. S. G. p. 31S.J Mais ne porquant, ne set que faire Ne son fol cuer ne peut retraire : Desvoiez est, ne puet guenchir N'a droite voie revenir. (Narcisse, f. 102 ^.) Ce mot désigne souvent les tours que les cheva- liers faisoient dans les tournois, pour fondre sur leur ennemi. Le même sens paroit encore dans le passage suivant, où il s*agit d*un cheval souple et docile, qu*on fait tourner aisément en tout sens : Si vos dorrai un cheval ver ; Sos ciel n'a meillor, ne plus bel Plus guenchissent, ne plus isnel. (Parton. f. 149 •./ II. Fléchir, plier. « Guenchi le chef. • (Brut, 87'*.) — • Guejichir sa nature, » est la plier, y faire un changement : Por ce, dit on, en reprouvier De la fueille d'un doz pomier, S'ele chiet sor un fueill amer Ja ne saura tant voleter Qu'au manger ne soit connue, Desoz quel herbe el ert cheue. Sa nature puet bien guenchir Mais ne puet pas du tôt issir. (Fabl. f. 22 ^.) III. Eviter, échapper, se dérober : Le roi l'atent; ne V volt guencher. (Parton. f. 136*.) Partonopex le voit venir Ne l'velt eschiver ne guenchir. (Id. f. 135 *.) A cause des mauvais passages, Des défilez et marescages Que nous ne pouvions pas gauchir Et que nous pouvions moins franchir. Lo Coarrier burl, à la suite des Mém. du card. de Reli, IV, 310. Nus ne puet guenchier A la mort ne clerc ne lai. (Poês. Fr. av, 1300, IV, 1586.) Nus ne puet guenchir à Tamour. (Id. I, p: 431.) Parlant d'un ours : Quant ^e V vi tel s*en oi hidor ; Repenti moi de ma folor Mais ne poi nule part guenchir Si fui trop tart du repentir. (Parton, f. 160 \) « A un danger je ne songe pas tant comment j*en « echaperay, que combien peu il importe que j'en « échape... je n'ay guère d'art pour sçavoir gauchir « la fortune, et luy échaper, ou la forcer, et pour > dresser et conduire par prudence les choses à « mon poinct. » (Ess. de Mont. Il, p. 573.) — « Tou- > chant les Scythes, on dit d'eux, quand Darius « alla pour les subjuguer, qu'il manda à leur roy « forces reproches, pour le voir tousjours reculant « devant luy et gauchissant la meslée. > (Ess. de Mont. t. l, p. 64.) IV. [Renier : « Guengis avons la loi pour nous « sauver. • (Roncisv. 7.) — • Poi out des evesques « qu'il voleit sustenir ; Mais Rogiers de Wincestre - ne li voleit gueiichir. » (Th. de Cant. 39.)] Guenelles.[Banderolles: « xv.c. pannonciaux, « et lesguenelles des banieres et panonciaux, ou il « faut vuj c. aunes de toille Inde. • (Reg. de la Ch. des Comptes, signé Croix, f. 186**.)] Guenipe,s. Courtisane. Parlant des courtisanes qui cherchent à réparer, à force d'art, les ravages que la vieillesse et la débauche ont faits sur leurs appas : Font d*un laid corps le parement. Plus froides sont que le colet Taignel N*est en Noël, et plus moUes que trippes ; Et n'est engin, tant soit-U naturel, Qui sceust trouver la fève en leur tartel, Car leur jouel tient ung peu de la pipe ; On se dissipe après teUe guenippe Qui l'homme pipe, acroire lui faisant Qu'un viel chappon est ung faisant. (J, Marot, 200.) Guenon. « C'est comme la guenon qui monte « de branche en branche jusqu'au sommet de l ar- « bre et puis montre le cul. » (Charron, Sagesse^ p. 323.) Guêpe. [Voir Wespre.] Guêpier, s. 1** Ruche de guêpes, nid de guêpes. (Monet.) — "i* Oiseau qui mange les guêpes. (Mon.) Cotgr. donne guespier ; Oudin, guespiere, Guepin, s. i** Qui appartient aux guêpes. (Oud.) — 2* Qui élève des mouches à miel. (Comédie du Gentilhomme guepin ou campagnard, en 1667, dans THist. du ThéàL fr. t. XI, p. 178.) — 3^ On appelle par injure les Orléanois Guepins. (Méa.) Voyez une lettre dans le Mercure (octobre 1732, p. 2142; jan- vier 1733, p. 182.} — 4* Rabelais, t. III, p. 145, en fait une épithète obscène. Guerdon. [Récompense : « Ben le conuis que « gueredun vos en dei. » (Rolaad, v. 3409.) — « Et « se Dieux sauve le baron Ils en auront bon guer- • redon. • (Athis, dans D. C. III, 588*>.) — • (Que « Dieu) Doint qu*ancor leur en soit li guerredons • rendus. »(Berte, 24.) — • Pour ce que je ne vueil « que nulz face jamais bien pour le guerredonàe « paradis avoir, ne pour la poour aenfer, mais GUE -^ < proprement pour l'amour de Dieu avoir, qui tant • vaut, et qui tout le bien nous puet faire. » (Joinv. §445.)] Expressions : i' « Mériter le guerdon à quelqu'un, » devoir de la reconnaissance à quelqu'un. On a dit de Charles VI, roi de France: ■■ Le roydit... que tout considéré il « se sentoit grandement tenu au pape Ctemeut; car ■ l'année passée il avoit été en Avignon, où le pape • et les cardinaux très excellemment l'avoient ho- ■ noré et donné plus qu'il ne leur avoil demandé... « si s'en suyvoit qu'il leur meritast le guerdon. • (Froissart. 1. IV, p. 99.) 2° ■ Prier en tous guerdons. • On accordera à quelqu'un tout ce qu'il voudra, pour prix de ce qu'on lui demande : • Puisque lu sçais la fontaine, > ou je te prie en tous guerdons que m'y maines ■ demain. » (Lanc. du Lac, t. III, f. 4 '.) GuerdoDoer. [Récompenser, donner en récom- pense : ■ Moult cnerement sera gueredonée (la € trahison), • dans Roncisvals, p. 49. — « Bien m'a . amors guerredonné Ce que je l'ai à mon pooir ■ servie sans desloiauté. • (Couci, II.) -- • Encore • nous poroil eslre gueredonné. • (Aiol, v. 1217,)] En la fin veut amours gheiredonner Ce dont ele est au coumencler contraire. Vit. n- iteo, roi. e&. liijne ~ GÛi Bnillii. 1. 1, p. ton. [• Faire gueredonner, » revaloir : ■ Chest lionor . vos ferai gueredoner. • (Id. v. 128!.)] Gueres, adv. Beaucoup, longtemps. • Guère, oa « gaire signifie beaucoup ou moult, soit de tems ou • autre chose : et ne se met jamais sans négation ■ précédente r comme il n'y a guère qu'il est venu : > pour il n'y a point moult de temps... LesSauyens < en usent sans négation en interrogant, guère • cela ^ comme s'ils aisoient cela coustera il beau- . coup. • (Rob. Est. Gram. fr. p. 87.) — [Du haut allemand weiger, beaucoup: ■ Li queos Itollanz ne . li est guaires loign. ■ (Roi. v. 1897,) — ■ S'il eust . « gueres vesqu, il eust conquis toute Italie. • (Chr. de s. Denis, 11, f. 145.)] — « ?ie yaloir gueres avec • rien, • ne valoir rien, être irès méchant: < Hau- ■ vais garnimens, qui ne valoient gueres, avec . rien. . (.Nuits de Strapar. Il, p. 298.) — [De là la locution n'agaires, il n y a pas longtemps : • Il est « huy et n'a gaires venu en ma maison. ■ (Froiss. XVI, 44.)] Gueret. [.Voir Gahais, Garet : ■ Mort le trestour- ■ nenttrèsen mi un guaret. • (Roi. v. 1385.)] - ■ Ne courent pas en amende, en assise ne en des- ■ domaige terres contlnuables qui ne sont bran' « données tant que my apvril soit passé, pour ce ■ que l'en ne scet si cil a qui les terres sont les € voudra mettre en labouraigc : ou en gueres deslé ■ car sil les mettoit en gueres le proullt que les ■ avoirs y auroient fait, ne lui nuiroitrien, ains lui ■ feroient les avoirs prufit car en ce que les avoirs • vont par les terres et les hauteul les terres et les c labourages qui y sont depuis faits en valent «- GUE • mieux. ■ (Ane. Coût, de Bret. f. 153 ».) — « Ooc- • ques ne voulut traverser le garet ne pays raolde < paour qu'on ne irotivast nostre trac, mais tous* ■ jours nous mena le paya dur. • (Le Jouv. f. C •.) — « On peut mener ses bestes es terres d'autruy, ■ si non que les dites terres soient en gueret ou ■ semées, ou en gaignage, etc. ■ (Coutumes locales de la chatelnie de Henelou-sur'Cher, Coût. Gén. II, page 278.) Guerier, Guerreler, Guerroler. [Guer- royer; tantôt actif, tantôt neutre, il a pour régime direct la personne qu'on attaque, le pays où l'on Tait la guerre : • Cil ne sunt proz jamais pur guer- - reier. • (Roland, v. 1514.) — < En France irai pur . Car]e g uerreier. » (Id. v. 2681.)— « Sovent les • guerioit, mais riens n'y conqueroit. > (Rou, dans D. G. III, 587 *.) — . Afin que il volsissent deffyer « le duc de Braibant et le guerryer. ■ (Froiss. t. Il, p. 361.) — ■ Si fu li royaulmes de France ossi fort > guerryés depuis comme il avoit esté en devant. • (Id. VI, 160.}] GuerIl.[Gnl : > Item deux guertls sengleset ■ 1 double. • (Nouv. Comptes de l'Ai^. p. 84.)] Guérir. [Voir Gabib. Fournir : • Guérir lumî- . naire. » [Ord. !1, 177, an. 1341.}] Guermenter. [Voir Garhenteb. f * Se plaindre : • Laquelle Jehannette qui moult s'estoit^ti^rm^nlie • et complainte audit Jehannin, demoura el ne les . voult plus suyr. . [U. 146, p. 276, an. 1394.)] Me dois je bieo à gueitnenler, Quant je n'ose regarder D'un seul repart. Ha dame qui ne se port De mon penser, (DeicH. f. i94 ^.) Puis quant j'aperceTOye Una autre avoir la proje Ou lieu du feu bon roy Fort je me garmettloye Et souvent lamentoye. (V.deCharUê VU, p. 65.} [2° Marquer son désir : • Le suppliant se guer- > menta en ladite compaignie dacheter de la . huche. . (JJ. 108, p. 114, an. 1375.)] Guernart. [On lit dans un bestiaire us. (D. C. t. Il, p. 097 •) : > Chi mondes est si desloiaus. Et si ■ traîtres et si faus, Si cuvert et de mal part. Si « tronchonncus, si guernart. •] Gueroue. Corvée : ■ Les babitans du dit lieu ■ ayans (gueroue es mes de l'eschevinage et cottiers ■ du dit lieu de Berneville, sont tenus trois jours « en l'an faire courovée et labourer de leurs dits • chevaux, caruer les terres de la ditte église, l'un ■ des dits jours en mars, l'autre en may, le troî- • sieme en septembre. • (Coût, de la ville et esclie- vinage de Berneville, C. G. 1, p. 413 ''.) Guerp. adj. et s. [1° Abandonné, vacant : • Il ■ sont partiz du pays, et ont les héritages, que eulx < tenaient, laissiez guerps et gays. • (Ord. IV, 716. an. 1366.]] — 2o Ouerp, en l'ancienne Coutume de Bretagne, art. 392, et en la dernière, art. 408, est la faculté de laisser ■ pasturer ses bestes es terres de • ses voisins. » (Laurière.) — « Avoir guerpi. GUE - 439 — GUE « c'est à dire faculté de laisser leurs bétes pasturer « es terres des autres voisins, sans payer Taraende, • des domage ou assise es tenips de guerp au quel « temps qui est depuis la my septembre jusqu'à la « my février. » (D'Argentré, Coul. de Brel. p. 1544.) — - Gens de basse condition, s'ils ont clos leurs « terres, et icelles mises en défenses, ne doivent « avoir gxierb, c'est a dire avoir faculté de laisser « leurs bestes pasturer es terres des autres voisins, < sans payer amende, de dommage ou assise es « tems de guerb : au quel tems, qui est depuis la « my-seplembre jusques a la my-februier, si les « dites terres ne sont ensemencées on ne peut « demander amende» assise, ou desdommage es « terres des gens de basse condition. » (Coul. de Bret. C. G. Il, p. 779.) Guerpie, Guerpison, Guerpine, s. Terme de droit. !<> Dessaisine, dessaisissement : « Qui • lient et porte héritage ù cens et rente duëment • constituée ou prescripte (es cas ou rente se peut « constituer) taille ou autre devoir; il se peut, si « bon luy semble quitter et guerpir au seigneur, en « payant les arrérages deuz, et délivrant à ses • dépens l'acte ou instrument de la guerpine, et « laissant le dit héritage en bon et sufflsant état. • (Coût, du duché de Bourbonnais, C. G. t. Il, p. 398.) — On lit guerpison, gurpizon, dans la Coutume dé Bordeaux, art. 85; guerpie, dans celle de la Marche, art. 147 ; gurpison, dans Cotgrave. Guerpir. [1° Quitter, abandonner, trahir : « Meilz voelt mûrir que guerpir sun barnet. » (Roland, v. 536.) — • Ce fu grans pités quant il lor « convint ô'M(?r/>îr lors hostels et lors hiretages. » (Froiss. V, 221.)] — Henri, roi de Castille, s'écrie à la bataille de Navarette : « Beaux seigneurs que « faites-vous? Pourquoy me voulez vous ainsi • guerpir et trahir? vous qui m'avez fait roy, et « mis la couronne sur le chef, et l'héritage de Cas- « tille en ma main. » (Froissarl, livre I, p. 325.) — 2^ Renvoyer : Ja mes sires n'ert vergondez ' Qui m*a molt dolcement norrie. Seroit ce molt grant vilenie Se por son bien, mal li rendoie.  tant le guei'pist en la voie Et il s'en va molt trespensez. (Fabl. f. 77 ^.) Guerre. [Du haut allemand werra : « Recréant « iert de sa guère mener. » (Roi. v. 90G.) — « Li • reis Marsilies est de guère veneuz. » (Id. v. 235.) — « As parenz saint Thomas ad prise si grant « guerre Que tuz les fist chacier hors de tute sa « terre. » (Th. de Cant. 63.)] Expressions : 1° « Battre la guerre, » battre la charge. (Mil. fr. du P. Daniel, liv. VI, p. 5^5.) 2' « Belle guerre, » guerre légitime. (Voyez Vely, Hist. de Fr. t. VIII, p. 345.) 3" « Bonne guerre, » grâce, quartier, que Tennemi demande ou accorde. En parlant delà prise d'Arlou : « Comme monsieur de Goos vid qu*ils estoient tant, « poussa le soldat qui estoit devant luy sur le terre- « plein : et l'autre capitaine poussa les trois arque- « buziers. Ce soldat commença à crier, gut Krieg « c'est à dire : bonne guerre, bonne guerre,,. Les « Allemans qui se virent prins par derrière, à la « requeste de ce soldat qui parloit allemand, ils « ouvrirent une fausse porte, et se donnèrent à la « merci des soldats. » (Mém. de Montluc, I, p. 670.) — Parlant des cruautés que les Anglois exerçoient à l'égard des François : « Monsieur l'amiral leur « rendit bientost leur change, et leur en fit de • mesme, voire pis; si bien qu'ils en vinrent aux « requestes et demandèrent la bonne guère. • (Brant. Cap. Fr. IV, p. 224.) [3*» bis. La mauvaise guerre était la guerre à mort, sans quartier : a Les Suisses, irritez de cest « outrage, demandèrent à monsieur l'admirai qu'il « leur permist de faire la mauvaise guerre ; mais « les Espagnols ne cessèrent de pratiquer jusques « à ce que la bonne guerre fut accordée. » (Mém. de Du Bellay, 100.)] 4" « Branle de la guerre. » (Du Verdier, p. 688.) 5* « Guerre civile, » procès : Or faut pour la guerre civile Advocat, clerc qui soit habile Pour le droit des gens demonstrer Aux juges en chacune ville. (Desch. f, 19 ^.) 6* « Guerre d'amis, » guerre privée faite en com- pagnie d'amis. (Bouteill. Som. Rur. liv. II, p. 820.) — « Il avoit dès sa jeunesse forfait le royaume pour « gueire (Tamis et d'un homicide qu'il avoit fait à • S. Omer. » (Froiss. liv. 1, 195.) V • Guerre défiée, » guerre déclarée. (Thaumass. Coût. deBerry, p. 201.) [8*» « Droit de guerre. • Les seigneurs féodaux ayant usurpé les droits régaliens se livrèrent à des guerres privées. L'Eglise tenta de les arrêter par la paix ou la trêve de Dieu. Les baillis royaux furent plus heureux et les entravèrent par la gim- rantaine le roi et Yasseurement. (Voir la XXIX* dis- sertation de Du Cange, sur Joinville.) — En 1367, Charles V les défendit par un édit. L'infraction entraînait une peine dont on n'était absous que par lettres de rémission : « Supplie (Heus de Sapignies, « chevalier) que îittendu... que ou païs où il demeure (Vermandois) les nobles ont usé et accoustumé de procéder l'un contre l'autre par voie de guen*e, lequel usage il cuidoit estre loisi- ble et tollerable,... il nous plaise lui impartir nostre grâce. » (JJ. 121, p. 4, an. 1382.)] ^ 9" « Ferde guerre, » lance émoulue et meurtrière, différente du fer de rochet ou de paix, dont la pointe étoit rabattue ou recouverte. (Voy. Hist. de J. Bou- cicaut, p. 60, 61, 64, 65; Froiss. liv. IV, p. 2.) W « Estre de guerre à quelqu'un, » le haïr : Venez Veoir mon lieu, je vous en veil requerre Compaigne de dames m'amenez Pour festoyer^ ou à vous suis de guerre. (Desch. f. 215 *.) H* « Faire la guerre à Tœil, » être présent à ses affaires, y prendre garde. (Oudin.) 12** « Faire guerre à quelqu'un, » le tourner en ridicule, le tourmenter. (Oudin.) 130 « Guerre guerroyable, » guerre ouverte, GUE -* déclarée. Parlant à Louis XII : • Pretendoit à ceste • cause que la diminution de la dépense se devroit ■ faire par rate et portion de la dépense, que par le ■ traité l'empereur devoit porter b rencontre de • voua, veu gue l'on ne fait guen-e guerroyable • aux François. » (Leit. de Louis XII, t. IV, p. 217.) — Cette rapon de parler semble prise dans le pas- sage suivant pour guorre cruelle, meurtrière. Parlant de Baynrd : • Je veux seulement parler des ■ fortunes qui advinrent au bon chevalier durant ■ \açuetTeguen-otjable.q\i'e\iTenl ensemble Fran- • COIS et Espagnols. • (Vie du chev. Bayard, p. 88,) 14* ■ Il a été à la guerre. • On le dit aussi d'un habilqui est usé ou déchiré. (Oudin.) 45* « Mener la guerre, • faire la guerre. (Cl. Harot, p. 160.) 16* • Moitié gueiTe^ moitié marchandise, ■■ tantât la paix, tantôt la guerre. (Voyez Hém. de Bassomp. t. Il, p. 371.) On s'en sert encore pour dire moitié de gce, moitié de force. 17* • Devenir de guerre mortelle, ■• concevoir une haine implacable contre quelqu'un. Parlant des difliérens motifs pour lesquels un arbitre peut refu- ser son arbitrage : • Item si l'une des parties « devient de guerre mortelte & l'arbitre, depuis • l'arbitrage empris, l'arbitre se peut démettre et ■ oster, ne depuis ne le peut le juge contraindre. • (Bout. Som. Bur. p. 696.1 18* • Sentir sa vieille guerre, • être ancien, n'êlre pas à la mode. (Oudin.) 19* ■ Tout est de guerre, • tout soldai est bon à faire la guerre, au figuré: 'Je ne scais comment ■ en sont les autres, mais quant est de moy tout • €»t de guêtre; j'aimerois autant ou plus une > jeune bergère des champs, sans aucune braverie ■ que je ne ferois une vieille mule au freiu doré. ■ (Dial. deTahur. f. 35 ^) 20* ■ Argent fait guerre. • (Cotgr.) 21" ' Celui a l'honneur de la guerre qui en a le • profit. • (Favin, Théât. dtionn. I, p. 71.) 22* ■ Guêtre en son commencement est large el a ■ si grantentrëe que chascun peut enlreretla peut ■ l'en trouver legieremenl mais S prant peine peut • l'en sçavoir à quel fin l'en en peut venir. • (Le chevalier de la Tour, Instrucl. ix ses filles, f. 73'.) 23* ■ En guerre, gisl avanlure : car li uns y pert, ■ li autre y gaingite. > (B. Du Guesclin, parHénard, page 106.) 24* . La guerre est la feste des morts. • (Cotgr.) 25* • Qui kerre a guerre a, • qui a du bien a des disputes, a de la peine à le conserver. (Oud.) 27* ■ Toujours ne dure orage ne gueire. » (Cotg.) 28° • Mieux vaut en paix un œuf qu'en gueire M un bœuf. • (Cotgr.) 29» ■ Ainsi advient-il guerre une fois perdre et • l'autre gaigner. • (J. Lefevre de S.Bemy, Illst. de Ch.VI, p. 101.) Guerrer, [Garer : • Se l'avalant Ireuve aucun bateau ambouché, ou que les filiez soient portez pour monter, il se guerrera iuaqaea h ce que icellui montant ser» paaséouitre; et aussi feront pareillement tous avalans, quant ils touI- dront guerrer aucuDs bateaulx aux pors de Grève et l'escolesaint Fermain. > [JJ. 170, p. 1, an. 1415.)] Guerriable. [Sujet aux injures de la guerre: Que laditte terre ensy apartenent à laditle englise. comme dit est, ne puet, ne doit estre guerriable pour nostre fait. • (Cari, de Bemirecourt. f. 36.)] <àaerrler, [s. et adj. 1* Guerrier: • More est Turpin, le guerreier Charlon. • (Roi. v. 2242.) — Il a en France un tel proverbe : de bon tourneeur couart guerrier. • {Oresm. Eth. 79.) — 2» Ennemi : Ysengrins qui fu ses guerrier» Et qui le haoit mortelmenl. • (Renart. v. 18854.) — • Car aine en nule manière i\e forfis Que fussiez ma guer- rière. • (Quesnes, Romane, p. 88.)J Guerrieur. [Guerroyeur, homme de guerre: Après yauls sont le guerrieur. Do toutes gens n est nul pieur, Qui aident villes et moustiers. • (Rom. du Biche el du Ladre, D. C. III. 586 ^] — > Et • li Turc sont sage et bon guerrieur. ■ (Hén. de Reims, § 379.) — > Il n'avoient nul bon chapilainne ne sage guerrieur. • (Froiss. II, 273.)] Giierruler. [Se plaindre: ■ Icellui Barthelemi qui n'avoil pas grant voulenté d'ouvrer, et qui ne queroit que rager et flwerra/cr. -(JJ. 158, p. 111, n. 1403.)] Guersal, Guersoi. [Comparez Gartoil: ■ Mes tien le henap, si di bave Compaingnon, je le di guersai. * (Renarl, v. 3168.) ~ > Anglots, qui de boire à guersoi, A granz henaz plains de godale. Sevent la guisebonne et maie. > (Gutart,v. 6935.]] Guerse. [• Et ptain de personnes diverses Unes foies et autres guerses. * (G. Guiart, v. 13188.)] Guesde. [Pastel ; on lit gaide, au livre des Met. 117: ■ Quiconques est toisserans à Paris, il puel taindreà sa maison de toutes couleurs fors que de gaide. •] — • C'est une plante de trois pieds de haut que l'on cultive en Languedoc. On en tire de l'huile qui estvutnerative, dessicativeet astringente. On en lire aussi un extrait dont les teinturiers se servent. > (Ord. des R. de Fr. 1. 11, page 117, noie.) Guestre. [Guêtre: ■ Veslu en vigneron d'Or- léans, avecques belles gueslres de toille, une panouoire et une sai-pe à la ceincture. • (Rabel. Panlagr. IV, 48.) — On lit au Journal de Paris, sous Charles VI, p. 149 : • Charretiers vestus de roques. Î'Uiestres en leurs jambes, ung fouait chacun en eurs mains. >] Guestrler. [Ouvrier qui fait des guêtres : • Cin- quième rang qui sont les petits mestiers, layelier, cassetier, escrinier, ferreur d'esguillettes, gués- trier. • (Edil, avril 1597.)] Guesver. [Voir Gave.] Délaisser, abandonner. Le seigneur d'un héritage, redevable du droit de GUE - 441 - GUE « relevoisons à plaisir peult, quand bon luy semble « guesver et délaisser au dit seigneur censier le dit « héritage pour les relevoisons qui seront dues, « pour en joyr par le seigneur censier une année « entière. » (Coût. d'Orléans, C. G. 1. 1, p. 956.) — « Guesver Theritage, » qui est quand celui qui tient rhéritage redevable de cens et de relevoisons à plaisir, délaisse le dit héritage vacant au seigneur censier, pour en jouir par lui si bon lui semble en acquit des relevoisons. (Laur.) Guet. Voir Guait. Guetable. [Obligé de faire le guet: « Sujets « guetables. » (Coût. d'Auvergne, ch. 25, art. 17.)] Gaette, Gaite. [Forme féminine de guet, sen- tinelle: « Mais trop est maiement janglierres Male- « bouche li fleûtierres; Jalousie Ta fait sdi gaite; • C'est cil qui trestous nous agaite. » (Rose, vers 12655.) — • Guettes et escoutes. » (Froiss. H, 265.) — a 11 avoil mis une gette au chastiel de sa nef. » (Id. V, 260.)] Guetter. Voir Guaitier. Gueude. [Gilde , troupe: « Icellui Bastard , « depuis ledit Tait, faisoit et menoit une gueude de c gens d'armes mal renommez en laditte ville de « Saint Venant. • (JJ. 105, p. 274, an. 1374.)] Gueule. [V. Gole, Goule.] l' Bouche de l'homme ou d'un animal. [« Famé doit rire à bouche close ; « Car ce n'est mie bêle chose Quant el rit à gueule « estendue ; Trop semble eslre large et fendue. » (Rose, V. 13565.)] Voicy nostre enqueste scellée Et close, sans quelque faveur ; Pour Dieu qu'elle soit publiée, Devant chascun à gtieuUe bée ; Faictes la prononcer et lyre. (Coquillart, p, 100.) Lierres (larron), par la vierge honourée, Vo gueule sera estranglée, Je vous livrerai au frapart. {Desch. f. S30.) • Horrible serpent, qui guette bée, vint vers luy. » (Gérard de Nevers, V* part. p. 41.) — On a dit d un paon qui surmontait le timbre d'un heaume ; « Sur « luy n'avoit plume qui ne fust assise à son droit « ne on ne le pouvoit loucher que la roue de la « queue ne rabrouast aussi doulcement que s'il « eusl esté en vie et y a encores plus : car a si peu « de vent qu'il entroit en la gueulle il le faisoit « crier si hault qu'il estoil ouy par tout le tournoy.» (Percef. l, f. 145 •.) 2** Gourmandise : « La gueulle tue plus de gens « que les couteaulx ne font. * (Petit Jenan de Sain- tré, page 91.) 3' Bourse: [« Le filleul de Prévost de Paris fu « prévenu d'un larrecin , et d'avoir renié ung o gueulle de deniers. » (D. C. III, 503 s)] 4* Commencement d'un mois: • La gule d'Au- « gust. » (Id. 594 •.) 5* Couleur rouge, en blason : « A cinq labiaus de < gueule l'ainsné fils le porta. » (Berte, cou pi. 131.) — Gueules désignait, au xn* siècle, les manchettes d'hermine teintes en rouge ; c'est pourquoi la cou- leur rpuge en blason est dite gueules. Ces bandes ▼1. de gueules alternèrent avec le vair ou hermine sur laquelle les poils noirs de la queue formèrent des mouches symétriques ; l'ensemble devint plus tard un emblème héraldique. Expressions : !• « Battre sa goule, » s'en mordre la langue. Une maquerelle veut engager un mari jaloux à avoir confiance en sa femme et à la regarder comme très pieuse, et lui dit qu'il se repentira des traitemens qu'il lui a faits: Iluec vi ta feme gisant Devant l'autel à oraison Trop en as fait grant mesprison Si en batras encor ta goule. (Fabl. f. 82 *>./ 2o « Prendre par la goule, » prendre par la gorge. (Assis, de Jerus. p. 82.) . 3' « Goule enfarinée, » tête hébétée et stupide. (Moyen de Parvenir, p. 52.^ 4^ « Gueule (bien fendu ae), » qui a la langue bien pendue. (Oudin.) 5* « Fort en gueule. » Même sens. (Oud.) 6* « Gueule fraische, » un bon goulu. (Oud.) 7" « Grand gueule, » pour gourmand, avare insa- tiable. (Oud.) 8' « Harnois de gueule, » munitions de bouche. (Colgrave.) 9- « Il s'est étranglé à la gueule du four. » (Oud.) 10" « Grande gueule infernale. » C'est ainsi que Rabelais appelle la gueule d'une baleine que Pan* tagruel aperçut près l'île Farouche. « En sa grande « gueule infernale nous ne luy tiendrons lieu plus « que (eroit ung grain de dragée en la gueule d'ung . asne. - (Rab. IV, p. 144.) 11** « La gueule me gaigne ou me rabaste. » J*âi grand faim. ("Oud.) 12'' • Mot ae gueule, » propos piquant, plaisan- terie, parole déshonnête. (Cotgr. ; Pasquier, Recb. liv. VIII, p. 700.) 13" « A un chat cendreux jamais tombe rien en « gueule. • (Cotgr.) 14' • A regnard endormi rien nechet en gueule.» (Cotgrave.) Gueusson. [Goût: « Disoit qu'il ravoitmis(le « vin) d'une part pour euls en une tine et une « tinette, tant blanc comme rouge, qu'il monstroit; « et que dès lors il l'avoit offert à dant Oudart qu'il « volsist essaier dou vin, lequel il offroit ; et que « s'il n'estoit de tele gueusson, comme il devoit « estre , n'estoit il , comme il disoit , prest de « l'amende. » (Cart. de S. Jean de Laon, an. 4366.)] Gueux. [BoTî compagnon, gai coquin (comparez gayeuXy dans le Jobelin de Villon) : « S'elle est fine, « soyez songneux Que de ses fins tours vous gardez « Car souvent les plus rouges gueux Y sont sur- « prins, bien l'entendez. » (Chans. du xv« siècle, p. p. G. Paris, p. 129.)] Gueyer, v. 1» Passer Teau à gué. « La mer sep- « tentrionale étant fort platte, et plus subjecte aux « grands vents, ayant le rivage bas, et peu de tieu « ou elles se puissent ^at/^r et espendre. » (Bouchât, Serées, I, p. 215.) — « Aucuns proposoient que dâ S6 GUI -* -« qoe les ennemis enlendroient nosire arrivée, ils ■ passeroient la rivière de la Dou en Bearn, pour ■ ce qu'elle esloil fort basse et se gueyoit en plu* • sieurs lieux. * (Hém. Montluc, t. It, p. 3Ci.) — 2* Laver : • Guéer un cheval, le laver en le passant • par la rivière. • (Monel.) — ■ Guéer un linge, un ■ arap , le laver légèrement à la rivière. • — S'Abreuver. ■ Caj/er les chevaux. . (Coquil. 162.) Gui. [Plante parasite : - Une patenostres de ■ guix de chesne. • (Bibl. des Charles, 6° série, 1. 1, 434.)] Gutbelet. [Gibelet, petit foret, aux Quinze loyes du Mariage, p. 63.] Guiche, Guige. [Courroie, anse de l'escu : • La guige est d'un bon paile roet. • (Roi. v. 3151 .) — • Et l'en li aporle un escu... La guiche fu d'un ■ paile Trois Bien taillé d'or sarrazinois. • (Floire et Blanchefl.) — • Escu ot dor à un lioncel bis • Parmi la ffutffe à son col le pandi. ■ (Garin.) — ■ Ele li rent l'escu, si l'a cambré. Si Ta tost par le • guiche al cors seré. ■• (Aiol, v. 2496,)] Guichet, Guichet, Guichelet. [Guichet : ■ Onques un soûl n'en saiua, par un gutchel leanz • entra. • (Ren. v. 20092.) — . Et jà avoient arra- • chié, ou peu s'en tailloil, la sarreure du guiche- ■ let dicelle porte. • (il. 107, p. 31, an. 1375.) — ■ Ainsi que icellui grilh ouvroit la porte du lieu de ■ Hossoleux, le guichet ou portaucl d'icelie. • (JJ. 166, page 185, an. 1412.)] - . Si se remist au « chemin et trouva ung verger fermé d'ung gui- « chet moult plaisant, si l'ouvrit et ealra dedans. • (Percef., V, f. 28 '.) — Parlant du siège du château de Ventadour en Limousin : ■ Ils flrenl ouvrir un « {futc7j£/ joignant la porte et avaler une planche, • et s'appuyèrent aux chaînes, tant et si longue- • ment que messire Guillaume BouleilleretBonne- ■ lance furent venus : qui descendirent devant le . pont. - [Froiss. liv. IV, p. 33.) Expressions : 1* ■ Madame du guichet, • une sage-fennme. (Cotgr. ; Douchet, Serées, liv. II, p. 158.) 2* . Porliere du petit guichet, • même sens. (Oudin, Cur. fr.) Guldel. [Gord, pêcherie : • Comme nostre amé • et féal Bernart de Themericourl escuier, capitaine ■ de nostre ville, chastel et chastellerie de Creilg, ■ eust n'a guerres advisé el ymaginé un guidel ou > gort à prendre poisson estre fait en la rivière . d'Oise. . (JJ. 123, p. 62, an. 1383.) — - Un essuy ■ à guideaus pour la pescberie sur l'arche. • {JJ. 66, p. 1102, an. 1322.)] Guider. [Amener (un cheval) : . Quant li ceval « furent tout pwirfe'.ceuls que mener on en voloit. » (Froiss. II, 66.) Voir Guier.] Guidon. [» Pour cornelle ou guidon suivre € ptuslosl on "doit Les branches d'hierre ou d'if qui « monslrent ou l'on boit, » (Basselin, XIX.)] Guielier. [On lit aux variantes de Froissart (Ed. S. Luce, II, 231) : . Sans les petaulx, tuffes et ■ guieliers. ■ — De même aux variantes du t. V, !- GUI p. 323 : ■ Villains tuffes, guieliers, bomnies, termu- • liers, tacriers, crafTeurs, marrados et cratinas, • petaulx et gars loubas. >] Gniemeut. [Conduite, direction ; • Or chevau- ■ choient chil doy contes englës et leurs routes sus • le guiement messire Watlart de la Croix. • (Froiss. m, 123.)] Gulenné. [Déguenillé : ■ Le vendredy prouchain • ensuivant vint et arriva à ladite métairie un • homme assez guienné, vestue d'une hopelandeet « d'une houe de burel. • (Hist. de Biet. Preuves, II, col. 484, an. 1384.)] Guienuois. [Monnaie des ducs de Guyenne : • Jehan Poitran changeur demourant â Dlois • acheta pluseurs monnoies de dehors nostre « royaume et autres que de nostre coing, tant d'or « comme d'argent,... lesquelles d'or estoient appe- " lées guiennois et sembloient à guyennois, fors • tant qu'il y avoit escript Robertus dux. • (JJ. 114, p. 224, an. 1378.) — * Comme certains bourgeois de ■ la ville de S. Maquaire en Bordalez feussent « teouz... en la somme de vingt livres de ffaiennots - de rente. ■ (JJ. 130, p. 89, an. 1386.)] Guleor, Guieour, Guierres. [Guide, chef. Le cas sujet est guierres ; le cas régime est guieor, guieour : . A ceie fois fu guierres de ses os li dux « Miles d'Angliers. . (Dom Bouquet, V, 286.) — ■ Le roi Guillaume n'ala mie en cete estoire... il ■ envoia des plus haus homes de ta terre por estre « jwieourset garder décelé gent. • [Guill. de Tyr, Mart. V, 624.)J Guler. [1* Guider, conduire : • En Rencesvals • guierai ma cumpaigue. • (Roland, v. 912.) — • Son avoir, à Montmartre flst la serve guier. > (Berle, c. 97.)— 2° Servir de cojurator : . En tel • tems doit prince ses gens giiier. Et si leur doit « toute seure lé querre. • (E.Descb. Bail. Paix avec l'Anglais.) — ■ Domenez Record pria le suppliant ■ selon la coustume du pais qu'il le guiasse, c'est • assavoir qu'il le asseurast pour trois ou quatre . • jours. » (JJ. 194, p. 115, an. 1465.) — 3° Borner, limiter : • Les trois (parz) du bois qui demeurent - ausi comme elles sont arpentées, guiées, depar- ■ lies et laiées. * (Cartulaire de Pontigny, p. 172, an. 1307.)] Guigne. [Cerise : • Cerises, merises, guities. ■ (Mén. Il, 5.) — • Le verre est le pinceau duquel on < t'enlumine; Le vin est la couleur Dont on t'a • peint ainsi plus rouge qu'une guigne En beuvaat > du meilleur. > (Basselin, Vau de Vire, 6.)] Guigner. [1° Fermer k demi les yeux en regar- dant du coin 06 l'œil : • Et quand madame veit le « petit Saintré... fut 1res joyeuse ; lors en te gui- > gnant, fisl de son espingle le signal. > (Jean de Saintré, ch. 12.)] Et tant à auen lege je tieng, ... Que e'el me guigne BOl de l'ueil Fùie m'eatovra son comnikiit. (Part. S. Germ, f. i6$.) GUI — 443 - GUI [2* Farder : « Si ol (beauté) le vis clair et alis, Et « fu greslete et alignie. Ne fu fardée ne guignée. » (Rose, V. 1008.) ~ « Cous tes manches, tes cheveux « pigne ; Mais ne te farde , ne te guigne. » (Id. 2280.)] Guignoche. [« Ung baston de houx fourché et « reployé par le bout, vulgaument appelé gnigno- « che, que le suppliant avoit fait pour soy esbatre « à geller des pierres ou motes de terre au loing. » (JJ. i89, p. 97, an. 1456.)] Guignon. Mauvaise chance : « Chercher gui- « giion, porter guignon. » (Oudin.) Guilebedouin, s. Ce terme est tiré du patois de Sainlonge et veut dire déserteur. On appelle, par dérision, gidlebedouim plusieurs gentilshom- mes qui avoient changé de parti en 1562. (De Thou, t, IV, 1. XXXIII, p. 465.) — C'est aussi le surnom des habitans de Villedieu-les-Poêles. (Manche, Arr. d'Avranches.) — Des Accords (f. 175 *») donne guil- lebaudier; Cotgrave donne gulllebardeau, Guilée. Giboulée : « Horée (qui est une pluye ■ qui ne dure qu'une heure) ou guilée. » (Rob. Est. Qram. fr. p. 125.) Guille. 1" Tromperie : « Nos ancêtres usèrent « debarat, guille et lozange, pour tromperie et « barater Dictions qui nous estoient naturelles, « au lieu desquelles nous en avons adopté des lati- « nés, dol, fraude, circonvenlion. » (Pasquier, Rech. p. 661.) — [« C'est celé Marie, sans guile De « cui on list en TEvangile. » (Vie de J. C. dans D. C. in, 591.)] - 2» Plaisanterie : Liège, la très puissante cité, Tongres, Saintron en vérité Huy, Dinant et mainte autre ville Se rendirent, ce n'est pas guille. (Bat. de Liège, p. 376.) 3" Embuscade : Lors fu Marsiles irascus, Quant li siens vit mors et vencus Et pour les nos vaincre et honnir Coumanda les autres venir.... Venu sont les .xxii. mille Oui repus estoient par gille Si corurent nostre gent seure » Ki moult laserent a celé cure. (Mouskes, p. i87.) Guilledin. « De Tanglois gelding qui signifie « un cheval honçre et qui a été formé de to gelde « qui signifie châtrer : si bien que ceux là parlent « improprement qui disent uneguilledine. » (Mén.) — « Quatre guilledines d'Angleterre bien choi- « sies. » (Carloix, m, 231.)] Guilledou. Altération de guilledin : « Pour ce • mari de louage, ce coureur de garouage, ce trot- « leur àe guilledou. • (Perrin, Poésies, page 214.) Nous disons encore courir le guilledou. 1. Guillemin, s. [Guillemiles ; religieux de l'ordre de Saint Augustin, de la réforme de Saint Guillaume de MalavaUe. On les nomme encore blancs-manteaux.] Il y avoit en 1407 un couvent de religieux Guille7ni7is près la porte Barbette où le duc d'Orléans, frère de Charles VI, fut assassiné: « Brief « ensuivant iceluy corps couvert de blanc linseul, « fut porté en l'église des Guillemim assez honora- « blement. Et estoit icelle église la plu^prochaine « du lieu où il avoit esté mort. • (Monstrelet, liv. l, fol.30b.) 2. Guillemin. Diminutif de Guillaume, employé dans les locutions suivantes : !• « Guillemin, baille my ma lance. » Le nom de Guillemin est employé dans ce jeu pour un nom propre. L'abbé Guyet, dans ses notes, substitue Hobin à Guillemin. (Rab. I, p. 149.) 2» « Guillemin croque-solle, carleur de sabots, » un badin, un malfait. (Oud. Cur. fr.) 3. Guillemin. [Monnaie de Hainaut : « Deux « pièces d'or, c'est assavoir ung guillemim... ung « guillemins de vingt solz parisiz. » (JJ. 176 , p. 690, an. 1449.)] Guillenleu. Voir Aguilaneuf. Guilleor, Guilleur. [Trompeur : « Fol guil- « leory (ju'ù mentir et à faindre. Font les loiaux de « lor joie esloïgnier. » (Thib. de Nav. II, 76.) Le cas sujet est guilliere, gilliere. (Voir ce mot.)] Guiller. [Tromper; de là le proverbe albigeois : « Tal penso g iiilla Guillot, que Guillot lou guille. » — « Adès, dient, dame, on vous veut guiller. • (Thib. de Navarre, 5* ch.) — « Et li dient : laissiés « l'aler. Puis qu'il nos voloit^yiZ/er. » (Cléomadès.)] Guilleret. [« Il a l'œil triste, l'œil riant, guille- « ret, friant, et autres de telle marque. » (Pasq., Œuvres mêlées, p. 258.)] Guillery. [Chant du moineau : « Guillery du « passereau. » (Pasq. Rech. liv. VIII, p. 671.)] Guillon. Guignon : Là vint un postillon Qui m'aportoit guillon ; Me suivant à la trace A la seule parole D'une femme trop folle ; Maudite soit sa race I Guillot. [Monnaie (Marot, 11, iôS.) Dirent... que les curés et « les gens d'ïgllse n'ont aucunes dismes, au moins « peu, comme dit est; et sont les gens du pays de « petite dévotion, et vont à Toffrande très envis • une fois ou deux Tan , et quand ils y vont , « n'offrent il qu'un guillot, dont les six ne valent « qu'un tournois, et ont exhibé à la cour la mon- « noie que les gens du pays offrent. ■ (Registre du Parlement de Paris, 12 juillet 1378.)] Guimpelée, adj. « Disons en bon François « sans que rien nous eschape, et que sçavons nous •» qui nous adviendra, la vérole ou de l'argent : il « ne faut qu'un hazard semblable à celuy de la « belle fille, que le premier coup qu'elle fit, fut « guimpelée. » (Moyen de Parvenir, p. 105.) Guimple. [i* Guimpe, pièce de linge fin dont les femmes enveloppaient le chef, le cou, le haut des épaules et laissaient retomber un bout le lon^ du bras gauche : « Sans guimple estoit echevelée, « Et nu piez fut par la rosée. • (Lai del Désiré.) — « Si fu (honte) humilians et simple, Ele ot ung « voile en leu de gimple, Aussinc cum nonnain « d'abeie. » (Rose, v. 3574.) — « Robe de feme me GUI — 444 - GUY • prennes avenant, Guimple de soie et manlel tro- « linanl. • (Auberi.)] — « Celle s'en vint jusques à « ceulx qui se combaloient, puis abbat sa guimple « de dessus son visage, si luy pertia couleur moult « fresche et bien vernrieille. ■ (Lancelot du Lac, II, fol. iO •.) — 2o Banderolle d'une lance (?) Tuit aloient lances levées Et en toutes guimpies fermées. (Rm^ p. 237.) Gulnbelet- [« Unjç gttimbelet ou foret à percer . vins. . (JJ. i66, p. 418, an. HI2.)] Guinder. [« Pour faire un corps bien espagnole, • quelle géhenne ne sonffrenl-elles, guindées et « cenglées. » (Mont. I, 308.)] Guindole. [Griotte, cerise : « Le suppliant en « certaines vignes près la ville de Gimont, ou il • mengeoit des cerises ou guindoles. » (JJ. 200, p. 36, an. 446G.)] Guinlechler. [Valet de marchand de vins, terme de mépris : - Ja ne me tieng (jou) mie a « guiîilechier. • (Aiol, v. 977.)] Guinterne. [Sorte de guitare: « Comme Texpo- « sont fust alez esbatre en une nuit parmi la ville « du chastel de Limoges avec guinternes et autres « inslrumens. » (JJ. 115, p. 118, an. 1379.)] Gulon. [Guide: « Gtdons a fait de païsans. » (Brut, V. 3031.) — « Quant il vint en une valée Que « li guion li out mostrée. » (Id. v. 3067.)] Guionage, s. Droit que les seigneurs levoient autrefois pour la sûreté du passage et du transport des marchandises par leurs terres. En conséquence de ce droit ils garantissoient les marchands du vol. [Voir GriER : « De mer me tolent le port et le pas- « sage. Et de la terre le mestre guionage^ Et de « Gironde trestot le revage. » (Garin.)] Guis. [Guide : « Seigneur je vous commanl, « chascun soit obéis A dant Pieron l'ermite qui vous « est baus et guis. Tous vous menra ensamble à la « gent anlecris. » (Chans. d'Ant. ï, 260 )] Guisarme. [^Hallebarde dont le bois, d\ibord très court, n'atteignit qu'au quatorzième siècle la longueur de celui d'une lance: « Icellui Jehan « saicha une vieille ^M/sflrm^ qu'il avoit pendue à « sa seinture. » (JJ. 137, p. 38, an. 1389.) — « Et « vous avez lances agues El guisarmes bien esmol- « lues. • (Kou.)] Gulsarmier. [« Archers guisarmiers. ■ (llist. de Charles VU, p. 206, an. 1450.)] Guischard. [Fin, rusé, adroit, en Normandie. (V. D. G. sous Guiscardus.)] t. Guise. [Manière, façon: « En guise de « baron. • (Roi. v. 1226.) — « Par nule guise. » (Id. vers 2002.) — « Quant il ont en bataille fiché leur « estendart, Ne se maintiennent mie à guise de « couart, » (Saxons, c. 19.) — « Atant fu li caste- « lains abatuz et ses chevaus ocis ; et fu pris et « retenuz, et li chastiaus pris en teil guise, » (Mén. de Reims, § 267.)] — « Tant de villes, tant de « guises. » (Colgr.) — « Chacun a sa guise. » (Id.) 2. Guise. Nom propre donnant lien aux expres- sions suivantes: « L'agréable malice du duc de « Guise. • Proverbe usité parmi les dames; elles entendoient parler du duc de Guise tué en 1588. (De Thou, t X, p. 476.) — • Ne faut aussi ajouster foy « à ce proverbe qu'on est allé je ne scai quellement « trouver que ce roy François disoit que ceux de « Guise metloienl les roys de France, et leurs en- « fans en chemise. Je ne sçay si le roy Ta jamais « dit. . (Brant. Cap. fr. l. III.) Guiseler. [Servir de eojurator, de défenseur (voir Guier) : « Icellui Loys pour cuider demeurer • victorien, a trouvé manière de soy faire guiseler « et de faire guiseler le suppliant, 'selon les loy et « usaige de la chaslellenie de Bourbourg. » (JJ. 199, p. 79, an. 1463.)] Guiterne. [Sorte de guitare : « Si a guiternes « et leiis. » (Rose, v. 21287.) — • Perrin Rouet print « une guiterne et en fery icelluy Morisel par la « teste, tellement que ladittei7Uî7^rne fendi. » (JJ. 110, p. 36, an. 1376.)] Guivre. [Serpent, du latin vipera : « Serpens e « guiv7'es, dragun e aversier. • (Roi. v. 2543.) Voir encore Partonopex, v. 512.] Guizarmer, v. Parlant de Diogènes qui roule son tonneau : « Letournoit, viroit... tapoit, timpoit, a ...eslançoit, branloit... charmoil, armoit, guiTar- « mo^^ enharnachoit. » (Rab.lV, p. 9 du prologue.) Par allusion aux mouvements circulaires et autres en tous sens que faisoient les guisarmiers avec leurs guisarmes. Gulle. [Bourse, comm^ gouliere^ goulle: • Le- > quel Delalande li prist et osta son argent qui « estoit en une gulle. • (JJ.87, p. 151, an. 1358.)] Guole. [Gueules, manchettes de fourrure dont il a été déjà parlé : « En Normendieerent chetis Mis a en agneaux et en guoles. » (Rou.)] Guterel. [Gorge: « Guillaume Daumelle avoit « navré icellui Simonnet en la gorge ou guterel. » (JJ. 167, p. 427, an. 1414.)] Guyete. [Guet, guetteur à gages : a Nous devons « avoir chascun an dis soulz par la main doudit « prieur à baillier à nostre guyete... toutes les fois c que guete a ; et en ces choses fesant, nous ne « poon rien plus demander sur les hostes S. Nicolas « par reson de guyete. » (Cart. de Guill. de Vieux- pont, an. 1289.)] . Guysterner. [Jouer de la guiterne: « L*un de • eulx dist à Jehan Barre, qui lors jouoit de la « guy terne : Viens jouer et guysterner avec nous. » (JJ. 99, p. 367, an. 1368.)] Niort. — Tjfpographie de L. Favre.